Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » mar. mai 24, 2016 6:35 pm

L’éradication des moustiques est-elle à redouter ?

Alors que la campagne pour son remplacement est désormais officiellement ouverte, la présidente de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Margaret Chan a procédé hier au lancement de la 69ème Assemblée mondiale de la santé. Son discours a notamment été dominé par l’épidémie actuelle de Zika, alors qu’il a été annoncé la semaine dernière que la souche asiatique du virus responsable de l’actuelle épidémie en Amérique latine avait été identifiée au Cap-Vert. « Nous avons encore été pris par surprise, sans vaccin et sans test de diagnostic fiable et largement disponible » a déploré Margaret Chan, soulignant que ce constat illustre d’une part la nécessité d’un nouveau programme pour les urgences sanitaires et d’autre part du renforcement de la lutte contre les moustiques, Aedes aegypti et Aedes albopictus en premier lieu.

Une victoire trop vite oubliée

Ces troubles fête qui comptent parmi les plus grands serial killers du monde avaient pourtant vu leur emprise significativement réduite dans la seconde partie du XXème siècle, à l’exception des pays d’Afrique. Ainsi, dans les Amériques, des programmes vigoureux d’élimination des vecteurs de nombreux virus avaient rencontré un franc succès : à la fin des années 60, la dengue n’était par exemple qu’un lointain souvenir. Aujourd’hui, pourtant, on assiste à une très forte recrudescence des maladies transmises par les moustiques et le Zika apparaît clairement être le « résultat de la politique désastreuse des années 1970 conduisant à l’abandon du contrôle des moustiques » a dénoncé Margaret Chan. En effet, « Comme c’est si souvent le cas en matière de santé publique, lorsqu’une menace sanitaire disparaît, le programme de lutte cesse d’exister. Les ressources ont diminué, les programmes de lutte n’ont plus fonctionné, les infrastructures ont été démantelées et moins de spécialistes ont été formés et dépêchés sur le terrain. Les moustiques – et les maladies qu’ils transmettent – sont revenus de plus belle alors que peu de mécanismes de défenses restaient intacts » avait déjà dénoncé il y a quelques semaines l’OMS.

Comme avant, si ce n’est mieux !

Aussi, aujourd’hui, l’agence onusienne appelle au déploiement de tous les moyens disponibles pour obtenir un véritable contrôle des moustiques. L’utilisation des techniques classiques est tout d’abord prônée avec la nécessité de se concentrer sur les gîtes larvaires : les opérations ponctuelles de démoustication, bien que spectaculaires, apportent en effet des résultats mitigés sur le long terme. Par ailleurs, l’OMS est désormais favorable aux méthodes consistant à la dissémination d’insectes génétiquement modifiés. Cette nouvelle déclaration de guerre contre les moustiques relancera sans doute les interrogations sur l’éventuelle dangerosité éthologique et écologique d’une éradication complète de ces insectes. La question est posée depuis de très nombreuses années.

La disparition totale de ces diptères apparaît tout d’abord illusoire : on compte en effet 3 500 espèces différentes de moustiques. Aussi, la biologiste Olivia Judson qui s’exprimait sur ce sujet en 2003 dans le New York Times avait considéré que tout en n’éradiquant que 1% des moustiques, l’élimination de trente types d’entre eux permettrait de sauver un million de vies. De son côté, cité sur le blog de la journaliste du Monde Audrey Garric, spécialisée dans les questions d’écologie, Frédéric Simard, entomologiste et directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement constate que « Aucune de ces espèces n’est irremplaçable. Leur disparition pourrait être compensée par l’arrivée d’autres insectes, tels les chironomes, qui profiteraient de l’espace ainsi libéré ». Enfin, en 2010 dans Nature la journaliste scientifique Janet Fang estimait que sans moustique « La vie serait comme avant – si ce n’est meilleure ».

Aurélie Haroche

Copyright © http://www.jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mai 26, 2016 6:23 pm

Dernière ligne droite du quinquennat, Marisol Touraine soigne les hôpitaux

Paris, le mercredi 25 mai 2016 – Il y a 4 ans, le salon Hôpital Expo et HIT Paris avaient accueilli les premiers pas de Marisol Touraine, en tant que ministre de la Santé. A l’époque, le nouveau ministre était attendu avec enthousiasme : les représentants du monde hospitalier avaient largement appuyé la candidature de François Hollande, après les vexations engendrées par la loi Hôpital patient santé territoire (HPST). Mais qautre ans plus tard, les espoirs ont été déçus. Les promesses d’un rétablissement du service public hospitalier, d’une remise en question de la tarification à l’activité et d’une amélioration des conditions de travail n’ont été qu’imparfaitement tenues et leur concrétisation s’est fait longtemps attendre. Par ailleurs, l’arrivée de Marisol Touraine n’a pas entraîné de rupture avec la logique des fermetures de lits et d’établissements, tandis que régulièrement un double discours a été dénoncé.

Une réforme significative de la tarification à l’activité

Cependant, revenant hier sur ses fonts baptismaux, Marisol Touraine inaugurait pour la dernière fois du quinquennat de François Hollande le salon Hôpital Expo/HIT et devait en profiter pour tirer un bilan (comme toujours très positif) de son action. Parallèlement, le ministre a présenté plusieurs nouvelles mesures, sans doute destinées à combler les dernières attentes du monde hospitalier et à corriger certaines déceptions. Ainsi, alors que les effets délétères de la tarification à l’activité ont régulièrement été dénoncés (et l’ont encore été lors de la récente rencontre annuelle de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité), le ministre a confirmé la publication hier d’un décret mettant en place un financement « sur mesure » pour les hôpitaux de proximité. « Conçu en rupture avec la tarification à l’activité, ce mécanisme comprend une garantie de revenu, quelle que soit l’activité réalisée par ces établissements, et la prise en compte des caractéristiques (et donc des fragilités) des territoires dans lesquels ils sont implantés » précise le ministère dans un communiqué. Quelques 250 établissements devraient pouvoir en bénéficier, à condition de remplir différents critères intéressant la part de la population de plus de 75 ans dans le territoire concerné, la proportion de population en dessous du seuil de pauvreté ou encore la démographie médicale libérale. Si des mécanismes de financement des activités isolées et de financement de la qualité avaient déjà été mis en place, il s’agit de la plus importante réforme de la tarification à l’activité décidée par Marisol Touraine au cours des quatre dernières années.

Les GHT en "bonne voie"

Le ministre a par ailleurs tenu à rappeler qu’étaient engagées réforme et discussions pour renforcer l’attractivité des carrières hospitalières avec notamment la création d’une « prime d’engagement [qui] permettrait d’encourager 3000 praticiens d’ici 2018 à exercer dans les hôpitaux ». Marisol Touraine a également profité de cette manifestation pour vanter la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT) dont la promptitude est tant redoutée par les responsables hospitaliers. Marisol Touraine a une nouvelle fois tenu à expliciter : « Les GHT ne sont ni une nouvelle strate administrative, ni une fusion d’hôpitaux, mais bien une construction innovante qui permettra à l’ensemble de nos établissements de penser leur coopération autour d’un projet médical partagé. La date du 1er juillet 2016 constitue la première étape indispensable de constitution des GHT. Dans de nombreux territoires, les choses avancent bien » a-t-elle affirmé. Dans le cadre de la mise en place de ces GHT, le ministre a annoncé aux Echos le déploiement de deux milliards d’euros dédiés à l’investissement. Il ne s’agit cependant pas d’une dépense supplémentaire, mais d’une réallocation de moyens, puisque ce plan sera financé par les fonds d’intervention régionaux a indiqué le ministre. Ces deux milliards pourraient notamment contribuer au financement de l’uniformisation des systèmes d’information des hôpitaux. D’une manière générale, le ministre juge que « l’hôpital (…) doit s’approprier la révolution du numérique ».

Marisol Touraine en 2017 ?

Parallèlement à ces annonces, le ministre n’a cessé de dire sa « fierté » de travailler avec et pour l’hôpital public et de s’enorgueillir de son action qui selon elle a permis de « reconstruire des bases saines pour l’hôpital public ». Dans les Echos, elle s’est encore défendue de souhaiter « fermer des hôpitaux de proximité » et a affirmé avoir créé « 30 000 postes à l’hôpital, dont 23 000 soignants », un bilan que pourraient contester certains syndicats et même quelques directions hospitalières.

Concernant l’avenir, Marisol Touraine se montre assez attentive à la campagne déjà en marche chez les Républicains et met en garde contre les propositions de certains visant à une réduction du nombre de fonctionnaires à l’hôpital. Le ministre n’exclut en outre pas de tenir encore le navire l’année prochaine (et d’inaugurer le salon Hôpital Expo). Elle aura en effet fait remarquer non sans humour : « Je n’oserai pas dire qu’il s’agit de ma dernière édition en tant que Ministre de la Santé, ce pronostic ayant été démenti à chaque fois qu’il fut formulé ».

Aurélie Haroche jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » dim. mai 29, 2016 3:45 pm

Dunkerque: l’anesthésie tourne au drame

PUBLIÉ LE 18/05/2016
Édouard Odièvre lepharedunkerquois.fr


En décembre 2007, une opération vire au cauchemar à la clinique Villette. Huit ans après, l’anesthésiste est sur le gril, sur fond de règlements de comptes en interne
Le drame d’Amandine réflète aussi le problème de sous-effectif chronique des médecins ou infirmiers anesthésistes.
Imprimer- A +
En se faisant admettre à la clinique Villette le 13 décembre 2007 pour une biopsie et une cœlioscopie, Amandine pensait sortir le soir même. Après tout, il s’agit d’opérations banales, même si elles exigent une anesthésie générale. Et statistiquement, il y a plus de chances de mourir en traversant la rue qu’en se faisant endormir… Seulement voilà, elle est emmenée au bloc opératoire à 9 h 50, et vers midi, le personnel médical apprend au petit ami d’Amandine qu’il y a eu des « difficultés ». Et dans l’après-midi, c’est la famille qui est alertée et qui se précipite à la clinique. Mais Amandine ne ressortira jamais tout à fait du bloc opératoire : privée d’oxygène pendant de trop longues minutes, elle est irrémédiablement invalide à 99 %…

Le pire, ce n’est pas l’erreur, mais la dissimulation

Aux questions qui se bousculent dans la bouche des proches, l’équipe médicale répond qu’il s’agit d’un accident aussi tragique qu’imprévisible : un spasme, une allergie suivis d’un arrêt cardiaque. Et qui va remettre en cause cette version ? Personne. Jusqu’à ce que se manifeste un drôle de corbeau, qui envoie, le 21 janvier 2008, deux courriers. Le premier est adressé à la famille d’Amandine, le second au service réanimation de la clinique Villette. Et les deux lettres anonymes expliquent que la version du « spasme » est une fable pour dissimuler un défaut de surveillance d’Amandine lors de son anesthésie. Incrédules, les proches d’Amandine déposent plainte dans la foulée. Et à l’été 2008, une instruction judiciaire est ouverte.

Et c’est ce mercredi 11 mai, après un marathon d’expertises médicales et d’auditions, que le procès a lieu. Amandine est bien là, une équipe médicale à son chevet. Par moments, sa respiration se fait difficile, alors la présidente est aux petits soins : « Que l’équipe médicale fasse le nécessaire, s’exclame-t-elle alors qu’un râle déchire l’ambiance d’ordinaire feutrée de la salle d’audience. Son état de santé prime sur la courtoisie… » Un seul membre de l’équipe médicale de la clinique Villette est sur le banc des prévenus : l’anesthésiste M-H. C., qui était censée veiller sur Amandine pendant son anesthésie.

Alarme inaudible
Ce fameux 13 décembre 2007, la biopsie s’était bien passée. Mais l’équipe chirurgicale se disperse dès l’opération terminée : le docteur part se laver les mains, l’aide soignante file chercher un poids vaginal, M-H. C. se rend au chevet d’une patiente en difficulté dans une salle voisine. Seule reste avec Amandine une infirmière qui prépare les instruments de la cœlioscopie qui doit suivre. C’est là, dans cet espace de quelques interminables minutes, qu’Amandine cesse d’être oxygénée. Il y avait pourtant une alarme qui s’est déclenchée, mais personne ne semble l’avoir entendue : le médecin se dit un peu dur d’oreille, l’infirmière était « trop concentrée » sur sa tâche… Et il faut attendre le retour de l’aide-soignante pour que la gravité de la situation apparaisse. L’anesthésiste revient aussitôt et parvient à réanimer Amandine, mais les dégâts sur son cerveau privé d’oxygène sont déjà irréversibles…

Cinq minutes d’absence pour une « vie gâchée »
Les experts relèvent d’abord qu’un anesthésiste n’est pas censé s’éloigner d’un patient sous anesthésie générale. L’absence de M-H. C. au moment crucial est le symptôme d’un « laxisme organisationnel sur fond de tensions au sein du personnel. » Car l’ambiance n’était pas toujours à la saine camaraderie au sein du bloc opératoire, et les courriers du corbeau n’ont rien arrangé Mais d’autres experts estiment que l’anesthésiste peut s’absenter entre deux opérations, à condition de pouvoir être rappelé « sans délai ». Ce qui a été le cas. D’ailleurs, M-H. C. et son avocat mettent indirectement en cause l’aide-soignante restée seule avec la patiente. « Si on était allé me chercher plus vite, ça ne serait pas arrivé », lance-t-elle.

Le parquet requiert 18 mois de prison avec sursis, mais pas d’interdiction d’exercer, car M-H. C. est déjà à la retraite. Il ne demande pas non plus d’amende : les parties civiles demandent déjà des dédommagements qui se chiffrent à plusieurs millions d’euros… M-H.C., elle, soupire en guise de conclusion : « Cette affaire est très triste, j’en suis marquée pour toute la vie. » Délibéré le 13 juin.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Articles sur la santé

Message par yves benisty » mar. mai 31, 2016 10:50 pm

C'est une histoire désespérément triste. Qu'aurait-il fallu pour éviter ces vies gâchées ? J'écris « ces » parce que oui, le ou les co-responsables ont aussi leur vie gâchée. Certains parlent de « deuxième victime de l'erreur médicale ».

Il a manqué à Amandine quelques minutes de surveillance par une personne qualifiée. C'est la fameuse règle du « N + 1 », une personne qualifiée de plus que d'anesthésies en cours. Pour qu'il y ait toujours une personne qualifiée à côté d'un patient en anesthésie (générale, loco-régionale), et pour qu'il y ait toujours une personne disponible pour aider si un patient nécessite l'intervention de deux personnes.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
La Grosse Bertha
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 27, 2015 8:30 am

Re: Articles sur la santé

Message par La Grosse Bertha » sam. juin 04, 2016 8:56 am

"l'anesthésiste peut s'absenter entre deux interventions à condition qu'il puisse être rappelé sans délai"...

où est-ce qu'on a vu jouer ça? sous entendu à condition qu'il y ait un IADE en salle (càd le seul autre personnel légitimement habilité à surveiller une anesthésie en salle d'op)????

Quand bien même il devrait s'absenter pour gérer une autre urgence en confiant à du personnel déja occupé par leurs missions et surtout non formé, il y a dysfonctionnement grave dans l'organisation du service...
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
Un petit qu'à fait le matin est une bonne entrée en matière pour la journée...
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. juin 04, 2016 6:48 pm

Ou l'art de tenter de se défausser sur quelqu'un d'autre, pas formé, mais qui a donné l'alerte
D’ailleurs, M-H. C. et son avocat mettent indirectement en cause l’aide-soignante restée seule avec la patiente. « Si on était allé me chercher plus vite, ça ne serait pas arrivé
Si MHC (Marie Hélène à priori) ne s'était pas absentée, cela ne serait pas arrivé. Si elle avait confié la surveillance à un(e) IADE, (encore eût-il fallu qu'il y en eut) cela ne serait pas arrivé. Il n'y a pas de fatalité. C'est la conséquence d'une succession de faits qui conduisent à l'accident, selon le modèle de Reason, théorie des trous de gruyère, proposé par le Professeur James Reason de la Manchester University.

Ne jamais se relâcher. Jamais. Une seule entorse à cette règle, et c'est la fracture. Donc pas d'entorse, pas de fracture. Raisonnement digne d'un orthopédiste.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. juin 04, 2016 7:00 pm

Un premier cas d’une patiente atteinte d’une infection qui résiste à tous les antibiotiques connus a été relevé aux États-Unis.

Reuters Vendredi, 27 mai 2016 journaldemontreal.com

La patiente, une habitante de Pennsylvanie âgée de 49 ans est victime d’une infection urinaire qui n’a même pas pu être endiguée par la colistine, souvent considérée comme l’antibiotique de dernier recours, quand tous les autres ne font pas d’effet.

C’est la première fois que le MCR-1, repéré l’an dernier en Chine chez des hommes et des porcs, est signalé aux États-Unis.

Aux États-Unis, la résistance aux antibiotiques est jugée responsable de 23 000 décès par an et d’au moins 2 millions de maladies.

Comme dans les autres pays, elle s’explique essentiellement par la surprescription d’antibiotiques par les médecins et leur utilisation extensive par les vétérinaires.

Les experts avertissent depuis les années 1990 quant au risque de développement de superbactéries, mais peu de laboratoires se sont lancés dans des recherches pour trouver la parade.

Selon une étude parue jeudi dans une publication de l’American Society for Microbiology, la superbactérie a elle-même été infectée par un plasmide, une molécule d’ADN, qui a transmis un gène, le MCR-1, conférant cette résistance à la colistine.

En janvier dernier, plusieurs dizaines de sociétés pharmaceutiques, dont des géants du secteur comme Pfizer, Merck ou GlaxoSmithKline ont signé une déclaration par laquelle ils appellent les États-Unis à proposer des incitations pour investir dans ce domaine.

À Ise-Shima, au Japon où se déroule le sommet du G7, le premier ministre britannique David Cameron devait présenter vendredi une initiative visant à rémunérer les laboratoires développant de nouveaux antibiotiques.

Dans une étude mandatée par le gouvernement britannique et publiée la semaine dernière, l’ancien économiste en chef de Goldman Sachs Jim O’Neill propose entre 1 et 1,5 milliard de dollars de récompense pour tout nouvel antibiotique sur le marché.

Jim O’Neill estime que la résistance aux antibiotiques pourrait provoquer 10 millions de décès supplémentaires par an et coûter jusqu’à 100 000 milliards de dollars d’ici 2050 si elle n’est pas combattue.

«Nous risquons de vivre dans un monde post-antibiotique. C’est la fin des antibiotiques si on n’agit pas en urgence», a estimé jeudi Thomas Frieden, directeur des centres américains de contrôle et de prévention des maladies.


----

Même info


Une super-bactérie "cauchemardesque" résiste à tous les antibiotiques

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 27/05/2016

La bactérie "cauchemardesque" en question est une souche mutante de la bactérie E. Coli qui résiste à tous les antibiotiques.

Déjà connue en Europe et en Chine, une super-bactérie résistante aux antimicrobiens a été découverte aux Etats-Unis et renforce les inquiétudes concernant la perte d'efficacité des antibiotiques.

Une super-bactérie résistant aux antimicrobiens a été identifiée pour la première fois aux Etats-Unis. Une femme de 49 ans souffre d'une infection urinaire provoquée par une souche mutante de la bactérie E. Coli qui résiste à tous les antibiotiques, y compris celui considéré comme la dernière ligne de défense appelé Colistine, selon une étude publiée jeudi dans la revue médicale Antimicrobial Agents and Chemotherapy.

Une "bactérie cauchemardesque"

"C'est un antibiotique ancien mais le seul encore efficace contre cette bactérie cauchemardesque" qui appartient à la famille des carbapenem-resistant Enterobacteriaceae (CRE), a expliqué le Dr Thomas Frieden, directeur des Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Cette bactérie super-résistante appelée mcr-1, récemment découverte, a déjà été trouvée en Europe et en Chine chez des humains et des animaux. La détection de ce redoutable agent pathogène pour la première fois aux Etats-Unis "est un signe avant-coureur de l'émergence d'une bactérie résistante à tous les antibiotiques", écrivent les auteurs de l'étude.

La moitié des personnes touchées en meurent

Avec un taux de mortalité pouvant aller jusqu'à 50%, elle est considérée par les CDC comme l'une des plus grandes menaces de santé publique. Pour le Dr Frieden, qui intervenait devant le Club de la Presse à Washington, "nous risquons de revenir à un monde pré-antibiotique".

"Nous devons faire de très gros efforts pour protéger l'efficacité des antibiotiques pour notre génération et celle de nos enfants", a-t-il ajouté, lançant un appel au développement de nouvelles classes d'antibiotiques et à des mesures pour sensibiliser à un meilleur usage de ces médicaments largement sur-prescrits par des médecins.

D'où vient la résistance microbienne?

La Colistine est commercialisée depuis 1959 pour traiter des infections provoquées par des bactéries E. coli, la salmonelle et des acétobacters responsables de la pneumonie et de graves infections du sang. Elle avait été abandonnée pour traiter les humains dans les années 1980 en raison de sa forte toxicité pour les reins mais a continué à être largement utilisée pour le bétail, surtout en Chine.

Jusqu'à 30% des antibiotiques oraux prescrits en consultation par des médecins aux Etats-Unis sont inappropriés, selon une récente étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Ce mauvais usage des antibiotiques est la principale cause du développement de la résistance microbienne qui touche deux millions de personnes aux Etats-Unis et fait 23 000 morts par an.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Articles sur la santé

Message par yves benisty » dim. juin 05, 2016 12:35 pm

Arnaud BASSEZ a écrit :[...] selon le modèle de Reason, théorie des trous de gruyère [...]
On confond souvent le gruyère, qui n'a pas de trous, avec l'emmental, qui a des trous.
Arnaud BASSEZ a écrit :Ne jamais se relâcher. Jamais. Une seule entorse à cette règle, et c'est la fracture.
Un des problèmes est que l'entorse à la règle ne conduit pas toujours à la fracture. On n'applique pas la règle, et il ne se passe rien : ça conduit à penser que la règle ne sert à rien. « Ici on fait tout le temps comme ça, ça se passe très bien ».
Arnaud BASSEZ a écrit :Donc pas d'entorse, pas de fracture.
C'est tout à fait ça : il ne faut pas se mettre dans une configuration où le problème peut survenir. Parce que tout ce qui peut arriver arrive un jour (ou est déjà arrivé).

Je me souviens de règles qui m'avaient semblé tout à fait stupides quand on me les a énoncées, et qui en fait étaient tout à fait justifiées. Par exemple, l'albumine est stocké dans des flacons en verre, et nécessite donc une prise d'air pour être administré. Un mar m'avait dit que si on passe un soluté avec une prise d'air sur un accélérateur de perfusion/transfusion, il faut garder la main sur l'accélérateur tant que le soluté n'est pas terminé (pour éviter une embolie gazeuse). Je me disais que ça n'avait aucun intérêt, puisque les accélérateurs sont pourvus d'alarmes de bulle. Sauf que les alarmes de bulle peuvent ne pas fonctionner, ou être inhibées...

Cette histoire est désespérément triste : tout le monde connaît le risque, c'est déjà arrivé, les conséquences sont dramatiques (y compris pour les soignants impliqués), et tout le monde sait ce qu'il faut faire pour que ça n'arrive pas...
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juin 09, 2016 11:57 am

yves benisty a écrit :selon le modèle de Reason, théorie des trous de gruyère [...]
On confond souvent le gruyère, qui n'a pas de trous, avec l'emmental, qui a des trous.
Exact, ainsi que l'Appenzell. D'ailleurs, l'explication réside dans la présence de foin dans le lait. Ce serait ça qui forme les trous.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juin 09, 2016 5:01 pm

Publié le 06/06/2016
Les réserves de sang au plus bas dans certains départements

Depuis la semaine dernière, l’Etablissement français du sang (EFS) lance des appels aux dons. Habituelle à la veille des vacances et de la journée mondiale des donneurs de sang (le 14 juin), cette campagne revêt un ton particulier. Ces derniers mois ont en effet été marqués par une baisse « constante des dons » note l’EFS, le formidable élan de solidarité observé après les attentats du 13 novembre n’ayant pas donné lieu à une prise de conscience plus durable. L’EFS constate ainsi que la « météo du sang est très fragile » et se donne pour objectif une hausse d’au moins 15 % des dons, « soit 30 000 dons supplémentaire par rapport aux objectifs habituels ».

Des écrans pour les supporteurs donneurs

Dans certains départements, la situation semble même critique : « Les réserves n’ont jamais été aussi basses à ma connaissance » déplore par exemple dans le Dauphiné Libéré Louisette Château, membre de l’Union départementale des donneurs de sang bénévoles. Aussi, alors que l’accalmie est espérée sur le front des intempéries, l’appel est lancé de manière massive en ce début de semaine, d’autant plus que certains redoutent que l’Euro signe une nouvelle désaffection des donneurs. « Ce qui est craint, c'est une moindre disponibilité des aficionados du football qui préfèreront peut-être rester devant leur télévision. Il y a parfois un petit impact lors des grandes manifestations sportives sur la fréquentation des collectes » observe sur les ondes de France Bleu le Dr Frédéric Bigey, directeur adjoint de l'EFS Alsace Lorraine Champagne Ardenne qui n’exclut pas la mise en place d’écran dans les centres de collecte durant la compétition !

Léa Crébat
jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » lun. juin 13, 2016 7:05 pm

La lutte contre le cancer malade de la fièvre des prix des médicaments
Par Eric Favereau liberation.fr

Oncologues américains et français dénoncent l’inflation injustifiée du coût des traitements vendus par les laboratoires pharmaceutiques.

La lutte contre le cancer malade de la fièvre des prix des médicaments

«On ne peut plus continuer, le système va exploser», met en garde le professeur Jean-Paul Vernant dans son petit bureau de la Pitié-Salpêtrière. Ce cancérologue, avait été, en 2013, l’auteur du rapport préfigurant le quatrième plan national contre le cancer, centré sur la lutte contre les inégalités. Alors que se tient ce jeudi la Journée mondiale contre le cancer, ce médecin semble un peu perdu. Voilà des mois que lui et quelques autres s’alarment de l’explosion des prix des traitements contre cette maladie. La directrice de l’Institut national contre le cancer (Inca), Agnès Buzyn, qui va prendre ces jours-ci la direction de la Haute Autorité de santé, ne dit pas autre chose : «C’est le paradoxe, on a des médicaments qui marchent de mieux en mieux, mais nous ne pourrons plus continuer à les rembourser à des prix aussi élevés. Il faut imaginer collectivement un nouveau système pour faire baisser les prix. Car à terme, cela ne sera plus tenable financièrement.»

Le mois dernier, c’est la Ligue nationale contre le cancer qui, dans un appel solennel, a lancé la fronde : «Nous sommes face à des prix injustes et exorbitants des médicaments innovants qui menacent notre système de santé et créent des inégalités entre les malades.»
Les prix s’emballent

Le constat est impressionnant. Dans le monde, le coût des médicaments contre le cancer représentait en 2004 24 milliards de dollars (21,7 milliards d’euros). En 2008, 40 milliards. Et en 2014, 80 milliards sur les 650 milliards de dollars du coût global des médicaments. Si rien n’est fait, en 2020, ils représenteront 155 milliards de dollars, soit un doublement en six ans. Un exemple : «La prochaine molécule qui devrait arriver en France contre le traitement du mélanome, appelée Keytruda, coûterait plus de 100 000 euros par an pour chaque patient traité», précise la Ligue. «100 000 euros de traitement, c’est trois fois le revenu moyen d’un ménage en France. Cela pose un problème économique, éthique et d’équité», dit Franck Chauvin, administrateur de la Ligue.
Pourquoi cette explosion des tarifs ?

Hier, schématiquement, ce qui définissait le prix d’un médicament était le coût de la recherche et du développement pour le concevoir. «Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, la recherche, c’est moins de 15 % des budgets, le marketing représentant au moins le double», fait remarquer Jean-Paul Vernant. Nous sommes dans une autre logique. Les «big pharma» (les grandes industries pharmaceutiques) justifient le prix proposé par le service rendu par leurs produits. Exemple : le laboratoire américain Gilead, qui a proposé des nouveaux médicaments contre l’hépatite C, met en avant le fait que ses molécules vont éviter des cirrhoses, des cancers du foie et des hospitalisations. «C’est une logique absurde», tempête le professeur Vernant. «Si un tel raisonnement avait été tenu il y a quelques années, le prix du vaccin contre la polio aurait été énorme.»

Deuxième critère : le prix est lié à la capacité de payer de celui qui achète. Pour dire simplement, plus le pays est riche, plus le patient peut payer pour quelques mois de vie en plus.

Exemple de ces dérives : une molécule pour une forme particulière de leucémie a été mise sur le marché, il y a cinq ans, au prix de 30 000 dollars par an et par patient. En 2015, elle est vendue 80 000 dollars aux Etats-Unis. «Cette hausse n’a aucune autre raison que le fait que le patient peut payer», s’alarment des oncologues américains dans un texte commun. Parallèlement, les outils de production se sont simplifiés. «Avant, les nouvelles molécules coûtaient très cher à produire, raconte le professeur Vernant. On en expérimentait beaucoup, il y avait un temps de développement très long. Maintenant, cela va vite. Des laboratoires, bien souvent publics, font des séquençages de la tumeur, puis pointent des anomalies moléculaires et définissent des cibles. La firme arrive alors, et peut vite construire chimiquement une molécule.» Dans ce contexte, est-ce un hasard si les bénéfices des plus grands groupes pharmaceutiques ont doublé en cinq ans ?

Que peut-il se passer ?

Paradoxalement, le premier vent de révolte est venu des Etats-Unis. L’année dernière, une centaine d’oncologues américains - la plupart ayant pourtant des liens d’intérêt avec les big pharma - ont lancé une pétition pour exiger une «baisse des prix» des anticancéreux. En France, la Ligue contre le cancer est montée au créneau en décembre, appelant à une «régulation immédiate». Le Leem, le syndicat qui représente les entreprises du médicament, a répondu, bon prince, en se disant prêt à ouvrir le débat. Les autorités sanitaires anglaises ont, elles, tranché : elles ne prennent plus en charge certains médicaments.

Pour Agnès Buzyn, auditionnée la semaine dernière à l’Assemblée nationale, faire le dos rond est suicidaire : «Il est absolument nécessaire de s’engager dans une réforme des outils et des procédures d’évaluation.» Et si, au passage, les cancérologues français se réveillaient comme leurs confrères américains ?

Eric Favereau

______

en écho à l'article ci-dessus

Médecins du Monde censuré pour ne pas fâcher le lobby des labos

Par Eric Favereau — 13 juin 2016 à 12:08

Une campagne de communication contre les tarifs exorbitants fixés par les laboratoires pour des médicaments contre le cancer ou l'hépatite C a été refusée par les propriétaires de panneaux publicitaires.


Objectif atteint. Par une campagne choc sur le prix des nouveaux médicaments, Médecins du Monde (MDM) voulait provoquer le débat. Il y a réussi, d’autant qu’il a été aidé par les propriétaires des panneaux publicitaires qui ont refusé la campagne, la considérant comme trop polémique, ce qui a donné alors à celle-ci un petit goût de censure. Les slogans retenus par l’ONG étaient sans complexe: «Avec l’immobilier et le pétrole, quel est l’un des marchés les plus rentables ? La maladie». Ou : «Bien placé un cancer peut rapporter jusqu’à 120 000 euros». Ou encore : «Une leucémie, c’est en moyenne 20 000% de marge brute». Ou, enfin : «Une épidémie de grippe en décembre, c’est le bonus de fin d’année». Voire : «1 milliard d’euros de bénéfice, l’hépatite C on en vit très bien».

Image

Affirmations sans nuance, mais qui ont le mérite de décrire une situation aujourd’hui inquiétante : l’emballement ahurissant des prix des médicaments innovants, contre le cancer en particulier mais aussi contre les hépatites C. «La mise sur le marché du sofosbuvir, le premier des antiviraux à action directe efficace contre l’hépatite virale C, a agi comme un révélateur des dysfonctionnements en matière de production et de fixation du prix des médicaments», a expliqué, ce matin, Médecins du Monde. «Le traitement de douze semaines est en effet vendu 41 000 euros par patient alors qu’il ne coûterait que 100 euros à produire».

Les traitements contre le cancer sont devenus aussi un marché particulièrement juteux pour les firmes pharmaceutiques. Ainsi le Glivec, un traitement contre la leucémie, est aujourd’hui vendu 40 000 euros par an et par patient pour un coût de production estimé à seulement 200 euros. Le Keytruda, un traitement contre le mélanome, est annoncé à un prix de 100 000 euros par an et par patient. «Ces prix exorbitants ne pourront bientôt plus être pris en charge par la sécurité sociale, affirme Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde. Demain, qui pourra payer de telles sommes pour se faire soigner ? La mainmise de l’industrie pharmaceutique sur le système de la brevetabilité doit cesser. Les autorités laissent les laboratoires dicter leurs prix et abandonnent leur mission, celle de protéger la santé des populations. Il est maintenant temps que [la ministre de la Santé] Marisol Touraine agisse en ce sens : ce n’est pas au marché de faire la loi, c’est à l’Etat.»

Ce matin, le Leem, le syndicat patronal des industries pharmaceutiques, a réagi vertement, dénonçant une campagne de «propagande mensongère». «Imaginer que les entreprises du médicament spéculent sur l’aggravation de certaines maladies comme le cancer du sein n’est pas seulement injurieux pour les industriels, c’est également particulièrement choquant et irrespectueux pour les millions de personnes qui se battent quotidiennement contre la maladie.» Le Leem ajoutant : «L’arrivée d’innovations thérapeutiques majeures dans le domaine des maladies infectieuses ou en oncologie est avant tout une bonne nouvelle pour les patients. Ces innovations ouvrent des perspectives de guérison ou d’allongement de l’espérance de vie pour de très nombreux malades. Elles vont également constituer un défi majeur pour l’organisation de notre système de soins. Celui-ci va devoir se transformer en profondeur pour faire face à la chronicisation de maladies jusqu’ici mortelles à brève échéance.»

C’est en partie vrai, mais aujourd’hui le contexte est particulier : le prix du médicament n’a plus rien à voir avec le coût de la recherche, ni encore moins avec le coût de la production. Dans le cas de l’hépatite C, par exemple, le prix très élevé est lié à une spéculation boursière. De fait, les règles habituelles de fixation des prix ne sont plus opérantes. La Ligue nationale contre le cancer a lancé une pétition pour alerter les pouvoirs publics. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, évoque souvent ce sujet. En mai dernier, le président de la République, François Hollande a convaincu ses homologues du G7 lors de leur réunion au Japon d’intégrer dans la déclaration finale la nécessité de remédier à l’emballement des prix. Certes, mais dans les faits, rien n’a encore évolué. «Seule l’opinion publique mondiale peut faire bouger les lignes», insiste Médecins du Monde.

Eric Favereau

----

et enfin, juste comme ça extrait [...]
l’influent cancérologue David Khayat, chef du service d’oncologie de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, est plus pragmatique : le billet d’entrée à sa consultation privée coûte 700 euros. Ça paie, d’être un cador !


http://www.capital.fr/enquetes/revelati ... ars-483288
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » ven. juin 24, 2016 6:12 pm

Conseils médicaux : Google enfile une blouse blanche

« I’m feeling yucky ». Comprenez : « je me sens patraque ». Ce jeu de mots tiré du « I’m feeling lucky » (« j’ai de la chance »), un bouton actif affiché sur la page d’accueil de Google, introduit l’annonce d’une nouvelle fonctionnalité sur le moteur de recherche le plus utilisé au monde. Sur son blog officiel, les responsables de l’entreprise de Mountain View qui pèse 500 milliards de dollars viennent ainsi, de manière quasiment anodine, de révéler qu’ils allaient ajouter la possibilité pour les internautes d’identifier rapidement les symptômes d’une maladie.

Uniquement destinée pour le moment aux utilisateurs nord-américains, cette nouvelle fonctionnalité sera élargie au monde entier une fois la phase de test validée. Les concepteurs expliquent qu’ils se sont appuyés sur de l’information médicale de haute qualité et aidés de l’avis d’experts de la Mayo Clinic et de la Harvard Medical School pour améliorer la pertinence et la validité des informations dispensées.

Mine de rien, l’air de tout

C’est parce que « presque 1 % des recherches sur Google sont relatives à des symptômes » et que « les contenus qui traitent de la santé sur le web ont tendance à générer une anxiété et un stress inutiles pour les personnes qui présentent des symptômes légers » que le géant américain à décider d’intervenir sur les résultats qui s’afficheront à l’écran une fois ce type de recherche effectuée. Concrètement, une recherche énoncée en termes de « maux de tête » conduira à l’affichage d’un cartouche en haut de page qui listera les maladies les plus courantes associées à ce symptôme.

Si cette nouvelle fonctionnalité permettra également d’orienter l’internaute vers des « informations relatives aux possibilités d’automédication ou ce qui pourrait justifier une visite chez un médecin », Google précise, un peu hypocritement, que tout ceci n’a qu’une valeur informative et que ces conseils ne remplacent en rien ceux d’un médecin qu’il est de toute façon important de consulter. Les plus optimistes y verront une volonté de mieux hiérarchiser l’information médicale présentée aux internautes. Les autres, médecins et pharmaciens en tête, en concluront à une nouvelle ingérence de Google dans un domaine pour lequel il n’a a priori aucune compétence, mais dont les possibilités de monétisation sont gigantesques.

Benoît Thelliez jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » lun. juin 27, 2016 7:43 pm

Des morts subites inexpliquées...explicables

Au delà de la première année de vie, les morts subites (MS) surviennent préférentiellement après la 4e décennie et sont alors très souvent en rapport avec une coronaropathie, symptomatique ou non. Les MS frappant des sujets plus jeunes sont à la fois plus rares et moins bien connues même si l'on soupçonne souvent, dans ces cas, qu'une cause génétique puisse être à l'origine d'une pathologie cardiaque rythmique.

Pour mieux connaitre la fréquence et les causes de ces MS du sujet jeune, une équipe regroupant des chercheurs australiens et néozélandais a entrepris une étude de grande envergure.

Celle-ci a inclus de façon prospective, entre 2010 et 2012, tous les cas de MS autopsiées survenues avant 35 ans dans ces deux pays. La mort subite était définie comme un décès moins d'une heure après le début d'éventuels symptômes chez un sujet jusque là en bonne santé apparente et sans antécédents d'épilepsie. Une autopsie complète comportant des examens toxicologiques avait été réalisée dans tous ces cas.
Une prédominance masculine

Quatre cent quatre-vingt-dix cas répondant à ces critères ont été identifiés soit une incidence annuelle de 1,3 cas pour 100 000. Le sexe ratio désavantageait nettement les garçons et les hommes puisque 72 % de ces MS concernaient des sujets de sexe masculin.

L'incidence annuelle des MS était la plus basse pour la tranche d'âge 6-10 ans et augmentait progressivement pour être maximale entre 31 et 35 ans (3,2 pour 100 000). A l'issue de l'autopsie et des analyses toxicologiques un diagnostic étiologique était porté dans 60 % des observations avec en première position les coronaropathies (en cause dans la majorité des MS entre 30 et 35 ans). Les MS "inexpliquées" représentaient 40 % de l'ensemble des observations et étaient d'autant plus fréquentes que le sujet était jeune (76 % entre un et cinq ans contre 24 % entre 31 et 35 ans).
Une cause génétique retrouvée dans 3 cas sur 10

Sur les 198 cas de MS inexpliquées, des analyses génétiques plus ou moins poussées (selon la date du décès et donc les techniques disponibles) ont pu être pratiquées sur 113 de ces sujets. Dans 27 % de ces observations de MS "inexpliquées" (n = 31) une mutation pouvant être à l'origine d'une pathologie cardiaque ayant entraîné le décès a pu être mise en évidence. De plus, lorsque le suivi de la famille d'un sujet ayant été victime d'une MS "inexpliquée" était possible (n = 91), le diagnostic d'une affection cardiovasculaire héréditaire a pu être porté dans 13 % des familles concernées (n = 12). Les principales pathologies identifiées par ces études génétiques familiales étaient des troubles du rythme héréditaires (notamment syndrome du QT long dans 4 cas) et des cardiomyopathies héréditaires.

Il apparait donc qu'avec les analyses génétiques actuelles, il est possible de porter un diagnostic dans près de 30 % des cas de MS considérées comme "inexpliquée" chez un sujet jeune après une autopsie complète. Ce diagnostic revêt une importance particulière pour les sujets apparentés puisqu'il peut permettre de dépister des pathologies potentiellement mortelles chez certains d'entre eux et de mettre en œuvre des mesures de surveillance et de prévention pouvant être salvatrices.

Dr Anastasia Roublev jim.fr
Référence
Bagnall RD et coll.: A prospective study of sudden cardiac death among children and young adults. N Engl J Med., 2016: 374: 2441-52.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juin 30, 2016 7:47 pm

Pour les SF c'est la même chose que pour les IADE. Les médecins les dézinguent dès que l'on touche à leur prérogative
Entre gynécologues et sages femmes, la guerre n’a pas cessé, c'est sûr !

Paris, le mercredi 29 juin 2016 – Chaque semaine, son nouvel épisode. La semaine dernière, le Syndicat national des gynécologues obstétriciens français (SYNGOF) paraissait déterminer à siffler les arrêts de jeu. Il s’agissait en réalité d’une fin en trompe l’œil.

Dans cette nouvelle saison des affrontements un peu plus qu’à fleurets mouchetés entre gynécologues et sages-femmes, tout a commencé avec la publication début juin des décrets élargissant les compétences des sages-femmes leur offrant notamment la possibilité de vacciner l’entourage des femmes enceintes et d’autre part de réaliser des IVG médicamenteuses. Dans ce cadre, les maïeuticiennes sont également autorisées à prescrire des arrêts de travail, détail qui a fait bondir le SYNGOF. Ce dernier s’est en effet fendu d’un communiqué rappelant que les arrêts de travail relèvent de situations pathologiques et égratignant au passage les différences de compétences entre sages-femmes et praticiens. Après une polémique houleuse, alimentée par les déclarations de la secrétaire générale du SYNGOF s’interrogeant sur la possibilité de préférer un jour de congés plutôt qu’un arrêt maladie en cas d’IVG médicamenteuse (au nom de l’accès à l’égalité salariale !), l’organisation était apparue déterminer à mettre fin à la controverse. Se déclarant très satisfait de l’élargissement de l’accès à l’IVG médicamenteuse, il nuançait ses propos initiaux et ceux de sa secrétaire générale.

Promesse pour arrêter une grève

La trêve aura été de courte durée. Le lancement, la semaine dernière, par le ministère de la Santé d’une campagne sur les compétences méconnues des sages-femmes aura été l’étincelle embrasant un feu mal éteint. Cette opération de communication était une promesse du gouvernement à l’issue de l’importante grève des sages-femmes en 2014. Elle est destinée à révéler au grand public l’étendue des missions des maïeuticiennes : de la consultation gynécologique de la femme en bonne santé à la vaccination en passant par la prescription de la contraception, la prise en charge de la femme et de son nourrisson à la sortie de la maternité, le suivi de la grossesse et de l’accouchement et la très récente IVG médicamenteuse.

La santé des femmes en péril ?

Cette belle campagne au slogan attractif, « Au moins six bonnes raisons de consulter une sage-femme », a nourri la colère des gynécologues au-delà du seul SYNGOF. Dans un communiqué publié hier, il s’associe au Collège national des gynécologues obstétriciens de France (CNGOF), à la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM), au Syndicat des gynécologues médicaux (SGM) et au Syndicat des gynécologues et obstétriciens libéraux (SGOL, affilié au SML) pour dénoncer « des mesures gouvernementales qui nuisent à la surveillance médicale des femmes ». Les gynécologues semblent considérer que les récentes évolutions actées par les pouvoirs publics et qui en partie sont inspirées par la volonté d’améliorer l’accès aux soins des femmes dans un contexte de pénurie de gynécologues-obstétriciens en ville méconnaissent la frontière entre physiologie et pathologie. Les gynécologues estiment notamment que les différentes mesures et la campagne « suggèrent que de consulter une sage-femme est identique en termes d’accès aux soins à consulter un médecin, alors que le niveau de formation et de compétence sont loin d’être les mêmes ». Ils soulèvent par ailleurs la question de la responsabilité médicale : « si une erreur ou une faute est commise par une sage-femme dans le parcours de soin proposé, ce sera aux médecins de corriger, réparer et le cas échéant d’en prendre la responsabilité alors que la dégénération de la situation ne sera pas de leur fait » dénoncent-ils. C’est au final la santé des femmes qui pourrait, selon eux, pâtir de cette situation, tandis qu’il n’est pour l’heure nullement certain que la question des déserts médicaux soit résolue par les récentes mesures adoptées, avancent encore les gynécologues.

Sur le terrain

Certains verront dans cette salve, qui vient s’ajouter à une longue liste de conflits entre les sages-femmes et les gynécologues ces dernières années autour des compétences des premières, une manifestation d’un corporatisme regrettable.

En tout état de cause ce climat conflictuel ne reflète sans doute pas les rapports de bonne intelligence que nourrissent au quotidien sages-femmes et gynécologues dont certains partagent même parfois les mêmes cabinets !

Aurélie Haroche

Copyright © http://www.jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » dim. juil. 17, 2016 11:02 am

Publié le 15/07/2016
14 juillet de terreur à Nice : les professionnels de santé répondent présents

Nice, le vendredi 15 juillet 2016 - Depuis les attentats contre Charlie Hebdo et plus encore après les attaques perpétrées en novembre à Paris, la conscience de l'insécurité du monde s'est aiguisée chez tous les Français, qui depuis quelques décennies avaient pourtant vu s'estomper ce type de menaces. Ainsi, les préparatifs du 14 juillet étaient-ils habités partout en France par le risque de voir de nouvelles attaques endeuiller les festivités. On s'était ainsi par exemple inquiété de la fermeture d'une partie des blocs opératoires de l'Hôpital européen Georges Pompidou, en constatant que le grand hôpital francilien ne pourrait répondre parfaitement à l'appel en cas d'attentats semblables à ceux ayant touché le Bataclan et plusieurs terrasses parisiennes.
"Extraordinaire réactivité"

Hier soir, l'horreur a frappé Nice. Quatre-vingt quatre personnes sont mortes, écrasées sous les roues d'un camion fou, qui dans sa course a happé enfants et adultes qui écoutaient dans la douceur du soir un concert organisé pour le 14 juillet. On compte par ailleurs 18 personnes en état d'urgence absolue, dont au moins quatre enfants, une cinquantaine de blessés légers et 120 personnes témoins du drame, tous pris en charge par les secours de Nice et des Alpes Maritimes.

A l'instar de ce qui avait été observé à Paris le 13 novembre, le déclenchement du plan blanc a presque été inutile. Ce programme dont l'une des mesures phares est le rappel des personnels ne travaillant pas a en effet été précédé par l'arrivée spontanée de médecins et d'infirmières qui alertés par l'annonce de l'attentat ont afflué dans leurs établissements. Le ministre de la Santé était sur place dans la nuit et a salué "l'extraordinaire réactivité" des professionnels de santé : des services de secours aux personnels hospitaliers. Cinquième ville de France, Nice, qui compte 342 000 habitants, ne dispose cependant pas des mêmes capacités hospitalières que Paris. Elle peut cependant s'appuyer aujourd'hui pour transférer les patients déjà pris en charge et dont la situation ne relève pas de l'urgence vers les centres hospitaliers de sa communauté urbaine.
Mobilisation des donneurs de sang

Parallèlement, à la prise en charge immédiate des victimes, les mécaniques constatées à Paris se sont rapidement enclenchées et notamment l'appel de l'Etablissement français du sang (EFS) et la constitution d'une cellule d'urgence médico-psychologique. Une longue file de personnes s'était déjà formée devant les portes de l'EFS de Nice, situé dans le nord de la ville, au moment de son ouverture à 9h30. En fin de matinée ce vendredi 15 juillet, l'EFS indique que le niveau de réserve des produits sanguins labiles est suffisant pour faire face à la situation d'urgence. Les donneurs et les candidats au don sont invités à se présenter désormais dans les prochains jours (la mobilisation devant se faire dans la durée). L'institution souligne par ailleurs que des dons peuvent être réalisés partout en France pour permettre de répondre aux besoins. Le Samu de Nice, disposant d'une cellule d'urgence médico-psychologique, celle-ci a été rapidement déployée et peut aujourd'hui accueillir les proches des victimes et les témoins de cette attaque terroriste. L'ensemble des victimes de cet odieux attentant bénéficieront à l'instar de ceux frappés en novembre d'une gratuité réelle de leurs soins et devraient pouvoir accéder à des démarches facilitées.

A.H.

Copyright © http://www.jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Répondre