Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. août 08, 2014 4:42 pm

Ebola : une « urgence de santé publique de portée mondiale » selon l’OMS

Genève, le vendredi 8 août 2014 – Pour la troisième fois, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère qu’une maladie entraîne une « urgence de santé publique de portée mondiale ». Ce fut le cas en 2009 face à l’épidémie de grippe aviaire, en mai dernier alors que de nouveaux foyers de poliomyélite étaient déplorés, et aujourd’hui alors que le virus Ebola a tué près de 1 000 personnes depuis le début de l’année en Afrique de l’Ouest.

Décréter une telle urgence suppose notamment la restriction de certains déplacements. Afin de ne pas aggraver une situation économique déjà affaiblie par l’épidémie, l’OMS n’a pas choisi d’imposer totalement la fermeture des frontières de la Guinée, du Liberia, de la Sierra-Leone et du Nigeria.

Cependant, tous les voyageurs quittant les pays affectés devront dorénavant systématiquement faire l’objet d’un examen médical approfondi dans les aéroports, les ports et les principaux postes aux frontières. Par ailleurs, les équipages des compagnies aériennes assurant des vols commerciaux vers les pays affectés devront recevoir une formation et du matériel médical de protection pour eux et leurs passagers.

Les pays touchés sont pour leur part appelés à décréter l’état d’urgence, ce qui a déjà été fait au Liberia et en Sierra Leone. Dans ces deux états, trois villes de la zone contaminée ont été placées en quarantaine hier : routes et lieux de loisirs ont été totalement fermés. Par ailleurs, au Liberia, l’accès à la capitale Monrovia est fortement contrôlé. Cette détermination des états africains les plus touchés ne masque pas qu’ils peinent aujourd’hui totalement à enrayer l’épidémie.

Aussi, l’OMS exhorte-t-elle la « communauté internationale à leur fournir le soutien nécessaire ». Pour l’heure, selon Ken Isaacs, un responsable de l’organisation caritative chrétienne Samaritan’s Purse très présente sur le terrain « la réponse internationale est un échec ».

Des cas sur le sol américain « inévitables »

Concernant les pays occidentaux, l’OMS a précisé qu’ils devraient « se préparer à détecter et traiter des cas de malades Ebola » et à « faciliter l’évacuation de leurs ressortissants, en particulier les personnels médicaux, qui ont été exposés au Ebola ». Dans de nombreux pays, cette prise de conscience a déjà été faite, notamment aux Etats-Unis où hier le patron des Centres de contrôle des malades infectieuses (CDC), Tom Frieden constatait : « Nous vivons dans un monde où nous sommes tous connectés et, inévitablement, il y aura des voyageurs, des ressortissants américains et d’autres qui se rendront dans ces pays (…) et reviendront ici avec des symptômes » a-t-il décrit avant de rassurer : « Le grand public sera alors très inquiet, mais la réalité, c’est que nous sommes vraiment bien équipés pour faire face à ce type d’infection ».

La FDA permet un accès facilité à un autre traitement expérimental

Dans sa déclaration annonçant qu’Ebola constituait une « urgence de santé publique de portée mondiale », l’OMS n’a pas précisé sa position sur la mise à disposition des traitements expérimentaux, sujet qui suscite de nombreuses réactions au sein du monde scientifique, beaucoup appelant à faciliter l’accès des pays africains à ces produits, quand d’autres invitent à agir avec prudence. L’OMS devrait se prononcer sur le sujet la semaine prochaine à l’issue d’une nouvelle réunion.

En attendant, la Food and Drug Administration (FDA) a déjà annoncé avoir assoupli les réglementations permettant d’utiliser un autre traitement à l’essai, mis au point par la société canadienne Tekmira, qui n’est pas celui ayant été administré aux deux humanitaires américains, mais dont les résultats chez l’animal sont eux aussi encourageants.

Aurélie Haroche (JIM)

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Fermeture de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers de Saint Martin : Marisol Touraine interpellée

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Paris, le vendredi 8 août 2014 - Après la fermeture de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Saint Martin dans les Antilles, récemment confirmée, la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI) rappelle que cette situation « met l’ensemble des étudiants reçus dans une situation inacceptable ». Elle appelle à la constitution d’un accord entre le Centre hospitalier et la Collectivité territoriale pour qu’une réponse satisfaisante soit apportée aux douze personnes concernées. Le ministre de la Santé, Marisol Touraine est personnellement interpellée dans cette affaire.

Lettre ouverte du collectif des admis de l'IFSI Saint Martin - 31 juillet 2014

En date du 14 octobre 2013, le Centre Hospitalier Universitaire de Pointe-à-Pitre en collaboration avec la Collectivité de Saint Martin et le Centre Hospitalier de Saint Martin ont ouvert l’inscription au concours national d’études préparatoires au diplôme d’état d’infirmier(ère) pour une entrée en formation au sein de l’IFSI antenne de Saint MARTIN en septembre 2014.

Environ 80 candidats se sont inscrits à ce concours pour lequel ils ont dû s’acquitter de 85 € de frais d’inscription.

Les épreuves d’admissibilité étaient prévues le jeudi 27 février 2014. (...)Le jeudi 27 février, l’ensemble des candidats est prévenu par téléphone du report exceptionnel des épreuves au jeudi 06 mars 2014 pour problèmes administratifs.

(...) Les résultats des épreuves d’admissibilité ont été publiés le jeudi 17 Avril 2014 (...). Le 13 mai 2014, l’IFSI établi les convocations pour l’épreuve d’entretien (...) Les résultats sont communiqués le jeudi 19 Juin 2014.

Le jour même, l’IFSI demande aux 12 candidats reçus de bien vouloir confirmer, sous dizaine, par retour de courrier leur inscription en 1ère année d’études pour une rentrée au 1er septembre 2014 à l’antenne de Saint Martin.
Les futurs étudiants ont abandonné des emplois

La majorité des candidats reçus étant en reconversion professionnelle, ayant l’assurance de débuter la formation à Saint Martin, profite de ce délai pour entamer les démarches nécessaires auprès de leurs employeurs respectifs (démissions, rupture de contrat conventionnelles, …). Tandis que les candidats bacheliers reçus ont décliné d’autres écoles pour lesquelles ils étaient admissibles.

Le 29 Juillet 2014, soit un mois avant la rentrée prévue officiellement, la Collectivité de Saint Martin convoque l’ensemble des candidats reçus à une réunion d’information concernant la formation d’infirmier le 30 Juillet 2014, dans les locaux de l’Hôtel de la Collectivité.

Lors de cette réunion, la Collectivité de Saint Martin annonce aux candidats présents que la formation initialement prévue à Saint n’aura pas lieu faute de budget.
Attendre un an !

Les propositions faites par les représentants de la Collectivité sont :

soit un report de la validité du concours pour une durée d’un an sans pouvoir assurer de manière certaine que la formation pourra se dérouler à Saint Martin en 2015 ;
soit seulement pour les 5 premiers reçus (sur 12 reçus officiellement) une place au sein de l’IFSI Guadeloupe (Pointe à Pitre ou Basse-Terre ?) avec une aide financière exceptionnelle versée par la Collectivité de Saint Martin d’un montant de 5 000.00€ par année d’étude (3 ans)

L’ensemble des candidats reçus est indigné par cette situation inacceptable et inadmissible.

Comment peut-on organiser un concours national de la fonction publique sans le budgétiser, le mener à son terme, jusqu’à la confirmation des inscriptions, et l’annuler à 1 mois de la rentrée officielle ?

Par cette décision, une majorité de candidats se retrouve dans une situation précaire tant professionnelle que financière et familiale.

Nous espérons, par la divulgation de ces informations, sensibiliser les pouvoirs publics pour qu’ils interviennent dans les meilleurs délais et imposent aux différents acteurs, à l’origine de la mise en place de ce concours national de la fonction publique, l’obligation de réaliser la formation telle quelle était prévue initialement, c'est-à-dire pour Septembre 2014 à l’IFSI de Saint Martin.

Rédaction ActuSoins, source CNI
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. août 11, 2014 3:37 pm

Complications des prothèses partielles et totales du genou : les chiffres sur la table !

La pose d’une prothèse totale du genou (PTG) est une intervention de plus en plus pratiquée (plus de 76 000 par an au Royaume-Uni), essentiellement indiquée pour une gonarthrose. Les chiffres devraient même s’accroître dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation du nombre de sujets obèses. Pourtant, dans certains cas, le remplacement d’une seule partie de l’articulation par une prothèse unicompartimentaire (PUC) peut être effectué.

Cette intervention, plus difficile mais moins délabrante, est cependant plus rarement choisie au motif d’un taux de révision plus élevé qu’avec la prothèse totale. En chirurgie orthopédique, c’est en effet la survie du matériel qui constitue le critère de choix. Or, comme le soulignent A.D. Liddle et coll., s’appuyer uniquement sur ce paramètre d’évaluation aboutit à des résultats pour le moins curieux. Ainsi, dans la population des sujets opérés, les personnes décédées ou celles qui souffrent, mais sans nécessité ou possibilité d’une reprise chirurgicale, sont des cas classés comme des succès puisque la prothèse est toujours en place…

L’équipe britannique a donc choisi de s’intéresser davantage aux patients qu’à leurs prothèses, en s’appuyant sur une quantité impressionnante de données chiffrées, puisqu’elle a utilisé les dossiers du plus grand registre au monde de prothèses du genou, le National Joint Registry for England and Wales (NJR), qu’elle a complété par les informations de la banque de données du National Health Hospital Episode Statistics, et par celles de l’ONS (Office for National Statistics).

A.D. Liddle et coll. ont ainsi pu, non seulement prendre en considération d’autres critères que le seul taux de révision prothétique, mais aussi comparer les deux techniques, PTG et PUC, grâce au recours à un score de propension, comparaison habituellement difficile en raison de la différence des critères de sélection.

Tous les dossiers ont été collectés depuis la mise en place du NJR, le 1er avril 2003, jusqu’au 28 août 2012, ce qui a permis d’apparier 25 334 PUC à 75 996 PTG. La survie des prothèses unicompartimentaires était effectivement moins bonne comparativement à celle des PTG, en termes de révision et de révision/réintervention à 8 ans : respectivement, subhazard ratio [SHR] = 2,12 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,99 à 2,26] et SHR = 1,38 (IC95 de 1,31 à 1,44). Cependant, la mortalité était significativement plus élevée avec les prothèses totales : HR à 30 jours = 0,23 (IC95 de 0,11 à 0,50] et HR à 8 ans = 0,85 [IC95 de 0,79 à 0,92]. La durée du séjour hospitalier, le taux de complications (incluant événements thrombo-emboliques, infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux) et le taux de réadmission étaient également supérieurs en cas de pose de prothèse totale.

Les auteurs concluent donc qu’il est important de tenir compte de tous ces éléments avant de choisir le type d’intervention. Si le risque de reprise de prothèse est bien plus important avec les PUC, il faut le mettre en balance avec un taux de complications, de réadmissions et une mortalité moindres qui s’ajoutent à un meilleur résultat fonctionnel, notamment en raison de la conservation du ligament croisé antérieur. Dans son commentaire, J.P. Cobb plaide aussi pour une réévaluation de la place des PUC dans la chirurgie de l’arthrose du genou, ce qui, selon lui, permettrait de sauver des vies… et aussi beaucoup de livres Sterling.

Dr Patricia Thelliez
Références
Liddle AD et coll. : Adverse outcomes after total and unicompartmental
knee replacement in 101 330 matched patients: a study of data from the National Joint Registry for England and Wales. The Lancet, 8 juillet 2014.
Cobb JP : Patient safety after partial and total knee replacement.
The Lancet, 8 juillet 2014.
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. août 12, 2014 2:14 pm

Diabète : Sanofi va vendre de l'insuline à inhaler

Sanofi et MannKind ont signé un accord pour commercialiser Afrezza, une nouvelle insuline à inhaler d’action rapide pour le traitement des diabètes. Aux USA, elle pourrait être vendue dès 2015.

Le laboratoire français Sanofi a signé avec le groupe pharmaceutique américain MannKind Corporation, un accord de licence exclusive et mondiale pour le développement et la commercialisation d’Afrezza, une nouvelle poudre à insuline à inhaler d’action rapide pour le traitement des diabètes de types 1 et 2 chez les adultes.

Le communiqué de presse commun des deux groupes publié ce lundi indique que "Afrezza est une combinaison médicament-dispositif médical innovante consistant en une formulation sèche d’insuline humaine diffusée par un petit inhalateur discret." Celle-ci a déjà été approuvée aux Etats-Unis, le 27 juin 2014, par la Food and Drug Administration (FDA) "pour l’amélioration du contrôle de la glycémie chez l’adulte diabétique."

En effet, "inhalé au début du repas, Afrezza pénètre profondément dans les poumons où il se dissout immédiatement et l’insuline passe rapidement dans la circulation sanguine. Les taux d’insuline atteignent leur pic en 12 à 15 minutes, et déclinent ensuite pour retrouver leur niveau de base au bout de 180 minutes environ", précisent les deux groupes.

Toutefois, dans son communiqué, Sanofi et MannKind Corporation rappellent quelques précautions d'utilisation avant l'inhalation de ce produit. Selon eux, Afrezza doit être utilisé en association avec une insuline à action prolongée chez les sujets atteints de diabète de type 1. Autre précision importante, le produit n’est pas recommandé comme traitement de l’acidocétose diabétique ou chez les fumeurs.

De plus, il est contre-indiqué lors des épisodes d’hypoglycémie, chez les patients présentant une maladie respiratoire chronique ou une maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO), ou chez les patients présentant une hypersensibilité à l’insuline humaine normale ou à l’un des excipients d’Afrezza.

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Ebola: le "patient zéro" était un enfant de 2 ans

Une équipe d'épidémiologistes qui tente de déterminer la source du virus Ebola en Afrique de l’Ouest aurait trouvé l’identité du "patient zéro". Il s'agirait d'un enfant de 2 ans originaire de Guinée, décédé le 6 décembre dernier, quelques jours après être tombé malade. Les résultats de cette recherche sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

Une semaine après la mort de l'enfant, le virus aurait tué la mère de l’enfant, sa sœur de 3 ans, et sa grand-mère. Tous auraient été pris de fièvre, de vomissement et de diarrhée. Les chercheurs expliquent avoir remonté la source de la maladie par l’"examen de documentations de l’hôpital, par des entretiens avec les familles touchées, les patients suspectés de maladie, et les habitants des villages dans lesquels des cas avaient été avérés".

Sylvain Baize, auteur principal de cette étude a expliqué au NY Times qu’il était difficile de savoir comment un enfant si jeune avait pu devenir la première personne infectée. "Nous supposons que le premier cas a été infecté par contact avec des chauves-souris" a déclaré le Dr Blaize, ajoutant toutefois ne pas en être "sûr".

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L'hôpital Bichat prêt à accueillir d'éventuels malades d'Ebola

Salles d'isolement, mesures d'hygiène draconiennes destinées à éviter toute contagion, consignes strictes données au personnel hospitalier : à l'hôpital Bichat à Paris, tout est prêt pour recevoir d'éventuels malades porteurs du virus Ebola.

Une porte spécifique est même prévue pour permettre à ces malades de pénétrer dans le bâtiment abritant le service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) sans côtoyer les autres patients. Alors que des travaux de rénovation étaient en cours, trois chambres d'isolement sur les sept existantes situées au 2e étage, ont été rouvertes ces dernières semaines. D'autres pourraient l'être si le besoin s'en faisait sentir.

"Nous sommes devant une situation inédite car il n'y a jamais eu de cas d'Ebola humain en Europe", explique le Pr Elisabeth Bouvet, adjointe au chef de service du SMIT lors d'une visite des lieux.

L'hôpital Bichat est avec l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière l'un des deux établissements de référence parisiens habilités à prendre en charge un patient atteint de cette fièvre hémorragique très contagieuse qui a fait plus de 900 morts en Afrique de l'ouest depuis mars dernier.

Bien que la probabilité pour la France ne soit "pas très élevée", le Pr Bouvet souligne que la transmission est "facile" par contact avec les liquides biologiques du malade et plus particulièrement le sang, l'urine et les vomissements. Elle ne "nécessite pas un contact prolongé", ajoute-t-elle.

La peau, les cheveux, les ongles et les muqueuses sont les organes risquant le plus d'être contaminés et des affiches résument les mesures de protection : charlotte sur les cheveux, masque sur la bouche, lunettes de protection, double paire de gants à usage unique, casaque couvrant tout le corps et sur-chaussures.

Les consignes prévoient également que l'habillage et le déshabillage soient faits à deux dans des sas situés de chaque côté de la chambre. Le matériel utilisé est placé dans des sacs destinés à être incinérés et les prélèvements récupérés directement dans de petits monte-charges pour réduire les manipulations. Les portes s'ouvrent sans contact : il suffit d'approcher la main d'un capteur optique.

Les chambres d'isolement sont de surcroît à pression négative (la pression est inférieure à celle existant dans le sas ou dans le couloir), une caractéristique très utile dans les maladies à transmission respiratoire comme la grippe, le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) ou la tuberculose multirésistante. Bien qu'il y ait très peu de transmission respiratoire du virus Ebola, la pression négative peut s'avérer utile. "Si un patient vomit, rien ne va voler à l'extérieur de la pièce", souligne le Pr Bouvet.

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Comment la France va contrer Ebola

Recommandations aux voyageurs, procédure de prise en charge des passagers venant des zones contaminées, hôpitaux de référence : la France se prépare pour faire face au risque d'importation du virus Ebola.

Le ministère des Affaires étrangères recommande depuis jeudi dernier de suspendre "sauf raison impérative" tout projet de voyage en Guinée, Sierra Leone, Libéria et Nigeria, les quatre pays où des cas de fièvre hémorragique Ebola sont avérés. Pour les voyageurs sur place, il convient de ne pas se déplacer dans les zones de foyer de l'épidémie, de ne pas manipuler ou consommer de viande de brousse, de se laver fréquemment les mains et d'éviter les contacts avec des malades ayant une forte fièvre, des troubles digestifs ou des hémorragies.

Pour parer à tout risque d'importation du virus en France, le ministère de la Santé a mis à la disposition des compagnies aériennes des dépliants d'information destinés aux passagers de vols directs entre la France et les zones à risques et établi une procédure de prise en charge d'éventuels cas suspects. Tous les passagers d'Air France au départ de Conakry et de Freetown doivent remplir un questionnaire avant d'être soumis à un test de température dans l'enceinte de l'aéroport, sous peine de ne pas obtenir leur carte d'embarquement.

Tous cas suspect devra rapidement être classé en catégorie "exclu"(l'hypothèse du virus est écartée) ou "possible" (lorsque d'autres signes cliniques viennent s'ajouter à la fièvre). Un cas ne peut être confirmé que par une analyse biologique réalisée par l'un des deux laboratoires de référence dont un seul est utilisé actuellement, selon le ministère de la Santé. Il s'agit du laboratoire du Centre national de référence des Fièvres hémorragiques virales (FHV) basé à Lyon, qui est rattaché à l'Institut Pasteur.

La France dispose également d'"hôpitaux de référence dans chaque région vers lesquels adresser le malade pour qu'il soit pris en charge au mieux, à la fois pour lui-même et pour éviter la contagion", a souligné Marisol Touraine. Ces établissements possèdent des chambres d'isolement. Leurs noms n'ont pas été rendus publics par le ministère qui précise qu'il ne communiquera pas non plus sur les cas suspects, mais uniquement sur les cas confirmés.

§§§

Ebola: des sociétés nigérianes refusent de transporter le virus à l'OMS


L'échantillon du premier cas mortel d'Ebola au Nigeria n'a pas encore pu être envoyé auprès des experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Dakar car les sociétés de messagerie s'y opposent.

"L'échantillon (...) doit encore être envoyé auprès du Centre collaborateur de l'OMS à l'Institut Pasteur de Dakar au Sénégal en raison du refus des sociétés de messagerie de transporter cet échantillon", explique l'OMS dans un communiqué.

L'épidémie actuelle de fièvre hémorragique frappe la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, et a fait un mort au Nigeria, laissant craindre un début d'épidémie à Lagos, qui compte plus de 20 millions d'habitants.

Outre le Nigeria, 3 autres pays sont touchés par l'épidémie: la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. août 14, 2014 11:58 am

Les hôpitaux locaux confortés par la DGOS

La direction générale de l'offre de soins (DGOS) a conforté le positionnement des hôpitaux de proximité dans une instruction datée du 17 juillet, et demande aux agences régionales de santé (ARS) d'établir un état des lieux de ces établissements.

L'instruction porte sur la mise en oeuvre de l'engagement n°11 du pacte territoire santé, qui vise à "adapter les hôpitaux de proximité et responsabiliser les centres hospitaliers de niveau régional à l'égard de leur territoire".

Au total 348 établissements de proximité ont été pré-identifiés mais les ARS peuvent modifier cette liste, indique la DGOS.

Elle précise qu'ils assurent une activité de médecine, peuvent avoir un accueil des urgences mais n'ont pas de chirurgie, radiothérapie, réanimation, soins intensifs, IRM et dialyse. "Les ex-hôpitaux locaux sont intégrés en premier lieu dans cette définition".

Le texte réaffirme le place prépondérante des hôpitaux de proximité sur leur territoire : "ils contribuent à l’offre de soins de premier recours ( …), ils jouent un rôle structurant dans leur territoire et constituent un point d’attractivité pour les médecins libéraux, (…) ils se positionnent comme acteurs majeurs dans l’organisation de parcours de soins".

Le diagnostic demandé aux ARS porte d'une part, sur l'offre de soins des hôpitaux de proximité, leurs liens avec les soins de ville, l'hôpital et le secteur médico-social.
Un rôle à jouer dans l'accompagnement des personnes âgées

Pour la DGOS, leur connaissance du territoire et de sa réalité, en fait également, des "interlocuteurs privilégiés des ARS dans la réflexion sur l’organisation des soins en proximité et sur l’organisation des parcours (…) notamment pour les personnes âgées".

Dans l'annexe, elle présente des exemples d'organisation pour l'accompagnement des personnes âgées et de coopérations: partenariat entre l'hôpital local du Sud Ouest mayennais à Craon et le pôle de santé de Craon-Renazé (Mayenne); l'hôpital de Houdan (Yvelines) et les petites urgences; les solutions de l'hôpital de Lamastre (Ardèche) pour le maintien à domicile...
A développer : soins palliatifs, HAD et psychiatrie

La DGOS considère que ces établissements représentent "naturellement un lieu d'hospitalisation à privilégier pour les personnes en phase palliative, du fait de leur localisation en proximité et de la continuité médicale assurée par des médecins libéraux".

Cela implique de "maintenir voire réintroduire des lits de médecine" dans les ex-hôpitaux locaux en raison de la meilleure valorisation de la charge de travail des médecins généralistes en lits identifiés de soins palliatifs (Lisp) de médecine qu'en SSR.

Pour la DGOS, les services ou établissements d'hospitalisation à domicile (HAD) et les hôpitaux de proximité ont un "intérêt mutuel" à développer des partenariats.

Elle appelle par ailleurs à l'élaboration de conventions avec les établissements autorisés en psychiatrie pour favoriser l'accès aux soins somatiques des patients psychiatriques n'ayant pas besoin d'un plateau technique spécialisé.

Dans l'annexe, la DGOS présente des exemples d'organisation : partenariat entre l'hôpital local du Sud Ouest mayennais à Craon et le pôle de santé de Craon-Renazé (Mayenne); l'hôpital de Houdan (Yvelines) et les petites urgences; les solutions de l'hôpital de Lamastre (Ardèche) pour le maintien à domicile...
Le financement à l'étude

"Pour dépasser la difficulté à développer de l'HAD par les ex-hôpitaux locaux actuellement sous dotation annuelle de financement (DAF) et dans l'attente de l'évolution de leur modèle de financement, il sera possible d'autoriser les établissements concernés à facturer en T2A (tarification à l'activité) HAD", précise la DGOS.

Des travaux sont aussi en cours concernant le mode de financement des « ex-hôpitaux locaux » et un éventuel passage à la T2A.

"L’arrivée de la T2A ne répond pas forcément à certaines missions des hôpitaux locaux", estime de son côté Pascal Gendry, président de l'Association nationale des centres hospitaliers locaux (ANCHL) . "Nous traitons par exemple beaucoup de personnes âgées avec des pathologies qui nécessitent de longues hospitalisations. Ces cas là ne sont pas valorisés par la T2A".

Dans un communiqué, l’AGHL se félicite "des directives contenues dans l'instruction". "Il était grand temps que cette instruction arrive, commente Pascal Gendry. L’objectif c’est de sensibiliser les ARS au rôle des hôpitaux locaux".

Rédaction ActuSoins, avec APM et Le Généraliste
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. août 15, 2014 2:27 pm

Un homme, qui avait un vibrateur logé dans son corps depuis cinq jours, est décédé puisqu'il était trop gêné pour consulter un médecin, rapporte le Daily Mail. Il n’a pas eu la même chance que la femme écossaise, qui s’est fait extirper un objet sexuel coincé dans son vagin pendant dix ans.

Nigel Willis, 50 ans, n'a pas réussi à enlever lui-même le jouet et a passé cinq jours couché sur le canapé de la maison qu'il partageait avec sa mère âgée à Forest Hill, au sud-est de Londres. Il est rapidement devenu faible, étourdi et incapable de bouger, selon le coroner.

L’homme diabétique a finalement été hospitalisé, quand un ami a entendu son histoire. Willis a été admis aux soins intensifs après avoir subi un choc septique.

Les chirurgiens ont réussi à retirer le vibrateur, qui avait perforé l’intestin de l’homme célibataire et sans emploi. Malheureusement, celui-ci est décédé un mois plus tard, après un séjour prolongé aux soins intensifs.

L'autopsie menée par le Dr Peter Jerreat a déterminé que la cause de la mort est une défaillance multiviscérale, une septicémie (infection généralisée de l'organisme) et une perforation de l'intestin.

Monsieur Willis est décédé au mois de février dernier, mais son histoire fait les manchettes partout dans le monde aujourd’hui. Sa mort a été qualifiée d’accident.

source http://www.journaldequebec.com
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. août 19, 2014 5:17 pm

Ebola : le plan français

Paris, le mardi 19 août 2014 - Les ministères de la Santé, de l'Intérieur, et des Affaires étrangères ont mis en place un plan de vigilance face au risque de fièvre hémorragique à virus Ebola en France. Il est actuellement au niveau 2B de vigilance.
Aucune détection des malades n’est prévue !

Étonnamment, il n’a pas été mise en place pour l’heure de véritable mesure de détection d’éventuelles patients à leur arrivée en France.

Le ministère de la Santé estime qu’un système de contrôle lors du débarquement par des médecins à l’aéroport n’est pas optimum, notamment car il ne permettrait pas de détecter les voyageurs qui ont des correspondances...

Pour l’heure, la France se fie donc au filtre effectué par les pays touchés par le virus (Guinée, Liberia, Sierra Leone) où là des médecins et des leurs assistants contrôlent au moyen de pistolets thermiques la température des passagers.
Les mesures à prendre en cas de suspicion de cas à bord

Le plan stipule que si lors d'un vol une personne est atteinte de vomissements, avec un tableau clinique pouvant évoquer Ebola, elle doit être séparée des autres passagers par le personnel de bord. Les stewards et les hôtesses ont désormais à leur disposition des masques et des gants. A l'arrivée, le malade serait pris en charge par le Samu, selon un protocole très strict, évitant tout contact avec les autres passagers à l'aéroport.
Les hôpitaux de référence

Une liste de neuf hôpitaux de référence a été établie par le ministère de la Santé. Il s'agit de Bégin, Bichat, Necker à Paris, du CHRU de Rennes et de Lille, du CHU de Bordeaux et de Strasbourg, de l'hôpital Nord à Marseille et de l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon.

Le laboratoire P4 Jean- Mérieux de Lyon est chargé quant à lui d'analyser les souches de virus prélevés sur les patients suspects.

En cas d’infection avéré, L'Institut de veille sanitaire devra alors dresser une liste de « cas contacts » susceptibles d’être contaminés, pour leur faire subir à eux aussi des tests.
Les destinations non recommandées

Le ministère des Affaires étrangères recommande aux Français de suspendre tout projet de voyage dans les pays où des cas d'Ebola sont avérés : la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia et le Nigeria. Certains suggèrent d’y ajouter la Côte d’Ivoire où, bien qu’aucun cas d'Ebola n'y soit recensé, l'inquiétude va grandissante étant donné la proximité avec les zones infectées.

FH (source JIM.fr)
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. août 28, 2014 3:32 pm

Peut-on prédire les échecs de la séquence intubation-surfactant-extubation chez les grands prématurés ?

La séquence INtubation-SURfactant-Extubation [INSURE] est de plus en plus utilisée pour éviter une ventilation mécanique aux grands prématurés souffrant d’une maladie des membranes hyalines. Idéalement, le patient est mis en pression positive continue nasale [PPCn] en salle de naissance, et il est intubé seulement le temps de recevoir une dose de surfactant pulmonaire. Cependant, INSURE n’est pas toujours applicable et elle connaît des échecs obligeant à ré-intuber les prématurés pour les ventiler mécaniquement, avec risque de lésions laryngo-trachéales et de variations tensionnelles lors de la ré-intubation.

Une unité de soins intensifs néonatale [USIN] danoise a fait le bilan de l’utilisation de la séquence INSURE afin d’identifier les facteurs prédictifs d’un échec de cette séquence.

Sur un millier de prématurés de moins de 32 semaines, « inborn », hospitalisés dans l’USIN de 1998 à 2010, 357 ont été traités précocement avec du surfactant pulmonaire. Dix pour cent (35/357) avaient dû être intubés en salle de naissance, mais 90 % (322/357) avaient pu être stabilisés avec une PPCn (pression positive continue nasale) de 5 cm d’eau ou plus. Ces derniers ont été intubés dans l’USIN pour recevoir du surfactant parce qu’ils avaient besoin d’une concentration d’oxygène ≥ 30 % avant 30 semaines ou ≥ 55 % après 30 semaines. Ils ont aussi reçu une base xanthique. Ils ont évolué de quatre façons après l’administration du surfactant :
- 100 ont été rapidement extubés (délai < 2 heures) et sont demeurés en PPCn pendant ≥ 72 h (succès d’INSURE),
- 33 ont été extubés, mais ont dû être ré-intubés dans les 72 h en raison d’une détresse respiratoire, d’une hypoxie ou d’une acidose gazeuse (échecs d’INSURE)
- 31 ont été ventilés mécaniquement pendant moins de 24 h,
- et 158, soit presque la moitié, ont été ventilés mécaniquement plus de 24 h.
(Les enfants décédés avant H72 sont inclus dans les trois derniers groupes).

La comparaison des succès et des échecs montre que l’âge gestationnel permet de prédire un échec d’INSURE. Chaque fois que le terme diminue de 2 semaines, le risque d’échec est approximativement doublé (Odds Ratio ajusté = 1,8 ; Intervalle de Confiance 95 % : 1,2-2,8). Accessoirement, un taux d’hémoglobine < 8,5 mmol/l (ou 13,8 g/100 ml) est aussi un facteur de risque d’échec.

La comparaison des succès et des ventilations de plus de 24 h montre que l’âge gestationnel permet aussi de prédire une ventilation mécanique « prolongée ». Chaque fois que le terme diminue de 2 semaines, le risque d’une ventilation de plus de 24 h est triplé (OR ajusté=3,1 ; IC 95 % : 2,4-4,3). D’autres facteurs augmentent le risque : un score d’Apgar <7> 50 %, une pCO2 > 7 kPa (soit 53 mmHg), un pH sanguin <7> 2,5 mmol/, le besoin d’inotropes, ainsi que l’administration de surfactant peu après la naissance, alors qu’une pré-éclampsie le diminue.

Au total, la réussite d’INSURE chez les grands prématurés dépend de l’âge gestationnel et d’autres facteurs. En revanche, un poids de naissance < 1 kg n’est pas un facteur d’échec dans cette étude. Laisser intubés les enfants qui ont un ou plusieurs facteurs de risque et les ventiler mécaniquement devrait prévenir un certain nombre de ré-intubations plus ou moins bien tolérées.

Dr Jean-Marc Retbi (jim)
Références
Brix N et coll. : Predictors for an unsuccessful INtubation-SURfactant-Extubation procedure: a cohort study. BMC Pediatrics 2014; 14: 155
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Message par Arnaud BASSEZ » ven. août 29, 2014 7:59 pm

Le virus Ebola bouleverse l’ordre des choses.

Le reportage qu’il faut lire ne se trouve pas dans les médias habituels, des médias qui d’ailleurs n’en publient guère. Il a été publié par l’austère New England Journal of Medicine. Il n’est pas signé par un journaliste, mais par une infirmière, Anja Wolz, par ailleurs coordinatrice d’urgence de Médecins sans frontières pour la Sierra Leone.

Elle a travaillé dans un centre de 80 lits à proximité des frontières avec la Guinée et le Libéria. Huit nouveaux patients à l’arrivée de la nurse. Neuf pour qui il faut refaire des prélèvements trois jours après l’apparition des premiers symptômes et que l’on espère sur le départ. Une vingtaine de prélèvements de sang à faire. Soixante-quatre personnes sur les lits. Quatre sont des enfants de moins de 5 ans. Deux morts dans la journée.

Il faut lire ces lignes (en anglais) pour saisir un peu de la réalité quotidienne vécue dans le centre de Kailahun. La chaleur et l’angoisse sous le personal protective equipment (PPE), la lourdeur des procédures de stérilisation à respecter à la sortie, la destruction par le feu du matériel qui, en Occident, est considéré comme à usage unique et qui, dans la brousse, ne l’est pas toujours.

Il y a aussi le quotidien et les étroites limites thérapeutiques: l’hydratation des malades, le maintien autant que faire se peut de leur tension artérielle, une alimentation de qualité et le traitement des complications infectieuses par antibiotiques. Cela peut aider les contaminés à vivre plus longtemps. Parfois à survivre, si le système immunitaire prend le pas sur le virus.
Les soignants en première ligne

La multiplicité des sources de contamination… la pauvreté des moyens… les malades qui disparaissent dans la brousse… Anja Wolz pourrait faire pleurer dans les chaumières. Elle s’en garde bien et n’aura pas le prix du meilleur reporter de guerre. Elle participe à la guerre: les soignants sont en première ligne.

Près de 10% des quelque 3.000 cas d’infection par Ebola touchent des soignants qui, pour diverses raisons, n’ont pas su prévenir la contamination. Trois d’entre eux ont été évacués: deux vers les Etats-Unis, un vers l’Angleterre. Les trois sont vivants. En Afrique, plus de 80 sont morts.

L’une des raisons de ces contaminations est la pénurie, sur le terrain, de gants et de masques, mais elle n’est pas la seule, comme vient de l’expliquer, dans la revue Annals of Internal Medicine, un groupe de médecins américains. L’affaire dépasse l’épidémie et engendre un cercle vicieux et pathologique en réduisant un peu plus les effectifs dans des pays où la proportion des médecins est de l’ordre de un à deux pour 100.000 habitants.

Dans le témoignage-reportage d’Anja Wolz, le découragement n’a pas sa place. Quant à la colère, elle est rentrée. L’infirmière conclut avec un euphémisme pour caractériser le caractère inadéquat de la réponse internationale:

«Il faudrait que nous ayons un coup d'avance sur cette épidémie, mais pour l'instant nous en avons cinq de retard.»

Au moins déjà 3.000 cas

On sait aujourd’hui que le virus est apparu vers la fin 2013 en Guinée et a été isolé en mars par l’équipe de Sylvain Baize, directeur du Centre national français de référence pour les fièvres hémorragiques virales. L’annonce en a été faite à la mi-avril dans The New England Journal of Medicine.

Quatre mois plus tard, les 3.000 cas vont être officiellement atteints et sont sans doute déjà dépassés. Les effets sur l’économie de cette fraction du continent commencent à être observés.

Il y a quelques jours, un porte-parole du ministère de l'Economie de Sierra Leone exhortait les responsables des compagnies aériennes à continuer à desservir Freetown, suivant en cela les recommandations de l’OMS et de l'Organisation de l'aviation civile internationale. «C’est notre dernier espoir», déclarait-il à l’AFP.

Son appel n’a pas été entendu. British Airways vient d’annoncer qu’elle prolongeait son embargo jusqu’en 2015. Et Air France, qui expliquait il y a peu encore que rien ne justifiait de suspendre les vols sur Freetown, vient de le faire, à la demande du gouvernement français. Sans expliquer pourquoi, ni dire pour combien de temps.

Jean-Yves Nau slate.fr

Voici le texte en anglais, au cas où le lien disparaisse.

Face to Face with Ebola — An Emergency Care Center in Sierra Leone

Anja Wolz, R.N.

August 27, 2014DOI: 10.1056/NEJMp1410179



At 6 a.m., our medical team arrives at the Ebola case-management center in the Kailahun district of Sierra Leone to take blood samples. At our 80-bed center here near the borders of Liberia and Guinea, 8 new patients were admitted yesterday, 9 need to have a repeat test 72 hours after their symptoms began, and some we hope to discharge today: at least 18 blood samples to obtain. The center currently houses 64 patients in all, 4 of them children less than 5 years of age. We have already seen 2 patients die today.

I have been here for 7 weeks, working as a nurse and emergency coordinator for the Médecins sans Frontières (MSF) Ebola response. Today we're lucky: it's raining, so we won't be too hot in the personal protective equipment (PPE) we must wear. We control who goes into the isolation area, how often, and for how long. No one should wear the PPE for longer than 40 minutes; it's unbearable for any longer than that, but it's easy to lose track of time, so we have to monitor our colleagues. The process starts in the dressing room, where getting into the PPE takes about 5 minutes. We have a designated dresser, responsible solely for making sure that we are wearing our equipment properly and that not a square millimeter of skin is exposed. In case one layer is accidently perforated, we wear two pairs of gloves, two masks, and a heavy apron on top of the full-body overalls. When we exit the isolation area, we are sprayed down with chlorine solution and peel off the PPE layer by layer. Some of the equipment — goggles, apron, boots, thick gloves — can be sterilized and used again. Everything else — overalls, masks, headcover — is burned.

The center has two sections: the low-risk area, containing the pharmacy, dressing rooms, laundry, laboratory, water-chlorination points, and staff meeting area; and the high-risk, or isolation, area, where patients are admitted and staff must wear the full PPE. Our medical and water-sanitation teams go into the high-risk area with a clear plan: check vital signs, administer medication, serve meals, and clean the 10 tents. There are also teams that help new patients settle in, prepare patients for discharge, and disinfect and remove the dead.

Everyone working in the isolation area must follow the protocols and procedures to the letter. We use a buddy system — we're responsible for ourselves but must also put our lives in the hands of colleagues: one mistake could be deadly. The isolation area is divided into separate tents for patients with suspected, probable, and confirmed Ebola virus infection. Suspected cases are defined by fever and three or more other symptoms of the disease; probable cases, by symptoms plus known contact with someone who's had Ebola or with the body of someone who's died of the disease. There is a clear separation between the tents for these two types of patients, who are given instructions for minimizing the risk of cross-contamination — by washing their hands, for instance, and not touching other patients or their belongings. For the same reason, the staff follows a strict circuit, moving from the suspected-case tents to the probable-case tents and finally to the confirmed-case tents.

The isolation area also contains a waste area, laundry, latrines, showers, and the morgue. The staff works in three shifts a day, around the clock, but everything is organized to minimize the time we spend in the high-risk area. In reality, it's one of the safest places to be during this outbreak, because we know that the patients have Ebola, so every protective measure is in place.

In the suspected-case tents, most patients look quite well, but the probable-case area is a different story. Patients here have fever, pain, anorexia — but these symptoms could indicate malaria. In the on-site laboratory, a polymerase-chain-reaction test can determine whether a patient has Ebola, usually providing results on the same day or the next day. When the result comes in, the patient is either moved to the confirmed-case tents or discharged. Knowing what it means to be moved to these tents, patients are understandably frightened. We have a psychologist, a counselor, and health promoters to help and support patients, but there are just too many of them.

Standard treatment for Ebola is limited to supportive therapy: hydrating patients, maintaining their oxygen status and blood pressure, providing high-quality nutrition, and treating any complicating infections with antibiotics. Supportive treatment can help patients survive longer, and that extra time may be what their immune system needs to start fighting the virus.

There's also a tent for the most severely ill patients. I try to spend more time there than in the other tents, if only to hold patients' hands, give them painkillers, and sit on the edge of their beds so that they know they're not alone. But spending time is always difficult — there are so many patients waiting for help.

It's the children who distress me most. In the confirmed-case tents, I cared for a 6-year-old boy and his 3-year-old sister. Their parents and grandmother had died from Ebola. A midwife in their village then took care of the children, but they began to show symptoms of Ebola and were sent to us. Sadly, they came too late. When the boy died, we tried to console and calm his sister, but the PPE made it difficult to touch her, to hold her, even to speak with her. She died the next day. The midwife who had taken care of them also ended up at our center, and she, too, died. Another patient told me he doesn't remember how many members of his family have died — he thinks about 13. All he knows is that he is now alone.

For caregivers, there is a sad frustration in seeing patients arrive too late — and in knowing that many sick people are hiding, fearing the effects of a diagnosis of this stigmatized disease. Although community health care workers have received training, some of them still don't recognize Ebola.

But we are sometimes fortunate. Today we can discharge four patients who survived Ebola. The discharge criteria call for a negative blood test and 3 days without symptoms. People who have recovered from Ebola are immune from the strain of the virus that infected them. Discharging a patient is our happiest moment — we gather outside the center, clapping and dancing in a celebration that motivates us to keep going. And motivation is important, because today we also received eight new admissions.

The new patients sometimes arrive eight to an ambulance, those with suspected cases and those with probable cases all mixed together. We've given the ambulance drivers basic PPE to distribute to patients, but they're afraid to get close enough to hand it out.

One day, a surveillance officer from the Ministry of Health is admitted to the center. He was one of the few people who had come from Freetown, the capital city, to help in Kailahun, joining the surveillance team to assess new patients and deaths. He told me he'd come because the people here are his community, his friends, his colleagues. We laughed together, commiserated with one another, and then he was admitted to our center and, sadly, later died.

The Ebola outbreak has been out of control for months, but the global health community has taken a long time to react. All organizations have limits, and here in Kailahun, MSF's limit is in case management. The current international Ebola response remains dangerously inadequate. Last week, 250 contacts of infected persons were identified for contact tracing, but given the number of confirmed cases, there should have been more than 1500. The alert system — whereby an investigation team (and, if needed, an ambulance) is sent to a village when a suspected case or death is reported — is not functioning properly, and the Ministry of Health has only four ambulances in a district with about 470,000 people. Our health promotion teams are still visiting villages where no other health care provider has been. Every day sees deaths in the community that are surely caused by Ebola, but they are not counted by the Ministry of Health because the cause has not been confirmed by laboratory testing. The epidemiologic surveillance system is nonfunctional. We need to define the chains of Ebola transmission to interrupt them, but we lack key data.

My time in Kailahun has been frustrating and disappointing, because I know from previous outbreaks what is required to control this one. No single organization has the capacity to manage all that is needed to stop the outbreak. Other organizations must attack this outbreak in all its facets. But the response has been too slow. We need people who are hands-on and on the ground. We need to be one step ahead of this outbreak, but right now we are five steps behind.

Disclosure forms provided by the author are available with the full text of this article at NEJM.org.

This article was published on August 27, 2014, at NEJM.org.
Source Information

From Médecins sans Frontières, Brussels.

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"Médecin, mon quotidien auprès des malades d'Ebola"

Témoignage par Sandy Berrebi-Bonin le 22-08-2014

Hilde de Clerck est coordinatrice médicale pour Médecins sans frontières (MSF). Cette praticienne belge de 34 ans est spécialiste des fièvres hémorragiques. Actuellement en poste en Sierre Leone, elle nous dépeint l'envers du décor de cette épidémie.



Qu'est-ce qui vous a amené à travailler sur Ebola?

J'étais en Sierra Leone où je travaillais à long terme sur la fièvre de lassa qui est aussi une fièvre hémorragique. Mi-mars nous avons eu l'alerte d'un cas d'une maladie inconnue en Guinée. J'ai alors quitté le Sierra Leone pour rejoindre la Guinée. Depuis deux semaines je suis revenue en Sierra Leone.



En quoi consiste votre travail?

Je dépends du département médical de MSF. Je suis référente technique sur le terrain pour tout ce qui est fièvre hémorragique, notamment Ebola, Marburg, Lassa… Concrètement, je suis proche des équipes médicales et d'assainissement que je guide dans tous les aspects techniques médicaux et de protocoles d'assainissement. En Sierra Leone, j'ai aussi repris la coordination générale de l'intervention Ebola.



Comment s'articule une journée de travail?

Mes journées varient en fonction des périodes. Au début, en Guinée, comme nous étions la première équipe arrivée sur place, je devais voir les patients et déterminer s'ils étaient ou non atteint d'Ebola. Je faisais le choix de les isoler ou pas. Je prenais les prises de sang, en collaboration avec les infirmiers qui étaient avec moi. Je décidais du traitement puis nous donnions les soins en isolation.

J'ai aussi lancé les services d'ambulance. J'allais dans les villages pour voir les familles de patients d'Ebola et déterminer s'il n'y avait pas d'autres alertes. Bien que je ne sois pas épidémiologiste, je fais quand même de l'épidémiologie. Je vais voir les communautés touchées dans les villages. Je m'adresse à tous les contacts des malades, famille, voisins, amis... Nous voyons si ces gens-là ne sont pas eux-mêmes malades. Si nous avons une suspicion, nous les amenons chez nous pour faire des tests.

En ce moment, je fais surtout de la coordination, donc je vais aux meetings avec le ministère. Je garde la supervision technique de nos équipes qui sont devenues beaucoup plus autonomes. Je fais le lien

entre les équipes des différents centres d'isolation.



Vous faisiez partie de la première équipe sur place au début de l'épidémie, alors qu'on ne savait pas encore qu'il s'agissait d'Ebola. Comment les évènements se sont déroulés?

Au sein de l'organisation, nous avons très vite eu la suspicion qu'il s'agissait d'Ebola ou du Marburg. Au début il n'y avait 15 patients avec une forte mortalité de 60%. Il s'agissait surtout des cliniciens et de leurs familles qui étaient malades. Les médecins sur place pensaient à la fièvre du Lassa, qui est une fièvre hémorragique plus courante dans la région, mais nous avons très vite suspecté Ebola. Nous avons parlé aux cliniciens du ministère pour leur annoncer que nous pensions à quelque chose de plus mortel et de plus agressif que le Lassa.

Nous avons fait le tour de l'hôpital dans lequel les premiers malades étaient hospitalisés. Nous avons refait des prises de sangs que nous avons envoyé en Europe et nous avons commencé à mettre en place une isolation temporaire dans l'établissement. Puis très vite nous avons mis en place une isolation à plus long terme sur un autre site.



Avez-vous eu peur dès le départ d'une contamination sur le personnel médical?

C'est la sixième épidémie d'Ebola sur laquelle je travaille. Dès le départ j'ai dit à mes équipes de se préparer pour le pire et de se protéger comme s'il s'agissait d'Ebola. Nous avons mis le matériel de protection du plus haut niveau, le masque, la salopette totale, la couverture totale de la tête et des yeux. Cela fait plus d'un an que je travaille comme cela. Si au départ j'avais effectivement un peu peur, aujourd'hui, c'est presque devenu du quotidien. Je sais quoi faire.

Par contre, au départ, beaucoup de cliniciens travaillaient auprès des premiers malades, avant de savoir qu'il s'agissait d'Ebola. Un directeur d'hôpital et un infirmier sont décédés. Très vite les médecins ont pris des précautions. Ils ont commencé à isoler un peu les malades. Ils ont mis en place des bacs de chlore. Ce n'était pas la perfection, mais c'était déjà un début.



Plus d'un an à travailler sur Ebola, n'est-ce pas trop long et éprouvant?

Je change régulièrement d'endroit et d'équipe. On pourrait dire que cela fatigue un peu plus mais d'un autre côté, c'est un travail très varié. J'ai commencé en étant très clinique alors qu'aujourd'hui je donne beaucoup plus mon avis technique, je fais des trainings.

C'est vrai que pour les équipes qui sont tous les jours en isolation, c'est physiquement assez lourd. Heureusement nous arrivons enfin à la saison des pluies et il fait plus frais. Les mois de mars et avril ont été très chauds. On perdait beaucoup de liquide. Nous faisions attention à ne pas nous déshydrater ou à être fatigué car c'est dans ces cas-là que nous sommes susceptibles de faire des fautes. Nous travaillons toujours en binôme pour réduire les risques. Nous essayons de limiter les moments en isolation et de faire des pauses fréquentes. Les équipes qui ne travaillent qu'en isolation ne restent pas plus de six semaines sur le terrain. Puis ils prennent quelques jours pour se reposer. Les équipes tournent ainsi pour que le travail soit moins pesant.

Mentalement, c'est aussi difficile. Nous avons souvent un contact très proche avec les familles. C'est des moments très durs pour eux. Nous essayons de leur parler de leur expliquer les choses, comme par exemple les causes de l'isolation. Nous essayons d'être le plus humain possible en acceptant des visiteurs par exemple. Lorsque les patients décèdent, nous essayons de faire des petites cérémonies avec la famille de l'autre côté de la barrière. Cela aide à travailler dans ce contexte.

Entre équipes nous sommes très proche les uns des autres et nous parlons beaucoup de nos soucis, de nos peurs, de notre journée. Cela nous aide. A la fin, très bizarrement, les plupart des gens aiment revenir. C'est un travail très intense et émouvant mais qui bien sur reste cruel.



Quels sont les principaux symptômes des patients en isolement?

On dit souvent que le mot fièvre hémorragique est mal choisi. La fièvre est là mais elle est souvent très faible. Les patients sont surtout subfébriles. Leur fièvre oscille au début autour de 37,6° et 37,7°. Les saignements ne sont pas toujours là. Ils arrivent plutôt à la fin de la maladie. Puis les organes ne fonctionnent plus et il y a un choc général. Les patients sont très faibles. Ils deviennent anorexiques et n'ont plus d'appétit. C'est un syndrome très spécifique d'Ebola. Nous passons beaucoup de temps à les encourager à boire et à manger.

A la fin de la maladie, nous pensons mais sans en avoir la preuve, qu'ils font une encéphalite. Ils nous regardent avec un regard différent, comme s'ils nous transperçaient. Ils sont un peu confus.

C'est après une semaine à dix jours que nous voyons si les patients vont survivre ou non. Pour les gens qui récupèrent, nous constatons qu'ils retrouvent petit à petit l'appétit et donc de l'énergie. Normalement, lorsqu'ils recommencent à manger, on sait qu'ils sont sortis d'affaire.



Quel traitement leur donnez-vous?

Pour le moment, le traitement est surtout supportif. Les gens ont beaucoup de diarrhées et de vomissements donc nous leur donnons des solutions ou des perfusions pour les réhydrater. Nous leur donnons aussi du glucose et du potassium en perfusion.

Il est très difficile de traiter le choc qui s'apparente un peu à un choc septique mais nous avons de l'adrénaline. Il s'agit surtout d'attaques d'organes notamment le foie, les reins et le cerveau. Nous avons donc aussi un volet palliatif avec des anti-douleurs allant du paracétamol au tramadol et jusqu'à la morphine.



Avez-vous déjà eu affaire au sérum expérimental pour soigner certains malades?

Avant cette épidémie, nous étions au courant qu'il y avait ces anticorps monoclonaux qui étaient en train d'être mis au point. Ils venaient d'être testés sur des primates. Nous n'en avons pas encore. Bien que l'OMS autorise leur utilisation, il va aussi falloir l'accord du pays et surtout il va falloir une production suffisante sous peine de se trouver dans un dilemme sur qui soigner. Il faut un cadre éthique. Mais si ce médicament peut sauver des vies, nous sommes bien sûr pour.



Un centre Ebola a récemment été pillé par des gens qui ne croient pas à la maladie. Avez-vous déjà rencontré ce problème?

Oui. La réaction des gens est très diverse. Une grande partie des gens nous croient. Nous prenons le temps de leur expliquer avec leurs mots, dans leur langue. Mais c'est vrai que le concept de maladie infectieuse est une notion difficile. Il y a souvent d'autres croyances traditionnelles qui sont plus suivies que la médecine. De temps en temps, quelques personnes ne croient pas et des rumeurs s'installent. On parle de traitement à base de café ou d'oignons… En Guinée, certains disaient qu'Ebola était lié à des soucis financiers. Dans certaines communautés nous étions très malvenus.

La mort de cliniciens africains très réputés a provoqué une prise de conscience de la maladie. Les gens se disaient, "si même nos grands docteurs meurent, alors ça doit être vrai".



Avez-vous besoin d'autres médecins ou professionnels de santé sur place?

Pour le moment, nous équipes manquent surtout de personnes avec de l'expérience, qui connaissent tous les protocoles. C'est pour cela que je guide beaucoup. MSF commence à entraîner d'autres ONG sur place. Nous avons par exemple une très bonne coopération avec la Croix Rouge qui envoie des jeunes cliniciens pour apprendre dans nos centres.

Il nous manque des acteurs pour d'autres facettes d'Ebola comme l'isolation, les ambulances ou les enterrements. Et il nous manque surtout des acteurs de prévention pour aller dans les villages voir tous les contacts des malades. C'est un énorme travail. Il y a souvent plusieurs centaines voire milliers de contacts. Il faut les suivre jour après jour, prendre leur température pour s'assurer qu'ils ne sont pas malades.



Combien de temps comptez-vous rester sur place?

J'en suis à mon cinquième mois d'intervention avec des pauses très courtes. Je vais prendre trois semaines de vacances. Après, il y a de fortes chances que je revienne. MSF ouvre des centres au Libéria et à Monrovia. La durée de l'épidémie est très difficile à estimer. Cela devrait quand même durer encore plusieurs mois car la maladie est très étendue

Source egora.fr

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Publié le 29/08/2014
Ebola : mortelle étude

Science publie cette semaine une étude exceptionnelle à plus d’un titre. Ces travaux feront date car ils établissent la chaine de transmission qui aurait mené à l’épidémie d'Ebola que nous connaissons actuellement et d’autre part car ils mettent en exergue le lourd tribut payé par les professionnels de santé, 5 de ces 58 co-auteurs étant décédés avant la publication d'une infection par le virus Ebola contractée à l'occasion des soins.

Plus globalement, ces 24 dernières heures ont été le théâtre, de déclarations alarmistes de l’OMS, tempérées par les espoirs vaccinaux…
Une guérisseuse à l’origine de l’épidémie

L’épidémie aurait débuté par l'enterrement d'une guérisseuse morte d’Ebola à Sokoma, un village reculé de la Sierra Leone.

Les résultats du travail de Stephen Gire et coll. montrent ainsi que parmi les premiers patients de Sierra Leone, 12 avaient assisté à ces obsèques avant de se disperser à travers les collines de la région frontalière avec la Guinée.

Cette étude avance d’autre part, qu’alors que les précédentes épidémies, avaient résulté de multiples contacts avec un réservoir animal (notamment des chauves-souris frugivores), celle qui sévit actuellement a probablement commencé par une seule contamination de ce type (celle de la guérisseuse), suivie par de multiples infections interhumaines, comme l’expliquent ces virologues, qui ont basé leurs recherches sur l’analyse génétique de virus Ebola prélevés sur 78 patients hospitalisés en Sierra Leone.
Entre déclarations inquiétantes de l’OMS et espoirs vaccinaux

Plus que la dernière livraison de Science, c’est le bilan publié ce jeudi par l’OMS et qui fait état de 1 552 morts pour 3 069 cas, ainsi que les déclarations de l’institution qui, ces dernières heures, ont inquiété. Pour l’organisation, le nombre total de cas pourrait en effet à terme dépasser les 20 000.

Sur le front de l'épidémie, au Nigeria, le gouvernement a annoncé, jeudi 28 août, une sixième mort, survenue chez un médecin de Port Harcourt, le Dr Ike Enemuo, ville située à 400 km de Lagos, faisant craindre une dissémination dans tout le pays. La veuve de ce patient elle-même médecin, « présente maintenant des symptômes, et a été placée en quarantaine, en attendant les résultats des tests ».

Face à cette situation, « les essais cliniques d'un vaccin expérimental développé par GlaxoSmithKline (GSK) pour combattre la fièvre Ebola vont être accélérés », a annoncé le laboratoire britannique.

L'industriel dit avoir prévu de constituer un stock de 10 000 doses qui seraient très rapidement disponibles si les résultats étaient concluants. Les vaccins pourraient ensuite être livrés à l'OMS qui lancerait alors « un programme de vaccination d'urgence pour les communautés à haut risque ».

Mais avant cette vaste opération potentielle, le vaccin expérimental de GSK, co-développé avec les Instituts américains de la santé (NIH), doit encore être administré à des volontaires non contaminés en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis à compter de la mi-septembre, ce programme devant ensuite être étendu au Mali et à la Gambie.

GSK a indiqué que les tests de phase I, qui servent à évaluer la tolérance et l'absence d'effets indésirables, commenceraient dès qu'auront été obtenues les autorisations éthiques et réglementaires.

Une équipe canadienne développe un autre candidat vaccin qui sera testé sur des volontaires contaminés afin de déterminer s'il est sans danger et s'il déclenche une réaction immunitaire. L'objectif est que ces essais soient terminés d'ici à la fin 2014, date à partir de laquelle il pourrai être utilisé en urgence.

FH (JIM)

Références
Gire S et coll.: Genomic surveillance elucidates Ebola virus origin and transmission during the 2014 outbreak. Science DOI: 10.1126/science.1259657


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Ebola : 1er essai clinique d'un vaccin expérimental début septembre


Les Etats-Unis vont démarrer début septembre le premier essai clinique d'un vaccin expérimental contre le virus Ebola selon une procédure accélérée de tests, compte tenu de l'épidémie sans précédent qui frappe l'Afrique de l'ouest, ont annoncé jeudi les Instituts américains de la santé (NIH).

L'ambition est de mener les essais à leur conclusion d'ici la fin 2014.

"Nous accélérons le calendrier pour tester un vaccin expérimental développé depuis plusieurs années par le NIAID avec le laboratoire britannique GlaxoSmithKline et nous avons obtenu le feu vert de l'agence des médicaments", la Food and Drug Administration (FDA), a indiqué le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).

Cette épidémie constitue "une urgence de santé publique", a souligné le Dr Anthony Fauci. "Un vaccin sûr et efficace serait un outil complémentaire important pour la prévention de l'infection", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Dès la semaine prochaine, trois premiers volontaires participeront à cet essai clinique qui se déroulera dans le Maryland près de la capitale Washington (est). Au total vingt adultes en bonne santé âgés de 20 à 50 ans seront recrutés, a précisé le Dr Fauci.

D'autres études cliniques du même vaccin suivront dans les prochaines semaines dans d'autres pays. Un essai clinique débutera fin septembre avec des volontaires sains au Royaume-Uni, en Gambie et au Mali dans le cadre d'un consortium international, annoncé plutôt jeudi par l'association britannique caritative Wellcome Trust, qui contribue au financement des essais. Au Royaume-Uni, l'équipe de chercheurs d'Oxford travaillera avec 60 volontaires sains. "Une subvention de 2,8 millions de livres (3,5 millions d'euros) permettra à une équipe dirigée par le professeur Adrian Hill de l'Institut Jenner à l'université d'Oxford de commencer à tester le vaccin en parallèle aux essais similaires", menés aux Etats-Unis, a déclaré Wellcome Trust dans un communiqué.

Le financement apporté par Wellcome Trust, le Medical Research Council et le département britannique pour le développement international (DFID), permettra aussi à GSK de lancer, en même temps que les essais, la fabrication de 10.000 doses supplémentaires de vaccin.

"Si les essais sont concluants, des stocks (de vaccins) pourraient ainsi être immédiatement disponibles pour l'OMS", a expliqué Wellcome Trust.

Cette fièvre hémorragique a fait plus de 1.500 morts depuis le début de l'année (au lieu de 1.427 initialement décomptés au 20 août), parmi 3.069 personnes touchées en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier bilan arrêté au 26 août.

[Avec Pourquoidocteur.fr]

§§§

Ebola : premier cas au Sénégal


Un premier cas de fièvre Ebola a été confirmé au Sénégal, annonce vendredi 29 août la ministre de la Santé sénégalais, et il concerne un ressortissant guinéen.

Le malade venait d'arriver de Guinée voisine, où s'est déclarée en mars dernier l'épidémie qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest, précise la ministre. Il a été identifié et placé en quarantaine.

Il s’agit d’un jeune ressortissant guinéen étudiant à Conakry et qui serait rentré au Sénégal en échappant à la vigilance des service de santé de Guinée. Ces derniers avaient fait état mercredi 27 août de "la disparition d'une personne infectée par le virus Ebola qui se serait rendue au Sénégal", a précisé la ministre lors d'une conférence de presse.

Avant l'annonce de ce cas au Sénégal, l'Organisation mondiale de la santé a dénombré jusqu'à présent 3 069 cas d'Ebola, dont 1 552 décès, dans quatre pays d'Afrique de l'ouest (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria), selon son dernier bilan. L'OMS espère stopper la progression du virus d'ici à trois mois, selon un document publié le 28 août. Mais, l'organisme s'attend à plus de 20 000 cas de fièvre hémorragique durant cette épidémie.

[Avec Francetvinfo.fr, d'après Reuters]

§§§

Ebola : recommandations de la DGS aux professionnels de santé et alerte mondiale de l’OMS

L’épidémie de fièvres hémorragiques à virus Ebola a provoqué, à ce jour, 932 décès pour 1500 à 1700 personnes atteintes, selon l’OMS (Organisation Mondiale de la santé). Les mesures de protection mises en œuvre ont tenté de limiter sa propagation, mais elle affecte désormais 4 pays (Guinée, Libéria, Nigéria et Sierra Leone).

Face à cette "urgence de santé publique de portée mondiale", l’OMS préconise une "réponse internationale et coordonnée" et détaille les mesures de protection et consolidation sanitaire à renforcer pour contenir l’infection. L'OMS met aussi en place un "groupe d'éthique" pour étudier les questions posées par un traitement expérimental, le ZMapp.

Du côté français, face au risque faible mais forcément existant d’importation, la DGS (Direction Générale de la Santé) rappelle la conduite à tenir en cas de suspicion de contamination.


Cas suspect : retour des zones touchées + symptômes pseudogrippaux
Il n'y a jamais eu d'infection par le virus Ebola en Europe. Mais la progression actuelle de l'épidémie en Afrique de l'Ouest et la faiblesse relative des systèmes de santé et de contrôle de ces pays expose à un risque d'importation par des voyageurs, ce qui "requiert en conséquence une vigilance accrue de la part des professionnels et des établissements de santé", souligne la DGS.

Le virus Ebola incube en 2 à 21 jours. Un cas suspect est donc défini, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS), comme toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour de la zone à risque (Sierra Leone, Guinée Conakry, Libéria et Nigéria), des symptômes non spécifiques de type pseudogrippaux : apparition brutale d'une fièvre supérieure à 38° C, une faiblesse intense, des douleurs musculaires, des maux de tête et une irritation de la gorge.

Peuvent survenir ensuite, comme le résume cette page du site du ministère de la santé, des signes cliniques cutanéo-muqueux (conjonctivite, éruption cutanée maculeuse ou maculo-papuleuse, douleurs à la déglutition) et digestifs (diarrhée, vomissements), une altération progressive de l'état général, des complications neurologiques et hémorragiques, mais l'objectif est d'enclencher une prise en charge d'exception avant ces signesd'aggravation.

Toute personne revenant des 4 pays concernés doit donc être vigilante sur son état de santé et consulter en urgence en cas d'apparition d'un de ces signes.

En présence d'un cas «suspect, mettre en place des "mesures-barrières" et appeler le SAMU
Les recommandations de la DGS pour les professionnels de santé devant un cas suspect :
- Mettre en place les mesures barrières : il faut immédiatement se protéger des contacts avec le sang, les tissus ou les liquides biologiques, potentiellement contaminants (isolement, port d'un masque chirurgical par le patient…). Heureusement, il n'y a pas de risque de contamination aérienne avec ce virus (à l'inverse des virus grippaux par exemple).
- Appeler immédiatement le SAMU-Centre 15 qui, en lien avec l'Agence régionale de santé et l'InVS, mènera une évaluation épidémiologique du cas (exclusion ou classement en cas possible).
- Si le cas est classé comme "possible", le SAMU prendra en charge le patient qui sera dirigé vers l'établissement de santé de référence désigné pour prendre en charge spécifiquement ce type de patient.

La DGS rappelle que, depuis le 31 juillet 2014, le ministère des Affaires étrangères et du Développement international recommande aux Français de suspendre, sauf raison impérative, tout projet de voyage dans les pays où des cas de fièvre hémorragique à virus Ebola sont avérés (Guinée, Sierra Leone, Libéria, Nigéria).

OMS : "Une réponse internationale coordonnée est jugée essentielle pour arrêter et inverser la propagation internationale du virus Ebola"
Dans une déclaration faite le 8 août, l'OMS appelle à la mobilisation internationale face à la "l'épidémie d'Ebola la plus importante jamais enregistrée". En effet, les pays touchés ont des systèmes de santé "fragiles, avec des déficits importants dans les ressources humaines, financières et matérielles". Ces lacunes ont probablement abouti à la contamination de professionnels de santé et à la diffusion de l'infection.

L'OMS fait plusieurs recommandations aux 4 Etats concernés, en particulier :
- mieux sécuriser le travail des professionnels de santé : les former à la prévention et sécurisation, isolement des patients, instaurer un "paiement à temps des salaires et, le cas échéant, de primes de risque";
- installer des centres de traitement et des laboratoires de diagnostic fiables le plus près possible des zones de transmission ;
- surveiller les cas "contact" (ce qui n'inclut pas les agents de santé bien protégés et le personnel de laboratoire qui n'ont pas eu une exposition non protégée) et les empêcher de voyager dans les 21 jours suivant l'exposition ;
- instaurer des dépistages systématiques dans les aéroports internationaux, les ports maritimes et les principaux postes frontaliers terrestre (questionnaire a minima + mesure de la température) ;

L'OMS préconise des mesures similaires à celles décrites par la DGS et le ministère en présence d'un cas suspect en dehors des 4 pays touchés. Elle ne préconise pas la restriction des voyages internationaux, mais les Etats doivent se préparer à évacuer et sécuriser d'éventuels ressortissants en provenance des pays touchés.

Le "ZMapp", un traitement expérimental prometteur mais indisponible.. pour le moment
Deux Américains infectés au Liberia, Kent Brantly et Nancy Writebol, ont reçu l'injection d'un médicament expérimental fabriqué par la société américaine de biotechnologie Mapp Biopharmaceutical, le ZMApp. Ce médicament expérimental est un anticorps monoclonal humanisé élaboré à partir d'un extrait du tabac. Il n'avait jusqu'à présent été testé que sur des macaques (pour en savoir plus, en anglais, cliquez sur cette page de Wikipedia et sur le site de la revue Science, qui a mis en libre accès toutes les publications sur le ZMapp).

L'état clinique des 2 Américains s'est amélioré rapidement, ce qui a suscité un espoir mondial et des demandes de fourniture de ZMapp aux pays touchés. Des demandes jugées prématurées pour l'instant, comme l'a précisé Barack Obama : "je pense que nous devons laisser la science nous guider. Et je ne pense pas que nous ayons toutes les informations pour déterminer si ce médicament est efficace".

Du côté de l'OMS, un groupe d'éthique va être mis en place pour étudier cette question : "nous devons demander à des spécialistes de l'éthique médicale de nous donner des lignes de conduite pour une politique responsable", a déclaré le Dr Marie-Paule Kieny, directeur général adjoint de l'OMS.

Cela devrait permettre à l'institution de prendre position sur plusieurs questions clefs, comme celles-ci :
- Faut-il, en s'appuyant sur ces 2 tests expérimentaux seulement, administrer en urgence ce produit aux patients touchés, sans attendre des essais cliniques plus larges ? Lorsqu'il a avait été constaté que la trithérapie modifiait radicalement le pronostic de l'infection par le VIH/SIDA, les essais en cours versus placebo ou AZT seul avaient été interrompus et tous les patients avaient reçu le traitement. Mais il s'agissait d'essais cliniques avec des centaines de patients, et non seulement 2...
- S'il est décidé, comme aujourd'hui, de surseoir à l'utilisation de ce médicament, quels seront les indicateurs qui permettront d'envisager un élargissement de son usage (confirmation de l'amélioration clinique des 2 Américains traités, mise en place d'un groupe test plus large, comme pour la trithérapie anti-VIH, essai randomisé, etc.) ?

voir l'article sur le site vidal.fr avec les liens
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. août 30, 2014 6:12 pm

Google lance "Baseline Study" pour tenter d’identifier des "biomarqueurs de bonne santé"

A lire l'article
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. août 31, 2014 2:52 pm

Chirurgie ambulatoire : les objectifs du ministère de la Santé irréalistes ?

Dans un rapport confidentiel de l'IGAS et de l'IGF que s'est procuré Le Point, les auteurs douchent quelque peu les espoirs du gouvernement sur le développement de la chirurgie ambulatoire.

Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Manuel Valls, le chef du gouvernement, avaient déclaré en avril dernier que le développement de la chirurgie ambulatoire - le patient arrivant le matin dans l'établissement et sortant le soir même - permettrait d'économiser près d'un milliard d'euros.

Ils avaient fixé comme objectif dès 2016 qu'une opération sur deux soit pratiquée selon cette modalité. C'était l'un des axes forts du plan d'économies sur les dépenses de santé contribuant au pacte de responsabilité.

Dans un rapport confidentiel de 44 pages de l'Inspection générale des finances et de l'Inspection générale des affaires sociales (IGF/Igas), terminé en juillet dernier, que Le Point s'est procuré et a dévoilé dans son édition "Hôpitaux et cliniques, le palmarès" 2014 (n° 2188), les auteurs les mettent en garde et douchent quelque peu leurs espoirs.

Tout d'abord, en s'appuyant sur la progression réelle de cette pratique entre 2007 et 2013 dans les établissements français, ils relèvent "l'absence d'inflexion significative du tendanciel de croissance de la chirurgie ambulatoire sur la période considérée".

"Il sera donc nécessaire, avertissent-ils, de passer à un rythme nettement supérieur pour atteindre, et a fortiori, dépasser, l'objectif national d'une chirurgie ambulatoire majoritaire à l'horizon 2016."
Suppression de postes

Ensuite, quid des économies possibles ? La mission IGF/Igas se montre extrêmement précise quant au volume que pourrait occuper cette organisation nouvelle de la chirurgie et "a déterminé un potentiel national maximal de chirurgie ambulatoire, qui s'élève à 64 % des séjours de chirurgie", d'ici 2018.

Soit beaucoup moins que le taux de 80 % fixé par l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé (ANAP) qui a ensuite servi à un calcul théorique promulgué par la Cour des Comptes fixant à 5 milliards d'euros les économies attribuables au développement de cette chirurgie.

Lequel calcul avait déjà été remis en cause par la FHF ou le CISS.

Réaliste, la mission détaille les conditions et les phases pour qu'une telle réforme produise des économies. Elles "sont de deux ordres : des économies de personnel ; des économies de charges variables liées à la logistique et à l'hôtellerie.

Trois phases d'économies sont envisageables. Une première phase, réalisable à court terme, correspond à "la suppression de lits d'hospitalisation et aux économies de fonctionnement associées." "Une deuxième phase, réalisable à moyen terme, correspond aux gains de productivité liés au fonctionnement d'une unité de chirurgie ambulatoire."

En clair, il s'agit de suppressions de postes d'infirmiers, d'aides-soignants, de brancardiers, d'agents techniques et administratifs et d'équipes, de requalification, de mobilité du personnel, de prise en compte des départs à la retraite, etc. Autant de mesures potentiellement explosives, en tout cas délicates, sur le plan social.

"Une troisième phase, réalisable à moyen-long terme, suppose la disparition de l'activité chirurgicale des établissements où le développement de la chirurgie ambulatoire rend quasiment impossible le maintien d'une activité d'hospitalisation complète."

Autrement dit, cela signifie fermer les blocs opératoires et les services attenants à faible activité, ce qui a toujours suscité l'opposition farouche des élus locaux. Marchant sur des oeufs, la mission IGF/Igas se garde donc de chiffrer clairement un montant d'économies.

Rédaction ActuSoins, avec Le Point
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. sept. 02, 2014 6:52 pm

Ebola : quelle protection est vraiment nécessaire ?

Monrovia, le mardi 2 septembre 2014 - Les infirmiers du plus grand hôpital du Liberia, pays le plus touché par l'épidémie, se sont mis en grève ce lundi, pour exiger une hausse de leurs salaires et des équipements adaptés pour faire face à Ebola.

« Nous avons besoin d'un équipement adéquat pour travailler et être mieux payés parce que nous risquons nos vies », explique John Tugbeh, le porte-parole des grévistes de l'hôpital John-Fitzgerald-Kennedy à Monrovia. « Depuis le début de l'épidémie d'Ebola, nous n'avons reçu aucun équipement de protection, assure-t-il.

C'est pourquoi tant de médecins ont été contaminés. ». Les infirmiers ne veulent pas reprendre le travail avant d’être dotés d’« un équipement de protection individuelle ».

Cette grève est l'occasion de signaler une lettre à l’éditeur publiée en ligne le 28 août sur le Lancet, qui, à l'encontre de la position de l'OMS s’interroge sur la nécessité d’une protection respiratoire pour les professionnels de santé en présence de patients suspects ou atteints d’Ebola.
Equipement de protection individuelle (EPI) : est-ce bien raisonnable ?

Pour les auteurs, spécialistes de santé publique à l’université de Valence et de Madrid, les combinaisons EPI, que nous avons pris l’habitude de voir arborer par les médecins et infirmiers dans leur lutte contre Ebola est une « précaution excessive ». Pour eux cette tenue, inconfortable pour les soignants et inabordable pour les pays touchés, serait même l’un des responsables de la panique dans certaines communautés. Pire l’image de ces professionnels suréquipés laisserait à penser que la seule protection effective est inaccessible à la population générale, renforçant l’impression, forgée selon eux par la distribution au compte goutte du Zmapp, qu’il y a des vies plus importantes que d’autres. Pour Jose Martin-Moreno et coll. lunettes protectrices, masques et gants, ne sont pas nécessaires pour parler à un patient conscient lorsqu’est maintenu une distance de 1 ou 2 mètres. Les combinaisons EPI devraient donc être uniquement utilisées pour les gestes invasifs (comme les intubations) et dans quelques situations spécifiques, comme par exemple les hémorragies massives, où dans les laboratoires où les virus sont cultivés.

Et de conclure que l’Afrique de l’ouest a besoin d’une utilisation rationnelle des équipements de protection, et qu’en matière de maladie infectieuses, la réponse la plus simple est souvent la meilleure…

Gageons que cette lettre à l’éditeur sera très discutée et ne suffira pas à rassurer ceux qui, chaque jour, sont au contact des malades et payent un lourd tribut à la lutte contre l’épidémie.

Frédéric Haroche
Références
Martin-Moreno JM et coll. : Is respiratory protection appropriate in the Ebola response ? Lancet 2014;
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. sept. 06, 2014 4:58 pm

Première mondiale : une vertèbre cervicale remplacée grâce à l’impression 3D

Minghao, un jeune Chinois de 12 ans atteint d’une tumeur cancéreuse située au niveau de la deuxième vertèbre du cou, a pu bénéficier d’un remplacement de cette vertèbre par une prothèse imprimée en 3D faisant exactement les mêmes dimensions. Une première mondiale prometteuse.

A lire sur le site vidal.fr
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. sept. 17, 2014 6:48 pm

Nettoyer le sang : une technique prometteuse

Boston, le mercredi 17 septembre 2014 – Les recherches se concentrant sur la possibilité de « nettoyer le sang » afin de le débarrasser de différents agents pathogènes sont menées depuis de nombreuses années. Les résultats qui viennent d’être publiés dans la revue Nature Medicine par l’équipe du biologiste cellulaire et bio ingénieur Donald Ingber de l’université d’Harvard semblent confirmer la pertinence de cette piste.
Quand le piège se referme sur les bactéries

Les chercheurs ont conçu un appareil capable de filtrer le sang baptisé Biospleen. Cette machine introduit dans le sang des billes nanoscopiques magnétiques recouvertes de MBL (lectine liant le mannose, ou mannose binding lectin) mise au point par génie génétique. La MBL est une molécule de reconnaissance de la voie lectine qui joue un rôle majeur dans la protection contre les agents pathogènes invasifs. Schématiquement, dans le cadre de la machine Biospleen, elle « capture » les agents pathogènes. Aussi « suffit-il » d’utiliser des aimants pour attirer les billes nanoscopiques, les extraire et obtenir ainsi un sang filtré de tout agent pathogène. Pour évaluer l’efficacité et l’innocuité de leur dispositif, les chercheurs ont mené une expérience chez des rats soit infectés par le staphylocoque doré soit par Escherichia coli. L’utilisation de Biospleen a permis de filtrer 90 % des bactéries, tandis que la survie était prolongée après une dose létale d’endotoxine.
Une piste contre Ebola ?

Ces résultats ont particulièrement retenu l’attention à l’heure où sévit la plus grave épidémie de fièvre Ebola de l’histoire : les chercheurs n’excluent pas en effet que leur machine puisse être utilisée contre ce virus, puisque la MBL est capable de se lier à ce dernier. Cependant, de nombreuses expérimentations (et plusieurs années) sont encore nécessaires avant de pouvoir compter sur une utilisation en pratique d’un tel système

Aurélie Haroche JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. sept. 20, 2014 2:50 pm

La Fédération hospitalière de France veut sortir des 35 heures

La Fédération hospitalière de France (FHF) propose de plafonner à 15 le nombre de jours de réduction du temps de travail par an et par agent, a annoncé son président, Frédéric Valletoux, lors de son audition par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail.

Lors de l'audition, Frédéric Valletoux a expliqué que la mise en place des 35 heures dans les hôpitaux était à l'origine de "difficultés organisationnelles et financières dont les établissements peinent à se remettre, plus de 10 ans après". Pour autant, la FHF "ne demande pas le retour des 39 heures mais de la souplesse et de l'adaptabilité", a-t-il souligné.

Elle émet trois grandes propositions pour permettre plus de souplesse.
Elle suggère en particulier de soutenir la révision des accords locaux et, dans ce cadre, de limiter le nombre de jours de RTT à 15 jours par an et par agent. Selon la FHF, un alignement à ce plafond pour l'ensemble des agents hospitaliers permettrait de réaliser un gain de plus de 640.000 jours, soit 3.200 équivalents temps plein (ETP), soit l'équivalent de 400 millions d'euros d'économies.

Le nombre de jours de RTT accordés aux agents varie sensiblement selon les hôpitaux, montre une enquête réalisée par la FHF du 20 août au 11 septembre, auprès de 152 établissements et regroupant 321 941 agents.
Si 59% des établissements ayant répondu ont signé des accords reposant sur 15 jours de RTT ou moins, 38% ont des accords prévoyant plus de 15 jours de RTT (dont 12% plus de 20 jours). Les établissements dont les accords octroient plus de 20 jours de RTT sont majoritairement des hôpitaux psychiatriques.

Renégocier les accord locaux

La FHF estime également que la renégociation des accords locaux devrait être l'occasion de rationaliser et simplifier les organisations, de mettre en place des horaires adaptés aux prises en charge (en 7 heures ou en 12 heures), de mettre fin aux jours de congés extra-réglementaires (jour de rentrée des classes, jour de médailles, jour du maire...).
Sur l'échantillon des hôpitaux interrogés, 44% ont déjà procédé à une renégociation de leur protocole. Dans la majorité des cas, les renégociations portaient sur le nombre de jours de RTT et sur la durée quotidienne du travail. Dans d'autres cas, mais minoritaires, elles étaient aussi relatives au temps de repas, aux droits extra-réglementaires et au temps d'habillage et de déshabillage.

"Ces démarches doivent être soutenues par les pouvoirs publics même lorsqu'elles sont impopulaires auprès des organisations syndicales", a insisté Frédéric Valletoux devant les députés. "En effet, selon notre enquête, une des principales raisons évoquées lorsque le protocole n'a pas été négocié, est le risque de conflit social majeur", a-t-il affirmé.

Recentrer sur la prise en charge

La FHF fait une deuxième grande proposition pour "assouplir" le dispositif.
Elle suggère ainsi que les organisations de travail soient "recentrées" sur la prise en charge du patient.

Depuis 12 ans, les organisations internes des établissements de santé et médico-sociaux reposent sur une structuration horaire des journées de travail, c'est-à-dire qu'"on planifie le temps de travail, ensuite on planifie les prises en charge", a expliqué son président. Désormais il faut "recentrer les processus organisationnels autour du soin en veillant à l'articulation avec le temps médical".

Il s'agit, estime la FHF, d'évaluer les organisations requises, les prestations de soins à effectuer et de planifier les temps de travail qui vont permettre de les réaliser. Cette nouvelle donne permettra de "moderniser les organisations et de redonner du sens au travail des personnels", assure-t-elle.
La fédération préconise aussi de "créer une stratégie territoriale", a indiqué Frédéric Valletoux.

Pour la FHF, pour être "cohérente et ne pas se traduire par une concurrence sociale entre les établissements", la révision des organisations doit obéir à un cadrage général. Les travaux doivent donc être conduits dans un cadre territorial, dans lequel les hôpitaux d'un même territoire "définissent ensemble de nouvelles règles et de nouvelles organisations", a expliqué son président.
Globalement, pour la fédération, les hôpitaux n'ont d'autres choix que de s'interroger sur leur temps de travail et leur organisation de travail, à l'heure où on leur demande de réaliser 5 milliards d'euros d'économies, de mener à bien des réformes structurelles (partage d'équipements, modernisation des organisations, développement de la chirurgie ambulatoire...).

Rédaction ActuSoins avec APM

Les réactions
La Fédération CGT de la santé et de l'action sociale et l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) s'élèvent vivement contre les propositions de la Fédération hospitalière de France (FHF) pour réformer les 35 heures à l'hôpital.
Pour la fédération CGT, les propos tenus par le président de la FHF sont "inacceptables" et constituent "une véritable provocation envers les personnels hospitaliers".
Ces propos "ne peuvent que nuire au climat social et en rajouter à la tension extrême que connaît actuellement l'hôpital", affirme-t-elle.
Pour le syndicat, "ce n'est pas les 35 heures qui ont désorganisé l'hôpital mais l'insuffisance des créations d'emplois et le passage du travail en 12 heures impulsé par les directions pour faire l'économie d'une équipe par rapport aux trois-huit".
Il observe également que les agents ont subi un "blocage des salaires". "Si les 35 heures étaient remises en cause, ils seraient doublements perdants", affirme-t-il.
La CGT appelle les personnels à "réagir avec leur organisation syndicale, en faisant connaître à leur direction, leur opposition aux propos de la FHF". Elle demande également aux agents de "s'inscrire en nombre" à la journée d'action interprofessionnelle du jeudi 16 octobre.
De son côté, l'Amuf se déclare "consternée" par les propos de la FHF et observe que 48.000 nouveaux emplois devaient être créés pour accompagner cette réforme des 35 heures...


§§§

Ibode et puéricultrices : un petit plus dans la prise en compte de l’ancienneté

Le Journal officiel a publié le 9 septembre un décret prenant en compte l'ancienneté de certains infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat (Ibode) et puéricultrices de la fonction publique hospitalière (FPH) qui ont opté pour une nouvelle grille indiciaire au 1er juillet 2012.

Les infirmiers spécialisés de la FPH se sont vu proposer un reclassement dans de nouvelles grilles à la suite du protocole d'accord du 2 février 2010 qui portait, entre autres, sur l'évolution statutaire des infirmiers dans le cadre du système licence-master-doctorat (LMD), rappelle-t-on.
S'il a opté pour le nouveau corps qui lui était proposé, un infirmier spécialisé (Ibode, puéricultrice ou infirmier anesthésiste) est passé en catégorie sédentaire à compter du 1er juillet 2012. Il a notamment renoncé, s'il y était éligible, au droit de partir à la retraite cinq ans plus tôt, mais a bénéficié d'une grille indiciaire revalorisée.

Plusieurs syndicats, en particulier la Coordination nationale infirmière (CNI), avaient protesté contre le cas particulier de certains Ibode et puéricultrices. Ceux situés à l'échelon 6 et à l'échelon 7 de la classe supérieure ont été reclassés au même échelon (n°9) du troisième grade dans la nouvelle grille, sans reprise d'ancienneté.

Les syndicats pointaient le fait que les Ibode et puéricultrices qui étaient déjà à l'échelon 7 (le dernier de l'ancienne grille) n'ont pas été reclassés dans des conditions plus favorables que ceux qui venaient de passer à l'échelon 6.
Le nouveau décret prévoit à compter de jeudi, pour ceux qui étaient à l'échelon 7 de l'ancienne grille et ont été reclassés, la prise en compte de "l'ancienneté d'échelon qu'ils avaient acquise dans cet échelon" au 1er juillet 2012, "dans la limite de quatre ans".

"Cette ancienneté conservée s'ajoute à celle acquise depuis la date de reclassement", précise la notice du décret.

Rédaction ActuSoins,,avec APM
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Message par yves benisty » sam. sept. 20, 2014 7:18 pm

[...] Frédéric Valletoux a expliqué que la mise en place des 35 heures dans les hôpitaux était à l'origine de "difficultés organisationnelles et financières dont les établissements peinent à se remettre, plus de 10 ans après".
Oui, c'est un message qu'on nous martèle depuis des années. Petit rappel historique :

-la loi sur la réduction du temps de travail prévoyait que le temps de travail passe de 39 à 35 h, soit 10 % de travail en moins ;

-elle prévoyait l'embauche de 5 % en plus sur 5 ans ;

-en pratique, l'embauche a été bien inférieure ;

-elle prévoyait la création d'un compte épargne temps (CET) pour faciliter la transition, et ça devait durer 6 ans au maximum.

Au total, pour les IDE, la transition s'est faite principalement en rognant sur le temps de relève. En clair, si on demande aux agents de passer de 39 à 35 heures à personnel constant, on ne leur réduit pas leur travail : on leur demande de faire le même boulot en 4 heures de moins.
[...] limiter le nombre de jours de RTT à 15 jours par an et par agent. [...] réaliser un gain de plus de 640.000 jours, soit 3.200 équivalents temps plein (ETP), soit l'équivalent de 400 millions d'euros d'économies.
Économies réalisées uniquement sur le dos des salariés. C'est sûr, si on demande aux salariés de travailler plus en étant payés pareil, on fera des économies.
[...] Elle suggère ainsi que les organisations de travail soient "recentrées" sur la prise en charge du patient.
Argument qui peut être mis à toutes les sauces : dans l'intérêt du patient, on peut aussi souhaiter que le personnel travaille moins, soit mieux payé et ait des séances de massage relaxant incluses sur le temps de travail.

Quand comprendra-t-on que le personnel, ça n'est pas un coût, c'est une richesse ?
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
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