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Re: Articles sur la santé

Posté : sam. juil. 15, 2017 7:25 pm
par Arnaud BASSEZ
Publié le 10/07/2017
Rétablissement du jour de carence : une bonne nouvelle pour les directions hospitalières ?

Paris, le lundi 10 juillet 2017 – Même si la nouvelle a entraîné quelques crispations, elle n’est pas une surprise : le ministre des Comptes publics, Gérard Darmanin a annoncé la semaine dernière que la journée de carence en cas d’arrêt maladie serait rétablie dans la fonction publique à partir de 2018. Emmanuel Macron n’avait pas caché pendant la campagne son souhait de voir rétablie cette mesure abrogée en 2014.

Pourtant, le nouveau Président de la République n’a pas toujours été convaincu qu’il s’agissait d’un dispositif assurant « l’équité entre le public et le privé » comme l’a exprimé Gérard Darmanin. Au printemps 2015 devant le sénateur Les Républicains (LR) Roger Karouchi, il notait « Si l’on examine de près la situation des salariés du privé, on s’aperçoit que les deux tiers d’entre eux sont couverts par des conventions collectives qui prennent en charge les jours de carence. Donc "en vrai", comme disent les enfants, la situation n’est pas aussi injuste que cette que vous décrivez » avait-il défendu ; une argumentation qui semble aujourd’hui oubliée.

Un recul de 40 % des arrêts de travail d’une journée dans les hôpitaux

Le délai de la carence dans la fonction publique avait été instauré en 2012 par l’équipe de Nicolas Sarkozy et supprimé en 2014 par celle de François Hollande qui avait facilement cédé aux doléances des syndicats, la mesure étant considérée comme « inefficace » et « injuste » par le ministre de la fonction publique, Marylise Lebranchu. Pourtant, dans la fonction publique, notamment à l’hôpital, l’abandon du jour de carence a été fortement regretté par les directions. La mesure est en effet apparue aux yeux de nombreux responsables et directeur des ressources humaines comme le premier levier réellement efficace face à l’absentéisme. De fait selon l’enquête menée fin 2012 par l’assureur Sofaxis, les arrêts de travail d’une journée ont connu un recul de 40 % dans les hôpitaux et de 43 % dans la fonction publique hospitalière après l'instauration du jour de carence. Dans les établissements de santé, les directeurs se montraient très satisfaits de ce dispositif permettant de réaliser doublement des économies : d’une part grâce à l’absence de paiement des indemnités lors du jour de carence et d’autre part parce que la gestion de l’absence des agents est souvent coûteuse. « La plupart des établissements constatent une évolution des comportements en matière d’absentéisme, à savoir le plus souvent une baisse de l’absentéisme de courte durée » avait indiqué début 2013 le patron de la Fédération hospitalière de France (FHF), Gérard Vincent. LA FHF avait par ailleurs estimé que les économies pour les hôpitaux s’élevaient entre 60 et 75 millions d’euros par an, soit 0,2 % de leur masse salariale. Forte de ces différentes constatations, la FHF a défendu pendant la campagne électorale, parmi ses différentes propositions pour l’hôpital public, le rétablissement du jour de carence.

Et en même temps...

Cependant, sans parler de l’opposition frontale des syndicats qui ont déjà affiché leur colère face à cette annonce, le retour du jour de carence est-il une mesure incontestable ? Alors que les agents hospitaliers ont sonné l’alerte ces derniers mois sur l’amplification d’un malaise en leur sein et sur la dégradation de leurs conditions de travail, certains s’interrogent sur ce mauvais signal supplémentaire (Gérard Darmanin a d’ailleurs admis qu’une des causes de l’absentéisme était la souffrance au travail des agents). D’ailleurs, certains chiffres relativisent l’efficacité de la suppression du jour de carence : les arrêts de longue durée ont parallèlement progressé, ce qui s’expliquerait selon les syndicats par une dégradation de l’état des agents, réticents à s’arrêter une journée en raison de la mise en place du délai de carence. Conscients de ce possible effet secondaire, tout en étant majoritairement favorables à un rétablissement du jour de carence, les directeurs des ressources humaines (DRG) des grandes collectivités dans un rapport publié en 2016 étaient nombreux à souligner la difficulté de réellement mesurer l’impact sur le long terme de la mesure. Par ailleurs, les économies globales attendues ne sont pas mirobolantes : 90 millions en année pleine avaient été dégagés au cours de l’expérience sous le gouvernement de François Fillon. Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire générale de FO, le calcul est déjà fait : il estime que la mesure est une « manière de stigmatiser les fonctionnaires pour un rendement financier qui n’est pas si extraordinaire que ça ».

Quoiqu’il en soit il est probable que dans la rue, à la rentrée, l’addition soit salée pour le gouvernement.

Aurélie Haroche jim.fr

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Nettes inégalités dans l’exposition professionnelle aux agents cancérogènes

Paris, le lundi 10 juillet 2017 - Quel est le point commun entre une sage-femme, un mécano et une esthéticienne ? Tous exercent des métiers à risque vis à vis du cancer.

Priorité de la santé au travail, la prévention du cancer nécessite une connaissance précise des risques ; mais ceux-ci sont souvent étudiés séparément alors que dans la vraie vie professionnelle l’exposition peut être multiple. C’est ce qui a motivé une équipe* à analyser autrement les résultats de l’enquête Sumer faite en 2009-2010 sur 48 000 salariés à partir d’un questionnaire rempli par des médecins du travail.
« Des métiers d’hommes »

L’étude concernait les groupes de cancérogènes 1 (avérés) ou 2A (probables) définis par le Circ (Centre international de recherche sur le cancer) c’est-à-dire 24 agents chimiques, les rayonnements ionisants et le travail de nuit (de 0 à 5 heures du matin au moins 45 nuits par an, associé à un excès de cancer du sein chez les femmes). Elle révèle qu’en 2010, l’exposition professionnelle unique ou multiple à ces nuisances cancérogènes était assez fréquente : 12%.

Plus de trois quarts des salariés exposés ou multi-exposés étaient des hommes, avec une inégalité socioprofessionnelle déjà connue et signalée par le HCSP. En effet, par exposition surtout respiratoire et cutanée, les ouvriers sont davantage exposés : émissions de moteur diesel, huiles minérales entières, poussières de bois et silice cristalline dans les activités professionnelles jugées très masculines par les auteurs : construction, maintenance, réparation automobile, transport et entreposage, métallurgie.
Je panse donc je suis… à risque !

Si l’exposition des femmes est moindre, elle est plus préoccupante pendant la grossesse et l’allaitement. Travail de nuit, rayonnements ionisants, formaldéhyde et médicaments cytostatiques dominent, touchant surtout les salariées de la santé, de la coiffure ou l’esthétique et des industries de procès.

Ce travail présente cependant des limites : le public concerné est uniquement salarié alors qu’un dixième des actifs sont libéraux et les cancérogènes définis sont à la fois trop peu nombreux (26 contre à ce jour 200 cancérogènes avérés) et pas assez précis (dans chaque classe de substances, toutes ne sont pas cancérogènes).

Pour une vision plus exacte de ce risque professionnel il faudrait donc les corriger… mais quid du poids exact lié aux perturbateurs endocriniens, surtout pour les femmes …et leur descendance ?

* BEH 13, 13 juin 2017

Dr Blandine Esquerre

j'ai toujours pensé que les émanations des produits pour la désinfection et le nettoyage (coloscope et autres instruments de chir) étaient certainement nocifs pour la santé. Déjà que je ne mets jamais de SHA, c'est à se demander combien de cancers ont pu germer à cause de ces produits...? AB

Re: Articles sur la santé

Posté : mar. août 01, 2017 6:44 pm
par Arnaud BASSEZ
Publié le 01/08/2017
Les pompiers au secours du SMUR

ladepeche.fr

Pour assurer une couverture SMUR sur Quillan et Castelnaudary au mois d'août, les pompiers mettront à disposition véhicules, conducteurs et infirmiers. Une solution d'urgence, faute de mieux.

Faute de pouvoir maintenir les antennes SMUR sur Quillan et Castelnaudary (celles-ci devaient être fermées 13 jours en Lauragais et trois jours en Haute-Vallée) au mois d'août, le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Aude vient de voler au secours du centre hospitalier de Carcassonne. Faute de médecins-urgentistes, les permanences SMUR sur Quillan et Castelnaudary seront assurées par des équipages de sapeurs-pompiers, composés d'un chauffeur et d'un infirmier.

Une convention a été signée vendredi en fin de journée entre le SDIS et l'hôpital qui permet de fixer la portée du dispositif. Un dispositif que le président du SDIS, Jacques Hortale, espère «temporaire et exceptionnel». Durant ces quelques jours, ces équipages seront en capacité d'intervenir en premier secours à la demande du médecin-régulateur, basé au centre de traitement de l'appel (CTA) du SAMU. En cas de force majeure, ces pompiers pourront bénéficier du soutien d'un médecin attaché, lui, au SMUR de Carcassonne.

Reste à savoir si cette solution peut devenir pérenne. Jaccques Hortala précise : «La convention que nous avons signée est valable pour un mois». Mais elle devrait être reconduite dans les prochains mois car l'hôpital de Carcassonne reste dans l'impossibilité de recruter des médecins. A ce jour, les lignes d'urgence n'en comptent que dix-sept, là où il en faudrait une trentaine. «La solution ne dépend pas du SDIS, prévient le maire de Couiza. Il faut aujourd'hui que l'agence régionale de santé, l'hôpital et les élus trouvent d'autres solutions. Ce n'est pas le rôle des pompiers de réaliser ce genre de missions. Notre vocation : c'est le secours à personne et la lutte contre les feux», rappelle avec un brin de fermeté le président du SDIS.

La convention passée entre les pompiers et l'hôpital précise également les tarifs des vacations. En contrepartie de ce «coup de main», l'hôpital devra verser au SDIS, 450 euros par jour de SMUR opéré ainsi que le remboursement des frais liés à l'utilisation des véhicules. De fait, l'hôpital ne fait pas une mauvaise opération, la journée d'un urgentiste coûte plus de 1500 €.

B.H

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Se fier aux ultrasons pour insérer des cathéters périphériques courts ?

jim.fr

Le nombre de patients hospitalisés ayant un accès veineux difficile est de plus en plus important lié à la fréquence croissante des affections qui fragilisent les veines comme certaines maladies chroniques, l’obésité ou la dépendance aux drogues injectables. Des centres hospitaliers ont donc mis en place des équipes spécialisées en accès veineux (SAV) pour installer des cathéters périphériques courts (CPC) chez les patients ayant un accès veineux difficile, identifiés comme tels par leur infirmière soignante. Ce sont alors les infirmières de l’équipe SAV qui décident si elles doivent s’aider d’une échographie ou non pour l’insertion d’un CPC. Le but d’une étude observationnelle en simple insu a été de comparer le risque de thrombose veineuse chez les patients dont le CPC a été installé de façon échoguidée à celui de patients pour lesquels l’insertion du CPC a été réalisée de façon traditionnelle.

Le risque de thrombose veineuse a été défini par la non-compressibilité de la veine. Il a été évalué chez 135 patients dont l’âge moyen était de 54 ans (153 veines), de 48 à 72 heures après l’insertion du CPC, l’infirmière évaluatrice ne sachant pas quelle technique avait été utilisée. Tous les CPC ont été insérés par les infirmières de l’équipe SAV.
Plus de risque de thromboses veineuses avec l’échographie

Une échographie a été employée pour l’insertion de 122 CPC, les 31 autres ayant été posés de façon habituelle. Or des veines non compressibles ont été plus souvent mises en évidence lorsque l’insertion du CPC avait été guidée par les ultrasons (p=0,001). Des analyses secondaires montrent que l’administration de vancomycine est aussi liée, de façon indépendante à la non-compressibilité des veines.

Si une méta-analyse et une revue systématique antérieures (1) avait conclu que le recours aux ultrasons menait plus souvent à un succès pour l’insertion de CPC, ces nouveaux résultats semblent montrer que la technique est aussi plus à risque d’entraîner une thrombose veineuse. Néanmoins, la petite taille de cette étude pilote ne permet pas, pour l’instant de conclure. Il se pourrait notamment que les insertions sous échoguidage soient plus souvent choisies lorsque le réseau veineux est jugé plus fragile et donc plus à risque de thrombose. D’autres études de plus grande ampleur sont donc nécessaires, qui devraient prendre aussi en compte l’administration de vancomycine. Quoi qu’il en soit, ces résultats font quand même réfléchir à l’intérêt du recours systématique à certaines technologies quand, souvent, l’habileté clinique suffit…

Cécile Michaud, inf., PhD
Références
Holder MR et coll. : Impact of ultrasound on short peripheral intravenous catheter placement on vein thrombosis risk. J Infus Nurs., 2017 ; 40 : 176–182.
(1) Stolz, L A et coll. : Ultrasound-guided peripheral venous access: A meta-analysis and systematic review.” J Vasc Access 2015 ; 16 : 321–326.

Re: Articles sur la santé

Posté : ven. août 04, 2017 11:35 am
par Arnaud BASSEZ
Quand l'IGAS se rend compte que les fusions entre hôpitaux sont nocives
S.G.
Lundi, 23 Juillet, 2012
Humanite.fr


Si cette étude qui paraît ce lundi avait été publiée plus tôt, elle aurait permis d'éviter bien des gâchis humains et financiers. L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a émis aujourd'hui un bilan très mitigé des fusions entre hôpitaux qui souhaiterait finalement voir rester "rares" dans l'avenir.

https://www.humanite.fr/quand-ligas-se- ... nt-nocives

L'Igas a établi un bilan des fusions hospitalières impliquant des établissements publics de santé (EPS) ayant une activité de court séjour -médecine, chirurgie et/ou obstétrique-, et formule une série de 29 recommandations adressées au gouvernement. Son rapport final n'y va pas avec le dos de la cuillère: "A l'hôpital, comme dans le secteur des entreprises, beaucoup de fusions échouent à atteindre leurs objectifs, et certaines contribuent même à aggraver les difficultés des entités qu'elles ont réunies."

Intérêt pas démontré

Plusieurs facteurs compromettent "dès l'origine un rapprochement entre deux structures": un temps de trajet trop important entre elles, des bassins de vie trop différents ou encore l'absence de complémentarité des activités, note le rapport. Dès lors, "en raison des difficultés qu'elle soulève et des risques qu'elle présente, la fusion doit demeurer une opération rare, à réserver aux cas où elle paraît effectivement indispensable". Car, si les fusions "participent du vaste mouvement de restructuration hospitalière", leur intérêt "est loin d'être uniformément démontré".

Fusion inefficace financièrement

Sur le plan financier, la fusion n'est "en général pas l'outil le plus pertinent pour réduire les déficits hospitaliers", qui supposent surtout "un effort de réorganisation interne", explique l'Igas. "En théorie en effet, un établissement de plus grande taille rend des soins de meilleure qualité et réalise des économies d'échelle", mais "cet effet positif est particulièrement établi pour les plus petits établissements" (moins de 300 lits).

[@coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité]

Au-delà d'un certain seuil, entre 600 et 900 lits de court séjour, "la grande taille présente pour un hôpital plus d'inconvénients que d'avantages" et "l'expérience enseigne que les processus de fusion sont en eux-mêmes sources de surcoûts ou de dysfonctionnements".

Au vu de cette étude, le gâchis est d'autant plus important que 90 fusions d'établissments public de santé ont été menés entre 1995 et 2011.

Préconisations de l'IGAS

Le rapport de l'IGAS, qui arrive donc un peu après la bataille, propose des pistes pour sortir du dogme de la fusion:

reconnaissance du rôle "important" des ARS (agences régionales de santé). Le ministère de la Santé doit "clarifier son discours en direction des ARS et des acteurs de l'hospitalisation sur la nécessité et les finalités des restructurations hospitalières", note le rapport
en obstétrique, "accorder des dérogations de longue durée aux maternités dont la disparition dégraderait notablement l'accès aux soins"
en chirurgie, "fixer un seuil d'activité pour les blocs opératoires et les plateaux techniques" et "de fermer ceux qui ne fonctionnent pas suffisamment"
continuer de promouvoir la pratique ambulatoire (sans hébergement à l'hôpital), mais "en veillant à éviter un développement trop anarchique, en particulier dans les petites structures"

Meilleur dialogue social

Le rapport propose enfin un meilleur accompagnement des personnels concernés par une fusion, par exemple en créant une instance de dialogue social "spécifique au projet". Au bout de quinze années de casse sociale dans les hôpitaux, cette préconisation fera au mieux rire jaune les salariés de la Santé.

Re: Articles sur la santé

Posté : mer. août 09, 2017 5:46 pm
par Arnaud BASSEZ
Publié le 07/08/2017
Quand l’agresseur de l’infirmière est un médecin…

Montauban, le lundi 7 août 2017 - Dans la nuit de mercredi à jeudi, aux urgences de la clinique du Pont de Chaume, une infirmière, également représentante CGT, a été agressée verbalement et physiquement par le médecin urgentiste de garde. Il lui reprochait d’avoir alerté l'administrateur de garde sur le cas d’un patient. « J'ai simplement suivi la procédure » a déclaré l'infirmière, qui a cependant continué à travailler toute la nuit et s'est présentée aux urgences de l'hôpital cinq heures après les faits pour faire constater ses blessures, une entorse cervicale et des contusions lombaires qui lui ont valu 5 jours d'arrêt de travail. Elle a décidé de déposer plainte au commissariat de police de Montauban.

En réaction à cette affaire, il a été organisé un CHST extraordinaire, mais « non seulement aucune sanction n'a été prise à l'encontre du médecin urgentiste, mais aucune mesure de protection n'a été évoquée par la direction pour protéger l'infirmière. Par contre, une cellule de soutien psychologique sera mise en place pour le personnel » a expliqué, à l’issue de ce comité, Christophe Couderc de la CGT.

Mi-juillet 2017, cette organisation s'inquiétait déjà de la dégradation des conditions de travail au sein de cet établissement. Dans un courrier adressé à la direction, à l'Agence Régionale de Santé ainsi qu'à l'inspection du travail, elle pointait du doigt des conditions de travail délétères, des violences psychologiques et physiques récurrentes dans cet établissement.

Ce fait divers met encore en lumière les problèmes de maltraitance souvent dénoncées ces derniers mois par des associations (notamment l’association Jean-Louis Meignen) ou encore des professionnels de santé (Omerta à l’hôpital, du Dr Auslender).

Xavier Bataille (jim.fr)

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Publié le 09/08/2017
Le médecin qui a agressé une infirmière aux urgences, est-il protégé ?

Montauban, le mercredi 9 août 2017 – Aux urgences de la clinique du Pont de Chaume, une infirmière, également représentante CGT, a été agressée verbalement et physiquement par un médecin urgentiste de garde. En réaction à cette affaire, il a été organisé un CHST (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire mais qui n’a abouti à aucune sanction. Soulignons qu’en 2015, 130 salariés de cet établissement ont fait grève pendant près de deux mois pour réclamer de meilleures conditions de travail… Cette agression a, semble-t-il, ravivé les tensions entre médecins et personnels soignants, ces derniers considérants que les premiers sont « protégés » lorsqu’ils sont maltraitants.
Un parfum de lutte des classes

Christophe Couderc, secrétaire général CGT du Pont de Chaume, fait ainsi savoir dans les colonnes du journal La Dépêche « l'agression est avérée, le médecin a reconnu les faits et pourtant il continue à travailler. (…) En prenant cette décision, la Direction dit clairement qu'un médecin peut agresser une salariée en toute impunité sans être inquiété (…) Nous allons également saisir le Conseil de l'Ordre et on compte sur la justice pour qu'elle fasse son travail et donne suite à la plainte déposée par l'infirmière » explique-t-il.

Dans un communiqué, le Parti communiste français du Tarn-et-Garonne s’en mêle et fustige : « une direction qui fait le choix de la complaisance en refusant de sanctionner le médecin ». Une décision qui témoignerait « du mépris dont la direction fait preuve à l'égard de son personnel ». Le communiqué s’interroge enfin ironiquement sur la direction de la clinique : « si une infirmière avait agressé de la même façon un médecin… Aurait-elle été plus prompte à prendre des sanctions ? Gageons que la réponse ne fait aucun doute ! ».

Le directeur, Didier Godec, s’est d’ailleurs lui aussi fendu d’un communiqué auprès de la même rédaction et a fait valoir une attitude équitable et souligne : « nous avons diligenté une enquête interne pour faire la lumière sur ce qui s'est passé ».

Xavier Bataille

Selon que vous serez puissant ou misérable...encore et sempiternellement toujours.

Re: Articles sur la santé

Posté : mar. août 29, 2017 12:23 pm
par Arnaud BASSEZ
Le mal français dans toute sa beauté et sa désespérance...

Ce patron cartonne à l'étranger, mais peine en France

source le parisien.fr

Il n'est pas prophète en son pays. Co-inventeur d'une technique innovante pour supprimer les tumeurs, David Caumartin cartonne à l'étranger mais peine à percer en France. En cause : les lourdeurs administratives et le financement.

C'est une pépite française innovante qui brille partout où elle passe... sauf en France. « Vous vous rendez compte : il n'a fallu que vingt-neuf jours à la Food and Drug Administration américaine (FDA, une agence chargée notamment de la pharmacovigilance) pour nous autoriser à faire des essais cliniques sur le cancer du sein, avec le laboratoire Merk, et ce dès le mois de septembre ! », s'enthousiasme David Caumartin, directeur général de Theraclion, toujours pas revenu de l'agilité des autorités américaines.

En France, où elle est installée depuis sa création, il y a dix ans, la société Theraclion rame. « A notre stade, on a du mal à trouver des investisseurs français, regrette le patron dont l'entreprise a encore perdu 7 M€ en 2016. Car, dans le secteur de la santé, il faut d'abord financer de coûteuses études scientifiques et médicales avant d'espérer vendre son innovation. Et, côté administration, on n'a jamais affaire à la même personne. On perd beaucoup de temps et d'énergie. Aux Etats-Unis, la FDA désigne un chef de projet qui suit votre dossier tout au long de la procédure. »

Theraclion s'intéresse surtout à la Chine

Theraclion utilise les ultrasons à très haute fréquence pour brûler sous simple anesthésie locale les tumeurs avec une précision millimétrée. Cette technique exclusive et brevetée lui a valu en juin le label français Forfait innovation. Une procédure exceptionnelle créée en 2015, accordée là pour la première fois, qui permet d'accélérer la prise en charge par l'Assurance maladie des 1 300 € que coûte l'intervention très attendue par les 60 000 patientes affectées par une tumeur du sein. Mais cet avantage sera très encadré, limité aux tumeurs bénignes, soit à quelque 450 patientes sur deux ans.

Ailleurs, Theraclion va beaucoup plus vite. En Allemagne, grâce à des procédures rapides, la société a pu passer des accords de remboursements avec les assureurs pour traiter les tumeurs de la thyroïde. Le nombre de patients traités a ainsi pu doubler en 2016 outre-Rhin. Les portes s'ouvrent aussi au Royaume-Uni.

Mais Theraclion s'intéresse surtout aux 54 millions de Chinois souffrant de la thyroïde et non traités faute de chirurgiens disponibles. Et, là encore, cela avance à grand pas : après avoir conclu une joint-venture l'an dernier avec un partenaire chinois, Theraclion a obtenu en quelques semaines l'autorisation de réaliser des études cliniques auprès de 100 patients en 2018. Si le succès est au rendez-vous, c'est un marché de 2 Mds€ par an qui s'ouvre.

« En France, on a des médecins férus de technologie et des ingénieurs passionnés de santé. Ça devrait créer beaucoup d'innovations et d'entreprises. Mais les autorités n'ont pas encore compris que la science sans retour sur investissement, ça n'est rien. Il faut aussi nous aider à nous vendre. »

Un message que David Caumartin fera passer prochainement à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. C'est elle qui a donné son feu vert pour accorder le Forfait innovation à Theraclion, lorsqu'elle présidait la Haute Autorité de santé.

« L'administration, un point noir »

Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech

Selon la présidente de France Biotech, qui défend les intérêts de quelque 650 entreprises du secteur des biotechnologies, si on lève les freins actuels, la France pourrait être leadeuse de l'innovation dans ce domaine.

Quels sont les freins financiers à lever ?

En France, on aide bien les start-up, avec la Banque publique d'investissement ou des business angels. Le problème, c'est lorsque l'entreprise atteint une taille intermédiaire et qu'il faut lever des sommes importantes pour financer les essais cliniques de phase 2 et 3. Cette étape — qui arrive après trois ou quatre ans d'existence —, les entreprises françaises l'appellent « la vallée de la mort » tant elle est difficile à franchir. Faute de trouver les fonds, certaines sont obligées de céder les droits sur les molécules qu'ils ont en portefeuille, d'autres doivent se fondre à des sociétés étrangères. Quand elles n'y arrivent pas, elles ferment.

Que proposez-vous ?

De flécher l'épargne vers le capital des entreprises. Si 1 % de l'assurance vie y allait, ça dégagerait 15 Mds€ !

Faut-il réformer aussi l'administration ?

C'est l'autre point noir. Elle applique, par exemple, le principe de précaution de façon excessive. En Belgique, par exemple, les autorisations pour passer des essais sur animaux à l'homme sont accordées beaucoup plus vite. Et il n'y a pas plus de morts en Belgique liées aux essais cliniques.

Ces freins peuvent-ils être dangereux ?

Oui. On le voit au nombre d'essais cliniques qui chute. Les entreprises vont les faire dans d'autres pays où les procédures sont plus simples. C'est de l'argent en moins pour les hôpitaux français et une grosse perte pour la recherche clinique française. C'est dommage, car la France a de vrais atouts, elle est première en Europe, et seconde dans le monde, derrière les Etats-Unis, pour le nombre de sociétés de biotech cotées en Bourse, plus d'une soixantaine.

Re: Articles sur la santé

Posté : dim. sept. 03, 2017 4:41 pm
par Arnaud BASSEZ
Arrêt cardiaque : la ventilation au ballon n’est pas supérieure à l’intubation, d’après CAAM
Aude Lecrubier
Auteurs et déclarations
1er septembre 2017 source medscape.com

Barcelone, Espagne — L'intubation endotrachéale est depuis longtemps la méthode de référence de contrôle des voies aériennes au cours de la réanimation d'un arrêt cardiaque.
Or, récemment, plusieurs études observationnelles [1,2]ont suggéré que la ventilation au ballon était plus efficace et plus sûre, incitant les équipes de secours pré-hospitalières à s’interroger sur un changement de pratique. Un changement de méthode qui paraissait d’autant plus intéressant que la ventilation ballon/masque est un geste plus simple à réaliser que l’intubation.


Pourtant, alors que la question semblait quasiment entérinée, les résultats du premier essai randomisé mené par le Pr Frédéric Adnet (Responsable du SAMU 93 et des urgences de l’hôpital Avicenne, Bobigny) sur le sujet sont venus changer la donne.

CAAM : ventilation versus intubation

L'essai CAAM, présenté lors de la 3ème session de hotline du congrès annuel de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) [1] a montré que la ventilation ne faisait pas mieux que l'intubation et qu'elle était associée à plus d’effets secondaires [3.]
« Nous avons été très surpris par nos résultats », a commenté l’essai, le Pr Adnet pour l’édition française de Medscape.

Pour expliquer ces conclusions divergentes, le Dr Eric Vicaut (URC, Groupe hospitalier Lariboisière - Fernand-Widal, Paris), qui a présenté les données à la presse, a rappelé que les études observationnelles étaient sujettes à des biais, notamment en raison de la mauvaise fiabilité des données recueillies dans les situations d’urgence.

Aucun bénéfice du ballon sur la survie et le pronostic neurologique

L’essai prospectif CAAM a inclus 2043 patients en arrêt cardiaque extrahospitalier auprès de 20 centres d’urgence (SAMU), 15 en France et 5 en Belgique.
Les patients ont été randomisés pour recevoir soit une ventilation par masque/ballon, soit une intubation endotrachéale au cours de la réanimation cardiopulmonaire. Les populations étaient similaires dans les deux groupes.

Après analyse des données, il ressort que la survie avec une bonne fonction neurologique (Glasgow-Pittsburgh Cerebral Performance Categories-CPC ≤ 2) à 28 jours, le critère primaire d’évaluation, était similaire dans les deux groupes (4,2% pour la ventilation vs 4,3 % pour l’intubation ; p=0,11).
En revanche, il n’y avait pas de différence significative en termes de survie à 28 jours lorsque le statut neurologique n’était pas pris en compte (5,4 % vs 5,3 % ; p=0,90).
En termes de critères secondaires, le retour à la circulation spontanée était significativement supérieur dans le bras intubation, tout comme la survie à l’admission à l’hôpital (respectivement 34% vs 39 % ; p=0,03 et 29% vs 32,6% ; p=0,07).

Données de sécurité : plus de régurgitations avec le ballon

Autre donnée importante, la ventilation était associée à une plus forte proportion d’échecs du contrôle des voies aériennes (6,7 % vs 2,1 %, p<0,001).
supérieure à l’intubation, d’après CAAM

Aussi, contrairement aux idées reçues, lors de la pratique des compressions thoraciques, l’intubation réalisée par des équipes entraînées n’induisait pas plus de pauses (> 2 secondes) que la ventilation (p<0,01).

Enfin, 15 % des patients du groupe « ventilation » ont nécessité une aspiration pour régurgitations versus 7,5 % avec l’intubation, faisant dire au Dr Suzanna Price (Londres, Royaume-Uni), lors de la discussion des résultats en session hotline, que la ventilation par masque n’était « peut-être pas aussi bénigne qu’on le pensait ».
« Face à l’ensemble de ces résultats, il semble prématuré de passer de l’intubation à la ventilation ballon/masque », a conclu le Dr. Price.
« D’autant que l'intubation permet aussi de diminuer la charge de travail. Une fois que le patient est intubé, on ne s'occupe plus des voies aériennes. Cela libère un opérateur et de l'attention. Or, la répartition de la charge de travail est très importante dans une réanimation qui commence un peu à durer », a souligné le Pr Adnet pour Medscape.
La ventilation par masque n’était « peut-être pas aussi bénigne qu’on le pensait » Dr Suzanna Price

L’essai a été financé par le ministère de la recherche français. Les Drs Adnet, Vicaut et Price n’ont pas de liens d’intérêt en rapport avec le sujet.

Re: Articles sur la santé

Posté : mar. sept. 05, 2017 3:26 pm
par Arnaud BASSEZ
Des porteurs de pacemakers piratables incités à effectuer une mise à jour logicielle

Les stimulateurs cardiaques concernés, portés par 40 000 patients en France, sont susceptibles d’être pris sous le contôle de tiers.
Par DAMIEN LELOUP

La Food and Drug Administration (FDA), chargée de la protection des patients aux Etats-Unis, a ordonné mardi 29 août un rappel d’un type un peu particulier : il concerne les pacemakers de l’entreprise Abbott (ex-St. Jude Medical).

« La FDA a enquêté à la suite d’informations selon lesquelles [ces pacemakers] comportaient des failles de sécurité informatique et elle a pu confirmer que ces failles, une fois exploitées, peuvent permettre à une personne non autorisée d’accéder à l’appareil en utilisant du matériel disponible dans le commerce. Cet accès permettrait de modifier les commandes du pacemaker, ce qui pourrait nuire au patient en vidant rapidement la batterie ou en imposant un rythme cardiaque non approprié. »
En conséquence, et devant l’impossibilité de procéder à un rappel physique de ces appareils, la FDA recommande très fortement une mise à jour logicielle, qui ajoute des protections supplémentaires contre un éventuel piratage. La mise à jour peut être faite directement par le médecin, par télétransmission, en quelques minutes. Aucun cas de piratage malveillant n’a pour l’instant été rapporté.

40 000 patients concernés en France

Environ 500 000 patients seraient concernés aux Etats-Unis par cette mise à jour, qui corrige des failles présentes sur neuf modèles de pacemakers : Accent SR RF™, Accent MRI™,
Assurity™, Assurity MRI™, Accent DR RF™, Anthem RF™, Allure RF™, Allure
Quadra RF™, Quadra Allure MP RF™. En France, un peu plus de 40 000 patients sont équipés de pacemakers de ces modèles.

La mise à jour sera effectuée en France « après approbation des autorités », a dit au Monde la société Abbott — soit l’obtention d’un « marquage CE », qui doit être délivré par un organisme européen habilité, vraisemblablement à la fin d’octobre. L’entreprise rappelle qu’elle avait annoncé en janvier que des mises à jour de sécurité complémentaires seraient effectuées cette année.

Pour le docteur Olivier Piot, spécialiste du rythme cardiaque au Centre de cardiologie du Nord, à Saint-Denis, les questions de sécurité informatique restent assez nouvelles dans un secteur où « l’on se préoccupe avant tout de la sécurité du matériel. Dans le monde médical, on cherche avant tout à corriger les défauts de fabrication, qui sont par définition non volontaires ; l’idée qu’il puisse y avoir des personnes qui cherchent sciemment à attaquer un dispositif est relativement nouvelle. »

Développement des pacemakers connectés

Les pacemakers ont largement évolué ces dernières années, notamment grâce à l’ajout d’outils de télétransmission par radiofréquence. Or, ces canaux d’échange d’informations créent une porte d’entrée pour d’éventuels attaquants. Et les pacemakers embarquent désormais des outils informatiques complexes, qui peuvent contenir des failles, comme tout ordinateur. Ces matériels évolués ont été un réel progrès, note M. Piot : « Le médecin peut contrôler l’appareil à distance, accéder aux données du patient, recevoir des alertes en cas de comportement anormal... »

Ce n’est pas la première fois que des produits conçus par Saint Jude Medical, avant son rachat par Abbottn en avril 2016, font l’objet d’une mise à jour de sécurité importante. Les failles dans les pacemakers de l’entreprise avaient été rendues publiques l’an dernier par MedSec, une société spécialisée dans la sécurité du matériel médical. Saint Jude Medical avait alors porté plainte, et avait publié un premier correctif en janvier 2017.

Mais MedSec est aussi une société aux pratiques controversées : après avoir découvert l’existence des failles, elle avait communiqué l’information à une firme d’investisseurs, Muddy Waters Capital, qui avait alors spéculé à la baisse sur l’action de Saint Jude Medical. La présidente-directrice générale de MedSec, Justine Bone, avait publié un message disant qu’il s’agissait de « la seule manière de forcer St Jude Medical à agir ».

A l’avenir, les normes de sécurité devraient être renforcées pour ces appareils sensibles. Aux Etats-Unis, « plus avancés que nous sur cette problématique » selon le docteur Piot, la FDA s’apprête à intégrer une norme de cybersécurité obligatoire pour les matériels médicaux en plus d’un cahier des charges déjà établi. Une directive de cybersécurité existe depuis 2017 au niveau européen.

Par DAMIEN LELOUP le monde.fr
Publié Le 01.09.2017

Re: Articles sur la santé

Posté : jeu. sept. 07, 2017 3:20 pm
par Arnaud BASSEZ
La question de la fréquence optimale de la ventilation pendant la réanimation cardio-respiratoire

Source : jim.fr

La désignation comme optimale la fréquence de ventilation à 10/minute pendant la réanimation cardio-respiratoire de l’adulte intubé en arrêt cardiaque, ne repose que sur un faible niveau de preuves.

Une fréquence ventilatoire faible pourrait être suffisante pour assurer un ratio ventilation-perfusion adéquat dans la mesure où le débit cardiaque du MCE n’est que de 10 à 15 % du débit normal. A contrario, une fréquence ventilatoire élevée augmente la pression moyenne intra-thoracique, réduisant ainsi le retour veineux, augmentant le volume et les résistances pulmonaires, réduisant le débit cardiaque et la perfusion coronaire, augmentant la pression intra-crânienne et diminuant la pression de perfusion cérébrale…

Des auteurs ont cherché à savoir si la fréquence actuellement recommandée de 10 ventilations par minute - tout en pratiquant en continu le massage cardiaque - était la plus pertinente par rapport à d’autres fréquences de ventilation. Pour ce faire, ils se sont livrés à une revue systématique de la littérature médicale humaine (très pauvre sur le sujet) et vétérinaire jusqu’en juillet 2016. Une approche GRADE (Grades of Recommendation, Assessment, Development and Evaluation) a été utilisée afin d’évaluer le degré d’évidence de chaque devenir.

Une étude qui a du chien

Une seule étude portant sur l’homme (67 patients, sans randomisation) et 10 études portant sur l’animal (234 porcs et 30 chiens), toutes jugées à haut risque de biais par les auteurs eux-mêmes, ont évalué la durée de retour à une activité cardiaque spontanée, sans retrouver de bénéfice avec une fréquence ventilatoires de 10 par minute. De plus, les bénéfices en terme de survie post hospitalière et de survie avec un meilleur pronostic neurologique se sont avérés très limités.

A moins que dans chaque homme ne sommeille un cochon

Cette étude hybride a l’immense mérite de tenter de répondre à une question que tout le monde devrait se poser. Mais il semble bien difficile de suivre les conclusions des auteurs qui mélangent allègrement les chèvres et les choux et qui ne portent que sur de très petits effectifs humains, pour faire fi des recommandations actuelles en matière de fréquence ventilatoires (10 / minute) lors de la réanimation des patients intubés.

Dr Bernard-Alex Gaüzère

RÉFÉRENCE Vissers G et coll. Ventilation rate in adults with a tracheal tube during cardiopulmonary resuscitation : A systematic review. Resuscitation, 2017 ; 119 : 5-12

Les femmes moins performantes pour une réanimation cardiopulmonaire

Le facteur le plus important pour réduire la mortalité et la morbidité chez les patients souffrant d’un arrêt cardiaque réside dans la qualité des manœuvres de réanimation cardiopulmonaire (RCP) et donc dans les performances des équipes de secouristes. En plus de la compétence individuelle de chaque professionnel de santé, la coordination et le travail d’équipe sont primordiaux, ce qui nécessite une communication interne et un leadership efficaces.

Des auteurs ont émis l’hypothèse que le comportement des secouristes diffère en fonction de leur sexe. Ils ont donc eu l’idée de comparer des sauveteurs féminins et masculins en ce qui concerne la réanimation cardiopulmonaire et la conduite des opérations au sein des équipes de secouristes.

L’étude est prospective, et a pour cadre le centre de simulation de santé haute-fidélité de l’unité de soins intensifs des hôpitaux universitaires de Bâle (Suisse). Elle a été présentée comme une situation d’apprentissage, au cours de laquelle les étudiants pourraient se former et améliorer leurs compétences en cas d’urgence médicale. Deux cent seize étudiants en médecine volontaires (108 femmes et 108 hommes) ont été randomisés par équipes de trois : sur les 72 trios formés, 29 sont exclusivement féminins, 27 exclusivement masculins et 16 mixtes. Les données individuelles et celles concernant chaque groupe ont été analysées séparément.

Des « ressuscitations » moins rapidement mises en route et moins longues

Le critère principal au niveau du groupe se base sur le temps d’exécution des manœuvres de ressuscitation (définies comme la durée de massage cardiaque et de ventilation ou de défibrillations) au cours des 180 premières secondes suivant l’arrêt cardiaque. Par rapport aux équipes masculines, les équipes féminines agissent moins longtemps (87 ± 41 vs 109 ± 33 s, [moyenne ± sd] p = 0,037) et ce, du fait d’un délai plus long avant la mise en route des manœuvres de ressuscitation : le début des compressions thoraciques survient en moyenne après 109 s dans les trios féminins contre 70 s dans les groupes masculins (p = 0,038). De plus, les équipes féminines apparaissent moins performantes en terme de « commandement » (assignement et distribution des tâches, que faire et comment le faire . . .) et font preuve de moins d’initiative (moins de gestes de réanimation cardiopulmonaire non sollicité par rapport aux équipes masculines).

Le comportement individuel est évalué uniquement dans les équipes mixtes. Le genre féminin est associé à un nombre inférieur de ce que les auteurs nomment les déclarations de leadership sécurisées (3 ± 2 vs 5 ± 3 p = 0,027) : par exemple une phrase comme « il faut utiliser le défibrillateur » est une déclaration sécurisée par rapport à « ne faut-il pas défibriller ? ». Les résultats ont été confirmés dans l’analyse de régression ajustée pour la composition de l’équipe.

Les auteurs concluent qu’il existe des différences notables entre les sexes concernant la performance de la réanimation cardiopulmonaire, expliquées en partie par le nombre moindre de mesures de réanimation cardiopulmonaire non sollicitées dans les équipes exclusivement féminines et par un commandement féminin moins affirmé. Pour dérangeants que soient ces résultats, ils devront être pris en compte dans les formations futures des secouristes.

Dr Béatrice Jourdain

RÉFÉRENCE Amacher S. et coll. : Influence of Gender on the Performance of Cardiopulmonary Rescue Teams : A Randomized, Prospective Simulator Study. Crit Care Med., 2017 ; 45 : 1184-1191

Un an après l’ECMO, comment vont-ils ?

Technique de réanimation réservée à quelques services de réanimation adossés à des services de chirurgie cardiaque, l’oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) propose une assistance à la fois cardiaque et respiratoire. D’abord utilisée chez l’enfant, mais concernant de plus en plus de patients adultes, elle est considérée comme un traitement de derniers recours, en raison de la lourdeur de sa mise en place, de sa surveillance et de la fréquence des complications tout particulièrement hémorragiques chez ces patients particulièrement vulnérables par définition.

Maintenue en place pendant plusieurs jours voire semaines, plusieurs études transversales ont suggéré que les patients en ayant bénéficié et y ayant survécu présentent des séquelles, notamment au plan de leur santé mentale, au sortir de l’hôpital. Une équipe australienne s’est proposée de se livrer à ce bilan, à un an, par une étude prospective de cohorte. Les données ont été colligées à M3, M6 et M12 par voie postale : questionnaire en 36 points sur la santé, questionnaire EuroQol-5-Dimensions-5-Levels health, échelle hospitalière d’anxiété et de dépression et échelle révisée Impact of Event. Des entretiens téléphoniques ont aidé à préciser les séquelles physiques. Enfin, un questionnaire sur le statut cognitif a systématiquement complété chaque appel téléphonique.

De fréquentes séquelles physiques et mentales qui s’amendent avec le temps

Bien que la description par les patients eux-mêmes de leurs séquelles ait pu être largement entachée de subjectivité, de cette étude il ressort que les séquelles physiques sont plus nombreuses que les séquelles mentales ou psychologiques. Par contre, les séquelles mentales ou psychologiques s’avèrent 2 ou 3 fois plus fréquentes qu’attendu. Un quart des patients présentaient des séquelles invalidantes dont des atteintes neurologiques graves des extrémités. Les tests cognitifs étaient perturbés peu ou prou. Enfin, ces rescapés ont du être souvent ré hospitalisés pour divers motifs, mais au fil du temps ces séquelles ont eu tendance à s’amender. Les auteurs suggèrent de recourir au EuroQol-5-Dimensions-5-Levels pour détecter plus précocement les séquelles des extrémités et de s’en servir systématiquement comme indicateur de suivi.

Dr Bernard-Alex Gaüzère

RÉFÉRENCE Tramm R : Recovery, Risks, and Adverse Health Outcomes in Year 1 After Extracorporeal Membrane Oxygenation. Am J Crit Care July 2017 26:311-319 ;

Publié le 18/08/2017

Le SAOS protègerait le cerveau en cas d’arrêt cardiaque

Les survivants des arrêts cardiaques (AC) présentent parfois des séquelles de l’anoxie cérébrale à type de troubles de l’attention, de difficultés de mémorisation, de dépression et plus généralement d’une moindre qualité de vie. Les patients porteurs d’apnées du sommeil – soient 20 à 30 % de la population - sont exposés à des épisodes d’hypoxémie intermittente qui pourraient faire le lit d’un pré-conditionnement à l’ischémie chronique. Une équipe a émis l’hypothèse, à première vue inattendue, que les patients porteurs de syndromes d’apnée obstructive du sommeil (SAOS) auraient un meilleur devenir neurologique à la suite d’un AC, précisément en raison de ce pré-conditionnement du cerveau à l’ischémie.

A cette fin, une étude rétrospective a été menée chez des survivants d’un AC intra-hospitalier entre janvier 2006 et septembre 2016. Les patients sans SAOS ont servi de comparatif à ceux souffrant d’un SAOS. Le critère principal de jugement était l’état neurologique au sortir de l’hôpital. Ont été exclus les patients présentant une des pathologies suivantes pré-existante : affection neurologique ou psychiatrique, affections à l’origine d’hypoxémie chronique (BPCO, fibrose pulmonaire, HTAP).

L’hypoxémie chronique protègerait de l’hypoxémie aiguë

Parmi les 739 patients âgés de plus de 18 ans (âge médian 63 ans) ayant présenté un AC, 73 (10 %) étaient porteurs d’un SAOS. La mortalité globale a été de 90 % (n = 623), la mortalité immédiate a été de 59 % (n = 43) parmi les porteurs de SAOS et de 94 % (n = 623) pour les autres (p < 0,001). Dix pour cent (n = 73 dont 30 % avec un SAOS) ont quitté l’hôpital vivants et ont fait l’objet d’une analyse ultérieure. Les patients sans SAOS ont eu plus souvent que les autres une moins bonne évolution neurologique (Odds ratio [OR] 2,1 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 1,11–7,66 ; p = 0,03). Après ajustement en analyse multivariée, le SAOS s’est avéré protecteur cérébral (OR 0,21 ; IC 95 %, 0,06–0,64 ; p = 0,01).

Il ressort de cette étude que le SAOS confère une meilleure tolérance à l’ischémie cérébrale aiguë. Des résultats surprenants à première vue qui demandent a être confirmés par de plus larges études prospectives éliminant d’éventuels facteurs confondants et précisant le mécanisme protecteur incriminé. Mais, quoi qu’il en soit, quelles pourraient bien en être les conséquences thérapeutiques ?

Dr Bernard-Alex Gaüzère

RÉFÉRENCE Alejos D et coll. : Neurological outcomes of patients with history of obstructive sleep apnea after a cardiac arrest. Resuscitation. 2017 ; 119 : 13–17.

Re: Articles sur la santé

Posté : ven. sept. 29, 2017 1:33 pm
par Arnaud BASSEZ
Il n'y a pas qu'en France que la baisse des effectifs des anesthésistes posent de sérieux problèmes. Au Canada aussi

Rupture en anesthésie : le comité de vigilance s’inquiète

Marc-André Gemme marc-andre.gemme@tc.tc
Publié le 20 septembre 2017
Rupture en anesthésie : le comité de vigilance s’inquiète



Le Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) prévoient des possibles ruptures de service en anesthésie pendant deux semaines au mois d’octobre, le comité de vigilance en santé d’Abitibi-Ouest va se réunir pour discuter de la situation.

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«L’information que j’ai reçue lundi soir par un médecin de l’hôpital de La Sarre c’était qu’il y aurait une rupture sur deux semaines en octobre, a expliqué Jaclin Bégin, porte-parole du comité de vigilance. Donc mardi matin j’ai rejoint le Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) pour savoir où ils en étaient dans le dossier. On m’a confirmé qu’il y avait effectivement deux semaines problématiques en octobre, mais qu’on ne parlait pas encore de rupture puisqu’ils travaillent très fort pour combler les manques.»


Il explique que le CISSSAT aurait beaucoup de difficultés à trouver des remplaçants pour ces semaines, mais qu’ils n’avaient pas encore épuisé leurs ressources.

«On va donc faire une rencontre du comité de vigilance parce qu’il y a beaucoup de membres qui sont au courant de ce qui se passe à l’interne, par la suite on va pouvoir retourner voir le CISSSAT pour leur poser nos questions», a expliqué M. Bégin.

Du côté du CISSSAT, le président du conseil d’administration, Claude Morin a assuré les maires d’Abitibi-Ouest que la direction travaillait fort pour éviter des ruptures. «Ils sont en train de faire le tour des anesthésistes du Québec et ils vont continuer de mettre les efforts jusqu’à la dernière seconde pour tenter de combler le trou», a-t-il affirmé.

Les déboires en anesthésie à l’hôpital de La Sarre ne semblent pas avoir été réglés à 100%.

Le Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) prévoient des possibles ruptures de service en anesthésie pendant deux semaines au mois d’octobre, le comité de vigilance en santé d’Abitibi-Ouest va se réunir pour discuter de la situation.


«L’information que j’ai reçue lundi soir par un médecin de l’hôpital de La Sarre c’était qu’il y aurait une rupture sur deux semaines en octobre, a expliqué Jaclin Bégin, porte-parole du comité de vigilance. Donc mardi matin j’ai rejoint le Centre intégré de santé et des services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) pour savoir où ils en étaient dans le dossier. On m’a confirmé qu’il y avait effectivement deux semaines problématiques en octobre, mais qu’on ne parlait pas encore de rupture puisqu’ils travaillent très fort pour combler les manques.»


Il explique que le CISSSAT aurait beaucoup de difficultés à trouver des remplaçants pour ces semaines, mais qu’ils n’avaient pas encore épuisé leurs ressources.

«On va donc faire une rencontre du comité de vigilance parce qu’il y a beaucoup de membres qui sont au courant de ce qui se passe à l’interne, par la suite on va pouvoir retourner voir le CISSSAT pour leur poser nos questions», a expliqué M. Bégin.

Du côté du CISSSAT, le président du conseil d’administration, Claude Morin a assuré les maires d’Abitibi-Ouest que la direction travaillait fort pour éviter des ruptures. «Ils sont en train de faire le tour des anesthésistes du Québec et ils vont continuer de mettre les efforts jusqu’à la dernière seconde pour tenter de combler le trou», a-t-il affirmé.

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LA VIE SECRÈTE DU SERVICE D’ANESTHÉSIE D’AVICENNE

Quand ton collègue est un ex-ministre de la Santé Public | 27 septembre 2017 | Adrien Renaud (http://www.whatsupdoc-lemag.fr)

L’un des médecins du service d’anesthésie de l’Hôpital Avicenne, au nord de Paris, a un CV peu banal pour un praticien contractuel : PU-PH, ancien ministre de la Santé en Tunisie… Un collègue pas tout à fait comme les autres.

« Vous, les journalistes, vous êtes incroyables. J’essaie pourtant de me faire tout petit ! » Telle a été la réaction du Pr Mohamed Salah Ben Ammar, ex-ministre de la Santé tunisien et universitaire respecté dans son pays, quand What’s up Doc a réussi à le joindre dans le service de réanimation de l’Hôpital Avicenne (Bobigny, 93) où il exerce désormais à temps partiel. Après avoir vaguement promis de répondre à nos questions un peu plus tard, il a raccroché le téléphone pour ne plus jamais le décrocher.Mohamed Salah Ben Ammar, qui a eu son diplôme de médecine en France mais son titre de PU-PH en Tunisie, a occupé le poste de ministre de la Santé entre janvier 2014 et février 2015 dans le gouvernement de Mehdi Jomaa : une équipe d’indépendants chargés de gérer la transition entre l’adoption d’une nouvelle Constitution et les élections générales… Quand celles-ci sont arrivées, pas question pour l’anesthésiste de retrouver son ancien poste au ministère (il a notamment été directeur général de la Santé) ou dans un établissement local (il a longtemps officié à l’Hôpital Mongi-Slim de La Marsa, au nord de Tunis). Le voilà qui s’embarque donc pour la France.Surprise, surprise« Son exil volontaire en a surpris plus d’un », indique à What’s up Doc un médecin tunisien retraité qui connaît bien les arcanes du système de santé de son pays. Mais à Bobigny, tout semble normal aux anesthésistes d’Avicenne. Une source en interne nous affirme que le passé de Mohamed Salah Ben Ammar est connu de tous, mais « ne fait pas partie des sujets de discussions de l’équipe ». Cette même source indique qu’il s’agit d’un « collègue comme un autre qui a le même statut que les autres médecins du service ».Le même statut, pas tout à fait. En plus de ses responsabilités à Avicenne, l’anesthésiste siège dans différentes instances internationales : What’s up Doc a notamment retrouvé sa trace au bureau régional de l’OMS au Caire (Égypte), ou encore au comité d’éthique du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme. Pas vraiment le parcours typique du praticien étranger. Rappelons que beaucoup de médecins tunisiens et d’ailleurs galèrent toujours pour faire reconnaître leur diplôme en France…

Re: Articles sur la santé

Posté : ven. sept. 29, 2017 3:40 pm
par Arnaud BASSEZ
Quand un service ne donne pas toutes ses chances au patient
10.08.16

C’est un fait, les Services de Santé et de Secours Médical (SSSM) sont un moteur très dynamique pour faire bouger les lignes dans le domaine du secours à personnes. Souvent, ils ont su adapter leur fonctionnement aux exigences contemporaines, en particulier avec l’installation progressive des infirmiers de sapeurs-pompiers (ISP). Mais chaque département peut avoir son mode de fonctionnement, allant parfois à l’encontre du bon sens.

L’ISP, un véritable échelon intermédiaire


Un IADE a été sanctionné pour avoir prodigué des soins adaptés...
Les ISP interviennent à divers niveaux de la vie des services départementaux d’incendie et de secours. Leurs missions sont généralement déclinées sur quatre niveaux :

le secours opérationnel. La partie la plus visible qui consiste à porter secours dans le cadre d’une activité de garde ou d’astreinte (dénommée Aide Médicale Urgente) ;
le soutien sanitaire aux opérations, consistant à appuyer les sapeurs pompiers sur des opérations particulièrement longues, dangereuses, éprouvantes ou pouvant avoir un caractère particulier (NRBCe) ;
la participation à l’évaluation de l’aptitude opérationnelle par l’intermédiaire des Visites Médicales d’Aptitude ;
la formation. Les membres du SSSM sont de fortes ressources en matière de formation à destination des sapeurs-pompiers.
Ce qui intéresse notre propos aujourd’hui concerne plus particulièrement le secours opérationnel et la façon d’envisager l’intervention des infirmiers à cet échelon. L’intervention des ISP en secours à personnes consiste à proposer un échelon intermédiaire dans l’arsenal de prise en charge des urgences. Plus qualifié que ses collègues secouristes, il permet, par son expérience et sa formation, d’affiner un bilan et d’initier des soins, soit pour optimiser la prise en charge (antalgie, surveillance durant un transport par exemple), soit en attendant l’intervention d’une équipe médicalisée si nécessaire. Dans un grand nombre de situations, il permet de faire l’économie d’un moyen SMUR qui sera ainsi disponible pour répondre à des situations d’urgences nécessitant l’intervention d’un médecin.

Les SSSM ont donc développé depuis de nombreuses années des protocoles infirmiers de soins d’urgence afin de répondre efficacement aux situations qui peuvent se présenter en intervention. Cependant, afin de répondre de la manière la plus adaptée en prenant en considération les particularités de chaque région, les SSSM n’ont pas tous les mêmes protocoles et les mêmes principes d’intervention. Il n’existe donc pas de consensus national et de protocoles nationaux uniformisés. Chaque Service départemental d'incendie et de secours (SDIS), chaque SSSM possède son propre mode de fonctionnement et ses propres protocoles. Il existe bien une circulaire qui permet de donner des pistes et des recommandations récentes (circulaire SUAP 5 juin 2015 et les recommandations SFMU-SEMSP-SFAR-SRLF-CARUM-CFRC qui ont suivi en mars 2016), mais rien de totalement uniforme sur le plan national.

Mais si ces fonctionnements peuvent différer, il n’en reste pas moins qu’ils doivent se conformer au droit français. Sous le prétexte de l’urgence, on ne peut demander à un personnel de réaliser des actes hors du champ de ses compétences. Inversement, il paraît totalement incohérent de lui demander de ne pas faire son métier et de lui en interdire les gestes. C’est le cas qui nous intéresse aujourd’hui et qui semble poser question dans nombre d’établissements.

Un IADE sanctionné pour avoir prodigué des soins adaptés

En préambule à cette affaire, il convient de souligner que de façon assez surprenante, l’infirmier anesthésiste diplômé d’état ne dispose d’aucune reconnaissance spécifique lorsqu’il s’engage dans un SSSM. Pourtant, seul personnel infirmier spécialisé en urgence pré hospitalière et disposant d’un niveau Master II, son grade est placé sur le même plan qu’un infirmier de soins généraux.

Ce jour l’IADE, est d’astreinte à son domicile. Il est alerté d’emblée (départ réflexe) pour renforcer l’équipe d’un Véhicule de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) qui doit prendre en charge une urgence vitale. L’équipage pompier arrive le premier sur les lieux et peu de temps après le début de la prise en charge, constate que la victime passe rapidement en arrêt cardio respiratoire (ACR). La réanimation est initiée, mais la ventilation est difficile.

Lorsque l’ISP arrive sur les lieux, il confirme l’ACR et initie le protocole concerné en mettant en place une voie veineuse périphérique et en injectant l’adrénaline selon les recommandations et son protocole. Cependant, la ventilation déjà difficile a provoqué une distension gastrique et est devenue impossible en raison de régurgitations. L’ISP contacte alors le SAMU afin de demander conseil sur la conduite à tenir et propose d’intuber le patient afin de protéger ses voies aériennes. Après avoir pris les renseignements contextuels, le médecin du SAMU donne son accord et confirme que l’Unité mobile hospitalière (UMH) est en route (elle arrivera 30 minutes plus tard). L’IADE ISP réalise alors l’intubation, protège et libère les voies aériennes et parvient ainsi à améliorer l’état de la victime qui, oxygénée, récupère une activité cardiaque efficace. L’arrêt devant témoins secouristes, et les manœuvres de RCP précoces font partie des meilleures conditions pour que la chaîne des secours fonctionne efficacement et donne les meilleures chances au patient.

Cependant, le SSSM concerné ne dispose pas d’un protocole qui tienne compte de la présence d'infirmiers anesthésistes dans ses effectifs, et interdit même expressément à ces derniers de réaliser ce geste. Une procédure disciplinaire est initiée à l’encontre de l’infirmier et lui reproche d’avoir demandé l’autorisation d’intuber au SAMU, puis d’avoir réalisé le geste. Pour cela, le rédacteur du rapport concerné s’appuie sur le code de la santé publique en en faisant malheureusement une interprétation erronée.

L’intubation orotrachéale, un geste légal pour les IADE

Le rapport argumente que l’intubation de la trachée est un acte exclusivement réservé au médecin. Or, elle fait partie des actes courants pratiqués par les IADE, à tel point que c’en est devenu un symbole (réducteur) de la profession. L’ensemble des soins relatifs à cet acte fait l’objet d’un programme de formation défini et très clair dans la formation française. Les actes praticables par les IADE, au contraire de ceux des IDE, ne sont pas listés. Pour les IDE, tout ce qui ne se trouve pas listé dans les actes contenus au sein du CSP est de facto interdit.

intubation ANISP

En revanche, concernant les IADE, les actes sont définis par l’article R4311-12 du CSP : « [...] Il accomplit les soins et peut, à l'initiative exclusive du médecin anesthésiste-réanimateur, réaliser les gestes techniques qui concourent à l'application du protocole. » Ainsi, l'IADE peut réaliser des gestes techniques pour lesquels il aura été formé à partir du moment où ils font partie de la prise en charge anesthésique. C’est le cas pour l’IOT comme pour d’autres gestes en fonction des particularités locales, des formations complémentaires et de la collaboration avec le médecin anesthésiste.

Il serait parfaitement opposable que l’acte d’intubation n’ait pas cours dans la situation de cet IADE puisque pour que celui-ci puisse mettre en œuvre les gestes qui concourent à l’application du protocole, il faudrait « [...]qu'un médecin anesthésiste-réanimateur puisse intervenir à tout moment, et après qu'un médecin anesthésiste-réanimateur a examiné le patient[...] »

Néanmoins, il ne s’agit pas ici d’une situation de chirurgie réglée, mais d’une situation d’urgence vitale. Les médecins urgentistes rappellent souvent ce fait pour différencier leur pratique d’une anesthésie fut-elle réalisée en séquence rapide. Dans cette situation, nous en sommes d’autant plus éloignés qu’aucun médicament relevant de l’anesthésie ne sera injecté.

En l’occurrence, le geste ne relève pas de l’article R4311-12 du CSP mais de l’article R4311-14 : « En l'absence d'un médecin, l'infirmier ou l'infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation comme relevant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins d'urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable. Dans ce cas, l'infirmier ou l'infirmière accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces actes doivent obligatoirement faire l'objet de sa part d'un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au dossier du patient.

En cas d'urgence et en dehors de la mise en œuvre du protocole, l'infirmier ou l'infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état. »

Si la première partie concerne l’utilisation classique d’un Protocole Infirmier de Soins d'Urgence (PISU), la seconde explique clairement qu’en l’absence de protocole, l’infirmier peut décider des gestes à pratiquer en attendant le médecin. Évidement, il faut que ces gestes soient cohérents avec les capacités de l’intervenant, ce qui n’est plus à démontrer dans le cadre de l’IOT concernant les IADE.

De plus, l’intervention et le conseil du médecin régulateur sont renforcés par la circulaire SUAP du 5 juin 2015 : « [...] dans les plus brefs délais, l’ISP transmet son bilan directement au médecin régulateur. [...] le médecin régulateur du SAMU prescrit ensuite directement à l’ISP la poursuite, l’arrêt ou l’adaptation du PISU.[...] » En l’occurrence, le PISU a été adapté dans l’intérêt du patient une fois que toutes les informations nécessaires ont été recueillies. D’ailleurs ce même PISU demande à ce que le régulateur soit rapidement contacté et à l’issue du contact « l’application des consignes du médecin régulateur. » Reste une note de service du SSSM concerné, réalisée par l’ancien médecin-chef, interdisant clairement le geste aux ISP du département. Sans doute pensée pour protéger le personnel et lui éviter une situation litigieuse, elle ne peut malheureusement pas être en accord avec le code pénal français et le place précisément dans une situation intenable.

L’IOT, un devoir lorsque le patient est en arrêt cardiaque

Chacun est soumis à la législation française, quel que soit son mode d’exercice et l’entité pour laquelle il s’engage. En l’occurrence, il s’agit ici de porter assistance à une personne en péril. Art. 223-6 : « Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. » Le CSP renforce encore cette obligation de porter assistance pour les soignants et en particularité pour les infirmiers. Pour un infirmier, l'article R.4312-67 : « L'infirmier ou l'infirmière est tenu de porter assistance aux malades ou blessés en péril. »

Il est donc obligatoire pour un infirmier de porter assistance à une personne en péril. Cette obligation est renforcée dans le cadre de sa profession et en particulier si c’est un professionnel spécialement formé à la prise en charge des urgences pré hospitalières ce qui est le cas d’un IADE. S’il ne le faisait pas, il engagerait sa responsabilité civile et s’exposerait à des poursuites. Cependant, cela n’autorise évidement pas à pratiquer n’importe quel geste et heureusement, ici encore le législateur apporte des précisions salutaires. L'article 121-18 du Code pénal prévoit qu'il y a délit en cas de « manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait. »

En l’occurrence l’IADE réunit des conditions nécessaires à l’accomplissement de son devoir de porter secours sur les trois principaux points du texte :

il possède les compétences pour réaliser une intubation orotrachéale. C’est un geste qui fait partie de son cursus et qu’il pratique quotidiennement dans le cadre de son activité professionnelle ;
il en a le pouvoir lorsqu’il est titulaire du diplôme d’état qui sanctionne sa réussite aux épreuves normatives de sa formation ;
il en a les moyens, puisque le matériel destiné à ce geste est mis à sa disposition dans les véhicules de secours du SSSM concerné.
En termes juridiques « la jurisprudence relative à la non assistance à personne en péril (art 223-7 et 223-16 NCP, Cass. du 26 juillet 1954 - Décret 54/666) évoque parmi les critères jurisprudentiels susceptibles de permettre de retenir cette qualification pénale d'une part que “le péril doit être réel et nécessiter une action immédiate“, d'autre part que “l'intervention doit être possible, qu'il s'agisse d'un geste personnel ou l'appel à un tiers qualifié” ».

Encore une fois, ne pas agir dans ce type de situation serait un délit d’omission de porter secours. Cette note de service, probablement pensée pour protéger les ISP met les IADE ISP dans une situation intenable.

Pour pallier ces difficultés et lever tout doute, certains SSSM ont fait le choix de ne mettre à disposition des personnels que le matériel strictement correspondant aux PISU. Cette démarche a le mérite de clarifier les choses et de ne prêter le flanc à aucune ambiguïté. De plus, elle a permis de substantielles économies sur le plan de la gestion des stocks. De très nombreux SSSM ont également choisi de clarifier les choses en élaborant des protocoles spécifiques à l’endroit des IADE dans le cadre de la prise en charge des ACR. Ces démarches vont dans le sens de la qualité de la prise en charge des patients. Une politique renforcée par les obligations elles aussi légales des médecins responsables pour lesquels le CSP précise également : article R.4127-93 (article 9 du Code de déontologie médicale) : « Tout médecin qui se trouve en présence d'un malade ou d'un blessé en péril ou, informé qu'un malade ou un blessé est en péril, doit lui porter assistance ou s'assurer qu'il reçoit les soins nécessaires. »

Le médecin régulateur s’est donc assuré que le malade en péril reçoive les soins nécessaire en cas d’ACR avec régurgitations, c’est-à-dire la libération des voies aérienne et leur sécurisation grâce à une IOT. Les médecins élaborant les PISU à destination des IADE pour l’IOT en ont fait de même. L’exemple de celui du Bas-Rhin est à ce titre très clair. Ce protocole est d’ailleurs parfaitement cohérent avec le droit. Dans le préambule on y trouve ces éléments : « En l’absence de médecin, la loi n’autorise pas la réalisation d’acte d’anesthésie/sédation par un infirmier DE ou IADE. Par conséquent, seuls les gestes d'intubation réalisables sans sédation ni curarisation, en situation d’urgence vitale, peuvent être délégués. Ce cas de figure n’est rencontré que lors des arrêts circulatoires.»

Nul doute que cette pratique finira par se répandre dans l’ensemble des départements pour le plus grand bien de la population prise en charge et la reconnaissance des compétences de chacun. A l’heure où un certain nombre de SSSM prennent le risque de protocoliser des gestes infirmiers qui ne font pas partie des actes listés dans le CSP, il serait parfaitement incohérent d’en interdire d’autres qui eux, sont parfaitement légaux. Tout soignant compétent se doit d’agir dans l’intérêt du patient. C’est ce que font et feront toujours les IADE.

Vincent ELMER-HAERRIG
Infirmier anesthésiste DE

source infirmiers.com

L’auteur tient à remercier vivement Yves Benisty (IADE), Pierre Lemaire (IADE infirmier chef SDIS 78, coordonnateur médico-juridique et consultant formateur en droit de la santé), Franck Pilorget (IADE, président de l’ANISP pour leurs relectures attentives et fructueuses de ce document.

Re: Articles sur la santé

Posté : dim. oct. 01, 2017 8:42 pm
par La Grosse Bertha
Moins les IA avaient de "compétences", un bien grand mot bien ronflant...qui, pour le rappeler à certains, ne se traduit nullement par exemple, sur la fiche de salaire (d'où un questionnement implicite et légitime) et plus la législation était de "bon sens"...

il faut toutefois faire l'effort de se rappeler nos anciens décrets IDE et IA:

Ainsi dans un passé pas si lointain, un IA pouvait parfaitement intuber sans faire d'histoire puisque tout infirmier se devait de "garantir la liberté des voies aériennes supérieures", entendons que par rapport aux décrêts respectifs de l'époque, l'IDE libère en désobstruant principalement et met en PLS si inconscient ou BAB , et tandis que l'IADE est formé pour pratiquer le geste d'intubation, pour protéger l'arbre respiratoire et garantir une ventilation efficace.
De même rappelons-nous ce "Lorsque le médecin n'est pas immédiatement disponible, l'infirmier met en oeuvre les manoeuvres conservatoires, jusqu'à son arrivée".
C'est le bon sens qui prévalait, il me semble, dans l'intérêt des victimes, on lui/leur prodigue ce qu'on sait faire, comme en pratique quotidienne, l'urgence faisant partie de notre champ d'activités.

Après on peut toujours se dire niveau SSSM, pompiers ou autres, que même en cas d'empêchement majeur, l'IA ne doit en aucun cas conduire le véhicule de secours sous-entendu même s'il est détenteur du permis B au cas où le chauffeur serait subitement victime d'amaurose voire d'arrêt cardio-circulatoire en cours de mission? :?:

...le bon sens, savez-vous (?), c'est cette notion qui se perd, qui fait défaut à beaucoup et à bien des niveaux....

Image

...ainsi en 2017 des collègues se battent aux quatre coins du pays pour conserver des gardes ou des astreintes, qui leur apportent un peu de beurre dans les épinards, un peu mais bien plus que la dérisoire augmentation obtenue dans le cadre du long dialogue recto-social plébiscité par notre petite représentation syndicale...

...et là curieusement pas d'écoute de la part de ces syndicats, pourtant c'est pas faute d'avoir abordé le sujet à maintes reprises, mais "chut!!!!" pas question de parler de ça!!!!

Visiblement les ménages en IDF sont une institution qu'il ne faut surtout pas remettre en cause avec nos histoires de système de continuité de soins réglementé, interessant financièrement donc attractif et surtout pérenne! :roll:

Par expérience, le syndicalisme français est quelque chose de relativement assez fffloup...du moins c'est une question qu'on peut se poser, surtout qu'il y a toujours des postes à pourvoir dans méandres de l'administration...faut les mériter aussi...
https://www.youtube.com/watch?v=Bg5ryBg_z7g

Eh oui chers collègues, tout part en C.....dans ce pays.

Re: Articles sur la santé

Posté : ven. nov. 10, 2017 9:58 pm
par Arnaud BASSEZ
Publié le 26/10/2017
L’oxygénation d’apnée est plus sûre pour le patient (surtout entre des mains peu expérimentées)

L’intubation d’un patient en état critique, en dehors du bloc opératoire, est source de complications graves dans 28 % des cas, dont l’hypoxémie.
L’oxygénation d’apnée – concept récent tout d’abord introduit au bloc opératoire, puis en Réanimation et aux Urgences - consiste à oxygéner le patient pendant la phase apnéique de l’intubation, afin de prolonger en toute sécurité le temps d’apnée au-delà du temps couvert par la seule pré-oxygénation. Ce concept repose sur la capacité physiologique des alvéoles à capturer l’oxygène par un processus passif indépendant de la ventilation.

L’oxygénation d’apnée est le plus souvent réalisée par des canules nasales à haut débit par la technique THRIVE (transnasal humidified rapid-insufflation ventilatory exchange) et par des canules nasales standard (technique NO DESAT). La technique THRIVE consiste en une oxygénation réchauffée et humidifiée à haut débit jusqu’à 70 L/minute afin d’assurer à la fois la pré-oxygénation et l’oxygénation d’apnée, ce qui combine les avantages de l’oxygénation d’apnée avec une pression positive continue et le lavage de l’espace mort. La technique NO DESAT se fait par une canule nasale standard avec de l’oxygène froid et sec jusqu’à un débit de 15 L/minute, en sus des techniques traditionnelles de pré-oxygénation, permettant ainsi une oxygénation d’apnée continue pendant les tentatives d’intubation.

Mais l’oxygénation d’apnée pendant l’intubation en urgence est-elle réellement efficace ? Réduit-elle la survenue d’épisodes d’hypoxémie et accroît-elle le succès de l’intubation au premier coup ?

Etude de la littérature des 10 dernières années
Pour répondre à cette question, une méta-analyse a été réalisée à partir des bases de données comportant des études randomisées ou observationnelles et de la littérature non publiée, de 2006 à 2016, à la recherche du taux de succès de l’intubation au premier coup, de la survenue d’une hypoxémie et la saturation oxymétrique de pouls la plus basse avant, pendant et après intubation, sous oxygénation d’apnée et sous oxygénation standard.

Au total, 1 386 études portant sur l’adulte et l’enfant sans limitation d’âge, ont été passées en revue et 77 retenues pour une lecture complète. Quatorze ont fait l’objet d’une analyse qualitative et 8 (1 837 patients) d’une analyse quantitative. Ont été exclues les publications portant sur l’intubation en dehors de l’hôpital et au bloc opératoire. Tous les types d’oxygénation ont été pris en compte : lunettes nasales, dispositifs à haut débit, cathéters nasopharyngés, laryngoscopes modifiés et autres dispositifs.
Au cours de ces 8 études, l’oxygénation d’apnée a été associée à une moindre survenue d’épisodes d’hypoxémie (Odds Ratio [OR] 0,66 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] 0,52 – 0,84), mais ne l’a pas été avec une moindre survenue d’épisodes d’hypoxémie sévère (6 études ; 1 043 patients ; OR 0,86 ; IC 95 % 0,47 – 1,57) ou d’hypoxémie menaçant la vie (5 études ; 1 003 patients ; OR 0,90 ; IC 95% 0,52 – 1 ,55). L’oxygénation d’apnée a été associée avec un meilleur taux de succès de l’intubation au premier coup (6 études ; 1 658 patients; OR 1,59; IC 95 % 1,04 – 2,44) et avec une SpO2 péri-intubation la plus basse moins abaissée (6 études ; 1 043 patients ; différence moyenne pondérée 2,2 % ; IC 95 % 0,8 % - 3,6 %). L’analyse en sous-groupe montre que c’est surtout chez les praticiens débutants que ces bons résultats ont été notés, alors que les praticiens expérimentés sont d’emblée performants.

Oxygénez, oxygénez, il en restera toujours quelque chose

Cette méta-analyse comporte plusieurs limitations : son caractère partiellement rétrospectif, l’inégalité de la qualité des études, les diverses techniques ou interventions autour de l’intubation rendant difficile l’appréciation de la seule oxygénation d’apnée, l’hétérogénéité ou le manque d’information sur les patients quant à leur condition cardio-respiratoire et à la pathologie causale, les divers modes de maintien d’un accès aux voies respiratoires supérieures. Elle a néanmoins le mérite de confirmer que l’hyperoxygénation de l’apnée améliore la SpO2 avant, pendant et après l’intubation, réduit l’hypoxémie et augmente les chances d’intuber au premier coup, surtout chez les praticiens en formation. Il s’agit donc d’un atout important dans le management en urgence des voies aériennes.

Dr Bernard-Alex Gaüzère
Référence
Oliveira LJE et coll. : Effectiveness of Apneic Oxygenation During Intubation: A Systematic Review and Meta-Analysis. Ann Emer Med., 2017 ; 70 : 483-494.e11 doi.org/10.1016/j.annemergmed.2017.05.001

Re: Articles sur la santé

Posté : lun. nov. 13, 2017 9:19 pm
par Arnaud BASSEZ
Malgré les réticences légitimes, l’accès partiel aux professions de santé est bien entré en vigueur

Paris, le mardi 7 novembre 2017 - La première impression est souvent la bonne…Au JIM, Philippe Tisserand, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI) avait indiqué qu’il avait pressenti Agnès Buzyn favorable à l’introduction de l’exercice partiel de certaines professions de santé en France…Son intuition n’a pas été contredite : cette mesure est en effet entrée en vigueur, le 3 novembre, à la suite d’un décret signé du ministre de la santé. Rappelons que la directive européenne qu’applique ce texte ministériel a créé trois nouveaux dispositifs pour les professions réglementées : le mécanisme d’alerte, la carte professionnelle et l’accès partiel qui permet à un praticien de santé d’un pays de l’Union européenne (UE) d’exercer dans un autre pays une partie seulement des actes relevant d’une profession déterminée dans cet état.

Pour transposer cette législation en France, une ordonnance a été publiée le 19 janvier 2017 qui a été adoptée par l’Assemblée nationale en juillet et par le Sénat en octobre, bien que la chambre haute se soit montrée sensible aux arguments syndicaux pointant le risque de dérive vers des soins "low cost" et les dangers de morcèlement qui pourraient entraîner une augmentation des accidents.

Tout de même quelques garde-fous

Le texte signé par Agnès Buzyn peut néanmoins rassurer par la mise en place de quelques garde-fous.

Ainsi le décret prévoit : « lorsque la formation de l'intéressé porte sur des matières substantiellement différentes ou lorsqu'une ou plusieurs composantes de son activité professionnelle n'existent pas dans la profession correspondante dans l’État membre d'origine ou n'ont pas fait l'objet d'un enseignement dans cet État » une commission vérifiera « si sa formation initiale, son expérience professionnelle et sa formation tout au long de la vie sont de nature à couvrir, en tout ou partie, ces différences. Si tel n'est pas le cas, la commission propose une mesure de compensation, consistant soit, au choix du demandeur, en un stage d'adaptation ou une épreuve d'aptitude, soit en l'obligation, ou bien d'un stage d'adaptation ou bien d'une épreuve d'aptitude, ou bien des deux, en fonction des niveaux respectifs de qualification ».

Demain le soin par des robots déshumanisés et des personnels sous qualifiés…

Se faisant le porte-parole de toute une profession, l'Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (ONSIL) a déploré que demain, en France, la population sera prise en charge « soit par des robots sans humanité, soit par des personnels non qualifiés » et que « les infirmiers seront alors sans emploi car, comme d’habitude, au lieu de traiter la cause de la désertification médicale, le gouvernement n’en traite que les effets sans tenir compte des effets secondaires du traitement mis en place », avant de s’étonner qu’un médecin (le Pr Agnès Buzyn) ait pu signer un tel décret. Les médecins, d’ailleurs, commencent eux aussi à s’inquiéter d’un possible effet de contagion, à l’image de Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).
La lumière au bout du tunnel

L’espoir demeure néanmoins : un arrêt récent de la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a estimé que le gouvernement Maltais était dans son droit en empêchant des prothésistes dentaires cliniques autrichiens (spécialité qui n’existe pas à Malte) d’exercer leur art sur l’île. Cette interprétation confirme qu’en dépit des mesures concernant l’exercice partiel, une assez grande liberté d’appréciation reste accordée aux Etats et qu’il est possible de revenir sur cette évolution regrettable.

Frédéric Haroche

Re: Articles sur la santé

Posté : ven. nov. 24, 2017 5:10 pm
par Arnaud BASSEZ
La colonne du Dr. Kron

source : esanum.fr

C’est quoi l’Hôpital en France ?

Le parc hospitalier français compte 1200 hôpitaux pour une surface utile de 60 millions de mètres carrés. Son patrimoine comporte des logements dont 20 % restent inoccupés, ainsi que des forêts, des domaines fonciers et des vignobles qui sont le plus souvent, mal gérés, voire vacants.

Zoom sur une institution à la limite de la rupture.

Depuis 1958 (réforme du plein temps), les hôpitaux du type CHU ont une triple mission de soins, de recherche et d’enseignement.

Les CHU : au nombre de 29.

En 1958, le général de Gaulle de retour au pouvoir eut la formidable volonté politique de hisser la recherche et les technologies françaises à leurs plus hauts. Il crée alors les Centres Hospitaliers Universitaires avec un corps des Professeurs, Plein-temps Universitaires et Hospitaliers (PU-PH).

Ces derniers devront assurer — du moins en théorie — la triple fonction de soins, d’enseignement et de recherche. Leur statut comme pour les chefs de clinique leur permet de recevoir une double rémunération hospitalière et universitaire.

Dans le même temps, sous la pression de Jean Bernard, Jean Hamburger, René Fauvert et Georges Mathé, est créé l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM).

En mai 1968, la faculté de médecine de Paris éclate en treize entités. Les externes deviennent alors tous étudiants hospitaliers au prétexte d’un enseignement égalitaire, ce qui tirera en fait cette fonction vers le bas.

Plus tard, les « ordonnances Juppé » de 1995/96, les mises aux normes et les trente-cinq heures vont venir bouleverser l’organisation hospitalière. Conséquence : le surcoût des Récupération du Temps de Travail (RTT) est estimé à 3,5 milliards d’euros.

Pour compenser cette réduction du temps de travail, il faudrait créer 45 000 postes hospitaliers. Malheureusement l’hôpital suradministré n’est plus vraiment géré et va devenir un navire incontrôlable, promis à un naufrage annoncé.

30 % des postes titulaires ne sont pas pourvus.

En 2002, c’est l’Internat qui subit le même sort que l’Externat. Il est remplacé par un simple cursus (ECN) qui reçoit 100 % des étudiants en fin de cycle.

Les concours favorisaient un élitisme nécessaire à la qualité pour une grande médecine française, mais celle-ci était trop rebelle et les politiques « en coupant les têtes » ont pesé lourdement sur cette qualité que les autres pays nous enviaient.

Cette année les internes dont on considère le niveau insuffisant ; deviennent des étudiants en formation et doivent respecter les 45 h, le repos compensateur et quitter le giron de l’Hôpital 2 demis journées par semaine.

Les effectifs hospitaliers

Le personnel hospitalier français compte plus d’un million deux cent mille salariés. Près de 40 % sont des personnels administratifs. L’absentéisme y est marqué avec 11 % des jours ouvrés, ce qui représente presque un mois par année d’activité. Les crédits affectés à leur remplacement représentent 5 % de la masse salariale.

On compte 100 000 médecins, dont 6 000 PU-PH. Toutefois, nombre de postes restent vacants en chirurgie et en anesthésie, car insuffisamment rémunérés face aux obligations. Cela entraine donc le recrutement de 30 000 non-titulaires médecins qui ne sont pas issus de cursus diplômant.

Les pleins temps sont écartelés entre les tâches administratives, les réunions de Formation Médicale Continue (FMC) et celles de la Commission Médicale d’Établissement (CME).

Les congrès, la formation des internes, la présence et les communications dans les sociétés savantes sont incontournables, mais sont un poids, faute de temps, pour maintenir la qualité des soins.

La bonne marche des services et la gestion d’une clientèle privée compliquent encore un peu plus les emplois du temps et l’évolution de leurs carrières.

Hôpitaux parisiens régulièrement déficitaires : une gestion catastrophique

L’assistance publique – hôpitaux de Paris (APHP) compte aujourd’hui 39 hôpitaux regroupés en 12 groupes hospitaliers.

Créée par la loi du 10 janvier 1849, l’APHP est aujourd’hui dirigée par Martin Hirsch. Elle a souvent été dirigée par des médecins. Le directeur général est nommé par décret en Conseil des ministres. Le maire de Paris préside le conseil d’administration.

100 000 personnes environ travaillent pour cette institution, ce qui en fait l’employeur le plus important d’Ile-de-France. Celles-ci se répartissent en trois catégories assez nettement séparées : le personnel médical (PM), le personnel non médical soignant et le personnel non médical administratif.

Doté d’un budget de 7,3 milliards d’euros, l’établissement est régulièrement déficitaire. Il accuse une dette de 2,2 milliards d’euros, composée à 75 % par les charges de personnels.

Les plans-hôpitaux

Les plans-hôpitaux se sont succédé : 2002/2007/2012 avec les lois Hôpital, Santé, Patient, Territoires (HPST) de 2011, dite loi Bachelot et la loi santé Touraine 2016.

Des projets pharaoniques voient le jour : hôpital sud-francilien (HSF) : 110 000 mètres carrés plus gigantesques que les derniers nés que furent Strasbourg et Toulouse.

Il comporte 1100 chambres et 26 blocs opératoires. Les malfaçons et les surcoûts de réalisation le rendent largement déficitaire avant même son ouverture. Le bail de partenariat public privé devait durer 30 ans. C’est maintenant l’Hôpital Nord à Saint-Ouen qui est dans les starting-blocks…

Trop de strates administratives ont multiplié les acteurs et les rouages au détriment des soins dans les anciens hôpitaux. L’hôpital français est au bord de la rupture et on continue d’aller dans le mur faute de vision !

Retrouvez Bernard Kron, membre de l’Académie Nationale de Chirurgie, sur les ondes de Sud Radio (99.9 FM)
Droits d'auteur

Re: Articles sur la santé

Posté : lun. déc. 11, 2017 1:00 pm
par Arnaud BASSEZ
Ce qui n’était pas écrit sur le corps de Lazare

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Cet homme (dont vous voyez la photo en haut de cet article), un jour (il y a 1 an ? 5 ans ? 20 ans ?), a passé la porte d’un salon de tatouage, peut-être à Miami. Il a demandé que soit inscrits sur sa poitrine ces mots : « Do Not Resuscitate ». En bas à droite, on peut voir la signature de cet homme (floutée par le New England). Ne pas réanimer, en français. Et c’est encore mieux en traduction approximative : ne pas ressusciter. Cette phrase, avant les années 50 du siècle dernier, serait passée au mieux pour une marque un peu trop appuyée d’humour noir, et au pire pour un blasphème.

Aujourd’hui, ce tatouage fascinant soulève surtout les questions éthiques, et vient nous interroger sur ce que l’on ferait dans l’éventualité heureusement peu probable où l’on se trouverait dans cette situation : devoir choisir entre poursuivre ou non la réanimation chez un patient inconscient portant ce tatouage. C’est ce qui est arrivé aux réanimateurs prenant en charge cet homme de 70 ans qui a été conduit aux urgences d’un hôpital de Floride, et dont le destin était de devenir post mortem l’objet d’une lettre à l'éditeur du New England Journal of Medicine. Le caractère étrange, insolite, universel et peut-être un peu absurde du cas lui a valu d’être commenté dans la presse grand publique du monde entier.

Une volonté finalement respectée

Voici les faits : un homme de 70 ans arrive aux urgences, inconscient. Son identité est inconnue, et on retrouve une alcoolémie élevée (le résultat exact n’en est pas indiqué dans la lettre). On ne sait pas si le fameux tatouage a été découvert immédiatement (à la faveur d’un ECG, par exemple ?). On parvient néanmoins à déterminer ses antécédents médicaux : une broncho-pneumopathie chronique obstructive, un diabète, une fibrillation atriale. Quelques heures plus tard, le patient s’aggrave, et l’équipe de soins intensifs est appelée. Le patient est hypotendu, en acidose métabolique (pH 6,81). Il faut prendre une décision rapide et les médecins débutent finalement la réanimation. Ils ont ainsi fait le choix de ne pas prendre une « voie irréversible » face à « l’incertitude » comme les auteurs le soulignent dans leur publication. Le patient est donc mis sous antibiothérapie probabiliste, le remplissage est débuté ainsi que la perfusion d'amines vasopressives et la ventilation mécanique non invasive en pression positive.

Des consultants en éthique, contactés par l’équipe (en urgence ?)ont suggéré que les réanimateurs s’étaient probablement rendus coupables d’un excès de prudence, et que la volonté peu commune que le patient avait exprimée en faisant tatouer ces mots devait plaider en faveur du respect de cette requête.

Une instruction de non réanimation a donc été remplie en bonne et due forme sur la foi de ce tatouage. Le débat s’est trouvé grandement simplifié quand l’assistante sociale est parvenue à retrouver un document rédigé au préalable par le patient qui avait décidément tout fait pour que sa volonté soit respectée. L’état du patient s’est finalement à nouveau aggravé dans la nuit. Il est mort sans qu’une réanimation cardio-pulmonaire ou une intubation orotrachéale soit pratiquée.

La parabole du roi révolutionnaire

Reste la question de ce que nous ferions dans une telle situation. Un tatouage vaut-il directive anticipée ? D’un côté, si nous suivons l’avis du consultant en éthique, le tatouage traduit une volonté très forte du patient. Ce serait vraiment le comble si, en allant jusqu’à cette extrémité, vous vous retrouviez tout de même intubé et ventilé en réanimation. Le patient est même allé jusqu’à faire reproduire sa signature sous son tatouage dans l’éventualité somme toute très peu probable où il ne serait pas l’auteur de la directive.

Mais le caractère quasiment immuable du tatouage vient se heurter à la volatilité des idées humaines. Citons d’abord un exemple historique : lorsque, dit-on, Jean-Baptiste Bernadotte s’est fait tatouer « Mort aux rois » dans sa jeunesse révolutionnaire, il devait être au moins aussi sincère que lorsqu’en 1818, à 55 ans, il devint roi de Suède et de Norvège. Sans parler des prénoms d’amants éphémères, les auteurs citent un cas clinique très proches du leur. Ils rappellent l'histoire, publiée en 2012, d'un homme de 59 ans , porteur d’un tatouage « DNR » pour « Do Not Resuscitate ». Après une réanimation efficace mais allant à l’encontre de ce souhait apparent, il a révélé que cette inscription était la conséquence d’un pari de jeunesse et qu’il n’avait pas imaginé qu’elle pouvait lui coûter la vie, entre les mains de réanimateurs (trop) prompts à obéir à ces trois lettres. Faudrait-il donc rajouter la mention « lu et approuvé » au tatouage ?

« Plus de confusion que de clarté »

Cette histoire aurait-elle pu avoir lieu en France ? Jean-Marie Faroudja, Président de la section éthique et déontologie au Conseil national de l'Ordre des médecins, interrogé par l’Express rappelle que les directives anticipées doivent être écrites, signées et datées (ce qui manque dans le cas présent). Mais même en cas de directives anticipées valables, les médecins peuvent décider de ne pas les respecter dans plusieurs situations : « en cas d'urgence, les directives anticipées peuvent être mises entre parenthèses le temps de la réflexion », ce qui était le cas pour ce patient. De plus, on peut passer outre des directives anticipées qui paraissent inadaptées : « par exemple si l'on a écrit ne pas vouloir être réanimé en cas de perte de connaissance au cours d'une affection banale». La présence d’une alcoolémie forte pourrait donc être en faveur du choix de la réanimation dans le cas présent, pour attendre que ce facteur d’aggravation assez facile à traiter (par le temps) soit éliminé. Finalement, « les médecins ont le droit de ne pas suivre les directives anticipées, à la condition qu'une procédure collégiale soit engagée avant que le médecin ne prenne sa décision », nous rappelle Jean-Marie Faroudja.

Quelle est la morale de cette histoire ? Peut-être vaut-il mieux éviter ce genre de tatouage, qui, d’après les auteurs, a apporté « plus de confusion que de clarté ». De façon plus générale, ce genre de directives, qui ont pour prétention de s’imposer à la décision médicale ne laisse pas de place à la discussion et à la compréhension de ce que cela peut signifier pour le patient. Comment considérer la décision de mourir d’un patient visiblement souffrant au moins d’une addiction, et possiblement d’un trouble de l’humeur aggravé par ses pathologies chroniques ?

Finissons enfin, comme nous avons commencé, avec un peu d’humour noir. Si l’on garde, en des circonstances sombres, un peu d’altruisme, il faut éviter ce genre de tatouage pour ne pas faire subir un moment délicat à une équipe de soins qui semble avoir traversé une discussion qu’on imagine âpre.

A moins que l’on considère le bénéfice de leur avoir fourni l'occasion d'une publication dans l’une des revues les plus prestigieuses au monde, à peu de frais.

Dr Alexandre Haroche
RÉFÉRENCE
GE Holt et coll. An unconscious patient with a DNR tattoo. N Engl J Med 2017; 377:2192-2193

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