Au Segur! Nicole Notat revient!

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La Grosse Bertha
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Message par La Grosse Bertha » jeu. juin 04, 2020 10:35 am

C'était écrit...!les promesses du président des riches n'ont pas résisté trois mois! Avouons qu’elles n'ont pas ému grand monde dans les hopitaux tellement la liste des entourloupes et autres enfilades à sec du secteur sanitaire est longue, pour le principal...1988, 1991, 2010....pour les IDE découragés pour plusieurs décennies avec en prime un droit d’assignation renforcé (LOI HPST)....1987, 1988, 1991, 1993, 1999-2000, 2005, et le mémorable 2010 qui a sidéré la profession IADE jusqu'à l'écoeurement et le ressentiment (comment avoir pu accepter la perte de la pénibilité et devoir bosser 5 ans de plus? ou la conserver mais à condition d'accéder au mouroir à IADE désabusés fatigués?...).

Dans mon intervention précédente (IADE éternels dindons etc), je suspectais que la macronie confie à la cfdt, fer de lance des syndicats raie-formistes experts en avancées sociales à base de vaseline, syndicats acoquiné de longue date avec les petits bourgeois du PS dont certains ont enfilé la veste « en marche », opportunisme oblige.

Le gouvernement a surpassé tous mes pronostiques en refilant le bébé fébrile de la crise hospitalière avec le dossier explosif des salaires et carrières à...à....la reine des fourmis (eh oui du temps où elle régnait les hospitaliers c'était des fourmis...).

L'ex reine des fourmis connaît toutes les recettes pour augmenter les salaires à gros coup de lubrifiant...en général quelques miettes sous forme de francs ou euros qualifiés d'avancées significatives, bref SUD a claqué la porte, reconnaissant sa sage femme, la CGT n'a pas fait de procès d'intention par rapport à la dame qu'elle connaît pourtant bien...(1995 pourtant n'est pas passé inaperçue...).

Si le Segur de la santé a ainsi toutes les chances de se gourrer, Macron et sa bourgeoisie ne manqueront pas de rappeler aux sans masque que l'abîme économique menace...

Commençons déjà par réclamer la mise hors état de nuire de la Sarko-Bacheloterie de 2010, loi HPST, qui dévoie le droit constitutionnel de grève des personnels sous l'autel de la sécurité et de la continuité des soins coûte que coûte par les assignations massives et générales...

En effet sans droit de grève, le sanitaire part avec un lourd handicap donc il reste à l'acquérir ou prendre le gauche...mais pas sûr que l'horrible gestion du COVID-19 ait changé les mentalités «ovines» des blouses blanches!
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Re: Au Segur! Nicole Notat revient!

Message par Arnaud BASSEZ » ven. juin 05, 2020 6:56 pm

Les mentalités pourraient avoir évolué. Ce sont surtout les moyens de l"exprimer qui manquent. il faut en effet pouvoir revenir sur cette notion de pénibilité qu'a démontré de façon formelle Lise Lucet face à la calamité Bachelot, récemment, où on constate d'ailleurs que mémère ne maîtrise toujours pas son sujet (elle est plus douée aux grosses têtes...)

Il faut abroger cette absurdité certainement soufflée au cul de Bachelot par un conseiller zélé type celle-là , à qui d'ailleurs je demanderais bien ce qu'elle pense des satanés fonctionnaires inutiles et trop payés, qui se sont pris le covid dans la tronche pendant que madame restait bien planquée dans son 6 pièces parisien.

Il faut récupérer les 18% de perte de pouvoir due au gel du point depuis 2010, et malgré le dégel temporaire de 2017

il faut des carrières attractives, des grilles dignes de ce nom et pour les IADE être au dessus des IPA car nous sommes au delà de la pratique avancée
d'une prise en charge d'un diabète ou de la chimio. Il nous faut obtenir la classification en profession médicale à responsabilité définie (MED def) et avoir une grille spécifique avec un déroulé de carrière sur une base de 100 points supérieur à celui des IPA.

Mais le Ségur inaugurant mal des choses, avec Notat, l'oubli volontaire des infirmières, (l'ONI étant rattrapé de justesse), les centrales syndicales habituelles qui ne défendent pas les professionnels de santé comme des syndicats dédiés, (SUD s'est barré du Ségur), FO qui chie sur la profession en refusant que les collectifs infirmiers puissent siéger, comme on le voit c'est loin d'être gagné.
En fait c'est près d'être perdu.
Finalement ça n'a jamais été une option, ni une possibilité de nous octroyer quoi que ce soit. Encore et toujours le monde médical est omniprésent (il a dû travailler seul durant la crise il faut croire).

Donc on va nous donner une augmentation "substantielle et significative" de 30 euros bruts... et maintenant dégage et va bosser !
Et bien, il est à craindre que beaucoup, dégoûté(e)s par ce traitement, quittent l'hôpital et le monde de la santé. Nous nous retrouverions avec un bateau parfaitement piloté par son commandant, mais sans un marin pour être à la manœuvre, rendant le dit commandant parfaitement inutile (comme il l'est d'ailleurs actuellement, car il faut absolument rendre le pouvoir aux soignants (médecins ET soignants) dans le décisionnel de l'hôpital.
Autant dire, que ce n'est pas demain la veille.
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Re: Au Segur! Nicole Notat revient!

Message par La Grosse Bertha » mar. juil. 07, 2020 11:19 pm

Voilà c’est plié pour le Segur!
Ce mardi matin sieur Laurent Berger a dit qu’il fallait 8 milliards pour la santé sinon ça allait chauffer, eh ben que pensez-vous qu’il arriva? Le gouvernement alloue finalement 7,5 milliards (Effet magique du nouveau premier pantin nommé pour régler rapidos toutes les réformes avec un minimum de liquide) pour que le brave LOLO Berger et les suivistes mange-m habituels ...signent le protocole d’accords!
Comme quoi je ne m’étais pas gouré...malheureusement...décidément on ne modifie pas les vieilles recettes!

Une question me démange...combien va palper Madame Notat pour avoir fait autant d’économies en 6 semaines au « quoiqu’il en coûte » ???183 €?

Macron-Berger-Notat:même combat!

Quand aux autres orgas, elles vont vociférer contre « les traîtres » majoritaires ou pas ce qui ne changera rien, tout en laissant les personnels dans leur caca habituel, absence de droit de grève mis en pièce par Bachelot nouvelle sinistre de la culture (les intermittents du spectacles vont apprendre ce qu’elle vaut dans la vraie vie... ) , heures sup astreintes etc qui ne comptent pas pour la retraite, quitte à se balader en ville avant la deuxième vague de covid, finalement les infirmières vont avoir 180€ pour la fermer pour 30 ans en contrepartie de probablement quelque chose (l’Etat ne lâche rien sans rien...).
Comme la perte du statut spécial de retraite sans compensation! ...tiens au fait voilà!

Tel est le fonctionnement d’un système de démocratie bourgeoise bien rodé!

Bon ben bon courage pour covid le retour...

Ah oui encore une chose...compter sur un soutien actif de la population est une profonde erreur, une utopie de la même teneur que celle d’une augmentation salariale inédite tombée du ciel!

Le politique vous a mis une carotte comme l’image de l’âne qui n’accepte son sort que grâce à un appât tendu devant lui. Et la plupart des politiques auraient agi ainsi.

Comme dans tout conflit il ne faut savoir compter que sur ses propres forces, le seul allié qui se dessine définitivement est un droit de grève retrouvé, celui enterré par Sarkozy-Bachelot.

Se dire « vous verrez aux prochaines élections » ne les émeut nullement, le système électoral d’alternances avec sa médiatisation font que la bourgeoisie pleine d’empathie pour les soignants sans jamais les reconnaître financièrement...restera au pouvoir...

Elle préfère que les infirmières démissionnent quitte à ce qu’il y ait plus de diplômés inactives qu’exerçant leur métier. Cela lui permet entre autre de fermer des lits.

Ceux qui revendiquent un droit de grève plein et entier sont à peu près les seuls à avoir pigé quelque chose au salariat. Ce sont les mêmes peu ou prou qui revendiquent que les heures sup astreintes et gardes comptent pour le calcul des pensions, du simple bon sens!
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. août 01, 2020 11:23 am

La Grosse Bertha a écrit : mar. juil. 07, 2020 11:19 pm Une question me démange...combien va palper Madame Notat pour avoir fait autant d’économies en 6 semaines au « quoiqu’il en coûte » ???183 €?
j'ai entendu 10 000 euros. Mais à confirmer.
Merci à la cfdt, l'unsa et fo, qui sous couvert d'exister, trahissent leurs adhérents, pour signer un accord à 183 euros pour tout le monde, sachant que le monde administratif (absolument indispensable) n'a cependant pas été confronté au covid.

Bref un beau foutage de gueule, comme à l'habitude.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. nov. 26, 2020 5:35 pm

Voici la nouvelle mouture de l'article 1 de la PPL "Rist" portant initialement sur la création d'une "profession médicale intermédiaire"

" Exercice en pratique avancée et protocoles de coopération
Article 1er
Dans un délai d’un an à compter de la publication de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport dressant un état des lieux de la mise en place des auxiliaires médicaux en pratique avancée et des protocoles de coopération. Ce rapport d’évaluation fait par ailleurs des propositions permettant d’accélérer leur déploiement, de simplifier et d’améliorer ces dispositifs, en particulier dans le double objectif d’un décloisonnement des professions de santé et d’un meilleur accès aux soins."

La loi sera officiellement votée le 30 novembre, je reviendrai vers vous si l'article est modifié ultimement ....

----


Publié le 25/11/2020
Hospitaliers, libéraux : tous unis contre Charles Bovary


Paris, le mercredi 25 novembre 2020 – Sous l’impulsion du ministre de la santé, Olivier Véran, la députée LREM Stéphanie Rist a présenté le 22 octobre dernier une proposition de loi « visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification ».

Cependant, ce texte, qui doit théoriquement être discuté aujourd’hui en commission et éventuellement être voté en séance dans les prochains jours, serait mort-né selon les bruits de couloir du Palais Bourbon.

La disposition proposant « la création d’une profession médicale intermédiaire » est en effet parvenue à faire l’unanimité contre elle !

Le texte, aux contours plutôt imprécis, est censé être une application concrète d’une des propositions du Ségur de la santé. Sa justification préalable est ainsi présentée dans l’exposé des motifs : « L’exercice légal de la médecine en France conduit à un cloisonnement important des professionnels de santé avec d’une part le médecin diplômé d’un bac +10 et d’autre part l’infirmière titulaire d’un bac +3 ».

En pratique il était prévu que les différents ordres professionnels s’unissent pour préparer la création d’une profession médicale intermédiaire, entre l’infirmier de pratique avancée et le médecin traitant et qu’une fois établis les contours de ce nouveau corps de métier, il soit validé par décret.

Mais immédiatement, les intersyndicales de praticiens hospitaliers se sont fendues d’un communiqué commun rageur : « Défendre en 2020 la renaissance du corps des « Officiers de Santé » de I803 (exercer la médecine sans avoir le titre de Docteur en Médecine) il fallait y penser : Olivier Véran l’a fait en réclamant en urgence et en catimini, un blanc-seing pour la restauration d’un corps d’exception ». Fortes de cette critique sans nuance, les organisations ont réclamé « le retrait immédiat de ce projet de loi incongru, dans son intégralité ».

La même ire a été retrouvée chez les syndicats de médecins libéraux, qui a l’unisson, commentaient : « La crise démographique actuelle ne justifie pas la déconstruction du parcours de soins. Cette crise ne durera pas toujours : les projections du Conseil National de l’Ordre des Médecins prévoient une remontée rapide du nombre des médecins à partir de 2025. Elle ne justifie donc pas de réduire comme peau de chagrin les missions du médecin traitant, médecin généraliste le plus souvent, mais réclame plutôt de lui donner les moyens matériels et humains lui permettant d’assurer sa mission auprès de la population ».

Aussi, désormais, le gouvernement s’orienterait plutôt vers un développement des pratiques avancées pour les infirmiers.

A suivre…

F.H.

Copyright jim.fr
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Re: Au Segur! Nicole Notat revient!

Message par Arnaud BASSEZ » sam. nov. 05, 2022 2:08 pm

Ségur de la santé : des soignants saisissent le Conseil d’État pour discrimination
Publié le 12/01/2022 à 14h53 & mis à jour le 13/01/2022
Par Sarah Asali Journaliste emploi et formation professionnelle
Source capital.fr

En octobre dernier, quelque 500.000 professionnels paramédicaux ont été revalorisés dans le cadre du Ségur de la santé. Mais certains de ces soignants, s’estimant lésés, ont saisi le Conseil d’État, via deux recours déposés le 23 décembre dernier.

De nouvelles différences de traitement entre soignants pointées du doigt. Dans le cadre du Ségur de la santé, plusieurs vagues d’augmentations salariales ont été mises en place depuis 2020 pour les professionnels de santé. L’une d’entre elles concerne les personnels soignants, médico-techniques et de la rééducation (infirmiers en soins généraux et spécialisés, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes, manipulateurs radio, orthophonistes, orthoptistes, cadres de santé…). Ainsi, en octobre 2021, les grilles salariales de plus de 500.000 professionnels paramédicaux relevant de la fonction publique hospitalière (hors techniciens de laboratoire, préparateurs en pharmacie hospitalière et diététiciens) ont été revalorisées.

Mais au sein d’un même métier (infirmier, kiné, orthophoniste…), tous les professionnels paramédicaux n’ont pas été augmentés dans les mêmes proportions. Quarante d’entre eux ont d’ailleurs déposé, le 23 décembre dernier, deux recours au Conseil d’État. Dans ces recours, que nous avons pu consulter, les requérants demandent l’annulation des quatre décrets* mettant en place la revalorisation de leurs salaires dans le cadre du Ségur de la santé. Ces textes étant sources de “discrimination”, selon l’un des requérants, Stéphane Echevard, infirmier dans le Gard et membre du collectif Santé en Danger.

Pour bien saisir les enjeux de cette affaire, il faut d’abord revenir à ses origines. Depuis février 2010 et la signature du “protocole Bachelot”, les personnels paramédicaux de la fonction publique hospitalière sont divisés en deux catégories : il y a les professionnels en catégorie “active”, et ceux en catégorie “sédentaire”. Avec cette réforme, en effet, les professionnels de santé en poste se sont vus proposer (ou plutôt imposer) un droit d’option :
  • soit ils renonçaient aux acquis liés à la pénibilité de leur métier, à savoir un départ à la retraite anticipé, possible dès 57 ans, et une bonification d'un an pour dix ans de travail effectif auprès des patients. En contrepartie, ils pouvaient profiter d’une revalorisation de leurs salaires et acceptaient donc de reculer leur âge de départ à la retraite, à 60 ans. Ils passaient alors dans la catégorie des soignants dits “sédentaires” ;
    soit ils décidaient de conserver les avantages liés à la reconnaissance de la pénibilité de leur métier (départ à la retraite anticipé et bonification) et renonçaient donc à une revalorisation de leurs grilles salariales. Ils étaient alors dans la catégorie des soignants dits “actifs”, aussi appelés “en voie d’extinction”
.

À noter que cette réforme s’est faite en plusieurs étapes : dans la fonction publique hospitalière, ce droit d’option a d’abord été proposé en 2010 aux infirmiers en soins généraux, puis en 2011 aux infirmiers spécialisés, en 2012 aux cadres de santé, et enfin en 2017 aux personnels médico-techniques et de la rééducation (manipulateurs radio, masseurs-kinésithérapeutes, pédicure-podologues, psychomotriciens, orthophonistes, orthoptistes, ergothérapeutes).

Depuis que ce droit d’option a été proposé aux soignants en poste, les nouvelles recrues sont directement placées dans la catégorie des “sédentaires”. La catégorie active est donc fermée et les personnels soignants la composant sont, logiquement, de moins en moins nombreux. Infirmiers en soins généraux, infirmiers spécialisés (anesthésiste, de bloc opératoire, puéricultrice), masseurs-kinésithérapeutes, manipulateurs radio, ergothérapeutes, orthoptistes, psychomotriciens, orthophonistes, cadres de santé et cadres supérieur de santé… aujourd’hui, on compterait encore environ 60.000 soignants de la fonction publique hospitalière en catégorie active, d’après Stéphane Echevard, qui gère également un groupe Facebook avec plus de 3.600 membres à son actif, dont le but est de mettre en lumière “l’oubli” et le “mépris” de ces soignants dits “en voie d’extinction”.

Avec le protocole Bachelot, les soignants ayant fait le choix d’être dans la catégorie active ont donc accepté qu’au cours de leur carrière, il y ait un certain écart salarial avec les soignants dits “sédentaires”. À l’époque de la réforme, d’après les chiffrages repris dans les recours déposés auprès du Conseil d’État, les différences salariales entre les “actifs” et les “sédentaires” étaient de :
  • 40 points d’indice pour les infirmiers en soins généraux, les manipulateurs en radiologie et les orthophonistes, soit 185 euros par mois environ (la valeur du point d’indice était de 4,63 euros environ entre 2010 et juillet 2016) ;
    46 points d’indice pour les infirmiers anesthésistes, soit 213 euros par mois environ ;
    65 points d’indice pour les infirmiers de bloc opératoire et les infirmières puéricultrices, soit 301 euros par mois environ ;
    71 points d’indice pour les masseurs-kinésithérapeutes, soit 329 euros par mois environ
    48 points d’indice pour les cadres de santé, soit 222 euros par mois environ.
Or surprise, après la publication des quatres décrets du Ségur de la santé mettant en place la revalorisation des salaires pour les soignants “en voie d’extinction”, les écarts indiciaires avec les “sédentaires” ont fait un bond, passant à :
  • 102 points d’indice pour les infirmiers en soins généraux et les manipulateurs en radiologie, soit 478 euros par mois environ (la valeur du point d’indice s’élève désormais à 4,686 euros environ) ;
    82 points d’indice pour les infirmiers anesthésistes, les infirmiers de bloc opératoire et les infirmières puéricultrices, soit 384 euros par mois environ ;
    144 points d’indice pour les masseurs-kinésithérapeutes et les orthophonistes, soit 675 euros par mois environ ;
    77 points d’indice pour les cadres de santé, soit 361 euros par mois environ.
L’écart entre les salaires des soignants “actifs” et des “sédentaires” s’est donc nettement creusé avec le Ségur de la santé. Cela s’explique par une revalorisation plus forte des sédentaires, par rapport à ceux en catégorie active. Ainsi, toujours selon les calculs repris par les requérants dans leurs recours au Conseil d’État, la revalorisation des grilles salariales prévue par le Ségur de la santé pour les soignants actifs a été de :
  • 6% pour les infirmiers en soins généraux, les masseurs-kinésithérapeutes, les manipulateurs radio et les orthophonistes ;
    8,77% pour les infirmiers anesthésistes ;
    15% pour les infirmiers de bloc opératoire et les infirmières puéricultrices ;
    8,7% pour les cadres de santé.
Concernant les sédentaires, la revalorisation a été de :
  • 16% pour les infirmiers en soins généraux et les manipulateurs radio ;
    13,5% pour les infirmiers anesthésistes ;
    10% pour les masseurs-kinésithérapeutes ;
    16,11% pour les infirmiers de bloc opératoire et les infirmières puéricultrices ;
    17% pour les orthophonistes ;
    12,35% pour les cadres de santé.
À noter : il s’agit ici de comparaisons entre les soignants actifs et sédentaires aux rémunérations les plus élevées (soignants de classe supérieure ou au deuxième grade, au dernier échelon).
Une revalorisation salariale qui n’a pas été faite “à due proportion”

Résultat, avec le Ségur, la revalorisation des “sédentaires” a pu être, pour la plupart des métiers, deux à trois fois plus élevée que celle des soignants “actifs”. Pourtant, les accords du Ségur, signés le 13 juillet 2020 par le gouvernement, Force ouvrière, la CFDT, l’Unsa et la Fédération hospitalière de France, prévoyaient de “revaloriser les corps de la catégorie B et de la catégorie A, mis en extinction à la suite du protocole Bachelot, à due proportion de la revalorisation des corps de la catégorie A comparables”.

Or, comme indiqué ci-dessus, les quatre décrets* d’application des revalorisations des grilles salariales pour les personnels de santé en voie d’extinction n’ont pas respecté les termes des accords du Ségur et ont accentué l’écart salarial avec les autres catégories. “La seule profession à avoir été revalorisée à due proportion est celle des cadres supérieurs”, souligne Stéphane Echevard. Le syndicat Sud Santé Sociaux, qui a refusé de signer les accords du Ségur, avait d’ailleurs alerté sur le sujet dès juin 2021, dans un communiqué et une pétition, avant d’exiger dans un nouveau communiqué, en novembre 2021, que la situation des soignants en voie d’extinction soit prise en compte “dans l’urgence, pour une revalorisation égale à ceux de catégorie sédentaire”.

Dès lors, dans leurs recours au Conseil d’État, les quarante professionnels de santé demandent l’annulation pure et simple des quatre décrets* mettant en place les revalorisations du Ségur pour les soignants en voie d’extinction, ces textes étant “entachés d’une erreur manifeste d’appréciation et d’une rupture d’égalité”. Ils réclament donc également que le gouvernement prenne de nouveaux décrets pour corriger le tir. “Parce que nous avons fait le choix en 2010 de conserver la reconnaissance de la pénibilité de notre métier, nous sommes discriminés aujourd’hui”, insiste Stéphane Echevard.

Cette situation n’a d’ailleurs pas laissé insensibles plusieurs députés, de tous bords politiques. Plusieurs questions écrites au gouvernement, reprenant le même argumentaire que les recours au Conseil d’État, ont été déposées depuis l’été 2021, par exemple par Bénédicte Taurine (La France insoumise), Mireille Robert (LREM), ou encore Jean-Luc Bourgeaux (Les Républicains). Mais depuis, ces questions sont restées sans réponse de la part de l’exécutif. Contacté, le ministère des Solidarités et de la Santé nous indique ne jamais commenter les affaires portées devant le Conseil d’État. D’après l’avocat des requérants, la procédure judiciaire pourrait durer au moins un an.

* Les textes visés par les recours au Conseil d’État sont les décrets n° 2021-1406, n° 2021-1407, n° 2021-1408 et n° 2021-1409 du 29 octobre 2021.
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