pratiques...On est bien avancé

La Grosse Bertha
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 27, 2015 8:30 am

pratiques...On est bien avancé

Message par La Grosse Bertha » ven. mars 23, 2018 8:06 pm

Résultat des courses à vouloir toujours aller dans le sens du poil de nos technocrates rasés de près....

Heureusement que la Vaseline ne se périme pas trop vite....

les zassociations zindignées

A force je crains un bon relâchement de sphincter...
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
Un petit qu'à fait le matin est une bonne entrée en matière pour la journée...
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. mai 19, 2018 6:54 pm

Publié le 18/05/2018

Infirmier de pratique avancée : le Haut conseil des professions paramédicales dit non au projet gouvernemental !


Les projets de textes réglementaires concernant les infirmiers de pratique avancée (IPA) ont été présentés devant le Haut Conseil des Professions Paramédicales (HCPP), qui est, rappelons-le, une instance consultative. Après étude de ces décrets et arrêtés, l’institution a voté contre les projets gouvernementaux !

Ces textes, on le sait, ont déçu la plupart des organisations infirmières, en premier lieu parce que « les infirmiers de pratique avancée se trouvent écartés des soins de premiers recours pour des raisons qui restent encore à clarifier, alors que leur contribution au sein des équipes pluriprofessionnelles aurait pourtant pu desserrer l'étau qui enserre ce secteur d'activité » ont fustigé, dans un communiqué publié il y a quelques semaines, une dizaine d'organisations professionnelles. En outre, presque tous les syndicats à l’unisson, dénoncent l'autonomie restreinte des IPA et la négation de l’expertise infirmière.

Enfin, beaucoup ont déploré les hésitations ministérielles, face au « lobby médical », qui auraient abouti à « un recul progressif » de l’ambition gouvernementale pour les IPA, comme l’a martelé, devant le HCPP, Patrick Chamboredon, président de l’Ordre infirmier.

Malgré cette unanimité syndicale et ordinale, rien n’oblige Agnès Buzyn à amender ces documents qui peuvent être publiés tels quels et s’appliquer dès le mois de septembre prochain…Vous avez dit "démocratie sanitaire"!

Xavier Bataille jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. juin 02, 2018 4:04 pm

Le foutage de gueule se poursuit. Il n'a aucune raison de s’arrêter cela dit.

Publié le 01/06/2018
Infirmiers de pratique avancée : un périmètre précisé

Les discussions pour parvenir à la rédaction d’un projet de décret destiné à créer la profession d’infirmier de pratique avancée (IPA) a parfois pris des allures de négociations secrètes.

Mais alors que, dans quelques semaines seulement, le décret entrera en vigueur, la DGOS (Direction générale de l'offre de soins) a enfin dévoilé les contours de cette réforme majeure à l’occasion de la Paris HealthCare Week.

IPA : quel périmètre d’intervention ?
En premier lieu, le périmètre d’intervention des IPA a été précisé et les inquiétudes, concernant leur autonomie, émises par les organisations infirmières et par l’Ordre, pourraient se confirmer :

Ainsi, « dans la pratique avancée, la première ligne d’entrée restera le médecin » a prévenu la DGOS. En revanche, le médecin pourra « confier pour la totalité de la prise en charge du patient, y compris pour le renouvellement de traitement, un patient à une IPA. Si au cours du parcours, la situation se déséquilibre, ce sera de la responsabilité de l’IPA de ré-adresser le patient au médecin ».

IPA : comment accéder à la formation ?
Le cursus universitaire de deux ans (master II) sera ouvert à tout infirmier diplômé d’Etat (IDE) ayant exercé pendant au moins trois ans, et ce, quel que soit son mode d’exercice. Les diplômés (dont les premiers sortiront en 2020) pourront exercer à l'hôpital comme en ville avec comme impératif d’exercer en équipe pluri-professionnelle.

Rappelons que deux universités proposent déjà un parcours en pratique avancée (Aix-Marseille et St Quentin), sans que ces formations aient une reconnaissance officielle. Aussi, si les professionnels qui ont suivi ces enseignements bénéficieront de passerelles, ils n’obtiendront pas pour autant d’équivalence.

IPA : quelle formation ?
Concernant le contenu de la formation, les universités qui ouvriront un master préparant au métier d'IPA et qui devraient être connues en Juin seront tenues de proposer, parmi les trois enseignements possibles en pratique avancée celui consacré aux « pathologies chroniques stabilisées, prévention, polypathologies et soins primaires ». Les deux autres cursus, relatifs à l’oncologie et l’onco-hématologie d’une part et aux maladies rénales chroniques, à la dialyse et à la transplantation rénale d’autre part resteront pour le moment optionnel, tandis que l’ouverture d’un parcours en psychiatrie et santé mentale est repoussée jusqu’en 2020.

Au niveau des rémunérations, qui se feront au forfait, on promet déjà des négociations conventionnelles ad hoc « afin de permettre une juste valorisation de cet exercice »…

Frédéric Haroche jim.fr
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. juil. 21, 2018 3:24 pm

Ils sont nés les infirmiers de pratique avancée !

Paris, le vendredi 20 juillet 2017 –

Le Journal officiel a publié, hier, deux décrets et trois arrêtés qui entérinent la création des infirmiers de pratique avancée. Rappelons, qu'initialement, c’est l’article 119 de la loi de modernisation du système de santé de janvier 2016 qui a créé le métier d’auxiliaire médical en pratique avancée en France au sein du Code de la santé publique.
Au commencement était la formation
L’ouverture de formations en pratique avancée infirmière interviendra dès la rentrée prochaine. Pour y accéder, il faudra être titulaire d’un diplôme d’État infirmier ou d’une équivalence européenne et pouvoir justifier d’une expérience professionnelle, dans ce domaine, de 3 ans.

Les candidats qui répondent à ces critères pourront alors déposer un dossier auprès d’une des universités qui sera prêt en septembre.*

La formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier en pratique avancée (DEIPA) est structurée en quatre semestres validés par l’obtention de 120 crédits européens. Le DEIPA confère à son titulaire le grade de master. Les deux premiers semestres de la formation conduisant au DEIPA correspondent à un tronc commun d’enseignement. A l’issue du deuxième semestre, les étudiants choisissent une mention qui fait l’objet d’enseignements spécifiques aux semestres 3 et 4. Des stages seront prévus d’une durée minimale de 2 mois en S2 et 4 mois en S4.

Si ce master sera, bien entendu, très axés sur la clinique il n’en reste pas moins que les futurs infirmiers de pratique avancée bénéficieront également d’enseignements en anglais, éthique et sciences infirmières.

Un mémoire de fin d’études sera demandé avec une soutenance orale devant un jury composé d’enseignants infirmiers et hospitaliers et d’une personne étrangère à la structure. En fonction de leur projet professionnel, ce mémoire sera soit un mémoire bibliographique fondé sur une analyse de la littérature, soit une analyse de pratiques professionnelles, soit un mémoire consistant en une analyse critique, s'appuyant sur l'expérience clinique et s'inscrivant dans un champ théorique déterminé, soit un mémoire de recherche. Dans ce dernier cas, le directeur du mémoire est un enseignant-chercheur ou un chercheur.

Ce diplôme pourra aussi, dans certaines conditions qui restent à préciser, être obtenu par VAE (Validation des acquis de l’expérience).
Des compétences très larges…a
Aux termes de la loi, l’infirmier en pratique avancée « participe à la prise en charge globale des patients dont le suivi lui est confié par un médecin », il « apporte son expertise et participe, en collaboration avec l'ensemble des professionnels concourant à la prise en charge du patient, à l'organisation des parcours entre les soins de premier recours, les médecins spécialistes de premier ou deuxième recours et les établissements et services de santé ou médico-sociaux. »

L'infirmier exerçant en pratique avancée pourra « conduire toute activité d'orientation, d'éducation, de prévention ou de dépistage qu'il juge nécessaire. Effectuer tout acte d'évaluation et de conclusion clinique ou tout acte de surveillance clinique et para-clinique, consistant à adapter le suivi du patient en fonction des résultats des actes techniques ou des examens complémentaires ou de l'environnement global du patient ou reposant sur l'évaluation de l'adhésion et des capacités d'adaptation du patient à son traitement ou sur l'évaluation des risques liés aux traitements médicamenteux et non médicamenteux. Effectuer les actes techniques et demander les actes de suivi et de prévention inscrits sur les listes établies par arrêté du ministre chargé de la santé (…). Prescrire des médicaments (…) des dispositifs médicaux non soumis à prescription médicale obligatoire (…) des examens de biologie médicale dont la liste est établie par arrêté du ministre chargé de la santé(…). Renouveler, en les adaptant si besoin, des prescriptions médicales dont la liste est établie par arrêté du ministre chargé de la santé, après avis de l'Académie nationale de médecine ».
…et en même temps très restreintes !
Si ce champ de compétences peut apparaitre très large il souffrira de deux importantes restrictions.

Premièrement, pour agir, le professionnel exercera sur la base d’un protocole avec le médecin, qui déterminera les patients dont ils souhaitent le suivi par une IPA. En outre ces infirmiers seront tenus de ré-adresser ces patients aux médecins lorsque « les limites de leur champ de compétences seront atteintes ». Plus en détail, ce « protocole d’organisation » définira les contours d’intervention de l’IPA, les périodes où le patient sera revu en consultation médicale et le mode de communication entre les professionnels de santé.

Par ailleurs, tous les patients ne relèveront pas des pratiques avancées infirmières.

Ainsi, les infirmiers de pratique avancée ne pourront suivre que les patients atteints de huit pathologies chroniques stabilisées définies par les textes : accident vasculaire cérébral, artériopathies chroniques, cardiopathie, maladie coronaire, diabète de type 1 et diabète de type 2, insuffisance respiratoire chronique, maladie d'Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson et épilepsie, mais aussi les patients suivis en oncologie et pour une maladie rénale chronique.
Encore quelques points d’achoppement
Certaines questions demeurent en suspens…et en premier lieu celle de la rémunération ! Dans un communiqué commun avec le ministre de l’enseignement supérieur, le ministre de la santé a pour le moment juste promis que « cette nouvelle pratique et ces nouvelles compétences bénéficieront d’une reconnaissance en termes de statut et de rémunération, aussi bien dans le cadre de la fonction publique hospitalière qu’au sein des équipes de soins primaires ».

Pour la CSMF, « il reste à déterminer le modèle économique de ce nouveau métier, en particulier en médecine de ville. En l’absence d’évolution réglementaire et de moyens pour les rémunérer, les infirmiers en pratique avancée exerceront seulement dans les hôpitaux. Il est donc urgent de définir les modalités de financement des IPA en médecine de ville ; sinon, le décret paru aujourd’hui restera sans suite. »

Quant aux organisations infirmières si elles se félicitent de cette avancée, elles regrettent, encore une fois, le manque d’autonomie accordée aux futurs IPA.

Notons que cette avancée majeure pourrait être étendue à d’autres professions paramédicales.

* Aix-Marseille Université, Université Versailles Saint-Quentin, Toulouse, Rennes 1, Université Paris Est Créteil, Nantes, Sorbonne Université, Paris Descartes, Paris Diderot, Rouen, Caen, Dijon, Limoges et Bordeaux.

Frédéric Haroche
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. août 11, 2018 2:59 pm

C'est une revendication, née il y a un an environ, que le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) a rappelé au bon souvenir des tutelles. Le Snia a, ces dernières semaines, affiché à plusieurs reprises son souhait de voir les infirmiers anesthésistes diplômés d'État (Iade) faire leur entrée parmi les "professions intermédiaires". Une volonté qu'il a notamment formulé dans le cadre de sa déclaration liminaire du Haut conseil des professions paramédicales (HCPP), lors de la séance du 16 mai dernier.

"Rappelons ici que les Iade sont les seuls professionnels habilités à pratiquer l'anesthésie et la réanimation per-opératoire en autonomie, dans un cadre défini en suivant une stratégie établie par un médecin anesthésiste-réanimateur", détaille dans cette allocution le syndicat en faisant référence à son champ de compétences, détaillé dans un décret depuis 2017 (lire notre article). Expertise professionnelle et autonomie sont ainsi mises en avant dans l'argumentaire.

Dans un courrier adressé en juin dernier à la ministre des Solidarité et de la Santé, Agnès Buzyn, et qui porte sur le rôle de l'infirmier anesthésiste en Smur, le syndicat illustre à nouveau sa requête. Il y répète que l'Iade est "le seul professionnel paramédical ayant une formation diplômante spécifiquement adaptée à la prise en charge des urgences pré-hospitalières". En outre : "La réponse intermédiaire que représente l'envoi d'un Iade sur des interventions ciblées pourrait permettre d'augmenter la disponibilité médicale en régulation." De la réponse intermédiaire à la profession intermédiaire, il n'y a qu'un pas... que le Snia souhaite donc franchir.

Il réclame "que toute la profession Iade soit reclassée dans un nouveau livre de la quatrième partie du code de la santé publique", indique à Hospimedia le président du Snia, Jean-Marc Serrat. Le syndicat prône ainsi la création d'un nouveau livre 3, entre les professions médicales et la pharmacie d'un côté et les auxiliaires médicaux de l'autre, et dont le titre 1 serait la profession Iade. D'autant que, précise le président, les Iade constituent "la seule profession paramédicale dont la formation master répond aux exigences universitaires. Nous sommes aussi les seuls à disposer d'un décret "de missions". Figurer dans le livre 3 actuel parmi les auxiliaires est donc une incohérence". Les Iade ne craignent-ils pas une scission avec les autres spécialités infirmières qui, elles, selon ce raisonnement, resteraient dans le livre dédié aux auxiliaires ? "Pas du tout, il n'est pas question de renier la profession infirmière. Nous assumons notre demande, elle est cohérente avec nos compétences", répond Jean-Marc Serrat.

Cette entrée parmi les professions intermédiaires devrait aussi être couplée d'une revalorisation financière pour les Iade et serait ainsi "une vraie reconnaissance. La ministre ne s'est pas montré réticente", confie Jean-Marc Serrat, qui a bon espoir de voir la discussion s'installer dès cette année dans le débat public.


Auteur : Clémence Nayrac
source : HOSPIMEDIA


C'est une revendication, née il y a un an environ, que le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) a rappelé au bon souvenir des tutelles. Le Snia a, ces dernières semaines, affiché à plusieurs reprises son souhait de voir les infirmiers anesthésistes diplômés d'État (Iade) faire leur entrée parmi les "professions intermédiaires".
le SNIA devrait se pencher sur son passé et se souvenir que ses anciens dirigeants avaient refusé en 1999 la proposition du ministre Kouchner de nous sortir du corps infirmier pour nous proposer la profession médicale comme les SF. Deux sur 3 personnes du SNIA, invités au ministre ont décliné l'offre. SANS AUCUNEMENT EN AVISER LA BASE !!!
J'étais au CNIA (collectif national des IADE) et c'est sa présidente qui me l'avait dit. Je n'invente rien. Elle était furax d'avoir été écartée de cette décision majeure qui impacte maintenant la profession et que l'on doit à deux personnes qui devraient rendre des comptes.

Les Iade ne craignent-ils pas une scission avec les autres spécialités infirmières qui, elles, selon ce raisonnement, resteraient dans le livre dédié aux auxiliaires ? "Pas du tout, il n'est pas question de renier la profession infirmière.
mais n'est-ce pas ce que nous faisons tous, au quotidien en dénigrant les IDE urgentistes et en refusant les "IADE" qui n'ont pas fait le même cursus scolaire que nous en France ? Nous ne sommes plus des infirmières, mais c'est grâce à ces deux personnes du syndicat, visionnaires comme une taupe dans un puits, qui nous ont foutu dedans. Et maintenant, on a des IDE d'oncologie, de transplantation rénale, ou en santé mentale et psychiatrie qui vont être en pratique avancée alors que nous, nous resterons avec notre master en remplissage de tiroirs. Oui j'ai mis un S à tiroirs. On est des bac + 5 tout de même, il ne faut pas déconner non plus.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. oct. 25, 2018 1:24 pm

On ne vit définitivement pas dans le même monde...

source : https://www.medscape.com/viewarticle/90 ... faf=1#vp_1

Nursing Salaries Are Stagnant, New Survey Shows

Troy Brown, RN
October 11, 2018

Nurse income may be falling, according to Medscape's 2018 RN/LPN Compensation Survey of 5011 registered nurses (RNs) and 2002 licensed practical nurses (LPNs). In 2017, for the first time, average annual nurse wages and hourly rates of pay failed to increase significantly. After adjusting for inflation, income may even be falling, according to the report's authors.

The percentage of RNs (56%) and LPNs (46%) who believed they were compensated fairly for their work fell slightly from the previous year.

During previous years, there have been small but steady increases in compensation. Average annual gross income for RNs was $81,000 in 2017 compared with $80,000 in 2016. For LPNs, annual income was $46,000 in 2017 and 2016. Hourly wages in 2017 were $37 for full-time RNs compared with $22 for full-time LPNs.

Nurses in salaried positions — a much smaller group when compared with those in hourly positions — were the only group whose average salaries increased.

The reasons for this lack of wage growth are unclear.

Registered nurses living in the Pacific region (Alaska, California, Hawaii, Oregon, and Washington) of the United States had the highest average annual income, at $102,000 per year, whereas those in the East South Central region (Alabama, Kentucky, Mississippi, and Tennessee) reported the lowest ($69,000 per year) — a difference of 33%. Licensed practical nurses in the New England region (Connecticut, Maine, Massachusetts, New Hampshire, New York, Rhode Island, and Vermont) reported the highest annual pay, at $56,000 per year, compared with $42,000 in the South Central region.

Among RNs, income was highest for those working in hospital inpatient and occupational/employee health settings ($84,000) and lowest for those working in school/college health services ($66,000). Licensed practical nurses working in skilled nursing facilities or other long-term care reported the highest annual income, at $48,000, compared with $37,000 per year for LPNs working in school/college health services.

Although more than half of nurses (RNs, 61%; LPNs, 58%) said their income had risen from the previous year, the survey did not show the amount of this increase or the source of the increase — whether it resulted from a raise or from working overtime or extra shifts. Approximately one third of nurses (30% of RNs and 34% of LPNs) reported working extra hours or shifts. To supplement their income, 13% of RNs worked on-call shifts, 12% assumed charge nurse responsibilities, and 11% worked a second job or had a non-nursing income-producing activity.

Most RNs worked for employers that provided paid time off (96%), health insurance (95%), contributions to retirement savings (84%), and education allowance or reimbursement (65%). Almost one third of nurses (RNs, 29%; LPNs, 39%) still had student loan debt.
Where Are the Nurses?

Nurses were most likely to work in hospitals (RNs, 52%; LPNs, 20%), which paid the highest wages. Nurses in the insurance industry and occupational health reported annual income that was comparable to that of nurses in hospitals; however, relatively few nurses work in those sectors.

Most nurses worked in urban areas (RNs, 44%; LPNs, 36%), where incomes were higher (RNs, $84,000; LPNs, $48,000) when compared with incomes in rural areas (RNs, $72,000; LPNs, $42,000).
Gender Disparities Continue

Gender disparities continue, with men in nursing (8% of RNs in the survey) reporting higher incomes than their female counterparts for the 4th year in a row. Among RNs in salaried positions, men earned an average of $89,000 per year compared with $83,000 for women. Among RNs working in hourly positions, men earned an average of $82,000 per year compared with $78,000 for women.

Men's work choices may at least partly explain this gender pay gap. Men more often work in higher-paying healthcare settings such as inpatient units (men, 54%; women, 38%) and in urban (53% vs 44%) compared with rural areas. Men were more likely to say they supplement their regular income by being on-call (26% vs 18%) and working off-shift hours that paid a higher differential (40% vs 29%). Men were also more likely to function as charge nurses (17% vs 12%).
More Nurses Working Overtime

The percentage of nurses who reported working full time fell by 6% and the number of nurses who routinely worked overtime rose. This year, 42% of RNs worked overtime, up from 37% last year.

Men were more likely than women to report working overtime routinely (51% vs 41%) and to work at least 6 hours of overtime when they do (50% vs 38%).

The number of LPNs who worked overtime increased from 45% last year to 50% this year.

Most RNs (94%) and LPNs (92%) were paid for working overtime; however, 3% of nurses in both groups said that instead of being paid for overtime hours they were allowed to take an equal number of hours off.
Union Membership Low

Union membership rose slightly but was still low (RNs, 16%; LPNs, 10%), although nurses who belonged to unions reported higher income (RNs approximately 13% more and LPNs approximately 10% more).

Union membership also differed according to region, with the highest percentage of RNs in the Pacific region (43%) and the lowest among those in the South Atlantic region (Florida, Georgia, North Carolina, South Carolina, Virginia, and West Virginia), at 4%.
Education, Specialty Certification

Just less than half (49%) of RNs said they have a bachelor's degree, falling far short of the nursing profession's stated goal of 80% by 2020. Of the remaining RNs, 26% had an associate degree, 17% had a master's degree, 6% graduated from an RN diploma program, and 2% had a doctoral degree.

Income was highest for RNs with a doctoral degree ($97,000), followed by those with a master's degree ($88,000), bachelor's degree ($81,000), RN diploma ($81,000), and associate degree ($74,000). Diploma nurses are typically older and more experienced than nurses with a bachelor's degree; for this reason, they may have more clinical and administrative experience and their incomes may reflect that, according to the report authors.

The proportion of RNs who hold specialty certifications has not risen significantly from the previous year (53% vs 56%) and 60% of nurses said they were not rewarded monetarily for being certified. Although nurses with specialty certifications earned an average of $84,000 compared with $73,000 for noncertified RNs — a 15% increase — only one quarter said they received a higher annual pay rate, 6% were given a one-time bonus, and 8% received an annual bonus for certification. Certification could result in a higher pay rate by enabling nurses to advance on a clinical ladder.

Specialty certification is not required in most healthcare organizations and it is associated with significant expense for nurses. Many nurses purchase certification exam guides or take special exam preparation classes, and there are fees for the certification exam. In addition, certification renewal and continuing education credits needed for maintenance of specialty certification also cost money.
Half of RNs Belong to a Professional Society

New on this year's survey was a question about whether nurses belonged to a professional nursing society or association. Examples include general nurse groups such as the American Nurses Association and specialty groups such as the Emergency Nurses Association. Approximately half (53%) of RNs said they belonged to a professional nursing society and that percentage increased with years of experience. Registered nurses in academic settings reported the highest level of membership in professional organizations. The authors write that other data indicate that 12% of RNs and 5% of LPNs have job benefits that include professional society memberships.

Only 16% of LPNs belong to such groups, and this may reflect decreased opportunities rather than motivation. Licensed practical nurses are not allowed to join the American Nurses Association, although some associations permit LPNs to become affiliate members. The National Association of Licensed Practical Nurses is available for LPNs; however, the lack of career ladders and promotion opportunities may make such memberships less attractive for LPNs compared with RNs.

This year, nurses were also asked whether they carry their own malpractice insurance. Most employers provide liability coverage for nurses working within their scope of practice; however, 29% of RNs and 16% of LPNs also have their own insurance.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
La Grosse Bertha
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 27, 2015 8:30 am

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par La Grosse Bertha » dim. oct. 28, 2018 12:47 pm

(...) Cette entrée parmi les professions intermédiaires devrait aussi être couplée d'une revalorisation financière pour les Iade et serait ainsi "une vraie reconnaissance. La ministre ne s'est pas montré réticente", confie Jean-Marc Serrat, qui a bon espoir de voir la discussion s'installer dès cette année dans le débat public.


Auteur : Clémence Nayrac
source : HOSPIMEDIA

Bah....! quand ça commence comme ça..."la ministre ne s'est pas montrée réticente" cela fait montre que ce type croit encore au Père Noel, en dépit du bilan archi nul de la profession en terme d'acquis depuis 30 ans puisque je suis à la retraite avec moins de pension qu'une IDE, que dans cette super grande en-quéquette flan aboyante du SNIA on voit que les GARDES et ASTREINTES sont toujours d'actualité (et plus que jamais!) pour assurer la continuité du service et que paradoxalement pas un des syndicats sensés nous représenter (mis à part SUD mais cette revendication est noyée dans ses chimères trotskystes de voir toute la classe infirmière s'émanciper en Scientifiques rémunérés en tant que tels sans oublier TOUS les autres professionnels hospitaliers...) bref dans un monde ou l'amnésie semble maître après nous avoir mis...l'intelligentia IADE n'évoque nullement de les perenniser "pour de bon" et les comptabiliser pour la retraite, ce n'est plus à l'évidence une question visionnaire, mais de compétence, de simple bon sens.

Nos syndicats sont je crois tout bêtement incompétents, d'ailleurs la tendance se généralise (sans jeu de mot de mot avec le corporatisme), on observe que les gouvernements mettent au défi cette belle invention de droite qu'est le Dialogue Social, les syndicats "durs" n'ayant eux-même plus de repère et ne faisant plus recette avec les marches forcées en déguisements trompettes, il fallait d'ailleurs être un tantinet demago gogo pour y croire un seul instant à ce dialogue de dupes.

La CFDT a anticipé et a choisi depuis longtemps de faire d' acquis de miettes indigentes et surtout indigestes... des repas princiers, le tout avec du cirage pour les uns et de la vaseline pour les autres, c'est plus que mal barré pour tous les salarié, et pour nous IA professionnels "intermédiaires" ou pas, avec un système de représentation qui n'est pas indépendant quoiqu'on en dise (le pouvoir connait les arguments sensibles) et avec des gens qui choppent le melon dès qu'ils ont une tite responsabilité.

La representation IADE reste DONC A CREER, question de vie ou de mort mais pas seulement, de vie décente surtout par rapport à un exercice dont les contours resteront flous inévitablement en restant dans l'ombre d'autres professionnels, le statut précédent des SF en effet était ce qui nous correspondait le mieux, nous serions à l'heure actuelle à coup sûr seuls en ambu SMUR (avec une une formation ad hoc et un référent médical pouvant prêter main forte)....par exemple...

Nous avons loupé ce RV de la fin des années 90 avec une opportunité qui nous était offerte sur un plateau, les directions de syndicats de l'époque (les mêmes) n'ont su ou voulu la saisir, par modestie ou trouillomètre à zéro, d'autres n'ont probablement vu qu'un piège pour faire plus et aussi mal rémunérés...ou ne pouvant:voulant tout simplement pas y croire car les représentanst IA étaient quasi tous issus de CHU avec des pontes de l'anesthésie/réa à la tête des services...Il est clair que les leaders syndicaux de l'époque comme à l'heure actuelle ne croient pas en leurs compétences, qu'un brun de formation ad hoc catapulterait à des professionnels encore plus performant, je veux dire sortir du giron et la filière infirmière, frustrant, quelle est l'utilité des 3 ans de formation actuelle, par exemple les toilettes au lit et tout le nursing pour l'anesthésie? Il ne faut pas avoir peur de le dire, ils ont le trouillomètre à zéro sans toubib...

Dans ce cas il était simple de promouvoir une catégorie d'IADE master, à la façon Nurse Anesthetists, et l'autre restant dans le giron infirmier oui docteur, merci docteur, au revoir docteur avec notre salaire actuel proche des IDE, etc....et tout le monde était content...il me semble d'ailleurs que c'est vers cela que s'orientait le ministère au sortir des manifs post 2000, faire des super IADE dans le cadre de la réingénirie des diplômes....


De plus comme n'avons plus le droit de rien faire ni dire dans ce pays, le droit de grève des IADE a quant à lui régressé en peau de chagrin. il est inutile à mon avis de projeter quoique ce soit en l'absence de ce plein droit réduit à sa plus faible expression grâce aux assignations, sauf pour les démagos...évidemment...on attise, on fait croire on fait rêver, on montre les dents, et comme après une partie de peche infructueuse, on remballe nos gaules la queue entre les jambes pendant 10 ans...histoire de recommencer sans que les plus anciens s'en mêlent...

Sur ce... bon appétit... perso je fais mes courses au leader price pour m'en sortir, que dire de plus ah si...merci les syndicats IA et particulièrement celui qui croît avoir depuis sa conception une plus grosse enquête que les autres....
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
Un petit qu'à fait le matin est une bonne entrée en matière pour la journée...
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. juin 19, 2021 12:31 pm

Le sujet vous intéresse ? Venez en discuter.
Pratique avancée, profession médicale définie ? Relation ancillaire ?
Libre à vous de débattre.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » mer. oct. 20, 2021 2:29 pm

Ici la parole est libre, depuis toujours.
Aussi il est toujours drôle de lire les propos ailleurs, notamment sur les groupes IADE de facebook, inénarables sources de rire.
Car lorsqu'un jeune IADE s'énerve de l'apathie de la profession IADE mais qu'en parallèle, celui-ci proférait devant l'Hôpital européen Georges Pompidou à Paris lors de la dernière manifestation IADE, le 16 septembre 2021, qu'il voulait "rassurer les MAR" que les IADE n'avaient rien contre eux... On se prend entre soi et nous même à part ou en groupe, pour ou exploser de rire ou de rage envers le néophyte, manquant cruellement de culture IADE, de vécu et se posant comme le représentant de lui-même.
Car oui les MAR sont contre les IADE. Depuis longtemps. Depuis quasi toujours en fait. Donc rassurer les MAR ne fera que les conforter dans ce syndrome de Stockholm schizophrénique qui nous pollue depuis trop d'années.

Il y a quelques temps déjà que je m'interroge sur le fameux binôme, qui a littéralement livré la profession à une autre. Pieds et poings liés. maitre et esclave. Erreur stratégique majeure sans aucun doute, car qui peut dire que ce binôme nous ait été profitable en quoi que ce soit ? Pire, il n'a fait que renforcer le licou (ou licol) autour de notre cou pour en resserrer d'autant la prise jusqu’à l'étouffement programmé.
  • Qui a refusé la pratique avancée des IADE ?
    Qui a refusé la profession intermédiaire aux IADE ?
    Qui prétend que nous ne sommes pas en pratique avancée après l'avoir décrété en 2015 ?
    Qui savonne systématiquement la planche des IADE au ministère ?
Bref on l'aura compris, il est probable que nous n'en serions pas là si nous n'avions pas mis notre avenir dans les mains de ceux qui sont prêts à tout pour nous faire taire, disparaitre et évaluer nos potentiels en fonction de l'heure de la pendule ou du VIP sur la table.

Est-ce que les chirurgiens auraient refusé la pratique avancée aux IADE ? Il faudrait en discuter avec leur collège. Mais l'histoire des IADE montre que souvent les ennemis sont nos plus proches collaborateurs. Parfois même ils peuvent être de notre famille professionnelle.
Il faut garder ses amis au plus près de soi. Et ses ennemis encore plus près.
On applique cet adage on ne peut mieux.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. juin 11, 2022 11:11 am

Publié le 09/06/2022
Vouloir la pratique avancée infirmière que l’on ne peut éviter

En avril, l’Union Nationale des Infirmiers en Pratique Avancée (UNIPA) dévoilait les données de son recensement auprès des universités proposant la formation aux pratiques avancées infirmières. Mais alors que ce cursus n’est proposé que depuis 2018, il apparaît que son attractivité s’essouffle déjà. Ainsi, « seuls » 648 infirmiers sont inscrits en M1 de pratique avancée (pour la rentrée de septembre), un chiffre en baisse par rapport à 2021 où ils étaient 729. Si l’on estime qu’environ 90 % de ces inscrits sortiront diplômés, on peut s’attendre à ce que le nombre d’infirmiers de pratique avancée diplômée en 2024 sera inférieur à 600. Dans ce contexte décevant, l’UNIPA suggère une réforme qui permettrait le développement des pratiques avancées qui sont sans nulle doute l’une des armes dans la bataille pour l’accès aux soins.

Par Tatiana Henriot
Présidente de l’UNIPA

Créée en 2018, la profession d’infirmier en pratique avancée (IPA) donne enfin la possibilité aux infirmiers d’exercer de nouvelles missions avec des compétences élargies. Mais surtout, elle permet de répondre à des enjeux majeurs de réorganisation nécessaire du système de santé.

La profession d’infirmier en pratique avancée, qui donne la possibilité aux infirmiers d’exercer des missions avec des compétences plus élargies, constitue une innovation organisationnelle saluée par la plupart des acteurs du système de santé. Elle participe, en effet, à la transformation du système de santé en facilitant l’accès aux soins essentiels, dans un contexte de développement bien connu des maladies chroniques.

Cette évolution est, en outre, désirée par les soignants eux-mêmes qui sont dans une logique de développement professionnel et personnel. Elle peut offrir aux infirmiers une possibilité de développement de leur carrière dans la clinique, ce qui en définitive ne leur était que très rarement possible.

Une formation spécifique exigeante pour intégrer la profession

Pour rejoindre la profession d’infirmier en pratique avancée, les infirmiers doivent suivre une formation spécifique de deux ans, reconnue au grade de master et sanctionnée par un diplôme d’État. Cette formation est fondée sur 120 ECTS** d’enseignement, soit 3600 heures d’enseignement. Ouverte à tous les infirmiers en soins généraux exerçant depuis au moins 3 ans, elle est proposée dans plusieurs domaines : l’oncologie-hématologie, la néphrologie, la dialyse et la maladie rénale chronique, la psychiatrie et la santé mentale, les pathologies chroniques stabilisées, la prévention des polypathologies courantes en soins primaires, et enfin l’urgence. Ce sont des maladies qui touchent des patients au parcours souvent complexes, et face auxquelles les médecins sont souvent seuls. Ils auraient pourtant besoin, avec leurs patients, d’un soutien de professionnels soignants aguerris et bien formés.

Un accès à la formation diversifié

Toutes les régions proposent désormais une offre de formation pour répondre aux enjeux de formation en pratique avancée. À ce jour, 27 universités sont accréditées et les territoires ultra marins devraient venir compléter rapidement l’offre de formation.
La diversité des offres universitaires permet à chacun de s’engager selon ses possibilités, à temps plein ou à mi-temps. L’accompagnement financier est assuré, selon les situations, par divers organismes dont les ARS, Pôle emploi, les opérateurs de compétences (OPCO), les établissements de santé, le fonds interprofessionnel de de formation des professionnels libéraux (FIFPL).

Une formation encore mal soutenue

Quand les infirmiers en pratique avancée ont commencé leur nouvelle activité à l’été 2019, l’objectif était de former 5 000 IPA avant 2022. A l’été 2022, les IPA seront 1700 diplômés. Nous sommes donc encore loin du compte ! La bonne idée de la pratique avancée est encore à concrétiser. Le manque de moyens ne rend pas très attractive la profession même si le rêve d’exercer le soin de cette manière est attirant pour des soignants en quête de sens. Il est indispensable de mener plusieurs actions conjointes pour réussir le pari de la pratique avancée. Tout d’abord, il serait utile d’accompagner chaque étudiant dans son projet professionnel. Ensuite, il conviendrait de favoriser le recrutement d’IPA par des rémunérations attractives. Dans le secteur libéral, les revenus espérés sont nettement insuffisants et ne permettent pas de vivre décemment. Or, pour paraphraser Sénèque, « il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». Actuellement, les infirmiers libéraux hésitent à rejoindre la formation car les aides financières ne couvrent que très partiellement la perte de revenu subie pendant la formation. Et pourtant, la mixité d’hospitaliers et de libéraux est une richesse qu’il nous faut favoriser.

Primo prescription et accès direct

Enfin, de manière plus générale, il est indispensable de doter la profession d’un cadre législatif pour permettre la primo prescription et l’accès direct de la population cible. Les IPA, formés en cinq ans, peuvent instaurer une collaboration étroite et moderne avec les médecins partenaires. Le médecin, fort de son savoir est centré sur le diagnostic médical et la stratégie thérapeutique. L’IPA peut l’être sur le soin, l’accompagnement et l’intégration du patient dans un environnement complexe qui est hostile pour sa santé.

Ensemble

Nous soutenons l’idée d’un véritable aggiornamento. Créons ensemble, sans hésiter, en confiance et avec volontarisme les conditions favorables pour le développement de cette formation et donc de cette profession tournée vers l’avenir. Elle constitue une des seules innovations organisationnelles du moment. Les pouvoirs publics doivent se saisir de cette chance et ne pas désespérer les promoteurs de cette révolution organisationnelle. Les médecins, pour leur part, peuvent avec les IPA repenser le soin et les parcours de patients lourds et difficiles à traiter. Le jeu en vaut la chandelle.

*Décret n° 2018-633 du 18 juillet 2018 relatif au diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée
** ECTS : European Credit Transfer and accumulation sont des unités d’enseignement

______________

Publié le 11/06/2022
Les urgences brûlent et …nous regardons ailleurs (parce que nous le savons déjà) !

« Les urgences en PLS », « Nos patients sont en danger », « L’état d’urgence », « Blouses blanches dans le rouge » : les journaux régionaux et nationaux, hebdomadaires et quotidiens, ont rivalisé ces derniers jours pour décrire la situation catastrophique des services des urgences français.

Ils relaient ainsi les énièmes cris d’alarme de médecins et d’infirmiers, qui constatant les difficultés importantes pour maintenir un niveau d’effectifs minimum dans un grand nombre d’unités craignent que l’été soit particulièrement éprouvant. « Par manque de personnels hospitaliers, un service sur cinq est en danger de fermeture cet été. Il y aura donc des morts… Toutes les études scientifiques le démontrent, l’engorgement aux urgences est un facteur associé à une surmortalité indue » écrit ainsi dans une tribune publiée par le Monde, il y a dix jours, le Dr Frédéric Adnet, chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne à Bobigny.

Dans le discours de beaucoup d’autres professionnels, le ton est le même.

Rien n’a changé

C’est loin d’être la première fois. On se souvient qu’alors que débutait l’épidémie de Covid, en mars 2020, les personnels d’un grand nombre de services venaient d’achever une grève d’une durée historique. Si l’on remonte un peu plus le temps, Libération qui titrait cette semaine : « Les urgences en PLS » s’intéressait il y a trois ans quasiment jour pour jour aux « urgences polytraumatisées ».

Et en 2018, le syndicat Samu-Urgences de France avait lancé le No bed challenge qui consistait à répertorier le nombre de patients ayant été contraints de passer la nuit sur un brancard. Enfin, les fermetures estivales de services faute de soignants en nombre suffisant sont quasiment devenues un marronnier de la presse.

Aussi, même si l’épidémie a peut-être pu accélérer la fuite des soignants de l’hôpital public (notamment meurtris de constater que malgré les efforts consentis pendant la crise et une souplesse passagère des organisations, rien au fond des choses n’a réellement changé), le problème est en réalité bien plus profond et ancien.

Le professeur de médecine d’urgences Yonathan Freund résume sur Twitter : « Je m’étais peut-être (légèrement) planté sur la deuxième vague, mais j’avais bien dit partout que le problème des urgences n’allait faire que s’aggraver, que les malades resteront encore des nuits sur des brancards, que le monde d’après sera pire que le Ségur n’y changera rien ».

Regarder par le trou d’une serrure alors qu’il n’y a plus de porte !

Si le Ségur n’a pas convaincu, la mission flash confiée au Dr François Braun par Emmanuel Macron encore moins. En effet, alors qu’en promouvant ce concept de « mission flash » le Président de la République fait mine de comprendre l’urgence de la situation, beaucoup le soupçonnent cependant encore une fois de vouloir gagner du temps. Le Dr Matthias Wargon remarque ainsi dans La Croix : « Je ne vois pas ce que cette mission va apporter de plus. Le dernier rapport rendu par la sénatrice Catherine Deroche, qui s’intitule Hôpital, sortir des urgences, date du mois de mars. Pas plus tard que la semaine dernière, l’association Samu-Urgences de France, d’ailleurs présidée par François Braun, a adressé une lettre ouverte à Brigitte Bourguignon, la nouvelle ministre de la santé. La situation, tout le monde la connaît ».

Pourtant, le constat auquel le gouvernement pourrait vouloir aboutir semble s’orienter vers celui d’une crise plus conjoncturelle que structurelle. Le Président a ainsi invité François Braun à recenser au cas par cas les problèmes de chaque service. Mais Mathias Wargon affirme : « Aujourd’hui, ce ne sont pas 20 % des services d’urgences qui sont impactés, mais 100 %. Les problèmes de capacité d’accueil sont fluctuants et les effets boule de neige se font ressentir. Certains continuent de fonctionner tant bien que mal, tandis que, dans d’autres cas, c’est impossible ».

De son côté, dans Libération, le président d’Action praticiens hôpital (APH) et urgentiste, Jean-François Cibien relève : « Si la mission flash conclut qu’à l’échelle d’un territoire le médico-social, les acteurs de la ville et l’hôpital doivent travailler ensemble pour optimiser l’offre de soins et en assurer la continuité, c’est très bien. Mais la réalité, c’est que cette mission flash, territoire par territoire, ce n’est ni la bonne méthode, ni ce qu’il faut faire maintenant puisque cela ne permet pas d’appréhender la problématique santé dans sa globalité. Prendre le problème par les territoires, c’est comme si on regardait par le trou d’une serrure alors qu’il n’y a plus de porte ! » s’exclame-t-il.

Croiser les doigts en espérant que ça passe

Les urgentistes redoutent de la même façon que le gouvernement ne cherche qu’à passer l’été. Au prix de quelques efforts auxquels les équipes sont habituées désormais, la période critique estivale pourrait être gérée.


« Comment passer l’été sans trop de « casse » ? Avec les vacances de nos personnels hospitaliers, la situation va s’aggraver. Afin de limiter les dégâts, il faut donc, en urgence, se remettre en configuration de crise, exactement comme pour la crise due au Covid-19. Les agences régionales de santé et les directions hospitalières doivent réactiver nos fameuses cellules de crise, en instaurant des organisations de « bed management » (gestion de lits), par le recensement journalier, à l’échelle départementale, de tous les lits disponibles et l’information en temps réel des établissements en crise. Oui, ce « dispatching » pourrait être efficace, mais ne nous y trompons pas, affronter cette nouvelle crise imposera d’autres sacrifices pour un personnel en souffrance et épuisé. Le recours à de nouvelles déprogrammations pour libérer des lits redevient ainsi une option envisageable » analyse Frédéric Adnet. Outre le fait que la pérennité d’une telle organisation qui ne devrait être que ponctuelle est plus que regrettable, le risque est que si l’été « se passe », l’urgence soit une nouvelle fois oubliée.

Sur Twitter, Mathias Wargon prophétise en faisant allusion au refus du nouveau ministre Brigitte Bourguignon d’admettre le niveau de gravité de la crise : « Je ne sais pas si on a le droit de dire qu’on pense que le système s’effondre, mais si on passe l’été aux urgences et dans les hôpitaux sans trop de casse, il y a le risque qu’à la rentrée après un ouf de soulagement, il ne se passe pas grand-chose en attendant la prochaine crise ».

Mort programmée

Dès lors, le regard sur l’avenir est sombre. Certains semblent même suggérer si non une volonté délibérée tout au moins une orientation fataliste du gouvernement visant à abandonner l’hôpital public. « On ne dit pas : on a décidé de lâcher le service public, mais on va mettre le privé à contribution pour régler le problème des urgences » ironise Yonathan Freund.

« Si on n’analyse pas le carcan qui nous étouffe, en termes de sous-financement, de gouvernance, de mille-feuille administratif, on va vers la mort du système hospitalier et du modèle actuel de la santé. Est-il programmé ? La question se pose » interroge de son côté Jean-François Cibien. Si bien sûr, cette défiance ontologique vis-à-vis du privé est peut-être une partie du problème, ces commentaires manifestent bien le niveau de désillusion chez des praticiens qui sont pourtant loin d’être les plus obtus sur ces sujets.

Des vocations contrariées

Il faut dire que quand on lit la liste des solutions proposées, telle celle établie par Philippe Leduc (directeur du think tank Economie Santé) dans les Echos, on en mesure les limites. Ainsi, concernant la démographie, il estime qu’il faut : « Augmenter encore le nombre des étudiants en médecine et des autres filières de santé sans craindre une pléthore dans quinze ou vingt ans. On manque de soignants et pourtant encore cette année à Parcoursup les études de santé sont plébiscitées. 30 % des lycéens souhaitent poursuivre des études dans la santé ou le social. 10 % ont émis parmi les 13 souhaits possibles celui d’une formation pour devenir infirmier. Le "Parcours accès spécifique santé" (PASS) est l’un des choix de plus de 650 000 futurs bacheliers ».

En effet les études médicales sont fortement plébiscitées, mais une fois l’envers du décor découvert les nouvelles recrues sont nombreuses à déserter. Frédéric Adnet relève « On constate malheureusement que la plupart des élèves infirmiers hésitent de plus en plus à rejoindre l’hôpital, quand ils n’abandonnent pas tout bonnement leurs études ». Dès lors, le mantra qui consiste à répéter qu’il faut augmenter les effectifs étudiants semble presque une formule creuse.

Des carcans indépassables

Les suggestions de Philippe Leduc rappellent également que les difficultés sont en partie liées à la persistance de positions irréconciliables, de carcans indépassables. Ainsi, concernant le rôle des médecins libéraux dans la permanence des soins, il préconise : « En amont des hôpitaux, le constat est bien connu : moins de la moitié des médecins effectuent des gardes. Eh bien, rémunérons franchement mieux ces gardes en tenant compte des spécificités locales ».

La réponse est cependant loin d’être aussi simple, puisqu’on le sait certains préfèrent prôner un retour à l’obligation (comme encore cette semaine Frédéric Valletoux patron de la FHF), tandis que d’autres comme Yonathan Freund remarque : « Les médecins généralistes n’ont pas à assurer une permanence des soins la nuit et le dimanche. Si ce n’est pas une urgence, ça peut attendre. Si des centres font de la consultation non programmée soirs et week-ends c’est très bien. Mais on ne peut l’exiger ».

De la même façon à propos des transferts de compétence, Philippe Leduc veut croire que : « La situation est tellement grave que les esprits sont prêts à engager de profondes réformes, à condition que tous les acteurs et professionnels soient concernés, impliqués et impactés. En quelque sorte que cette politique urgente et structurante soit guidée par la transparence et une forme d’équité. Il y aura des changements de périmètres, mais le travail ne manque pas et tous les soignants s’y retrouveront en améliorant leurs conditions de travail, plus proches de leurs compétences ».

Mais Mathias Wargon semble moins optimiste, même s’il paraît lui aussi considérer que le partage des tâches est une des clés : « La question centrale est celle de la régulation des patients. Quelle politique faut-il appliquer ? Dans les pays nordiques, exemple que tout le monde évoque, elle est gérée en partie par des infirmières. En France, on ne leur confie pas de responsabilités, car le conseil de l’Ordre et le Syndicat des médecins libéraux s’y opposent. Mon propos n’est pas de dire qu’il faut leur donner la charge de la régulation dès demain, mais qu’il faut les former. Et pas seulement parce que l’on manque de personnel, mais parce que c’est normal de pouvoir avoir une évolution de carrière. À mon sens, c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les soignants désertent l’hôpital. Vous ne pouvez pas avoir comme perspective de rester pendant trente ans à être cantonné à faire des perfusions et des pansements indéfiniment. Les gens ont besoin d’évoluer. Certains infirmiers, avec de l’expérience et des formations universitaires externes, pourraient assurer une activité clinique en autonomie et également l’orientation des patients ».

Etes-vous un PNM ?

Mais l’heure semble encore aux segmentations stériles, comme le relève Frédéric Adnet qui déplore la formule négative utilisée aujourd’hui pour désigner certains professionnels de santé. « Un symbole, anecdotique, mais significatif. Les personnels soignants paramédicaux, infirmiers, aides-soignants, agents hospitaliers sont affublés par les directions hospitalières d’un acronyme : PNM (personnel non médical), par opposition aux PM (personnel médical). Désigner la diversité de ces professions par le simple fait qu’ils ne sont pas médecins ? Comment nos têtes pensantes n’ont-elles pas perçu tout le dédain contenu dans ce terme ! Comment se sentir valorisé dans sa profession lorsque l’on vous nomme « non-médecin » ? Nomme-t-on les artisans des « non-ingénieurs » ? Ce mépris contribue à forger un état d’esprit qui concourt à la désertion massive et jamais vue des personnels hospitaliers que l’on constate aujourd’hui ».

Des organisations inopérantes

Enfin, parmi ces multiples carcans qui contribuent à la crise (qui est également aussi le résultat d’un management global inadapté), il y a des organisations figées et inopérantes. Un praticien décrit par exemple : « S’il y a un médecin sur place pour le SMUR pourquoi les urgences ont-elles fermé ? Le médecin de garde ne peut-il pas faire les urgences et s’il doit partir en SMUR (sorties qui ne sont pas toujours très nombreuses), les patients attendent son retour ? (sous réserve d’adapter via la régulation ce qui est envoyé dans ces petites urgences) ».

Ainsi, pressent-on qu’au-delà des problèmes d’attractivité des professions et de certains territoires, des managements délétères qui privent de sens de nombreuses vocations, les organisations sont elles-mêmes délétères. Et Yonathan Freund amer constate : « J’ai envie de dire qu'il faudra une génération pour changer cela, mais j'ai peur que ce ne soit même pas suffisant partout ».

Quand je me compare…

Dans ce marasme, peut-on se consoler en remarquant que d’autres pays traversent exactement les mêmes affres que nous ? Dans Le Devoir de cette semaine, voici ce que l’on peut lire à propos du système de santé québécois : « Si rien n’est fait pour contrer le manque de personnel prévu en raison des vacances d’été, un séjour aux urgences pourrait s’avérer moins sécuritaire que prévu. Tel est du moins le cri du cœur inhabituel lancé par 60 médecins-chefs dirigeant les services d’urgence dans les hôpitaux du Québec. Dans une lettre obtenue par Radio-Canada, les médecins affirment avoir été témoins déjà d’une détérioration des services et, pire encore, pouvoir dénombrer « plusieurs décès potentiellement évitables […] faute d’accès à une civière et aux soins requis par la condition ». La mort à l’hôpital faute de soins prodigués au bon moment : c’est un sujet tabou dont on préfère ne pas reconnaître jusqu’à l’existence, puisque par définition un séjour à l’urgence est réputé permettre à un patient en situation critique d’éviter la mort. Cela si, et seulement si, affirment les urgentologues exaspérés, ledit patient peut être transféré dans des délais raisonnables vers une unité de soins hospitaliers outillée pour le prendre en charge, plutôt que de croupir des heures durant aux urgences. C’est un refrain connu, qui irrite l’ouïe des décideurs. Tour à tour, peu importe leur couleur politique, ils ont promis LA solution qui désengorgerait les urgences » écrit Marie-Andrée Chouinard.

Comme un air de déjà-vu.

Léa Crébat

Source : jim.fr


Hé oui, les pleurnicheries hospitalières du présentateur d'émission télé et radio, Yves Calvi, bien assis sur son salaire mensuel que gagnent deux infirmières en une année... On l'avait dit, alerté, écrit, hurlé (en contre partie les soignants se sont pris des coups de matraques par les CRS... C'est plus dangereux qu'un black bloc un soignant) mais non... on est tout le temps au chevet de l'hôpital comme dirait le présentateur sus-nommé.
Jusqu'au jour où on fermera non plus un ou deux services, mais l'hôpital dans son ensemble. En attendant qu'un fond de pension étranger rachète la structure pour "optimiser" les ressources humaines. S'il en reste.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. août 27, 2022 1:58 pm

Les premiers infirmiers en pratique avancée « urgences » : cinq mousquetaires sur le terrain
23 août 2022

À peine diplômés, les cinq premiers Infirmiers en pratique avancée (IPA) mention « urgences » ont, pour la plupart, déjà commencé à travailler. Ils ont accepté de livrer à ActuSoins leurs premiers retours d’expérience.
Les premiers infirmiers en pratique avancée « urgences » : cinq mousquetaires sur le terrain

Les trois mousquetaires avaient beau n’être que quatre, ils ont tout de même sauvé la France à plusieurs reprises. Les IPA « urgences », eux, sont un de plus : ce ne sont en effet pas quatre, mais cinq infirmiers qui sont sortis diplômés au mois de juillet du seul master qui proposait jusque-là cette mention. Et s’ils n’ont pas la prétention de sauver l’hôpital à eux seuls, ils sont bien déterminés à faire la différence, au moins à l’échelle de leurs services.

Mais d’abord, pourquoi ces mousquetaires en blouse blanche ne sont-ils que cinq ? Tout simplement parce qu’à la rentrée 2021/2022, seule l’université d’Aix-Marseille avait fait le pari de lancer un cursus pour la mention « urgences » avant la sortie des décrets précisant les contours exacts du nouveau métier. Résultat : les établissements qui accueillent ou accueilleront cette année des IPA « urgences » diplômés sont tous méridionaux, et ils peuvent se compter sur les doigts d’un garde du Cardinal manchot auquel D’Artagnan aurait coupé un doigt lors d’un duel (deux des cinq lauréats serviront en effet dans les troupes du même hôpital, le CH d’Aix-en-Provence).

Il est d’ailleurs important de noter qu’à une exception près, les fines lames formées à Aix-Marseille retourneront toutes dans leur établissement d’origine, leur formation étant le plus souvent le fruit d’une réflexion longuement mûrie avec leur service.

Trois sont déjà sur le champ de bataille depuis le 1er juillet : Kevin Van Den Bergh au CH de Perpignan d’un côté, Nadia Tiberti et Anne-Sophie Swyndauw à Aix-en-Provence de l’autre. Stéphanie Panattoni, à la Timone à Marseille, travaille pour sa part sur son ancien poste d’IDE en attendant que certaines formalités administratives soient réglées, et Florian Bois est quant à lui en bonne voie pour intégrer un établissement montpelliérain.

Réduction du temps d’attente

Bien sûr, on brûle de connaître les premières impressions de ceux qui ont déjà croisé le fer dans leur nouveau rôle d’IPA « urgences ». « J’y vois vraiment une plus-value, souligne Nadia, qui est par ailleurs référente du collège « urgences » à l’Association nationale française des IPA (Anfipa). Par exemple, j’ai reçu il y a quelques jours un patient pour une suspicion d’AIT [Accident ischémique transitoire, ndlr]. J’ai pu faire l’examen clinique, émettre des hypothèses diagnostiques, faire la prescription d’imagerie et d’examens biologiques, appeler le neurologue pour avoir un avis, autant de choses que je n’aurais pas pu faire avant le master. » L’IPA souligne qu’elle a effectué ces actes « sous la conduite diagnostique du médecin » : un point avec un urgentiste a été fait au début et en cours de prise en charge. Mais, pour le patient, l’important est ailleurs. « Sans IPA, il aurait attendu beaucoup plus longtemps », explique-t-elle.

Kevin, à Perpignan, a lui aussi pu constater l’efficacité de ses nouvelles compétences. « Un jour de juillet dernier, nous avons reçu un jeune homme autiste, polyhandicapé, qui avait mal au pied, se souvient-il. Cela entrait dans mes motifs de recours, je l’ai donc pris en charge et je me suis rendu compte qu’il avait un bout de bois coincé dans le pied. Nous avons réussi à le retirer, et l’ensemble de la prise en charge a été fait en une heure et demie. Auparavant, vu qu’il y avait trois ou quatre heures d’attente, ce jeune homme aurait patienté beaucoup plus longtemps, or c’est le type de patient pour qui justement l’attente est très inconfortable, il ne faut pas qu’il monte en pression. »

Autre point positif souligné par les nouveaux IPA : le soutien et l’accueil de l’institution et des équipes. Loin d’être des mercenaires isolés, nos mousquetaires se sentent pleinement intégrés au sein de leurs hôpitaux. « Notre établissement nous a fait un pont d’or », explique Anne-Sophie, qui salue le travail effectué par sa direction. « Et les médecins sont ravis, ils nous attendaient à bras ouverts », ajoute l’Aixoise. Voilà qui contraste avec les discours de certains praticiens, largement relayés dans la presse, qui persistent à voir dans le déploiement des IPA aux urgences une certaine « uberisation de la médecine ».

Pédagogie, prescription et rémunération

Reste que les IPA ne peuvent se dispenser d’un certain travail de pédagogie auprès de certains compagnons d’armes, note Stéphanie, à Marseille. « Avant de prendre officiellement mon poste en tant qu’IPA en octobre, je vais préparer une présentation sur ce qu’est l’IPA pour l’ensemble du service : ses compétences, ses limites, etc., annonce-t-elle. Il y a eu beaucoup de rumeurs et d’amalgames qu’il faut dissiper. »

Florian, qui est le seul de la phalange à avoir dû chercher un poste, a pu se rendre compte des incompréhensions qui peuvent persister. « J’ai eu beaucoup de propositions d’établissements, hors de ma région, qui étaient très intéressés, mais j’ai aussi pu constater que d’autres n’avaient pas encore bien compris ce qu’était l’IPA », regrette-t-il.

En dehors du nécessaire effort d’explication qu’il reste à accomplir, les cinq IPA tiennent à attirer l’attention sur deux points qui leur semblent cruciaux pour l’avenir de leur profession. Tout d’abord, la prescription. « Pour l’instant, nous ne pouvons faire que du renouvellement, rappelle Nadia. En prise en charge de la douleur, c’est un peu embêtant de ne pas pouvoir prescrire ne serait-ce que du paracétamol en IV. » Heureusement, un protocole de coopération national devrait entrer en vigueur « d’ici la fin de l’année » pour remédier à certaines des difficultés liées à la prescription, note-t-elle.

Autre facteur limitant l’efficacité des IPA « urgences » : la solde. « Mon passage en grille IPA m’a fait gagner 14,55 euros par rapport à mon échelon IDE, relève Kevin. Je sais que certains de mes collègues IDE, qui étaient très motivés, vont réfléchir à deux fois avant de se lancer dans le cursus IPA et de prendre autant de responsabilités pour un gain si faible. » Voilà qui pose le problème de l’attractivité de la fonction, et donc de son avenir, souligne le Catalan. On aimerait dire qu’à l’instar du protocole national sur la primo-prescription, une solution est également en vue pour pallier ce problème… mais les mousquetaires ne voient pour l’instant rien venir.

Adrien Renaud
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » mer. janv. 18, 2023 7:41 pm

Au gré des lectures diverses et avariées...

---

« L’anesthésie-réanimation est une spécialité médicale et doit le rester ! »
(Communiqué)

15/01/2023

Émis par : CNP ARMPO
source :https://toute-la.veille-acteurs-sante.f ... ommunique/


Le Conseil National Professionnel d’Anesthésie-Réanimation Médecine Péri-Opératoire (CNP ARMPO) a pris connaissance des amendements relatifs à la proposition de loi Rist, concernant la profession Infirmier d’anesthésie (IADE). Ces amendements ont été déposés via le Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes (SNIA) et/ou leur Conseil National Professionnel. Le CNP ARMPO, représentant tous les médecins anesthésistes réanimateurs en France, n’a pas été consulté, ni même simplement informé préalablement de ce dépôt.

Ce vendredi, le SNIA, par communiqué de presse, déplore le refus de ces amendements lors de la commission des affaires sociales et décrit de manière discutable les rôles du médecin anesthésiste-réanimateur et de l’infirmier anesthésiste. Il est écrit notamment qu’un médecin anesthésiste réanimateur peut couvrir 4 salles opératoires ce qui pour nous n’est pas une « bonne pratique » de l’anesthésie et doit être considéré comme une dérive et une situation à risque.

Le CNP – ARMPO déplore la rupture du travail commun avec le SNIA et le CNP – IA dans cette position et plus globalement sur ce dossier, et les aspirations parfois déraisonnables de certains de ses représentants.

L’acte d’anesthésie – consultation précédant l’acte, stratégie de l’anesthésie elle-même, prescriptions post-opératoires, suivi postopératoire – est et doit rester un acte médical, en vertu du décret dit « de 1994 ». Il peut être réalisé avec l’aide d’un infirmier anesthésiste (« binôme MAR-IADE »), à qui peut être délégué la déclinaison de la stratégie anesthésique, du ressort exclusif du médecin anesthésiste, dans le cadre réglementaire de leur décret de compétences de 2017.

Au quotidien, ce travail en équipe assure la sécurité maximale au cours d’une prise en charge d’un soin aigu chez un patient. En revanche, la démédicalisation de l’anesthésie ne répond ni à une logique sécuritaire des soins pour les malades, ni à une logique d’augmentation de l’accès aux soins en anesthésie réanimation pour un bassin de population. La démographie de notre spécialité en forte progression n’est pas un élément limitant l’accès aux soins interventionnels et chirurgicaux sur notre territoire, et proposer une réorganisation de l’offre de soin, territoire par territoire, permettra d’améliorer encore la qualité et la facilité de l’accès aux soins en anesthésie-réanimation et médecine périopératoire.

Le CNP – ARMPO demande aux parlementaires des deux chambres une attention très particulière aux conséquences qu’aurait l’adoption de la proposition de loi sur la sécurité et la qualité des soins des patients de leurs territoires, notamment dans le cadre de l’anesthésie pour chirurgie et procédures interventionnelles. L’acte d’anesthésie est sous la responsabilité médicale dont le praticien appartient à spécialité médicale une et indivisible représentée par le CNP ARMPO.

Contact : anwernet.snphar@gmail.com
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » mer. janv. 18, 2023 8:10 pm

Notre archiviste est remonté de son antre poussiéreuse et nous a ressorti une publication qui date du 17 avril 2008, dans la rubrique de ce forum sur les articles sur la santé. (57 pages le pauvre...) Mais pour le coup, étonnament il s'avère que le 1er article de cette rubrique, mis en ligne par l'administrateur de ce forum, porte sur la pratique avancée et la coopération entre soignants et médecins.

Juste pour le fun, on vous le remet. Pour faire écho avec l'article ci-dessus...
Pour ceux qui souhaitent voir la progression de l'amour que nous porte la caste médicale, voir l'article dédié sur l'histoire des IADE.

Un rapport de la Haute Autorité de santé propose de faire réaliser certaines missions, remplies jusqu'à présent par des médecins, par le personnel paramédical.

Des infirmières peuvent-elles faire des coloscopies ? Des manipulateurs radio vont-ils réaliser des échographies cardiaques ? Le personnel paramédical peut-il établir des prescriptions ou se prêter à des consultations de prévention ? La demande médicale est devenue plus forte que jamais, les besoins médicaux se sont multipliés, les progrès technologiques se sont développés, la démographie médicale, elle, est très contrôlée et certains actes sont devenus, eux, très codifiés. Dans un tel contexte, et à l'instar de ce qui se passe dans de nombreux pays anglo-saxons, la question se pose désormais de sa­voir si certains actes jusqu'alors effectués par des médecins ne peuvent pas être délégués à d'autres professionnels de santé dûment formés.

Dans un rapport rendu public mercredi, la Haute Autorité de santé, présidée par le Pr Laurent Degos, recommande de favoriser «la coopération interprofession­nelle», c'est-à-dire la délégation d'actes. Ce rapport fait suite à une série d'expérimentations réalisées en France, alors qu'à l'étranger déjà cette délégation est relativement courante.

En décembre 2003, le ministère de la Santé a autorisé pour la première fois par arrêté toute une série d'expérimentations de délégations d'actes au personnel paramédical. Au total, quinze expériences dans des domaines variés ont donné lieu à des évaluations précises, tant en terme de faisabilité que de qualité des soins.

Parmi ces essais, on notera la réalisation d'échographie cardiaque par un manipulateur radio à l'hôpital de la Timone à Marseille : l'infirmière réalise une partie de l'examen, effectue certaines mesures, le cardiologue complète et pose le diagnostic. Au CHU de Lille, un des essais a porté sur la pratique par des infirmières d'ex­plorations fonctionnelles diges­tives : l'infirmière prépare et réalise l'examen, le médecin interprète les résultats. À la Pitié-Salpêtrière à Paris, des infirmières référentes en cancérologie interprètent les examens complémentaires et adaptent les traitements. Au CHU Henri-Mondor à Créteil, des infirmières cliniciennes en gastro-entérologie ont fait le suivi des malades atteints d'hépatite C.

Satisfaits des résultats

Pour quatre de ces expérimentations, l'évaluation est déjà disponible. Celle-ci s'est proposée de comparer la pertinence de l'attitude du médecin et de l'infirmière face à une même situation. Pour trois de ces essais (en oncologie, en échographie, en entretien avant un don de sang), une forte concor­dance a été notée entre la décision du médecin et celle de l'infirmière ou du manipulateur radio. Les discordances les plus fortes ont été observées dans l'entretien avant le don de sang, avec une application plus forte du principe de précaution parmi le personnel paramédical. Pour une expérimentation, en échocardiologie, des écarts peu importants ont été observés, même si les médecins se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus.

Dans les pays anglo-saxons, cette délégation est déjà une réalité depuis quelques années. Aux USA et en Grande-Bretagne, les endoscopies digestives peuvent être faites par des infirmières spécialisées. Certaines ont même le droit de faire des prescriptions sur une liste restreinte de médicaments.

L'Académie de médecine et l'ordre des médecins estiment dans un communiqué que face à un besoin de soins et de prévention, le médecin doit rester, sauf circonstances exceptionnelles, le premier recours du patient, mais ils ajoutent que «conscients de la nécessité de renforcer la coopération entre professionnels de santé, ils demandent notamment que les expérimentations déjà entreprises dans un cadre essentiellement hospitalier, soient complétées par des expérimentations concernant les soins de ville et que les sociétés savantes et les collèges professionnels définissent les actes qui pourraient faire l'objet de nouvelles délégations ».
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. janv. 26, 2023 6:28 pm

Simplifier la pratique avancée : pas si simple

Paris, le mercredi 25 janvier 2023 – L’IGAS et l’IGESR ont rendu un rapport sur les possibilités d’évolution de la pratique avancée infirmière.

IPA (pratique avancée), IADE (anesthésie), IPDE (puériculture), IBODE (bloc opératoire), IDEL : la pratique infirmière croule désormais sous les sigles, les modes d’exercice et les formations différentes. A coté des trois spécialités infirmières qui existent depuis des décennies que sont les IPDE, les IADE et les IBODE, se sont donc rajoutés depuis 2018 les IPA, complexifiant sensiblement l’affaire.

Un an après avoir déjà rendu un rapport préconisant de simplifier et de promouvoir l’activité des IPA, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), en collaboration avec l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), a publié ce mardi un nouveau rapport sur la question sobrement intitulé « concertation sur la pratique avancée infirmière ».

« L’attente principale dans la concertation visait à imaginer une refonte du cadre juridique de la pratique avancée infirmière susceptible de reconnaitre en pratique avancée l’exercice des IADE et potentiellement des autres spécialités infirmières » explique le rapport. « Convertir » toutes les infirmières spécialisées en IPA, voila qui a le mérite de la simplicité…en apparence seulement car cela implique d’aligner leurs statuts, leurs formations et leurs rémunérations.

C’est pourquoi les auteurs du rapport annoncent tout de suite la couleur : « le scénario retenu est celui du maintien des trois diplômes d’Etat des spécialités (IPDE, IADE, IBODE) et des instituts de formation dans leurs caractéristiques particulières ». L’intégration dans la PA ne se fera que progressivement et chacun reste pour l’instant dans son couloir.

IPA : améliorer l’attractivité économique

Chaque catégorie d’infirmières fait donc l’objet de recommandations distinctes. Pour les IPA, l’IGAS poursuit dans la lancée de son rapport de janvier 2022 et recommande de permettre l’accès direct des patients et d’ouvrir aux IPA le droit à la primo-prescription. Des propositions reprises dans la proposition de loi Rist actuellement examinée par le Parlement, mais vivement combattue par les syndicats de médecins libéraux. Dans le contexte tendu actuel, la recommandation des agents de l’IGAS d’une « reprise des discussions entre IPA et médecins sur l’accès direct » apparait ainsi comme un vœu pieux.

Au-delà de la question des compétences, l’IGAS appelle à revoir la formation des IPA mais surtout leur rémunération, afin d’améliorer l’attractivité et ce alors que le nombre d’infirmières inscrites en master de pratique avancée en 2022 était en baisse par rapport à 2021. Le rapport déplore « un modèle économique qui reste introuvable tant en libéral qu’en établissement », alors que seulement 37 % des IPA exerçant en libéral le font de manière exclusive.

S’agissant des IADE, l’IGAS n’a pas renoncé à sa volonté, déjà affiché dans le rapport de 2022, de les intégrer à la PA, mais reconnait que cela devra passer par un « toilettage du décret de formation pour pouvoir rentrer un peu plus dans les cases de la PA ». Rappelons que, contrairement aux IPA, les IADE ne suivent pas de formation universitaire, mais le rapport de l’IGAS ne préconise pas pour autant d’intégrer les écoles paramédicales à l’université. Là encore, la question de la reprise de ces recommandations dans la loi Rist demeure : lors des débats en commission à l’Assemblée Nationale, les amendements prévoyant d’intégrer les IADE à la PA ont été rejetés.

Convaincre les médecins : pas une mince affaire

Pour les IPDE en revanche, le chemin vers une intégration à la PA est encore long et devra passer par une réforme d’ampleur de leur formation, selon les agents de l’IGAS. Il faudra ainsi porter leur formation à deux ans, pour qu’elles atteignent le grade de Master. L’élaboration d’une nomenclature spécifique pour les IPDE devra également être mise en chantier.

Enfin, s’agissant des IBODE, l’IGAS ne peut que constater que l’interminable débats sur leurs compétences exclusives, qui donnent lieu depuis plusieurs années à des mesures transitoires du gouvernement (qui, pour ne rien arranger, sont parfois annulées en justice) bloque « toute réflexion immédiate sur la pratique avancée des IBODE ».

L’intégration des IBODE, IPDE et IADE à la PA est notamment freinée par la nécessité de trouver un accord entre les infirmières de chaque spécialité et les médecins avec lesquels ils travaillent. Or, si les pédiatres sont plutôt ouverts à l’idée de voir les compétences des IPDE s’élargir, les anesthésistes-réanimateurs (pour les IADE) et les chirurgiens (IBODE) sont plus circonspects.

La question du partage des compétences est décidément bien difficile à trancher, surtout qu’elle ne manque pas de réveiller des réflexes corporatistes.

Quentin Haroche
jim.fr


Il est important de bien retenir ceci
« le scénario retenu est celui du maintien des trois diplômes d’Etat des spécialités (IPDE, IADE, IBODE) et des instituts de formation dans leurs caractéristiques particulières ». L’intégration dans la PA ne se fera que progressivement et chacun reste pour l’instant dans son couloir.
On se dirige vers une classification infirmier en pratique avancée spécialisé
S’agissant des IADE, l’IGAS n’a pas renoncé à sa volonté, déjà affiché dans le rapport de 2022, de les intégrer à la PA, mais reconnait que cela devra passer par un « toilettage du décret de formation pour pouvoir rentrer un peu plus dans les cases de la PA ». Rappelons que, contrairement aux IPA, les IADE ne suivent pas de formation universitaire, mais le rapport de l’IGAS ne préconise pas pour autant d’intégrer les écoles paramédicales à l’université. Là encore, la question de la reprise de ces recommandations dans la loi Rist demeure : lors des débats en commission à l’Assemblée Nationale, les amendements prévoyant d’intégrer les IADE à la PA ont été rejetés.
il est donc important de lire par soi-même le rapport Debeaupuis-Blémont. De se faire sa propre idée sans se laisser guider par quiconque.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: pratiques...On est bien avancé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. janv. 28, 2023 1:43 pm

IPA : Emmanuel Hardy, le nouveau président de l’Unipa, maintient le cap sur la pratique avancée
25 janvier 2023
Géraldine Langlois
actusoins


Emmanuel Hardy a été président élu de l'Union nationale des infirmiers de pratique avancée (Unipa) en décembre. Lui qui exerce en libéral depuis 2013, et dans une MSP du Loiret depuis 2021, fait partie des tout premiers IPA diplômés. Accès direct, prescription initiale et valorisation statutaire et salariale seront ses chantiers prioritaires.

« Le bureau et la ligne politique de l'Unipa restent les mêmes, déclare d'emblée Emmanuel Hardy. Nous voulons être force de proposition dans l'intérêt des usagers en santé. »

Il reprend ainsi le flambeau de Tatiana Henriot, présidente du syndicat depuis sa création il y a quatre ans. « Nous aurons deux axes de travail principaux », qui nécessitent tous deux une modification du cadre réglementaire d'exercice des IPA, poursuit-il.

Le premier : l'accès direct des usagers aux IPA. Il ne s'agit pas de promouvoir l'exercice isolé des IPA, rappelle le nouveau président du syndicat. Comme le préconise la proposition de loi de Stéphanie Rist adoptée par l'Assemblée nationale la semaine dernière en première lecture, il s'agit bien de l'autoriser dans le cadre d'un exercice coordonné.

« On veut être autonomes, pas indépendants », résume Emmanuel Hardy. Cet accès direct permettrait d'offrir aux patients une autre porte d'entrée vers le système de santé, avant une possible orientation vers un médecin.

Inutile de préciser que l'Unipa soutient totalement cette proposition de loi et le fait savoir aux parlementaires.

La primo-prescription en bonne voie ?

Autre priorité du syndicat : généraliser la possibilité pour les IPA d'initier des prescriptions, de certains traitements mais aussi soins infirmiers, de kinésithérapie ou de pédicurie, ou encore de transports, pour fluidifier les démarches et le parcours des patients.

Sur ce point, l'expérimentation inscrite dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2021 pour 2022 débute à peine. La proposition de Stéphanie Rist adoptée par les députés le prévoit mais comme pour ce qui concerne l'accès direct, rien ne dit que le texte sera définitivement adopté le permettra...

Le modèle économique de l'exercice libéral des IPA mais aussi la rémunération de ceux qui exercent en établissement figurent aussi à l'agenda d'Emmanuel Hardy.

Les 700 € qu'un IPA peut tirer de son activité libérale par mois sont en effet dérisoires au regard de ses compétences et de son niveau d'études.

Ce niveau de revenu oblige les IPA libéraux à continuer d'avoir une activité d'Idel "ordinaire".

Les 17 000€ d'honoraires annuels que cette somme représente sont très très loin des 110 000 € annuels ciblés par l'Unipa. Un montant situé entre le chiffre d'affaires moyen des Idel, 90 000 € et celui des médecins, 160 000 €, selon la CNAM).

L'atteindre nécessiterait que les IPA libéraux prennent en charge 700 patients dont 300 « chroniques », ce qui est très élevé, observe le président.

« Le modèle économique sera revu le 23 mars avec le nouvel avenant 9 qui entrera en vigueur », ajoute-t-il cependant. Il prévoit notamment une augmentation de 20% des forfaits des IPA. Une amélioration non négligeable, certes, mais qui ne permettra pas, selon lui, d'atteindre le niveau de revenu espéré.

Or les prochaines négociations n'interviendront pas avant 18 mois...

Objectif revalorisation

Du côté des IPA salariés, Emmanuel Hardy compte continuer de défendre une revalorisation des grilles salariales dans la fonction publique hospitalière tout d'abord. « Dans les pays de l'OCDE où la pratique avancée est déployée, leur salaire est supérieur de 40% à la rémunération du métier socle », explique-t-il.

Si un tel calcul était appliqué en France, le salaire d'une IPA à l'échelon 1 serait d'environ 3000 € bruts mensuels et non 2158 € comme c'est le cas actuellement. Pour le président de l'UNIPA, 3000 € est aussi le montant que la rémunération devrait atteindre en prenant en compte le fait que la CNAM considère les IPA comme une profession intermédiaire entre IDE (1891 € à l'échelon 1) et praticien hospitalier (4565 € à l'échelon 1).

L'Unipa continuera donc de défendre ce montant devant les pouvoirs publics. Emmanuel Hardy s'attachera aussi à réclamer la création d'un statut pour les IPA dans la convention collective des établissements privés mais aussi dans la fonction publique d'Etat, la fonction publique territoriale et le corps de santé des armées ou ces infirmiers « n'existent pas ».

Grille de salaires insuffisante, statut inexistant... « Cela joue sur l'attractivité du métier », insiste-t-il, et sur la motivation des IDE à suivre deux ans d'études supplémentaires. A l'heure où les pouvoirs publics affirment pouvoir compter sur les IPA pour améliorer l'accès aux soins en ces temps de pénurie médicale, sera-t-il entendu ?

Géraldine Langlois

__________

Infirmiers en pratique avancée : l’accès direct pour bientôt… mais pas pour demain
17 janvier 2023
Adrien Renaud
Actusoins


L’examen de la loi Rist, qui prévoit notamment l’accès direct pour les IPA, vient de commencer cette semaine à l’Assemblée nationale. Attendue de longue date par la profession, cette réforme pourrait cependant tarder à se matérialiser.
Infirmiers en pratique avancée : l’accès direct pour bientôt… mais pas pour demain

Pour les Infirmiers en pratique avancée (IPA) libéraux, la question de l’accès direct, c’est-à-dire de la possibilité de recevoir des patients qui ne leur ont pas au préalable été adressés par un médecin, est plus qu’une simple revendication : c’est une question de survie.

Le verrou que constitue le passage obligatoire par un cabinet médical avant de démarrer tout suivi IPA est en effet de longue date dénoncé comme le principal obstacle au développement de la profession en ville, voire comme l’écueil qui menace de la faire sombrer corps et bien.

Ce verrou est-il sur le point de sauter ? C’est en tout cas ce qu’espère la députée « Renaissance » du Loiret Stéphanie Rist, qui a déposé à l’Assemblée une proposition de loi promettant l’accès direct aux IPA, mais aussi aux kinés et aux orthophonistes. Ce texte prévoit également de permettre au IPA d’initier des traitements, et crée par surcroît la profession d’IPA praticien.

Mais ce n’est pas parce que les parlementaires viennent cette semaine de débuter l’examen du texte qu’il faut s’attendre à un bouleversement de la pratique des IPA libéraux dans les prochaines semaines.

Les complexités de la vie parlementaire sont en effet telles qu’on peut s’attendre à ce que des mois, voire des années, s’écoulent avant la mise en œuvre concrète de ces dispositions.

La preuve ? La primo-prescription et l’accès direct figurent déjà en toutes lettres dans la loi ! Ils ont, certes à titre d’expérimentation, été respectivement votés dans la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2022 et pour 2023. « Or pour la primo-prescription, les trois régions expérimentatrices viennent tout juste d’être désignées, et il reste encore des arbitrages à rendre, donc en plus d’un an, on n’a fait que perdre du temps sur de l’administratif », se désole Laurent Salsac, secrétaire adjoint de l’Union nationale des IPA (Unipa), le syndicat qui représente la profession. Et pendant ce temps-là, on a des IPA libéraux qui gagnent 700 euros par mois, soit sous le seuil de pauvreté. »

Cet IPA libéral installé en Indre-et-Loire salue donc la loi Rist, qui constitue selon lui « une vraie loi santé » destinée à « aller plus vite » et à remplacer les expérimentations initiées dans le cadre des deux dernières LFSS.

Le problème, c’est qu’en matière législative, « aller plus vite » ne signifie pas forcément « aller très vite ». Plusieurs obstacles sérieux se trouvent en effet en travers du chemin de la proposition de loi de Stéphanie Rist.

Le texte a certes déjà franchi la semaine la barrière de l’examen en commission, mais le plus dur est devant lui : première lecture à l’Assemblée nationale, qui doit s’achever le 19 janvier, puis examen au Sénat, d’abord en commission des Affaires sociales puis en séance plénière (examens qui n’ont pour l’instant pas encore été inscrits à l’ordre du jour du palais du Luxembourg).

Le gouvernement a activé la procédure accélérée sur ce texte : les navettes parlementaires s’arrêteront donc ici. Mais ce parcours offre tout de même aux opposants au texte de nombreuses occasions de le de sa substance via l’introduction de multiples amendements (332 amendements déposés lors de l’examen à l’Assemblée).

La bataille des décrets

Mais ce n’est pas tout. Car si la loi parvient au terme de son parcours parlementaire en ayant conservé les avancées qu’il prévoit pour les IPA (ce qui n’a rien d’évident étant donnée l’opposition recueillie par la proposition de loi Rist du côté des syndicats médicaux, qui ne manque pas de trouver un certain écho sur les bancs des deux chambres), l’IPA praticien, l’accès direct et la primo-prescription ne deviendront pas immédiatement une réalité tangible pour autant.

Toute loi comporte son lot de dispositions techniques à définir par décret, et la loi Rist n’est pas avare en la matière. C’est ainsi que la liste des médicaments éligibles à la primo-prescription, mais aussi les compétences et les modalités d’accès à la profession d’IPA praticien, doivent être définies par décret.

Concernant les IPA praticiens, la rédaction des décrets promet d’être d’une complexité particulière, car il s’agit de créer un nouveau métier pour lequel on n’a à ce jour en France aucun précédent sur lequel se fonder, si ce n’est un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) datant de novembre 2021. Ce dernier recommande l’intervention d’IPA praticiens « sur des pathologies courantes identifiées comme bénignes (ex. pathologies concernées par les protocoles de coopération sur les soins non-programmés) en soins primaires et en population générale ».

La base de travail est donc mince, et le ministère de la Santé aura donc du pain sur la planche si la loi Rist passe… Voilà qui, quand on considère le temps que lui prend la rédaction des décrets concernant les expérimentations des LFSS 2022 et 2023, n’incite pas à l’optimisme.

Mais il en faudrait bien plus pour décourager les défenseurs des IPA, qui voient dans la succession des épreuves à venir une raison supplémentaire de continuer à tenter de convaincre.

Laurent Salsac explique ainsi que la seule chose qui changerait avec l’accès direct, ce serait la porte d’entrée. « Cela reste de l’exercice coordonné, il n’y a pas de surprise, on reste toujours en équipe avec un médecin, martèle-t-il. Il n’y a pas de volonté de se substituer, c’est un fantasme. »

« La proposition de loi […] repose sur un triptyque essentiel et efficace : la responsabilité de chacun des acteurs du soin, la coordination entre eux, et la formation pour garantir l’efficacité de la prise en charge », estimaient dans un communiqué commun diffusé le 16 janvier les présidents de l’Ordre infirmier, de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes, de la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (Fnesi) et de l’Intersyndicale nationale des syndicats d’internes (Isni).

La présence de cette dernière organisation parmi les signataires du communiqué constitue d’ailleurs probablement l’une des principales notes d’espoir pour les IPA : toute la profession médicale ne semble pas vent debout contre leur montée en charge, et ils ont au moins de leur côté les jeunes praticiens.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Répondre