Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

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La Grosse Bertha
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Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par La Grosse Bertha » mer. mars 02, 2016 11:09 am

Vu l'Etat d'urgence....et une grève le même jour????

http://www.vousnousils.fr/2016/02/29/sa ... 016-584644

pourquoi pas un rassemblement IA massif sans trouble à l'ordre public, au Parc Astérix ou autre à définir , et attendre les réquisitions des Préfets avec les caméras?(plutôt que de se retrouver après de vives négociations éventuellement quasi incognitos à la tête du cortège de fonctionnaire ou/et être assignés abusivement)???
Ouf suis A la retraite! Avec 1688 balles! Snif!
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La Grosse Bertha
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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par La Grosse Bertha » ven. mars 04, 2016 11:42 am

J'ignore quelles pourraient être les motivations d'un syndicaliste ufmict-cgt, snia etc, à prêcher ce qui ne fonctionne pas depuis trente ans, du moins refuser de voir ce qui ne fonctionne pas, assignations abusives, dialogue social (dans une autre dimension peut-être) etc...

Si les IA ne sont sont pas capables de planter une tente quelque part et rester à attendre (plus de 6 heures) leur réquisition préfectorale (la seule légale), ils continueront avec beaucoup de rancœur, comme moi, à se contenter du salaire du guichetier SNCF...avec ou sans Master, vous avez dit Master? ah oui master, AAaaaaaaaaaaaahhhhh....je suis soulagée....voir son master et mourir (enfin bon moi je l'ai pas de toute façon et je me suis fait une raison ma retraite sera à 2000 balles avec de la chance)...)
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Arnaud BASSEZ
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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par Arnaud BASSEZ » ven. mars 04, 2016 4:10 pm

Les manifestations à la "Eric Rabette" c'est fini.

Pour mémoire, la génèse de ce qui fut ma première manif en tant qu'IDE. Je sortais du service militaire. On ne fera pas mieux.
Paru dans L'Infirmière Magazine, N° 231 du 01/10/2007
Rubrique : Dossier
Auteur(s) : Par Adrien Le Gal
Il y a vingt ans, les infirmières préparaient le plus grand mouvement de leur histoire. Depuis, le souffle est retombé, mais le malaise reste vif.

Automne 1987. À l'hôpital d'Evry, comme ailleurs, on murmure dans les couloirs. Des mots reviennent : salaires, effectifs, conditions de travail, « burn-out », et même « OS de la santé ». Depuis treize ans, les salaires n'ont pas été réévalués. Une infirmière gagne moins qu'un technicien supérieur, moins qu'un ouvrier qualifié. « Notre seule reconnaissance, c'était celle du malade, confirme Martine Schachtel, alors cadre de santé dans cet hôpital. Ça faisait des années qu'on attendait que ça explose. »

De ce vent de colère, les responsables politiques n'entendent rien. Certains, même, enfoncent le clou : en décembre, la ministre de la Santé, Michèle Barzach, publie un arrêté qui ouvre les écoles d'infirmières aux non-bacheliers. Pour présenter l'examen, il suffira désormais d'être inscrite depuis cinq ans à la Sécurité sociale. L'exaspération monte d'un cran.

Salon infirmier
Des coupures de presse s'affichent dans les services : pour la première fois de leur histoire, les infirmières britanniques se sont mises en grève, pour dénoncer les carences du système de santé, et tiennent tête à Margaret Thatcher. Au Parc floral de Paris, où se tient le premier Salon infirmier européen, les Françaises sont admiratives. 25 000 infirmières se sont mobilisées pour l'occasion, un signe précurseur des grandes manifestations à venir. « Ce salon, ça a vraiment renforcé leur sentiment d'appartenir à une profession, note Alain Rebours, ancien journaliste à Politis. Chez les cadres, surtout, qui ont beaucoup pesé après pour que les grèves soient suivies. » « Le Parc floral, c'était vraiment une nouveauté, pour nous, renchérit Nicole Benevise, alors infirmière à l'hôpital Saint-Antoine. Pour la première fois, il y avait la volonté de toutes nous réunir, qu'on appartienne ou non à une association ou à un syndicat. »

Bataille pour l'identité
Les syndicats, les infirmières ne s'y sentent pas à leur place. Trop investis par les ouvriers, trop prompts à jouer la carte interprofessionnelle. Or les blouses blanches ont bien conscience que la bataille qui se prépare est liée à leur identité. « La CGT était encore embourbée dans les liens avec le Parti communiste, note Alain Rebours, la CFDT était en plein recentrage, il fallait combler un vide. » Et surtout, permettre aux infirmières de se mobiliser, alors que la plupart n'avaient jamais fait de syndicalisme, jamais milité nulle part.

Coordination
C'est ainsi que naît la Coordination infirmière, sur le modèle de celle des cheminots, en 1986. À l'origine, une poignée d'adhérents CFDT d'Île-de-France en rupture de ban, quelques militants encartés à la LCR. Mais l'engouement autour de cette nouvelle structure dépasse largement les frontières politiques. Des infirmières se préparent, se réunissent, apprennent les règles de l'action publique, rédigent des revendications. Le minitel, en plein essor, resserre les liens. Une adresse s'ouvre pour diffuser des textes dans tout le pays : 36 15 Alter Coord. « Ce fil qui nous reliait était vital, surtout vu son faible coût d'utilisation », se souvient Éric Delmas, alors infirmier des PTT.

100 000 manifestants
C'est à la rentrée 1988 que la colère explose. Les socialistes, revenus au pouvoir, semblent s'accommoder du décret Barzach. Le 29 septembre, elles sont 20 000 à manifester dans les rues de Paris : « Notre profession n'est pas une poubelle ! » Le 13 octobre, les infirmières de province rejoignent leurs collègues parisiennes, avec parfois la complicité des employés de la SNCF, qui les laissent monter dans les trains gratuitement. Le cortège est immense : 100 000 personnes. Pourtant, le Premier ministre, Michel Rocard, et le ministre de la Santé, Claude Évin, tardent à engager des négociations, se bornent à rencontrer les syndicats. Malgré les augmentations consenties (8 à 9 %), le mouvement se poursuit. Le gouvernement accuse la Coordination d'être manipulée par l'extrême gauche : « Il est difficile de négocier avec les assistants de M. Krivine », lâche Michel Rocard sur Europe 1.

Légitimité contestée
Dans la rue aussi, la légitimité de la Coordination est contestée. La CGT redoute cet électron libre, nouveau venu sur le terrain de la contestation. Dans les manifestations, on se bouscule : « Il y avait des frictions avec les gros bras de la CGT, se souvient Irène Leguay. J'ai été secouée par leur service d'ordre. Dedans, il n'y avait que des mecs. » Quant à la CFDT, elle s'oppose fermement à ce que la Coordination , « phénomène parisien », participe à de quelconques négociations : « Pour négocier, il faut être élu », persifle son porte-parole, Jean- Pierre Masson.

Pas de miettes !
Les augmentations consenties aux syndicats ne permettent pas d'apaiser le malaise : « On n'est pas des moineaux pour accepter des miettes ! » lance, à la radio, une infirmière de la Coordination (1). D'autant qu'il ne s'agit pas seulement d'argent : « C'est toute la fierté d'une profession qui était en jeu, note Alain Rebours. Les infirmières voulaient casser l'image de pousse-seringue et la machine à fantasmes qui colle à leur métier ». Habitués à discuter avec des syndicalistes, presque tous des hommes, les pouvoirs publics tardent à percevoir les enjeux de sexe dans ce mouvement. « C'était pourtant très important pour nous, insiste Irène Leguay. On a travaillé avec le planning familial, avec des associations féministes. C'était difficile de mobiliser les femmes, pour ça, il fallait que nos mecs nous soutiennent, s'occupent des enfants pendant ce temps. » Dans la cacophonie des manifestations, un slogan fait mouche : « Ni nonnes, ni bonnes, ni connes ».

Les médecins et les cadres
À l'hôpital, les infirmières sont largement soutenues par les cadres. « Avant 1988, c'était rare, souligne Martine Schachtel. Et comme les infirmières étaient moins autonomes qu'aujourd'hui, si les cadres n'aidaient pas, la mobilisation ne prenait pas. À Evry, je m'étais arrangée avec les chirurgiens pour laisser les infirmières manifester. Ils ont joué le jeu. » Si la plupart des internes sont solidaires et acceptent d'accomplir les tâches infirmières, leurs aînés sont parfois plus réticents. À l'hôpital Lariboisière, à Paris, le Pr Armand Piwnica, chef du service de chirurgie cardiovasculaire, s'insurge : « Il est impensable de prendre les malades en otages ; [...] il est grand temps que la grève s'arrête. »(2) D'autres, comme le Pr Léon Schwartzenberg, apportent un soutien sans réserve au mouvement. « Ça nous a bien aidées sur le plan médiatique, estime Irène Leguay. Sur le terrain, leur soutien était très théorique. Mais la mobilisation a changé le rapport avec eux ; on n'était plus considérées comme les bonnes des médecins, on était moins dans un rapport de domination. »

Du côté des pouvoirs publics, c'est la confusion. François Mitterrand donne l'impression d'approuver les manifestations, parle de « mouvement pour la dignité », sur fond de conflit politique avec Michel Rocard. Ce dernier, voyant que Claude Évin ne comprend pas les enjeux du mouvement, demande à Michèle André, secrétaire d'État chargée des droits des femmes, d'intervenir sur le dossier. « J'avais déjà dit qu'il ne fallait pas traiter ce mouvement brutalement comme le faisait Évin, se rappelle Michèle André, directrice d'hôpital de formation. Il fallait être attentif à l'exaspération d'une profession très largement féminine, qui avait du mal à concilier l'exercice avec la vie familiale. Les infirmières en avaient marre de se voir donner des ordres par les médecins, d'être des exécutantes. Claude Évin l'avait pris d'assez haut, était très hostile à ce que j'intervienne sur son secteur, il considérait que c'était de l'ingérence. Moi, je voulais qu'on ait une approche moins bureaucratique, plus humaine, qu'on soit dans une écoute subtile de ce qui se passait. »

Rapport aux oubliettes
Michèle André fait le tour des établissements, écoute les infirmières, rend un rapport au Premier ministre(3). « On a noté les problèmes logistiques, les inégalités entre les établissements. Comme nous l'ont dit les infirmières, il suffit qu'un chariot ne roule pas pour rendre le travail impossible... Dans l'immédiat, la mission a calmé les esprits. Mais dans les faits, on a très peu tenu compte de mon rapport. »

« Un an après, le calvaire ! »
Un an plus tard, les infirmières sont à nouveau dans la rue, et reprennent leurs mots d'ordre : les effectifs, les salaires. La CGT et la Coordination s'accordent pour dire que malgré les revalorisations consenties un an plus tôt, le compte n'y est pas. En un an, la crise s'est même aggravée, et pour la première fois, les écoles d'infirmières n'ont pas réussi à remplir leurs classes en septembre. « Un an après, c'est le calvaire ! Alors, Évin, que vas-tu faire ? » scandent les manifestants. Mais entre temps, la détermination est retombée et la manifestation est un échec : les infirmières ne sont que 4 500 dans le cortège, presque toutes venues de la région parisienne. Claude Évin ne prend même pas la peine de les recevoir.

La contestation est-elle morte ? Au Salon infirmier de 1990, le ton reste très revendicatif. La Coordination nationale infirmière (CNI), devenue une association professionnelle, profite de l'occasion pour parler conditions de travail, formation continue et, déjà, reconnaissance du diplôme à bac + 3.

Diplôme d'État
Un an plus tard, ce sont les aides-soignantes qui battent le rappel, furieuses d'avoir été « les oubliées de 1988 » : elles veulent une définition claire de leurs tâches, une formation plus précoce et un diplôme protégeant leur exercice. Rapidement, le mouvement s'élargit : au printemps, ce sont les infirmières anesthésistes de l'hôpital Cochin qui se mettent en grève, protestant contre le manque chronique d'effectifs. La grogne gagne bientôt toute la réa', et en mai, les Isar (infirmières spécialisées en anesthésie-réanimation) rejoignent le mouvement et manifestent pour obtenir une grille indiciaire spécifique. Bruno Durieux, nouveau ministre chargé de la Santé, lâche du lest, propose la création d'un diplôme d'État à la place du « certificat d'aptitude », et accepte de mettre en place un cadre juridique des gardes et des astreintes.

La pénurie s'aggrave
Mais dans le même temps, la pénurie de personnels paramédicaux s'aggrave encore. L'AP-HP compte un millier de postes vacants. La fronde reprend dans la profession, et en septembre 1991, les manifestations rassemblent 10 000 personnes à Paris sur le thème des conditions de travail. Certes, depuis 1988, l'unité s'est fissurée. Mais la Coordination nationale, l'Union infirmière de France et la Fédération CRC (Coordonner, rassembler, construire) se mettent d'accord pour défiler ensemble, aux cris de « Infirmières en colère, y'en a marre de la galère ! » Des libérales se joignent même au cortège, arborant leurs badges « Action santé », en forme de coeur, accompagnées par des élèves infirmières : « On ne veut pas débuter idiotes », entend-on dans les rangs.

La violence des gendarmes
« Au début, la CGT était avec nous, se rappelle Erick Rabette, infirmier en gériatrie à Limoges, à l'époque porte-parole de la CNI. Ils avaient peur de se laisser dépasser à nouveau par le phénomène. » Le mouvement est parti pour durer ; sur le trottoir de l'avenue de Ségur, devant le ministère de la Santé, des infirmiers organisent un sit-in, s'installent sous une tente, au début pour quarante-huit heures. Ils y resteront quatre ans.

Le 17 octobre, c'est le choc. Les infirmières, lasses d'attendre d'être reçues, se dirigent vers le palais de l'Elysée. La réponse est brutale : les gendarmes mobiles tirent des grenades lacrymogènes, déclenchent un canon à eau. Bilan : un tympan perforé pour une étudiante de Bichat, un traumatisme crânien pour un infirmier. Et surtout, des images désastreuses pour le gouvernement, diffusées en boucle sur les chaînes de télévision. Du pain bénit pour la droite : les infirmières reçoivent le soutien de Valéry Giscard d'Estaing, de Jacques Chirac... Les badges « Tirez pas sur l'infirmière », fabriqués en Corée du Sud, s'arrachent. Le ministre de l'Intérieur, Philippe Marchand, rentre d'un déplacement à Ajaccio. Devant les caméras, il assume tout, n'hésite pas à parler de « moyens adéquats » : « Il ne fallait pas que les infirmières marchent sur l'Elysée. » Les manifestantes hurlent au scandale, Bruno Durieux demande une enquête. Son collègue Philippe Marchand lui oppose une fin de non-recevoir. Aujourd'hui conseiller d'État, il n'a plus la même version des événements : « C'était une affaire montée de toutes pièces, une provocation menée dans les rangs des forces de l'ordre. La télévision s'était installée en face des lieux de l'arrosage deux heures avant qu'il ait lieu. En vérité, je n'ai jamais donné l'ordre d'arroser les infirmières. Ça a provoqué des images lamentables, et à l'époque, j'ai dû tout prendre sur la gueule. »

« On continue ! »
La violence des forces de l'ordre a, paradoxalement, rendu service aux manifestants. Lorsqu'Édith Cresson demande à Bruno Durieux de reprendre les négociations, les infirmières se retrouvent en position de force, portées par un large mouvement de sympathie. Rapidement, un accord est signé avec quatre organisations syndicales représentant les infirmières et les aides-soignantes : il limite les travail de nuit à 35 heures, augmente les primes spécifiques, accorde aux infirmières libérales la reprise de leur ancienneté si elles rentrent à l'hôpital. Mais malgré les avancées, la CGT, la CNI, FO et l'Union infirmière de France refusent de signer, pensant que la popularité du mouvement peut leur permettre d'obtenir plus. Devant le ministère de la Santé, des infirmiers continuent de camper sous la tente. « Durieux se moque de nous, on continue », peut-on lire sur un carton, le soir de la signature de l'accord.

C'est le plus long sit-in de l'histoire des manifestations en France. 1459 jours et 1470 nuits, pendant lesquels une vingtaine d'infirmiers se relaient, quitte à mettre leur vie professionnelle et familiale entre parenthèses. Après l'automne 1992, année du dernier baroud d'honneur des manifestantes, la Coordination se divise sur l'initiative de la tente, seuls les plus « durs » la soutiennent. « C'était un défi, une sorte d'engrenage, se rappelle Erick Rabette. On avait des discussions féroces entre ceux qui voulaient arrêter et ceux qui voulaient continuer. Moi, j'ai été gréviste pendant quatre ans. Je ne suis allé travailler que quelques week-ends, en tout. »

Entre 1991 et 1996, la poignée d'irréductibles endure le froid, la chaleur, et surtout, sur le carrefour de la rue de Ségur, le bruit. Neuf ministres de la Santé se succèdent, les infirmiers restent en place. Le campement devient le symbole d'un conflit qui pourrit sur place. Un soir de novembre 1993, la tente prend feu. « J'étais seul à ce moment-là, pour la garder, se rappelle Gérard Bietenhader, infirmier au CHU de Dax. J'ai traversé le carrefour pour aller téléphoner, et quand je suis revenu, elle brûlait. La police a repris les lieux, mais finalement, on a réussi à revenir. L'Abbé Pierre nous a prêtés des lits. » Les grévistes bénéficient aussi du soutien discret du maire de Paris, Jacques Chirac. Son conseiller Michel Roussin obtient que la tente soit raccordée à l'électricité, et les félicite : « C'est vous, les durs à cuire. »

Il faut attendre le 18 juin 1996 pour que, de guerre lasse, les derniers infirmiers lèvent le camp. « On a vu que ça ne servait plus à rien, une tente ne peut pas obtenir de négociations, dit Gérard Bietenhader. Mais globalement, ça a été positif : on a rencontré énormément d'infirmières, on a reçu beaucoup de témoignages de sympathie. »

« Les Ibode que j'aime »
Entre temps, « l'esprit Coordination », marqué de corporatisme, s'est émoussé. « Beaucoup de grévistes impliqués dans le conflit depuis 1988 ont rejoint les syndicats, dit Alain Rebours. Les infirmières ont prouvé qu'elles avaient une identité forte, mais se sont rendu compte que pour que les choses bougent, il fallait impliquer tous les acteurs de l'hôpital. »

Après ce conflit historique, un calme relatif se fait entendre. Des mouvements reprennent çà et là, mais ils restent localisés. En novembre 1999, des grèves éclatent au service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, pour protester contre la fermeture des urgences de l'hôpital Rothschild. Le mouvement gagne plusieurs établissements de l'AP-HP, mais en décembre, un accord est trouvé pour la création de postes supplémentaires. En mai 2000, ce sont les anesthésistes, devenues « Iade », qui manifestent à plus de 80 % pour réclamer une grille indiciaire spécifique. Le même mois, elles sont rejointes par les Ibode, qui exigent également l'exclusivité de fonction dans les blocs opératoires ; « Toutes les Ibode que j'aime, elles viennent de là, elles viennent du bloc », chantent les infirmières sur un air de Johnny. Les infirmières sont immédiatement reçues par Martine Aubry, et Élisabeth Guigou poursuit les négociations à partir d'octobre 2000, assistée de Bernard Kouchner dès 2001.

La surprise étudiante
C'est du côté des étudiants que viendra la surprise. Ils étaient pourtant loin d'avoir une culture militante enracinée : très peu présents dans les Crous, ils ne disposaient, jusqu'en 1999, d'aucune organisation représentative. Mais à la rentrée 2000, pour faire face à la pénurie, les quotas d'admission explosent : entre 35 % et 55 % d'augmentation selon les instituts. Pour Guillaume Robin, alors étudiant en soins infirmiers à Strasbourg et président de la Fnesi, qui vient de se créer, le moment est idéal pour lancer la contestation. « On voulait que nos stages soient indemnisés, et des mesures pour les 8 000 étudiants supplémentaires. » Rien à voir avec le slogan choisi : « Et un, et deux, et bac + 3 ! » « Il fallait un mot d'ordre pour mobiliser tout le monde, explique Guillaume Robin. Alors, comme prétexte, on a pris ce qui nous semblait le plus scandaleux, le fait que notre diplôme n'était pas reconnu à bac + 3. Mais dès le départ, on savait qu'on n'obtiendrait rien là-dessus. »

La Fnesi s'organise
Les premières manifestations, en Alsace, rassemblent 300 étudiants. Cette fois, c'est sur Internet que les pétitions circulent et que le mouvement se répand. Le 24 octobre, 14 000 étudiants manifestent dans toute la France. Puis des manifestants perturbent les cérémonies du 11-novembre, d'autres bloquent des péages. À Lyon, quelques grenades lacrymogènes sont lancées, mais les manifestations se poursuivent sans violence. « Quand 90 % des participants sont des filles, les choses se passent bien », explique Guillaume Robin. La Fédération des associations générales étudiantes (Fage), apporte son soutien logistique, aide à diffuser les tracts. Sur le site de la Fnesi, les contributions s'accumulent, chaque Ifsi apporte ses revendications propres.

Elisabeth Guigou ne tarde pas à engager des négociations. Les étudiants sont reçus au ministère, et obtiennent satisfaction sur les stages, le remboursement de leurs frais de déplacement, l'accès aux oeuvres et aux restaurants universitaires, et voient leurs bourses d'études revalorisées. En décembre 2003, 6 500 étudiants se retrouvent dans les rues de Paris et réclament à nouveau une meilleure reconnaissance de leur formation. Aujourd'hui, les discussions buttent toujours sur l'intégration des études paramédicales dans le système LMD.

Illusions perdues
Vingt ans après, un mouvement comme celui de 1988 peut-il repartir ? Au fil des contestations, les infirmières ont revalorisé leur statut et leurs salaires. Elles ont aussi su faire évoluer l'image de leur profession, ce que devrait confirmer la mise en place des délégations d'actes médicaux. Difficile d'affirmer pour autant que le malaise à l'hôpital s'est dissipé ; si le combat s'est apaisé, c'est faute de combattantes. « Plutôt que de manifester, de se mobiliser, les infirmières fuient vers d'autres professions, pense Martine Schachtel. Elles quittent l'hôpital dès qu'elles le peuvent. Elles ont perdu leurs illusions. »

1- « Des rêves au piquet », L'Humanité, 3 août 2007.

2- Marc Poissy, « Des médecins très partagés », Le Monde, 24 octobre 1988.

3- Michèle André, Mission dialogue dans les hôpitaux, La Documentation française, novembre 1989.

À retenir
> Le mouvement de 1988 est né en dehors des syndicats et des associations.

> Les revendications infirmières étaient matérielles, mais aussi symboliques et liées à la proportion de femmes dans la profession (84,6 %).

> Au début du mouvement, les pouvoirs publics et les syndicats estimaient que la Coordination n'était pas légitime.

> Les infirmières ont pu se mobiliser parce qu'elles étaient soutenues par des cadres et des médecins.

leaders

OÙ SONT LES FEMMES ?
Comment représenter une profession à 85 % féminine ? Dès le début 1988, la question du sexe des leaders se pose. Il faut, à tout prix, éviter de donner l'image désastreuse d'un mouvement de femmes mené par des hommes. Mireille Cez préside la Coordination ; Nicole Benevise en est la porte-parole. « C'est surtout dans le bureau de la Coordination que l'on veillait à ce que les femmes soient majoritaires », se souvient Alain Rebours, ancien journaliste à Politis. Irène Leguay, elle, a d'abord hésité à s'affirmer. « Quand il a fallu affronter Krasucki, le leader de la CGT, à la télé, j'avais 26 ans. Au début, je ne voulais pas y aller, je pensais qu'un mec serait plus à l'aise que moi. Sur le plateau, j'étais la seule femme. » Après 1991, les « durs » qui occupent en permanence la tente pendant quatre ans sur le trottoir de l'avenue de Ségur sont surtout des hommes.

La question se repose en 2000 avec le mouvement étudiant. « À la Fnesi, on a joué la parité dès le début », souligne Guillaume Robin. Ce dernier est pourtant clairement identifié comme le leader du mouvement. « Il arrive aussi que les garçons aient de bonnes idées », confie-t-il avec un sourire.

l'infirmière magazine

EN MOUVEMENT DEPUIS VINGT ANS
Et L'Inf'mag', dans tout ça ? En titrant, dès le premier numéro, en février 1987, sur les risques professionnels, le magazine a donné le ton : du militantisme, de la contestation, de l'efficacité. Annick Jouan, une infirmière de 28 ans, et son compagnon Thierry Verret, éditeur, pilotent la rédaction dans un contexte social effervescent. Les autres titres de la presse infirmière restent centrés sur le soin. « Un magazine qui parlait des salaires, de la formation, c'était révolutionnaire, à l'époque », se rappelle Annick Jouan. La rédaction donne un coup de main à la Coordination , prête ses locaux de la rue Saint-André-des-Arts pour des réunions et des conférences de presse. Pour se constituer un fichier, L'Infirmière magazine lance l'idée d'un Salon infirmier. Actualité oblige, les interventions y sont très politiques et revendicatrices. « L'esprit du Salon n'est plus le même aujourd'hui qu'en 1987, constate Annick Jouan. La demande aussi a changé, l'esprit est plus sage, plus commercial, aussi. »

niveaux de salaire

LES INFIRMIÈRES GAGNENT PLUS QU'EN 1987
Sous-payées, les infirmières ? Globalement, la situation est meilleure aujourd'hui qu'en 1987. À l'époque, une infirmière en début de carrière gagnait, dans le public, entre 5 700 et 5 900 francs de salaire brut par mois, l'équivalent de 1 265 à 1 300 euros d'aujourd'hui, en tenant compte de l'inflation(1). Or une infirmière entrant dans la profession en 2007 peut espérer toucher 1 500 euros dans le public. En fin de carrière, cependant, l'écart se resserre : entre 8 900 et 10 500 francs dans le public (1 975 à 2 300 euros de 2007), contre une moyenne de 2 200 euros aujourd'hui. Dans le privé à but non lucratif, une IDE commençait sa carrière à 7 800 francs en 1987, soit 1 731 euros d'aujourd'hui, et la finissait à 11 240 francs (2 495 euros), primes comprises.

Helène Michelini, L'Infirmière magazine, novembre 1987, « Mini salaires, mais elles font le maximum : les OS de la santé ».

1- http://inflation.free.fr

Bibliographie
> Ras la seringue, histoire d'un mouvement, Alain Rebours, Martine Schachtel, Lamarre-Poinat, 1989.

> Les Infirmières et leur coordination , 1988-1989, Daniele Kergoat, Françoise Imbert, Helène Le Doaré, Daniele Senotier, Lamarre, 1992.

> Journal d'une infirmière, Nicole Benevise, Plon, 1993.

> Les Automnes infirmiers, 1988-1992, dynamiques d'une mobilisation, Patrick Hassenteufel, L'Harmattan, 1993.

Article paru dans le n° 27 (juin 2008) de la revue de la Coordination Nationale Infirmière (CNI)
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par La Grosse Bertha » ven. mars 04, 2016 7:17 pm

Eh oui comment ne pas verser une larme!

les zannées 80...plus rien ne sera comme avant, ni bonne ni nonne ni conne...nid pigeonne, chassez le naturel il revient au galop?

Pas chez les IADE...

sauf si on ne leur propose que des recettes de dialogue social à la Sarkollande, mais oui défilez!, c'est bien de prendre l'air de temps en temps, mais seulement entre 11 et 12H après on rentre à la maison hein?...

----->Une grosse tente devant le ministère avec la ZIKA donf, sûrement que MST apprécierait!

------>Un peu de ZAKI sociaux ne ferait pas de mal et pour le syndicalisme et pour cette profession en péril....

Encore faut-il s'en donner les moyens, un défilé de plus dans le pressbook IADE, aura t-il raison de l'autisme technocratique ?

On peut en douter....car un certain Sarko a appris à ces disciples de tous bords, qu'on pouvait se moquer des manifs des syndicats, pour en faire de la demonstration de fin de non recevoir...et finalement de démobilisation, sauf à cultiver l'Alzheimer...et repartir avec des djeuns plein d'espoir (enfin j'exagère sûrement question espoir).

En ce qui nous concerne, les syndicats n'ont pas encore intégré l'opportunité de se battre y compris juridiquement en temps réel contre les assignations abusives, pour gagner dans les combats futurs avec des jurisprudences qui tiennent la route.

Deuxio, une manif de 6H ne sert plus )à rien, sauf à bloquer des gares et encore, les médias ou les usagers frustrés de ne pas pouvoir faire pisser leur clebs à l'heure tireront à boulets rouges sur les IA,tellement qu'ils seraient pris en "otages"...formule qui ne correspond à plus rien...

il faut et remédier, et innover, la com???? foutaises!

pensez bien que les pouvoirs publics s'assoient dessus, et d'ailleurs pas un communicant n'a sorti qu'un IADE gagnait à peu près le salaire du guichetier SNCF...il est vrai qu'ils sont remplacés par des serveurs vocaux...c'est peut-être ce qui nous attend!

Une solution est de se réunir à un endroit donné avec victuailles et campement, et d'attendre les réquisitions des préfets pour se faire ramener à la maison sous les objectifs de cameras, au lieu de rentrer pour 16H et faire la soupe à son mari ou torcher le môme, ou de donner à bouffer au clebs...

Le sort des IA ne se conçoit plus dans une logique de promenade avec pétards et sifflets, elle ne l'a d'ailleurs jamais été.

En restant à ce niveau de "lutte conventionnelle ou la convention est tournée depuis longtemps en dérision" , nous pouvons faire une croix sur une quelconque revalorisation, les voies du seigneur sont décidément impénétrables, il pourra payer des IPA comme il veut, à mon avis et même là on se fait des illusions!!! Les IPA se feront avoir!

Le pouvoir d'achat des IA est au bout du fusible (les 30mA syndicaux de rigueur)!
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Arnaud BASSEZ
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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par Arnaud BASSEZ » dim. mars 06, 2016 10:32 am

Une délagation de IADE a été reçue à l'Elysée. je retranscris le compte-rendu de l'un d'eux qui est le président de l'ANEIA (association nationales des étudiants infirmiers anesthésistes.
On notera deux représentants des étudiants (donc qui parlent des tenants et aboutissants d'une profession qu'ils n'exercent pas encore et un représentant des IADE (qui ?, quelle représentation ? quel syndicat ?)
EDIT : il s'agit de Arnaud Warot Infirmier anesthesiste du Centre hospitalier de Douai
Gérald Delarue
12 h · Armentières

Cher(e)s collègues,

Le jeudi 3 mars 2016 à 15h00, nous avons été reçus par Monsieur le Professeur Olivier LYON-CAEN, conseiller Santé et de la recherche médicale de la Présidence de la République.

Une délégation qui comptait le Président de l'ANEIA, d'une Étudiante Infirmière Anesthésiste et d'un représentant des professionnels IADE.

Lors de cette entrevue, toutes les préoccupations Infirmières Anesthésistes ont été abordées et sont restées fidèles aux discours de l'intersyndicale représentée lors de l'entretien.

Après une courte introduction, est vite abordée la question de l'autonomie : Notion qui méritait un éclaircissement, chose que nous avons pu faire par l'exemple simple des situations cliniques rencontrées. Sont alors explicitées les concertations prochaines de la DGOS. Nous avons insisté sur la juste reconnaissance de la pratique quotidienne de l'exercice, en regard des textes régissant la profession : l'IADE est autonome.

Crainte des libéraux sur les cotations d'actes alors soulevée par le conseiller, qui feraient amalgame entre autonomie quotidienne et envahissement des actes médicaux. Nous l'avons eclaircit.

Notion éclaircie, modérée et comprise par le conseiller.
Nous marquons une Exigence à ne pas entretenir des communications avec la DGOS que nous qualifions de stériles mais bien de rencontrer de manière lourde le Ministère de la Santé, plus particulièrement le cabinet Touraine. Nous bénéficions donc de l'appui de l'Elysée.

Concernant le pré hospitalier, il est clairement affirmé notre volonté de préserver le champ d'exercice en plaidant la complémentarité comme richesse pour la médecine d'urgence. Il est alors affirmé que l'IADE bénéficie d'une formation de qualité en médecine d'urgence, les craintes rationnelles (articles p.e) sont exposées et notre demande est clairement entendue.

Une note m'a été demandée par le Professeur afin de faire un réel état des lieux sur les IADE s'orientant vers la médecine d'urgence et réaffirmer les axes défendus en pré hospitalier, afin qu'il puisse au mieux gérer cette question. Note sera adressée dans les délais les plus brefs.

Sur la question indiciaire et statutaire, TOUTES et TOUS les IADE ont été représentés. Nous avons montré une immense détermination à la récupération d'un corps spécifique, unique, avec une juste place dans l'arbre des professions de santé, en profession intermédiaire. Indice précisé (783).

J'ai abordé la grande question de l'égalité Réelle dans un contexte bien plus qu'inégal au niveau des genres. Une demande forte entendue par l'Elysée.

À la demande de Monsieur le conseiller, je lui adresserai une note très précise quant à cette question. Le conseiller s'est engagé à faire suivre le dossier à l'équipe sociale de l'Elysée et au ministère de la fonction publique.

Cette entrevue a impulsé une réelle prise de conscience de la situation IADE actuelle, le conseiller s'est montré très compréhensif face aux questions qu'il qualifie de légitimes. La rencontre avec le Pr Olivier LYON-CAEN s'est avérée intéressante dans le déroulement des démarches de Promotion et de Défense des IADE.

Pas de solution immédiate à la sortie de cette entrevue riche, mais des engagements de la part de l'Elysée.

La suite tiendra donc sur la poursuite du travail avec l'Elysée et les différents ministères.

Très cordialement,

L'équipe IADE de la délégation Élysée
Alors au fait, c'est qui ce Pr Olivier LYON-CAEN ? Un MAR, un urgentiste ? Un chirurgien ? Bref un mec qui connait les IADE ?

Réponse dans le monde.fr
Olivier Lyon-Caen, le neurologue du président


Il a l'oreille du président François Hollande. Mais il est aussi à l'écoute de ceux qui s'en remettent à lui, humbles ou puissants, réduits au même état de faiblesse par la maladie. Il a l'influence occulte du conseiller de l'ombre sur les questions de santé et de recherche médicale. Mais il avait aussi défilé dans la rue, en mai 2009, avec les "blouses blanches" viscéralement attachées à défendre la mission de service public de l'hôpital, pour le bien des patients.

C'est pour eux qu'Olivier Lyon-Caen a cosigné, en septembre 2011, le Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire (Odile Jacob). Et que le professeur de neurologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, tient aujourd'hui à poursuivre ses consultations. "Etre au contact des malades, des soignants et des collègues médecins, c'est un bon repère", observe l'éminence grise du président "normal". "Ma seule légitimité, c'est celle de l'exercice de la médecine", raconte, de sa voix grave et posée, cet homme de 65 ans, qui frappe d'abord par ce mélange d'énergie contenue et de calme assurance, par son attention palpable à l'égard d'autrui.

UN GRAND MÉDECIN

"Olivier Lyon-Caen, c'est d'abord un grand médecin, qui a dirigé jusqu'à peu le département de neurologie de la Pitié, le lieu de référence du domaine en France", rappelle Alain Fischer, pédiatre immunologiste à l'hôpital Necker. Anecdote révélatrice, c'est le neurologue qui a signé le rapport médical transmis au parquet, en 2011, établissant chez l'ancien président Jacques Chirac un diagnostic "d'anosognosie" (méconnaissance par le patient de sa condition).

"Avec le professeur Yves Agid, Olivier a été le chef d'école de la neurologie hospitalo-universitaire française", renchérit Arnold Munnich, généticien pédiatre à l'hôpital Necker. Celui qui fut, en miroir, le conseiller santé du président Nicolas Sarkozy insiste sur son "amitié profonde" pour son confrère, "en aucun cas un adversaire".

"Il a su transmettre sa passion aux jeunes générations", atteste son élève Catherine Lubetzki, qui a pris le relais à la tête du département de neurologie de la Pitié. Talent didactique qui s'est exprimé jusqu'à cet été, chaque semaine dans une émission santé sur France Culture, "Avec ou sans rendez-vous". "Sur des sujets souvent très éloignés de sa pratique médicale, il sait poser les bonnes questions", relève André Grimaldi, diabétologue à la Pitié.

Très matinal, gros travailleur, Olivier Lyon-Caen a "très bien organisé la structure de soins, en lien avec les activités de recherche et d'enseignement, selon Alain Fischer. Sur cette base a pu naître l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), qui devrait être un lieu phare en matière d'innovation médicale".

Beaucoup disent "fondre" sous ses qualités humaines. Cadre supérieure infirmière dans le département de neurologie de la Pitié, Karine Colin témoigne : "C'est un homme qui tient ses promesses, reconnaît quand il a tort et ne prend aucune décision sans l'accord du paramédical. Il sait quand quelqu'un va mal."

Ce serviteur de l'Etat est, selon ses pairs, un homme "intègre", "très en alerte sur les conflits d'intérêts", "soucieux du respect de la lettre, parfois raide comme la justice". Tous relèvent sa très grande prudence. L'héritage juridique familial ? Ou peut-être le reflet de sa première expérience de conseiller santé, de 1997 à 2002, auprès du premier ministre Lionel Jospin. Il avait été confronté à la crise de la "vache folle" et aux arbitrages de la loi Kouchner sur le droit des malades.

L'homme a ses paradoxes. Le choix de la médecine, chez ce descendant d'une longue lignée de juristes de renom. Une forte sensibilité aux diversités sociales, chez cet élégant qui porte noeud papillon et se livre parfois au baisemain. L'engagement affirmé en faveur d'une médecine solidaire et égalitaire, chez cet homme "fin et aristocratique", selon André Grimaldi. Sans oublier, chez ce grand fumeur qui circule en deux-roues, la plaidoirie en faveur d'une médecine préventive et d'une éducation à la santé renforcées.

CROIRE EN L'HOMME

Cette sensibilité à autrui n'exclut pas une certaine mise à distance. "Il est en permanence dans le contrôle", relèvent ceux qui le côtoient. Au fond, peu savent qui est derrière cet être pudique. "J'ai grandi dans une famille où les échanges intellectuels étaient primordiaux, confie Olivier Lyon-Caen. On nous apprenait deux choses : avoir l'esprit critique et ne pas se prendre au sérieux. Il n'y avait pas de croyance, sauf en l'homme." Et dans les vertus du sport collectif, dont le rugby, "un grand souvenir, une très belle école de vie et d'amitié", se remémore-t-il.

Il aime à rappeler les deux étapes historiques qui ont fondé notre système de santé : la création de la Sécurité sociale en 1945, sous l'impulsion du Conseil national de la Résistance, et la mise en place des Centres hospitalo-universitaires (CHU), en 1958, grâce à la réforme Debré, un "grand résistant". Deux références chargées de sens, chez cet homme imprégné d'universalisme qui raconte avoir grandi "dans une famille juive totalement athée". "Les parents d'Olivier ont été héroïques pendant la seconde guerre mondiale, glisse un proche. Il y a une filiation inconsciente".

On ne parvient pas à de telles responsabilités sans un réel sens politique. Dans sa seconde vie de conseiller, Olivier Lyon-Caen peut s'appuyer sur ses réseaux "de convictions et d'amitié, non de connivence", selon un pair. Jusqu'à ses 30 ans, il dit n'avoir pas été fasciné par les hommes politiques de gauche, hormis Mendès France, avouant "une admiration pour le gaullisme historique". Son engagement à gauche est venu par sa rencontre avec Lionel Jospin, "dans lequel se cristallisaient beaucoup de mes aspirations : rigueur, simplicité, droiture et convictions". Valeurs qu'il assure retrouver chez le président actuel.

"Olivier est un grand médecin qui considère que la médecine n'est pas tout, relève Didier Tabuteau, titulaire de la chaire d'économie de la santé à Sciences Po. Il est très ouvert à la confrontation d'idées sur des questions de médecine de ville, d'assurance-maladie, de prévention, de sécurité sanitaire... C'est un profil rare." "Ça me rassure de le savoir à cette place", appuie Arnold Munnich.

Refusant de s'arroger le droit de parler "au nom de tous", le conseiller alerte cependant sur "un des problèmes les plus aigus que nous aurons à affronter. Plus nous avançons dans la connaissance, plus la nécessité d'une réflexion sociétale s'impose vis-à-vis de ce qui arrivera immanquablement : l'heure des choix. Dans le domaine de la santé, avons-nous le droit et la possibilité de chercher sur tout et à n'importe quel prix ?"

Florence Rosier
lemonde.fr
Je note Pas de solution immédiate à la sortie de cette entrevue riche, mais des engagements de la part de l'Elysée.
Si c'est comme pour l'inversion de la courbe du chômage, ou autres engagements

http://www.luipresident.fr/toutes-prome ... nonatteint

ça me rappelle lorsque j'avais été au siège du PS rue Solférino en 2010. "encore des mots, toujours des mots rien que des mots, les mêmes mots. Des mots faciles, des mots tactiques qui sonnent faux, tellement faux..." tiens mais on dirait bien une chanson non ?
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par La Grosse Bertha » dim. mars 06, 2016 11:01 am

"....des engagements de la part de l'Elysée"???

C'est sûr que quand l'Elysée s'engage...aie! surtout DELOIN, comme Alain le démago avec sa Juliette...

Démo fragile, démo subtile...

Caramels, bonbons et chocolats???...(just' pour les syndicaaaaats...)

Paroles, paroles, paroles
-Ecoute-moi (on gagne du temps)
Paroles, paroles, paroles
-Je t'en prie (n'en rajoutez pas les temps sont difficiles pour tout le monde)
Paroles, paroles, paroles
-Je te jure (promis dans une autre vie vous serez les rois)

Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles encore et encore des paroles que tu sèmes au vent...
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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par Arnaud BASSEZ » lun. mars 07, 2016 12:33 pm

Au delà de ça, qui est partant pour faire un stationnement ponctuel sous les fenêtres du ministère puis repartir bien vite parce que le train de retour n'attend pas,
d 'alimenter la nouvelle banque de données en image des RG, voire de se confronter à une armée prétorienne, tout ça pour s'entendre dire que les caisses sont vides, mais que la situation des IADE est remontée à l'oreille du président qui malheureusement a gardé son casque quand on lui en a parlé.

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Je lis que les OCP ne servent à rien.
Très bien.
Que l'on me démontre que les discussions servent à quelque chose. En ce cas, pourquoi manifester si le dossier avance ?
N'est-ce pas ce qu'on nous avait dit précédemment ? Les choses se font progressivement, pas de vagues, rien qui puissent mettre à mal le dossier.
Faut-il manifester contre le dossier, ou bien on s'est enfin aperçu du foutagedegueule.com général ?
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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par La Grosse Bertha » lun. mars 07, 2016 5:44 pm

Oui l'espoir d'obtenir quelque chose doit se calculer proportionnellement au pouvoir de nuisance, une formule bien connue des stratèges dignes du nom, donc voilou on est fondé à penser qu'avec nos actions habituelles post blablateries sur fond d'assignations massives, nous n'obtiendrons que du vent, et pas sur qu'il soit parfaitement adapté à la physiologie!

Faut-il répéter qu'une opération @venez nous requisitionner@ à tel endroit avec 3000 IA campeurs genre les "flow bleus"qui ont décidé d'obtenir qqchose de concret, ça parlerait peut-être mieux à notre autiste tutelle...

Et quel bien ça ferait à notre syndicalisme de plus en plus reconverti à l'embaumage des acquis sociaux, à l'accompagnement...

Et là pas de gazage possible, le chauffeur taxi ou d'ambulance ou préposé hospitalier ne pourrait conduire avec nos vêtements imbibés de démocra-cs-ie , et nous serions HS de fait pour assurer les missions pour lesquelles nous serions requis!

Le pire c'est de comparer ce dont nous sommes capables par rapport à ce que peut endurer quelqu'un qui fuit son pays, donc "les flow bleus" ou autre rappel de dialogue social ...c'est franchement à notre portée, faut pas déconner m....!

Le pire c'est aussi de constater ce à quoi nous expose les défilés sifflets/pétards "organisés" en laissant peu d'espoir à des professionnels qui demandent indéfectiblement la même chose depuis 30 ans!

Voici ce que cela pourrait donner la version pacifiste "venez donc nous réquisitionner selon la loi en vigueur"

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versus les "situations habituelles" (et encore exit les gaz et placages au sol) avec les recettes cgt-snia etc...

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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par Arnaud BASSEZ » sam. mars 12, 2016 12:54 pm

Je ne suis pas certain de l'engouement des IADE pour le 22 mars 2016. J'ai le sentiment que ça va peu mobiliser les gens.
Il n'est que de constater dans mon propre service, où les IADE ne savent même pas la problématique du dossier, et ont découvert le truc, (cadre y compris) il y a une semaine (!) par un mail d'une collègue qui a rencontré un IADE du collectif idf. Collectif auquel notre hôpital n'adhère pas...par manque d'implication des troupes.
Et pour ma part, j'en ai marre de les voir se déclarer grévistes "à la condition d'être assigné" !

Alors je diffuse le message ci dessous d'un IADE.
Après...
Emmanuel Cluis
12 mars, 14:07

Chers collègues, chers amis...

Beaucoup d'entre vous ont connu les manifestations IADE antérieures, qui ont toutes plus ou moins abouties : ISAR vers IADE, grilles IADES, «choix» sédentaire/actif, reconnaissance du Master 2... Nous nous sommes toujours plus ou moins bien battus, certains beaucoup plus que d'autres! Mais l'enjeux n’était pas le même...

Aujourd'hui, nous sommes à un tournant de notre profession, jamais atteint à ce jour! Il ne s'agit plus de demander, mais de nous défendre! Si nous perdons ce combat, nous deviendrons une profession en voie d'extinction. Fini de demander...
Un corps en voie d’extinction ne demande plus rien! Il ne nous restera plus qu'à regarder arriver les IPA en anesthésie et urgence! Finir notre carrière avec les grilles actuelles en voyant celles des IPA grandir; Et certainement, pour la retraite, d'ici là 50% de notre salaire de base (des 25 dernières années), hors primes... Soit en retraite 1250 euros/mois …

Les négociations avancent et peuvent aboutir... Je résumerai ça en «on a tout à fait les moyens matériels et financiers d’accéder à vos demandes qui sont tout à fait justes, mais on va devoir se fâcher avec une partie du corps médical et on craint surtout un effet boule de neige des autres paramédicaux».

ALORS LE 22 MARS, ils nous attendent au tournant:

Soit nous sommes 1200 sur 9700 et la messe est dite : fin de non recevoir définitive!
Soit nous sommes 7000 sur 9700 et ils n'auront pas le choix que de proposer des choses et pas seulement des leurres : ça serait presque gagné!

Énormément de choses vont dépendre de la mobilisation du 22!

POURQUOI JE VOUS DIS TOUT CA?

Nous voyons encore pas mal de collègues peu concernés, sans doute n'ont-ils pas compris l'enjeux ou pour certains, comme d'habitude, ils espèrent récupérer le fruit de la motivation des autres, comme ils l'ont toujours fait?

Mais comme je vous l'expliquais plus haut, ça ne va pas être aussi simple que d'habitude!

Concernant les excuses, tout le monde en a :

Nous avons tous une famille, des enfants, des parents, un chien, un chat, un rat, un cheval ou un ours...
Nous avons tous des activités de loisirs pérennes: piscine, foot, équitation... le 22/3
Nous avons +/- tous des activités annexes de remplacement dans le privé, de formations divers...
Beaucoup d'entre nous avaient déjà prévu quelque chose le 22/3...

MAIS:

Qu'est-ce qu'une journée de loisirs de perdue au regard de 300 euros de plus par mois et presque 500 de plus à la retraite ?
Qu'est-ce qu'une journée de nourrice en plus au regard des mêmes chiffres
La journée de clinique ou de formation perdue sera remboursée dés le premier salaire de la nouvelle grille...
ET SURTOUT, si vous ne le faites pas pour tout ça, faites le pour vos collègues qui ont aussi une famille, des enfants et tout le reste... Et qui depuis 5 mois les laissent de coté pour défendre VOTRE profession, vos intérêts!

LE 22/3: TOUS LES IADES QUI NE SONT PAS REQUISITIONNES DOIVENT ETRE A PARIS!

Alors bien sûr, CERTAINS ONT PEUR, il reste dans les pensées la lacrymogène, les coups de tonfa des manifestations antérieures. Les OS (Organisations syndicales) nous ont garanti qu'il n'y aurai pas d'actions dangereuses et je peux vous assurer que la dernière manifestation a été «bon enfant» et si nous avions été assez nombreux à l’époque, nous n'en serions pas là! Alors, pas d’inquiétude, soyez là, calmement, mais SOYEZ PRESENTS!

Vous pouvez bien sûr vous cacher derrière une excuse bidon, mais alors retirez les miroirs de votre domicile!

Moi aussi j'ai une famille, un chien, des brocantes et activités de loisirs, mais le 22, je serai à PARIS et bien que ça ne m'arrange absolument pas!

A BON ENTENDEUR.

Dans l'attente de vous retrouver pour défendre NOTRE profession le 22/3 à PARIS.

Bien IADEment.


N’hésitez pas à transmettre ou imprimer ce pamphlet à tout IADE peu ou non motivé...
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Re: Grève du 22 mars//Etat d'urgence//fonctionnaires

Message par La Grosse Bertha » dim. mars 13, 2016 5:39 am

J'avais presque oublié que le premier ennemi de l'IA est l'IA!

Mais ces comportements sont récurrents et heureusement assez minoritaires.

Si ça ne se mobilise pas trop c'est à cause des hiatus entre les manifs, la pression baisse, la démobilisation s'installe, les forums se vident, c'est ce que recherchent les pouvoirs publics, à grand coup de réunionnite qui ne nous ont jamais mais au grand jamais rien rapporté!

Tout ça était prévisible, il faut absolument changer de stratégie, admettre ses insuffisances, le dialogue social comme beaucoup de choses, ne fonctionne que quand la cocotte n'est pas loin d'exploser, question de trigger...

Les histoires de pression ça devrait nous parler mieux que ça!

En Scandinavie, l'adhésion à un syndicat est obligatoire, ça se discute....

Par contre les non grévistes ne palpent pas les éventuels acquis...

Cela ne doit pas nous faire oublier l'essentiel d'ordre stratégique qui lui aussi motive plus ou moins bien.
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