Articles sur la santé

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Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. avr. 24, 2025 12:48 pm

Naissance de la Société Francophone de Santé Numérique (SFSN)

Rédigé par Rédaction le Mercredi 23 Avril 2025 à 10:16
Hospitalia.fr


La Société Francophone de Santé Numérique (SFSN) a annoncé sa création, marquant une nouvelle étape dans l'évolution des instances pionnières en télésanté et en santé numérique dans le monde francophone.


Naissance de la Société Francophone de Santé Numérique (SFSN)
La SFSN, présidée par le Pr Maurice HAYOT entouré d’une équipe d’experts dans son nouveau bureau, succède à l’association Nationale de Télémédecine (ANTEL), devenue Société Française de Télémédecine (SFT-Antel) puis Société Française de Santé Digitale (SFSD). Forte de cet héritage, elle se positionne comme une société savante transdisciplinaire et pluriprofessionnelle, ouverte à l'ensemble du monde francophone.

Les missions de la SFSN sont claires et engagées : diffuser et promouvoir les meilleures pratiques en télésanté, encourager l’utilisation éthique du numérique et de l’intelligence artificielle en santé, et soutenir le déploiement de solutions innovantes au service des patients. Dans cette perspective, la Société Française de Santé Numérique aspire à mobiliser les savoirs des communautés scientifiques, des professionnels de santé, et des associations d’usagers, en croisant les disciplines de la santé, des sciences humaines, et des sciences du numérique.

« Notre objectif est de rassembler la communauté scientifique, les praticiens et les représentants des patients, dans le monde francophone, afin d’améliorer les pratiques de soin à distance et promouvoir la recherche et l'innovation pour des pratiques éthiques du numérique en santé », indique le Pr Maurice HAYOT, président de la SFSN.

Les objectifs de la SFSN :
Les principaux objectifs de la SFSN incluent la mobilisation des savoirs des communautés scientifiques et professionnelles, l'amélioration des pratiques de soin à distance, et le respect des enjeux éthiques et économiques liés à la santé numérique. Pour cela, la SFSN propose de mener des actions pour :

Rassembler la communauté francophone en santé numérique par des partenariats scientifiques,
Favoriser la recherche et la formation de haut niveau,
Promouvoir les bonnes pratiques et les recommandations en télésanté, en santé numérique et l’usage de l’intelligence artificielle en santé,
Organiser les premières assises francophones de Santé Numérique à la fin de l'année 2025.


Fondée en Janvier 2025, la Société Francophone de Santé Numérique (SFSN) est dédiée à l'avancement du numérique en santé et à la promotion des meilleures pratiques dans le domaine de la télésanté. Elle mettra en place des groupes de travail dédiés à la recherche, à la formation et aux pratiques de soin à distance, tout en relayant les actualités en santé numérique, avec une attention particulière portée au monde francophone.
> Vous pourrez rejoindre la SFSN sur LinkedIn et bientôt sur son site internet sfsn.fr.

On voit bien la facilité d'agrégation des médecins dès qu'un secteur est porteur, (en attendant la probable société française en intelligence artificielle). les IADE seraient bien inspirés d'en prendre exemple. Car ce qui nous tuera n'est pas tant le côté droit du binôme, mais plus sûrement notre invisibilité
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. avr. 26, 2025 2:23 pm

Le marathon : une épreuve sportive à haut risque cardiovasculaire
Dr Philippe Tellier | 07 Avril 2025
jim.fr


Une étude sur 29 millions de marathoniens montre une incidence stable des arrêts cardiaques depuis 25 ans malgré un engouement croissant, et une mortalité réduite de moitié, signes des progrès de la prise en charge. Une évaluation cardiovasculaire préalable reste indispensable avant toute participation.
Le marathon et le semi-marathon font de plus en plus d’adeptes. Ainsi, rien qu’aux Etats-Unis, ces épreuves sportives ont réuni, entre 2010 et 2023, plus de 29 millions de participants, soit trois fois plus qu’entre 2000 et 2009.

Certes, il ne s’agit pas à proprement parler d’activités qui relèvent des sports extrêmes, mais il est clair qu’elles mettent le cœur à rude épreuve et qu’il vaut mieux d’être dans une bonne condition cardiovasculaire avant de prendre le départ. Le risque d’arrêt cardiorespiratoire en dépend, mais quel est-il réellement ?

Quel est son pronostic dans le contexte médicalisé de ces épreuves ? Quels sont les facteurs de risque ? L’augmentation considérable du nombre de participants en un peu plus d’une dizaine d’années a-t-il changé la donne ?
Autant de questions d’actualité auxquelles répond une étude d’observation récente dont les résultats ont été présentés au congrès de l’ACC 2025 et publiés en ligne dans le JAMA.

Plus de 29 millions de participants

Plusieurs séries de cas d’arrêt cardiorespiratoire survenus au cours des marathons et des semi-marathons récents ont été colligées à partir du registre RACER (Race Associated Cardiac Event Registry) et de diverses cohortes constituées entre 2010-2023.

Ont été également pris en compte les cas rapportés dans les médias, les contacts avec les organisateurs de ces courses et les interviews des survivants ou de leurs parents les plus proches.
Par ailleurs des données recueillies entre 2000 et 2009 ont également été prises en compte afin d’analyser l’évolution temporelle de l’incidence des arrêts cardiaques.
Au total, entre 2010 et 2023, 176 arrêts cardiaques ont été dénombrés chez 29 millions de participants à des courses longue distance aux Etats-Unis, soit une incidence de 0,60 pour 100 000. Celle-ci n’a pas augmenté par rapport à 2000-2009 (0,54 versus 0,60 pour 100 000).

En revanche, la mortalité a nettement diminué entre ces deux périodes, passant de 0,39 à 0,20 pour 100 000 et il en a été de même pour le taux de létalité, les chiffres correspondants étant respectivement de 71% et 34%.
Les hommes ont été près de dix fois plus touchés que les femmes, avec une incidence de 1,12 et 0, 19 pour 100 000, respectivement. La distance parcourue est un autre facteur de risque, le marathon étant plus risqué que le semi-marathon (1,04 versus 0,47 pour 100 000).

La maladie coronarienne est en cause dans 52 % des cas, loin devant la cardiomyopathie hypertrophique désormais plus rare. Les arrêts cardiorespiratoires surviennent souvent dans le dernier quart de la course qui est, de fait, une période au cours de laquelle le coureur accentue son effort.

La survie dépend de plusieurs facteurs qui n’ont rien de surprenant : rapidité de la mise en œuvre de la réanimation cardiorespiratoire, tracé ECG initial d’arythmie ventriculaire, ou encore accès rapide à un défibrillateur.
Entre 2000-2009 et 2010-2023, des progrès ont été accomplis dans la prise en charge de l’arrêt cardiorespiratoire, le taux de survie étant passé de 29 % à 66 %. Parmi les cas autopsiés, l’on retrouve le plus souvent une athéromatose coronarienne ou une fibrose myocardique, plus rarement des lésions orientant vers une affection génétique.

Une incidence stable, une mortalité en baisse

Cette étude transversale porte sur une population de près de 30 millions de marathoniens ou semi-marathoniens. Elle permet de chiffrer avec une bonne précision l’incidence des arrêts cardiorespiratoires survenus entre 2010 et 2023.

Par rapport à la décennie, cette dernière est restée stable, mais la mortalité qui leur imputable a été divisée par deux, ce qui témoigne des efforts accomplis pour optimiser la prise en charge de ces urgences absolues. La vigilance doit cependant rester de mise, face à l’engouement croissant pour de telles épreuves sportives à un échelon mondial.
La santé cardiovasculaire des participants mérite d’être évaluée avec soin avant de les autoriser à se lancer dans une course qui donne potentiellement le feu vert à l’expression clinique de la maladie coronarienne (et d’autres cardiopathies latentes), notamment chez les hommes.


References
Kim JH, Rim AJ, Miller JT, et al. Cardiac Arrest During Long-Distance Running Races. JAMA. 2025 Mar 30:e253026. doi: 10.1001/jama.2025.3026.


_____________________

Le cannabis, une drogue douce mais pas pour le cœur !
Dr Yohann Bohbot | 01 Avril 2025
jim.fr


La consommation de cannabis augmente partout dans le monde, portée par une légalisation de plus en plus répandue et une acceptation sociale grandissante. Souvent perçu comme une substance récréative ou ayant des bienfaits thérapeutiques, ses effets sur le cœur restent encore mal connus. Une étude récente, présentée au congrès de l’American College of Cardiology 2025 et publiée dans JACC: Advances, apporte un nouvel éclairage en montrant un lien clair entre l’usage du cannabis et un risque accru d’infarctus du myocarde, en particulier chez les jeunes adultes en bonne santé (1).
Une étude rétrospective à partir des données du TriNeTx

Cette étude a analysé les données de plus de 4,6 millions de sujets de moins de 50 ans disponibles sur un réseau mondial de données de recherche en santé, afin de comparer les consommateurs de cannabis à des non-utilisateurs, tous exempts de comorbidités significatives à l’inclusion. Grâce à une méthodologie d’appariement par score de propension, les auteurs ont limité les biais potentiels liés aux facteurs de risque cardiovasculaires classiques tels que l’hypertension, le diabète ou le tabagisme.

Les résultats sont sans appel : les consommateurs de cannabis présentent un risque d’infarctus du myocarde multiplié par six par rapport aux non-utilisateurs. De plus, la consommation de cannabis est associée à des taux plus élevés d’événements cardiovasculaires majeurs, d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques et d’insuffisance cardiaque, avec une mortalité globale également accrue (risque relatif multiplié par 7 !).

Un lien fort entre cannabis et maladies cardiovasculaires

L’étude suggère ainsi un lien fort entre consommation de cannabis et atteintes cardiovasculaires. Elle rejoint d’autres travaux (2, 3) qui ont montré que le cannabis peut entraîner un stress oxydatif, favoriser l’inflammation vasculaire et la dysfonction endothéliale, autant de mécanismes pouvant précipiter un événement coronarien aigu.
La principale limite de l’étude réside dans le manque de précisions sur la quantité consommée, la fréquence et le mode de consommation du cannabis. De plus, les données étant issues de dossiers médicaux électroniques, il existe un risque d’erreurs de classification entre consommateurs et non-consommateurs, ce qui pourrait influencer les résultats.

Avec la légalisation qui progresse dans de nombreux pays, il devient essentiel d’informer les consommateurs sur les dangers notamment au niveau cardiovasculaire. Des études supplémentaires seront indispensables pour mieux comprendre les mécanismes biologiques impliqués et évaluer l’impact des différentes formes de cannabis, qu’il soit naturel ou synthétique.

En attendant, cette étude rappelle une réalité : même une substance d’origine naturelle peut avoir des effets graves sur la santé, et sa consommation ne devrait pas être banalisée !

References
Kamel I, Mahmoud AK, Twayana AR et al. Myocardial Infarction and Cardiovascular Risks Associated with Cannabis Use: A Multicenter Retrospective Study. JACC Adv. 2025 Mar 12:101698. doi: 10.1016/j.jacadv.2025.101698
Jouanjus E, Raymond V, Lapeyre-Mestre M et al. What is the Current Knowledge About the Cardiovascular Risk for Users of Cannabis-Based Products? A Systematic Review. Curr Atheroscler Rep 2017;19:26.
Thomas G, Kloner RA, Rezkalla S. Adverse cardiovascular, cerebrovascular, and peripheral vascular effects of marijuana inhalation: what cardiologists need to know. Am J Cardiol 2014;113:187-90.
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. avr. 29, 2025 4:47 pm

THEORIE DE L'EXPERTISE
L'expertise soignante, qu'est-ce que c'est?
Publié le 29/04/2025
infirmiers.com


L’expertise soignante se caractérise par un haut niveau de compétences techniques éprouvées enrichies d’aptitudes sociales et relationnelles. Petit tour d’horizon de la littérature scientifique pour cerner ce concept souvent galvaudé.
Expert soignant

La littérature sociologique (Stampnitzky, 2013) consacrée au concept «expertise» relève souvent l’importance des processus d’institutionnalisation comme producteurs de savoirs, notamment dans le champ de la santé.
L’expertise, un éclairage dispensé par un acteur auquel on reconnaît une compétence particulière

Dans son article «Expert, État et théorie des champs», l’auteur précise qu’au fil des années, l’expertise dans cette institutionnalisation a pris de l’ampleur. Il prend comme exemples les champs de la médecine, de la science, du droit, de l’économie et de la gestion. Les travaux consacrés à l’expertise et aux professions ont souvent présumé que la clé du pouvoir des experts se trouvait dans une structure professionnelle aux contours bien définis (Stampnitzky, 2013).

Dans le même cas de figure, Lucie Tanguy, dans son article Le sociologue et l’expert (1995), nous apprend que le concept d’expertise «désigne une pratique qui consiste à demander à une personne ou des personnes singulières d’examiner une situation qui fait problème, afin d’éclairer un débat, voire une orientation politique». Certes, nous ne sommes plus dans le champ de la santé, mais nous pouvons néanmoins considérer la signification de cette approche. Elle démontre que l’expertise reste un domaine d’éclairage d’un fait par celui-là à qui on reconnaît des compétences. Il convient de rappeler que l’expertise dont il est question ici est une expertise clinique, diagnostique ou thérapeutique. Il s’agit en un mot de la connaissance et une bonne expérience du terrain.
Les décisions adaptées à la situation prises par le soignant expert

Nous avons pu observer que ce concept varie en fonction des auteurs et des courants de pensée. D’après les travaux de Resnick, (1984), l’expertise est considérée comme étant « le prolongement de la compétence ». D’après la même source, c’est Benner (1995) qui va adapter cette théorie aux soins infirmiers. Un professionnel qui est doté d’une expertise en soins «aurait engrangé suffisamment de situations pour les appréhender de façon synthétique, en avoir une reconnaissance intuitive, se centrer rapidement sur les aspects importants de la situation, sans formuler d’hypothèse non productive et prendre immédiatement des décisions adaptées, avec marges d’erreur infime».

Dans le cas du professionnel infirmier, Patricia Benner (stade 5 du dernier niveau du modèle de Dreyfus qui comprend les différents stades de la compétence : novice, débutant, compétent, performant et expert) ajoute : «L’infirmière experte ne s’appuie plus sur un principe analytique pour passer du stade de la compréhension de la situation à l’acte approprié. L’experte qui a une énorme expérience comprend à présent de manière intuitive et appréhende directement le problème, sans se perdre dans un large éventail de solutions ou de diagnostics».
Un investissement au-delà de la compétence

Cela montre bien que l’expérience est utile et nécessaire à l’expertise. Pour ces auteurs, «l’expert fonctionne cognitivement sur un mode synthétique». D’autres comme Anne-Claire Macquet et Philippe Fleurance (2006) pensent que «l’expert apparaît comme une source d’information pour connaître les éléments constitutifs des modes d’adaptation efficaces et singuliers».

Un autre courant de pensée est basé sur la théorie d’Ericsson (1993). «L’expertise ne dépend pas tant de l’expérience en elle-même, que de l’effort permettant de dépasser les compétences acquises, pour aller au-delà». En d’autres termes, «l’expert se nourrit d’un esprit critique et d’une motivation à l’origine de l’effort engagé, de façon à aller plus loin que la compétence», c’est «avoir des capacités à réaliser des performances exceptionnelles» dans un domaine identifié. «Souvent l’experte pressent les problèmes et c’est à partir de ces indices peu révélateurs pour ses collègues moins expérimentés qu’elle note l’imminence d’une complication». Du point de vue de la psychologie, nous pourrons dire que l’expert a une résolution des problèmes qui se rapporte à l’intuition.
Les quatre axes qui déterminent son action dans l’organisation

Par ailleurs, ces auteurs pensent aussi que la compétence n’explique pas tout. Un expert doit surtout anticiper, avoir un esprit d’ouverture et doit formaliser des pratiques. «L’expertise est apparue comme une hyper adaptation à la tâche» (Macquet et Fleurance, 2006). Il a la responsabilité de promouvoir et d’accompagner le changement afin d’assurer le transfert des savoirs pour dynamiser et faire progresser son équipe.

Nous pouvons ainsi définir l’expert selon les quatre axes qui déterminent son action au sein de l’organisation (Roy et Verne Rey, 2014). D’abord de «son pouvoir» : «donné par les "autres", il est reconnu en tant que sachant ». Ensuite, de « ses orientations » dans son action : «il est tourné vers le passé et le présent». Il occupe bien la temporalité. Il «se réfère à ses expériences et connaissances techniques acquises » et accorde d’abord plus d’importance au "détail", à "la précision" et "privilégie le diagnostic de l’existant". Puis, à "ce qu’il est" ».
L’expertise soignante, un haut niveau de compétences techniques éprouvées enrichies d’aptitudes sociales et relationnelles

L’expert doit avoir enfin le sens d’une «approche relationnelle dans son domaine» pour faciliter la communication dans son entourage. Il se caractérise par «ce qu’il fait». L’expert conseille, «donne son avis» et «agit dans le cadre» réglementaire. Son éclairage apporte une aide considérable dans la prise de décision tant au niveau de son périmètre qu’au niveau transversal.

On dira en conclusion que l’expertise soignante consiste à avoir une expérience, suffisamment longue dans la durée, qui justifie d’avoir une compétence spécifique dans le métier de soin au sens large. C’est en d’autres termes, témoigner d’un haut niveau de compétences techniques, en tenant compte de l’aspect social de la prise en charge du patient.

Dr Paul Mekann Bouv-Hez

Donc, quand un IADE appartenant à un syndicat, vient nous dire que nous ne pourrions pas être experts (je parle de l'ensemble de la profession IADE pas du bureau de la SOFIA, suite à l'appel sur la rubrique dédiée), je lui rétorque que si ! Un(e) IADE ayant 20 ans d'expérience peut parfaitement être déclarée expert(e) dans sa pratique, quand ce même IADE syndiqué, n'y trouve rien à dire quand c'est un MAR, très récemment chef d'un syndicat d'internes en anesthésie, et nouvellement chef de clinique, qui se déclare expert du haut de ses quelques mois d'expérience. Si on ne prête qu'aux riches, avec ce raisonnement parfaitement crétin (c'est un expert en la matière), nous ne serons jamais reconnus et resterons pauvres.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Message par Arnaud BASSEZ » dim. mai 04, 2025 7:41 pm

L’acide tranéxamique réduit les saignements, toute chirurgie confondue
Dr Bernard-Alex Gauzere | 02 Mai 2025
jim.
fr

L'acide tranéxamique (TXA) est un médicament anti-fibrinolytique qui réduit risque de saignement chez les patients bénéficiant d’une intervention chirurgicale non cardiaque. Compte tenu de son mécanisme d'action qui consiste à favoriser l'hémostase physiologique, il comporte un risque théorique de complications thrombotiques.

L' essai POISE-3 (Perioperative Ischemic Evaluation-3) est un essai randomisé international qui a inclus 9535 patients, âgés de 45 ou plus, ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale non cardiaque et qui présentaient un risque de saignement et d'événements cardiovasculaires (par exemple, maladie athéroscléreuse connue, chirurgie majeure, âge ≥ 70 ans, taux de créatinine sérique > 175 μmol /litre [2,0 mg /dL]).

Les participants ont reçu, soit un bolus prophylactique de 1 g de TXA intraveineux, soit un placebo, au début et à la fin de l'intervention. Les participants ont été classés en neuf catégories chirurgicales (générale, orthopédique, vasculaire, urologique, rachidienne, gynécologique, thoracique, plastique et à faible risque). L’objectif était de déterminer la sécurité et l’efficacité du TXA prophylactique.

Dans cet essai, le TXA s'est avéré supérieur au placebo pour le principal critère d'efficacité, qui était un composite d'événements hémorragiques majeurs (rapport de risque HR, 0,76 [IC à 95 % 0,67 à 0,87] ; différence absolue, -2,6 % [-3,8 à -1,4]), sans toutefois atteindre la non-infériorité pour le critère composite de sécurité cardiovasculaire (événements thromboemboliques et cardiovasculaires) (HR, 1,02 [0,92 à 1,14] ; marge de non-infériorité 1,125 ; différence absolue, 0,3 % [-1,1 à 1,7]).

Une étude s’intéressant spécifiquement aux patients de chirurgie générale

Bien que les preuves à l'appui de l'utilisation du TXA en chirurgie non cardiaque soient solides, les données spécifiques à la chirurgie générale font défaut. Dans POISE-3, les 3542 participants qui ont bénéficié d’une intervention de chirurgie générale, constitue à ce jour la plus grande population de patients avec ce type d’intervention sur laquelle l'effet du TXA a été évalué.

Dans cette sous-étude POISE-3, l'objectif était de déterminer si le TXA péri-opératoire prophylactique affectait le risque d'hémorragie ou d'événement cardiovasculaire majeur à 30 jours chez les patients ayant spécifiquement bénéficié d’une chirurgie générale.

Des analyses de sous-groupes ont été réalisées pour comparer par TXA au placebo selon le sous-type de chirurgie générale (interventions hépato-pancréatico-biliaires, colorectales, digestives hautes, cervico-faciales, autres interventions générales majeures et autres interventions générales mineures), et selon que les patients ont subi une intervention chirurgicale générale ou non générale dans le cadre de l'essai POISE-3.

Le résultat principal d'efficacité était un composite de saignement menaçant le pronostic vital, de saignement majeur ou de saignement dans un organe critique. Le principal critère d'évaluation de la sécurité était l'ensemble des lésions myocardiques après une intervention chirurgicale non cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux non hémorragiques, les thromboses artérielles périphériques ou les thromboembolies veineuses proximales symptomatiques à 30 jours.

Efficacité et innocuité du TXA

Au total 3260 ayant bénéficié d’une intervention de chirurgie générale dans POISE-3 ont été inclus, dont 1635 ont été affectés au groupe TXA et 1625 au groupe placebo. L'âge moyen était de 68,6 ans (écart-type, 9,6), 1 740 étaient des hommes (53,4 %).

Parmi eux, 8,0 % et 10,5 % dans les groupes TXA et placebo, respectivement, ont présenté le résultat composite de saignement (rapport de risque [RR], 0,74 [0,59 à 0,93] ; p = 0,01) et 11,9 % et 12,5 % dans les groupes TXA et placebo, respectivement, ont présenté le principal critère de sécurité (RR, 0,95 [0,78 à 1,16] ; p = 0,63).

Il n'y a pas eu d'interaction significative selon le type de chirurgie (chirurgie générale versus chirurgie non générale) sur les résultats primaires d'efficacité (p pour l'interaction = 0,81) et de sécurité (p pour l'interaction = 0,37).

Parmi les sous-types de chirurgie générale, TXA a été associé à une diminution des hémorragies en chirurgie hépato-pancréatico-biliaire (HR, 0,55 [0,34 à 0,91] ; n = 332) et en chirurgie colorectale (HR, 0,67 [0,45 à 0,98] ; n = 940). Il n'y a pas eu d'interaction significative entre les sous-types de chirurgie générale (p pour l'interaction = 0,68).

Un effet confirmé pour tous les types de chirurgie

La principale limite de cet essai est qu'il s'agit d'une analyse de sous-groupe de l'essai POISE-3 et que, par conséquent, l'étude n'était pas suffisamment puissante pour les sous-groupes et les sous-catégories étudiés.

Une autre limite est qu'il existe des variations dans le risque de saignement entre les sous-catégories de chirurgie générale. Enfin, la gestion hémostatique et les déclencheurs de la transfusion, peuvent avoir varié entre les chirurgiens et les institutions dans cet essai multicentrique pragmatique.

Néanmoins, POISE-3 fournit l'estimation optimale de l'effet de TXA en chirurgie non cardiaque, y compris en chirurgie générale. Le TXA a réduit le risque d'un résultat composite de saignement sans augmenter le risque d'un résultat composite cardiovasculaire.

Il n'y a pas eu d'interactions significatives entre les effets de TXA versus placebo et le type de chirurgie (chirurgie générale ou non, et dans les sous-catégories de la chirurgie générale) ou le statut du cancer.

L'absence d'effets de sous-groupe suggère que le TXA réduit les saignements sans augmenter le risque cardiovasculaire pour les patients de chirurgie générale et non générale.

References

Devereaux PJ, Marcucci M, Painter TW, et al ; POISE-3 Investigators. Tranexamic Acid in Patients Undergoing Noncardiac Surgery. N Engl J Med. 2022 May 26;386(21):1986-1997. doi: 10.1056/NEJMoa2201171.
Park LJ, Marcucci M, Ofori SN, et al. Safety and Efficacy of Tranexamic Acid in General Surgery. JAMA Surg. 2025 Mar 1;160(3):267-274. doi: 10.1001/jamasurg.2024.6048.


__________________________

Etat de mal épileptique résistant aux benzodiazépines : pensez à la kétamine
Dr Bernard-Alex Gauzere | 29 Avril 2025


L'état de mal épileptique (EME) correspond à la persistance de crises d’épilepsie. Il s’agit d’une urgence médicale qui peut être fatale définie comme une crise convulsive tonico-clonique qui dure plus de 5 minutes ou par la succession d’au moins deux crises avec une récupération incomplète de la conscience entre elles.

A 90 jours d’un EME, plus d'un tiers des patients conservent un déficit fonctionnel. Les benzodiazépines (BZD) sont généralement considérées comme les médicaments de première intention. Cependant, une précédente étude a montré que 27 % à 37 % des patients souffrant d'EME ayant reçu les posologies appropriées de BZD avant leur admission à l'hôpital, ont continué à présenter des convulsions.

Des données biochimiques et animales suggèrent que la persistance de l'EME est liée à une expression accrue des récepteurs N-méthyl-D-aspartate dans la synapse, de sorte que les antagonistes des récepteurs N-méthyl-D-aspartate (tels que la kétamine) pourraient l'interrompre. Par conséquent, la kétamine peut être envisagée dans le traitement de l'EME.

Les données en faveur de l'utilisation de la kétamine dans l'EME proviennent de rapports de cas, de séries de cas et d'une petite étude de cohorte rétrospective de patients pédiatriques souffrant d'EME réfractaire. Aucune étude prospective n’a évalué son efficacité dans cette indication.

Une étude du traitement extrahospitalier des crises

Une lacune désormais comblée par une étude de cohorte rétrospective de patients extrahospitaliers présentant une crise convulsive active et transportés vers un hôpital par un service médical d’urgences (SMU) en Floride, du 1er août 2015 au 5 août 2024. Selon le protocole, les patients recevaient d'abord du midazolam pour leur crise.

À compter de juin 2017, la kétamine a été officiellement ajoutée au protocole qui a été modifié comme suit : les adultes présentant des crises actives ont commencé à recevoir 5 mg de midazolam (par voie IV, intra-osseuse, IM, ou intranasale) ; après 5 minutes, cette dose de midazolam pouvait être répétée une seule fois si les crises persistaient ; si les crises persistaient malgré deux doses de midazolam, le protocole actualisé recommandait 100 mg de kétamine dans 50 ml de solution saline à 0,9 % administrée par voie IV ou intra-osseuse.

S'il n'était pas possible d'établir un accès vasculaire, la kétamine 100 mg pouvait être administrée par voie intranasale ou IM. Pour les enfants, la dose maximale de midazolam a été augmentée à 5 mg pour les voies IV ou intra-osseuse et est restée la même pour les voies intranasale et IM (1 mg/kg).

Les auteurs ont utilisé l'appariement par score de propension et la régression logistique multivariable pour évaluer si les patients ayant reçu de la kétamine étaient plus susceptibles d'arrêter de convulser avant leur arrivée à l'hôpital par rapport à ceux ayant uniquement reçu du midazolam.

Kétamine après échec des benzodiazépines : de bons résultats

Au total, 479 (80,1 %) des 598 patients - de tous âges - présentant de convulsions actives ayant reçu deux doses de midazolam (sans kétamine ultérieure) ont vu leurs convulsions disparaître avant leur arrivée à l'hôpital, versus 85 (94,4 %) des 90 patients ayant reçu de la kétamine après le midazolam, soit une différence absolue entre les groupes de 14,3 % (IC à 95 % : 8,6 % à 20,1 %). Après l'appariement par propension, 82,0 % des patients du groupe midazolam seul ont vu leurs convulsions disparaître, contre 94,4 % des patients du groupe kétamine, soit une différence de 12,4 % (IC 95 % : 3,1 % à 21,7 %).

Ces résultats suggèrent que la kétamine peut être utile à utiliser dans l'état épileptique précoce, mais des données provenant d'essais randomisés sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Des résultats intéressants, mais des limites à prendre en compte

Ces données proviennent d'un seul système de SMU et peuvent ne pas être généralisables à d'autres contextes. De plus, comme il s'agit d'une étude rétrospective sur dossiers, ces résultats ont probablement été influencés par des facteurs de confusion pris en compte de manière incomplète. En particulier, les auteurs n’ont pas eu accès aux antécédents médicaux des patients et aux traitements antiépileptiques en cours.

Enfin, les patients du groupe kétamine pourraient avoir été affectés par un biais de sélection, car ceux présentant un EME et inclus après juin 2017 auraient dû recevoir de la kétamine, mais ne l'ont peut-être pas reçue en raison de leur arrivée à l'hôpital avant l'administration.

References

Zitek T, Scheppke KA, Antevy P, et al. Midazolam and Ketamine for Convulsive Status Epilepticus in the Out-of-Hospital Setting. Ann Emerg Med. 2025 Apr;85(4):305-312. doi: 10.1016/j.annemergmed.2024.11.002.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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