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Articles sur la santé

Posté : jeu. avr. 17, 2008 12:17 pm
par Arnaud BASSEZ
Je vous propose de mettre ici, les articles concernant la santé qui vous semblent pertinents, intéressants, susceptibles de susciter des débats.
Merci de citer les sources par un lien si possible.


Lu sur le figaro.fr

Un rapport de la Haute Autorité de santé propose de faire réaliser certaines missions, remplies jusqu'à présent par des médecins, par le personnel paramédical.

Des infirmières peuvent-elles faire des coloscopies ? Des manipulateurs radio vont-ils réaliser des échographies cardiaques ? Le personnel paramédical peut-il établir des prescriptions ou se prêter à des consultations de prévention ? La demande médicale est devenue plus forte que jamais, les besoins médicaux se sont multipliés, les progrès technologiques se sont développés, la démographie médicale, elle, est très contrôlée et certains actes sont devenus, eux, très codifiés. Dans un tel contexte, et à l'instar de ce qui se passe dans de nombreux pays anglo-saxons, la question se pose désormais de sa­voir si certains actes jusqu'alors effectués par des médecins ne peuvent pas être délégués à d'autres professionnels de santé dûment formés.

Dans un rapport rendu public mercredi, la Haute Autorité de santé, présidée par le Pr Laurent Degos, recommande de favoriser «la coopération interprofession­nelle», c'est-à-dire la délégation d'actes. Ce rapport fait suite à une série d'expérimentations réalisées en France, alors qu'à l'étranger déjà cette délégation est relativement courante.

En décembre 2003, le ministère de la Santé a autorisé pour la première fois par arrêté toute une série d'expérimentations de délégations d'actes au personnel paramédical. Au total, quinze expériences dans des domaines variés ont donné lieu à des évaluations précises, tant en terme de faisabilité que de qualité des soins.

Parmi ces essais, on notera la réalisation d'échographie cardiaque par un manipulateur radio à l'hôpital de la Timone à Marseille : l'infirmière réalise une partie de l'examen, effectue certaines mesures, le cardiologue complète et pose le diagnostic. Au CHU de Lille, un des essais a porté sur la pratique par des infirmières d'ex­plorations fonctionnelles diges­tives : l'infirmière prépare et réalise l'examen, le médecin interprète les résultats. À la Pitié-Salpêtrière à Paris, des infirmières référentes en cancérologie interprètent les examens complémentaires et adaptent les traitements. Au CHU Henri-Mondor à Créteil, des infirmières cliniciennes en gastro-entérologie ont fait le suivi des malades atteints d'hépatite C.

Satisfaits des résultats

Pour quatre de ces expérimentations, l'évaluation est déjà disponible. Celle-ci s'est proposée de comparer la pertinence de l'attitude du médecin et de l'infirmière face à une même situation. Pour trois de ces essais (en oncologie, en échographie, en entretien avant un don de sang), une forte concor­dance a été notée entre la décision du médecin et celle de l'infirmière ou du manipulateur radio. Les discordances les plus fortes ont été observées dans l'entretien avant le don de sang, avec une application plus forte du principe de précaution parmi le personnel paramédical. Pour une expérimentation, en échocardiologie, des écarts peu importants ont été observés, même si les médecins se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus.

Dans les pays anglo-saxons, cette délégation est déjà une réalité depuis quelques années. Aux USA et en Grande-Bretagne, les endoscopies digestives peuvent être faites par des infirmières spécialisées. Certaines ont même le droit de faire des prescriptions sur une liste restreinte de médicaments.

L'Académie de médecine et l'ordre des médecins estiment dans un communiqué que face à un besoin de soins et de prévention, le médecin doit rester, sauf circonstances exceptionnelles, le premier recours du patient, mais ils ajoutent que «conscients de la nécessité de renforcer la coopération entre professionnels de santé, ils demandent notamment que les expérimentations déjà entreprises dans un cadre essentiellement hospitalier, soient complétées par des expérimentations concernant les soins de ville et que les sociétés savantes et les collèges professionnels définissent les actes qui pourraient faire l'objet de nouvelles délégations ».


Celui-là, on le fait chaque jour avec l'AIVOC et la base primea, mais bon...

Un prototype d'automate qui endort et réveille le malade tout seul a été inventé par des médecins de l'hôpital Foch à Suresnes.

Extraordinaire ! Le Figaro a pu, en exclusivité mondiale, assister au travail quotidien du premier assistant d'anesthésie infatigable, un prototype d'automate chargé par les médecins anesthésistes de piloter en leur présence et sous leur contrôle permanent la descente dans le sommeil et la remontée vers la conscience des opérés. Tout comme un système de pilotage automatique dans un avion, la machine (c'est un système informatique) contrôle le «pilotage» de la profondeur du coma et la lutte contre la douleur de l'opération. Pour le moment, au bloc opératoire de l'hôpital Foch (Suresnes) où les Drs Chazot et Liu peaufinent leurs prototypes, seuls deux salles sur douze sont équipées. Mais les hôpitaux Beaujon, Cochin, la Pitié-Salpêtrière, tout comme les CHU d'Angers, Tours, Besançon, des centres anticancéreux (Marseille, Saint-Cloud, bientôt Toulon), et Berlin, Bruxelles, Nouméa (en tout, 50 investigateurs) participent également à ce projet de recherche biomédicale multicentrique.

Tout a commencé dans les années 1980, lorsque les anesthésistes se sont aperçus qu'une poignée d'opérés, souvent par insuffisance de dosage, racontaient le déroulement exact de l'opération avec les dialogues des chirurgiens ! (Voir encadré.) Combien ? entre un pour cent et un pour mille. Ce fut d'ailleurs l'objet de plaintes pénales aux États-Unis. À l'inverse, une anesthésie trop profonde (Anesthesiology, 2005) s'associe statistiquement à une surmortalité à un an, quand les doses de produits ont été importantes. Pour le Pr Marc Fischler, qui dirige le département d'anesthésie de l'hôpital Foch, «il fallait sortir du trou noir». Autrement dit, il fallait enfin mesurer directement sur le cerveau, et plus seulement avec les signes cliniques indirects classiques (pression artérielle, rythme cardiaque) la profondeur réelle de l'anesthésie, véritable «cœur du métier» de ces spécialistes.

Un confort cérébral

Des moniteurs de l'électroencéphalogramme (EEG) frontal ont été mis au point à la fin des années 1980 par les firmes Ohmeda Datex et Diatek (Lifescan). Aujourd'hui, dans ce robot, une seule électrode capte les ondes complexes produites par le cerveau (ondes rapides de l'éveil, envahissement d'ondes lentes du sommeil, suppression des pics du sommeil profond). L'appareil connecté à l'électrode calcule à partir des fréquences présentes un nombre sans dimension (appelé BIS, pour bi­spectral index) entre 0 et 100 grâce à un algorithme. Zéro, c'est l'absence d'activité cérébrale ; 100, l'éveil conscient. Pour la chirurgie, une anesthésie générale bien conduite réclame d'être entre 40 et 60.

Plus la dose d'anesthésique utilisée est forte, plus le malade «dort», plus le BIS descend. Mais le BIS peut aussi servir d'alarme : en cas d'embolie gazeuse obstruant les vaisseaux du cerveau, le BIS descend encore. C'est donc un signe du bien-être cérébral pendant l'opération. Améliorant cet outil, les médecins de Foch ont mis au point un automate informatique qui endort et réveille le malade sans intervention humaine. Le malade a donc l'électrode sur le front connecté au moniteur d'EEG qui envoie ses données à un ordinateur portable qui commande à son tour des seringues électriques contenant l'une du Propofol (un hypnotique d'action courte), l'autre du Rémifentanil (un morphinique rapide). Nous avons assisté à «l'induction» d'une anesthésie avec ce robot : comme dans un sous-marin, le «profondimètre» du sommeil descend dès que la séquence est lancée par le médecin d'un clic de souris informatique. Le tracé EEG rejoint sur l'écran la fourchette désirée, la vitesse de débit et la dose de médicaments s'affichent.

Parallèlement, le capteur de l'activité musculaire spontanée (EMG) affiche une «descente» au fur et à mesure que la seringue électrique injecte le curare paralysant les muscles. Lorsque le malade est totalement relaxé, l'anesthésiste peut introduire dans les voies aériennes supérieures du malade un tube. Il sera branché sur le ventilateur qui va assurer la respiration artificielle pendant l'opération. «Nous sommes les maîtres des machines qui sont nos esclaves», précise le Dr Liu. Il n'existe pour l'instant aucun robot commercial, puisqu'il s'agit d'un projet de recherche biomédicale en cours. Mais les spécialistes sont persuadés que dans cinq ans les robots d'anesthésie auront envahi les blocs opératoires. Libérés de ces tâches de «petites mains» pousse-seringues, les médecins anesthésistes auront plus de disponibilités pendant le take off et l'atterrissage pour la vraie surveillance des signes vitaux, la sécurité du malade, son installation en bonne position. Bref, pour effectuer leur vrai travail de docteur…


Enfin, le dernier

Éveillé sur la table d'opération mais insensible


C'est le sujet du film Awake (MGM) sorti en 2007 : chaque année, sur les 21 millions d'Américains qui subissent une anesthésie générale pour une opération banale, quelques individus restent conscients pendant toute ou partie de la durée de l'acte opératoire. Si l'on en croit une étude publiée en 2004 dans la revue médicale britannique The Lancet, le phénomène surviendrait 11 fois toutes les 1 200 opérations. Autrement dit, il concernerait environ 1 % des malades ! Mais l'étude n'avait inclus que des patients à haut risque, lors d'actes de chirurgie cardiaque ou lors des césariennes sous anesthésie complète.

Plusieurs autres études laissent à penser que la fréquence dans la population générale serait plus proche de 1 sur 1 000 à 1 sur 2 000. Des confrères américains ont estimé l'an dernier dans Anesthesia que les enfants seraient plus souvent éveillés que les adultes. Le phénomène peut être partiellement tronqué : les patients n'ont pas eu de conscience vraie immédiate lors de l'opération, mais ont des souvenirs précis dans les jours suivants. Ou, autre cas de figure, des opérés paralysés par le curare et indolores grâce à la morphine sont parfaitement conscients et entendent toutes les conversations. Mais, bien entendu, ils ne peuvent signaler à l'équipe médicale leur état. Si la perfusion d'hypnotique est débranchée inopinément, l'opéré ne reçoit rien pendant quinze minutes et revient à la conscience. Surtout avec les produits modernes d'action courte. Or ce ne sont pas les anesthésistes du bloc, mais les infirmières et les chirurgiens pendant la période postopératoire qui reçoivent les plaintes des malades bien après l'intervention. Et ces professionnels ne connaissent pas du tout ce phénomène !


Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas.

Posté : sam. avr. 19, 2008 9:30 am
par Christophe Leroy
Superbe définition de notre métier ...il fume quoi à l'APHP?
http://www.infirmiere.ap-hp.fr/rubrique.php?rubrique=18

Posté : ven. févr. 13, 2009 9:38 pm
par Arnaud BASSEZ
Ceci n'est pas un article sur la santé (c'est l'administrateur qui va être content, je lui pourris son sujet...) mais dans le dernier oxymag, il y a un caducée.
Superbe !!
Génial ! 8)
Ouais génial !! :P
sauf que le caducée est un caducée d'infirmier(e)... :shock:
pas mal non pour le seul mag des IADE ! :roll:

Posté : sam. févr. 14, 2009 8:36 am
par Éric DELMAS
Christophe Leroy a écrit :Superbe définition de notre métier ...il fume quoi à l'APHP?
http://www.infirmiere.ap-hp.fr/rubrique.php?rubrique=18
Moi je suis d'accord. D'ailleurs l'AP-HP vient de me donner beaucoup de sous ce qui confirme bien sa générosité. :mrgreen:

Posté : sam. févr. 14, 2009 9:18 pm
par cedr1c
arnaud BASSEZ a écrit :Ceci n'est pas un article sur la santé (c'est l'administrateur qui va être content, je lui pourris son sujet...) mais dans le dernier oxymag, il y a un caducée.
Superbe !! :D
Génial !:D
Ouais génial !! :D
sauf que le caducée est un caducée d'infirmier(e)... :shock:
pas mal non pour le seul mag des IADE ! :roll:
Sérieusement, vous vous promenez avec un caducée?
C'est tout le problème actuel, le corporatisme imposé de la profession d'infirmier noie certainement les spécialités, ce que tu avais plus ou moins dis il y a un an ou deux, souhaitant des collèges dans cette nouvelle vision de la profession.

Posté : dim. févr. 15, 2009 10:11 am
par Christophe Leroy
arnaud BASSEZ a écrit :Ceci n'est pas un article sur la santé (c'est l'administrateur qui va être content, je lui pourris son sujet...) mais dans le dernier oxymag, il y a un caducée.
Superbe !! :D
Génial !:D
Ouais génial !! :D
sauf que le caducée est un caducée d'infirmier(e)... :shock:
pas mal non pour le seul mag des IADE ! :roll:
Et en plus waouh, il y a la super pochette plastique autocollante qui se colle dessus du pare brise du dedans.... :lol:

Posté : dim. févr. 15, 2009 12:21 pm
par Arnaud BASSEZ
Manque plus que le coloriage. :mrgreen:

Posté : jeu. avr. 23, 2009 7:37 pm
par Arnaud BASSEZ
lu sur le JIM

Madrid, le jeudi 23 avril 2009 – Le système espagnol de transplantation d’organes est cité en exemple dans le monde entier pour sa qualité et son efficacité. C’est notamment le faible taux de refus de prélèvement que connaît la péninsule ibérique qui est observé avec attention par l’ensemble des pays occidentaux. Cette réussite est telle que « l’Espagne est l’un des seuls pays où l’offre de reins est suffisamment importante pour empêcher qu’il y ait des décès de patients inscrits en liste d’attente » rappelait en novembre 2007 le docteur David Rodriguez-Arias Valhen à l’occasion d’une synthèse plutôt complète sur le dispositif espagnol publiée sur le site internet www.ethique.inserm.fr.

Ces résultats sont en outre obtenus sans que les recours au prélèvement d’organe chez un donneur vivant soient particulièrement nombreux : la part de greffon ainsi prélevé était en effet de 3,9 % en 2005, soit un taux inférieur à la France (7,6 %) dont la réticence en la matière est pourtant connue. Ces deux phénomènes représentaient pour David Rodriguez-Arias Valhen des critères permettant, entre autres, d’écarter le risque de développement d’un trafic d’organes.

Le spécialiste soulignait cependant que ce danger ne devait pas être totalement minimisé. « Malgré mon optimisme, je crois qu’il est important d’être conscient de la possibilité qu’un marché de reins ait lieu dans le futur, ce risque pouvant être plus important grâce à l’Internet » écrivait-il, il y a plus d’un an. Aujourd’hui, on constate avec regret que cette hypothèse alarmiste s’est réalisée : David Rodriguez-Arias Valhen n’ayant omis qu’un seul élément pour qu’émerge ce phénomène : une crise économique sans précédent.
Homme de 29 ans, non fumeur vends un rein : 150 000 euros

En situation de récession depuis la fin de l’année 2008 et connaissant aujourd’hui le plus haut taux de chômage de la zone Euro (15,5 %), l’Espagne a vu fleurir ces dernières semaines sur plusieurs sites Internet de biens tristes propositions. Ainsi, pouvait-on lire il y a quelques jours sur le site habitamos.com l’offre suivante : « Homme de 29 ans, en parfait état de santé, résidant à Gijon, non fumeur, vend pour 150 000 euros un de ses reins ». Sur un autre site, l’annonce est plus désespérante encore : « Je vends mon rein par nécessité. Je suis en bonne santé », découvre-t-on, tandis que le prix n’est même pas fixé. Dans d’autres cas, le tarif est à géométrie variable : « Je vends mon rein contre 120 000 euros ou bien un de mes poumons en échange de la prise en charge de mon crédit immobilier… », écrit l’un de ces désespérés, manifestant combien l’éclatement de la bulle immobilière a fait de l’autre côté des Pyrénées des ravages aussi importants qu’outre Atlantique.

Des annonces comme celle-ci, l’association de défense de consommateur Facua en a dénombrées au moins trente et une sur treize sites différents. Elles sont parfois le fait d’Espagnols, mais également d’immigrés venus d’Amérique Latine. S’il est pratiquement totalement exclu que ces annonces aboutissent en Espagne à un prélèvement d’organe, en raison de la transparence du système (qui interdit en outre le don d’organe de son vivant s’il n’est pas réalisé en faveur d’un proche), l’association Facua souligne qu’elles pourraient attiser la convoitise de trafiquants étrangers. Aussi, les services de police prennent l’affaire très au sérieux et mènent une enquête minutieuse. Déjà, à Séville, cette semaine, une opération judiciaire a été lancée à l’encontre d’un homme de 40 ans ayant proposé de céder son rein contre 100 000 euros, « une annonce illégale » rappelle le ministère de la Santé.
Le contre exemple de l’Egypte

Ces sordides annonces apportent un témoignage édifiant sur la profondeur de la crise, amenant des citoyens d’un pays tel que l’Espagne à proposer la vente de leurs organes à l’instar des malheureux de certains états bien plus déshérités. On sait en effet que dans certaines régions du monde, la vente d’organes est une affaire qui ne se limite pas à la simple diffusion de propositions sur Internet. Ainsi, en Egypte, le trafic est connu, important et encouragé par une absence de législation en la matière. Les choses pourraient changer avec l’élaboration actuelle d’une loi permettant enfin de définir l’état de « mort cérébrale »… à moins que la crise ne porte en Egypte également un rude coup aux meilleures intentions.

Posté : dim. mai 10, 2009 9:10 am
par Christophe Leroy
Comme d'ordinaire , un super article du "Canard Enchainé" (de cette semaine ) sur la santé et la grippe A....
Et pour 1,20E.... :D

Posté : dim. mai 10, 2009 3:12 pm
par Arnaud BASSEZ
Vive le palmipède.
Mais pour 0 euro, vous avez sur la SOFIA une brève et un article sur le sujet avec des documents actualisés.

Posté : mar. mai 12, 2009 7:19 pm
par Arnaud BASSEZ
vu sur le JIM

Paris, le mardi 12 mai 2009 – Il y avait un absent remarqué dans le discours prononcé hier par le président de la République, Nicolas Sarkozy, à l’occasion de la remise du rapport du professeur Jacques Marescaux sur l’avenir des CHU : le mot « patron ». Il ne fut entendu qu’à une seule reprise et de façon bien moins positive qu’auparavant lorsque le chef de l’Etat a observé, évoquant la carrière des médecins hospitaliers : « Il n’est pas facile non plus d’avoir deux patrons. L’Université, qui est l’employeur des médecins hospitalo-universitaires et le directeur de l’hôpital ». Ainsi, celui qui depuis sa campagne électorale a à plusieurs reprises défendu l’idée que le salut de l’hôpital public viendrait de la mise en place d’un véritable « patron », doté d’un pouvoir plus affermi, a hier renoué avec un vocabulaire et une conception d’antan, soulignant que le « directeur [de l’hôpital] ne doit pas devenir un despote absolu ». Ce changement de ton qui était au cœur du discours du chef de l’Etat lui a permis de dénoncer l’incompréhension malheureuse dont aurait été l’objet la loi Hôpital patient santé territoire (HPST) portée par Roselyne Bachelot. « Personne n’a jamais dit que l’hôpital devait devenir une entreprise. Cela c’est bien le débat français : on en est loin, ce n’est dans l’idée de personne » a-t-il ainsi lancé, sans renoncer à son style inimitable. Oubliant que le texte de loi tend pourtant à mettre en place une gouvernance hospitalière calquée sur le fonctionnement des grandes entreprises (avec notamment un directoire et un conseil de surveillance), le Président de la République n’a par ailleurs pas hésité à caricaturer le propos des praticiens et professionnels opposés à la loi en remarquant : « Le fait, quand on est gestionnaire, de faire en sorte que l’hôpital soit bien géré et en équilibre ne marque pas la volonté que les gens soient mal soignés. Il faudrait pour être bien soigné être soigné seulement dans des hôpitaux en déficit ? » a ainsi interrogé Nicolas Sarkozy.
Les médecins retrouvent un peu de leur pouvoir

Mais au-delà de ces effets oratoires, ce sont des compromis, voire des reculades qui ont été confirmés hier. Ainsi, Nicolas Sarkozy a repris à son compte les principales propositions du rapport de Jacques Marescaux que nous évoquions dans ces colonnes hier. C’est ainsi que dans les CHU au côté du directeur, trois vices présidents composeront un directoire resserré : le président de la commission médicale d’établissement, le directeur de l’Unité de formation et de recherche (UFR) de médecine et un dernier vice président plus spécifiquement chargé des questions concernant la recherche. Ce dispositif pourrait concerner non pas seulement les CHU mais tous les centres hospitaliers. D’autres concessions ont également été confirmées qui concernent de façon certaine tous les établissements. Ainsi, au sein du directoire, les médecins membres resteront nommés par le directeur, mais à partir d’une liste constituée par le président de la CME. Il en sera de même pour les chefs de pôle. Enfin, l’élaboration du projet médical sera bien la mission de la CME, une disposition qui devrait être reprise sous forme d’amendement par les sénateurs.
La rupture est consommée

Pour les professeurs Jacques Marescaux et Bernard Debré, ces avancées devraient permettre d’apaiser le vent de contestation, alors qu’une nouvelle manifestation est prévue le jeudi 14 mai. Cependant, certaines voix témoignent que la partie pourrait ne pas être encore totalement gagnée pour le gouvernement. Ainsi, dans le monde politique, du côté de l’opposition, on conteste la méthode qui aboutit à légiférer sur ces questions cruciales par amendement, alors que conformément à la procédure d’urgence, la loi ne devrait pas être de nouveau examinée par l’Assemblée nationale en séance plénière. Chez les médecins, certaines réactions témoignent combien la rupture entre la communauté hospitalière et le gouvernement va au-delà de cette loi. Ainsi, le professeur André Grimaldi, interviewé ce matin par France Info continuait de dénoncer une « politisation de la gestion hospitalière ». Concédant que les amendements qui vont être proposés « corrigent les aspects les plus caricaturaux de la loi Bachelot » il a cependant observé : « La loi ne change pas le rapport entre le directeur et les médecins. Elle change le statut et les missions du directeur. Ce dernier sera nommé et révocable à tout moment et sans appel par le directeur de l’agence régionale de santé, une sorte de préfet sanitaire, omnipotent, puisqu’il est nommé en conseil des ministres. C’est une politisation de la gestion hospitalière tout à fait étonnante ». Enfin, les syndicats n’ont pas renoncé ce matin à leur appel à la mobilisation, exigeant parfois un retrait du texte pour une réécriture globale, tandis qu’à la contestation que suscite la loi s’ajoute l’inquiétude provoquée par les suppressions de poste.

Posté : ven. déc. 04, 2009 4:47 pm
par Arnaud BASSEZ
pas vraiment sur la santé, mais sur l'hôpital
source : JIM

A l’occasion du débat sur le port de signes religieux à l’école, beaucoup avaient souligné combien cette question était également importante à l’hôpital. Une nouvelle affaire à Brassens (Savoie) le confirme. En juin, lors de son entretien d’embauche, une psychiatre de confession musulmane s’était présentée voilée devant la directrice des ressources humaines. Cette situation avait été immédiatement discutée entre la direction et la candidate. Un compromis avait été rapidement trouvé : pour ne pas renoncer à se couvrir mais pour éviter le recours à ce signe religieux, une charlotte serait portée par la jeune femme.

Cette situation, qui prévaudrait dans d’autres établissements, selon le directeur du centre hospitalier spécialisé de la Savoie (CHS), Jean-Maurice Lasserre a été révélée au grand jour par la presse, qui affirme qu’elle susciterait des remous au sein de l’hôpital. De fait, le délégué CGT, Jacky Piggio, juge, cité par le Parisien jeudi 3 décembre : « Si la charlotte ne peut pas être assimilée à un voile islamique, elle ne fait pas pour autant disparaître le caractère ostensiblement religieux ou communautariste, si elle est investie en tant que telle par la personne qui la porte ». Plutôt que de nourrir cette polémique, Jean-Maurice Lasserre souhaite y mettre un terme en déclarant : que le « principe républicain de laïcité a été respecté » et que « la charlotte est un équipement médical et en aucun cas un signe religieux ». De fait, en pointant du doigt le port constant de la charlotte par ce praticien, ce n’est plus seulement en tant qu’objet qu’est observé le signe, mais aussi en tant que symbole – une interprétation dont on ne sait si elle est conforme aux principes républicains de laïcité.

Posté : ven. déc. 04, 2009 5:04 pm
par Thomas WUEST
Christophe Leroy a écrit :Superbe définition de notre métier ...il fume quoi à l'APHP?
http://www.infirmiere.ap-hp.fr/rubrique.php?rubrique=18
Je sais pas mais c'est de la bonne ...

Franchement y a quelques années, j'aurais souri mais là ça m'énerve une définition aussi naze et autant "bonne soeur - like" !
:evil:

Si vous voulez un caducé d'IADE sympa, faut aller au SNIA ...
:wink:

Posté : ven. déc. 04, 2009 5:31 pm
par Arnaud BASSEZ
faut dire que côté caducée, à part le fameux laryngoscope entouré par un serpent, les autres ne sont pas top.

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Posté : ven. déc. 04, 2009 5:54 pm
par Éric DELMAS
Concernant la charlotte, je pense qu'il faudrait éviter d'abuser. J'ai tous les jours des collègues qui porte de façon visible des croix en collier. Pour ma part, je porte la barbe longue, dois-me raser ?

Pour les caducées. Si je suis pour une mention de la spécialité sur la carte ordinale, je suis contre un caducée à la mode IADE. Le caducée est un visuel reconnaissable (comme la Croix-Rouge). Le modifier est facteur de confusion.