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Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. mai 26, 2012 7:00 pm

Quelle était la particularité d'Alfred Lord Tennyson patient du Dr Kolf en 1981?

Réponse : Comme son nom ne le laisse nullement deviner, Alfred Lord Tennyson était un veau. Le Dr Kolf n'était cependant pas vétérinaire, mais bien spécialiste de médecine humaine. Il fonda en 1967 au sein de l'Université de l'Utah, la première division dédiée aux organes artificiels. À partir de 1973, il inaugure une série d'implantation de cœur artificiel chez des veaux, qui vont connaître un succès grandissant. Alfred Lord Tennynson lui permit de réaliser l'expérience la plus aboutie. Alors qu'en 1973, Tony, veau de son état, survécu 30 jours "grâce" au prototype mis au point par le docteur Kolf, en 1981, Alfred Lord Tennyson connut une longévité de 268 jours avec le cœur Jarvik 5 ! Les veaux cependant ne furent en rien des précurseurs, le premier cœur artificiel, un dispositif très lourd qui fonctionnait à commande pneumatique fut implanté chez un patient du Docteur Cooley en 1969, au Texas. Soixante quatre heures plus tard, il pût recevoir un greffon cardiaque, intervention à laquelle il ne survécut pas plus de 32 heures !

Le Docteur Kolf quant à lui attendît 1982 pour demander à la FDA l'autorisation d'implanter le Jarvik 7, conçu par son directeur de projet pour le cœur artificiel, un certain ... Robert Jarvik. Le patient, un dentiste de Seattle survécut pendant 112 jours, 112 jours durant lesquels il fut rattaché à un dispositif de 180 kilos ! Trente ans plus tard, le plus petit cœur artificiel implanté en mars dernier chez un enfant de 16 mois pesait le poids de deux sucres et permit au malade de patienter 13 jours avant la réalisation d'une greffe

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La libido, c’est pas du flan !


Initialement, l’objet d’étude de cette équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) n’était déjà pas totalement banal. Ils avaient entrepris d’observer les effets du yaourt (à la vanille) chez des rongeurs. Ils avaient ainsi divisé leurs souris en trois groupes : le premier recevait une alimentation normale pour des rongeurs (des granules), le second était exclusivement nourri de produits riches en graisses et calories et le troisième recevait graisses, calories… et yaourt à la vanille. Les résultats obtenus n’ont pas manqué de les surprendre.

Ils ont en effet constaté que « les testicules des consommateurs de yaourt étaient environ 5 % plus lourds que ceux des souris nourries de façon classique et environ 15 % plus gros que ceux des mâles nourris à la malbouffe » écrivent ces auteurs dans la revue Scientific American. Non content de présenter des attributs plus avantageux, les souris gavées de yaourt arboraient également une fourrure plus brillante et plus dense. Cerise sur la crème : ces souris recevant ce régime malbouffe et yaourt se sont révélés des géniteurs plus performants, donnant naissance à des souriceaux plus nombreux et se sevrant plus facilement ! Pour les chercheurs, l’explication de cette étonnante découverte réside sans doute dans les bactéries probiotiques présentes dans les yaourts. Reste à savoir si d’une part l’efficacité du yaourt serait aussi marquée avec d’autres arômes (fraise, cannelle…)… et si l’homme peut lui aussi troquer son viagra contre un bon flan.

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Petit précis de grammaire à l’intention des journalistes réactionnaires

Petit moment de dépit le mercredi 16 mai à l’heure de la présentation du nouveau gouvernement. A la tête du ministère de la Santé, une femme. Pas que cette fidélité à la promesse d’une parfaite parité nous déçoive, mais avec la nomination de Marisol Touraine, se poursuit un casse tête grammatical qui empoisonne depuis des années les articles d’une poignée de journalistes (réactionnaires). Bien sûr, il en est (et pour tout dire la majorité) qui ne s’arrête pas à ce genre de détail et qui ont épousé le mouvement de féminisation des noms entamé depuis désormais plusieurs décennies. Aujourd’hui, ce qui fait l’exception, ce n’est pas d’écrire « la » ministre quand on parle d’une femme, mais bien (comme on le lit dans le JIM) « le » ministre.

La secrétaire ne tape plus à la machine

En 2005, une analyse des titres de la presse française, réalisée par Itsuko Fujimara révélait ainsi déjà une féminisation de 90 % des noms de métiers de la politique. C’est ainsi que l’on a pris l'habitude d'accorder les noms de ministre ou secrétaire d'Etat en genre avec la personne occupant ledit poste. Et ce, bien qu’en français, le genre du nom secrétaire a une incidence sur son sens même. Bref, les journalistes qui fidèles aux vieux académiciens (aujourd’hui parfois disparus) préfèrent continuer à écrire « madame « le » ministre » sont rares. Il faut dire que s’ingénier à refuser le rôle politique que l’on veut donner à la langue est un piège qui se referme parfois sur ces rétifs de la féminisation des noms. Ainsi, lorsqu’on écrit que madame « le » ministre Marisol Touraine s’est rendu(e ?) à l'hôpital Henri Mondor, on n'est guère « rendu » sur la terminaison à adopter.

En 2040 : « la » ministre sera peut-être une faute ?

La même Itsuko Fujimara relevait que pour les autres corps de métiers, éloignés de la politique, la féminisation des fonctions ou des titres tardait plus certainement à s’imposer. Ainsi, même si on parle beaucoup d'auteure dans les journaux féminins, sous les plumes de ceux qui considèrent que le fait que le masculin l’emporte sur le féminin est une règle à combattre entre les lignes, il est extrêmement rare de lire « la » « médecin », quand « doctoresse » est un terme qui ne s’est imposé que chez les patients les plus âgés et les plus obséquieux . Est-ce à dire qu’il est une limite qui paraît infranchissable ? Ou peut-on imaginer qu’à l’heure où désormais plus d’un médecin sur deux est une femme, il est acquis que le terme de médecin, bien que grammaticalement masculin peut renvoyer à l’un ou l’autre des sexes. Ainsi, face à l’évidence, les distorsions grammaticales ne s’imposent plus. Et peut-être peut-on prévoir que dans trente ans, lorsque la parité ministérielle ne sera plus une promesse de campagne mais un fait établi et incontournable, on recommencera à voir fleurir l’utilisation de l’article défini « le » pour parler d’un ministre quel que soit son genre. Le fait qu’une femme soit ministre ne sera plus si aberrant qu’il faudra le souligner par une transformation grammaticale. Peut-être même que ce « le » débarrassé de tous ses présupposés, rendu à sa neutralité originelle, sera revendiqué comme une fierté.

Cocasse Caucase

Ces différentes considérations sur la santé de la langue, éculées nous dira-t-on (sans doute à raison), sont pourtant récurrentes chez ceux qui ont fait du commentaire d’articles médicaux et scientifiques leur sacerdoce. Pour exercer avec une certaine sérénité d’âme cette vocation, il faut en effet parfois accepter de s’imprégner d’un vocabulaire qui, s’il a le mérite d’écarter tous risques de discrimination, n’est pas toujours discriminant en ce qui concerne le sens. C’est ainsi que le terme de « caucasien » adopté plutôt qu’un autre par les anglo-saxons pour désigner de façon obscure les "vrais Blancs" … ne doit surtout pas sous-entendre une référence à d’éventuels habitants du Caucase. Qui, qu’on se le dise, sont tout sauf caucasiens, de même que les Espagnols ou les Argentins ne sont pas hispaniques mais blancs "caucasiens". A moins qu’ils ne se ressentent comme tels. Puisque, par exemple, dans les publications internationales ne sont aujourd'hui classés comme Noirs que ceux qui se considèrent...comme noirs. En clair n'est désormais tenu pour "caucasien" (ou noir, ou femme, ou homme) que celui qui s’affirme tel. Ce qui dans des articles abordant les problèmes médicaux des sujets transexuels (ou plutôt transgenres) conduit à des difficultés d'accord du participe passé inusitées et dignes d'une dictée de Bernard Pivot, le genre pouvant varier au fil de la phrase et selon que l'on se réfère au sexe phénotypique, chromosomique, d'état civil, d'arrivée, d'origine... ou ressenti.

Il est Alzheimer : il ne se souvient plus du genre de caucasien qu’il était

Il semble donc que plutôt que de combattre ceux qui transforment les noms communs en insultes, on a préféré abandonner ces mots au lieu de soutenir qu’ils ne portaient en eux-mêmes rien que l’on puisse rejeter. Cependant, dans cette recherche parfois ubuesque du mot juste, du mot inattaquable, qui conduit souvent à de jolies périphrases (heureusement résolues par de beaux acronymes, tels « hSh » pour hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes*), on s’étonne que certaines locutions suscitent moins d’indignation que d’autres. Ainsi, peut-on lire aujourd'hui sans faire sourciller grand nombre que : « la ministre de la santé a aujourd’hui rendu hommage à des caucasiens Alzheimer »… et non "le ministre de la santé a aujourd’hui rendu hommage à des sujets blancs souffrant de la maladie d’Alzheimer ".

C’est celui qui dit qui l’est

Cette rêverie grammaticale ne nous empêche pas de comprendre l’objet de toutes ces batailles terminologiques et d'ignorer que les mots font le lit de nombreuses discriminations. Et que la langue est sans aucun doute un instrument politique.

Mais il ne faudrait pas qu’un mouvement inverse ne se produise (au-delà de la question de la conservation de l’unité de la langue). Ainsi, n’est pas nécessairement sexiste, raciste ou homophobe celui qui, en se référant à un très vieil usage et en se concentrant uniquement sur le sens premier du mot, choisit une terminologie plutôt qu’une autre. Ou est-il tout au moins certain qu’il ne se définit pas comme tel.

source JIM

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Selon Nature, la Chine est bien partie pour devenir, en 2014, le deuxième pays le plus influent de la planète en termes de publications scientifiques, derrière les Etats-Unis mais devant des pays comme l'Allemagne et la Grande-Bretagne, actuels deuxième et troisième.

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Guerre secrète du tabac : la "French connection" Ou comment des cigarettiers américains ont enrôlé des chercheurs français pour minimiser l'impact du tabagisme passif.

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Un article intéressant sur l'eau contenue sur notre planète... dans le toujours très bon blog passeur de sciences http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/
Modifié en dernier par Arnaud BASSEZ le dim. avr. 07, 2013 10:44 am, modifié 1 fois.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Message par Arnaud BASSEZ » dim. sept. 09, 2012 6:18 pm

Hitler, ce drogué hypocondriaque shooté aux amphétamines

En 1935, à la chancellerie du Reich, en pleine nuit, deux médecins furent appelés au chevet d’Hitler. Le führer se tordait de douleur. Ils décidèrent son transport en clinique. Dans son estomac, les médecins décelèrent de la Strychnine. On crut un moment qu’il s’agissait d’un attentat. C’est alors qu’Hitler révéla qu’il prenait, pour lutter contre des gaz intestinaux, des pilules à base de Strychnine et de Belladone. C’est ainsi que son entourage apprit qu’il se bourrait de médicaments.

Hitler paraissait pourtant doué d’une santé de fer. Volontaire pendant la première guerre mondiale après avoir été réformé, il avait été blessé à la jambe en 1916 et brûlé par l’ypérite en 1918. Il avait alors présenté une cécité momentanée qui avait motivé son transport dans un hôpital de Poméranie pendant trois semaines. Plus tard, pendant ses années électorales, il devait montrer une résistance étonnante.

Dès 1935, Hitler se plaint pourtant de crampes d’estomac et de gaz intestinaux. Le professeur Von Eicken, spécialiste ORL, avait aussi du l’opérer d’un polype des cordes vocales. A partir de 1942, sa santé décline encore, surtout à la suite d’une grippe sévère au cours de l’été. Le professeur Brandt, inventeur de l’injection létale et directeur du programme d'euthanasie T-4 chargé d'expurger l'Allemagne de ses aliénés et autres handicapés, s’inquiète alors du tremblement de la main gauche du Führer. Avec ses cheveux blancs, ses épaules voutées et sa jambe trainante, Hitler apparait aux yeux de son entourage "vieilli de quinze ans".

Ses médecins personnels évoqueront alors une affection nerveuse ou psychique, des complications méningées, un parkinson sénile … Mais pour le professeur Brandt, qui témoignera à Nuremberg, c’est le « dopage » d’Hitler qui conduit à son déclin physique et son vieillissement prématuré.

Car paradoxalement, ce terrible végétarien, qui refusait avec sarcasme tabac et café, réclamait au médecin dont il était le plus proche, le généraliste Theodor Gilbert Morell, toujours plus de fortifiants. Hitler avait d’ailleurs peur des microbes, s’observait à tous instant, prenait son pouls à tous propos et des pilules à toutes occasions.

A partir de 1936, le docteur Morell, surnommé le "maître piqueur" du dictateur et réputé pour ses traitements non conventionnels, administrait à Hitler du glucose intraveineux. Presque chaque jour, il faisait à son patient des injections à base de sulfamides, d’hormones, de glucose ou de sucre de raisin, de calcium, de strophantus (Tonicardiaque) ou de complexe de vitaminique B.

Dans son bunker de Prusse-Orientale, Hitler absorbait jusqu’à vingt-huit médicaments par jour. Il demandait des piqûres pour trouver le sommeil, des piqûres pour se réveiller, pas moins de sept piqûres avant chaque discours. Il s’endormait chaque nuit à l’Evipan, au Phanodorm et au Tempodorm. On pense qu’il avait arrêté la Strychnine, mais il continuait sans doute à absorber de la Belladone, puisqu’il avait une mauvaise vision qui obligeait ses secrétaires à utiliser des machines à écrire à gros caractères.

Après Stalingrad, Morell injectait tous les jours un nouvel antidépressif à son patient, le Prostacrinum, extrait de sperme et de glande prostatique. Mais surtout, il lui donnait régulièrement des pilules dorées pleine de Vitamultine, qui contenaient de la caféine et une amphétamine, la Perventin.

En 1944, le führer parait avoir présenté un ictère. Il est probable qu’il s’agissait en fait d’une hépatite médicamenteuse. Ce que ses intimes appelleront ensuite "son long suicide" prend fin à la mort du dictateur, le 30 avril 1945.

Biographie. Adolf Hitler, né le 20 avril 1889 à Braunau am Inn en Autriche (alors en Autriche-Hongrie) et mort par suicide le 30 avril 1945 à Berlin, est un dirigeant allemand, fondateur et figure centrale du nazisme, instaurateur de la dictature totalitaire désignée sous le nom de Troisième Reich (1933-1945). Sa politique, impérialiste et antisémite, en fait le responsable de millions de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Porté à la tête de l’Allemagne par le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) qu’il reprend en 1920, il devient chancelier du Reich le 30 janvier 1933, puis se fait plébisciter en 1934 comme président, titre qu’il délaisse pour celui de Führer ("guide"). Sa politique expansionniste est à l'origine du volet européen de la Seconde Guerre mondiale, pendant lequel il fait perpétrer de très nombreux crimes contre l’humanité, dont la Shoah reste le plus marquant. L’ampleur sans précédent des destructions, des pillages et des crimes de masse dont il est le responsable, tout comme le racisme radical singularisant sa doctrine et l'inhumanité exceptionnelle des traitements infligés à ses victimes lui ont valu d'être considéré de manière particulièrement négative par l'historiographie, par la mémoire collective et par la culture populaire en général. Son nom et sa personne font généralement figure de symboles répulsifs.

Source. La fin des hommes illustres, du Docteur Fernand Destaing.


lu sur egora.fr

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Et la gangrène sénile dévora le roi Soleil…

Il y avait plus de deux mois que la santé du roi Louis XIV (1638-1715), alors âgé de 77 ans, commençait à s’affaiblir.

Samedi 24 août 1715

Le roi se réveille avec un pouls faible, complètement ailleurs, se plaignant les jours suivants d’une douleur à la jambe gauche, qui était très enflée.

Samedi 26 aout 1715

Sur les coups dix heures du matin, les médecins pensèrent la jambe du Roi, dans laquelle ils donnèrent plusieurs coups de lancette. On y fit des incisions jusqu’à l’os ; et on trouva que la gangrène gagnait jusque-là.

Les jours suivants, la progression de la gangrène fut stoppée par un mystérieux remède. Un Provençal nommé Brun, inconnu de tout le monde, avait apporté un élixir qu’il prétendait infaillible contre la gangrène. On le fit parler aux médecins et, après qu’il leur dit de quoi sa drogue était composée, on en fit prendre à midi dix gouttes au Roi, dans trois cuillerées de vin d’Alicante. Sa Majesté, en prenant ce breuvage qui sentait si mauvais, dit : « Je ne le prends ni dans l’espérance ni dans le désir de guérir ; mais je sais que, dans l’état où je suis, je dois obéir aux médecins. »Cette drogue était un élixir fait avec le corps d’un animal.

Jeudi 29 aout 1715

Sa Majesté mangea, entre six et sept heures du soir, deux petits biscuits dans du vin avec assez d’appétit ; elle prit encore, à huit heures du soir, de l’élixir du fidèle Brun. Sur les dix heures et demie du soir, on leva l’appareil de la jambe pour la panser, et on trouva que la gangrène était dans tout le pied, qu’elle avait gagné le genou et que la cuisse était enflée.

Vendredi 30 aout 1715

Le Roi fut toute la journée dans un assoupissement presque continuel et n’eut presque plus de connaissance. Le soir, on leva l’appareil à l’heure ordinaire : on trouva la jambe aussi pourrie que s’il y avait eu six mois qu’il fût mort, et l’enflure de la gangrène au genou et dans toute la cuisse.

Dimanche 1er septembre 1715

Le roi mourut à huit heures et un quart du matin, âgé de soixante-dix-sept ans moins cinq jours. Il rendit l’âme sans souffrance, comme une bougie qui s’éteint, après avoir passé la nuit sans connaissance.

Epilogue

Le jour même de la mort de Louis XIV, la Faculté de médecine reçut la lettre suivante :"A Versailles, le 1er septembre 1715.Lorsque le Roy meurt, on est dans l’usage d’appeler le doyen etun ancien de la Faculté de Médecine pour être t à l’ouverture de son corps. C’est pour cela que j’ai l’honneur de vous avertir,Messieurs, de vous rendre ici demain, deuxième de ce mois, à huit heures du matin. M. le marquis de Beringhem, premier écuyer du Roy, vous fera donner un carrosse, qui se trouvera demain à six heures du matin à la porte des Écoles de médecine où deux chirurgiens de Paris se rendront pour venir ici avec vous.Je suis, Messieurs, votre très humble et obéissant serviteur."

Le procès-verbal d’autopsie montra que la mort de Louis XIV était la conséquence d’une gangrène sénile ou diabétique : nous penchons plutôt vers la première hypothèse, les symptômes du diabète n’ayant pas été nettement constatés. Il convient, cependant, de dire que l’hypothèse de gangrène diabétique n’est pas insoutenable : le roi était un grand mangeur, surtout dans les dernières années de sa vie 4 ; or, la polyphagie ou exagération de la faim, est notée dans les traités de pathologie comme un signe révélateur de la glycosurie. Les diabétiques ont de la gingivite : le grand roi présenta le même symptôme. "Il se forma, écrit le docteur Helme, au niveau du collet de ses dents, des dépôts de tartre. Ces dépôts occasionnèrent de la gingivite et Louis XIV perdit ses dents de bonne heure." Enfin, il eut des troubles dyspeptiques, des vertiges, etc.

Les entrailles du roi furent portées sans aucune cérémonie à Notre-Dame par deux aumôniers du roi, dans un de ses carrosses. Quant au cœur, on le remit au supérieur des Jésuites de la rue Saint- Antoine, où se trouvait déjà celui de Louis XIII. Le roi en avait exprimé la volonté avant de mourir. Le 9 septembre, ce qui restait du corps du Grand Roi fut enterrer à Saint-Denis.

Biographie. Louis XIV dit le Roi-Soleil ou Louis le Grand, né le 5 septembre 1638 à Saint-Germain-en-Laye et mort le 1er septembre 1715 à Versailles, est un roi de France et de Navarre. Son règne de 72 ans (du décès de son père le 14 mai 1643 à sa mort) est le plus long de l'histoire de l'Europe. Il marque l'apogée de la construction séculaire d'un absolutisme de droit divin. Louis XIV construit un État centralisé, où son rôle direct est encore accentué après le décès des ministres Colbert (1683) et Louvois (1691). Par la diplomatie et la guerre, il accroît sa puissance en Europe, en particulier contre les Habsbourg. À partir de 1682, Louis XIV dirige son royaume depuis le vaste château de Versailles, modèle architectural de nombreux palais européens et dont il a dirigé la construction. Une cour soumet la noblesse, étroitement surveillée à une étiquette très élaborée. Le prestige culturel s'y affirme grâce au mécénat royal en faveur d'artistes tels que Molière, Racine, Boileau, Lully, Le Brun et Le Nôtre. Avec d'autres, plus indépendants (le poète La Fontaine, le philosophe Blaise Pascal, l'épistolaire Madame de Sévigné, le moraliste La Bruyère ou le mémorialiste Saint-Simon), ils font du règne l'apogée du classicisme français. On parle, dès son vivant, de « Grand Siècle », voire de « Siècle de Louis XIV ». Sa difficile fin de règne est marquée par l'exode des protestants persécutés, par des revers militaires, par les deux famines de 1693 et de 1709 qui font près de deux millions de morts, par la révolte des Camisards et par de nombreux décès dans la famille royale. Son successeur Louis XV (un arrière-petit-fils) n'a que cinq ans à la mort du Roi, et pourtant, même après la régence, l'absolutisme perdure, marquant la solidité du régime construit par Louis XIV.

Source : Les morts mystérieuses de l'Histoire, Docteur Cabanès.

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La dépression mortelle de Philippe le bel

Au mois de novembre 1314, dans la résidence royale de Fontainebleau, gisait sur son lit de mort Philippe IV, dit Philippe le Bel, ayant à peine atteint sa quarante-sixième année.

Le pouls était pourtant bon et sans fièvre ; aucun mal visible ne se manifestait dans l’état du monarque, et cependant, ses forces avaient insensiblement disparu et il touchait à la dernière heure.

Avant de passer de vie à trépas, le patient royal n’a pas éprouvé la moindre sensation douloureuse, ni à la tête, ni au cœur, ni aux poumons, ni dans les flancs, ni aucune autre part, selon les médecins de l’époque. Il ne s’alita que trois jours avant sa mort ; et mourut dans la plénitude de sa connaissance.

Si l’on s’en rapporte au témoignage du frère du roi, la mort de Philippe le Bel avait été précédée d’une période de dépression mélancolique, dont la durée est restée indéterminée. Charles de Valois allait même jusqu’à faire retomber la responsabilité de la mort de son frère sur Enguerrand de Marigny, dont les malversations avaient causé à Philippe un si profond chagrin. C’est en se basant sur la déclaration de Charles à son neveu, Louis le Hutin, précisant cette accusation, que certains historiens contemporains, entre autres Lacabane, ont cru pouvoir affirmer que la mort de Philippe le Bel devait être attribuée au chagrin.

D’autres avancèrent l’hypothèse d’un accident de chasse ou de la fièvre typhoïde. A ce jour, le problème reste à l’étude.



Biographie. Philippe IV de France, dit Philippe le Bel ou le roi de fer (Fontainebleau, avril/juin 1268- Fontainebleau, 29 novembre 1314), fut roi de France de 1285à 1314, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs. Surnommé par ses ennemis tout comme par ses admirateurs le « roi de marbre » ou « roi de fer », il se démarque par sa personnalité rigide et sévère. Philippe le Bel fut un roi qui souleva au cours de son règne beaucoup de polémiques, le pape Boniface VIII avec qui il eut de nombreux conflits le traitant par exemple de « faux-monnayeur ». Il pratiqua l’expulsion définitive des juifs résidents sur les terres du royaume, anéantira l’ordre religieux et militaire du temple, centralisera le pouvoir politique et administratif et assainira la situation financière du royaume.

Source : Les morts mystérieuses de l'Histoire, Docteur Cabanès.

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De l’absinthe pour les maux d’estomac d’Henri IV

Féru de médecine, le roi Henri IV (1553-1610) jouissait d’une excellente santé quand le poignard du fanatique religieux François Ravaillac vint brusquement interrompre le cours de sa vie, le 14 mai 1610.

Le 14 mai à quatre heures un quart, rue de la Ferronnerie à paris, un catholique fanatique frappait mortellement le fondateur de la lignée des Bourbons de deux coups de couteaux, reconnus par les médecins de l’époque comme seule cause de la mort.

Le premier coup, porté entre la deuxième et la troisième côte, n’avait pas pénétré. Dans le second, l’arme, passant obliquement entre la cinquième et la septième côte, avait traversé le poumon gauche et coupé "le tronc de l’artère véneuse à y mettre le petit doigt un peu au-dessous de l’oreille (oreillette) gauche du coeur", selon le rapport du médecin légiste, retranscrit ci-dessous.

"Du roy deffunct Henry le Grand ; IVe de ce nom, roy de France et de Navarre, qui a esté faite le quinziesme jour de may mil six cent dix, à quatre heures du soir. Ayant esté blessé le jour précédent d’un cousteau, estant dedans son carosse, dont il seroit décédé incontinent, après avoir dit quelques paroles et jetté du sang par la bouche.

Une playe au costé gauche, entre l’aisselle et la mammelle, sur la deux et troisième coste d’en haut, d’entrée, du travers d’un doigt, coulant sur le muscle pectoral, vers ladite mammelle, de la longueur de quatre doigts, sans pénétrer au dedans de la poictrine. L’autre playe en plus bas lieu, entre la cinq et sixiesme coste, au milieu, du mesme costé, d’entrée de deux travers de doigts, pénétrant la poictrine, et perçant l’un des lobes du poulmon gauche, et de là couppant le tronc de l’artère véneuse (veine pulmonaire) à y mettre le petit doigt, un peu au-dessus de l’oreille gauche du coeur. De cet endroit, l’un et l’autre poulmon a tiré le sang, qu’il a jetté à flot par la bouche, et du surplus se sont tellement remplis, qu’ils s’en sont trouvé tous noirs, comme une ecchimose.

Il s’est trouvé aussi grande quantité de sang caillé en la cavité de ladite poictrine, et quelque peu au ventricule droict du coeur ;lequel ensemble les grands vaisseaux qui en sortent, estoient tous affaissez de l’évacuation ; et la veine cave, au droict du coup (fort près du coeur) a paru noircie de la contusion faite par la pointe du couteau ; Par quoy tous ont jugé que cette playe estoit seule et nécessaire cause de la mort.

Toutes les autres parties du corps se sont trouvées fort entières et saines, comme tout le corps de très bonne température et de très-belle structure
."

Sans cette mort violente, le roi de 56 ans avait encore de beaux jours devant lui. De fait, il n’eut, pendant sa courte vie, que des indispositions bénignes, à part quelques accès de goutte qui le tourmentèrent de temps à autre. Il souffrit aussi de l’estomac, pour lequel ses médecins lui recommandèrent l’usage de l’absinthe et de l’aloès. Il croyait à la vertu des eaux thermales, à l’efficacité des bains de mer, et buvait régulièrement du lait d’ânesse noire. Mais les remèdes phares d’Henri IV, souvent malade pour avoir trop mangé, étaient la diète et les lavements laxatifs.



Biographie. Henri IV, né Henri de Bourbon (13 décembre 15533 à Pau - 14 mai 1610 à Paris), fut roi de Navarre (Henri III de Navarre, 1572-1610) puis roi de France (1589-1610), premier souverain français de la branche dite de Bourbon de la dynastie capétienne. Confronté aux guerres de religion, il y fut d'abord impliqué en tant que prince du sang et chef protestant avant d'accéder au trône de France (baptisé catholique à sa naissance, il dut changer plusieurs fois de religion avant son accession au trône). Pour être accepté comme roi de France, il se reconvertit à sa religion d'origine, le catholicisme, et signa l'Édit de Nantes, traité de paix tolérant dans certaines limites le culte protestant, qui mit fin pendant deux décennies aux guerres de religion. Alors qu'il préparait une guerre contre l'Espagne, il fut assassiné le 14 mai 1610 par un fanatique charentais, François Ravaillac, rue de la Ferronnerie à Paris.

Source : Les morts mystérieuses de l'Histoire, Docteur Cabanès.

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Louis XI, ses hémorroïdes et ses bains de siège aux limaces

Louis XI (1423-1483) a souffert, presque toute sa vie, des hémorroïdes. Elles ont été son tourment constant, et elles suffiraient, presque seules, à expliquer l’irritabilité de caractère, l’humeur agressive de ce sombre et maladif monarque, qui avait ses heures de gaieté – une gaieté de pince-sans-rire, mais qui n’allait pas sans une certaine causticité.

Le roi de France, dit fort à propos Le Prudent, fit appel à de nombreux médecins européens pour tenter de mettre fin à ses souffrances malvenues. Le grand docteur italien Ferrari, pionnier de la télémédecine, donna par exemple une consultation à distance au monarque pour ses hémorroïdes, dont voici l’exacte retranscription.

Consultation pour le roi de France sur les hémorroïdes :

"D’après le rapport de très respectable Manuel de Jacob, parlant au nom de Sa Très Sacrée Majesté le Roi de France, Sa Majesté aurait des hémorroïdes dont Elle souffre quelquefois. Et puisque j’ai reçu l’ordre de mon très Illustre Maître le prince duc de Milan, d’avoir à donner par écrit les remèdes à apporter à cette affection, ainsi ferai-je.

Les hémorroïdes sont diverses ; elles ont des aspects différents. Il en est de sourdes qui ne donnent pas de sang, mais qui à certains moments s’obstruent et alors se tuméfient. Parmi elles, il en est d’extrêmement douloureuses et d’ailleurs ce sont de toutes les plus douloureuses.

D’autres donnent du sang trop abondamment, et alors que dans le premier cas il est nécessaire de provoquer une émission sanguine, à seule fin d’arrêter ou d’atténuer la douleur, ici, au contraire, il est nécessaire de s’opposer à cet écoulement de sang exagéré, de peur que les organes royaux, par suite surtout du refroidissement du foie, ne viennent à s’affaiblir. Et comme j’ignore de quelle sorte d’hémorroïdes est affligée Sa Majesté, je laisserai de côté nombre de choses subtiles et théoriques que je pourrais dire, et sur les causes et sur les remèdes à leur opposer quand elles donnent modérément, quand elles sont indolentes, etc. ; je ne parlerai pas non plus des accidents que peut provoquer une perte sanguine trop considérable, ni du régime à suivre. Non que ces différents points n’aient leur intérêt, mais les très savants médecins de Sa Majesté pourront là-dessus la mieux renseigner que moi-même. Je me contenterai donc de donner les formules de certaines médecines qui pourront utilement être employées contre les diverses espèces d’hémorroïdes, me bornant à les énumérer, m’attachant surtout à indiquer celles que j’emploie d’ordinaire, que j’ai expérimentées dans des cas semblables.

Or donc, si les hémorroïdes ne donnent pas de sang et sont très douloureuses, comme il arrive souvent, il y a deux indications à remplir : en premier lieu, atténuer la douleur ; en second lieu, favoriser l’écoulement du sang. A cet effet, pour atténuer la douleur, on prendra des bains de siège dans la décoction que voici : graines de lin, feuilles de guimauve, fenugrec ; limaces trouvées dans des lieux humides et sans carapaces, fleurs et feuilles de bouillon blanc deux parties de chaque. Faire bouillir le tout dans deux seaux d’eau, jusqu’à évaporation de la sixième partie. Verser la décoction dans un récipient concave dans lequel on pourra s’asseoir.

Sa Majesté prendra un bain de siège de quatre heures. A la sortie du bain, il sera fait sur l’endroit malade une onction destinée à l’adoucir et à l’insensibiliser autant que possible avec l’onguent suivant : huile de graines de lin, huile de camomille, un jaune d’oeuf, poudre de nénufar desséché. Ajouter un peu de cire. Sur cet onguent sera appliqué un emplâtre ainsi composé : limaces comme plus haut, feuilles de mauve, de guimauve et de mélilot, fleurs de nénufar, graines de lin. Faire bouillir et agiter. Ajouter huile de violette et moelle de jambe de veau, un peu de safran, et appliquer l’emplâtre sur la région douloureuse. Si, cependant, il y avait chaleur intense et douloureuse à l’endroit malade, pour empêcher l’attraction des matières en ce point, il sera nécessaire de faire une diversion.

On saignera donc d’abord la veine basilique du côté droit ; six ou huit heures après, nouvelle saignée de la salvatelle du côté gauche. De chaque veine, on retirera environ deux onces de sang. Si, malgré tout, la douleur persistait, on pourrait ajouter à l’onguent ci-dessus formulé, et pour détruire toute sensibilité : opium, safran. Sa Majesté en éprouvera un grand soulagement.

Mais il se peut faire que la douleur, bien qu’atténuée, ne soit pas complètement éteinte ; alors il sera bon le lendemain de saigner la saphène du pied droit, à moins toutefois que la sensibilité soit surtout exagérée du côté gauche, auquel cas la saignée porterait sur le pied gauche et serait de une once et demie au plus.

Le sang ne sort pas naturellement des hémorroïdes ? Il faut provoquer son écoulement. Si elles sont pendantes, on posera une sangsue ou deux sur les veines tuméfiées, en ayant soin de choisir des sangsues non venimeuses. Voici comment il faut s’y prendre pour les faire adhérer : on introduira la sangsue à l’intérieur d’un tube, puis l’endroit choisi pour la saignée sera recouvert d’un peu de sang de poulet. Ceci fait, et sans tarder on applique le tube sur cette région. La sangsue prisonnière adhérera aussitôt et sucera le sang de la veine. On retire alors le tube en laissant pendre la sangsue. Quand elle sera bien gorgée de sang, on la saupoudrera de sel, et l’on placera au-dessous d’elle un petit bassin dans lequel elle tombera et rendra le sang qu’elle a sucé.

L’endroit paraît-il décongestionné ? Tout est bien ; sinon on appliquera une seconde sangsue de la même manière, après quoi, on mettra sur la région malade une compresse imprégnée de l’onguent ainsi composé : jaune d’oeuf, huile de rose et safran en très petite quantité. Voilà qui suffit pour les hémorroïdes externes et apparentes.

Sont-elles internes et latentes ? Alors il les faut ouvrir, et provoquer l’émission sanguine au moyen de compresses appliquées sur l’anus, et ayant pour effet de dilater les pores des veines et de faire sortir le sang. A cette intention, le suppositoire que voici sera composé : R. Hiera de plusieurs espèces et mastic préparé, deux parties ; myrrhe, une partie ; miel, quantité suffisante. Faire des suppositoires de médiocre dimension, mais assez épais. Le suppositoire sera beaucoup plus efficace s’il est fait avec une racine d’iris enveloppée dans un morceau de laine, lequel sera cousu puis trempé dans la composition ci-dessus formulée, à laquelle on ajoutera de l’huile de lys, de rue ou de scorpion. Voici encore une formule pour suppositoires très actifs : amandes amères, feuilles de rue, pulpe de colloquinte ; musc, safranc, moëlle de cerf dissoute ; bdellium, en petite quantité et dissout dans du vin blanc. Ces suppositoires seront longs et appliqués sur l’anus. On les renouvellera toutes les heures, et ce, pendant cinq heures consécutives.

Que si, en raison-même de l’activité de ces médicaments, S. M. éprouverait de la douleur, l’indication serait de l’atténuer par un suppositoire renfermant des substances ad hoc, en ayant soin toutefois de ne pas choisir des substances qui mettraient obstacle à l’écoulement du sang. En effet, j’ai en vue ici ces hémorroïdes chez lesquelles il faut favoriser la sortie du sang, celles qui, à époques fixes forment une tumeur, et donnent alors lieu à une hémorragie, ou bien arrivent à l’état de tumeur mais ne coulent pas. On fera, par exemple, un suppositoire avec une racine de chou ou de blette, ou mieux encore avec une racine de raifort, que l’on plongera dans de l’huile de rose additionnée d’un jaune d’oeuf ou de l’huile de violette.

Voici un moyen de faire sortir sans grande douleur les hémorroïdes sourdes et latentes : Faire un suppositoire en se servant des mêmes racines que précédemment, qu’on enveloppera dans de la laine et, qu’on laissera tremper dans de l’huile de pêcher, de camomille, etc., etc.

On traite quelquefois les hémorroïdes sourdes par l’incision et la cautérisation et, pour ce faire, il est divers procédés et inventions. Quelquefois encore on emploie la ligature des hémorroïdes, mais il est besoin dans toutes ces interventions d’une très grande habileté, et je n’ose ici louer ni conseiller semblable pratique sur une si illustre Majesté. Souvent en effet, j’ai été témoin d’accidents au cours de ces opérations.

Si donc les hémorroïdes sont apparentes et sourdes, et si l’on a dessein de les dessécher et d’en amoindrir le volume, sans crainte alors on peut recourir à ce médicament, qu’on appliquera sur trois ou quatre des veines tuméfiées, en ayant soin toutefois d’en laisser une intacte : R. Antimoine, corne de cerf brûlée, corail, hématite, encens. Ajouter huile de myrte. Oindre les veines avec cette mixture au moyen d’une compresse.

En très peu de jours, les hémorroïdes auront diminué de volume. Veut-on les faire disparaître complètement ? Ceci est possible, à condition pourtant qu’elles ne soient ni anciennes, ni sujettes à donner du sang à époque fixe. Ce doivent être exclusivementhémorroïdes se tuméfiant périodiquement et occasionnant des douleurs vives. Dans ce cas, on peut user du même liniment mentionné plus haut, en y joignant une légère saignée de la veine basilique. On donnera aussi les potions appropriées dont parle Avicenne à la fin de son chapitre des Liquides, après avoir traité des médicaments à appliquer sur les hémorroïdes.

Et parmi ces potions, il prescrit, à prendre et dans la boisson : le galbanum sec et pulvérisé, dans une potion d’absinthe ou de plantain, ajoutant que le galbanum, pris sous cette forme, fait disparaître les hémorroïdes dont il vient d’être parlé. Il ajoute encore que, si l’on prend de cette potion par trois fois, les hémorroïdes ne récidivent pas. Quant à moi, je n’oserais pas conseiller à Sa Majesté Royale une dose aussi forte en une seule fois. Je serais d’avis qu’elle commençât par la dose de ij. pour atteindre 3i. et qu’elle n’augmentât pas cette dernière. Et cela suffit pour

les hémorroïdes sourdes et qui ne donnent pas de sang. Pour celles qui, au contraire, saignent très abondamment, la première indication pour arrêter ce flux de sang consiste dans un régime approprié. En effet, il faut craindre tout ce qui est susceptible de produire l’inflammation, exercices corporels ou intellectuels ; s’abstenir des aliments, boissons et médecines trop subtiles et excitantes.

La nourriture sera non seulement très styptique, mais il faudra veiller à ne manger que des aliments légers afin de conserver la liberté du ventre, car si les fèces venaient à durcir, elles pourraient au moment de leur évacuation occasionner des accidents. Ces règles observées, une autre indication consiste dans une diversion par une légère saignée de la basilique, par des ventouses posées sur les régions hépatique ou splénique, par une émission sanguine nasale.

Si le sang est trop aigre et trop subtil, par suite de son mélange avec la bile, comme il arrive souvent, on aidera sa digestion ; on le refroidira et on le rendra plus épais, au moyen de sirops, breuvages et autres médecines composées à cette intention ; puis on s’occupera de l’évacuation de la matière aigre. Le sang est-il aqueux, ce qui est mauvais, il le faudra sécher avec certains médicaments que je n’indique pas, laissant ce soin aux excellents médecins de Sa Majesté très Sacrée.

Cependant, je vais mentionner ici quelques médecines, tant pour l’usage interne que l’externe, ayant pour effet de resserrer les pores des veines et d’épaissir le sang. Et en premier lieu, je mentionnerai dans la première catégorie les mirobolans confits, citrons, canelle, et la préparation de scorie de fer de Razès. Car, si deux fois en la semaine on en prend, dans de l’eau de plantain, ou dans de l’eau ayant bouilli, on en retirera grand avantage. Que si, à l’écoulement de sang, se joint de la difficulté pour évacuer les fèces, on pourra prendre du bdellium en pilules : deux suffiront.

Pour l’usage externe, et afin de faire contracter les veines, on appliquera l’onguent suivant : R. noyaux de dattes, noix de cyprès brûlé, corail rouge, hématite préparée, acacia, terre sigillée, encens, santal blanc, glands, enveloppes de grenades, semences d’euphorbe et de plantain. Ajouter suc de menthe et basilicon.

De cette mixture oindre les hémorroïdes. Et si, au flux de sang s’ajoute de la douleur, voici un remède qui m’est particulier : chercher de ces vers à cent pattes, qu’on appelle encore porcellion et qu’on trouve dans les endroits humides, dans les huches par exemple, ou bien des scarabées. On les pilera avec soin, puis on les fera bouillir et longtemps dans l’huile de graines de lin en quantité suffisante. De ce liniment on oindra les veines tuméfiées. Pour atténuer encore les douleurs, et en même temps resserrer les veines, on prendra un bain de siège dans la décoction suivante : R. plantain, fleurs et feuilles de bouillon sauvage, graines de lin, enveloppes de grenades, balaustes, galles, nénufars. Faire bouillir le tout dans de l’eau et du vin noir styptique jusqu’à évaporation d’une moitié. Et de tout cela je suis satisfait et prêt à en écrire plus long et à m’étendre davantage sur ce sujet, s’il est besoin.
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Dr FERRARI

Biographie. Louis XI de France, dit le Prudent, né le 3 juillet 1423 à Bourges, mort le 30 août 1483 au château du Plessis-lez-Tours (commune de La Riche, Indre-et-Loire), fut roi de France de 1461 à 1483, sixième roi de la branche dite de Valois (Valois directs) de la dynastie capétienne. Son intense activité diplomatique, perçue par ses adversaires comme sournoise, lui valut de la part de ses détracteurs le surnom d’"universelle aragne". Son règne voit le rattachement de plusieurs grandes principautés mouvantes au domaine royal par des moyens parfois violents : territoires mouvants du duché de Bretagne (1475, Traité de Senlis), des ducs de Bourgogne (1477, confirmé en 1482 par le traité d'Arras avec Maximilien Ier de Habsbourg), Maine, Anjou, Provence et Forcalquier en 1481, par la mort sans héritier de Charles V d'Anjou, et une partie des domaines de la maison d'Armagnac, qui, brisée par l'affrontement avec le pouvoir royal, s'éteignit peu après. La ligne directrice de sa politique fut le renforcement de l'autorité royale contre les grands feudataires, par l'alliance avec le petit peuple. Alors que l'évêque tombé en disgrâce Thomas Basin développa la légende noire du roi (tyran laid, fourbe et cruel, enfermant ses ennemis dans les "fillettes"), le décrivant dans son Histoire de Louis XI comme un "fourbe insigne connu d’ici jusqu’aux enfers, abominable tyran d’un peuple admirable", le "roman national" édifié par les historiens du XIXe siècle en a fait un « génie démoniaque » (expression de Jules Michelet) père de la centralisation française.

Source : Les morts mystérieuses de l'Histoire, Docteur Cabanès.

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Du poison dans les cheveux de Napoléon

Quand Napoléon Ier (1769-1821) mourut sur l’île Sainte-Hélène à l’âge de 51 ans, personne ne savait qu’il était malade, le gouvernement anglais ayant toujours pris soin de laisser entendre que leur illustre prisonnier jouissait d’une santé parfaite. La nouvelle causa d’abord une profonde stupéfaction, puis laissa court à de nombreuses fables sur les circonstances de la mort de l’empereur des français.

D’après le désir qu’avait manifesté Napoléon, son corps fut ouvert le 6 mai 1821 à 14 heures par François Antommarchi (prosecteur expérimenté) assisté de sept médecins britanniques, afin de constater la cause physique de sa maladie, et de profiter dans la suite de ce document dans le cas où son fils serait attaqué de quelque incommodité offrant des analogies avec le mal qui était sur le point de l’emporter lui-même (Napoléon était persuadé qu’il mourrait d’une maladie semblable à celle qui avait enlevé son père Charles Bonaparte, à savoir un cancer de l'estomac).Son autopsie a donné lieu à de nombreuses controverses depuis 1821.

Le médecin corse de Napoléon François Antommarchi et cinq médecins anglais notent dans leurs procès-verbaux de l'autopsie l'existence d'un ulcère gastrique chronique perforé (ce qui aurait provoqué une péritonite fatale) probablement en évolution vers le cancer et de lésions pulmonaires liées à la tuberculose. Un autre procès-verbal réalisé ans plus tard le 12 septembre 1823 par le docteur Walter Henry confirme cet ulcère aggravé par la présence d'« amas d'ulcérations cancéreuses ou de squirres ».

En 2003, une analyse vint contredire la version officielle de la mort. Elle fut réalisée par le Dr. Pascal Kintz, président de l’Association Internationale des Toxicologues de Médecine Légale, qui démontra que l’Empereur avait été intoxiqué à l’arsenic, un produit dont il constata la présence en doses massives, non sur la surface comme cela avait été le cas dans les analyses précédentes, mais dans la médulla, le cœur des cheveux du souverain.

Une autre étude récente, publiée dans la revue Nature Clinical Practice Gastroenterology and Hepatology, tente quant à elle de prouver que Napoléon présentait une lésion gastrique tumorale compatible avec un cancer de l'estomac. Cette étude repose sur les descriptions faites par Antommarchi, dans son deuxième compte-rendu d'autopsie publié en 1825, quatre ans après celle-ci.

Antommarchi décrit entre autres des « glandes lymphatiques [...] le long des courbures de l’estomac [...] en partie tuméfiées, squirrheuses, quelques-unes même en suppuration » ainsi qu'un « lobe supérieur [pulmonaire] parsemé de tubercules et de quelques petites excavations tuberculeuses ».

Au final, le mystère reste entier, l’autopsie réalisée par le médecin de l’empereur à l’époque ne permettant toujours pas d’établir de diagnostic clair. La cause officielle du décès de Napoléon dans les livres d’histoire actuels est le cancer de l’estomac.



Biographie. Napoléon Ier, né le 15 août 1769 à Ajaccio en Corse et mort le 5 mai 1821 sur l'île Sainte-Hélène, au Royaume-Uni, est le premier Empereur des Français du 18 mai 1804 au 6 avril 1814 et du 20 mars 1815 au 22 juin 1815. Il fut, sous le nom de Napoléon Bonaparte, un général des armées de la Révolution, commandant en chef des armées d'Italie et d'Orient. Parvenu au pouvoir en devenant en 1799 Premier Consul à la suite du coup d'État du 18 brumaire, puis consul à vie le 2 août 1802 jusqu'au 18 mai 1804, date à laquelle il est proclamé empereur par un sénatus-consulte suivi d'un plébiscite. Il est sacré Empereur en la cathédrale Notre-Dame de Paris le 2 décembre 1804 par le pape Pie VII. Au cours de son règne, Napoléon tente de mettre un terme à la série de guerres que mènent les monarchies européennes contre la France depuis 1792, conduisant les hommes de la Grande Armée du Nil et de l'Andalousie jusqu'à Moscou. Il porte le territoire français à son extension maximale avec 134 départements en 1812, transformant Rome, Hambourg, Barcelone ou Amsterdam en chefs-lieux de départements français. Il conquiert et gouverne la majeure partie de l’Europe continentale et place les membres de sa famille sur les trônes de plusieurs royaumes européens. Enfin, Il réorganise et réforme durablement l'État et la société. Objet, dès son vivant, d'une légende dorée comme d'une légende noire, il a acquis la notoriété pour son habileté militaire et politique, mais aussi pour son régime autoritaire, et pour ses campagnes causant la mort de plus d'un million de civils, soldées par de lourdes défaites en Espagne, en Russie, et à la bataille de Waterloo qui met fin en 1815 à l'Empire napoléonien.

Source : Les morts mystérieuses de l'Histoire, Docteur Cabanès.

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Les enfants consanguins de Louis XIV


Le Roi-Soleil et son épouse étaient très étroitement apparentés, ce qui expliquerait la mort en bas âge de cinq de leurs six enfants, selon les auteurs d'une étude réalisée par Hervé Delacour, de l'Hôpital d'instruction des Armées Bégin (Saint-Mandé), publiée dans la revue Immuno-analyse & Biologie spécialisée.

Durant l'Ancien Régime, les mariages royaux obéissaient toujours à des considérations politiques et les familles régnantes se sont assez vite retrouvées plus ou moins toutes apparentées. Le mariage de Louis XIV et de l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche scella avant tout le rapprochement de la dynastie des Bourbons avec celle des Habsbourg. Arrangée par le cardinal Mazarin, leur union, qui fut célébrée le 9 juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz, apporta la paix avec l'Espagne.

Pour des biologistes, cette stratégie présentait des risques évidents pour la santé des descendants. Louis XIV et Marie-Thérèse étaient doubles cousins germains. Le père de Louis était le frère de la mère de Marie-Thérèse et sa mère était la sœur du père de sa jeune épouse. Vingt et un de leurs ascendants possédaient de plus un coefficient de consanguinité élevé, "traduisant une union entre petits cousins ou apparentés plus proches", selon l’étude.

Des six enfants qui naquirent de l'union des deux époux, trois périrent dans leur première année. "Impossible à établir avec certitude, la consanguinité de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche a pu jouer un rôle non négligeable dans cette mortalité infantile", soulignent les auteurs. Car si les causes de la mort de leurs progénitures restent inconnues, le taux de mortalité des enfants issus du lit conjugal est supérieur à celui des onze enfants que Louis eut avec ses deux maîtresses, la duchesse de La Vallière et la marquise de Montespan.

Un seul des enfants du couple royal atteignit l'âge adulte: Louis de France, surnommé «le Grand Dauphin», mort à 49 ans et grand-père de Louis XV. À partir des données généalogiques de plus de 280 de ses ascendants, les biologistes ont calculé que son coefficient de consanguinité était de 0,173. Un chiffre très élevé, qui le place juste derrière Philippe III d'Espagne (0,212).

Dans des temps encore plus reculés, la mort du jeune pharaon égyptien Toutankhamon, à seulement 19 ans, il y a plus de 3000 ans, a elle aussi été attribuée en partie à son taux de consanguinité élevé, sa mère n’étant autre que la sœur de son père Akhenaton.

Les personnes ayant un coefficient supérieur ou égal à 0,0625 (enfants issus d'un mariage entre cousins germains ou apparentés plus proches) présentent "un risque accru de mortalité infantile de 3,5 % par rapport à celles issues d'une union entre non apparentés", indiquent les auteurs. Ce coefficient peut désormais être calculé en ligne pour n'importe quelle famille grâce à un logiciel baptisé "FSpeed" .


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Charlemagne le décrépit et sa pneumonie

La santé du monarque Charlemagne (742-814) s’était maintenue bonne jusqu’à un âge avancé. Ce n’est que dans les quatre dernières années de sa longue vie que le roi des francs ressentit les atteintes de la maladie : il eut des accès de fièvre passagers et des crises douloureuses de rhumatisme – ou de goutte.

On prétend que c’est en revenant de la chasse qu’il éprouva les premiers symptômes du mal qui devait l’emporter. D’après la version la plus généralement acceptée, une pleurésie se déclara et le septième jour de sa maladie. Le 28 janvier, à neuf heures du matin, après avoir reçu la communion, Charlemagne, âgé de soixante-douze ans, rendit son âme à Dieu.

À cette époque, on ne savait pas encore ausculter et les médecins donnaient le nom de pleurésie à toute affection caractérisée par une douleur dans le côté. Mais, aujourd’hui, il n’est pas possible de méconnaître une pneumonie dans une maladie qui se caractérise :

1° Par une fièvre vive à début subit ;

2° Par un point de côté qui se déclare consécutivement ;

3° Par un affaiblissement progressif ;

4° Par une fièvre continue, avec soif intense et perte d’appétit.

Il y manque, pourrait-on objecter, un symptôme : c’est l’expectoration. Mais, chez les vieillards, la pneumonie ne s’accompagne que très rarement de ce symptôme, pour ne pas dire exceptionnellement. La vieillesse imprime à toutes les manifestations morbides un cachet particulier… Il existe pour le vieillard des immunités spéciales… Aussi les désordres les plus graves se traduisent- ils par des symptômes peu accentués : ils peuvent même passer inaperçus, et c’est dans l’âge sénile qu’on observe le plus grand nombre de maladies latentes.

C’est surtout dans la pneumonie lobaire qu’on remarque cette absence presque complète des signes généraux. Tous les pathologistes sont d’accord sur ce point. "Chez le vieillard, dont l’organisme réagit peu la première pneumonie est insidieuse, le frisson est insignifiant, et le point de côté peut passer inaperçu ; la coloration du visage et la sécheresse de la langue sont quelquefois les seuls signes révélateurs ; c’est en vain qu’on attend les crachats rouillés, qui n’apparaissent pas…en un mot, la pneumonie est défigurée par l’âge de l’individu." Charlemagne étant dans sa soixante-douzième année quand il a succombé, les observations précédentes s’appliquent de tout point à son cas.



Biographie. Charles Ier (742-814), dit le grand, est considéré comme un des pères de l’Europe pour avoir assuré le regroupement d'une partie notable de l'Europe occidentale et posé des principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens. Fils de Pépin le Bref, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape Léon III le 25 décembre 800, relevant une dignité disparue depuis l'an 476 en Occident. Monarque guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission a été très difficile et très violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les Musulmans d'Espagne. Souverain réformateur, soucieux d'orthodoxie religieuse et de culture, il protège les arts et les lettres et est à l'origine de la « renaissance carolingienne ».

Source : Les morts mystérieuses de l'Histoire, Docteur Cabanès.

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Le mystère de la mort de Toutankhamon est levé

Le jeune pharaon a succombé à 19 ans à une maladie des os combinée au paludisme, selon une étude. Les analyses montrent aussi qu'il est le fruit d'un inceste.

Toutankhamon dont la cause du décès, il y a plus de 3.000 ans, restait un mystère serait mort du paludisme combiné à une affection osseuse, selon une étude publiée mardi aux Etats-Unis. Le célèbre pharaon est mort tellement jeune, à 19 ans, et sans héritier, que les égyptologues ont abondamment spéculé sur l'hypothèse de maladies héréditaires dans la famille royale de la XVIIIe dynastie, ainsi que sur la cause de son décès après neuf ans sur le trône, explique Zahi Hawass, responsable des antiquités égyptiennes au musée du Caire, le principal auteur de cette étude.

Les chercheurs se sont appuyés sur plusieurs méthodes dont la radiologie et l'analyse ADN pour cette recherche effectuée sur 16 momies dont onze, y compris celle de Toutankhamon, étaient apparemment membres de la famille royale. Ces travaux conduits de 2007 à 2009 visaient à déterminer les liens de parenté des momies et l'existence de caractéristiques pathologiques héréditaires chez Toutankhamon. Ils ont permis d'identifier le père du pharaon comme étant Akhenaton, époux de la légendaire reine Néfertiti.

Le fils d'Akhenaton et de sa soeur

Les deux momies partagent plusieurs caractéristiques morphologiques uniques et ont le même groupe sanguin. Les auteurs de cette recherche ont aussi déterminé que la mère du jeune pharaon, qui n'est pas Néfertiti, est la momie KV35YL, apparemment la soeur d'Akhenaton. L'analyse génétique montre en effet une consanguinité entre les parents. Le mariage entre frère et soeur était commun dans l'Egypte des pharaons.

«Ces résultats laissent penser qu'une circulation sanguine insuffisante des tissus osseux, affaiblissant ou détruisant une partie de l'os, combinée au paludisme, est la cause la plus probable de la mort de Toutankhamon» et ce à la suite d'une fracture de la jambe, écrit Zahi Hawass dont les travaux paraissent dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) du 17 février.

Ce diagnostic a pu être établi surtout grâce aux tests génétiques et radiographiques qui ont révélé une série de malformations dans la famille de Toutankhamon, comme la maladie de Kohler qui détruit les cellules osseuses. Le jeune pharaon avait aussi un pied bot. Les analyses d'ADN ont également mis en évidence la présence de trois gènes liés au parasite Plasmodium falciparum responsable du paludisme chez quatre des momies étudiées, dont celle de Toutankhamon.

«Des cannes et une pharmacie pour l'au-delà»

«Ce diagnostic est conforté par la découverte dans sa tombe de cannes et d'une pharmacie pour l'au-delà», précisent les chercheurs. Cette recherche a également écarté l'hypothèse émise à partir des peintures ou statues de l'époque, que Toutankhamon ou tout autre membre de la royauté souffraient de gynécomastie, développement des seins chez les hommes, ou du syndrome de Marfan, maladie génétique rare pouvant entraîner des déformations physiques.

«Il est improbable que Toutankhamon ou Akhenaton aient eu une apparence étrange ou efféminée», estiment les auteurs. Ils rappellent que les pharaons se faisaient souvent représenter avec leur famille de manière idéalisée.

Toutankhamon et ses ancêtres étaient peu connus jusqu'à la découverte en 1922 dans la vallée des rois par le Britannique Howard Carter de sa tombe intacte avec un fabuleux trésor, dont son masque mortuaire en or massif.

AFP

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La fistule anale du Roi Soleil et sa "grande opération"

C’est au cours de l’année 1686 que Louis XIV a ressenti les premiers symptômes d’une maladie dont la postérité retient, jusqu’à aujourd’hui encore, les péripéties. Ainsi, comme le plus simple de ses sujets, le Roi-Soleil souffrait en sa chair et devait se plier aux exigences de médecins hésitant entre servilité courtisane et déontologie professionnelle.

L’une des premières mentions de la fistule provient du marquis de Dangeau, un diariste très proche du roi. Enfévrier 1686, il note que Louis se plaint d’une "tumeur à la cuisse", formule à la fois pudique et trompeuse : le roi ose-t-il tout dire de son mal naissant ? La discrétion du malade, et surtout le fait qu’il se laisse de moins en moins voir éveillent les soupçons alors que son médecin attitré, Antoine Daquin, multiplie les interventions sans succès. Emplâtres fantaisistes et suppuratifs vitriolés se succèdent sur un abcès qui est placé près de l’anus et qui finit par s’ouvrir quinze jours après le début des tourments royaux. Le chirurgien intervient à la lancette pour sonder le mal et tenter de le cautériser à l’aide de liquides astringents et franchement acides. D’autres potions suivent mais sans effets probants : que peuvent les pétales de roses de Provins ou le mystérieux baume du Pérou sinon entretenir le mal au lieu de le cautériser tout à fait ?

Cobayes

Il apparaît nettement que le malade rechigne à se faire opérer alors que, depuis Hippocrate, on savait pratiquer une incision à l’aide d’un fil. Mais les risques étaient considérables, et chaque opération risquait de donner lieu à une hémorragie ou à une infection encore plus grave que la maladie initiale. Louis XIV ne peut donc se résoudre à cette opération et préfère, pour faire aumieux, s’habituer à la souffrance en évitant de trop la montrer à sa Cour. Mais à la fistule se surajoute bientôt la goutte (son père et son grand-père s’en plaignaient déjà !), et le monarque se retrouve dans une situation désormais intolérable.

on songe un temps à une cure thermale en guise de traitement résolutif, et les poètes de la Cour, avec le zèle et la précipitation qu’on suppose, adressent déjà des compliments au monarque à l’occasion de son déplacement à Barèges. Mais c’était là sans compter avec le changement d’avis du roi : un tel voyage risquerait fort de fragiliser son image alors que les protestants de toute l’Europe maudissent la révocation de l’édit de Nantes qu’il a signée l’année précédente. Louis restera dans son palais et se fera opérer, une fois pour toutes, quand il jugera le moment opportun.

Le bruit court que les pauvres de l’hôpital général de Versailles servent de cobayes au chirurgien qui doit opérer le souverain. Quelques-uns seraient morts pour que le roi survive à cette dangereuse et très douloureuse opération. Toujours est-il que le secret est gardé, et seule une poignée de proches va être mise au courant de la décision royale de subir la "grande opération" à l’automne.

Tremblements

La nouvelle de l’opération, le 18 novembre 1686, résonne comme un coup de tonnerre : beaucoup croyaient le roi guéri depuis longtemps, même s’il ne se montrait guère, et rares étaient ceux qui auraient pu penser que Louis s’en remettrait aux bons soins et à la dextérité de son premier chirurgien, le célèbre Charles-François Félix de Tassy. L’opération se déroule sans problème, et le malade convoque dans la foulée un Conseil des ministres. Il le présidera depuis son lit pour prouver à la Cour et au monde qu’il est tiré d’affaire… ce qui est une manipulation de l’opinion !

Alors que les Te Deum se multiplient dans les églises, que les poètes, les peintres et les compositeurs s’empressent d’immortaliser l’événement, Louis sait bien que ses souffrances ne sont pas terminées. Au début du mois de décembre, les incisions reprennent, toujours en vain, toujours avec douleur, toujours avec appréhension, toujours avec discrétion : le malade souffre, mais tout roi qu’il est, il a décidé de confier sa vie à ses médecins en laissant les thuriféraires s’exclamer loin de ses tourments chirurgicaux. Ému par la circonstance et l’importance de ses coups de bistouri, le chirurgien du roi Félix de Tassy contractera des tremblements qui le poursuivront jusqu’à la fin de ses jours, en tout cas c’est ce que dit la légende.

Désinformation

Au début de l’année 1687, le mal semble vaincu, la fièvre est tombée, le roi se laisse voir davantage et s’efforce de reprendre une activité normale, étiquette oblige : les médecins semblent satisfaits (on scarifie tout de même l’abcès qui persiste le jour même du Nouvel An) et le bistouri à lame courbe et souple de Félix de Tassy entre dans l’Histoire (il est visible au musée d’Histoire de la médecine à Paris). Louis doit encore attendre le 15 mars pour remonter à cheval, signe d’un rétablissement complet de sa santé.

Pendant ce temps, la monarchie n’a de cesse de rappeler le courage du souverain et d’instrumentaliser l’événement en conférant à l’épisode toutes les caractéristiques d’une victoire militaire. Louis a été courageux, il a tenu ses plans secrets, il a affronté le mal avec grandeur, il n’a jamais eu peur de mourir, et il sort vainqueur de la maladie : on l’a vu aussi grand dans son lit qu’à la tête des armées, ressassent les poètes et autres spécialistes de l’encomiastique royale. La désinformation a préparé le terrain, et la plupart des sujets du monarque ignorent tout des multiples opérations qu’il a subies en réalité.

À l’occasion de cet épisode à la fois douloureux et glorieux, les médecins du roi ont aussi prouvé que leur art, si décrié sur scène, pouvait prolonger les jours de leur patient, ce qui ne tenait pas de l’évidence à l’époque. La "grande opération" a servi la cause de la chirurgie et de la monarchie : la première y a gagné de nouvelles lettres de noblesse (Voltaire s’en souviendra dans son Siècle de Louis XIV) quand la seconde a voulu confirmer le caractère symboliquement immortel du prince. Établir un parallèle historique entre l’art de guérir et l’art de régner ne serait donc pas sans fondement, puisque, comme la politique, la maladie a ses grandeurs et ses servitudes les plus intimes.

ps : La fistule anale du roi-soleil : grandeurs et servitudes de la maladie


La fistule anale dont Louis XIV fut atteint au cours de sa quarante-huitième année est un événement historique à part entière et non une simple anecdote rapportée par de fâcheux courtisans.
C’est au cours de l’année 1686 que Louis XIV a ressenti les premiers symptômes d’une maladie dont la postérité retient, jusqu’à aujourd’hui encore, les péripéties et les conséquences les plus curieuses. Parce qu’il s’agit d’un roi, mais prioritairement parce que cet épisode est révélateur des liens très étroits qui existaient entre le corps sacré du souverain et son corps mortel, celui qui était inexorablement soumis à toutes les affres de la maladie et de la vieillesse. Ainsi, comme le plus simple de ses sujets, le Roi-Soleil souffrait en sa chair et devait se plier aux exigences de médecins hésitant entre servilité courtisane et déontologie professionnelle.


LES SOUPÇONS DE LA COUR

De quelles sources dispose-t-on aujourd’hui pour établir, avec exactitude, la nature du mal dont le roi a souffert? Tout d’abord, du témoignage de ses médecins, et en premier lieu les étonnantes pages du Journal de santé.

L’une des premières mentions de la fistule provient du marquis de Dangeau, un diariste très proche du roi. En février 1686, il note que Louis se plaint d’une «tumeur à la cuisse», formule à la fois pudique et trompeuse: le roi ose-t-il tout dire de son mal naissant? La discrétion du malade, et surtout le fait qu’il se laisse de moins en moins voir éveillent les soupçons alors que son médecin attitré, Antoine Daquin, multiplie les interventions sans succès. Emplâtres fantaisistes et suppuratifs vitriolés se succèdent sur un abcès qui est placé près de l’anus et qui finit par s’ouvrir quinze jours après le début des tourments royaux. Le chirurgien intervient à la lancette pour sonder le mal et tenter de le cautériser à l’aide de liquides astringents et franchement acides. D’autres potions suivent mais sans effets probants: que peuvent les pétales de roses de Provins ou le mystérieux baume du Pérou sinon entretenir le mal au lieu de le cautériser tout à fait ?

Source : La Revue du Praticien.fr

Auteur : Stanislas Perez, qui a publié aux éditions Champ Vallon « La Santé de Louis XIV, une biohistoire du Roi-Soleil » (v. La Revue du Praticien du 31 mai 2008) ainsi qu’une édition du « Journal de santé de Louis XIV » aux éditions Jérôme Millon (v. La Revue du Praticien du 31 janvier 2005).
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. oct. 17, 2012 5:36 pm

Les médecins du XIXe siècle déplorent que non seulement beaucoup de femmes tardent à consulter, mais qu’un grand nombre d’entre elles, excepté les mains et le visage, ne se lavent jamais. Comment dans ces conditions répugnantes procéder aux indispensables touchers pelviens qui à l’époque se pratiquaient sans gants… ?



au XIXe siècle, nombreux sont les médecins à déplorer, pour leurs conséquences médicales, le silence des femmes, le retard qu’elles mettent à les consulter, les résistances qu’elles apportent à se laisser examiner, que ce soit, et ce sont là les explications qu’ils leur donnent, par ignorance, peur de souffrir ou d’être questionnées sur leur sexualité, indocilité,mauvaise volonté, caprice, stoïcisme, indifférence à l’égard de leurs maladies, dissimulation ou encore pudeur.

Mais ils se gardent bien de parler de leurs propres difficultés à examiner, que nous ne connaissons le plus souvent que par ce qu’en disent leurs confrères, rares étant ceux qui les reconnaissent, qu’elles tiennent à leur ignorance, leur manque d’égards, de respect, leur inhabileté manuelle, leur crainte de la syphilis, leur propre pudeur, leur sexe ou leur répugnance. C’est à cette dernière que nous nous intéresserons ici plus particulièrement.



Vulve rouge, tuméfiée, suintante

Bien sûr, le médecin n’est pas insensible à tout ce qui est sale, hideux, repoussant, à la malpropreté ou saleté des corps qu’il examine, à leurs infirmités, leurs difformités, aux maladies de la peau. Certains ne cachent pas leurs dégoûts, leurs répugnances. D’autres ne font que signaler ce qui est dégoûtant, comme si cela était entendu, partagé par tous, sans s’impliquer personnellement. Ainsi en va-t-il du dégoût qu’inspire la saleté ou la malpropreté de certaines femmes.

Cette malpropreté était certaine. Elle est souvent relevée par les médecins jusqu’à la fin du XIXe siècle, en particulier par ceux qui exercent à l’hôpital. Les femmes négligeraient, selon eux, les soins de propreté par caractère ou par devoir, comme certains ordres religieux, par incurie, excès de travail ou défaut d’habitudes hygiéniques, ou bien encore en raison d’un embonpoint excessif.

"Il y a des femmes qui, dans ces conditions d’embonpoint excessif, ne font pas assez souvent, ou à de rares intervalles, et même jamais (nous en avons vu de nombreux exemples) les ablutions vulvaires et de toute la zone génitale", assure Eugène Guibout, médecin de l’hôpital Saint-Louis. Selon Alphonse Guérin, chirurgien de l’hôpital de Lourcine, cette malpropreté est souvent poussée "à un point incroyable. Nous voyons entrer à l’hôpital (dans un hôpital de Paris !) des femmes qui ne se lavent pas même après leurs règles […]. La malpropreté des parties génitales de la femme est encore plus repoussante (il veut dire ici : plus repoussante que celle des hommes). Plus d’une fois il m’est arrivé de recevoir des malades qui avaient la vulve rouge, tuméfiée, suintante […]".



Aucun tableau de fantaisie

Elle est souvent avancée comme une des causes, sinon la cause principale, voire unique, des maladies des organes génitaux externes de la femme. C’est par exemple une des principales causes de la "vulvite simple" ou de l’"herpès vulvaire". Son association à un écoulement par la vulve donne lieu à des descriptions médicales saisissantes du sexe malade de la femme : chez celles qui négligent les soins de propreté, surtout quand existe un catarrhe utérin, "toute la zone génitale n’est plus qu’une sorte de marécage infect et impénétrable, dont les émanations nauséeuses se répandent à travers les vêtements, et entretiennent, tout autour de la malade, comme une atmosphère impure, dont les exhalaisons fétides se sentent à distance" ; quand se manifeste un "herpès vulvaire", les femmes "exhalent, même à distance, une odeur nauséeuse, justement comparée à l’odeur du poisson de mer qui a perdu sa fraîcheur. Cette odeur se dégage de la vulve, véritable foyer d’infection, réceptacle impur où stagnent, retenus par la chevelure qu’ils agglutinent, des liquides en putréfaction de natures et de provenance diverses : c’est le sang des règles, c’est le catarrhe vaginal, c’est la sueur, c’est l’humeur sébacée ; tout cet abominable et infect mélange croupit entre les grandes et les petites lèvres, emprisonné sous les mailles épaisses et durcies d’une chevelure inculte et agglutinée ".

Eugène Guibout, à qui nous devons ces descriptions, se croit obligé d’ajouter qu’il ne fait là "aucun tableau de fantaisie", comme si le lecteur allait mettre en doute leur réalité, comme pour s’en défendre : "nous racontons avec l’entière sincérité qui appartient à la science, ce que nous avons maintes fois observé", plaide-t-il. Nous remarquerons l’utilisation répétée de l’adjectif "impur", traditionnellement associé au sexe de la femme.

La femme est alors un "objet de dégoût" pour les autres, pour son mari en particulier, comme Eugène Guibout se plaît à le souligner, mais aussi à elle-même, pour elle-même : "Si les femmes sont à elles-mêmes et pour elles-mêmes un objet de dégoût, ne le sont-elles pas bien plus encore pour leur mari ? Combien le catarrhe utérin n’apporte-t-il pas de froideurau foyer domestique ! Et combien d’hommes, par son fait, ne voient plus dans leurs femmes que des objets d’éloignement et de répugnance, au lieu d’y trouver les plus aimables attraits !" Le dégoût est surtout lié à l’écoulement de sécrétions par la vulve.



Croûte de la langue

Cette malpropreté et les lésions vulvaires qui l’accompagnent ou en résultent peuvent rendre impraticable tout examen des organes génitaux de la femme : chez certaines femmes trop négligentes, les matières sécrétées par l’appareil sexuel, "concrétées à la vulve, et réunissant entre eux les poils de cette partie", constituent "une sorte de feutrage" qui s’oppose non seulement à l’introduction du spéculum ou du doigt, mais même à celle de la sonde pour le cathétérisme de la vessie, explique Auguste Dubaquié. Par ailleurs, dans ces cas, "l’exploration n’est pas facile à cause de la douleur qui porte les malades à se défendre quand on les examine", précise Alphonse Guérin.

Une autre conséquence de cette association est qu’elle peut induire en erreur le médecin, les sécrétions vulvaires, se mêlant à la saleté, pouvant faire croire à une maladie de nature spéciale. Mais une toilette intime avant l’examen pourraient de même l’induire en erreur en faisant disparaître momentanément certains symptômes.

Mais, ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, est qu’elle peut déterminer le médecin à ne pas procéder à certains examens. Bien sûr, ils sont plusieurs à affirmer que rien ne doit détourner le médecin de l’examen rigoureux de son patient, pas même ce qui est dégoûtant, dont Jean Dépayrot se complaît, avec force détails, à dresser la liste : "Quelque dégoûtant que soit cet examen, il doit être fait avec exactitude. Rien ne doit échapper à l’oeil vigilant du médecin. Cette crasse que laisse sur la peau la transpiration dépravée qui ne peut plus s’échapper en gaz, cette poudre en laquelle se convertit l’humeur des glandes de Meibomius et qui couvre les cils, la pellicule que forme sur la cornée l’humeur de la conjonctive, les larmes dont on ne peut rapporter l’écoulement aux passions tristes, les lentores des dents et des lèvres, la croûte de la langue, la salive, les crachats, la sueur, les urines, les excrétions alvines, les évacuations contre nature, comme les hémorragies, les matières du vomissement : tout doit être visité et étudié avec soin".



Se salir les doigts

Certains rappellent qu’il est du devoir du médecin de résister "à toutes les répugnances de la sensibilité", d’autres assurent qu’ils ont surmonté leur dégoûts, comme pour s’en défendre ou pour s’en persuader. "La science doit surmonter toutes les répugnances pour arriver à la découverte de la vérité et parvenir à constater l’étatmorbide de la connaissance duquel peut dépendre la vie dumalade […]. Tout sentiment de dégoût doit disparaître quand il s’agit de sauver un malade ; le médecin, le chirurgien, sont les hommes de la science ; pour eux, l’intérêt de l’humanité, le salut des malades doit l’emporter sur toute autre considération", affirme Pierre Maigne.

Cependant, nous savons, le plus souvent par leurs confrères, rares étant ceux qui le reconnaissent eux mêmes, que certains ne procédaient pas, par dégoût, au toucher vaginal ou au toucher rectal, qui, nous le rappelons, se pratiquaient alors sans gant, ou à une auscultation immédiate. " […] comme parmi les femmes qui réclament nos soins dans les hôpitaux il y en a quelques-unes qui ne connaissent d’autres soins de propreté que ceux qui consistent àse laver la figure et lesmains, je comprends bien que le spéculum soit plus de votre goût que le toucher vaginal. C’est pour cette raison sans doute que la plupart des médecins ne savent pas toucher. Cette accusation ne paraîtra pas injuste à ceux qui, faisant un retour sur eux-mêmes, se demanderont si, dans tous les cas où ils ont été consultés par des femmes pour une affection de l’abdomen, ils ont bien exploré avec le doigt toutes les parties susceptibles de donner lieu à des symptômes qui sont généralement attribués aux lésions du col de l’utérus", nous apprend Alphonse Guérin, dans cette adresse à ses confrères.

Pour Auguste Tripier aussi, cette préférence accordée au spéculum s’expliquerait par la répugnance des médecins à "se salir les doigts". La négligence du toucher rectal dans l’examen clinique de la femme trouve ici une de ses explications . Ceux qui dénoncent cette négligence des touchers pelviens, ne manquent pas de rappeler leur importance, et qu’en aucun cas, l’emploi du spéculum ne saurait remplacer un toucher vaginal. Il en va de même pour l’auscultation immédiate dont un des inconvénients est "le dégoût qu’inspire la malpropreté de quelques femmes". Avec le stéthoscope, par contre, "on est assez bien isolé de la malade pour que sa malpropreté ou ses maladies ne provoquent pas une répulsion gênante". Mais, dans ce cas, voilà qui porte peu à conséquence. L’examen clinique de la femme peut être ainsi négligé du fait de la répugnance du médecin à le pratiquer.

Source : La RevueduPraticien.fr.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. nov. 22, 2012 3:04 pm

Napoléon. Autopsie d’une autopsie

S’il est difficile de déterminer quelle fut la cause exacte du décès de Napoléon, l’analyse objective des documents qui s’y rapportent révèle quelques surprises…



Rochefort- sur-Mer (Charente-Maritime) début juillet 1815, espérant embarquer pour l’Amérique. Bloqué par la flotte anglaise au large de l’île d’Aix et craignant d’être livré aux royalistes, il n’eut d’autre choix que de "solliciter l’hospitalité britannique". Embarqué vers l’Angleterre à bord du navire anglais "Bellérophon", c’est en rade de Plymouth, le 31 juillet, que les autorités britanniques lui ont signifié que "l’île de Sainte-Hélène a été choisie pour sa future résidence". Après son transfert sur le vaisseau "Northumberland", l’empereur déchu quitte les côtes anglaises le 9 août 1815, accompagné d’une poignée de fidèles. Arrivé à Sainte-Hélène le 16 octobre 1815, après deux mois de traversée, c’est dans cet îlot-prison de 122 km2 perdu au milieu de l’Atlantique Sud, que Napoléon décède le samedi 5 mai 1821, à l’âge de 51 ans, après cinq ans et demi d’exil dans sa résidence de Longwood.



Mensonge

De récentes publications ont été consacrées à l’étude des pathologies dont l’empereur souffrait à Sainte-Hélène et à la cause de son décès. A-t-il été empoisonné par l’arsenic, le mercure ou le calomel? Est-il mort d’un cancer de l’estomac, d’une tuberculose, d’un abcès du foie? Est-il possible d’avoir rétrospectivement une certitude diagnostique? Autant de questions qui ont divisé médecins et/ou historiens, amenant certains à des prises de position véhémentes. Parmi les documents à notre disposition, les témoignages des mémorialistes ayant côtoyé l’empereur sont aussi utiles que ceux de ses médecins. Mais, différencier les descriptions objectives et honnêtes de ce qui est mensonge, propagande bonapartiste ou désinformation n’est pas aisé.

Dés le début de son exil, Napoléon demanda à être pris en charge par le médecin irlandais Barry O’Meara. Soupçonné de trahison par Hudson Lowe, gouverneur de l’île, le médecin fut renvoyé en Angleterre début août 1818. Avant son départ, il remit au général Bertrand un bulletin de quatre pages concernant l’état de santé de l’empereur au cours des neuf mois précédents: " […] Deux ans d’inaction, un climat meurtrier, des appartements mal aérés, bas ; un traitement inouï, l’isolement, l’abandon, tout ce qui froisse l’âme agissait de concert. Est-il surprenant que le désordre se soit mis dans les fonctions hépatiques. Si quelque chose étonne, c’est que les progrès du mal n’aient pas été plus rapides. Cet effet n’est dû qu’à la force d’âme du malade et à la bonté d’une constitution qui n’avait point été affaiblie par la débauche."

Ces outrances, qui sont en contradiction avec les propos des mémorialistes présents à Longwood, sont à rapprocher de celles de Gourgaud qui, de passage à Londres après son retour prématuré de Sainte-Hélène, écrivait à l’impératrice, le 25 août 1819: "… l’Empereur se meurt dans les tourments de la plus affreuse et de la plus longue des agonies." Cette désinformation avait surtout pour but d’alerter l’opinion afin d’obtenir le transfert de l’empereur sous des cieux plus cléments. Pour preuve, cette réflexion que Bertrand faisait dans son journal intime : "… il faut dire que l’Empereur est très malade. Ce sont des ruses qui réussissent toujours à la longue. On le croit malade, abattu, cela est naturel mais le malheur a passé sur son caractère, comme sur un roc, sans l’abattre et sans y laisser de trace."



Vases d’argent

Après le départ d’O’Meara, Napoléon refuse d’être examiné par les médecins proposés par le gouverneur. Seul le docteur anglais Stokoe fut amené à l’examiner, en janvier 1819, pour des évanouissements, des malaises, de la fièvre, "des crises de colique" et "des douleurs à la tête". C’est en septembre 1819 qu’intervint auprès de l’empereur un personnage controversé, Francesco Antonmarchi (1789-1838) . Corse parlant français et italien, comme l’empereur, il fut recruté à Rome par la famille et le cardinal Fesch pour remplacer O’Meara. Docteur en philosophie, en médecine et en chirurgie, il fit son apprentissage à Pise, Florence et Livourne, puis comme prosecteur du célèbre anatomiste Mascagni à l’université de Florence. Antonmarchi avait peu exercé la médecine clinique et possédait avant tout une expérience et des compétences en anatomie et en anatomie pathologique. Dénigré par certains historiens, il est réhabilité par d’autres qui mettent en avant ses qualités professionnelles, son dévouement et sa générosité. On peut débattre de ses qualités humaines, mais il est difficile de juger ses compétences professionnelles avec un regard demédecin du XXIe siècle.Au début du XIXe siècle, la médecine est à la charnière de deux cultures, celle des disciples d’Hippocrate et de Galien qui prévaut depuis plusieurs siècles en ayant peu évolué, et celle de Morgagni, de Laennec, de Bichat et d’autres qui privilégient la méthode anatomoclinique, le recours à l’auscultation et l’interprétation analytique des symptômes.

L’autopsie de l’empereur fut pratiquée le lendemain du décès en présence de dix-sept personnes dont sept médecins anglais. C’est Antonmarchi qui opéra, aidé par le docteur Rutledge, aide-chirurgien militaire britannique. L’aumônier Vignali, qui avait des notions de médecine, servit de secrétaire. Étaient présents: Bertrand, Montholon et Marchand, exécuteurs testamentaires, des proches, Saint-Denis, le maître d’hôtel Pierron, six autres médecins et/ou chirurgiens anglais dont Thomas Shortt etWalter Henry et trois Anglais non médecins dont Thomas Reade, adjoint du gouverneur Lowe qui lui avait ordonné d’assister à l’autopsie, comme homme de confiance. Suite à l’opposition de Montholon, il ne fut pas pratiqué d’ouverture de la boite crânienne. L’estomac et le coeur furent placés dans des vases d’argent remplis d’esprit-de-vin utilisé comme fixateur. Selon les voeux du défunt, le coeur aurait dû être remis à l’impératrice Marie-Louise. Quant à l’estomac, Antonmarchi aurait souhaité qu’il fût acheminé en France afin de prouver à la famille impériale l’incurabilité de la lésion. L’examen microscopique des organes n’étant pas pratiqué avant le milieu du XIXe siècle, les médecins s’en sont tenus à une analyse macroscopique des lésions.



Hypertrophié

Trois rapports ont été rédigés aussitôt par Antonmarchi, Reade et le docteur Shortt. Celui de Shortt a été cosigné par cinq médecins anglais ayant assisté à l’autopsie, à l’exclusion des docteurs Henry et Rutledge. Ces rapports sont proches et s’accordent sur la présence d’une formation tumorale de l’estomac ("masse d’affections cancéreuses ou de parties squirrheuses se changeant en cancer" selon le rapport des médecins anglais), très étendue et perforée-bouchée par le lobe gauche du foie, de poumons sains, de quelques adhérences pleuro-pulmonaires gauches, d’un épanchement pleural bilatéral peu abondant et d’un foie normal ou légèrement hypertrophié. Ce dernier organe avait une importance particulière car, pour les Français, Napoléon avait une "hépatite" depuis des années, ce que contestait le gouverneur qui avait toujours proscrit toute allusion à une atteinte du foie incriminant le choix d’une réclusion en milieu tropical. Aucune anomalie n’a été signalée au niveau de la rate, du grêle, du côlon, du coeur, du pancréas ou des reins.

Deux comptes rendus ont été rédigés plusieurs années après l’autopsie. Celui du docteur Henry a été publié en 1823 à la demande du gouverneur pour des raisons qui nous sont inconnues. Si, dans l’ensemble, ce rapport est assez proche de ceux de ses confrères anglais, il est le seul à signaler l’aspect efféminé de l’empereur et l’atrophie des organes génitaux externes. Est-ce par pudeur que ces détails intimes ont été occultés par tous les autres témoins? En 1825, quatre années après la mort de Napoléon, Antonmarchi publia ses mémoires avec un second compte rendu d’autopsie, plus étoffé et plus détaillé que le précédent. Les ajouts sont nombreux mais étranges et peu crédibles, car ne figurant dans aucun des quatre autres comptes rendus! Ils concernent plusieurs organes, notamment l’estomac, le foie, les poumons et la présence de "glandes lymphatiques" intraabdominales paragastriques "tuméfiées, squirrheuses, quelques-unes même en suppuration". S’agissait-il pour l’auteur de préciser ou d’affiner a posteriorila description de certaines lésions?

Lors d’un travail consacré aux pathologies de Napoléon à Sainte-Hélène, l’un de nous (J. Bastien) voulut savoir comment étaient définies, dans la littérature médicale française des années 1820-1825, les pathologies dont l’empereur était atteint. Parcourant le numéro de mai 1823 de la revue Archives Générales de Médecine, il eut la surprise de constater, lors de la lecture d’un article du Dr Rullier relatant l’autopsie d’un homme décédé d’une péritonite généralisée avec choc septique secondaire à une petite ulcération gastrique perforée, que des paragraphes entiers concernant les lésions intra-abdominales étaient identiques aux descriptions qu’Antonmarchi fera, deux ans plus tard, dans son second rapport d’autopsie! Ce dernier ne s’est pas simplement inspiré de descriptions morphologiques, mais il a recopié une partie du texte en changeant à peine la taille des lésions. Ces similitudes sont rapportées dans deux publications récentes.



Ignorance

La découverte de cette supercherie nous incita à rechercher, sans succès, si d’autres documents avaient été plagiés, notamment en ce qui concerne les poumons où sont signalés des "tubercules et quelques petites excavations tuberculeuses" au niveau du lobe supérieur gauche, absents des autres comptes rendus. Dans une France où la tuberculose était la première cause de mortalité des adultes, cet ajout avait une grande importance. À cette époque, écrire que Napoléon était phtisique était accuser implicitement les Anglais d’avoir exposé l’empereur à un climat malsain et à des privations. Le plagiat et la description de lésions viscérales qu’aucun autre témoin n’avait rapportées témoignent d’une réelle volonté de tromperie de la part d’Antonmarchi. Voulait-il "allécher" le lecteur? Alimenter une propagande bonapartiste et discréditer les Britanniques en inventant des pathologies pouvant être liées aux conditions de détention de l’empereur? Couper court aux rumeurs mettant en cause ses compétences médicales à Sainte-Hélène?Nous n’avons pas la prétention de clore définitivement le chapitre concernant la (ou les) cause(s) du décès de Napoléon.

Lors d’un travail récent, nous avons analysé tous les témoignages des proches ayant côtoyé l’empereur, toutes les publications et les analyses faites a posteriori sur le sujet en relevant les similitudes, les convergences et les contradictions relatives ou patentes afin de cerner ce qui paraît le plus proche de la vérité et de conclure, parfois, à la persistance de notre ignorance. Pour la majorité des historiens, le rapport d’autopsie rédigé par Antonmarchi en 1825 a servi de document de référence et ce compte rendu a été analysé et interprété de mille façons, occultant peu ou prou les autres rapports. À notre connaissance, Hillemand est le seul à rapporter in extenso les cinq comptes rendus et à en relever les discordances. En 1821, ne disposant pas d’imagerie, de microbiologie ou autres, un diagnostic porté du vivant du patient ne pouvait être que clinique. Il pouvait éventuellement être confirmé ou infirmé lors de l’autopsie du corps, cette ultime consultation en cas d’évolution fatale. Encore fallait-il que les processus pathologiques responsables du décès induisent des modifications morphologiques visibles à l’oeil nu, l’analyse microscopique des tissus n’existant pas. Et même de nos jours, avec l’apport de techniques sophistiquées, une autopsie ne permet pas constamment, loin s’en faut, de déterminer sans ambiguïté la (ou les) cause(s) d’un décès.

Qu’en est-il d’une éventuelle intoxication ou d’un empoisonnement? C’est en 1961 que l’intoxication à l’arsenic a été évoquée pour la première fois par un stomatologiste suédois. Si les études toxicologiques récentes sur les cheveux de l’Empereur semblent bien avoir montré une exposition chronique à l’arsenic, celle-ci n’a pas eu de traduction clinique. Il en est de même du mercure ou du calomel.



Tumeur gastrique

Durant son séjour à Sainte-Hélène, Napoléon a presque toujours refusé les médications orales, acceptant exceptionnellement l’ingestion de pilules de mercure ou de poudre de calomel à des doses d’ailleurs banales. Cela vaut aussi pour la dernière administration de calomel faite à son insu, l’avant veille de son décès, qui a suscité, chez de nombreux auteurs, bien des interrogations et des fantasmes.

Est-ce au niveau de l’estomac que se trouve la cause du décès? Avant tout, il faut savoir que l’ulcère gastroduodénal, simple ou perforé, n’était connu d’aucun des médecins présents à l’autopsie et le terme de "squirrhe" présent dans les rapports d’autopsie n’avait pas la même signification qu’aujourd’hui. Une énorme tumeur gastrique ulcérovégétante envahissant la quasi-totalité de l’organe, respectant le pylore, avec importante sclérose probablement rétractile de sa paroi, perforée dans une zone d’adhérences plus ou moins anciennes avec le lobe gauche du foie, avec un orifice d’environ 1 cm de diamètre siégeant sur la face antérieure de l’antre, sans extension extragastrique visible, péritonéale, épiploïque, ganglionnaire ou hépatique, peut- elle être responsable de la mort de l’empereur? Des auteurs le pensent, dont nous-mêmes. Toutefois, le fait d’être porteur d’une tumeur gastrique bénigne ou maligne ne suffit pas à expliquer le décès.

À défaut de perforation en péritoine libre, de dissémination métastatique ou d’hémorragie cataclysmique, nous incriminons un important saignement de la muqueuse tumorale responsable d’un collapsus vasculaire. Cette hypothèse est corroborée par les descriptions faites par les médecins anglais: "L’estomac était presque plein d’une grande quantité de fluide ressemblant à du marc de café" et Antonmarchi dans son premier compte rendu: "Ayant ouvert l’estomac derrière sa grande courbure, j’ai observé qu’il était rempli en partie d’une substance liquide,noirâtre, d’une odeur piquante et désagréable".

Des zones d’ombre persistent. En 1821, de nombreuses pathologies étaient mal connues ou inconnues, la biologie inexistante et l’anatomie pathologique uniquement macroscopique. Telle qu’elle a été exécutée, l’autopsie ne pouvait mettre en évidence un infarctus du myocarde, une embolie pulmonaire, une rupture d’anévrisme intracrânien ou une hémorragie cérébrale, par exemple. Il en est de même d’autres pathologies mortelles individualisées après le décès de Napoléon ou dont le diagnostic aurait nécessité des investigations paracliniques inexistantes à cette époque.


Source : La RevueduPraticien.fr.

Auteurs : Jacques Bastien et Roland Jeandel.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. nov. 22, 2012 9:01 pm

Les radars aux feu rouge en France.
http://www.radar-feu.com/emplacements-radars-feux.php

Il suffit de cliquer sur la ville choisie et ça s'affiche
Ne pas franchir la ligne en pointillés avant les feux!...
Toutes les villes ayant installé des radars aux feux de signalisation sont répertoriées : plan visualisation et situation du radar par photo panoramique.
A mettre à jour !!! ce n'est qu'un début 4 points 135 euros
utile...
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. déc. 09, 2012 3:57 pm

Isaac Newton : 18 mois de folie

Source: C. Benizri, poster P059, 4e Congrès Français de Psychiatrie (Paris, 28 novembre- 1er décembre). et egora.fr

Le père de la physique moderne, Isaac Newton, est l’une des nombreuses personnalités historiques chez qui on retrouve la présence simultanée d’une pathologie mentale et d’un très haut niveau de créativité.

Les liens entre créativité et folie sont observés depuis l’antiquité. Van Gogh, Nietzche, Churchill et bien d’autres souffraient de maladie mentale sévère. Il en serait de même du père de la physique moderne, Isaac Newton (1642-1727), si l'on en croit le travail qu'ont présenté au 4e Congrès Français de Psychiatrie, C. Benizri, F. Hozer (CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre) et J. Houenou (CHU Albert Chenevier Mondor, Créteil).

La correspondance de Newton permet de savoir qu'il a traversé à l'âge de 50 ans (en 1692-93) un syndrome dépressif majeur de 18 mois avec des caractéristiques psychotiques. Cet épisode survient 3 ans après le décès de sa mère, après une période de surmenage et la perte de plusieurs manuscrits dans un incendie de son laboratoire d’alchimie.

Concoctions

Après avoir effectué une recherche bibliographique dans les bases de données Pubmed et Google Scholar et consulté des biographies historiques, les auteurs émettent deux hypothèses diagnostiques : l’intoxication au mercure et le trouble bipolaire.

L’intoxication au mercure a d’abord été évoquée, précédé d’une exposition chronique liée à d'innombrables expérience d'alchimie à partir de 1677 à base de métaux lourds. Il se serait assoupi plus d’une fois dans son laboratoire, en présence de ses

concoctions. Il les aurait même goûté à de nombreuses occasions, décrivant le mercure comme "strong, sourish, ungrateful".

L’analyse de ses cheveux par absorption spectrophotométrique retrouve du chlore, de l’or, de l’arsenic, du plomb, de l’antimoine et du mercure (197 ppm alors que la norme est de 5,1 ppm).

Plusieurs éléments de la symptomatologie sont concordants avec une intoxication au mercure : tremblements, insomnie, modification de la personnalité, idées délirantes, troubles amnésiques et de la concentration, confusion mentale. En revanche, certains symptômes cardinaux semblent absents comme les symptômes gastro-intestinaux, la stomatogingivite, l’asthénie, une desquamation cutanée, un syndrome cérébelleux et des déficits neurologiques.

Prophète final

L’analyse clinique de sa biographie révèle en fait une symptomatologie psychiatrique plus proche du diagnostic de troubles bipolaires, avec notamment la notion que les troubles ont précédé ses expériences alchimiques sur les métaux lourds. En faveur de cette hypothèse, les fluctuations de l’humeur et du comportement depuis l’enfance retrouvée par ses biographes, la labilité et l’hyperréactivité émotionnelle, les crises de colère. Il aurait présenté un premier épisode en 1664 à l’âge de 22 ans, avec une période de surmenage et d’insomnie suivie d’une période de dépression.

Ensuite, sa correspondance permet de retrouver une succession sur des cycles de deux ans de périodes d’excitation, avec hyperactivité, anorexie, diminution du temps de sommeil, excès d’enthousiasme, euphorie et haut niveau de créativité, entrecoupées de périodes de dépression avec apathie, repli social, présentation négligée, perte de confiance en soi, éléments d’autodévalorisation (avait peur des critiques et du rejet de ses publications) et arrêt de travaux en cours.

C. Benizri note aussi des thèmes délirants congruents à l’humeur : hypochondrie, indignité, persécution, mysticisme, idées de grandeur (a cru être le "prophète final").

Il ressort donc que l’intense productivité intellectuelle de Newton était associée à ses périodes d’excitation psychomotrice. Les auteurs concluent : "Est-ce l’impact de la pomme ou la folie qui a le plus aidé Newton à découvrir la gravitation ?"
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. déc. 18, 2012 3:22 pm

A lire, c'est plutôt sympa
http://alorsvoila.centerblog.net/
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. déc. 23, 2012 11:35 am

3000 après, la vérité sur le meurtre de Ramsès III

C'est un mystère vieux de plus de trois millénaires qui vient d'être résolu. Avec des méthodes dignes de la police scientifique, une étude publiée lundi 17 décembre par le British Medical Journal lève le voile sur les circonstances de la mort violente de Ramses III, dernier grand souverain du nouvel empire d’Egypte, sur lequel il régna de -1186 à -1154.

Emmenée par l'ancien secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, ainsi que par Albert Zink, spécialiste des momies et notamment de celle d'Ötzi, l'homme des glaces, cette équipe a fait passer un scanner à la momie de Ramsès III.


Ils ont découvert que le souverain avait subi une très grave blessure à la gorge, juste sous le larynx. L'étude décrit, cachée sous d'épaisses bandelettes de lin, une ouverture de 7 centimètres de long, sans doute réalisée à l'aide d'une lame extrêmement coupante : l'entaille, très profonde, va jusqu'aux vertèbres cervicales. La lame a tranché tous les tissus de la face antérieure du cou, trachée, œsophage et tous les gros vaisseaux sanguins passant dans la région. Comme les embaumeurs n'incisaient jamais à cet endroit du corps, il ne peut s'agir d'une blessure post-mortem. Ramsès III a donc été égorgé et sa mort quasiment immédiate.

Sur les images obtenues grâce au scanner, les chercheurs ont aussi eu la surprise de détecter un petit objet d'environ 15 millimètres de diamètre, inséré dans la blessure. Il semble, après reconstitution de cet objet, qu'il s'agisse d'une petite amulette, un œil d'Horus, semblable à celles que les embaumeurs laissaient dans les incisions qu'ils faisaient pour vider le corps de ses entrailles, le but étant en quelque sorte d'assurer la guérison de la plaie. Le dépôt de l'amulette ne dit pas que les embaumeurs ont effectué l'ouverture mais il marque leur volonté de soigner la blessure pour la vie du pharaon dans l'au-delà.

Plus curieux encore, la momie de Ramsès III n'est pas la seule qui figure dans cette étude. Les chercheurs se sont également intéressés à une momie aussi anonyme qu'étrange, celle de l'"homme E", qui se trouvait avec celle de Ramsès III et d'autres momies royales, dans une cachetteà l'abri des pilleurs de tombeaux.

Il s'agit d'un homme jeune, âgé de 18 à 20 ans, selon l'étude de ses os. Son corps a subi un processus très inhabituel de momification. Le scanner a montré que ni son cerveau ni ses autres organes n'avaient été retirés : il n'y a pas eu d'embaumement. De plus, la momie a été recouverte d'une peau de chèvre, un matériau que l'on n'utilisait pas d'ordinaire puisqu'il était considéré, explique l'étude, comme "rituellement impur". Il semblerait donc qu'on ait voulu faire subir à ce cadavre une espèce de punition.

Pour en savoir plus, les chercheurs ont réalisé une analyse génétique sur les deux momies afin de déterminer si elles avaient un lien familial, en comparant notamment leur chromosome Y. Résultat : les deux hommes étaient de la même lignée, probablement père et fils étant donné la différence d'âge. Et les auteurs de l'étude de suggérer que l'inconnu pourrait bien être... Pentaouret, fils de Ramsès III et organisateur d’un complot meurtrier contre son propre père.

Car la mort violente de Ramsès III s’apparente à une véritable tragédie antique, qui se déroule en 1155 av. J.-C. Souverain depuis plus de trois décennies, Ramsès III avait un successeur désigné : un fils, aussi nommé Ramsès, qu'il avait eu avec sa première épouse.

Mais cela n'était pas du goût de tous, et une autre épouse de Ramsès III, Tiy, monta une conspiration de harem pour que son fils Pentaouret accède au trône. Parmi la trentaine de conjurés, on trouve aussi des hauts fonctionnaires et des militaires. Comme le relate Nicolas Grimal dans son Histoire de l'Egypte ancienne, "le plan était aussi simple que diabolique : les criminels avaient décidé d'agir lors de la célébration de la Fête de la Vallée à Medinet Habou en utilisant, entre autres procédés, l'envoûtement à l'aide de figurines magiques. Ils échouèrent et se retrouvèrent devant un tribunal composé de douze hauts fonctionnaires civils et militaires. La majeure partie des conspirateurs (dix-sept) fut exécutée. Sept furent autorisés à se suicider. Parmi eux, Pentaouret."

Toute cette partie de l'histoire est connue grâce aux minutes des procès figurant sur des papyrus qui sont parvenus jusqu'à notre époque. Mais jusqu’ici, personne ne savait ce qu’il était advenu de Ramsès III suite au complot. Désormais, les chercheurs ont établi que la tentative d'assassinat sur la personne de Ramsès III a bien réussi, mais que le reste du coup d'Etat a échoué. Sous le nom de Ramsès IV, l'héritier initialement désigné pour régner succéda à Ramsès III.

Lemonde.fr
Modifié en dernier par Arnaud BASSEZ le dim. déc. 23, 2012 11:43 am, modifié 1 fois.
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. déc. 23, 2012 11:42 am

La furia de Noël va vous mettre sur la paille ? Il existe peut-être des moyens psychologiques de restreindre vos achats sans qu'il soit besoin de glisser une tapette à souris ou des oursins dans votre portefeuille. Le premier, appelé "effet valeur", a été mis en évidence il y a quelques années. Il est lié à la valeur faciale de l'argent. Si vous avez un billet de 5 euros, vous le dépenserez moins vite que la même somme en pièces. Et si vous détenez un billet de 100 euros, vous répugnerez davantage à le "casser" que cinq billets de 20 euros, même si les montants sont égaux. La logique mathématique capitule devant celle de l'esprit humain.

Mais il existe un tour de passe-passe psychologique encore plus subtil, plus improbable et plus puissant que l'effet valeur. L'argent n'a pas d'odeur, mais il a un aspect. Dans un article publié en octobre par le Journal of Consumer Research, deux chercheurs canadiens spécialisés dans le marketing se sont intéressés à l'apparence du billet de banque plus qu'au nombre qui est écrit dessus. Entre deux billets de 20 euros, lequel vaudra le plus cher pour vous, le neuf ou le vieux ? Le propre ou le crasseux ? L'immaculé ou le rempli de bactéries ? Et l'argent sale (au sens premier du terme) brûle-t-il davantage les doigts que le propre ? Dépense-t-on plus facilement, à valeur égale, le billet mou passé entre toutes les mains ou le rigide qui sort tout chaud du distributeur automatique comme un pain du four ?

Pour avoir leur réponse, ces chercheurs ont monté toute une série d'expériences. La première a consisté à faire passer... une épreuve d'anagrammes à des cobayes. Tous ceux qui avaient reconstitué au moins 80 % des mots recevaient 10 dollars. Mais, au moment de s'en aller, ils se voyaient proposer un quitte ou double : s'ils trouvaient une dernière anagramme, ils gagneraient un billet de 20 dollars (usagé ou neuf selon les cas) qu'on leur montrait, sinon ils perdraient leur mise. Ils pouvaient aussi décliner l'offre et partir avec l'argent. Résultat : plus des deux tiers de ceux qui avaient reçu un billet de 10 dollars usagé et à qui on faisait miroiter un 20 dollars tout neuf tentaient le coup. En revanche, ceux qui avaient un beau billet de 10 dollars et pouvaient gagner un 20 dollars usagé se lançaient moins de trois fois sur dix...

Dans un deuxième test, les cobayes faisaient des courses. Ceux qui avaient un billet de 20 dollars neuf dépensaient bien moins que ceux dotés de quatre vieilles coupures de cinq dollars. A l'inverse, ceux qui détenaient un billet de 20 dollars fatigué dépensaient nettement plus que les cobayes ayant quatre impeccables billets de 5 dollars, ce qui suggère que l'effet du neuf est plus fort que l'effet valeur. Les billets, c'est comme les chips : les meilleurs sont ceux qui craquent. Enfin, à l'aide d'une troisième expérience, les auteurs ont montré que les personnes effectuant un achat de 8 dollars avaient davantage tendance à "casser" un billet de 10 défraîchi plutôt que de faire l'appoint avec des petites coupures récentes.

Ces deux chercheurs concluent qu'un billet neuf est source d'orgueil pour son propriétaire, qui aura plus de mal à s'en séparer. L'aspect de l'argent peut donc modifier les comportements d'achat. Comme on lâche plus facilement les vieux et les petits billets, les kidnappeurs ne sont pas près de réclamer des rançons en grosses coupures bien craquantes.

Pierre Barthélémy
Journaliste et blogueur

(Passeurdesciences.blog.lemonde.fr)
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. janv. 14, 2013 7:46 pm

Doigts qui se fripent dans l’eau : une évolution indispensable ?

Il n’est pas rare que les scientifiques en herbe abreuvent leurs parents de questions. Celles concernant la raison pour laquelle nos doigts se rident lorsqu’on les plonge longtemps dans l’eau est un grand classique du genre. Devenus grands et parfois véritablement scientifiques, la plupart des enfants oublient ces interrogations pour se consacrer à d’autres sujets : voies de signalisation dans le cancer du côlon, effets des anti-inflammatoires dans l’arthrose et autres sujets tout aussi romantiques les occupent dorénavant. Mais d’autres ne renoncent pas. Ils veulent savoir.


Ainsi, les doigts fripés ont-ils fait couler beaucoup d’encre dans les revues scientifiques. En 1935, par exemple, Pickering et Lewis font une observation qui va changer significativement la théorie la plus répandue alors, selon laquelle cette réaction serait liée à l’expansion de la peau absorbant l’eau. Ils constatent en effet que chez les sujets victimes de paralysie, les doigts ne se rident pas. Dès lors, l’hypothèse la plus communément admise n’était plus défendable. Bientôt, d’autres chercheurs ont mis le doigt sur une explication plus plausible faisant intervenir le système nerveux. « Lorsque le corps détecte que les doigts sont restés mouillés pendant un certain temps, le système nerveux rend les vaisseaux sanguins plus fins sur le bout des doigts. Le volume des doigts se réduit mais comme la peau garde la même taille, elle se plisse » résume Tom Smulders de l’Université de Newcastle.


Si le plissage des doigts n’est donc pas un simple effet « mécanique » et qu’il fait intervenir le système nerveux, on peut supposer dès lors qu’il a une « utilité ». Le neurobiologiste américain Marck Changizi est un des premiers à se mouiller sur la question. En juin 2011, il formule dans la revue Brain, Behavior and Evolution l’hypothèse selon laquelle les doits se fripent pour faciliter la saisie d’objets même avec les mains mouillés. Pour étayer son propos, Mark Changizi indiquait que les ridules pourraient fonctionner comme des sortes de « canaux » permettant d’évacuer l’eau et facilitant dès lors la prise d’un objet, ce qui serait moins aisé si l’eau demeurait à la surface des doigts. Marck Changizi s’appuyait également sur le fait, en se reportant à des études datant d’un siècle, que les rides de mouillure sont universelles !


Les observations de l’équipe de Tom Snulders prolongent les réflexions de Marck Changizi. Publiées dans la revue Biology Letters cette semaine, elles ont consisté à demander à des volontaires de se saisir d’objets mouillés, soit en ayant les mains sèches, soit après les avoir trempées pendant trente minutes dans de l’eau chaude. Résultats : avec les doigts plissés, la préhension d’objets mouillés était nettement facilitée. A contrario, aucune différence n’a été observée lorsqu’il s’est agi de prendre des objets secs. « Nous avons démontré que les doigts ridés assurent une meilleure prise dans des conditions humides. Cela pourrait fonctionner comme les sillons sur les pneus de nos voitures qui permettent à une plus grande surface de pneu de rester en contact avec la route et donnent une meilleure adhérence » explique Tom Smulders.


Ces résultats poussent enfin Tom Snulders à formuler une hypothèse qui lie le plissage des doigts à notre lointaine évolution. « Si on remonte dans le temps, ce plissement de nos doigts aurait pu aider nos ancêtres à récolter de la nourriture dans des cours d'eau ou des végétaux humides (…).Il s'agit probablement d'une adaptation au cours de l'évolution, qui peut aussi concerner la locomotion (…).
Cela expliquerait pourquoi ce phénomène survient à la fois sur les doigts et les orteils. Il pourrait remonter à un de nos ancêtres, un primate qui marchait à quatre pattes » argumente-t-il.


Aurélie Haroche (JIM)

---

Mourir plus tôt pour éviter les impôts

Le projet de loi de finances prévoit la création d'une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 45 % et le rétablissement de l'ancien barème de l'ISF. Une taxe sur les revenus supérieurs à 1 million d'euros devrait s'inviter dans la prochaine loi de finances. Pour échapper au matraquage fiscal, certains, comme l’acteur Gérard Depardieu, prennent la route de l’exil. Il existe pourtant une autre solution, plus originale et plus radicale : la mort.

Plusieurs études ont ainsi montré que certains patients parvenaient à "différer" quelque peu leur décès pour parvenirà une date symbolique, que ce soit leur anniversaire ou une fête religieuse importante. Autre exemple : au moment du passage à l'an 2000, on a constaté aux Etats-Unis un net déficit en morts pendant la dernière semaine de 1999, suivi d'un surplus dans les premiers jours de 2000, comme si les Américains en fin de course avaient absolument tenu à être là pour l'année aux trois zéros.

Dans une étude publiée en mai 2003 par The Review of Economics and Statistics, des chercheurs se sont demandé si les changements de fiscalité sur les héritages modifiaient la répartition temporelle des décès. Afin de le déterminer, les deux auteurs de cette étude ont examiné les treize changements de la fiscalité sur les droits de succession intervenus aux Etats-Unis entre 1917 et 1984. Huit de ces modifications avaient abouti à une augmentation de l'impôt et cinq à une réduction. A chaque fois, les chercheurs se sont concentrés sur les deux semaines encadrant la mise en application de la réforme. Ils ont épluché les cas des milliers de personnes mortes dans l'intervalle pour voir s'il existait une variation notable dans le nombre de décès, liée à la possibilité de paye moins - ou de ne pas payer plus - de droits de succession. Et la réponse a été... oui ! La possibilité d'économiser 10 000 dollars sur l'impôt augmentait de 1,6 % les "chances" de mourir dans le bon créneau temporel.

Les auteurs reconnaissent que, même si elle existe, "la preuve n'est pas accablante". Leur découverte sur l'"élasticité de la mort" peut aussi trahir le fait que les héritiers ont trafiqué la date du décès. Avant que les droits de succession n’augmentent, quoi de plus judicieux que de débrancher mamie ?

[Avec Lemonde.fr]

---

La souffrance des ados gays face à leurs parents homophobes


Selon les organisateurs, les opposants au mariage pour tous ont été jusqu’à 800 000 à fouler le pavés des grandes villes pour protester contre le projet de loi du gouvernement. Une foule qui plonge dans la tristesse Nicolas Noguer, le président de l’association nationale Le Refuge, structure reconnue d’utilité publique, qui vient en aide aux adolescents mis à la porte de chez eux du fait de leur homosexualité.

“Toutes les pensées des équipes de l’association vont vers les enfants de milliers de manifestants qui découvrent et vivent leur homosexualité dans l’isolement le plus intense. La ligne d’écoute nationale est confrontée à des dizaines d’appels d’adolescents qui intériorisent les propos homophobes de leurs parents”, relève Nicolas Noguer, qui rappelle que le suicide est de 7 à 13 fois plus élevé parmi les adolescents homosexuels par rapport aux hétérosexuels.

Le Refuge a décidé d’accentuer sa campagne de sensibilisation sur les conséquences de l’homophobie sur les adolescents en souffrance. La ville de Paris diffusera cette campagne sur son mobilier urbain dès le 30 janvier prochain.

§§§

Personnellement je préfère un mariage gay à un mariage triste. (AB)
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. janv. 20, 2013 3:18 pm

La maîtresse d’Henri II, morte d’avoir mangé de l’or pour rester jeune

Diane de Poitiers, maîtresse officielle du roi de France Henri II, meurt en 1566 à presque 67 ans, dans son château d’Anet (Eure-et-Loir). Par testament de janvier 1564, elle avait commandé un tombeau de corps en marbre noir et blanc à ses armes et devises ; son coeur, retiré lors des soins d’embaumement, fut placé aux côtés de la dépouille du grand sénéchal de Normandie, son époux.

Que sait-on des circonstances de son décès? En 1565, à la suite d’une chute de cheval, elle se fractura une jambe, remise en place et soignée par le chirurgien de Laval, Ambroise Paré. De longue date, des proches férus d’alchimie lui faisaient boire des sels d’or ("or potable") afin de conserver son éternelle jeunesse (élixir de jouvence).

Momies

Le 18 juin 1795, deux commissaires de la Sûreté générale de Dreux firent irruption dans la chapelle sépulcrale à la tête d’un groupe de révolutionnaires pour piller le tombeau. Le caveau ouvert, la première enveloppe de bois défaite et le cercueil de plomb éventré, le cadavre de Diane apparut, parfaitement conservé. Le corps avait gardé toute sa fraîcheur. La robe d’apparat avait conservé toute sa richesse. À côté d’elle gisaient les momies de deux de ses petits enfants. Les trois corps nus, une fois déposés sur le gazon, furent assez vite envahis par une horrible teinte noire…

Dix jours plus tard, pendant que les pauvres dépouilles basculaient dans la fosse commune du cimetière (un trou creusé à la hâte au chevet de l’église dans le cimetière paroissial), l’un des profanateurs saisit la chevelure de Diane, qui se détacha du crâne, et l’on se partagea les boucles et les tresses de la défunte. Dans le vestibule du château d’Anet, une vitrine contient plusieurs souvenirs de Diane de Poitiers, et notamment une mèche de ses cheveux prélevée au moment de la profanation de sa sépulture…

En mai 2008, des fouilles eurent lieu à l’emplacement du lieu supposé de dépôt du corps de la favorite. Deux squelettes d’enfants, complets, en position grossièrement parallèle furent retrouvés à 80 cm de profondeur, âgés de 5 à 6 ans et de 2 ans. De façon diffuse, surmontant directement ces petits corps, des os longs d’adulte ont été mis en évidence. L’ensemble des ossements a ensuite été tranféré dans le service de médecine légale du centre hospitalier universitaire Raymond-Poincaré de Garches pour étude ultérieure.

Chutes de cheval

En l’absence de doublon osseux et compte tenu de l’aspect morphologique comparable de l’ensemble des os, ceux-ci ont été considérés comme appartenant à un seul individu adulte mature. Environ 30 à 40% du squelette était conservé. En raison des lésions d’arthrose constatées de façon diffuse, mais également des importantes pertes dentaires tant maxillaires que mandibulaires, l’âge au décès de cet individu a été évalué à plus de 45 ans. Sur le plan paléopathologique, il existait une fracture de jambe droite ancienne (double fracture tibia-fibula) au niveau de l’union des tiers distal et moyen confirmée par l’examen radiographique (scanner). Aucune fracture récente n’a été mise en évidence (mais le tibia droit était incomplet, et les os de la jambe gauche étaient manquants).

On sait que Diane de Poitiers a subi deux traumatismes de jambe par chutes de cheval (l’une vingt ans avant son décès, la seconde l’année précédant sa mort). La lésion objectivée ici correspond vraisemblablement à la fracture la plus ancienne. Cet ensemble de modifications anatomiques signe un repositionnement de très bonne qualité, conforme aux prescriptions d’Ambroise Paré dans son troisième Livre de chirurgie: "De la manière de réduire les os fracturés (chapitre 4). Il faut que le chirurgien, lorsqu’il veut réduire les os fracturés, étende et tire bien droit la partie offensée. Car les os étant rompus, les muscles se retirent vers leur origine, c’est pourquoi il est impossible de réduire les os sans étendre les muscles. La partie ainsi tirée on réduira plus aisément les os en leur lieu en pressant avec les mains les os rompus et brisés. Lesquels, s’ils font éminence, seront comprimés et serrés avec des bandes, des compresses et attelles."

L’aspect inflammatoire duméat auditif externe gauche s’accordait avec une inflammation chronique telle que décrite chez les pêcheurs en cas d’immersion fréquente en eau froide: cette lésion est à confronter aux habitudes de Diane de Poitiers qui pratiquait la natation jusque fort tard dans son existence dans les rivières avoisinant le château d’Anet.

Subtiles apothicaires

Les importantes pertes dentaires antemortem, tant supérieures qu’inférieures, contrastaient avec le tableau flatteur dressé par Brantôme de la grande sénéchale: "J’ai vu madame la Duchesse de Valentinois en l’âge de soixante-dix ans aussi belle de face, aussi fraîche et aussi agréable comme en l’âge de trente ans…et surtout elle avait une très grande blancheur et sans se farder aucunement. Mais on dit bien que, tous les matins, elle usait de quelques bouillons composés d’or potable et autres drogues que je ne sais pas comme les bons médecins et subtiles apothicaires."

Il apparaît donc vraisemblable de considérer la possibilité, chez Diane de Poitiers, d’un port de prothèse dentaire (désormais perdue), comparable à celles décrites par son chirurgien, Ambroise Paré, dans ses Dix Livres de chirurgie (1564). Une extraction d’ADN a été tentée à partir de deux échantillons différents, sans résultat, peut-être en raison des produits utilisés au cours de l’embaumement du corps, perturbant la conservation et/ou l’extraction de l’ADN.

Un dosage élémentaire a été réalisé dans les cheveux de Diane de Poitiers conservés au château d’Anet. Des taux d’or supérieurs à 250 fois la normale ont été mis en évidence (9 505 ng/g), confirmant la prise d’un traitement au long cours à base de sels d’or par la favorite. De tels taux sont considérés comme particulièrement toxiques, notamment au niveau du rein (néphrotoxicité) et de la moelle osseuse, pouvant être responsables d’un décès à plus ou moins long terme.

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Message par Arnaud BASSEZ » dim. janv. 20, 2013 4:14 pm

Comment le marchand de mort créa le prix Nobel de médecine

Les prix Nobel furent créés par le chimiste suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite au XIXème siècle. A l'époque et grâce à son invention, il monta une entreprise d’armement, qui le rendit richissime.

Au décès de son frère, Ludvig Nobel, en 1888, un journal français publia par erreur la nécrologie d’Alfred Nobel, où l’auteur de l’article n’était pas particulièrement tendre avec le chimiste :

"Le marchand de la Mort est mort, titrait la nécrologie. Le Dr Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer le plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier. "

Les plus grands services

La lecture de sa nécrologie pré-mortem a alors convaincu Alfred Nobel de tout faire pour laisser une meilleure image de lui après sa mort. C’est pour cette raison qu’âgé de 62 ans, en 1895, il rédigea un testament :

"Tout le reste de la fortune réalisable que je laisserai en mourant sera employé de la manière suivante : le capital placé en valeurs mobilières sûres par mes exécuteurs testamentaires constituera un fonds dont les revenus seront distribués chaque année à titre de récompense aux personnes qui, au cours de l’année écoulée, auront rendu à l’humanité les plus grands services".

La suite du testament précise que ces revenus seront divisés en cinq parties égales :

• "l’auteur de la découverte ou de l’invention la plus importante dans le domaine de la physique"

• idem en "chimie"

• idem en "physiologie ou en médecine"

• idem à "l’auteur de l’ouvrage littéraire le plus remarquable d’inspiration idéaliste"

• à "la personnalité qui aura le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion ou à la propagation des congrès pacifistes"

Voici donc l’origine du prix Nobel de la physique, de la chimie, de la médecine, de littérature et de la paix.

8 millions de couronnes

Après la mort d’Alfred Nobel en 1896, quelque 31,5 millions de couronnes suédoises, soit aujourd’hui 1,5 milliards de couronnes (175 millions d’euros) ont été affectées comme capital, dont les intérêts sont chaque année redistribués aux lauréats. Le testament précise aussi que les prix seront décernés par quatre institutions de Suède et Norvège (alors unies, entre 1814 et 1905) : l’Académie royale des sciences de Suède pour le prix de Physique, l’Institut Karolinska de Stockholm pour la Médecine, l’Académie suédoise pour la Littérature, et un comité de cinq personnalités choisies par le Parlement Norvégien pour le Nobel de la Paix. Il fut alors décidé d’instituer comme légataire une Fondation Nobel pour gérer le capital des prix Nobel, pendant que les différents comités désignés par le testament se chargeraient de l’attribution des récompenses.

La première cérémonie eut lieu en 1901. En 1968, la Banque de Suède a créé un nouveau prix en sciences économiques. Ce n’est donc pas un prix "Nobel" à proprement parler, mais il est communément qualifié de "Nobel d’Économie". Cette même année, la Fondation Nobel décide de figer la liste des prix : aucune nouvelle discipline ne peut être créée.

À présent, les lauréats reçoivent chacun un diplôme, une médaille, et un chèque de 8 millions de couronnes (environ 930 000 euros). Au delà du montant, ce prix leur permet surtout une renommée internationale sans équivalent.

Déjà 56 Français ont été lauréats du prix Nobel depuis sa création. Un 57e, Serge Haroche, a donc été récompensé ce mardi 9 octobre avec le prix Nobel de physique. Avec 14 récipiendaires, c'est en littérature que la France a le plus brillé. Parmi eux : Henri Bergson, André Gide, François Mauriac, Albert Camus, Jean-Paul Sartre (décliné) ou JMG Le Clézio. En physique, Marie Curie l'a reçu deux fois. Entre 1999 et 2008, la France a reçu au moins une fois le Prix Nobel dans chacune des 5 disciplines. En économie, un seul Français a été distingué : Maurice Allais, en 1988.

Le dernier Français à avoir reçu le Prix Nobel est Jules Hoffmann, l'année dernière, en médecine.

§§§

Franklin Roosevelt en chaise roulante : la piste de la polio écartée

S’il fut photographié seulement deux fois en fauteuil roulant, Franklin Delano Roosevelt fut pourtant un président des Etats-Unis assis. Paralysé au cours de ses quatre mandats successifs (1933-1945), il mit fin à la prohibition, sortit les Etats-Unis de la crise économique avec son célèbre New Deal, vint au secours de l’Europe pendant la seconde guerre mondiale et encaissa l'attaque de Pearl Harbor sans presque jamais se lever.

Les médecins pensèrent longtemps que la poliomyélite était la cause de sa mystérieuse maladie, qui l’emporta le 12 avril 1945, au début de son quatrième mandat. Il pourrait bien en être autrement. Une étude 2012 publiée dans le Journal of Biographie médicale a effectué une analyse de probabilité basé sur les symptômes de Roosevelt, avec le résultat suggérant Roosevelt souffrait probablement de Guillain-Barré au lieu de la polio.

Biais de départ

Comme le raconte le site iO9, "lors d’un matin d’août 1921, alors qu’il passait l’été en famille, dans une retraite, au Canada, Roosevelt, 39 ans, en train de faire du bateau, plongea (ou tomba, selon les récits) dans la Baie de Fundy. Pendant les deux semaines qui suivirent, il éprouva une paralysie qui commença par ses jambes pour s’étendre à sa poitrine". Une maladie caractérisée selon l’étude du Journal of Biographie médicale par de la fièvre, un dysfonctionnement de la vessie et des intestins et une paralysie des membres inférieurs.

Les raisons qui poussèrent les médecins à diagnostiquer la polio étaient nombreuses. Roosevelt avait passé du temps dans un camp de scouts peu de temps avant la paralysie (la polio, contagieuse, touche plus fréquemment les sujets jeunes et les enfants). Le médecin qui établit le diagnostic, Robert Lovett, était par ailleurs un spécialiste de la polio, il pouvait donc avoir un biais de départ.

Au vu du diagnostic, les symptômes chez Roosevelt étaient pourtant troublants : "L’âge avancé de Roosevelt faisait de lui un improbable sujet pour cette maladie. Roosevelt avait aussi été victime d’une paralysie des deux jambes, quand la polio n’affecte en général qu’un seul côté du corps. Il est aussi rare que la polio affecte le système intestinal. Or l’accident du 9 août laissèrent Franklin Delano Roosevelt démuni du contrôle de ses intestins", explique l’étude du Journal of Medical Biography.

De nombreux traitements

Il est possible que Roosevelt ait en réalité souffert du syndrome de Guillain-Barré, complètement inconnu à l’époque. Le syndrome de Guillain-Barré se définit comme une variété de polyradiculonévrite symétrique extensive et ascendante, avec dissociation albuminocytologique, évoluant spontanément vers la guérison en l’absence de complications et dont l’étiologie est actuellement inconnue (Dictionnaire de médecine Flammarion). Selon Le Figaro, il s'agit d'une maladie relativement rare, avec chaque année en France entre 1700 et 1800 cas recensés. “Il peut survenir à tout âge, indépendamment du sexe (…) selon les experts, la survenue d'un syndrome de Guillain-Barré est précédée dans 60% à 70% des cas d'une infection aiguë virale ou bactérienne des voies respiratoires ou gastro-intestinales."

Des traitements existent aujourd’hui contre ce syndrome, mais ils n’existaient pas à l’époque du défunt président, qui, de nature optimiste, ne se résigna jamais à accepter la maladie. Il essaya de nombreux traitements et s’engagea pour la cause du handicap. En 1926, il acheta une propriété à Warm Springs en Géorgie, où il fonda un centre d’hydrothérapie pour les patients atteints de la poliomyélite, le Roosevelt Warm Springs Institute for Rehabilitation, qui est toujours en activité aujourd’hui. Le jour de sa première investiture présidentielle, il reçut personnellement des enfants paralytiques et il participa à la création de la National Foundation for Infantile Paralysis pendant sa présidence.

Mensonge

Un verdict définitif sur la véritable maladie de Roosevelt est de toute façon impossible, car, selon les auteurs de l’étude, il faudrait exhumer son corps. La santé de Franklin Delano Roosevelt est ainsi un sujet constant de questionnements, de recherches et de publications depuis sa mort. En 2009, le site Slate.fr publiait par exemple un article évoquant la possibilité qu’il soit mort d’un cancer qu’il aurait toujours caché.

"Roosevelt est peut-être mort il y a plus de 60 ans, mais ce sujet demeure important. Non seulement parce que la question de la santé du président - et du droit des citoyens à être tenus au courant - est toujours controversée, mais aussi parce que dans le cas de Roosevelt, le mensonge en question sur son cancer s'il est avéré, a changé l'histoire. (…) Roosevelt n'aurait pas pu se présenter en 1944 si son cancer avait été révélé et l'Europe de l'après-guerre n'aurait certainement pas été la même ", décrypte Slate.fr.

A l’époque, Roosevelt n'a pas caché qu’il souffrait de la polio, mais il minimisa la dégradation de son état de santé pour pouvoir être réélu. En public, il marchait avec des attelles orthopédiques ou une canne ; en privé, il se déplaçait toujours en fauteuil roulant. Lors de ses apparitions médiatiques, il était soutenu par l’un de ses fils ou par un auxiliaire et cachait soigneusement la faiblesse de ses jambes derrière les podiums de ses discours.



Portrait

Le 12 avril 1945, le 32eme président des Etats-Unis s'écroula se plaignant d'un terrible mal de tête, alors que la peintre russe Elizabeth Shoumatoff était en train de peindre son portrait. Il mourut à 15h35, à l'âge de 63 ans, d'une hémorragie cérébrale. La mort de Roosevelt souleva une grande émotion dans le pays et à l'étranger, notamment parce que son mauvais état de santé avait été caché au grand public par son entourage et par les médecins de la Maison-Blanche. Du fin fond de l’URSS, Staline, probablement déjà atteint de paranoïa, pensa même qu’il avait été empoisonné.

Conformément à la constitution américaine, le vice-président Harry Truman devint le 33e président des États-Unis, et dédia la cérémonie du 8 mai 1945 à la mémoire de celui qui, malgré son handicap, est considéré comme le plus grand président américain du XXe siècle.

§§§


Présidentielles de 2002 : Jacques Chirac était déjà malade

Interrogée sur France Inter à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage À feu et à sang, carnets secrets d’une présidentielle de tous les dangers, Roselyne Bachelot est notamment revenue sur la campagne présidentielle de 2002 et son rôle de porte-parole de Jacques Chirac.

Elle décrit un candidat "affaibli voire amoindri". "Certains symptômes s’étaient déjà manifestés sans que l’on sache alors ce qui modifiait ainsi subrepticement cet homme que je connaissais bien et depuis longtemps. Et puis petit à petit, au fil des jours, j’ai constaté les petits détails qui avaient changé dans le comportement de Jacques Chirac" (....) "sa fille, Claude omniprésente ... n’autorisait jamais plus de spontanéité ou d’improvisation", écrit-elle.

La "vulnérabilité du président"était évidente. Il a fallu le protéger : "Je crois l’avoir fait avec beaucoup de pudeur, beaucoup de tendresse", avoue-t-elle aujourd’hui. Heureusement, l’issue inattendue du premier tour - Chirac refusera le débat avec Jean-Marie Le Pen - "aura au moins préservé notre champion d’un affrontement télévisé redoutable".

Interrogée sur la phrase de Lionel Jospin, qui, éliminé dès le premier tour, avait évoqué en "off" "le vieil homme usé fatigué", Roselyne Bachelot avoue sur les ondes que le candidat socialiste d’alors "avait révélé des choses que ceux qui approchaient Jacques Chirac voyaient nettement".

Selon le rapport du neurologue de l’ancien président, le Pr Olivier Lyon-Caen, Jacques Chirac souffrirait actuellement d’anosognosie, trouble neurologique qui proviendrait d'un accident vasculaire cérébral dont il fut victime en 2005.

François Hollande a pour sa part pris "l'engagement" de publier un bulletin de santé "tous les six mois", en évoquant, durant sa campagne, "la nécessité de transparence sur son état de santé".

Dans leur livre Le Dernier Tabou: révélations sur la santé des présidents, publié en avril dernier, les journalistes Denis Demonpion et Laurent Léger révèlent que, malgré les promesses, aucun président de la Ve République n'a jusqu’ici su se montrer transparent en la matière, affirmant par exemple que François Mitterrand, réélu pour un second mandat présidentiel alors qu’il soufrait d’un cancer de la prostate depuis 1981, avait reçu sur sa demande, une injection létale ou que Nicolas Sarkozy prenait des médicaments énergisants non autorisés en France.


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Message par Arnaud BASSEZ » dim. févr. 10, 2013 1:43 pm

Têtes coupées et sang séché : de Louis XVI à Henry IV, le mystère d'une filiation enfin percé

La tête momifiée d'Henri IV est-elle bien la tête d'Henri IV ? Une équipe franco-espagnole de scientifiques a prouvé en décembre dernier que la réponse est oui. Et que le sang séché de son descendant Louis XVI est bien authentique lui aussi.


En décembre dernier, une équipe franco-espagnole de scientifiques a publié les résultats d'une étude historique mise ligne par la revue Forensic Science International. Ils ont trouvé un profil génétique commun entre la tête momifiée d'Henri IV et du sang séché provenant de Louis XVI. L'authenticité des deux restes royaux est ainsi validée, ainsi que leur filiation.

ADN paternel

Les scientifiques, emmenés par Philippe Charlier, médecin légiste à l'hôpital Raymond Poincaré de Garches, ont en fait trouvé un profil génétique commun entre les deux hommes, éloignés de sept générations. Leurs résultats"montrent qu'Henri IV et Louis XVI ont le même patrimoine génétique passant par les pères", explique Philippe Charlier, grand spécialiste des énigmes historiques. C'est l'ADN paternel (du chromosome Y) qui a parlé, indique-t-il.

La tête du roi Henri IV avait été retrouvée en 2008 après plusieurs siècles de pérégrinations. Assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610, la tête du roi avait été séparée de son corps en 1793, lors de la profanation de la basilique de Saint-Denis. Elle n'est réapparue qu'au XIXe siècle dans une collection privée d'un comte allemand, avant d'être acquise en 1919 par un antiquaire de Dinard. Elle avait ensuite été revendue à un couple de retraités qui l'ont confiée au chef actuel de la maison de Bourbon, Louis de Bourbon.

La tête est aujourd'hui conservée dans un coffre de banque. L'Institut de biologie évolutive de Barcelone a travaillé sur un échantillon "provenant du plus profond de la gorge de l'individu" et a pu extraire un ADN partiellement exploitable.



"Enfant du miracle"

Le sang de Louis XVI avait lui été récupéré dans une sorte de gourde possédée par une famille aristocratique italienne. Cette gourde aurait contenu un mouchoir qui avait trempé dans le sang royal, le jour où Louis XVI fut guillotiné, le 21 janvier 1793. Le sang avait été analysé en 2011 par une équipe italo-espagnole pilotée par Carles Laluela-Fox (Institut de biologie évolutive de Barcelone).

Les résultats de cette étude confirmant la lignée paternelle entre Henri IV et Louis XVI apportent aussi une réponse aux historiens qui pouvaient douter que Louis XIV soit bien le premier fils de Louis XIII, et non du cardinal Mazarin. "Enfant du miracle", le roi soleil était né plus de vingt ans après le mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche, supposée stérile.

Après l’authentification du sang de Louis XVI, l'équipe de Carles Laluela-Fox pourrait tenter de déchiffrer le génome complet du dernier monarque absolu de l'Histoire de France. Et en tirer des informations sur la susceptibilité aux maladies ou la consanguinité de la famille royale.

§§§

Le corps maltraité de Richard III retrouvé sous un parking

Le mystère de la mort du roi Richard III vient enfin d’être élucidé. Cinq siècles après son décès, sa dépouille a été retrouvée sous un parking de Leicester, dans le centre de l’Angleterre. Son squelette porte les traces d’une mort violente…

Une équipe de chercheurs de l’Université de Leicester, en Angleterre, vient d’annoncer les résultats très attendus d’un test génétique pratiqués sur un squelette exhumé le 12 septembre dernier. Les restes seraient ceux de Richard III, le souverain qui régna sur l’Angleterre entre 1483 et 1485.

Les deux années de règne de Richard furent marquées par de nombreux complots. Il laisse à la postérité l'image d'un homme méchant, d'un monstre assassin des “deux princes” (Édouard et Richard) et de tous ceux qu'il voyait comme ses ennemis. La pièce Richard III que Shakespeare lui a consacrée, a largement contribué à immortaliser cette funeste réputation. Le roi est mort le 22 aout 1485, lors de la bataille de Bosworth, qui mit un terme à la guerre des Deux-Roses et au règne de la famille Plantagenêt sur l'Angleterre. A l’issue du combat, son corps a été exhibé à la population pendant quelques jours a été ensuite enterré sans grande pompe au monastère franciscain de Greyfriars à Leicester. Un bâtiment rasé un demi-siècle plus tard.

C’est donc dans un parking de cette ville du centre de l’Angleterre qu’une équipe de chercheurs a débuté des fouilles en août dernier. En analysant le squelette retrouvé, les archéologues ont décelé plusieurs éléments troublants. Tout d’abord, le corps était celui d’un homme de faible constitution, souffrant d’une scoliose sévère. La dépouille, enterrée à la hâte, sans cercueil, porte des marques d’une mort violente : un coup important à l’arrière du crâne porté par une lame, ainsi que d’autres impacts sur les côtes et le pelvis. De plus, une pointe de flèche a été retrouvée entre les vertèbres du dos.

L’analyse suggère que le corps a subi des blessures visant à humilier la dépouille, tout en laissant son visage intact afin qu’il demeure reconnaissable”détaille le docteur Jo Appleby, de l’école d’Archéologie et d’histoire Ancienne de Leicester, ayant participé à l’étude. “Nous savons que Richard III est mort à l’âge de 32 ans, et les textes racontent que son corps a été maltraité après la bataille. De plus, la description physique qui nous est parvenue par les documents et les textes correspond à celle de ce squelette” précise-t-il.

De plus, une datation du corps par le carbone 14 a révélé que le propriétaire de ces os avait vécu entre la seconde moitié du XVème siècle et le début du XVIème. Des dates compatibles avec la mort de Richard III en 1485. Mais ces premiers éléments ne constituaient qu’un premier indice. Pour prouver formellement l’identité du squelette, il était impératif de la confirmer par l’ADN.

Aussi, pour maximiser ses chances d’en découvrir, l’équipe a travaillé non pas sur l’ADN du noyau des cellules, mais sur celui des mitochondries. L’ADN du squelette retrouvé s’est révélé être identique à celui de Michael Ibsen, un fabricant de meubles d’origine canadienne installé à Londres et qui, selon des généalogistes, descend en ligne directe de la sœur de Richard III, Anne d’York, belle-sœur de Charles le Téméraire.

Cinq siècles après, Richard III revient sur le devant de la scène. Les scientifiques espèrent que cette découverte sera l'occasion de porter un nouveau regard sur ses deux ans de règne.

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Message par Arnaud BASSEZ » dim. févr. 10, 2013 3:37 pm

Les américains sont dingues.
La preuve avec ce site qui recense les originaux clients de wall mart, le géant des hypermarchés US.
Original on vous dit...:D

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Message par Arnaud BASSEZ » dim. févr. 24, 2013 4:33 pm

Hitler : sa goûteuse dévoile le régime alimentaire du dictateur

Asperges, poivrons et petits pois... L’Allemande Margot Woelk, 95 ans révolus aujourd’hui, vient de le révéler au monde son lourd secret : pendant plus de deux ans, elle fut l'une des "goûteuses" au service du dictateur allemand Adolf Hitler.

Tout commence en 1942, quand son appartement berlinois est bombardé. Margot Woelk quitte alors la capitale du Reich et se réfugie chez sa belle-mère à Gross Partsch, dans l'est de la Prusse, l'actuelle Pologne. Son mari, lui, est engagé sur les lignes de front.

Forcées de manger

Très vite, la jeune femme est embarquée de force par les SS, qui la conduisent non loin de la "tanière du loup", le QG d'Adolf Hitler sur le front de l'Est. Là, elle rejoint une douzaine d’autres femmes qui, comme elle, sont contraintes de goûter la nourriture destinée au Führer, quitte à en mourir. "J'étais effrayée. Si la nourriture avait été empoisonnée, je ne serais plus là aujourd'hui. Nous étions forcées de manger, nous n'avions pas le choix", raconte-t-elle.

Margot Woelk découvre alors, non sans surprise, le curieux régime alimentaire de l'homme qui fait trembler toute l’Europe: "tout était végétarien, uniquement des produits frais, des asperges aux petits pois en passant par des poivrons, du riz, mais aussi des salades."

Adolf Hitler ne proscrivait d'ailleurs pas seulement la viande. La cigarette et l'alcool subissaient le même sort. Il n'aurait été ivre qu'une seule fois dans sa vie, à l’âge de 13 ans. Quant à la cigarette, strictement personne n'était autorisé à fumer en sa présence. Selon le docteur et historien Fernand Destaing, Hitler était néanmoins très dépendant aux médicaments, en absorbant jusqu’à vingt-huit par jour à la fin de sa vie en 1945.

Fusillées

Dans le repère du loup, Morgot Woelk vivra un véritable cauchemar. "Chaque jour, nous devions toutes goûter la nourriture entre 11h et midi", témoigne-t-elle. Les SS attendaient une heure afin de voir si un éventuel poison agissait dans les organismes. Une fois ce délai écoulé, le repas était servi au Führer.

Peu de temps après l’attentat allemand contre Hitler en juillet 1944 et quelques jours avant l'arrivée des Russes, Margot Woelk parvient à prendre la fuite grâce à la bienveillance d'un officier supérieur. Elle parvient à rejoindre Berlin en train. Quant aux autres goûteuses, elles auraient toutes été fusillées, selon Margot Woelk, par les soldats russes de l'Armée rouge.

En 1946, cette miraculée retrouve son mari, qu’elle pensait mort au front. Le couple a vécu ensemble jusqu'à la mort de ce dernier, en 1990.

Cloche cadenassée

A noter que comme Hitler et beaucoup de dictateurs, Joseph Staline aimait lui aussi s'entourer de médecins et de goûteurs. C'est d’ailleurs un certain Spiridon Poutine, le futur grand-père de Vladimir Poutine, actuel président de la Fédération de Russie, qui aurait servi de goûteur à l'homme de fer.

A la Cour de France, les repas des rois étaient préparés en cuisine, placés sous cloche cadenassée et amenés par les officiers de bouche, chargés de les goûter juste avant que le souverain de les consomme.

Aujourd'hui encore, le président des Etats-Unis, Barack Obama ne se déplace jamais sans son goûteur attitré. En juin 2009, lors d'un voyage à Paris, son goûteur et un agent des services secrets, s'est invité dans les cuisines de La Fontaine de Mars, un restaurant chic du 7e arrondissement où dînait la famille présidentielle américaine. Les cuisiniers français, médusés par cette situation inédite, se sont laissé finalement amadouer par cet homme, qu’ils ont décrit comme "sympathique".

[Avec Dailymail.co.uk]
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