Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. nov. 26, 2010 7:46 pm

source JIM
Suisse romande une formation auprès de l’association Sexualité et handicap pluriels (SEHP). Sans doute l’accompagnement quotidien de personnes prisonnières de leur corps, l’a peu à peu convaincu de la nécessité de proposer à ces patients un accompagnement sexuel. C’est ainsi que Pascal, âgé de 50 ans, kinésithérapeute et psychologue, a décidé, après cet enseignement suivi en Suisse, de prodiguer un ou deux jours par mois « caresses et tendresses » à certains de ses patients, hommes ou femmes. Il exerçait jusqu’à son témoignage aujourd’hui publié par le Parisien cette activité clandestinement et nécessairement gratuitement (en dehors du remboursement des frais de déplacement) pour ne pas être accusé de prostitution. Cependant, il a retenu de son voyage helvète l’importance de se fixer différentes règles : ses relations intimes avec ses « patients » ne vont jamais jusqu’à la pénétration et il refuse de « prendre en charge » des patients en dessous de 30 ans « car la différence d’âge me gênerait ». Sa formation lui aurait également appris « à savoir où on en est et où en est la personne handicapée pendant le moment d’intimité, c’est important ».

Le but n’est pas d’obliger les infirmières à faire ça

Si Pascal a suivi sa formation en Suisse romande où un « service érotique » a été mis en place l’année dernière, des assistantes, accompagnantes sexuelles ou prostituées spécialisées formées et surtout reconnues par la loi, existent depuis vingt-cinq ans au Pays-Bas et au Danemark, dix-sept ans en Allemagne et ont été autorisées plus récemment en Suisse alémanique et en Belgique. Si des cadres différents existent selon les pays, ils permettent tous d’exclure du champ de la prostitution ceux et celles qui souhaitent devenir « aidants sexuels ». Les profils de ces derniers sont divers, mais une fois encore, il apparaît que les réglementations permettent d’écarter l’idée selon laquelle les professionnels de santé devraient être amenés à jouer ce rôle. Pour Pascal il est clair que ce qu’il « fait n’est pas la mission des personnels de santé. C’est important de le dire car j’entends déjà nos opposants s’insurger du fait que si on légifère sur les aidants sexuels, on va obliger les infirmières à faire ce qu’on fait. Ce n’est pas le cas ».

L’AFM, l’AFP, Handicap international : tous favorables aux aidants sexuels

Evoquer cette question et les très nombreuses autres posées par l’assistanat sexuel des personnes handicapées (de la perception du corps à la spécificité de certains handicaps en passant par le respect de l’intimité) est l’objet d’un colloque organisé aujourd’hui par la Ville de Paris. Différentes données sur la sexualité des personnes handicapées y seront présentées, mais on devrait surtout y entendre la voix de ceux et celles qui militent pour la création d’un statut d’aidant sexuel en France. Le parrain de la journée est Marcel Nuss qui a travers le Collectif handicaps et sexualité (CHS) est un grand partisan de l’assistanat sexuel. Ce collectif est aujourd’hui composé de plusieurs organisations phares telles l’Association française contre les myopathies (AFM), l’Association des Paralysés de France (APF), la Coordination handicap et autonomie (CHA) et Handicap International. La sexologue et diplômée en santé publique Sheila Warembourg qui évoquera aujourd’hui la question de la parentalité a souvent exprimé le point de vue du CHS. Au sein de Handicap International, elle a créé en 2000 le service d’Accompagnement de la vie affective et sexuelle (AVAS).

Prostitution ?

Ce colloque qui devrait donc accueillir un grand nombre d’acteurs du monde du handicap favorables à l’assistanat sexuel suscite certaines critiques. La présidente de Femmes pour le dire, Femmes pour agir, Maudy Piot n’a ainsi pas caché sa colère face à un colloque où affirme-t-elle la contradiction n’aura pas sa place. Or, selon elle « l’assistant sexuel c’est de la prostitution ». Elle assure notamment que la grande majorité des handicapés demandeurs sont des hommes. Pourtant Pascal cite pour sa part le cas de plusieurs femmes ayant souhaité connaître avec lui une certaine forme d’intimité. Marcel Nuss quant à lui répond lorsqu’on lui demande si l’assistanat sexuel peut être assimilé à de la prostitution : « Non. La prostitution ce sont des passes de 10 minutes (…) pour 80 euros ! Les accompagnants sexuels, eux, consacrent en moyenne une heure et demie à chaque personne par le biais de massages, d'attentions et, parfois seulement, de relations sexuelles. Ils se feraient bien plus d'argent avec des clients traditionnels. Ils ont été formés pendant un an aux spécificités et besoins particuliers des personnes handicapées. Le « rapport sexuel » n'est pas leur métier à plein temps. Ils sont rémunérés une centaine d'euros par séance, environ quatre fois par mois. 400 euros par mois, vous croyez vraiment qu'ils font cela pour de l'argent ? ».

Prise en charge par la collectivité ?

Ce débat témoigne cependant de la persistance de réticences sur le sujet. Pourtant, le député Jean-François Chossy (UMP) espère bien voir sa proposition de loi en préparation visant à créer un statut d’aidant sexuel aboutir. Pour lui, l’aide sexuelle doit faire partie de la Prestation de Compensation du Handicap et sans doute à cet égard bénéficier d’une prise en charge par la société.

Autre débat.


Aurélie Haroche
JIM
Moi je veux bien apporter ma pierre à l'édifice. Je me propose de traiter les cas suivants

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liste non exhaustive...

Pierre Desproges a dit "Peut-on rire de tout ? Oui mais pas avec n'importe qui."
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. nov. 26, 2010 7:49 pm

source JIM

L’émotion suscitée au début de l’année 2009 par le décès de deux enfants survenus après une erreur d’administration de traitement a incité à se pencher sur les données dont on disposait concernant la fréquence des événements indésirables graves (EIG). Or, on s’appuyait principalement à l’époque sur une enquête menée en 2004 par la Direction de la recherche des études de l’évaluation et de statistiques (DREES). Analysant les parcours de 8 754 patients, l’étude avait permis d’estimer que 46,95 % des EIG survenus à l’hôpital pouvaient être considérés comme « évitables ». Face à ces résultats, beaucoup avaient souhaité la publication de statistiques actualisées.

95 000 à 180 000 EIG évitables dans les hôpitaux

C’est chose faite depuis hier, la DREES ayant mené en 2009 une enquête similaire à celle réalisée en 2004. Elle y révèle des chiffres semblables à ceux présentés il y a cinq ans. A partir de données concernant 8 269 séjours de patients et sur 31 663 journées d’hospitalisation, « 374 EIG ont été identifiés, dont 214 survenus pendant l’hospitalisation et 160 sont à l’origine d’hospitalisations ». L’enquête permet d’estimer que 177 EIG sur 374 ont pu être considérés comme « évitables ». Est considéré comme « évitable » un « événement indésirable qui n’aurait pas eu lieu si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au moment de sa survenue ». A l’hôpital, la survenue d’un EIG (évitable ou non) a été évaluée à 6,2 pour 1000 jours d’hospitalisations. « Si l’on se restreint aux EIG évitables, la densité d’incidence estimée est de 2,6 pour mille soit moins de la moitié de la densité d’incidence estimée pour l’ensemble des EIG identifiés pendant l’hospitalisation ». Une extrapolation de ces différentes données permet de considérer que l’on compte chaque année dans les hôpitaux français entre 275 000 à 395 000 EIG, dont 95 000 à 180 000 auraient pu être évités.

Supervision insuffisante

L’enquête s’intéresse aux conséquences de ces évènements qui auraient pu être évités et remarque que sur les 2,6 EIG évitables observés pour 1000 jours d’hospitalisation, seul 0,9 EIG ne donne lieu qu’à une prolongation d’hospitalisation sans autre conséquence. La Drees relève par ailleurs que les actes invasifs et les infections nosocomiales sont les causes principales de ces événements évitables. Elle relève en outre que « les erreurs sont plus souvent associées à la réalisation de l’acte qu’à sa prescription ou à un délai de mise en œuvre ». A cet égard, elle souligne, comme elle l’avait fait il y a cinq ans en évoquant des problèmes d’organisation, comment « une supervision insuffisante des collaborateurs » peut se révéler source d’erreur.

« Ca n’est pas brillant »

Si les comparaisons internationales quand elles sont possibles ne font pas rougir la France (un taux de 7,3 EIG pour 1000 jours d’hospitalisation a été mis en évidence dans une étude espagnole), aucune amélioration ne semble pouvoir être observée depuis 2004. « Globalement, ça n’est pas brillant », reconnaît lui-même Phillipe Michel directeur du Comité de coordination de l’évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA) coauteur de l’étude. Il note curieusement « Cela ne doit pas masquer les progrès qui ont été faits, par exemple en anesthésie-réanimation ou contre les infections nosocomiales ». Ce qui pourrait signifier pour les pessimistes que dans les autres domaines la situation se serait dégradée…
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. nov. 26, 2010 7:52 pm

source JIM


Alors que l’on dit que le passage de la retraite est parfois difficile à vivre et peut même accélérer l’apparition de pathologies chroniques, les résultats d’une étude réalisée chez les agents d’EDF-GDF devraient mettre du baume au cœur de ceux qui redoutent cette transition.

L’étude concerne les agents de cette entreprise qui ont pris leur retraite entre 1990 et 2006, et évalue leur état de santé pendant les 7 ans qui ont précédé et les 7 ans qui ont suivi leur mise à la retraite. Au total il s’agit de 14 104 personnes (80 % d’hommes), dont 72 % ont pris leur retraite entre 53 et 57 ans et 99 % entre 50 et 60 ans. Un quart d’entre eux présentait des signes de dépression l’année précédant la retraite et 19 % signalaient des problèmes respiratoires, un diabète ou une pathologie cardiovasculaire.

Selon les auteurs de l’étude, si la prévalence des pathologies chroniques augmente classiquement avec l’âge, aucune modification de cette tendance n’apparaît au moment du passage à la retraite. Au contraire, la retraite semble associée à une diminution significative de la sensation de fatigue morale (Odds ratio OR pour la fatigue 1 an avant versus 1 an après : 0,19, intervalle de confiance à 95 % IC 95 % : 0,18 à 0,21), de la fatigue physique (0R : 0,27, 0,26 à 0,30) et des symptômes de dépression (OR : 0,60, 0,53 à 0,67).

Certaines catégories d’employés semblent plus touchées par la fatigue, physique ou morale avant l’heure de la retraite. Ce sont les femmes, ceux qui prennent leur retraite avant 55 ans ou qui ont une pathologie chronique. Les célibataires et ceux qui occupent un poste à faibles responsabilités semblent plus sujets à la fatigue physique uniquement.

L’on peut voir, avec les auteurs, quelques limitations à cette étude. Le statut spécial de retraite de l’entreprise étudiée fait que l’âge moyen de départ à la retraite dans cette étude est de 55 ans. Il paraît difficile d’extrapoler ces résultats à la population générale dont l’âge de départ est plus tardif.

Il est toutefois intéressant de noter que, si le passage à la retraite ne requiert pas d’attention particulière, ce n’est pas le cas de la santé des travailleurs les plus âgés. Les auteurs estiment que la fatigue physique et morale et les symptômes dépressifs signalés en fin de carrière devraient attirer toute l’attention des responsables politiques et des médecins du travail. Une conclusion plus que jamais d’actualité.


Dr Roseline Péluchon

Westerlund H et coll.: Effect of retirement on major chronic conditions and fatigue: French GAZEL occupational cohort study
BMJ 2010;341:c6149
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 29, 2010 7:30 pm

A l'attention de Jean Marie Bigard, humoriste, ce qui ne l'empêche pas de proférer des inepties dans des émissions de télévision, en disant que le tabagisme passif n'existe pas et que l'on retire de la liberté aux fumeurs en les obligeant à fumer dehors.

Au fait, et la liberté des non-fumeurs bafouées depuis des années dans les resto, les boites de nuit, les cafés...

Puisse l'humoriste au style de ballerine, lire ceci...
Tabagisme passif : 600 000 morts par an


Les risques sanitaires du tabagisme passif n’ont été identifiés que dans le courant des années 70 du 20ème siècle. Depuis cette époque, une pléiade d’études épidémiologiques ont été réalisées dans le monde (principalement dans les pays développés) pour tenter de mesurer cette pollution dans les espaces clos et surtout d’évaluer ses conséquences sur la santé des sujets qui y sont exposés. On en conçoit aisément les difficultés méthodologiques ne serait-ce qu’en évoquant l’imprécision des données dont on dispose sur l’exposition à la fumée de cigarette au travail et surtout à domicile et les multiples facteurs de confusion qui rendent parfois acrobatique l’attribution d’une pathologie à un facteur de risque aussi ubiquitaire. Par exemple il peut être très délicat (pour ne pas dire impossible) de distinguer chez des enfants de pays pauvres ce qui revient dans leur pathologie pulmonaire aux cigarette fumées par leurs parents à domicile et ce qui est dû aux fumées de cuisine ou de chauffage.

L’impact sanitaire positif des législations anti-tabac

Malgré ces obstacles, les organismes sanitaires internationaux et nationaux ont, sur les bases des données recueillies, favorisé la mise en œuvre de lois restreignant ou prohibant le tabagisme dans les lieux publics. De telles législations sont maintenant opérationnelles dans un grand nombre de pays développés, 17 pour les plus restrictives selon l’OMS. L’impact favorable de ces réglementations sur la santé publique n’est évaluable que depuis quelques années. Les premières études ont déjà pu démontrer que cette prohibition partielle avait des effets favorables très rapides sur la morbidité cardiovasculaire des non fumeurs et les pathologies respiratoires notamment chez l’enfant.

Forts de ces premiers résultats encourageants, une équipe internationale d’épidémiologistes s’est lancé dans un travail sisyphéen : évaluer, à l’échelle planétaire, les conséquences sanitaires du tabagisme passif.

1 % de la mortalité mondiale

Leur étude extrêmement fouillée repose sur l’analyse des données disponibles sur l’exposition au tabagisme passif et sur l’incidence de diverses pathologies chez les sujets exposés et non exposés provenant de 192 pays. La méthodologie complexe de ce travail est exposée sur plus de 3 pages en petits caractères du Lancet et ne peut être résumée (et critiquée) ici. Les biais inhérents à ce type de travail sont bien sûr multiples comme on l’a vu plus haut. Cependant, avec ces réserves, il est intéressant d’en présenter les principaux résultats qui peuvent servir de bases de réflexion pour envisager de nouvelles mesures de protection de la population non fumeuse.

- Mattias Oberg et coll. évaluent la population concernée en 2004 dans le monde par le tabagisme passif à 40 % des enfants, 33 % des hommes non fumeurs et 35 % des femmes ne fumant pas soit plus que le nombre de fumeurs lui-même estimé à au moins un milliard.

- Ce tabagisme passif serait responsable de 603 000 décès par an soit 1 % de la mortalité mondiale. Ces morts se répartiraient en 379 000 par cardiopathies ischémiques, 165 000 par infections respiratoires basses, 36 900 par asthme et 21 400 par cancers du poumon. 47 % de ces décès surviendraient chez des femmes, 28 % chez des enfants et 26 % chez des hommes.

- Le tabagisme passif serait en cause dans 10,9 millions d’années de vies perdues corrigées du facteur d’invalidité (DALYs pour Disability Adjusted Life Years) par an. Ces DALYs concerneraient dans 61 % des cas des enfants et les pathologies les plus représentées seraient les infections respiratoires basses chez l’enfant (5 900 000), les cardiopathies ischémiques chez l’adulte (2 836 000), l’asthme chez l’adulte (1 246 000) et l’enfant (651 000).

Les femmes et les enfants d’abord

Même si ces chiffres, et leur précision apparente, sont critiquables (et ne manqueront pas de l’être par les tabaco-sceptiques) ils permettent de mettre en évidence plusieurs phénomènes souvent négligés lorsque l’on évoque le tabagisme passif :

- Les femmes et les enfants sont les premières victimes.

- L’impact du tabagisme passif est nettement plus important dans les pays pauvres puisqu’ils concentrent l’essentiel de la mortalité par infections respiratoires et asthme qui sont efficacement pris en charge dans les pays développés.

- Le domicile, est l’un des lieux où la fumée de cigarette est la plus nocive en particulier pour les enfants.

- Malgré ces 3 constatations, les législations restreignant la consommation concernent essentiellement aujourd’hui les pays riches et les lieux publics, les pays pauvres et les domiciles n’étant pas inclus dans le champ des lois anti-tabac.

A la suite de la publication d’études de ce type, gageons que la question d’un renforcement des législations protégeant les non fumeurs sera débattue et que des mesures visant le tabagisme en présence d’enfants dans un espace clos (voiture, domicile…) seront envisagées par certains.


Dr Anastasia Roublev

Oberg M et coll. : Wordwide burden of disease from exposure to second-hand smoke : a retrospective analysis of data from 192 countries. Lancet 2010, publication avancée en ligne le 26 novembre 2010 (DOI:10.1016/S0140-6736(10)61388-8).
source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 29, 2010 7:36 pm

Ils roulent vite et ils sont d’ailleurs appelés pour ça. Si les ambulances ne pouvaient contourner certaines règles de la circulation, leur efficacité en serait profondément diminuée. Pourtant, l’hôpital de Valence semble ne pas avoir parfaitement pris acte de cette dimension du travail d’ambulancier. Au moins deux des douze conducteurs du SAMU de la Drôme viennent de recevoir de la direction de l’hôpital de Valence dont ils dépendent une convocation concernant leur comportement sur la route.

« Au vu d’informations relatives à des excès de vitesse, j’envisage de vous infliger une sanction disciplinaire » lit-on d’emblée dans cette lettre révélée au Dauphiné Libéré par les deux ambulanciers concernés. Selon l’un deux, cette lettre aurait été précédée d’un « courrier interne de la direction de l’hôpital [qui] stipulait qu’on était autorisé à ne rouler que 20 km au-dessus de la vitesse limite », dont il aurait alerté les syndicats. Du côté de la direction de l’établissement, aucun commentaire n’a pu être recueilli par le journal local. Seule la convocation et le témoignage des deux ambulanciers sont pour l’heure disponibles. Ces derniers qui rappellent que « Quand on part en intervention, chaque minute compte » sont conscients que « quand on rendre à vide, c’est à nous de faire attention ».

« C’est honteux mais cela ne m’étonne guère : c’est un problème récurrent »

Le cas de Valence n’est pas totalement isolé. Plusieurs affaires ces dernières années avaient témoigné du fait que le dépassement de la vitesse autorisée ou l’infraction à certaines règles du code de la route ne sont pas nécessairement réalisés en toute impunité par les véhicules de secours. Ainsi, certains se souviennent peut-être comment, en octobre 2009, le centre hospitalier intercommunal de Toulon La Seyne (Var) avait été menacé de saisies pour ne s’être pas acquitté de près de 50 000 euros d’amendes correspondant à 413 excès de vitesse réalisés par des véhicules du SMUR signalés par les radars entre 2006 et 2009. « Jusqu’à présent nous justifions de notre mission auprès du centre de traitement des PV et l’amende était automatique annulée.

Ce n’est plus le cas depuis le début de l’année 2006 » avait expliqué le responsable du SMUR, le docteur Romain Lambert, à l’AFP. « Les policiers, les gendarmes et les sapeurs pompiers, qui circulent dans les mêmes conditions que les nôtres ne reçoivent pas les PV » avait-il par ailleurs constaté. Une situation également étonnante avait été évoquée au début de l’été 2010 quand le conducteur d’une ambulance privée mandatée par le 15 avait été verbalisée à Metz alors qu’il conduisait un enfant à l’hôpital. Le président de la principale Fédération d’ambulanciers en France, Thierry Schifano avait alors expliqué : « C’est honteux mais cela ne m’étonne guère : c’est un problème récurrent » soulignant cependant que dans ce genre de situation le soutien du ministère de la Santé était acquis aux SAMU, SMUR et société d’ambulances privées.

Ambiguïté ambulances publiques/ambulances privées ?

Au-delà de ces cas particuliers, qu’en est-il de la loi ? L’article R 432-2 du code de la route précise que : « Les dispositions du présent livre relatives aux vitesses maximales autorisées à la circulation dans des voies réservées à certaines catégories de véhicules et à l'emploi des avertisseurs la nuit ou en agglomération ne sont pas applicables aux conducteurs des véhicules d'intérêt général bénéficiant de facilités de passage lorsqu'ils font usage de leurs avertisseurs spéciaux dans les cas nécessités par l'urgence de leur mission et sous réserve de ne pas mettre en danger les autres usagers ».

Cette dernière précision concernant la mise en danger des autres usagers a pu faire l’objet d’interprétations par les services de police contestées par les ambulanciers comme en témoignent de nombreux messages sur les forums de professionnels. On relèvera par ailleurs que l’article R. 311-1 du code de la route établit ainsi la liste des véhicules d’intérêt général prioritaires pouvant s’affranchir des limitations de vitesse et autres arrêts aux feux : « véhicule des services de police, de gendarmerie, des douanes, de lutte contre l'incendie, d'intervention des unités mobiles hospitalières ou, à la demande du service d'aide médicale urgente ambulance de transport sanitaire ». Quand elles ne sont pas mandatées par un SAMU ou un SMUR, les ambulances privées ne bénéficient donc que de facilité de passage. Sans doute cette distinction crée-t-elle une ambiguïté qui rejaillit sur tous les véhicules de transports sanitaires.


Aurélie Haroche

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Message par Arnaud BASSEZ » lun. déc. 13, 2010 5:57 pm

« Mettez-vous sur le côté droit », « La tête est engagée », « Il se présente bien ». Ces conseils et observations des sages-femmes et des gynécologues en salle de travail ne s’appuient sur aucun examen d’imagerie : ils sont le fruit de l’auscultation et de l’expérience.

« L’ensemble de nos connaissances sur la mécanique de l’accouchement reposait jusqu’à aujourd’hui presque exclusivement sur l’auscultation tactile », résume le professeur en gynécologie allemand Ernst Beinder dans le quotidien germanique Bild.

Certains praticiens ont peut-être rêvé, face à un accouchement difficile, de pouvoir bénéficier d’une représentation plus précise de l’avancement du travail. Cependant, rares sont probablement ceux qui envisageaient qu’une naissance sous IRM puisse être imaginée.
Bienvenue dans un monde sans silence

Ce pari fou a pourtant été relevé par une équipe allemande composée du gynécologue Christian Bamberg, du radiologue Ulf Teichgräber et de l’ingénieur Felix Güttler.

La première étape, avant même de sélectionner la mère « idéale » pour cet accouchement un petit peu particulier, a été d’adapter la machine aux conditions spécifiques d’un accouchement.

Ainsi, l’appareil utilisé développé par Philips laisse, à la différence des machines classiques, assez d’espace à la mère pour se mouvoir, tandis qu’elle reste accessible à une sage-femme.

Deux ans ont été nécessaires pour mettre en place cet IRM+. Cependant, à l’instar des dispositifs classiques, cet IRM obstétrical n’était pas dénué d’importantes nuisances sonores.

L’appareil d’IRM spécialement dédié à l’accouchement
(Hôpital de la Charité, Berlin)

Aussi, l’expérience a-t-elle été interrompu pendant la dernière phase d’expulsion, afin d’éviter d’altérer l’audition de l’enfant.
Mieux définir les indications de césariennes ?

Ce dernier se porte aujourd’hui très bien ainsi que sa maman (une primipare de 24 ans) et les praticiens ayant pu assister « de l’intérieur » à sa naissance sont également ravis de cette première. L’IRM a fonctionné pendant quarante-cinq minutes : de la dilation complète du col jusqu’à la descente du bébé dans le bassin.

L’appareil d’imagerie a permis d’avoir une représentation inédite des mouvements du bébé et des déformations de son crâne au fur et à mesure de sa progression vers le monde.

S’il n’est évidemment pas question de pratiquer des IRM lors de chaque naissance, Christian Bamberg et Félix Teichgräber espèrent que ce dispositif leur permettra de mieux connaître les mouvements de l’enfant à venir et ainsi de mieux déterminer les situations nécessitant une césarienne.


Léa Crébat
source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. déc. 22, 2010 10:42 am

Une piste de recherche dans le traitement de l’anévrisme – L’idée d’utiliser des fibroblastes gingivaux pour réparer la paroi artérielle lésée de l’anévrisme représente une piste de recherche prometteuse. La muqueuse des gencives possède en effet d’extraordinaires capacités de cicatrisation. Science et Vie,

__________________________________
source JIM

Quels facteurs déterminent le devenir des patients ayant survécu à un arrêt cardio-respiratoire post-opératoire ?

Des équipes de l’université du Michigan ont analysé les données intéressant la survie des patients âgés de 18 ans ou plus ayant eu un arrêt cardio-respiratoire (ACR) au cours des 24 premières heures post-opératoires. La population d’étude comptait 1 214 patients, parmi lesquels 407 (33,5 %) sont sortis vivants de l’hôpital, 35,6 % d’entre eux avec des déficits neurologiques significatifs. De l’analyse il ressort deux facteurs indépendamment associés à une amélioration de la survie : l’implication des voies aériennes (OR = 3,11) et le fait que l’ACR soit survenu de jour (OR = 1,57). De nombreux facteurs étaient associés à un risque d’évolution péjorative. Le risque était accru de 75 % pour l’existence d’une insuffisance hépatique, d’un traumatisme, d’un sepsis ; de 50 à 74 % pour la présence de troubles métaboliques ou électrolytiques, d’une asystolie ; de 24 à 49 % pour la survenue de l’ACR au cours d’un week-end, en unité de soins post-anesthésie, l’existence d’une insuffisance cardiaque, d’une insuffisance rénale, d’une hypotension.

Dr Julie Perrot

Ramachandran SK et coll. : Clinical outcomes following postoperative cardiac arrests : A review of 1214 arrest events. American Society of Anesthesiologists (ASA) Annual meeting (San Diego) : 16-20 octobre 2010.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. déc. 27, 2010 8:56 pm

Pas de vacances de neige en Suisse sans la traditionnelle fondue. Sa composition n’est pas très différente de celle des autres fondues, mais les Helvètes sont tous d’accord pour dire qu’il s’agit là de la recette originale et de loin la meilleure. Un point important de désaccord subsiste toutefois : que boire avec cette fondue suisse ? Faut-il mieux du vin blanc ou du thé noir ? Et est-ce qu’un schnapps à la fin du repas aide à la digestion ?

Cette question cruciale est reprise dans l’une des désormais traditionnelles « Christmas studies » du BMJ (British Medical Journal). Essai croisé randomisé et contrôlé, il inclut 20 adultes âgés de 23 à 58 ans à qui l’on demande de manger deux fondues suisses à une semaine d’intervalle. Après randomisation, les « patients » boiront du vin blanc ou du thé noir, suivi 90 minutes après, et selon une seconde randomisation, d’un verre de 20 ml de schnapps ou d’eau.

Il faut bien se rendre à l’évidence, la vidange gastrique est plus rapide chez ceux qui n’ont pas bu d’alcool (18,1 % vs 7,4 %), avec un temps de « demi-vidange » de 361 minutes pour les premiers contre 560 minutes pour les seconds. Que le sujet boive ensuite un schnapps ou non, la vidange gastrique se fera plus rapidement avec le thé noir. Mais le schnapps tend toutefois à ralentir d’environ 80 minutes la vidange gastrique, et surtout quand il est absorbé après le thé.

L’effet sur l’appétit est moins évident, tout juste peut-on constater que l’envie de dessert est plus rare chez les sujets ayant bu à la fois du vin blanc et du schnapps (diminution de 0,40 du score de l’appétit), mais cet effet n’apparaît qu’à partir d’une dose de 48 g d’alcool et ne s’accompagne pas de troubles dyspeptiques majeurs.

Voila donc tout le monde rassuré, quelle que soit la boisson choisie pour accompagner sa fondue, la digestion se fera plus ou moins vite, mais sans encombre.

Et pour ceux qui auraient des doutes quand au sérieux de cette étude ainsi que pour les gourmands, ils pourront toujours faire leur propre expérience avec la recette livrée dans le protocole de l’essai. La fondue était composée de 50 % de Gruyère et 50 % de fromage Fribourgeois, chauffée dans des réchauds individuels et consommée avec 100 g par personne de pain sec coupé en cubes. Le vin était un Fendant du Valais et le schnapps un Etter Kirsch, à consommer avec modération bien sûr.


Dr Roseline Péluchon

Heinrich H. et coll.: Effect on gastric function and symptoms of drinking wine, black tea, or schnapps with a Swiss cheese fondue: randomised controlled crossover trial. BMJ 2010;341:c6731

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ps : pour vidanger l'estomac, l'erythro n'est pas mal. 30 minutes d'après les études.
A table !!
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. janv. 13, 2011 6:51 pm

Il est loin le temps où systématiquement après une nuit de garde, les praticiens entamaient une nouvelle journée de travail, demeurant plus de 24 heures sans sommeil. La mise en place de repos compensateurs obligatoires a contribué à limiter cette mauvaise habitude aussi préjudiciable pour les praticiens que pour les patients. Cependant, tant en Europe, qu’aux Etats-Unis, les problèmes posés par le manque de sommeil des professionnels de santé sont loin d’être totalement réglés.

Ainsi, en Europe, pas plus tard qu’en 2007, persistait la tentation à l’échelon européen de permettre aux praticiens les plus téméraires de ne pas prendre leur repos compensateur après 24 heures de travail d’affilées. Au-delà de cette menace qui n’a pas été mise à exécution, l’organisation du temps de travail en France des étudiants comme des praticiens hospitaliers et certaines situations de pénurie laissent encore fréquemment de nombreuses blouses blanches en éveil pendant plus d’une journée.

Risque accru de complications de 83 % quand le chirurgien a dormi moins de six heures

Aux Etats-Unis, s’il existe des règles concernant les étudiants, qui empêchent qu’après une nuit de garde puisse être enchaînée une nouvelle matinée au lit des patients, de telles dispositions ne concernent pas les médecins dûment diplômés. La situation est appréciée au cas par cas par les établissements hospitaliers et si certains ont bien adopté des règlements qui empêchent ces marathons médicaux, d’autres ne s’y sont pas encore résolus.

Dans un point de vue publié par le New England Journal of Medicine fin décembre, le Docteur Charles A. Czeisler, ancien président de la Sleep Research Society prend la plume avec plusieurs de ses confrères pour réveiller les consciences. Il rappelle en effet quelques chiffres inquiétants : les patients opérés par un chirurgien ayant dormi moins de six heures la nuit précédent l’intervention en raison d’une nuit de garde présentent une majoration du risque de complications de 83 % par rapport aux malades soignés par des praticiens ayant bien dormi. De très nombreuses études ont de fait été menées ces dernières années pour tenter de mesurer l’augmentation du risque liée au manque de sommeil des professionnels de santé. Sur la base de leurs résultats, presque toujours inquiétants, une organisation comme la Fédération européenne des médecins salariés (FEMS) juge « qu’après 24 heures de travail sans sommeil, vous êtes considéré comme un conducteur avec 1,5 gramme d’alcool dans le sang ». De même, Charles A. Czeisler compare les performances d’un chirurgien n’ayant que trop peu dormi à celles d’un homme enivré.

S’ils le savaient, 80 % des Américains exigeraient un autre médecin

Aussi, ces éditorialistes du New England Journal of Medicine considèrent que les autorités devraient prendre des dispositions claires pour que ces enchaînements dangereux ne puissent plus se produire. Sachant qu’une telle interdiction sera longue à se mettre en place, Charles A. Czeisler et ses confrères suggèrent en guise d’étape intermédiaire d’avertir les patients en cas de privation de sommeil du praticien. Cette circonstance devrait entraîner la signature d’un nouveau consentement éclairé des malades et la possibilité pour eux d’exiger le report de l’intervention. Pour les auteurs cette évolution répond non seulement à des exigences éthiques mais aussi au souhait des patients eux-mêmes. Ils rappellent en effet les résultats d’une enquête récente ayant révélé que la majorité des Américains souhaiteraient être informés du défaut de repos de leur chirurgien et que 80 % d’entre eux exigeraient qu’un autre praticien intervienne.

Des praticiens qui pensent ne pas avoir besoin de dormir

Charles A. Czeisler est cependant conscient des difficultés logistiques et économiques engendrées par une telle évolution. Cependant, il note que les coûts liés à ces changements de calendrier opératoire seront probablement moindres que ceux liés au risque associé à des interventions pratiquées par des chirurgiens en maque de sommeil. Le spécialiste évoque également les freins psychologiques à une telle réforme : il observe en effet que la question des effets de la privation de sommeil demeure tabou chez les professionnels de santé qui se sentent « vexés » de voir leurs compétences ainsi remises en question… un sentiment d’autant plus accru que le manque de repos altère leur jugement !


source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. févr. 08, 2011 5:42 pm

Il n’y a pas beaucoup de professeurs d’allemand inscrits au rectorat des Alpes Hautes Provence. Aussi, quand Lewis Mawhinney, un Irlandais de 26 ans s’est présenté pour proposer ses services, il a été accueilli avec enthousiasme. Ses diplômes de l’Université d’Oxford font impression et son niveau d’allemand est vérifié avec succès par un inspecteur. Ainsi, est-il engagé comme professeur vacataire afin de dispenser six heures d’allemand par semaine à deux classes de collège et de lycée à Dignes les Bains

Depuis le 3 janvier, ce jeune homme discret promenait son allure élégante dans les couloirs des deux établissements sans que son comportement n’ait suscité aucun commentaire selon le proviseur Pascale Garrec. Cependant, des propos échangés entre le jeune professeur et cette dernière vont commencer à l’alerter : « Je suis un agent des services secrets et travaille pour Scotland Yard » lui assène-t-il un jour. Le proviseur décide alors de taper le nom de Lewis Mawhinney sur Internet. Il découvre alors avec stupeur que son nouveau professeur d’allemand a été jugé pour tentative de meurtre en Irlande en 2007. Le jeune homme avait à l’époque blessé de plusieurs coups de couteaux le malheureux passager d’un ascenseur. Considéré comme irresponsable en raison de troubles psychiatriques majeurs, Lewis Mawhinney semblait destiné à passer un grand nombre d’années dans un établissement psychiatrique fermé. Il parvint cependant à s’en échapper, à gagner les côtes françaises et à revêtir le costume de professeur d’allemand ! Il faut dire que sa disparition n’était nullement signalée par les autorités européennes. « C'est la famille qui a alerté la police d'Irlande du Nord de son évasion. On s'est renseigné à l'ambassade de France qui a confirmé les faits », indique un policier cité par le quotidien La Provence !

Ce même journal révèle par ailleurs que si le proviseur du lycée assure que rien dans le comportement du professeur ne laissait soupçonner l’existence d’antécédents psychiatriques, les élèves eux n’ont pas manqué d’apercevoir quelques étrangetés. « En cours, il était normal, mais il enfilait toujours des gants pour ouvrir et fermer les portes des salles de classe, pour ne pas laisser d'empreintes », précise ainsi en riant une élève interrogée par la Provence.

Mince moi qui mets des gants au bloc...je suis grillé !!
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. févr. 08, 2011 5:54 pm

Depuis 3 ans, le Pr Patrick Plaisance, chef de service des urgences à l'hôpital Lariboisière (AP-HP), expérimente l’évaluation semestrielle des médecins de son service par les internes qui travaillent auprès d’eux, une méthode dont ils s’est inspiré lors de ses déplacements au Canada. L’analyse des remarques, critiques et suggestions qui ressortent de ces évaluations permet une approche constructive des améliorations qui peuvent avoir des effets positifs sur la qualité d’accueil des patients. Les médecins eux-mêmes sont parfois impatients de découvrir de semestre en semestre les progrès de leurs évaluations.

source France Info

Bon, ce n'est pas parce que Patrick Plaisance est un copain, mais je trouve cette idée intéressante. Elle remet en cause le sacro saint médecin installé, iconique et intouchable.
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. févr. 22, 2011 6:14 pm

source JIM

Le mouvement de protestation qui s’est levé dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient au lendemain de la chute du président tunisien Ben Ali ne cesse de surprendre les spécialistes de géopolitique. En raison notamment de la différence apparente entre la situation économique des nouveaux pays touchés et celle de la Tunisie ou de l’Egypte. Ainsi, s’interrogeant sur l’embrasement actuel de la Libye, Jean-Yves Moisseron, économiste à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) observe dans le Monde : « Très pauvre dans les années 1950, la Libye est le pays le plus riche de l'Afrique. Le pétrole a permis de développer l'éducation, le logement et la santé quasi gratuite pour tous ».

Cette présentation, en particulier sur ce dernier point, serait cependant à nuancer. Les témoignages qui affluent ces derniers jours insistent en effet sur le difficile accès aux soins en Libye. Ainsi, interrogée par téléphone depuis Tripoli, une jeune libyenne expliquait il y a quelques jours à Rue 89 : « Vraiment, il faut nous comprendre : il (Mouammar Kadhafi, ndrl) nous prive de l'enseignement, de nos libertés, de la santé. Un exemple : si on tombe malade, il n'y a pas de soins. Pour se faire soigner, il faut aller en Tunisie, en Jordanie ou ailleurs ».

Hôpitaux débordés et secours interrompus

Cette confiscation de la santé par le pouvoir ne surprendra pas ceux qui se souviennent du traitement inhumain imposé par la dictature libyenne à cinq infirmières bulgares, dont le premier objectif était d’apporter une meilleure prise en charge aux enfants du pays. Aujourd’hui, il apparaît encore que plutôt que de permettre aux praticiens de venir en aide à une population victime d’une répression sanglante, leur travail est fortement entravé. « Les hôpitaux sont débordés, ils manquent de moniteurs cardiaques, de perfusions, de sang » explique ainsi cité par le quotidien la Croix un jeune médecin libyen qui vit aux États-Unis et qui est en contact avec les hôpitaux de Benghazi.

Les praticiens libyens désemparés ne peuvent en outre guère espérer le concours de confrères étrangers. Hier, le Dr Seif Abdel Latif, du syndicat des médecins égyptiens a en effet indiqué à l’AFP qu’une équipe de secours constituée de soignants égyptiens qui tentait d’entrer en Libye a été arrêtée à la frontière. Seuls deux praticiens ont finalement été autorisés à pénétrer le territoire libyen.

Médecins pris pour cible à Bahrein

Dans d’autres états, le sort réservé aux médecins pourrait être plus inquiétant encore. Ainsi, dans un communiqué diffusé vendredi 18 février, le Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay s’est ému de la répression subie au Bahrein par des professionnels de santé. « Particulièrement flagrantes sont les attaques ciblées contre des journalistes, des avocats, des défenseurs des droits de l’homme, et même, dans le cas de Bahreïn, de médecins et de personnels de santé prenant soin de manifestants blessés », a-t-elle ainsi condamné.

Médecine morte à Alger

Cependant, face aux révoltes qui embrasent certains de ces états, les professionnels de santé ne sont pas uniquement des victimes ou des témoins impuissants d’une répression aveugle : ils peuvent également se révéler des acteurs des mouvements de protestation. Ainsi, en Algérie où la grève semble avoir été privilégiée à la manifestation, les infirmières ont entamé le 8 février un mouvement de grève illimité afin de dénoncer leur absence total de statut. L’ampleur en est telle qu’aucune intervention chirurgicale et aucun examen médical n’ont pu être réalisés dans les CHU d’Alger selon le quotidien El Watan.

Cette grève jouit d’un soutien massif des médecins. « Les grévistes ont le droit de revendiquer des choses pour l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, par contre le ministère de la Santé n’a pas le droit de faire de fausses promesses et envenimer la situation » commente un chirurgien dans les colonnes du quotidien.
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. févr. 22, 2011 6:22 pm

Source JIM

Une étude multicentrique française, impliquant 12 services de réanimation, attire l’attention sur les effets indésirables du transport intra-hospitalier (TIH) des patients de réanimation ventilés. Portant sur 6 252 patients ventilés, dont 1 782 transportés, 3 006 transports effectués, (à raison de 1 à 17 TIH par patient), et 4 460 patients non transportés, elle met en évidence chez les premiers un risque de plus de 2 fois accru d’effets indésirables que chez les seconds (odds ratio = 2,1 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,7 à 2,3 ; p < 0,0001). Pneumothorax, atélectasie, pneumopathie nosocomiale, hypo- ou hyperglycémie, figurent au rang des pathologies à risque significativement augmenté après TIH des patients ventilés.


Dr Julie Perrot

Schwebel C et coll. : Impact pronostique du transport intrahospitalier des patients ventilés. 39e Congrès international de la Société de Réanimation de Langue française (Paris) : 19-21 janvier 2011

---

Des équipes des Hôpitaux d’Instruction des Armées (HIA) Bégin (Saint-Mandé), Percy (Clamart), du Val-de Grâce (Paris) et du service médical de la base aérienne 107 (Vélizy-Villacoublay) dressent le profil des blessés de guerre français en Afghanistan, ayant nécessité une évacuation aérienne médicalisée, de 2001 à 2009, du théâtre d’opération vers les HIA de métropole. L’étude a porté sur 87 des 93 patients ainsi évacués, et plus particulièrement sur les 57 traumatisés (au combat pour 70 % d’entre eux), victimes de traumatismes ouverts dans 72 % des cas. Principales causes de blessures au combat : les dispositifs explosifs improvisés (28 % des traumatisés) et les traumatismes balistiques (26 %), avec lésions liées au blast chez près de 80 % des premiers, et polycriblage chez l’ensemble des patients.

Localisations lésionnelles, par ordre de fréquence décroissante : les membres (88 % des cas), la face (37 %), le cou (26 %), l’abdomen (25 %), le thorax (23 %), la tête (19 %). Recensés aussi : 9 patients brûlés. En ce qui concerne le transport, la durée séparant le traumatisme de l’arrivée en métropole a été en moyenne de 2,16 jours, la durée moyenne de séjour en réanimation de 14 jours (72 % des patients sous ventilation mécanique ; 7 % sous épuration extrarénale ; 46 % transfusés au moins une fois, 5 % transfusés massivement). Un des 57 blessés de guerre est décédé en France.


Dr Julie Perrot

Blot RM et coll. : Profil des blessés de guerre français en Afghanistan : expérience du service de santé des armées sur la période 2001-2009. 39e Congrès international de la Société de Réanimation de Langue française (Paris) : 19-21 janvier 2011.

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Une étude prospective conduite au CHU de Rennes, s’appuyant sur les données recueillies sur deux périodes, en 2006 et en 2010, chez les patients hospitalisés en réanimation au moins 3 jours, associe à une consommation d’alcool « à risque », une augmentation de la mortalité en cours d’hospitalisation. Dans cette étude, ont été définis comme « buveurs à risque » les hommes âgés de 65 ans ou moins dont la consommation moyenne d’alcool depuis un an était de 3 verres ou plus quotidiennement, et les femmes et les hommes âgés de 65 ans et plus buvant depuis un an deux verres ou plus d’alcool par jour.

Après ajustements (notamment sur l’âge, le sexe, les comorbidités, la dénutrition, l’infection à l’admission, l’immunodépression, l’intubation, la durée de ventilation mécanique, celle du séjour en réanimation), l’analyse portant sur 556 patients, montre chez les buveurs à risque, en comparaison de ceux abstinents ou à consommation d’alcool moindre, classés « non à risque », un ratio de risque de décès en cours d’hospitalisation de 1,527 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 1,099 à 2,122 ; p = 0,012).


Dr Julie Perrot

Gacouin A et coll. : Consommation à risque d’alcool et mortalité hospitalière chez les patients admis en réanimation. 39e Congrès international de la Société de Réanimation de Langue française (Paris) : 19-21 janvier 2011.

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Des équipes du CHU de Grenoble ont évalué, par une étude prospective, la prévalence de l’embolie pulmonaire (EP), cliniquement suspectée, ou non, chez les patients sous ventilation invasive, nécessitant pendant le séjour en réanimation un scanner thoracique injecté quelque soit l’indication. Débutée le 1er août 2009, l’étude en question d’une durée d’1 an a porté sur 105 patients indemnes d’EP à l’inclusion et 137 angioscanners effectués après 13 ± 9,4 jours en moyenne de ventilation invasive. Dans la population étudiée (65,5 % d’hommes), âgée de 48 à 72 ans), un diagnostic d’EP a été posé chez 18 patients sur 105 (17,1 %), dont 27,8 % seulement étaient cliniquement suspectées.

Ni l’âge, ni l’existence d’un cancer, ni même celle d’une thrombose veineuse profonde (TVP) ne sont apparus significativement associés à ces EP, qui sont survenues ici sous traitement anticoagulant préventif ou curatif dans 83,3 % des cas. Un tiers des EP était associé à une TVP. Seul facteur significativement associé de TVP dans ce travail : le délai séparant mise sous ventilation invasive et réalisation du scanner. Enfin, il n’a pas été retrouvé dans ce travail de surmortalité dans le groupe EP. Le taux de mortalité à 1 mois était en effet de 22,2 % dans le groupe EP et de 29,9 % dans le groupe sans EP.

Ces résultats doivent être confirmés par des études en populations plus vastes.


Dr Julie Perrot

Minet C et coll. : Prévalence de l’embolie pulmonaire en réanimation. 39e Congrès international de la Société de Réanimation de Langue française (Paris) : 19-21 janvier 2011.

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Des réanimateurs du CHU Raymond Poincaré de Garches ont examiné, en menant, entre le 1er janvier 2006 et le 1er septembre 2009, une étude rétrospective, l’impact pronostique à court terme, peu exploré jusque-là, de l’atteinte cardiaque chez les patients victimes d’intoxication par le monoxyde de carbone (CO) admis pour oxygénation hyperbare. L’atteinte cardiaque a été définie par l’existence d’au moins une des anomalies suivantes : élévation, au-dessus du seuil de détection, de la troponine, de la fraction créatinine kinase MB ou de la myoglobine, augmentation de la créatinine kinase au-dessus de 270 UI/l, ou ischémie à l’ECG. Ont été ainsi soumis à analyse 393 patients, âgés en moyenne de 42 +/- 18 ans, dont l’intoxication par le CO était, pour 60 % d’entre eux de source domestique, notamment par inhalation de fumée d’incendie ou de gaz d’échappement. Les résultats montrent chez les 95 patients ayant une atteinte cardiaque en comparaison des 298 en étant indemnes, un impact significatif de l’atteinte cardiaque sur l’indice de gravité, la durée moyenne d’hospitalisation et la mortalité (16,1 % vs 1,4 % ; p < 0,0001).


Dr Julie Perrot

Champion S et coll. : Étude pronostique de l'atteinte cardiaque au cours de l'intoxication au monoxyde de carbone. 39e Congrès international de la Société de Réanimation de Langue française (Paris) : 19-21 janvier 2011.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. févr. 28, 2011 6:52 pm

La descente aux enfers des Etats américains continuant à appliquer la peine de mort a commencé à la fin de l’été dernier. A cette date les laboratoire Hospira, seule entreprise à fabriquer le thiopental outre Atlantique, ont fait état d’une rupture de stock. Contourner l’utilisation de la première substance composant le cocktail létal injecté aux condamnés à mort paraissait impossible. Aussi, les différents états ont-ils dû adopter différentes stratégies pour faire à cette situation mortelle. Certains ont sagement choisi de reporter les exécutions programmées, quand d’autres plus téméraires se sont intéressés aux possibilités d’importation.

Ca ne botte pas l’Italie de fabriquer un produit controversé

Le casse tête devait cependant s’achever en ce début 2011 avant un nouveau coup de théâtre : Hospira a annoncé à la fin du mois de janvier qu’il suspendait aux Etats-Unis sa production de thiopental. L’utilisation de son produit à des fins que le laboratoire n’a jamais encouragé semble avoir été au cœur de cette décision. En effet, alors que la firme souhaitait délocaliser la fabrication de son produit en Italie, les autorités italiennes ont exigé la garantie que le thiopental produit sur ses terres ne soit pas utilisé lors d’exécutions capitales. Hospira ne pouvant offrir à l’Italie de garantie absolue, il aura préféré renoncer à la diffusion américaine de son produit. « Nous regrettons que des débats dont nous n’avons pas la maîtrise aient contraint Hospira à se retirer du marché », ont souligné les laboratoires il y a quelques semaines.

Les yeux ouverts malgré le thiopental britannique !

Face à cette décision capitale, les Etats pratiquant la peine de mort voient leurs options fortement restreintes : treize d’entre eux ont d’ailleurs récemment sollicité le soutien de Washington sur ce sujet. Si l’importation paraissait pour certains états la seule issue, cette solution est aujourd’hui très fortement remise en question. En effet, trois condamnés à mort ayant été exécutés avec du thiopental fabriqué par la firme britannique Dream Pharma, acheté par l’Arizona, semblent avoir subi un châtiment « inhumain et indigne ». Les trois prisonniers morts ces dernières semaines, dont le dernier le 20 février, ont gardé les yeux ouverts pendant l’exécution. Or, pour le docteur Mark Heath, anesthésiste à l’hôpital Columbia de New York : « D'après mes études sur les injections mortelles, il est tout à fait inhabituel et surprenant que les yeux d'un prisonnier restent ouverts après l'administration appropriée du thiopental ». Il souligne par ailleurs que : « L'asphyxie causée par le pancuronium (curarisant) et les sensations de brûlure dues au potassium seraient douloureuses en l'absence d'anesthésiant adéquat ».


A.H.

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Message par Arnaud BASSEZ » sam. mars 26, 2011 5:41 pm

Ça n'est pas fréquent, alors j'ai pensé qu'il fallait le partager. Tahar Ben Jelloun, écrivain et poète franco-marocain, a écrit (pour mon anniversaire ;-) un billet dans le journal Le Monde intitulé « Vive le service public ! », où il exprime tout le bien qu'il pense de nos hôpitaux et de leur personnel.

Alors, quand vous serez au boulot en train de trimer, le jour, la nuit, le samedi ou le dimanche, en vous disant que vous n'êtes pas payé bien cher, eh bien ça vous consolera peut-être de penser que certains apprécient notre travail...

Yves Benisty

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Quand on me demande ce que j'apprécie le plus en France en dehors des châteaux de la Loire, du Mont-Saint-Michel, de sa gastronomie et des subtilités de la langue de Racine, je dis : son système social.

Je viens de faire un petit séjour dans un grand hôpital à Paris. Le service public est formidable. J'ai été un patient heureux, bien soigné, bien traité. Cela n'a rien à voir avec le fait qu'on soit connu. Je peux attester que tout le monde est traité sur le même pied d'égalité. Pas de discrimination, pas la moindre grimace qui serait du racisme, pas de favoritisme ni de passe-droit. J'ai passé assez d'heures dans divers services, dans des salles d'attente où j'observais les uns et les autres pour pouvoir affirmer que l'hôpital public français est un lieu où la devise de la République prend tout son sens. On pourra y ajouter aussi : compétence et solidarité.

Au début, je notais le nombre de Maghrébins, puis des Africains, puis des Français de souche qui attendaient leur tour pour consulter. J'ai vite cessé ce comptage ridicule. Il n'y avait là que des patients, des personnes âgées, des jeunes, des bourgeois, des ouvriers, des chômeurs. Aucune différence n'est faite entre les uns et les autres.

Les Français ont cette chance que beaucoup de peuples nous envient. La civilisation d'une société se mesure par l'importance qu'on accorde à la santé de ses citoyens quels que soient leur âge, leur religion, leur couleur de peau.

Le personnel soignant dans son ensemble - médecins, infirmiers, aides-soignants - est humain. Par là, je veux dire qu'il n'est pas blasé ni cynique. A chacun, il donne le temps qu'il faut pour s'enquérir de son état, de ses inquiétudes, de son moral. Soigner les autres, c'est réparer le corps, mais aussi apporter au malade une empathie, une compréhension qui ont un effet bénéfique et réparateur sur l'état physique et moral du patient.

Soigner est une vocation, parfois une passion, pas un moyen pour s'enrichir ou pour entretenir son narcissisme. Il existe bien sûr des mandarins, des professeurs de grand talent qui ont aussi un grand ego, mais, à partir du moment où ils enfilent leur blouse et qu'ils travaillent, cet aspect s'évanouit et s'éloigne.

Si je témoigne aujourd'hui sur le service public, c'est parce qu'il est menacé. J'ai lu un peu partout des articles qui tirent la sonnette d'alarme. On veut casser ce système qui fait l'honneur de ce pays, qui est donné en exemple dans le monde, on veut petit à petit privilégier le secteur privé, celui de la médecine payante et rentable. La consigne qui a été donnée est simple : il faut considérer le patient comme un client, donc il faut qu'il soit rentable ; pour cela, on ferme les dispensaires se trouvant en dehors des grandes villes, des maternités, on supprime des lits dans les grands hôpitaux, on fait des économies sur tout. A plus long terme, on finira par assassiner l'hôpital du service public.

Je n'invente rien. Tout cela agite les médecins de l'Assistance publique, les élus et les patients. Mireille Faugère, ancienne responsable du marketing à la SNCF, a été nommée directrice de l'Assistance publique de Paris avec pour mission de réorganiser tout cela. Sa mission est de faire de chaque patient un client devant "préférer" ses hôpitaux, dont la rentabilisation sera assurée par une politique de suppression de milliers d'emplois soignants, par la fermeture de services prestigieux jugés non rentables, comme la chirurgie cardiaque de l'hôpital Henri-Mondor, alors que, parallèlement, on engloutit des sommes pharaoniques en vidant l'Hôtel-Dieu de ses services cliniques pour y abriter une administration pléthorique, ou dans un système d'information conçu pour la gestion administrative et non pour le soin des patients et la recherche clinique.

Quand on parle de Martine Aubry, on évoque systématiquement les 35 heures, qui - il est vrai - ont compromis le bon fonctionnement de l'hôpital en l'absence d'embauches compensatoires. Mais on oublie de rappeler que c'est elle qui a instauré en France la Sécurité sociale universelle. Des chômeurs en fin de droits se retrouvaient sans soins parce qu'ils ne cotisaient plus. Des immigrés, entrés légalement en France puis devenus des sans- papiers à cause de la crise, perdaient leurs droits aux soins. Mme Aubry a réglé cette situation inhumaine.

Aujourd'hui, une certaine droite, plus attachée au libéralisme en économie qu'à l'humain, pousse le gouvernement à rendre le service public obsolète, donnant ainsi aux marchands de la santé et des assurances privées toute possibilité pour exercer et alléger ainsi la facture de la Sécurité sociale. Mme Faugère a déjà instauré des "chambres payantes" (45 euros la nuit) et d'autres non payantes. On commence avec des petites économies pour atteindre d'autres, plus conséquentes. Son rôle est de rentabiliser un service inestimable. C'est aberrant. Un patient n'est pas un client, c'est une personne fragilisée, là parce qu'il est en danger, qui se livre à la médecine parce qu'il s'agit de son corps et de son âme. Ce n'est pas une marchandise ni un dossier anonyme.

Je ne rentrerai pas dans une polémique avec cette dame ; le personnel du service public est assez mobilisé. Mais je voudrais juste lui demander de faire un petit effort d'imagination et de se projeter dans une dizaine d'années : un jour, elle aurait, comme tout être humain, besoin de passer par l'hôpital public. Ce jour-là, si tous ses objectifs ont été réalisés, je ne pense pas qu'elle sera aussi satisfaite ni aussi apaisée que je le suis en ce moment.

La médecine du futur, celle qui se déploie beaucoup en privé, fait la part belle aux gadgets importés du pays où le patient n'est accepté que si sa carte de crédit est bien provisionnée. L'exception française doit faire de la résistance, car tout ce qui est importé d'Amérique n'est pas forcément bon et valable pour tous.

Tahar Ben Jelloun
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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