H1N1 et droit du travail....

Christophe Leroy
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H1N1 et droit du travail....

Message par Christophe Leroy » lun. août 03, 2009 9:03 am

Voici un article sur une des (nombreuses!) conséquence de cette pandémie possible...Lu sur "Univers Nature"
http://www.univers-nature.com/inf/inf_a ... gi?id=3868

Les limites fixées par le Droit du travail sautent face à la grippe A/H1N

Alors que la Grèce va vacciner l'intégralité de sa population (1), en France il semble qu'une telle mesure ne soit plus d'actualité, avec la définition de priorités de vaccination (personnes souffrant de problèmes respiratoires, personnels médicaux, etc.). Par contre, l'impact économique fait visiblement peur à l'Etat.
Ainsi, outre un courrier de la médecine du travail listant les recommandations de base face au virus A/H1N1 (incitation à se faire vacciner, lavage régulier et soigneux des mains, port du masque correctement adapté, etc.), une circulaire du 3 juillet 2009, rendue publique cette semaine par le journal Libération, prévoit d'importantes modifications du Droit du travail. Valables durant les 2 à 4 mois que pourrait durer la pandémie, les principales mesures sont en train de parvenir aux entreprises par différents biais, et visent à réduire l'impact de l'absentéisme que devrait générer la pandémie.

Parmi les mesures adoptées, les plus 'fortes' concernent la durée maximale de travail de 10 heures/jour qui pourra être dépassée, tout comme le maximum hebdomadaire de 46 heures. A ce titre, si nécessaire, le 'repos hebdomadaire' pourra se voir suspendu. Face à ces possibilités données à l'employeur, le salarié ne peut s'opposer, sauf à risquer un licenciement. Néanmoins, la mise en œuvre de telles dérogations reste conditionnée à une autorisation administrative, sachant toutefois que l'administration du travail locale est appelée à 'faire preuve de souplesse et de réactivité face aux demandes des entreprises'.

Cette circulaire, pour limiter l'impact économique du virus A/H1N1, entrera en vigueur dès le passage en phase 5B ou 6 de la pandémie, ce que la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, considère comme très probable pour la rentrée de septembre.
Pascal Farcy
1- Le ministre de la santé grec, Dimitris Avramopoulos, a annoncé que le gouvernement avait '... décidé que l'intégralité de la population, tous les citoyens et les résidents sans exception, sera vaccinée contre la grippe'.
Christophe Leroy
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Message par Christophe Leroy » jeu. oct. 08, 2009 7:48 am

Toujours la même grippe mais là ,la grille des rémunérations pour la campagne de vaccination....
http://www.infirmiers.com/actualites/ac ... miers.html

Visiblement certains IDE piquent mieux que d'autres!
Christophe Leroy
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Message par Christophe Leroy » jeu. oct. 08, 2009 8:18 am

Et quand on aime , on ne compte pas...
Nous allons recevoir une belle invitation....
http://www.rue89.com/confidentiels/2009 ... e-vacciner
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. oct. 09, 2009 8:56 pm

Les modalités de rémunération des professionnels de santé qui seront réquisitionnés dans le cadre de la campagne vaccinale ont été précisées dans des instructions envoyées par les ministères de la santé et de l'intérieur, aux préfets et aux directeurs des Agences régionales de l'hospitalisation (ARH).

Ces instructions, dont APM a eu copie, soulignent notamment la place que devront tenir les étudiants infirmiers et les étudiants en médecine dans la mobilisation pour la campagne de vaccination contre la nouvelle grippe A(H1N1.

Les rémunérations accordées aux professionnels de santé (imposables et soumises à cotisations sociales) sont les suivantes :
Infirmiers

* Infirmiers libéraux: 9AMI (28,35 euros) de l'heure, versés par la CPAM
* Infirmiers hospitaliers: 4,5AMI (14,17 euros) de l'heure versés par l'hôpital (en dehors des obligations de service)
* Infirmiers des centres de santé: 9AMI de l'heure (4,5 AMI en dehors des obligations de service) versés par la CPAM
* Infirmiers retraités: 4,5AMI (14,17 euros) de l'heure versés par la CPAM

Étudiants

* Etudiants de 3ème ou 4ème année du 2ème cycle des études médicales (DCEM): 4,5 AMI (15,07 euros) de l'heure (en dehors des obligations de service ou de scolarité), versés par l'hôpital
* Étudiants infirmiers diplômés d'Etat (IDE): 4,5 AMI (14,17 euros) de l'heure (en dehors des obligations de service ou scolarité), versés par l'hôpital

Médecins

* Internes: 1,5C (consultation), soit 33 euros de l'heure versés par l'hôpital (hors stage et service de garde)
* Médecins libéraux: 3C (66 euros) de l'heure, versés par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM)
* Médecins libéraux retraités: 1,5C de l'heure versés par la CPAM
* Médecins hospitaliers: 1,5C de l'heure versés par l'hôpital (sauf si la vaccination se fait dans le cadre du service)
* Praticiens hospitaliers retraités: 1,5C de l'heure versés par la CPAM
* Médecins des centres de santé: 3C de l'heure versés par la CPAM (1,5C en dehors des obligations de service)

Paris, 7 octobre 2009 (APM)


Où l'on voit que des étudiants en médecine sont plus payés que des IDE qui ont plus l'habitude de piquer...
Et on veut inciter des volontaires ?
Ah oui, c'est vrai, les IDE ne sont pas des personnes qui s'intéressent à l'argent. Voire, elles n'en n'ont pas besoin.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 09, 2009 4:40 pm

Alors, vacciné ou pas ?
En attendant, de quoi alimenter le débat.

Lu sur le point.fr

Grippe A. Les vaccins vont coûter 808 millions d'euros, mais le contrat reste secret. Pourquoi ?

Christophe Labbé, Olivia Recasens et Jérôme Vincent

«Vaccinez-vous, il n'y a rien à craindre. » Roselyne Bachelot est tout sourire ce mardi 20 octobre, premier jour de la campagne officielle d'immunisation contre la grippe A (H1 N1). Pour l'occasion, la ministre de la Santé a fait le déplacement à l'hôpital Necker à Paris, où une vingtaine de médecins reçoivent leur injection devant les caméras et une nuée de journalistes.

Depuis six mois, Roselyne Bachelot en fait des tonnes afin de justifier le chèque de 808 millions d'euros fait à quatre laboratoires pour acheter 94 millions de doses vaccinales. Des contrats signés dans la plus grande opacité. Sans que l'Assemblée nationale ni le Sénat n'aient leur mot à dire. L'absence de débat citoyen a provoqué un effet boomerang.

Aujourd'hui, une majorité de Français ont l'impression qu'on les a menés en bateau. La menace n'a-t-elle pas été surestimée ? N'a-t-on pas vu trop grand en achetant de quoi immuniser 45 millions de Français, contre un virus qui n'est apparemment pas le tueur en série que l'on nous annonçait ? Le Point a voulu en savoir plus sur la manière dont l'Etat a négocié l'achat des doses. Une curiosité mal vécue au ministère de la Santé, qui a opposé une fin de non-recevoir à nos demandes : les contrats ne seraient pas communicables, au nom de la « protection des intérêts essentiels de l'Etat ». Un argument que la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada), saisie par Le Point, vient de balayer d'un revers de main (lire l'encadré page 74). Voici donc l'histoire.

Au coeur de l'été, Roselyne Bachelot passe commande de 50 millions de doses auprès du britannique GlaxoSmithKline (GSK), 28 millions au français Sanofi-Pasteur, 16 millions chez le suisse Novartis et quelques dizaines de milliers à l'américain Baxter. Objectif : couvrir plus de 70 % de la population quand les Etats-Unis et nos voisins européens se contentent de moins de 50 % pour la plupart. L'Elysée, victime du syndrome canicule 2003, pousse à la roue au nom du principe de précaution. La mission est confiée à une agence dépendant du ministère, inconnue du public, l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus). Née en mars 2007, c'est la plus grande pharmacie civile de France, avec 37 sites de stockage classés « défense ». Un préfet hors cadre, un ancien général des armées et un ex-colonel la pilotent en toute discrétion.

Etonnamment, le prix des doses facturé à l'Etat par les labos varie de 6,25 euros chez Sanofi jusqu'à 10 euros pour Baxter. Interrogé sur les raison de ce grand écart, le ministère de la Santé ne nous a pas répondu. 808 millions d'euros sont payés rubis sur l'ongle à la signature du contrat. L'équivalent de près d'un millier d'appareils d'imagerie par résonance magnétique (IRM), alors qu'il en manque près de 250 en France. L'équivalent aussi du déficit de tous les hôpitaux en 2008. Ajoutez-y 250 millions pour les aiguilles et les seringues, 450 millions pour faire tourner les 1 080 centres de vaccination aménagés pour l'occasion et rémunérer les 150 000 vaccinateurs volontaires, mobilisés en lieu et place des médecins généralistes habituellement consultés contre la grippe saisonnière. Au total, la facture du plan grippe A français pourrait atteindre 1,5 milliard d'euros. Soit 6 % du déficit 2009 de la Sécurité sociale...

Précipitation. « L'OMS et les Etats étaient demandeurs. Ils voulaient très vite des quantités très importantes. Ils ont dû céder aux conditions financières des labos », raconte le docteur Alain Fisch, spécialiste des maladies infectieuses à l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne. « C'est la première fois que je vois un gouvernement faire une telle commande sans connaître ni l'efficacité ni l'innocuité du produit » , s'étonne le sénateur François Autain, qui fut secrétaire d'Etat sous François Mitterrand. Cet ancien médecin, qui exerçait à Bouguenais (Loire-Atlantique) a côtoyé Roselyne Bachelot, laquelle travaillait alors dans l'industrie pharmaceutique. Pharmacienne, l'actuelle ministre a commencé comme visiteuse à l'information médicale chez ICI Pharma, devenu depuis Astra Zeneca. Une carrière de douze ans dans le monde pharmaceutique qui ne figure pas dans le « Who's Who ».

Fallait-il se précipiter pour commander les vaccins ? « Non , répond François Autain. Les caractéristiques de l'épidémie n'imposaient pas cette hâte. Sans les commandes, les labos auraient de toute façon mis au point des vaccins contre la grippe A. Or là on a passé commande avant même de définir une stratégie vaccinale. » Résultat : on vaccine les premiers volontaires avec deux doses, tout en déclarant que d'ici quelques jours une dose suffira. On se retrouverait alors avec de quoi immuniser 94 millions de Français ! Que fera-t-on de ces vaccins en surplus ? Le ministère de la Santé a promis d'en donner 10 % aux pays pauvres, via l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le reste pourrait être revendu aux Etats européens qui n'ont pas constitué de stocks. S'ils en veulent... Et François Autain d'enfoncer le clou : « Une fois que l'on a commandé 94 millions de doses, on ne peut plus revenir en arrière. C'est une décision politique plus que scientifique et, fait aggravant, les élus ont été tenus à l'écart. » En juin, le sénateur a interpellé - sans obtenir de réponse - Roselyne Bachelot sur la pertinence de la vaccination.

La machine s'est emballée le 11 juin, un mois et demi après la découverte des premiers cas au Mexique. L'OMS déclare « l'état de pandémie mondiale », en se fondant sur un protocole unanimement adopté mais dont les règles viennent d'être modifiées. Jusqu'alors, la définition d'une pandémie, sur laquelle s'appuyait l'agence onusienne, reposait sur un grand nombre de morts et un grand nombre de cas graves, dans un grand nombre de pays. Désormais, il suffit que trois continents soient touchés. Un assouplissement suivi en direct par les laboratoires, qui siègent comme observateurs dans les réunions importantes de l'OMS.

Dans la foulée, les experts s'alarment, les politiques ouvrent le parapluie et les médias se déchaînent. L'OMS table sur « un tiers de la population du globe contaminée ». La France est touchée par la psychose. Le docteur Antoine Flahaut, l'un des experts, qui a l'oreille de la ministre de la Santé, déclare : « Il pourrait y avoir 30 000 décès en France. » On ne déplore à ce jour, et heureusement, que 36 décès dans l'Hexagone, à comparer aux 5 000 morts annuels de la grippe saisonnière. Dans le monde, H1 N1 a fait 5 000 victimes à ce jour, contre 300 000 décès provoqués par la grippe classique chaque année.

Depuis octobre, le vent tourne. Certains médecins n'hésitent plus à dénoncer l'emballement des autorités sanitaires. Ainsi, le professeur Eric Caumes, de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, tord le cou à un poncif : la nouvelle grippe serait comparable à la grippe espagnole et ses 20 millions de victimes. « Nous ne sortons pas d'une guerre qui a fait des millions de morts et tout désorganisé, s'agace le professeur dans l'éditorial de La Lettre de l'infectiologue ,revue qui fait référence auprès de tous les spécialistes français des épidémies. La population française est infiniment moins fragile et dénutrie. Nous avons des antibiotiques et des antiviraux, des masques et des gants, des unités de réanimation et des respirateurs. Nous pouvons fabriquer des vaccins très rapidement. Dès lors, on ne comprend pas très bien l'intérêt de se référer à cette épidémie, à moins d'alimenter le sensationnalisme et le catastrophisme ambiants. »

Un virus qui rapporte. Contrairement au portrait qui en a été dressé avant l'été, le virus H1 N1 ne se révèle pas spécialement dangereux. « La grippe A n'est pas plus contagieuse que la grippe saisonnière, et sa mortalité est au pis identique, voire bien inférieure, constate le professeur Jean-Paul Stahl, patron du service des maladies infectieuses au CHU de Grenoble, chiffres à l'appui. Alors que l'on compte 1 décès pour 1 000 personnes affectées par la grippe classique, la mortalité de la grippe A oscille de 1 pour 1 000 à 1 pour 10 000 personnes contaminées. » Fallait-il dès lors dépenser 22 fois plus pour la grippe A que pour la grippe saisonnière, qui coûte chaque année à la Sécurité sociale 38 millions d'euros pour vacciner 5,2 millions de personnes ?

Personne n'ose encore parler de « gâchis ». En revanche, les représentants de l'industrie pharmaceutique se frottent les mains. Andrew Witty, directeur général de GSK, se félicitait récemment d'un second semestre qui « bénéficiera immanquablement de la pandémie grippale » (1). Alors que le marché mondial des vaccins antigrippaux plafonnait à 2 milliards d'euros avant que H1 N1 pointe son nez, la cagnotte de la vaccination contre la grippe A frôle les 5 milliards. Parmi les principaux contributeurs, on trouve les Etats-Unis avec 195 millions de doses, le Royaume-Uni et ses 60 millions de doses et... la France, qui a acheté, à elle seule, 10 % des doses mondiales de vaccin contre H1 N1.

1. Les Echos , 12 octobre 2009.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 09, 2009 5:04 pm

Pour aider à séparer le bon grain de l'ivraie
http://www.lefigaro.fr/sante/2009/04/29 ... e-web-.php

Pas mal de liens, pour qui souhaite en savoir plus.

je vous conseille la photo révélant la source de l'infection ... :D
Et oui, c'est comme ça ici.
ça va de bakchich au figaro.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 09, 2009 7:25 pm

Petit rappel sur le virus H1N1, ses 15 H et ses 9 N.

source futura-sciences.com

Les coupables sont aujourd'hui assez bien connus. Appelés Myxovirus influenzae, ce sont des virus à ARN du groupe des orthomyxoviridés. Ceux responsables de graves pandémies sont dits de type A et se distinguent des deux autres types de virus de la grippe, B et C, par la faculté de se modifier rapidement. Stables dans le temps, les virus de type C présentent un danger moindre car le système immunitaire apprend à les reconnaître et les vaccins, eux aussi, restent longtemps efficaces. Les virus de type B évoluent lentement, en modifiant régulièrement les protéines parsemées sur leur surface (la capside) et qui se comportent comme des antigènes. Ce sont elles que reconnaît le système immunitaire. En les modifiant, le virus peut passer inaperçu. Mais les variantes successives des virus B se ressemblent suffisamment pour que l'immunité acquise persiste. Chez les virus A, les mutations modifient radicalement les protéines de surface et en font de nouveaux virus pour le système immunitaire. Un vaccin jusque-là efficace n'aura alors plus aucun effet.

Pour ces virus de type A, on définit quelques sous-types selon les variantes de deux protéines de surface, l'hémagglutinine (HA) et la neuraminidase (NA). On connaît actuellement 15 HA et 9 NA. Un virus H1N1 est donc un virus de type A avec une HA de type 1 et une NA de type 1. C'est le cas du virus de la grippe porcine et de celui de la grippe espagnole.

Pour la grippe porcine, la contagion se fait de l'homme à l'homme, d'où le risque d'épidémie. En revanche, la maladie ne se transmet pas par la consommation de viande de porc. La situation est donc très différente de celle de la grippe aviaire, pour laquelle la transmission interhumaine a été fortement suspectée mais dans quelques cas seulement. Les mesures à prendre incluent donc logiquement l'isolement et le port de masques dans les zones touchées.

Les symptômes sont ceux de la grippe classique (fièvre, fatigue, douleurs, toux) mais il n'est pas utile de s'affoler si l'on ressent ces symptômes sans avoir visité le Mexique depuis longtemps... Il n'existe pour l'heure aucun vaccin mais les autorités sanitaires signalent deux médicaments efficaces en début d'infection, le Tamiflu (des laboratoires Roche), déjà utilisé contre la grippe aviaire, et le Relenza, un antiviral fabriqué par GlaxoSmithKline et combattant la grippe. Les autorités sanitaires françaises affirment disposer de 33 millions de doses d'antiviraux (essentiellement de Tamiflu) et Roche annonce que « trois millions de doses de Tamiflu sont prêtes à l'envoi ».

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Des chercheurs britanniques, vietnamiens et chinois ont découvert pourquoi la souche H5N1 du virus de la grippe provoque autant de décès : elle stimule à l'excès les réponses immunitaires de l'organisme.

Dans le cadre de ces travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Medicine, les chercheurs ont suivi des patients souffrant du H5N1 et les ont comparés à des sujets atteints de formes moins sévères de grippe. Chez les individus ayant contracté le H5N1, le taux de mortalité s'établit actuellement à environ 58 pour cent - un chiffre qui alarme de nombreux professionnels de santé et de sécurité publiques.

L'étude, conduite par le docteur Menno de Jong, de l'unité de recherche clinique de l'université d'Oxford à Hô Chi Minh-ville, a suivi 18 sujets vietnamiens qui avaient contracté le H5N1 en 2004 et 2005. Treize d'entre eux ont succombé par la suite.

Utilisant des écouvillons nasaux et pharyngés, les chercheurs ont établi que le niveau de réplication du virus était des centaines de fois plus élevé que celui des souches grippales classiques, et que le virus affectionnait davantage les voies respiratoires plutôt que le nez et la gorge.

Les recherches ont déjà été qualifiées de « novatrices » par Peter Openshaw, du London's Imperial College, cité dans Nature Medicine.

L'équipe a établi que la progression de l'infection est si rapide et si puissante qu'elle déclenche une « tempête de cytokine ». La cytokine est la molécule-signal utilisée pour alerter les leucocytes d'une infection. Il arrive parfois que l'organisme se mette à fabriquer une quantité excessive de cytokine, induisant une surproduction de globules blancs, avec des répercussions souvent fatales, puisqu'il s'attaque en fait à lui-même. Ce type de tempête est impliqué dans les décès dus au SRAS, et chez les cobayes britanniques qui, s'étant portés volontaires pour tester l'anticancéreux TGN1412, en ont réchappé de très peu.

Dans le cas présent, deux hypothèses peuvent être avancées pour expliquer cette tempête de cytokine : soit le virus lui-même produit de la cytokine, encourageant une réponse immunitaire plus forte, soit il se réplique avec une telle rapidité que l'organisme s'emballe, produisant sans cesse davantage de leucocytes pour tenter de faire face.

Le docteur de Jong, qui a orchestré les recherches, a permis de réaliser un véritable bon en avant dans la compréhension du H5N1, qui pourrait désormais faire envisager le passage de traitements par des médicaments limitant la réplication virale, comme le Tamiflu, à des médicaments conçus pour soigner l'arthrite, tels que les stéroïdes, ou à l'inactivation temporaire de la réponse des leucocytes T en utilisant des médicaments conçus pour traiter l'inflammation pulmonaire.

« "Nos observations indiquent que la charge virale élevée, conjuguée à l'intensité des réponses inflammatoires qui en résultent, sont des éléments centraux de la pathogénèse de la grippe due au H5N1. La gestion clinique devra mettre l'accent sur la prévention de cette intense réponse cytokinique, grâce à un diagnostic précoce et à un traitement antiviral efficace "», peut-on lire dans l'article.

Malgré cette percée, le docteur de Jong semble quelque peu déçu qu'on n'ait pu recueillir davantage de données, pour étudier par exemple la constitution génétique, afin de déterminer la plus ou moins grande susceptibilité au H5N1 selon les personnes. «" Il est fort dommage que nous n'en ayons pas appris davantage », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à Nature. «S i des échantillons avaient été recueillis sur l'ensemble de ces patients, nous aurions beaucoup avancé dans la compréhension de cette maladie "».

Ces résultats concordent avec des recherches menées antérieurement par le professeur Marc Van Ranst, virologue belge, qui s'était entretenu avec CORDIS Nouvelles en avril. Le professeur Van Ranst avait comparé les trachées d'oiseaux récemment décédés aux symptômes présentés par les victimes de l'épidémie de « grippe espagnole » de 1918, due à la souche H1N1. Chez les volatiles, comme chez les soldats, on constatait la présence de «taches» sanguinolentes au niveau de la trachée, signe d'une réponse immunitaire très forte.

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Des chercheurs de la "National Library of Medecine" du "National Center for Biotechnology Information" (NCBI) et du "Fogarty International Center" ont publié, dans le journal Biology Direct, une étude permettant de mieux comprendre l'évolution des virus grippaux.

Les chercheurs ont analysé une large collection représentative des deux souches les plus connues de la grippe, à savoir H1N1 et H3N2. Ces virus ont été collectés entre les années 1995 et 2005 dans l'état de New York et en Nouvelle Zélande. Les banques de données provenaient de l'"Influenza Genome Sequencing Project" et ont été financées par le "National Institute of Allergy and Infectious Desease" qui a récemment mis à disposition plus de 1000 génomes complets de virus grippaux provenant de patients.

Jusqu'à maintenant, l'évolution de ce virus était perçue comme un procédé darwinien classique. En effet, il était plus ou moins admis que la principale protéine de surface nommée Hemaglutinine changeait continuellement afin de se soustraire au système immunitaire de l'hôte. Cela créait un avantage sélectif qui permettait de manière continue d'éliminer les virus " compétiteurs ".

Alors que ce mécanisme semble être effectivement appliqué par le virus H1N1, la période de sélection semble être une suite de séquences interrompues dans le cas du virus H3N2. En effet, ce virus semble être la plupart du temps en période de latence et ne présente pas d'excès significatif de mutations dans sa région antigénique. Les chercheurs ont noté que, pendant ces périodes de latence, aucune des souches circulantes ne prend le dessus sur les autres. Il semble d'ailleurs que de multiples variations soient nécessaires pour permettre au virus d'échapper au système immunitaire. En conséquence, de nombreuses variétés de souches s'accumulent. Lorsque la mutation apportant un avantage sélectif apparaît, la période de latence laisse place à un épisode darwinien où le nouveau virus dominant s'étend rapidement à la population humaine et élimine les autres variants de son espèce.

L'équipe dirigée par David Lipman conclut que la vision habituelle de l'évolution du virus de la grippe, à savoir rapide et contrôlée par un procédé de sélection positive, apparaît à leurs yeux incomplète. Les périodes de latence interrompues par de courtes périodes de sélection suggèrent que le séquençage d'un plus grand nombre de virus sur des patients permettrait d'améliorer la qualité des méthodes de prévention. En parallèle, la substitution d'aminoacides pourrait également être un bon moyen pour prévoir les futures souches dominantes et de gagner un temps précieux pour l'élaboration de vaccins.

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Des chercheurs viennent de redonner ‘vie' à la terrible Grippe Espagnole au travers de souris infectées. L'intérêt d'une telle expérience consistait à découvrir la face cachée de ce virus… Mission inquiétante, mais réussie !

La 1ère Guerre Mondiale n'a pas été le seul fléau du début du 20e siècle. Les années 1918-1919 furent pire encore en raison d'un virus étrange qui se propageait comme la peste : celui de la Grippe Espagnole. Aucune frontière ne l'arrêtait ! La pandémie fit 20 à 40 millions de morts, les jeunes étant les plus touchés. Des experts estiment que le virus tuait 1% des gens infectés ; par comparaison avec celui de la grippe aviaire qui, même s'il a frappé peu d'individus, en a tué presque 90%...

On classe les virus grippaux en 2 groupes, A et B. On les nomme ainsi A(H3N2), A(H1N1)… Par exemple, A(H5N1) est le nom de la terrifiante grippe aviaire. H et N (Hémagglutinines et Neuraminidases) représentent des antigènes, autrement dit des protéines portées en surface par le virus. De simples modifications au cœur de celles-ci peuvent transformer un virus sans grande gravité pour la santé, en un tueur en puissance !

L'hémagglutinine : arme fatale du virus de la Grippe Espagnole

Yoshihiro Kawaoka, virologiste pour les Universités du Wisconsin et de Tokyo, vient de publier les résultats de son étude dans la revue Nature. A la fin des années 90, à partir d'échantillons prélevés sur des victimes encore bien conservées, des scientifiques étaient parvenus à séquencer une partie des gènes du virus de 1918. Le virologiste, lui, a pu ainsi reconstruire les 2 gènes assurant la synthèse des hémagglutinines et des neuraminidases, puis à les insérer dans le génome d'un Influenza A (l'autre nom du virus de la grippe) actuel bénin.

Il a ensuite infecté des souris avec ce virus modifié. Elles ont très vite présenté des symptômes proches de ceux décrits dans le cas de la Grippe Espagnole : atteintes des poumons et sévères hémorragies. « Ici, nous démontrons que l'hémagglutinine du virus de 1918 confère une pathogénicité plus importante chez les souris que les virus humains récents qui sont par ailleurs non-pathogéniques chez ces hôtes animaux » affirme le scientifique.

Il a en effet découvert que toute la ‘force' de ce virus est en réalité concentrée sur les hémagglutinines, qui à elles seules, suffisent à rendre les souris malades. Les neuraminidases n'ont en fait qu'un rôle secondaire dans la pathogénicité. Son étude soutient également la thèse d'une origine aviaire de la Grippe Espagnole. Les oiseaux sont bien les réservoirs primaires des virus Influenza de type A, d'où l'inquiétude qui plane actuellement avec la grippe aviaire…

Le risque de la transmission oiseaux-humains

Les antigènes sont un peu comme des clés qui ouvrent des serrures -les récepteurs- sur les cellules. Fort heureusement, les antigènes des variétés aviaires de ces virus ont des récepteurs bien particuliers sur les cellules des oiseaux. Ces récepteurs différent légèrement de ceux que l'on retrouve chez les êtres humains, « ce qui limite la transmission des espèces aviaires à d'autres espèces, y compris les humains, mais pas complètement… » reconnaît Kawaoka.

La preuve, en 1918, ça n'a pas été la règle. Les antigènes du virus ont facilement trouvé les serrures pour infecter les cellules des hommes, et le virus n'avait plus qu'à s'y introduire. « Cela indique qu'il y avait un changement dans la reconnaissance du récepteur après l'introduction des espèces aviaires aux humains. Le virus reconnaissait le récepteur humain même s'il venait d'une espèce aviaire. Voilà pourquoi il se transmettait si facilement aux humains ! » poursuit le chercheur.

L'une de ses découvertes concerne les derniers survivants de cette épidémie : « les gens qui ont été infectés par le virus en 1918 ont encore de nombreux anticorps, même 80 ans plus tard », et leurs défenses immunitaires se sont révélées parfaitement efficaces contre le virus modifié du chercheur ! Autrement dit, ces personnes âgées aujourd'hui survivraient encore à l'épidémie. Et de toute manière, celle-ci serait rapidement maîtrisée car il existe désormais un vaccin

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Vu sur le site de l'Institut Pasteur

Les virus de la grippe

Décrite dès l'Antiquité et au Moyen-âge, la grippe a été identifiée comme une cause d'épidémies au fil des siècles. La forte variabilité génétique des virus responsables fait craindre la survenue d'une épidémie touchant l'ensemble de la planète, trois « pandémies » ayant frappé au cours du XXème siècle, dont celle provoquée en 1918 par la grippe « espagnole ». Sous forme d'épidémies saisonnières classiques, la grippe touche déjà chaque année des millions de personnes dans le monde, et provoque des centaines de milliers de décès.
Epidémiologie

Les épidémies de grippe surviennent entre octobre et avril dans l’hémisphère Nord et entre avril et octobre dans l’hémisphère Sud. L’Organisation mondiale de la santé estime qu’elles entraînent entre 3 et 5 millions de cas graves et 250 000 à 500 000 décès par an dans le monde. Les hospitalisations et les décès surviennent principalement dans les groupes à haut risque (personnes âgées, malades chroniques,…). En France, la grippe touche chaque année entre 2 et 8 millions de personnes selon le Groupe d’étude et d’information sur la grippe et provoque entre 1500 et 2000 morts, essentiellement chez les personnes de plus de 65 ans. Dans les pays en développement, l’impact de la grippe est assez mal connu, mais on sait que les flambées épidémiques sous les tropiques tendent à avoir des taux d’atteinte et de mortalité élevés.

Epidémies et pandémies

Comment naissent épidémies et pandémies de grippe ? Cela s’explique par la variabilité des virus grippaux, et par les mécanismes de cette variabilité. Les virus actuellement en circulation et pathogènes pour l’homme appartiennent à deux groupes, A et B. Ces virus évoluent sans cesse, et ceci par deux mécanismes. Le premier est appelé glissement antigénique : des mutations de gènes codant pour des protéines de surface provoquent des modifications mineures du virus. Le nouveau variant reste très proche du précédent, si bien que l’immunité conférée par une grippe contractée précédemment protégera contre lui.
Cependant l’accumulation des modifications aboutit à une moindre reconnaissance du nouveau virus par les systèmes immunitaires ayant rencontré ces virus dans le passé. Ce phénomène impose le changement des souches vaccinales plus ou moins régulièrement (voir chapitre : « Vaccins »). L’aspect progressif de ces changements explique que la plupart des épidémies sont souvent mineures ou de moyenne importance.

Pour les virus de type A, il existe un deuxième phénomène de variation, appelé cassure, qui peut être plus grave. Des changements radicaux des protéines antigéniques du virus, avec le remplacement d’une protéine par une autre, donnent naissance à un nouveau virus, totalement différent de celui qui circulait jusque-là. Ce nouveau virus peut apparaître brutalement et gagner tous les continents. C’est la pandémie. L’immunité préexistante ne protège pas et un vaccin préparé avec les souches précédentes est inefficace.
C’est ainsi que de nouveaux virus sont apparus, causant des pandémies dramatiques : grippe espagnole en 1918 (20 à 40 millions de morts), grippe asiatique en 1957 (4 millions de morts) et grippe de Hong Kong en 1968 (2 millions de morts). Depuis vingt-cinq ans, les virus en circulation sont des descendants du virus Hong-Kong, et les vaccins légèrement modifiés chaque année sont efficaces.

A ces deux mécanismes, il faut ajouter la possibilité de réémergence d’un virus ancien. Ainsi, un sous-type disparu depuis 1957 est réapparu en 1977 causant "l’épidémie de grippe russe" et les virus qui en sont dérivés circulent toujours.

Transmission et prévention

Les virus grippaux pénètrent dans l’organisme par le rhino-pharynx. Ils se transmettent facilement d’une personne à l’autre par voie aérienne, au moyen des microgouttelettes et des particules excrétées par les sujets infectés lorsqu’ils parlent, toussent ou éternuent. En cas d’épidémie déclarée, des mesures de protection individuelle s’imposent donc (masques) pour éviter d’être infecté ou d’infecter soi-même les personnes de son entourage proche. La contamination peut aussi avoir lieu lorsqu’une personne touche une surface contaminée - bien que les virus grippaux ne survivent que quelques heures sur une surface inerte -, puis porte sa main à proximité du nez, d’où l’importance du lavage des mains réguliers en situation épidémique.

Les symptômes apparaissent de 1 à 4 jours après la contamination. Les sujets atteints deviennent contagieux un jour avant l’apparition des symptômes et le restent pendant 7 jours. La maladie se propage rapidement, en particulier quand il y a de fortes concentrations de populations (transports en commun, collectivités).

Les virus de la grippe survivent plus longtemps à l’extérieur de l’organisme lorsque le temps est sec et froid, raison pour laquelle les épidémies saisonnières surviennent en hiver dans les climats tempérés.

Symptômes et évolution de la maladie

Les virus grippaux s’attaquent surtout aux voies respiratoires supérieures (nez, gorge, bronches), rarement aux poumons. L’infection dure généralement une semaine et se caractérise par l’apparition brutale d’une forte fièvre, de douleurs musculaires, de maux de tête, d’une sensation de profond malaise, d’une toux sèche, d’une gorge irritée et d’une rhinite.

La plupart des sujets atteints guérissent en une à deux semaines sans traitement médical. La grippe fait courir des risques sérieux aux plus jeunes, aux personnes âgées et aux malades souffrant de certaines pathologies : pneumopathies, sida, diabète, cancer, problèmes cardiaques ou rénaux, notamment. Elle peut chez eux provoquer de graves complications, des pathologies concomitantes, la pneumonie et même la mort.

Traitement

Lorsqu’ils sont administrés avant l’infection ou aux premiers stades de la maladie (dans les deux jours suivant l’apparition des symptômes), les antiviraux peuvent prévenir l’infection ou, si elle s’est déjà installée, réduire la durée des symptômes d’un à deux jours. On dispose depuis plusieurs années de molécules qui agissent en empêchant la réplication du virus. Elles présentent des différences au niveau de la pharmacocinétique, des effets secondaires, des voies d’administration, des tranches d’âge ciblées, des posologies et des coûts. Pendant plusieurs années, l’amantadine et la rimantadine ont été les seuls antiviraux. Même s’ils présentent l’avantage d’être relativement peu onéreux, ces deux médicaments ne sont efficaces que contre les virus de type A et peuvent avoir de graves effets secondaires (délires et convulsions survenant surtout à forte dose chez les personnes âgées). Lorsqu’ils sont utilisés à plus faible dose, pour la prophylaxie en cas de pandémie, ces effets sont beaucoup moins susceptibles de survenir. Mais les virus tendent à développer des résistances. Une nouvelle classe d’antiviraux (les inhibiteurs de la neuraminidase) est apparue plus récemment. On y trouve le zanamivir (Relenza®) et l’oseltamivir (Tamiflu®), qui ont moins d’effets secondaires (même si le zanamivir peut exacerber l’asthme et d’autres affections respiratoires chroniques) et les virus développent moins de résistances. Ces médicaments sont cependant onéreux et ne sont pas disponibles dans un grand nombre de pays.

Vaccination

Chez les personnes âgées, la vaccination diminue de 60 % la morbidité et de 70 à 80 % la mortalité due à la grippe. Chez les adultes en bonne santé, le vaccin est très efficace (70 à 90 %) en termes de diminution de la morbidité et il est prouvé que la vaccination présente des avantages substantiels pour cette tranche d’âge, tant du point de vue sanitaire qu’économique. L’efficacité du vaccin dépend avant tout de l’âge et de l’état immunitaire du sujet vacciné, ainsi que du degré de similitude entre les souches vaccinales et les virus en circulation. Les modifications génétiques constantes des virus grippaux imposent en effet d’ajuster chaque année la composition du vaccin de façon à y introduire les souches les plus récentes en circulation.

Le réseau mondial de l’Organisation mondiale de la Santé pour la surveillance de la grippe établit chaque année la composition du vaccin. Il rassemble 112 centres nationaux de la grippe dans 83 pays et il est chargé de contrôler les virus en circulation chez l’homme et d’identifier rapidement les nouvelles souches. Sur la base des informations recueillies par le réseau, l’OMS recommande chaque année la composition du vaccin pour qu’il soit efficace contre les trois souches les plus récentes en circulation.

Virus grippaux et oiseaux : le rôle des réservoirs

Les virus grippaux de type A circulent de façon permanente chez différentes espèces animales et notamment les oiseaux mais aussi les porcs et les chevaux. Les oiseaux sont vraisemblablement l'hôte original des virus de la grippe : ils servent de réservoirs à tous les sous-types de virus A. Chez les oiseaux le virus se multiplie principalement dans le tractus digestif (d’où l’excrétion de grandes quantités de virus dans les fientes) et également dans le tractus respiratoire notamment chez les volailles. Chez les porcs et les chevaux, le virus se multiplie au niveau respiratoire et provoque une maladie respiratoire comme chez l’homme. Les réservoirs animaux jouent un rôle important dans l'apparition de nouveaux variants chez l'homme. L'exemple le plus documenté est l'apparition du virus de Hong Kong en 1968. Ce nouveau virus s'est rapidement étendu aux pays voisins puis au monde entier en l'espace d'une année. Les virus humains qui circulaient seuls depuis 1957 appartenaient au sous-type A(H2N2). Deux gènes dont un gène majeur ont alors été remplacés par leurs équivalents de virus aviaires : H3 a remplacé H2. Ainsi, on sait depuis longtemps que les pandémies de grippe prennent souvent naissance en Extrême-Orient où la population très dense vit en contact étroit avec les animaux. L'élevage conjoint du porc et du canard favorise le passage du virus de l'animal à l'homme. Les canards domestiques sont contaminés par des canards sauvages migrateurs. Les porcs respirent de grandes quantités de virus aviaires. Si le porc est également contaminé par un virus humain, un virus hybride peut apparaître. Ensuite, les fermiers sont contaminés par voie respiratoire par le nouveau virus. Après quelques mutations, le virus s'adapte à l'homme et commence à se répandre dans la population. Les virus grippaux des oiseaux constituent donc un gisement de gènes viraux. On pensait jusqu'à récemment que ces virus n'infectaient pas l'homme mais pouvaient infecter le porc, que des virus humains peuvent aussi contaminer. Le porc semblait être l'intermédiaire obligatoire entre l'oiseau et l'homme.
La menace de la grippe aviaire

L’épisode de "la grippe du poulet" survenu à Hong-Kong en 1997 a cependant montré que des virus aviaires pouvaient directement provoquer des cas humains de grippe, parfois sévères : 18 personnes furent touchées dont 6 décédèrent. Le même virus aviaire A(H5N1) infecta en 2003 deux autres personnes dont une mourut, toujours à Hong Kong. Fin 2003 début 2004, ce virus provoqua une épizootie qui se propagea rapidement à plusieurs pays d’Asie. Cette grippe aviaire « hautement pathogène » se caractérise chez les volailles par l’apparition brutale d’une maladie grave et très transmissible (d’où les mesures drastiques d’abattage souvent préconisées dans les élevages de volailles), avec un taux de mortalité qui peut avoisiner les 100 % en 48 heures. Le virus ne se contente pas d’affecter le seul système respiratoire et digestif, comme pour la forme bénigne, mais il envahit aussi de nombreux autres organes et tissus. Il en résulte des hémorragies internes massives qui font qu’on appelle parfois cette maladie l’« Ebola du poulet ». L’épizootie due au virus H5N1 hautement pathogène a ensuite gagné l’Europe en 2005 tandis que les premiers cas survenaient en Afrique début 2006, probablement transmis par des oiseaux migrateurs.

Côté humain, la contamination par ce virus aviaire reste rare, et touche généralement des personnes ayant été en contact étroit avec de la volaille. La mortalité est néanmoins élevée. Au total, 405 cas et 254 décès ont été recensés dans 15 pays (chiffres du 5 février 2009 - source OMS), le pays le plus touché étant l’Indonésie avec 141 cas dont 115 décès. Aujourd’hui, le virus H5N1 ne fait pas l’objet d’une transmission interhumaine efficace. Mais la rencontre entre le virus aviaire et le virus humain est actuellement redoutée: elle pourrait conduire à des échanges génétiques entre les deux types de virus et déboucher sur un virus « mosaïque » susceptible de s’adapter plus facilement à l’homme. Un tel virus pourrait alors diffuser sur un mode épidémique voire pandémique.

La grippe d'origine porcine

Si le monde fait face aujourd’hui à un risque pandémique lié à un virus humain d’origine porcine, le virus A(H1N1), la transmission de virus porcins à l’homme n’est pas un phénomène nouveau. Mais jusqu’ici, dans la plupart des cas, il n’y a pas eu d’instauration d’une transmission interhumaine sauf dans le cas de l’épisode de Fort Dix en 1976 qui avait conduit les Etats-Unis à entreprendre une campagne de vaccination massive de la population.
Les porcs peuvent être infectés non seulement par des virus aviaires mais aussi par des virus humains. La composition génétique des virus porcins actuels est extrêmement diversifiée : on trouve de le génome des virus avec des gènes de différentes origines, humaine et aviaire.

A l'Institut Pasteur

Le Centre National de Référence du virus Influenzae Région-Nord (grippe) est situé à l’Institut Pasteur. Il est chargé de la surveillance épidémiologique et virologique de la grippe dans la moitié Nord de la France, en liaison avec le Réseau National des Laboratoires (RENAL) de France-Nord et le réseau des médecins généralistes et pédiatres vigies et de médecins militaires des GROG (Groupes Régionaux d’Observation de la Grippe). Le CNR est ainsi amené à traiter quelque 2000 à 3000 prélèvements ou souches virales chaque saison. Il doit notamment caractériser les virus grippaux pour suivre l’adéquation entre virus grippaux circulants et composition vaccinale et mettre en évidence l’émergence éventuelle de nouveaux variants à potentiel épidémique voire pandémique. Il suit également la sensibilité aux antiviraux des virus grippaux circulants. Ce Centre est associé à l’unité de Génétique moléculaire des virus ARN, dirigée par Sylvie van der Werf, qui travaille sur les antiviraux (recherche de nouvelles molécules et étude des problèmes de résistance), sur la spécificité de l’hôte, sur la circulation des virus grippaux dans l’avifaune, et sur l’évaluation de nouvelles approches vaccinales contre le virus H5N1. Au sein de cette unité l’activité sur les virus respiratoires regroupe 19 personnes, dont 7 au CNR.

Le CNR de l’Institut Pasteur fait partie du Comité de lutte contre la grippe, constitué au niveau national, et présidé par Jean-Claude Manuguerra, responsable de la Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence (CIBU) de l’Institut Pasteur.

La Cellule d’intervention biologique d’urgence de l’Institut Pasteur (CIBU), qui fonctionne 7j/7 et 24h/24, a été créée fin 2002 à l’initiative de la Direction Générale de la Santé et de l’Institut Pasteur. Elle est conçue pour réagir immédiatement en temps réel, en cas d’épidémie, pour détecter et identifier le plus rapidement possible le ou les agents pathogènes en cause.

Le Centre National de Référence du virus Influenzae Région-Nord (grippe) et la CIBU font partie du Plan national de prévention et de lutte "Pandémie grippale".

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Si vous avez lu un article intéressant sur le sujet, n'hésitez pas à le soumettre ici.

Alors vacciné ou pas ? :?
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Message par Éric DELMAS » lun. nov. 09, 2009 7:53 pm

Vacciné pour deux raisons :
Je considère avoir une responsabilité vis-à-vis de mes patients susceptibles d'être gravement touchés par une contamination dont je pourrai être un porteur, lui-même certainement peu ou pas affecté en raison de mon âge et de mon état de santé.
J'estime que si la France devait connaître un pic infectieux, mêlant les effets des deux grippes, il serait important que le personnel de santé puisse répondre à toute montée en charge de la pression sanitaire.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 09, 2009 8:24 pm

Le problème de ce virus dans sa forme A, est sa forte capacité à muter et donc à rendre les vaccins inefficaces sur les nouvelles souches.
D'ici à ce qu'on soit tenu de se faire vacciner chaque année pour une variante, comme pour la grippe saisonnière...
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Message par Éric DELMAS » lun. nov. 09, 2009 8:38 pm

C'est moins contraignant qu'une hémodialyse, alors restons sereins.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. nov. 09, 2009 11:37 pm

être serein, en parlant d'un grippe transportée par les oiseaux... :)

Lu sur le JIM

La vaccination contre la grippe A (H1N1) est mal partie en France.

Les sondages d’opinion montrent en effet que, pour l’instant, une large majorité de la population n’a pas l’intention de se faire vacciner et les premières données disponibles sur le taux de vaccination dans les hôpitaux laissent penser que cette opinion est partagée par un grand nombre de professionnels de santé.

Cette réticence, pour ne pas dire ce rejet, peut s’expliquer par 2 ordres de motifs :

- la morbi-mortalité liée au virus A (H1N1) pandémique est plus faible qu’on ne le pensait à la fin du printemps ;
- beaucoup craignent des effets secondaires des vaccins disponibles. Et ce phénomène est particulièrement exacerbé en France, pays de naissance de nombreux vaccins mais où, pour des raisons complexes et difficiles à cerner, s’est développé ces dernières années un très fort courant « anti-vaccination ».

Allons-nous, du fait de ce climat, assister dans les prochaines semaines à un mouvement d’opinion similaire à celui qui avait suivi la campagne de vaccination contre l’hépatite B qui avait été accusée par certains de favoriser l’émergence de scléroses en plaques ?

Un travail qui vient d’être publié dans le Lancet permet de se préparer à cette éventualité en mettant à notre disposition des données qui nous aideront à interpréter plus sereinement l’annonce inévitable d’effets secondaires vaccinaux (supposés ou réels).

Prévoir les coïncidences

L’équipe internationale d’infectiologues, de spécialistes de la sécurité vaccinale, d’épidémiologistes et de médecins de santé publique qui signe cette publication s’est livrée à une activité indispensable et pourtant inédite : évaluer, a priori, la fréquence habituelle (ou « coïncidente ») dans la population de certains événements pathologiques qui pourraient être, à l’avenir, imputés au vaccin contre la grippe A pandémique. Ainsi, grâce à ce type de données statistiques, il nous serait possible, en théorie, de savoir si tel ou tel incident ou accident survenant dans les jours ou les semaines qui suivent une vaccination a une probabilité raisonnable d’avoir un lien de causalité avec cette immunisation (si sa fréquence est supérieure à celle du « bruit de fond » habituel) ou s’il ne s’agit plus vraisemblablement que d’une simple coïncidence temporelle.
10 millions de vaccinés avec un placebo : 21 cas de syndrome de Guillain-Barré dans les 6 semaines !

Prenons pour expliciter le propos l’exemple du syndrome de Guillain-Barré (SGB) qui envahit les forums consacrés sur Internet à la vaccination et qui hante le sommeil des responsables sanitaires. Steven Black et coll. ont tenté sur la base d’une recherche exhaustive dans la littérature médicale d’en évaluer l’incidence hors de toute vaccination. Il est apparu que celle-ci était bien sûr variable selon les pays, le sexe et les tranches d’âge allant par exemple de 0,70/100 000/an chez les garçons de moins de 17 ans au Royaume Uni à 10,13/100 000/an chez les hommes finlandais de plus de 65 ans. Mais en moyenne, toutes classes d’âge confondues et quel que soit le sexe, dans un pays comme le Royaume Uni, l’incidence annuelle du SGB est estimé à 1,87/100 000. Si l’on admet (pour les besoins du raisonnement) que les sujets vaccinés seront représentatifs de la population générale, pour 10 millions de personnes ayant reçu le vaccin, le calcul nous apprend que le hasard voudrait que l’on observe dans la semaine qui suit l’injection 3,58 cas de SGB et 21,5 cas dans les 6 semaines suivantes (voir tableau). En première analyse, nous ne pourrons donc considérer le SGB comme un effet secondaire probable du vaccin que si sa fréquence dépasse significativement celle du bruit de fond.

Se prémunir contre la rumeur

Il va sans dire que ce raisonnement simple ne sera pas totalement opérant. D’une part pour des motifs scientifiques. Car les sujets vaccinés ne seront pas nécessairement représentatifs de la population générale. D’autre part et surtout pour des motifs médiatico-psychologiques voire politiques. On peut en effet être certain que l’annonce, inéluctable, de quelques cas de SBG dans les semaines qui suivront le début de la campagne fera plus de « buzz » que les déclarations rassurantes d’épidémiologistes évoquant dans des termes peu compréhensibles une fréquence « coïncidentale ». Sans même évoquer les suites juridiques probables de ces SGB, les tribunaux ne tenant pas toujours compte des réalités statistiques (et c’est un euphémisme). Il est même possible que rien ne pouvant démontrer que ces SGB ne sont pas dus au vaccin, au nom du principe de précaution, les autorités politiques soient amenés à prendre des mesures de restriction sous la pression du public.
De la mesure du bruit de fond

Mais n’anticipons pas et présentons ici, grâce au travail de Steven Black et coll., quelques chiffres qui nous permettront, espérons-le, de raisonner plus sereinement dans les semaines qui viennent.

Tableau
Nombre de cas « coïncidents » attendus après une vaccination


- Dans la journée

- Dans la semaine

- Dans les 6 semaines

SGB (pour 10 millions de vaccinés)

0,51

3,58

21,5

Névrite optique (pour 10 millions de femmes vaccinées)

2,05

14,40

86,30

Morts subites (pour 10 millions de vaccinés)

0,14

0,98

5,75

SEP (pour 10 millions de vaccinés)

2,7 à 6,7

19 à 47

114 à 285

Convulsions (pour 10 millions d’adultes vaccinés)

27,4

191

1 150

Avortements spontanés (pour 1 million de femmes enceintes vaccinées)

397

2 780

16 884

SGB : Syndrome de Guillain-Barré ; SEP : Sclérose en plaques


Comme on le voit à la consultation de ce tableau, des problèmes risquent de se poser pour des affections relativement rares comme par exemple le SGB, la névrite optique ou la sclérose en plaques (SEP) et dans ces cas, l’histoire du vaccin contre l’hépatite B et de ses relations éventuelles avec la survenue de SEP montre bien qu’il est difficile de faire prévaloir les lois de la statistiques sur l’émotion. Mais la question des effets secondaires du vaccin pourra être soulevée également devant la survenue d’événements très fréquents comme des avortements spontanés ou des crises comitiales. Le problème sera tout particulièrement aigu pour l’avortement spontané alors que les femmes enceintes sont l’un des tous premiers groupes prioritaires pour la vaccination. On voit en effet que, parmi 500 000 femmes enceintes vaccinées en France, il y aurait, du seul fait du hasard, autour de 1 400 avortements spontanés dans la semaine suivant l’injection et il serait bien difficile de démontrer à ces femmes et à la population que la vaccination n’est pas nécessairement en cause.

Le casse tête de la femme enceinte


Chez la femme enceinte la question des effets secondaires vaccinaux sera compliquée par plusieurs particularités : le manque général d’expérience vaccinale chez la femme enceinte et l’absence totale d’essais cliniques sur cette population avec ce vaccin et l’impossibilité de démontrer, sans un long recul, l’innocuité d’un vaccin sur les enfants à naître. A cela vient s’ajouter, en Europe tout au moins, le fait que nous ne disposons pas encore de vaccin sans adjuvant en quantité suffisante et qu’il nous faut donc choisir entre vacciner dès maintenant, mais avec un vaccin « adjuvanté » déconseillé chez la femme enceinte ou attendre le vaccin sans adjuvant et risquer entre temps l’apparition de formes graves de grippe chez la femme enceinte.
Pour ne pas passer à côté d’un effet secondaire réel

Il faut souligner a contrario que si le « bruit de fond » pathologique peut conduire, à tort, à attribuer la responsabilité d’un événement à un vaccin utilisé sur une très large échelle, il peut également gêner, voir empêcher, l’identification d’un effet secondaire véritable surtout si sa survenue est fréquente dans la population générale. Ainsi si, par hypothèse d’école, le vaccin augmentait de 10 % le risque d’avortements spontané, il serait quasiment impossible de le détecter par une étude de pharmacovigilance.

Enfin au-delà du danger de discréditer le vaccin par une mauvaise interprétation de données statistiques complexes, il convient de ne pas oublier que des effets secondaires bien réels, mais inattendus, peuvent toujours survenir. Ceci a d’ailleurs conduit les autorités sanitaires de plusieurs pays développés à renforcer les systèmes de pharmacovigilance vaccinales (en utilisant notamment le web) pour dépister ces éventuels nouveaux effets indésirables le plus précocement possible.

Le devoir d’informer la population

Mais aussi sophistiqués soient-ils, tous ces systèmes peuvent être mis en défaut :

- du fait d’une sur-déclaration éventuelle des effets secondaires pour ce vaccin surmédiatisé ;
- en raison du risque de voir émerger, par hasard, une relation statistiquement significative en apparence lorsque l’on étudie un grand nombre de paramètres ou de sous groupes ;
- par des effets secondaires subjectifs, pour lesquels une suggestion des sujets vaccinés informés immédiatement par les médias est possible.

On le voit ce travail sur le bruit de fond pathologique pourra être utile pour une meilleure compréhension des événements à venir par le corps médical. Il était de notre rôle de le porter à la connaissance de nos lecteurs.

Mais il est également essentiel, dans le cadre d’une campagne de vaccination de masse d’une ampleur aussi inhabituelle, d’informer a priori la population des difficultés auxquelles les autorités sanitaires seront immanquablement confrontées pour interpréter les données de phamacovigilance. Et ceci est le rôle du gouvernement…


Dr Anastasia Roublev

Black S et coll. : Importance of background rates of disease in a assessment of vaccine safety during mass immunisation with pandemic H1N1 influenza vaccines. Lancet 2009 ; publication avancée en ligne le 31 octobre 2009 (DOI : 1016/S0140-6736(09)61877-8).
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Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » mar. nov. 10, 2009 7:43 am

Je suppose qu'on t'a déjà prévenu de la mutation de plus en plus courante entre le H1N1 (virus du cochon) et le H5N1 (virus du canard) ?
Il paraît que cela donne la grippe du connard.
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Message par yves benisty » mar. nov. 10, 2009 8:25 am

arnaud BASSEZ a écrit :Black S et coll. : Importance of background rates of disease in a assessment of vaccine safety during mass immunisation with pandemic H1N1 influenza vaccines. Lancet 2009 ; publication avancée en ligne le 31 octobre 2009 (DOI : 1016/S0140-6736(09)61877-8).
Je trouve l'approche intéressante.

Résumé (en anglais) disponible ici

Article intégral (en anglais et en pdf) disponible ici
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. nov. 10, 2009 5:06 pm

A l’occasion de la présentation hier du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) à destination du grand public ce jeudi 12 novembre, le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot a également dévoilé une nouvelle opération de communication tendant à rappeler que « la meilleure protection c’est la vaccination ». Elle met par ailleurs l’accent sur l’effet de solidarité qu’implique cette immunisation, en indiquant qu’outre un bénéfice individuel, elle permet de protéger « ses proches », « les plus fragiles » et plus généralement encore l’ensemble de la population.

Plus on en parle, moins on convainc ?

Après les différents appels lancés par le gouvernement ces dernières semaines, qui ont coïncidé avec une désaffection de plus en plus marquée des Français pour la vaccination, beaucoup doutent que cette nouvelle opération de communication obtienne les effets escomptés. Elle pourrait même paradoxalement accentuer plus encore l’effet de rejet que connaît aujourd’hui le vaccin contre la grippe A (H1N1) tant chez nos compatriotes que chez les professionnels de santé. En effet, au-delà des premiers chiffres révélant la faible réponse des médecins et infirmiers des hôpitaux publics aux incitations à la vaccination, un sondage réalisé sur le JIM du 24 octobre au 9 novembre révèle que les professionnels de santé ne sont désormais plus qu’une minorité à envisager de se faire immuniser.

60 % voulaient se faire vacciner en juillet, ils ne sont plus que 43 % à le souhaiter aujourd’hui !

Les lecteurs du JIM ont été très nombreux à vouloir se prononcer sur cette question, témoignant de la fièvre que peut provoquer tant l’adhésion à la vaccination que son rejet. Mille trois cent trente sept professionnels de santé internautes ont en effet répondu à notre enquête : 48 % pour indiquer qu’ils ne se feraient pas vacciner contre la grippe A (H1N1) cet hiver, 43 % pour affirmer qu’ils avaient bien l’intention de bénéficier de la vaccination et 9 % (une proportion importante) pour témoigner de leur indécision sur le sujet. Trois mois plus tôt, ils étaient bien moins nombreux à n’avoir pas encore fait leur choix : 7 % des 626 praticiens internautes répondaient en effet de la sorte au mois de juillet lorsqu’on les interrogeait sur leur intention de se faire vacciner. Surtout, la nette différence entre les deux enquêtes concerne la proportion de professionnels de santé favorables à la vaccination : 60 % répondaient par l’affirmative quand on leur demandait s’ils se feraient vaccinés contre la grippe A (H1N1) dès l’AMM du vaccin !

Les vaccins avec adjuvants ne doivent pas être craints… même si on ne les utilise pas toujours !

Cette importante diminution de la part de professionnels de santé se déclarant prêts à se faire vacciner est sans doute à mettre au compte de certains défauts dans la communication du gouvernement. Omniprésente, elle n’a cependant pas su donner aux soignants les arguments pour les convaincre de se faire immuniser contre le virus A (H1N1). Les pouvoirs publics n’auront notamment pas été à même de mettre en avant les différences entre cette épidémie et les pics saisonniers de virus grippal : ils n’ont ainsi pas su rappeler que les tranches d’âge concernées n’étaient pas les mêmes et que des sujets jeunes et en bonne santé pouvaient être durement affectés. Ils n’auront pas su également rassurer suffisamment sur l’innocuité du vaccin, n’offrant notamment pas aux professionnels de santé un langage clair sur l’utilisation des vaccins sans adjuvants. Un de nos lecteurs s’interroge en effet : pourquoi faut-il attendre que ces produits soient disponibles pour immuniser certaines catégories de population pourtant prioritaires (les nourrissons de 6 à 23 mois, les femmes enceintes) si les vaccins avec adjuvants sont parfaitement inoffensifs comme on nous le promet ?

Ce que je dis aujourd’hui n’aura sans doute aucune valeur demain

Au-delà de ces informations brouillées et d’un certain probable effet de lassitude, le revirement de la position des professionnels de santé s’explique également probablement par une épidémie moins meurtrière et moins fulgurante que ne le laissaient supposer certaines prévisions cet été. Pour autant, les trois décès enregistrés depuis samedi dans deux hôpitaux franciliens tendent à remettre quelque peu en cause cette appréciation optimiste de la situation. D’ailleurs, les exemples abondent de ces soignants choisissant de se faire vacciner après avoir été témoins des ravages de la maladie. Ainsi, le Parisien révèle aujourd’hui, que dans le département des Hauts de Seine, « c’est à l’hôpital Foch, situé à Suresnes, où des cas de grippe A ont été décelés durant l’été que le pourcentage de médecins et d’infirmiers vaccinés a été le plus important ». A la lueur de ce comportement, sans doute peut-on augurer qu’un nouveau sondage, réalisé dans quelques semaines, après un pic épidémique important, révélerait un autre revirement.

Surtout, face aux différents éléments qui influencent pour chacun d’entre nous la décision de nous faire vacciner ou non, il semble que les sondages ne doivent être considérés que comme un instantané, impropre à prédire les décisions futures. De fait, bien qu’ils aient été 60 % à assurer qu’ils se feraient vacciner en juillet, une majorité des professionnels de santé n’ont aujourd’hui nullement fait suivre cette intention d’effets !

source JIM
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » mar. nov. 10, 2009 5:15 pm

Ce qui m'étonne le plus de la part de professionnels de santé c'est d'en entendre dire qu'ils se feront vacciner s'ils constatent que la maladie progresse. Or, le pire moment pour se faire vacciner c'est en pic d'infection.
De plus, les personnes jeunes doivent savoir que ce virus peut être dangereux pour elles dont l'organisme n'a pas l'expérience de nombreux virus grippaux. C'est pour cela que l'on voit des morts chez des jeunes en bonne santé.
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