Ordre infirmier et IADE

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Éric DELMAS

Ordre infirmier et IADE

Message par Éric DELMAS » ven. déc. 15, 2006 9:57 am

Suite à une discussion que j'ai eu récemment avec des IST, je souhaite que nous essayions d'être un peu plus clair sur les rapports qui doivent s'installer entre l'Ordre infirmier et les IADE.

Tout d'abord, il faut jeter aux oubliettes les raisonnements que l'on peut trouver ici ou là sur les risques que présente l'Ordre pour tel exercice professionnel, spécialisé ou non.
La première mission de l'Ordre est rappelons-le de garantir aux citoyens de ce pays qu'ils recevront des soins infirmiers de la meilleure qualité possible en tous lieux et en toutes circonstances.
De là découleront la mise en place d'un code de déontologie (déjà esquissé par les règles professionnelles), le recensement général de la profession, des principes de gestion des installations (essentiellement pour le secteur libéral), la participation à la formation initiale et spécialisée ainsi qu'un label donné aux formations continues.
La mise en place des commissions de conciliation usagers-infirmiers (au niveau départemental) et en dernier recours les instances disciplinaires (régionale et nationale) sont la partie conflictuelle qui viendrait sanctionner un non respect des éléments ci-dessus ou un défaut dans leur mise en œuvre.
Il est clair qu'aucun infirmier de ce pays ne peut se considérer comme non concerné par ces différents points.
Nous avons tous conscience que nous n'exerçons pas notre activité pour notre seul plaisir mais pour rendre un service à la population (qui a d'ailleurs le plus souvent participé à notre formation).
Donc, les IADE ont une conception de leur déontologie qui ne peut être différente de celle d'une infirmière libérale, d'une infirmière en gériatrie, etc.
Là où des différences - voire des divergences - peuvent apparaître c'est sur l'appréciation qu'aura l'Ordre des moyens nécessaires à l'accomplissement de nos missions.
Par exemple, quelle sera la position de l'Ordre sur les moyens infirmiers qui devraient être affectés à l'aide médicale urgente ?
Sur tous ces points, où l'Ordre sera en situation de proposition et de négociation avec le pouvoir mais aussi, en position d'explication et de justification vis à vis de la population, il doit disposer d'éléments tangibles.
Et c'est à chacun de nous de lui en fournir, soit via des commissions que l'Ordre mettra en place pour réfléchir à ces sujets, soit via nos associations et syndicats qui apporteront des propositions argumentées.

Donc, pour parodier une célèbre phrase, ne nous demandons pas ce que l'Ordre va faire ou pas pour nous, mais demandons-nous ce que nous allons faire pour que l'Ordre puisse être entendu à notre sujet.
Patrick GRIVIAUD
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Message par Patrick GRIVIAUD » ven. déc. 15, 2006 5:40 pm

L'Ordre est là, il va donc falloir faire avec.
Je n'ai jamais été convaincu par sa nécéssité vous l'aurez compris :? mais je peux me tromper.

Nous concernant plus spécifiquement, je reste inquiet par le peu de cas que l'on va faire de nous, surtout en raison d'une grande méconnaissance de notre travail. Nos collègues IDE ne savent pas vraiment ce que nous faisons et dans quelles conditions.

Plusieurs points me chagrinent encore dans le texte définitif: pourquoi diviser la profession selon le secteur d'activité ? pourquoi ne pas avoir mentionné les spécialisés ?

J'ai eu une discussion très interressante à ce sujet avec une juriste il y a quelques jours, nous avons parlé de reconnaissance et d'évolution de la profession d'infirmier(e) notamment. A ses yeux, l'Ordre n'est rien pour le moment c'est-à-dire que sa création ne resout rien, il fera pour nous ce qu'on fera de lui. En clair pour nous IADE nous avons plus qu'intérêt à nous investir dedans sous peine de passer à la trappe !

Pour ceux qui doutaient encore, créer la SOFIA est urgent pour nous faire entendre !
Modifié en dernier par Patrick GRIVIAUD le lun. janv. 01, 2007 6:15 pm, modifié 1 fois.
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » ven. déc. 15, 2006 5:51 pm

Effectivement, l'ordre dispose d'une face visible qui concerne tout le monde de façon identique : déontologie, bonnes pratiques, etc.
Il possède aussi une face cachée qui découle de la première : étude des moyens pour remplir les missions.
C'est dans cette partie que chaque domaine d'exercice (et pas seulement les spécialisés) va devoir s'investir en apportant à l'Ordre une expertise et des propositions.
L'Ordre étudiera ces dossiers, en évaluera la pertinence en terme d'efficience et les rejettera ou les portera à la connaissance de l'État et, en cas de refus non justifié, de la population. C'est là qu'il sera fort car, non seulement il sera une source argumentaire irremplaçable pour les syndicats mais il aura une légitimité indiscutable pour appuyer un dossier.
Le choix des collèges revient aux politiques qui ne sont capables de raisonner que de façon administrative : public, privé, libéral.
Nos projets prévoyaient un collège unique et des commissions par domaine d'exercice.
J'ai déjà largement expliqué en quoi les collèges spécialisés étaient au mieux ridicules, au pire iniques.
Et surtout, au nom de quoi exigerions-nous un collège IADE et refuserions-nous un collège IST, pédiatrie, gériatrie, médecine interne, HAD, etc. ?
Si nous cherchons à reproduire au sein de l'Ordre l'inefficacité de la foultitude d'associations que compte la profession, effectivement c'est la meilleure solution.
Patrick GRIVIAUD
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Message par Patrick GRIVIAUD » ven. déc. 15, 2006 6:33 pm

Mon propos n'était pas de dire qu'il fallait un collège par spécialité, cependant il aurait été de bon ton de mentionner l'existence des spécilaités actuelles.
Et il y a une différence entre spécialité (nécéssité d'un diplôme) et spécificité d'un poste.

Au cours des débats et dans les (très) nombreux amendements, tout le monde à fait comme si nous n'existions pas, même lorsque les discussions ont portées sur les délégations possibles de tâches dans l'avenir, était-ce par méconnaissance ou était-ce un oubli volontaire ? Dans les deux cas c'est bien indigne d'un projet qui se veut rassembleur.
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » ven. déc. 15, 2006 7:21 pm

C'est assez délicat.
Pour nous IADE ça semble évident mais, c'est loin de l'être pour d'autres.
Par exemple les anciens Infirmiers Spécialisés en Assistance Circulatoire n'ont pas tous bien digéré la suppression de leur spécificité qui était très proche d'une spécialité. Encore pire, les ISP d'avant la réforme de la formation en 95 n'ont pas du tout apprécié de disparaître et de devoir subir une formation complémentaire pour devenir IDE.
Les IDE de réa et bien d'autres réclament une spécialité à cors et à cris et verraient cela comme une provocation, etc.

Pendant la discussion que j'ai suivi de bout en bout, nous avons été cité deux fois à titre d'exemple pour un cas donné.

Concernant les expérimentations Berland, je vous rappelle que le SNIA consulté à déclaré que nous ne voulions pas de délégation de compétence et que nous voulions rester dans la situation actuelle.
Normal qu'on ne parle pas de nous.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. déc. 29, 2006 1:45 pm

Je dois dire que je ne suis pas un fervent partisan de l'ordre IDE sous la forme qu'il prend.
Les IDE sont regroupés en catégorie de salariés du privé, du public ou libéraux.
Il n'y a pas de collège pour les multiples spécialisations (je ne parle même pas des DE IBODE, Puer, IADE...)
Je souhaite que cela soit mis en place.
Et c'est là à mon sens que la SOFIA peut être un partenaire unique efficace et constructif.
car le propos est de valoriser la profession IADE.

Nous verrons ce que ferons les DRASS pour organiser tout ça.

Mais même si je ne suis pas partisan chaud bouillant de cet ordre SOUS CETTE FORME, je sais qu'au moment des votes, je ne voterai pas pour les IDE syndiqués.
Car je souhaite malgré tout que l'organisme qui va me représenter, soit dirigé par des personnes volontaires, engagées à promouvoir notre diplôme.
et pas à accepter la grande bradrerie et le troc de l'ile que l'on voit actuellement.
Donc oui à une profession forte, qui ne néglige pas les spécificités de ses agents spécialisés, qui exercent bien un autre métier, et qui en conservent des valeurs communes avec le terreau initial.

non à la VAE et toutes ses dérives.
Un DE ne donnera jamais la compétence.
Mais il sanctionne une formation, obtenue après réussite d'un concours, et articulée sur plusieurs semestres.

C'est bien le moins à exiger.
Sinon on peut toujours s'asseoir sur le master.

Il parait selon certaines sources que le ministère étudierait le passage en master, mais à budget constant.

D'ici à ce que ce ne soit qu'un hochet sans débouché financier supplémentaire.

Donc l'ordre IDE est promulgué.
Comme tout bon démocrate qui se respecte, la loi est faite pour être respectée, même si l'on n'est pas toujours en phase.
Mais je dois dire que notre profession est actuellement très "encadrée", et peu en ont autant.

DE
ordre
EPP
accréditation
référentiels
recommandations

attention à l'indigestion
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » ven. déc. 29, 2006 3:47 pm

Tout cela est logique pour une profession qui se veut adulte, responsable, compétente, autonome et prête à prendre son avenir en mains.

L'Ordre est une superstructure qui aura les moyens de protéger les bénéficiaires et de prouver la validité de nos demandes.
Les syndicats et les associations bénéficieront des travaux de l'Ordre pour asseoir leurs revendications.
Les associations spécifiques auront la meilleure place pour alimenter les travaux de l'ordre.

Les seuls qui soient vraiment dangereux sont les syndicalistes d'extrême gauche qui veulent des professionnels de santé tous alignés sur le moule aide soignant et dsans aucune reconnaissance des formations et compétences de chacun. Vous avez dit lutte des classes ?
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » lun. janv. 15, 2007 11:56 am

Je suis étonné de voir le peu de réaction que suscite le projet de décret créant le haut Conseil des Professions Paramédicales destiné à remplacer le CSPPM.
Particulièrement, de la part de ceux qui critiquaient l'Ordre et sa composition.
Je vous rappelle qu'au HCPP le SNIA ne sera plus présent et que les infirmiers seront représentés par quelques syndicats anticatégoriels représentant entre 3 et 4% de la profession (IDE).
De plus les kiné (80 000) bénéficeront de la même représentativité que les infirmiers (460 000) et les opticiens (13 000) en auront la moitié.
Maxime Darde
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Message par Maxime Darde » lun. janv. 15, 2007 5:15 pm

Lol, ca va passer encore plus en douce que l'ordre infirmier ca...
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » lun. janv. 15, 2007 6:15 pm

C'est clair que les syndicats sont d'une discrétion de Dominicain.
Même le SNIA qui perd beaucoup n'a rien sur son site.
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. janv. 15, 2007 8:19 pm

Au bout du compte, je ne suis pas étonné.
Car la profession IDE semble définitivement vouée à l'éteignoir.

C'est le nombre qui effraie ?
C'est le côté incontrôlable, limite anar des IDE qui fait peur ?
Les IDE sont des émanations de la bande à Bonnot, à Bader et cie ??
On redoute quoi ?
Qui redoute les IDE ?

le lobbying médical ?

un ordre, sous contrôle...dès fois que...
c'est le côté janséniste du gouvernement français dans son ensemble.
CARON Nicolas
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Message par CARON Nicolas » mer. janv. 17, 2007 9:33 pm

Bonjour

Je suis assez contre cet ordre infirmier en l'état actuel des choses. Je pense qu'un collège par specialité aurait été plus judicieux. Est ce qu'un IDE de medecine en privé et en plublic sont différents? Est ce qu'un IADE au bloc viscéral en clinique est vraiment différent d'un autre dans le public? Par contre je pense qu'il aurait été possible de faire des collèges par grandes spécialités, comme médecine (cardio, pneumo, néphro,...), chirurgie (ortho, viscérale, ORL,...), Psychiatrie, Bloc (IADE, IBODE), Santé publique (PMI, IDE scolaire, milieu carcéral,...), etc.
Maintenant, personne ne m'a demandé mon avis, et donc je vais devoir faire avec, comme vous. Cependant, si on ne peut plus changer le système de l'extérieur, je pense qu'il faut qu'il y ait un grand nombre d'IADE à se présenter a l'ordre pour intégrer les collèges et donner notre point de vue sur notre évolution.
De plus, je suppose que nous n'avons pas le droit de citer dans le collège libéral......
Après, quel pouvoir auras vraiment cet ordre sur l'évolution de la profession?
J'ai l'impréssion que nous n'avons jamais su vraiment nous organiser, contrairement aux autres professions paramédicales.
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » mer. janv. 17, 2007 11:19 pm

Le principe d'un collège par spécialité aurait été encore plus inacceptable et je m'en suis déjà clairement expliqué.
En réalité, le meilleur système aurait été un seul collège électoral.
Les différentes spécificités s'exprimeront via des commissions ad hoc et surtout via les associations qui feront remonter vers l'ordre la situation spécifique.

PS : Vous pouvez supprimer vous-même votre message surnuméraire et le message d'excuse.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. janv. 18, 2007 8:00 pm

l'administrateur est passé par là.
c'est fait Nicolas. :wink:
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