Demandez le programme !

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Éric DELMAS

Demandez le programme !

Message par Éric DELMAS » jeu. mai 03, 2007 7:24 am

Le débat entre les deux prétendants à la magistrature suprême s'est déroulé à la satisfaction de chaque camp mais, que devons-nous en retenir pour ce qui nous concerne ?
Si chacun s'est dit mobilisé pour la santé et pour l'hôpital public, force est de remarquer une approche différente voire singulière.
D'un côté, la candidate de gauche s'est dit prête à "bouger" les frontières entre les fonctions publiques pour permettre à la fonction publique hospitalière et aux fonctions publiques territoriales de dégager des moyens pour aider l'hôpital public, notamment en engageant plus d'infirmiers.
De l'autre, le candidat de la droite refuse cette voie et propose de mettre à l'encan les 35 heures dans l'hôpital et de rémunérer plus d'heures supplémentaires.

Pour ma part, je n'ai ni l'envie ni le besoin de faire plus d'heures supplémentaires que je n'en fais déjà.
D'ailleurs les heures supplémentaires sont un leurre puisque ce n'est pas l'employé qui décide mais l'employeur.
Quand je fais des heures supplémentaires c'est parce qu'on me les impose et on ne me les paie pas mais on me les rend à parité de temps ce qui revient à m'imposer une flexibilité que la loi n'autorise pas.
Ce ne sont pas les heures supplémentaires qui empêcheront les médecins et chirurgiens d'ouvrir six salles d'opération avec trois infirmiers anesthésistes me mettant ainsi en position de risque s'il survient un problème dans une des salles.

Au contraire, elles justifieront pour mon employeur le fait de ne pas embaucher. Or, mes conditions de travail sont suffisamment pénibles pour que je sois plus intéressé par un renfort humain sous forme d'embauche et non pas par un appauvrissement de l'équipe et un accroissement de sa fatigue qui ne fera que favoriser les arrêts maladie et les fautes professionnelles.

Sans compter que me payer des heures supplémentaires sur la base de mon salaire actuel c'est me rouler dans la farine deux fois au lieu d'une.

Non, je veux d'abord que l'on me paie à ma juste valeur (bac + 5 pour ce qui me concerne), c'est à dire sur la base d'une grille comparable à celle des psychologues par exemple.
Ensuite, grâce à ce revenu correct, on pourra trouver des candidats pour occuper les postes vacants et, alors, s'il est nécessaire de pallier à d'éventuelles pénuries ponctuelles (congés, maladie, activité exceptionnelle), qu'on me paie des heures supplémentaires ou qu'on me les rende à mon choix sur la base du volontariat et au même taux majoré.

L'idée de la candidate de gauche est intéressante et ouvre de nouveaux horizons. C'est une vraie rupture avec le système actuel et avec les propositions de son concurrent, qui affirmait pourtant sa position novatrice.
En effet, aujourd'hui, les régions sont montées en puissance.
Or, elles doivent assumer des frais sans rapport avec les missions qui leur ont été déléguées, d'où la forte augmentation de l'impôt local.
Il faut donc dissocier les postes budgétaires.
L'État et la région financent les établissements à parité, voire avec une participation supérieure de l'État car il s'agit du bien national.
La région finance toute la partie administrative et technique car il s'agit de la gestion et de l'entretien d'un bien public.
La Sécurité sociale ne finance que la partie santé (personnel, matériel). Les fonds ainsi libérés permettent l'emploi de plus de personnel et une meilleure rémunération.
En outre, l'État paie l'intégralité de ses cotisations patronales et non le quart comme actuellement, et il compense intégralement les actions qu'ils initie ou dont il bénéficie : taxes sur le tabac, l'alcool, l'essence, TVA sur les produits en rapport avec la santé ou les addictions, exonérations de charges aux entreprises, avantages accordés aux catégories défavorisées, compensation des charges non versées à la fermeture des entreprises, accord de santé internationaux, etc.

Voilà mon approche de l'analyse que je fais de ce débat et la façon dont j'entends l'appliquer dimanche matin.
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