Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par yves benisty » lun. juil. 03, 2017 3:23 pm

Bon, aujourd’hui, un opus spécial sur une de mes chansons fétiche... Une petite promenade musicale à la rencontre des adaptations (mais pas seulement)…

Il était une fois un gamin né du côté de Chicago, dans une famille juive de la classe moyenne. Le chemin normal pour lui, c’est l’université, et il y croise d’ailleurs une certaine Hillary Rodham, qui sera plus connue plus tard sous son nom d’épouse, Hillary Clinton. Mais il y a un problème : ce jeune homme aime la musique. Il en joue (plutôt bien), il écrit des chansons, et il finit par abandonner ses études pour se consacrer à la musique.

Ce gamin, qui a grandi, c’est Steve Goodman. Il joue avec des amis, il joue seul, il écrit des chansons qui s’inspirent de la vie de tous les jours, un voyage en train par exemple. Ça devrait vous rappeler quelque chose. Le son n’est pas très propre, la mousse du micro lui fait comme un nez de clown, mais la partie de guitare est géniale. On dirait que la musique lui sort du ventre.

Un jour, un ami lui suggère de présenter cette chanson à Arlo Guthrie. Quand je parle d’Arlo Guthrie en France, personne ne connaît, pas plus que son père, Woody Guthrie. Aux États-Unis, la chanson de Woody Guthrie “This land is your land” est aussi connue que l’hymne national (et certains ont d’ailleurs suggéré d’en faire l’hymne national).

La rencontre entre Steve Goodman, quidam de la chanson, et Arlo Guthrie, qui s’était déjà fait un prénom, se passe à Chicago. Arlo la raconte lors d’un concert, ça se passe dans un bar. Un ami d’Arlo lui dit qu’il connaît quelqu’un qui voudrait lui chanter une chanson. Arlo n’est pas très chaud, c’est après un concert, il a envie de se détendre et il répond « qu’est-ce qui te fait penser que j’aime les chansons ? Je hais les chansons ! ». Son ami insiste et Arlo dit à Steve « paye-moi une bière, et tant que je ne l’ai pas terminée, tu peux chanter ce que tu veux ». La version originale de l’histoire est ici.

Cette chanson, chantée par Arlo Guthrie obtient un succès énorme. Elle marchait déjà bien avec Steve Goodman, mais là ça marche vraiment fort. Bien souvent, on attribue la paternité de la chanson à Arlo Guthrie, mais à chaque fois qu’il la chante en public, il cite son auteur. Il en existe des dizaines de versions par des dizaines d’interprètes. Si vous ne faites pas encore une indigestion à cette chanson (vous l’aurez compris, c’est une de mes chansons fétiches), vous pouvez écouter les versions de Willie Nelson, Judy Collins, John Denver, Johnny Cash…

Cette chanson arrive aux oreilles de Joe Dassin, et elle lui plaît. À cette époque, une des façons de faire des tubes, c’était de revenir des États-Unis, du Royaume Uni ou d’ailleurs avec une pile de 45 tours, de les écouter à la chaîne, de sentir le tube et de demander à un adaptateur de coller des paroles en français dessus. C’est ce que fait Joe Dassin, il parle de cette chanson à un de ses paroliers, Claude Lemesle (encore deux personnes qui se sont rencontrées au Centre Américain à Paris). À cette époque, Claude Lemesle vient de se séparer de Vava (c’est le surnom de Michèle Cherdel, elle a aussi eu une histoire avec un des membres du Big Bazar de Michel Fugain, et elle est mêlée de près à une affaire de pingouin judoka d’Alaska).

Claude Lemesle raconte des années plus tard qu’ils se sont pour ainsi dire séparés au restaurant, et que la serveuse qui les connaissait a dit en les voyant quitter le restaurant « Salut les amoureux ! »

Richelle Dassin, la sœur de Joe, a également participé à cette adaptation, et cette chanson faisait partie des chansons préférées de Joe.

Voilà, l’essentiel de l’histoire est là, mais on pourrait y ajouter des épisodes. Par exemple, Roger Mason, encore un étasunien émigré en France qui fréquentait le Centre Américain, et encore un fameux guitariste, a fait une adaptation de “City of New Orleans”, avec des paroles beaucoup plus fidèles à la version originale, ça a donné « Le vieux train de la Louisiane ».

Ça ne pouvait pas marcher, et ça n’a d’ailleurs pas marché... Ça sort cinq ans après une chanson qui a fait un tube, ça n’est pas une chanson d’amour un peu tristounette, et en France les trains n’ont pas la même symbolique qu’aux États-Unis.

Voili voilà, une bal(l)ade vite fait. On a dit de cette chanson “City of New Orleans” que c’était “a fucking good train song”. Ah, les trains et leur symbolique, et la place des “train songs” dans la chanson étazunienne…

Quelques exemples, mais uniquement de chansons qui ont donné lieu à des adaptations :

9 to 5 (je vous laisse deviner qui a adapté cette chanson).
Hobo’s lullaby (l’adaptation est peu connue, La berceuse du clochard, par Graeme Allwright).
Freight train, j’en ai déjà parlé, et son adaptation par Joe Dassin (il en a fait deux).
Five hundred miles. Trouver l’adaptation en français ne devrait pas être difficile...
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
La Grosse Bertha
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 27, 2015 8:30 am

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par La Grosse Bertha » jeu. juil. 06, 2017 11:09 am

yves benisty a écrit :
Je vous propose quelques lignes sur une autre chanson étazunienne que j'aime beaucoup, Sixteen tons, écrite par Merle Travis en 1946 et ici dans la version des Platters.
Bon j'ai beaucoup de retard, emploi du temps bousculé, lunettes perdues...headache etc...

sacrée voix basse chez les Platters!

ce morceau me rappelle une musique plus féline et des textes disons plus frivoles! Mais jouée par un maître ès guitare Gretsch!

https://youtu.be/mbAyj1h9vI0?t=1

sinon celle de Merle Travis, qui est à "deux doigts" de jouer comme Chet ATKINS....

https://youtu.be/7J2qVudhsM8

et en live
yves benisty a écrit :
Voili voilà, j'ai trouvé cette histoire de chanson en français adaptée en anglais puis réadaptée en français assez amusante. Si vous aimez cette ambiance, tout le disque “Blue country” de Joe Dassin, sorti en 1979, vaut le coup d'oreille.
A ce qu'il se dit c'est sa dernière chanson que ce "marché aux puces"?

Étonnant en effet cet historique mais peut-être simplement que Johnny ne fait pas les brocantes...et a profité de la présence de Nono le gratteux de Trust sur sa Gibson 335...Johnny n'est jamais branché question câble guitare....

D'ailleurs Tony Joe WHITE en fait à mon avis la meilleure version avec de la guitare prépondérante pour coller au thème, du plus bel effet et bien enregistrée et mixée, tandis que Joe DASSIN la fait curieusement démarrer par du trombone!

Je ne parle pas de cette horrible apparition de marché aux...lupus dans Joe MACHO! L'opus se serait bien passé de ça!

Sinon oui l'album est intéressant, c'est une facette assez méconnue de DASSIN, qui a d'ailleurs au passage, avec ses favoris, un petit air conjugué d'Elvis et de Tony J WHITE et semblent partager en outre, grosso modo, le même registre vocal!
yves benisty a écrit :Bon, aujourd’hui, un opus spécial sur une de mes chansons fétiche... Une petite promenade musicale à la rencontre des adaptations (mais pas seulement)…


[....] c’est Steve Goodman.[....]
le nez de clown sur cette video de 1976...c'est exagéré! Par contre je trouve cette version téloche de 1972 plus sympatoche!

https://youtu.be/2SfPyg-mGhU
yves benisty a écrit :
Si vous ne faites pas encore une indigestion à cette chanson (vous l’aurez compris, c’est une de mes chansons fétiches), vous pouvez écouter les versions de Willie Nelson, Judy Collins, John Denver, Johnny Cash…
Me concernant, je la digère plutôt bien comme je l'avais déjà signalé quelque part d'autant mieux que j'avais plus ou moins inconsciemment composé un truc dans le genre "salut les amoureux" mais en souvenir de ma petite maman... :wink: faudra que je fasse quelques recherches sur un vieux caméscope pour me rafraîchir la mémoire car depuis que je vous lis notamment au sujet de Dasssin mes souvenirs sont un peu confus....

J'invite d'ailleurs les collègues qui nous lisent à s'asseoir à notre table (d'harmonie)
yves benisty a écrit :
Quelques exemples, mais uniquement de chansons qui ont donné lieu à des adaptations :

9 to 5 (je vous laisse deviner qui a adapté cette chanson).
Hobo’s lullaby (l’adaptation est peu connue, La berceuse du clochard, par Graeme Allwright).
Freight train, j’en ai déjà parlé, et son adaptation par Joe Dassin (il en a fait deux).
Five hundred miles. Trouver l’adaptation en français ne devrait pas être difficile...
Yes, notamment pour Sylvie Vartan et Richard Anthony, elle aurait d'ailleurs pu chanter "l'amour c'est comme un train qui passe", et Anthony "et j'entends siffler le drain", mais bon on va pas refaire les grands classiques du genre!
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
Un petit qu'à fait le matin est une bonne entrée en matière pour la journée...
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par yves benisty » jeu. juil. 06, 2017 5:54 pm

La Grosse Bertha a écrit :Par contre je trouve cette version téloche de 1972 plus sympatoche!
Je connais, j'aime aussi, mais je reste sur ma version de 1976, où la guitare a une place plus importante. En tout cas, sur toutes les versions que l'on trouve sur YT, je préfère les versions live, et j'aime bien quand le tempo est lent.

À propos de guitare, Il était fréquent que Steve Goodman casse une corde de guitare pendant un concert. Il était capable de continuer à jouer tout en changeant la corde... Il me semble qu'il existe une vidéo. Plusieurs de ses contemporains vantaient ses qualités de guitariste (John Prine, Cisco Huston...).
La Grosse Bertha a écrit :[...] et Anthony "et j'entends siffler le drain", mais bon on va pas refaire les grands classiques du genre!
Il existe déjà au moins une parodie de cette chanson, par exemple ici.
Je reviendrai sur le reste une autre fois.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par yves benisty » dim. juil. 09, 2017 2:54 pm

La Grosse Bertha a écrit :A ce qu'il se dit c'est sa dernière chanson que ce "marché aux puces"?
Dans les dernières en tout cas. Comme souvent, on a retrouvé dans les cartons des inédits, par exemple Trois caravelles.
La Grosse Bertha a écrit :Sinon oui l'album est intéressant, c'est une facette assez méconnue de DASSIN, qui a d'ailleurs au passage, avec ses favoris, un petit air conjugué d'Elvis et de Tony J WHITE et semblent partager en outre, grosso modo, le même registre vocal!
Un titre qui réunit les trois artistes : I've got a thing about you. C'est Tony Joe White qui écrit et qui enregistre cette chanson en 1972. Elvis la reprend en 1974. En 1979, Pierre Delanoë et Claude Lemesle écrivent une adaptation pour Joe Dassin, Si je dis je t'aime.

Ça n'est pas le seul titre chanté par Elvis que Joe a repris. À ses débuts, Joe chante une adaptation de Early morning rain, une chanson de Gordon Lightfoot. Adapté par Jean-Michel Rivat, ça deviendra Dans la brume du matin. À noter une très belle version par Eva Cassidy. Il existe beaucoup de belles versions de cette chanson, entre autres par Peter, Paul and Mary, par son auteur Gordon Lightfoot, The Brothers Four...

Et si vous aimez ce que faisait Eva Cassidy, eh bien Margriet Sjoerdsma lui rend hommage et elle est accompagnée au violon par Dan Cassidy, le frère d'Eva. Early morning rain, mais il y a d'autres titres sympathiques aussi.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par yves benisty » mar. juil. 11, 2017 5:01 pm

yves benisty a écrit :Five hundred miles. Trouver l’adaptation en français ne devrait pas être difficile...
Quelques mots supplémentaires sur cette chanson. Cette chanson est créditée à Hedy West. Elle fait indéniablement référence à une autre chanson, Nine hundred miles.

Il en existe des centaines de versions, par exemple par Joan Baez à ses débuts (vers 1960). Elle raconte lors d’un concert qu’elle a appris cette chanson par un de ses groupes de chanteurs préférés, Peter, Paul and Mary.

Cette chanson a été adaptée en plusieurs langues, français, allemand, suédois, tchèque, hindi, japonais...

En version française, voici une petite surprise.

En passant, voici la version d'un groupe , « Les troubadours ». La ressemblance avec Peter, Paul and Mary n'échappera à personne.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par yves benisty » sam. juil. 15, 2017 3:45 pm

Quelques notes sur un personnage un peu spécial, Jackson Carey Frank (généralement crédité “Jackson C. Frank”).

Né en 1943 aux États-Unis (Buffalo, état de New York), il manque de mourir à 11 ans lors de l’explosion d’une chaudière pendant une classe de musique. Il sera brûlé et traumatisé. C’est lors de sa convalescence qu’il se met à la guitare. À 21 ans, il touche une forte somme d’argent en dédommagement de son accident et part s’installer à Londres. Il est repéré par Paul Simon qui lui fait enregistrer un disque, non sans difficultés : d’une timidité maladive, le bonhomme refuse de jouer quand on le regarde. Il faudra installer des écrans pour le cacher, et certaines pistes seront enregistrées en lui faisant croire qu’il s’agit d’essais de prise de son. Pendant l’enregistrement, une certaine Sandy Denny joue du tambourin (non créditée). Sandy Denny a eu une aventure avec Jackson Carey Frank, et c’est lui qui la persuadera d’abandonner sa profession d’infirmière pour se consacrer à la chanson. Sa chanson fétiche, c’est “Who knows where the time goes ?”, mais elle aura aussi beaucoup de succès en reprenant Milk and honey, de celui qui était à l’époque son ex-boyfriend, Jackson Carey Frank.

Revenons à Jackson Carey Frank. Son titre phare, c’est Blues run the game. Une belle voix, simple, un bon jeu de guitare, et des paroles désespérantes comme un bon blues :

Catch a boat to England, baby
Maybe to Spain
Wherever I have gone [...]
The blues are all the same

When I’m not drinking, baby
You are on my mind
When I’m not sleeping, honey
When I ain’t sleeping, mama
When I’m not sleeping
You know you’ll find me crying

Maybe tomorrow, honey
Someplace down the line
I’ll wake up older
So much older, mama
I’ll wake up older
And I’ll just stop all my trying

Plutôt que de traduire les paroles, je propose une adaptation par Graeme Allwright, « Je perds ou bien je gagne ».

Cette chanson aura un succès phénoménal, et sera reprise par de nombreux artistes, Simon and Garfunkel, Ben Jarch, Sandy Denny, Nick Drake... Elle continue à intéresser les jeunes, pour preuve cette interprétation de deux sœurs, Jenny et Kay Berkel.

La vie de Jackson Carey Frank est également digne d’un blues triste (pléonasme ?). Après le succès phénoménal de son album, il n’arrivera pas à proposer une suite. Il part à Woodstock, se marie, a un enfant qui meurt de mucoviscidose. Il sombrera dans la dépression et l’alcoolisme. À la suite d’une agression, il perd un œil. Il sera retrouvé par un fan alors qu’il est clochard à New York, et il meurt d’une pneumonie à 56 ans. Mais son œuvre aura marqué les musiciens de son époque.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
La Grosse Bertha
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 27, 2015 8:30 am

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par La Grosse Bertha » mar. août 01, 2017 9:27 am

yves benisty a écrit :
La Grosse Bertha a écrit :A ce qu'il se dit c'est sa dernière chanson que ce "marché aux puces"?
Dans les dernières en tout cas. Comme souvent, on a retrouvé dans les cartons des inédits, par exemple Trois caravelles.
Ah oui pour un inédit c'est un inédit! Mais ça ne vaut pas trois caramels (bonbons et chocolats)! Dommage qu'ils aient sorti ça sous forme de "variété bourrins" (Aaarrrgh la basse oh la basse :twisted: ....Boum bam boum bam boum bam boum bam :mrgreen: ) c'est à des années lumière de la production de "si jeudi je t'aime", par exemple!
yves benisty a écrit :
La Grosse Bertha a écrit :Sinon oui l'album est intéressant, c'est une facette assez méconnue de DASSIN, qui a d'ailleurs au passage, avec ses favoris, un petit air conjugué d'Elvis et de Tony J WHITE et semblent partager en outre, grosso modo, le même registre vocal!
Un titre qui réunit les trois artistes : I've got a thing about you. C'est Tony Joe White qui écrit et qui enregistre cette chanson en 1972. Elvis la reprend en 1974. En 1979, Pierre Delanoë et Claude Lemesle écrivent une adaptation pour Joe Dassin, Si je dis je t'aime.
Belle adaptation de Joe, efficace. En regardant Tony J. WHITE, je lui trouve un petit air "bourru" d'Eliott SMITH le bûcheron-poète au cœur sensible écorché vif! Encore un parcours atypique, semé d’embûches...
yves benisty a écrit :
Ça n'est pas le seul titre chanté par Elvis que Joe a repris. À ses débuts, Joe chante une adaptation de Early morning rain, une chanson de Gordon Lightfoot. Adapté par Jean-Michel Rivat, ça deviendra Dans la brume du matin. À noter une très belle version par Eva Cassidy. Il existe beaucoup de belles versions de cette chanson, entre autres par Peter, Paul and Mary, par son auteur Gordon Lightfoot, The Brothers Four...

Et si vous aimez ce que faisait Eva Cassidy, eh bien Margriet Sjoerdsma lui rend hommage et elle est accompagnée au violon par Dan Cassidy, le frère d'Eva. Early morning rain, mais il y a d'autres titres sympathiques aussi.
Alors là .... cet air d' Early Morning Rain m'a fait immédiatement penser à un autre bien plus connu dans notre beau pays de France...les divorcés...

et devinez qui est dans ce plan-là? le bien nommé J-M RIVAT! Bien joué! 8)

la version d'Eva CASSIDY je l'aime bien! on entend bien la guitare, dans le plus pur esprit picking folkeux, tiens au fait que devient Philippe CHATEL???
yves benisty a écrit :
yves benisty a écrit :Five hundred miles. Trouver l’adaptation en français ne devrait pas être difficile...
Quelques mots supplémentaires sur cette chanson. Cette chanson est créditée à Hedy West. Elle fait indéniablement référence à une autre chanson, Nine hundred miles.
Sans parler des textes et du titre, je trouve les versions assez lointaines question reférences, musicales, j'entends!
yves benisty a écrit :
En version française, voici une petite surprise.
Ah oui bel inédit! C'est bien avant que GAINSBOURG entre en BARRE alors?... :oops: On pourrait presque nuancer le surnom vers l'homme à la tête de tchou tchou! (oui je m'égare)...Bref un train peut en gâcher en autre, mais pas là! C'est agréable mais je m'étonne de la datation (1974?), elle sonne vraiment plutôt sixties à tous points de vue.
yves benisty a écrit :Quelques notes sur un personnage un peu spécial, Jackson Carey Frank (généralement crédité “Jackson C. Frank”).

[...] Son titre phare, c’est Blues run the game. Une belle voix, simple, un bon jeu de guitare, et des paroles désespérantes comme un bon blues :

Plutôt que de traduire les paroles, je propose une adaptation par Graeme Allwright, « Je perds ou bien je gagne ».
La version de Greame ALLWRIGHT est celle que je préfère, et pourtant c'est la moins bleue! Le tempo plus rapide et le jeu de guitare fluide et "aérien" ont métamorphosé la chanson en quelque chose d’entraînant, paradoxalement au thème. Du coup je trouve le résultat plus équilibré!
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
Un petit qu'à fait le matin est une bonne entrée en matière pour la journée...
La Grosse Bertha
Messages : 226
Enregistré le : mer. mai 27, 2015 8:30 am

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par La Grosse Bertha » dim. déc. 27, 2020 10:22 pm

Très belle émission bien complète ce samedi soir sur la première belge Joe DASSIN, le roman de sa vie...en plus dans la première partie je n’avais pas réalisé qu’il était un adepte sérieux du fingerpicking notamment en reprenant du folk américain.
La seconde partie était plus pipole , son pote Carlos, les chansons comiques...mouais à vrai dire ça convenait mieux à Henri SALVADOR je trouve...
un autre très très bon guitariste jazzy!
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
Un petit qu'à fait le matin est une bonne entrée en matière pour la journée...
yves benisty
Messages : 204
Enregistré le : jeu. déc. 21, 2006 5:59 pm
Localisation : ici

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par yves benisty » dim. mars 21, 2021 6:15 pm

La Grosse Bertha a écrit : dim. déc. 27, 2020 10:22 pm Très belle émission bien complète ce samedi soir sur la première belge Joe DASSIN, le roman de sa vie...en plus dans la première partie je n’avais pas réalisé qu’il était un adepte sérieux du fingerpicking notamment en reprenant du folk américain.
La seconde partie était plus pipole , son pote Carlos, les chansons comiques...mouais à vrai dire ça convenait mieux à Henri SALVADOR je trouve...
un autre très très bon guitariste jazzy!
Bonjour,

Concernant Joe Dassin, ça n'est que vingt ans après sa mort qu'on a introduit des nuances dans la présentation du gendre idéal. Ça faisait longtemps qu'on savait qu'il pouvait être légèrement caractériel (euphémisme), mais là ça y est, on a lâché le morceau. À la fin de sa vie, il est un peu parti en vrille, en particulier concernant sa consommation d'alcool et de cocaïne.

Oui, Joe Dassin était un fan de country, de folksong et de blues. C'est à mon avis dans ce domaine qu'il a réalisé ses plus belles chansons. Ça commence dès son début de carrière. Il a séduit sa première épouse, Maryse Grimaldi, en lui chantant Freight train, et en s'accompagnant à la guitare. Une adaptation de ce titre figure dans son premier 45 tours, « Je change un peu de vent ». Il existe deux versions de cette adaptation, la première est quasiment introuvable. Il chante cette chanson, souvent en anglais, dans ses concerts.

Il donne un bon exemple de son jeu de guitare dans Katy cruel. Et on va le retrouver dans les adaptations de Tom Paxton. Dans les éditions intégrales, on s'aperçoit qu'il a aussi enregistré les versions originales (“The last thing on my mind”, adapté en « C'était bien la dernière chose », “I can't help but wonder where I'm bound”, adaptée en « Combien de temps pour oublier »).

Petite précision géographique, Joe Dassin a habité 218 boulevard Raspail à Paris, c'est-à-dire juste à côté du Centre américain (au 261). Et c'est là que se sont rencontrés, entre autres, Graeme Allwright, Alan Cochevelou, Steve Waring, Roger Masson, Claude Lemesle (et j'en oublie sûrement). Alan Cochevelou joue l'introduction à la harpe celtique de « La mer est immense » de Graeme Allwright, adaptation de “The water is wide”. Il sera plus connu sous le pseudonyme de Alan Stivell. Tous ces musiciens ont probablement échangé leurs trucs et ficelles guitaristiques, en particulier le picking.

À propos de Henri Salvador, c'est un très bon guitariste. Mais là, on est vraiment un niveau au-dessus. C'est la femme de Henri Salvador, Jacqueline, qui a donné un costume blanc à Joe Dassin. Encore une petite histoire, Joe Dassin voulait refiler « Les Dalton » à Henri Salvador. C'est Jacques Plait qui l'en dissuade difficilement. Cette chanson deviendra le premier gros tube de Joe Dassin.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2499
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Un grand Monsieur s'en est allé...encore un!

Message par Arnaud BASSEZ » dim. avr. 04, 2021 7:25 pm

Les rois du picking

Marcel Dadi,
Jean-Félix Lalanne,
Chet Atkins, Mark Knopfler,

Évidemment il y en a d'autres.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Répondre