IADE : quel statut et pour quoi faire ?

Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » jeu. mars 01, 2007 3:14 pm

arnaud BASSEZ a écrit :Aucun message n'a été supprimé par l'administrateur de ce forum (sauf un doublon).
à moins qu'il ne se soit édité.
Comment s'appelle t-il ?
Je pensais plutôt à la seconde solution mais, il est aussi fort probable que j'ai mal cherché.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 01, 2007 4:59 pm

De toute façon, on connait ta position sur la question, et l'on sait que tu n'y es pas favorable.
Au demeurant, il est tout à fait louable d'écouter les arguments des uns et des autres.
Chacun étant libres de s'exprimer bien entendu.

Ce qui m'importe, c'est de trouver pour nous, le meilleur compromis, afin de nous reconnaitre et de nous valider les actes que nous réalisons au quotidien.

Le tout sans nous compromettre, ni se trouver le cul entre deux tabourets de blocs.

Mais encore une fois, il a des arguments qui peuvent se tenir. Il suffit de les écouter.
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » jeu. mars 01, 2007 5:31 pm

Entièrement d'accord, à condition que ceux qui proposent de quitter le corps infirmier pour le corps médical nous disent concrètement ce que celà nous apporterait.
En y réfléchissant bien, il me semble que c'était Maxime qui proposait cela et j'attends simplement les arguments pour pouvoir les étudier et, éventuellement, les discuter.

C'est très intéressant d'avoir des points de vue différents mais, il serait dangereux de lancer des affirmations sans en avoir pesé les avantages et les inconvénients.
Avant le rapport Berland, tu sais très bien que je prônais cette sortie du corps infirmier tout en en soulignant les dangers.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 01, 2007 5:57 pm

le rapport Berland est disponible ICI
toutefois, il est possible qu'il ait échappé à la lecture de tous.
Si tu veux en faire un bref topo...afin d'éclairer les autres.
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » jeu. mars 01, 2007 6:21 pm

Jusqu'au rapport Berland, le corps médical (et particulièrement les MAR) claironnait qu'il était impossible de déléguer à des non médicaux des actes médicaux en raison d'obligations légales et déontologiques.
Le rapport Berland suivi d'un projet dont les expérimentations sont toujours en cours, propose de déléguer officiellement des actes médicaux à des non médicaux en adaptant la loi et sous couvert d'un certains nombre de sécurités.
Maxime Darde
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Message par Maxime Darde » jeu. mars 01, 2007 7:44 pm

Ben, comme je l'ai svt dit, mon point de vue est que notre quotidien réel est plus proche d'une démarche diagnostique / traitement / réajustement sur le même mode qu'une sage femme et, au sens plus large, des médecins.

Sans faire de raccourcis trop rapide, car on ne peut pas nous comparer a des médecins, loin s'en faut, ca fait très longtemps qu'on sait que les IADE savent 'prescrire' de nombreuses drogues sans avis médical, pour mener a bien d'un bout a l'autre une anesthésie générale, de l'accueil du patient jusqu'a son arrivée en SSPI.

Dans cette partie de la prise en charge du patient (qui exclue bien entendu tout ce qui se fait avant et apres le passage au bloc), les faits sont là pour montrer, depuis longtemps, que nous somme capables, sous couvert d'un anesthésiste, de réaliser certaines anesthésies.

Ce modèle est a mona vis calquable sur les sages femmes, qui réalisent des accouchements sous le couvert d'obstétriciens, pouvant intervenir en cas de besoin. Inutile de préciser que quand un accouchement vire au vinaigre, le médecin rapplique rapidement, tout comme devra rappliquer rapidement le MAR si besoin.

En France, la Loi suit les faits dans la majorité des cas, parfois sous couvert d'experiences préalables.

Dans la foulée de la reconnaissances de ces compétences, il faut endosser la contrepartie de la responsabilité qui va avec. Là encore, en France, nous sommes pour le moment pratiquement exempt de toute condamnation au pénal. Preuve que pour le moment, malgré tout ce qu'on entend, nous sommes plutot a l'abri des soucis de responsabilités.

Accepter plus de compétences, c'est aussi accepter d'assumer les conséquences juridiques qui vont avec (ainsi que la probable remontée du prix des assurances). Et c'est ces responsabilités qui vont permettre de revendiquer une revalorisation de notre salaire, pour enfin arriver a une rémunération un peu plus équilibrée avec le privé, et plus juste au regard de ce qu'on fait déjà.

On sait que dans les années a venir, les MAR vont manquer. Une des solutions pourrait passer par cette voie. Nos élus y seraient peut être sensibles, car on coute au final pas si cher que ca par rapport au temps médical gagné. En outre, la qualité de notre formation initiale peut être facilement mise en avant.

Passer en statut médical à prescription limitée me semble donc le plus logique, et nous permettrai en outre, via la SOFIA, d'avoir une vrai interface avec le gouvernement sans nous plomber les pattes avec l'OI et le HCPP dont connais déjà les tristes conséquences de leur double présence à la tête de la profession infirmière.

Les essais de prescription infirmière actuellement tentés ne me font pas sentir une quelconque idée de reconnaissance mais plus un moyen de palier des insuffisance et l'idée de nous refiler des trucs chiants, routiniers, qui en définitive n'interessent pas les médecins.

J'ai pour ma profession plus d'ambition que ca, et je crois que si on ne cherche pas a aller vraiment de l'avant en revendiquant une vrai reconnaissance de nos compétences, et une officialisation de ce qui se fait déjà (et qui est déjà énorme par rapport a ce qu'on nous reconnais officiellement), on va passer a coté d'une vrai reconnaissance de notre travail.

Voila... Après, comme dit Arnaud, c'est un avis sur 8000 ou 9000 IA en France.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 01, 2007 8:09 pm

Nous sommes moins de 7000.

Je vais répondre à Eric, en essayant d'alimenter le débat dans le sens qu'il aime bien.
Le rapport Berland est tout à fait louable, et propose réellement une piste.
Toutefois, ce ne sera pas le premier et le dernier rapport qui ira croupir aussi rapidement qu'on l'aura commandé, dans le fond d'un tiroir d'une archive anonyme.

En effet, qui nous dit qu'il résistera longtemps à l'impact du lobby médico-protectionniste dont on connait que trop bien, les effets de nuisance envers tout ce qui touche les IDE.

Le but est de nous faire reconnaitre, valider, valoriser, revaloriser, rémunérer.

Comment concilier l'inconciliable ?
Des médecins qui nous donnent des bribes de leur responsabilités, en conservant le couvert médical au cas où, pour nous montrer qu'on est des bulots, super dangereux et définitivement euthanasistes dès qu'on nous permet de nous occuper d'un malade.

Je n'ai pas vu la réponse concernant les sage femmes et le LMD, mais vu que c'est accordé pour les médecins et qu'elles sont médicales...
Est-ce que en étant "médicalisé", nous n'aurions pas plus facilement, voire automatiquement par voie de réciprocité, le LMD ?

Alors débattons, dans la mesure, en argumentant chacun de ses points de vue, tout en ayant conscience que l'autre peut aussi avoir raison.
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » jeu. mars 01, 2007 8:14 pm

Je crois que nous ne nous entendons pas sur ce qu'est un statut médical.
Il s'agit de permettre à un professionnel d'agir en totale indépendance à un moment où il n'y a pas de personnel médical pour l'épauler.
C'est pour cela que les SF ont un statut médical. En effet, elles sont amenées à pratiquer des actes médicaux dans des périodes où il n'y a pas de médecin à proximité et à prescrire dans les mêmes conditions.
Nous en sommes loin et, l'immense majorité d'entre-nous, ne veut surtout pas y venir.
Quand un professionnel exerce des actes médicaux alors qu'un médecin peut intervenir à tout moment, il n'est pas dans une responsabilité médicale.
Ce qu'il nous faut c'est la reconnaissance de notre compétence à mettre en œuvre des protocoles médicaux non détaillés et à prendre des décisions ne pouvant pas être retardées avec un médecin apte à intervenir à tout moment.
Pour cela il nous faut une reconnaissance de la particularité du protocole d'anesthésie par rapport à un protocole infirmier classique et, la reconnaissance de nos compétences à l'appliquer sur la base de nos connaissances en matière de pharmacologie et de techniques de réanimation.
Il nous faut donc un droit d'auto-prescription concernant certains produits d'anesthésie, d'analgésie et de réanimation et un droit de mise en œuvre de certaines pratiques simples dont la nature reste à définir.
Rien de médical dans tout ça puisque cela figure d'une certaine façon dans le décret infirmier.
Or, si nous pouvons affirmer une certaine autonomie (et non pas indépendance comme les SF) dans notre pratique, pourquoi changer pour un statut qui nous fragiliserait beaucoup par ailleurs ?
J'espère que plus personne n'attache au statut "médical" une quelconque aura et que, comme moi, vous êtes plus terre à terre en cherchant une reconnaissance statutaire et financière.
Philibien bruno
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Message par Philibien bruno » jeu. mars 01, 2007 8:20 pm

Le rapport berland.merci pour ce rappel.
Je pense que dans le fond ,chacun recherche à identifier clairement son role ,sa place ,ses obligations au chevet du patient.Chacun desire exercer son metier avec le maximum d'engagement professionnel.
Certains, j'ai eu aussi cette comparaison , desire se projeter dans l'avenir pour une activité semblable à celle des sages femmes.
l'identité medical? est-elle necessaire.Pas forcement .il faut un juste milieu.

Le binome iade/Mar doit rester (dans la prise en charge globale des patients ).ensuite il est vrai que le decret du 11/02/2002 Art 10 peut donner une certaine autonomie ,selon son interpretation.
Mais il n'empeche en rien l'identité iade d'exister et que celui-ci soit l'acteur premier dans la prise en charge de sujet
ASA1 ou ASA2 et selon la chirurgie.Mais en collaboration avec le Mar.referent.

dans le rapport berland , on parle d'infirmiere formée à la sedation et au geste de reanimation.Mais elles ne sont pas identifiées comme IADE,et elle sont sous la responsabilité ou plutot sous la tutelle du gastro.Alors Là:n'existe -til pas un danger?on dissocie sedation et anesthesie.à croire qu'il y a de petite et de grande anesthesie.DANGER à mes yeux.
une formtation avec propofol+geste de rea.Mais ou commence et ou s'arrete cette formation // à un iade.Et qui assure la formation?

Mais il est clair aussi que la delegation de certains actes , apres une formation ,peut etre moteur pour la profession.
et le schemas de formation qui est presenté en fin rapport est encourageant.
Un vrai parcours professionnel pourrait se dessiner pour les futures ides avec une augmentation de leur responsabilité et de leur competénce.Ce projet redonne un petit coup d'oxygene au cursus inf.
Mais au vu du contexte actuel on peut se poser des questions.Je veux bien sur parler du probleme du LMD.
mais le sujet n'est pas encore mur et il faut en debattre.
Quelles sont les limites de l'art 10?
(gestes techniques:ktpa , VVC et les alr? bref l'art 10 peut-il permettre la delegation d'actes?)
Maxime Darde
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Message par Maxime Darde » jeu. mars 01, 2007 8:24 pm

Pour moi, si on reste dans le bourbier dans lequel se font enfermer les IDe, a grand renfort de VAE, OI, HCPP, refus du LMD, etc etc, on restera toujours tirés vers le bas d'une facon ou d'une autre.

Je pense que si une SF peut gérer un accouchement, et qu'un médecin peut intervenir a temps si ca merde, on peut calquer le modèle sur les IADE et l'anesthésie.

Je sosucris a l'argument d'Arnaud (qui reste a vérifier) pour le LMD et les SF.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 01, 2007 8:30 pm

En ce qui me concerne, c'est effectivement la reconnaissance financière et statutaire.
Je vous renvoie ici pour juger toutefois de la valeur que nous porte les médecins dans le cadre de l'aide médicale urgente.
je précise qu'il n'est pas précisé IADE, mais dans leur esprit, il ne font aucun distinguo.

C'est donc sur le site de samu de france
à mettre en parallèle avec le discours et la vérité du terrain de ceux qui font des missions humanitaires.

L'équipe "type" pour le samu mondial consiste en 2 médecins, un gynéco-obstétricien en +, deux IDE dont un IADE, et un logisticien.
Et l'on sait bien, que le IADE fait des anesthésies seul, sans contrôle du médecin anesthésiste, qui a autre chose à faire qu'à contrôler son collègue
infirmier.

Cela voudrait-il dire que les africains ou les habitants du Laos, auraient moins de valeur que les habitants de France ?
Cela voudrait-il dire que ces "étrangers" seraient plus résistants que nos pauvres malades, fatalement fragilisés à l'approche inconsciente d'un IADE armé d'une seringue de propofol ?

Non, je n'ose y croire.
Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 01, 2007 8:43 pm

Philibien bruno a écrit :Lensuite il est vrai que le decret du 11/02/2002 Art 10 peut donner une certaine autonomie ,selon son interpretation.

Quelles sont les limites de l'art 10?
(gestes techniques:ktpa , VVC et les alr? bref l'art 10 peut-il permettre la delegation d'actes?)
Je te rappelle que le décret est abrogé;
c'est donc celui-ci qu'il faut maintenant mettre en avant.
Maxime Darde
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Message par Maxime Darde » jeu. mars 01, 2007 9:28 pm

C'est un secret de polichinelle que nous réalisons des anesthésies seuls...

A nous de voir ce qu'on veut devenir.

Soit on attend qu'on nous jette des miettes comme les IDE qui pourront, selon le projet de loi sur le financement de la sécu 2007, précrire des paniers a perfs, des pansement hydrocolloïdes ou encore des jersey, cad qu'on nous autorisera peut être a nous de gerer les antalgiques classe 1 et 2 pour le postop en SSPI, voire (si on est sages et disciplinés) la gestion des NVPO...

soit on prend 2 pas de recul sur la réalité et on va chercher la reconnaissance et la revalorisation que nous méritons, mais faudra compter que sur nous mêmes, et peut être la SOFIA si c'est l'orientation qu'elle prendra...

http://www.infirmiers.com/actu/liste-materiel-IDE.pdf
Éric DELMAS

Message par Éric DELMAS » jeu. mars 01, 2007 9:34 pm

Maxime Darde a écrit :Pour moi, si on reste dans le bourbier dans lequel se font enfermer les IDe, a grand renfort de VAE, OI, HCPP, refus du LMD, etc etc, on restera toujours tirés vers le bas d'une facon ou d'une autre.
Je ne vois pas le rapport entre ce que tu appelles le "bourbier" et nous.
La VAE IADE, si l'on s'en tient à ce que nous savons pour l'instant n'est pas possible puisque pour qu'il y ait VAE il faut que le postulant ait dans sa pratique initiale des compétences qui puissent lui permettre "d'économiser" une partie de la formation envisagée.
Ca marche pour une AS qui veut devenir IDE et une IDE qui travaille en bloc et qui veut devenir IBODe mais, il n'y a aucune IDE qui pratique - même partiellement l'anesthésie et qui pourrait s'en prévaloir pour demander à raccourcir un cursus IADE.
L'OI et le HCPP ? Quel rapport avec le rapport Berland et la délégation de compétence ?
La LMD ne peut s'appliquer à nous dans sa visualisation actuelle par le gouvernement puisque notre formation est en deux parties. C'est pour ça que je fais des propositions pour qu'elle puisse être linéaire depuis le Bac. Sinon, on pourra toujours se brosser pour le Master.
Maxime Darde a écrit :Je pense que si une SF peut gérer un accouchement, et qu'un médecin peut intervenir a temps si ca merde, on peut calquer le modèle sur les IADE et l'anesthésie.
Je viens de t'expliquer que le statut médical des SF ne concerne pas la période d'expulsion si un Obs est à proximité mais, tout ce que fait une SF hors de la présence d'un obs. Que je sache, les IADE ne demandent pas à assurer des actes médicaux au domicile des patients ou des consultations libérales avec prescription de médicaments. Nous ne travaillons QUE dans un environnement où un MAR peut intervenir à notre demande ce qui n'est pas le cas de la SF. La SF est normalement seule et gère seule sauf, si elle pressent une difficulté et qu'elle demande à un Obs de venir apporter son expertise. Il n'est d'ailleurs pas tenu d'être physiquement présent et ne se déplace qu'à la demande de la SF, ce qui est loin d'être notre cas.
Je le répète souvent ; il faut arrêter d'envisager notre avenir en essayant de "copier" ce que d'autres ont obtenus sous peine d'être des clones infériorisés. Soyons imaginatifs et demandons à disposer d'une reconnaissance qui nous soit propre et adaptée à nos particularismes.
Philibien bruno
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Message par Philibien bruno » jeu. mars 01, 2007 10:00 pm

tu as raison arnaud.Je m'excuse j'ai du retard .Il faut donc mettre en avantL'artR4311-12.Mais il reprent l'ancien article 10.
Mais Merci pour cette remise à l'heure!!
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