Articles sur la santé

Répondre
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. avr. 24, 2025 12:48 pm

Naissance de la Société Francophone de Santé Numérique (SFSN)

Rédigé par Rédaction le Mercredi 23 Avril 2025 à 10:16
Hospitalia.fr


La Société Francophone de Santé Numérique (SFSN) a annoncé sa création, marquant une nouvelle étape dans l'évolution des instances pionnières en télésanté et en santé numérique dans le monde francophone.


Naissance de la Société Francophone de Santé Numérique (SFSN)
La SFSN, présidée par le Pr Maurice HAYOT entouré d’une équipe d’experts dans son nouveau bureau, succède à l’association Nationale de Télémédecine (ANTEL), devenue Société Française de Télémédecine (SFT-Antel) puis Société Française de Santé Digitale (SFSD). Forte de cet héritage, elle se positionne comme une société savante transdisciplinaire et pluriprofessionnelle, ouverte à l'ensemble du monde francophone.

Les missions de la SFSN sont claires et engagées : diffuser et promouvoir les meilleures pratiques en télésanté, encourager l’utilisation éthique du numérique et de l’intelligence artificielle en santé, et soutenir le déploiement de solutions innovantes au service des patients. Dans cette perspective, la Société Française de Santé Numérique aspire à mobiliser les savoirs des communautés scientifiques, des professionnels de santé, et des associations d’usagers, en croisant les disciplines de la santé, des sciences humaines, et des sciences du numérique.

« Notre objectif est de rassembler la communauté scientifique, les praticiens et les représentants des patients, dans le monde francophone, afin d’améliorer les pratiques de soin à distance et promouvoir la recherche et l'innovation pour des pratiques éthiques du numérique en santé », indique le Pr Maurice HAYOT, président de la SFSN.

Les objectifs de la SFSN :
Les principaux objectifs de la SFSN incluent la mobilisation des savoirs des communautés scientifiques et professionnelles, l'amélioration des pratiques de soin à distance, et le respect des enjeux éthiques et économiques liés à la santé numérique. Pour cela, la SFSN propose de mener des actions pour :

Rassembler la communauté francophone en santé numérique par des partenariats scientifiques,
Favoriser la recherche et la formation de haut niveau,
Promouvoir les bonnes pratiques et les recommandations en télésanté, en santé numérique et l’usage de l’intelligence artificielle en santé,
Organiser les premières assises francophones de Santé Numérique à la fin de l'année 2025.


Fondée en Janvier 2025, la Société Francophone de Santé Numérique (SFSN) est dédiée à l'avancement du numérique en santé et à la promotion des meilleures pratiques dans le domaine de la télésanté. Elle mettra en place des groupes de travail dédiés à la recherche, à la formation et aux pratiques de soin à distance, tout en relayant les actualités en santé numérique, avec une attention particulière portée au monde francophone.
> Vous pourrez rejoindre la SFSN sur LinkedIn et bientôt sur son site internet sfsn.fr.

On voit bien la facilité d'agrégation des médecins dès qu'un secteur est porteur, (en attendant la probable société française en intelligence artificielle). les IADE seraient bien inspirés d'en prendre exemple. Car ce qui nous tuera n'est pas tant le côté droit du binôme, mais plus sûrement notre invisibilité
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. avr. 26, 2025 2:23 pm

Le marathon : une épreuve sportive à haut risque cardiovasculaire
Dr Philippe Tellier | 07 Avril 2025
jim.fr


Une étude sur 29 millions de marathoniens montre une incidence stable des arrêts cardiaques depuis 25 ans malgré un engouement croissant, et une mortalité réduite de moitié, signes des progrès de la prise en charge. Une évaluation cardiovasculaire préalable reste indispensable avant toute participation.
Le marathon et le semi-marathon font de plus en plus d’adeptes. Ainsi, rien qu’aux Etats-Unis, ces épreuves sportives ont réuni, entre 2010 et 2023, plus de 29 millions de participants, soit trois fois plus qu’entre 2000 et 2009.

Certes, il ne s’agit pas à proprement parler d’activités qui relèvent des sports extrêmes, mais il est clair qu’elles mettent le cœur à rude épreuve et qu’il vaut mieux d’être dans une bonne condition cardiovasculaire avant de prendre le départ. Le risque d’arrêt cardiorespiratoire en dépend, mais quel est-il réellement ?

Quel est son pronostic dans le contexte médicalisé de ces épreuves ? Quels sont les facteurs de risque ? L’augmentation considérable du nombre de participants en un peu plus d’une dizaine d’années a-t-il changé la donne ?
Autant de questions d’actualité auxquelles répond une étude d’observation récente dont les résultats ont été présentés au congrès de l’ACC 2025 et publiés en ligne dans le JAMA.

Plus de 29 millions de participants

Plusieurs séries de cas d’arrêt cardiorespiratoire survenus au cours des marathons et des semi-marathons récents ont été colligées à partir du registre RACER (Race Associated Cardiac Event Registry) et de diverses cohortes constituées entre 2010-2023.

Ont été également pris en compte les cas rapportés dans les médias, les contacts avec les organisateurs de ces courses et les interviews des survivants ou de leurs parents les plus proches.
Par ailleurs des données recueillies entre 2000 et 2009 ont également été prises en compte afin d’analyser l’évolution temporelle de l’incidence des arrêts cardiaques.
Au total, entre 2010 et 2023, 176 arrêts cardiaques ont été dénombrés chez 29 millions de participants à des courses longue distance aux Etats-Unis, soit une incidence de 0,60 pour 100 000. Celle-ci n’a pas augmenté par rapport à 2000-2009 (0,54 versus 0,60 pour 100 000).

En revanche, la mortalité a nettement diminué entre ces deux périodes, passant de 0,39 à 0,20 pour 100 000 et il en a été de même pour le taux de létalité, les chiffres correspondants étant respectivement de 71% et 34%.
Les hommes ont été près de dix fois plus touchés que les femmes, avec une incidence de 1,12 et 0, 19 pour 100 000, respectivement. La distance parcourue est un autre facteur de risque, le marathon étant plus risqué que le semi-marathon (1,04 versus 0,47 pour 100 000).

La maladie coronarienne est en cause dans 52 % des cas, loin devant la cardiomyopathie hypertrophique désormais plus rare. Les arrêts cardiorespiratoires surviennent souvent dans le dernier quart de la course qui est, de fait, une période au cours de laquelle le coureur accentue son effort.

La survie dépend de plusieurs facteurs qui n’ont rien de surprenant : rapidité de la mise en œuvre de la réanimation cardiorespiratoire, tracé ECG initial d’arythmie ventriculaire, ou encore accès rapide à un défibrillateur.
Entre 2000-2009 et 2010-2023, des progrès ont été accomplis dans la prise en charge de l’arrêt cardiorespiratoire, le taux de survie étant passé de 29 % à 66 %. Parmi les cas autopsiés, l’on retrouve le plus souvent une athéromatose coronarienne ou une fibrose myocardique, plus rarement des lésions orientant vers une affection génétique.

Une incidence stable, une mortalité en baisse

Cette étude transversale porte sur une population de près de 30 millions de marathoniens ou semi-marathoniens. Elle permet de chiffrer avec une bonne précision l’incidence des arrêts cardiorespiratoires survenus entre 2010 et 2023.

Par rapport à la décennie, cette dernière est restée stable, mais la mortalité qui leur imputable a été divisée par deux, ce qui témoigne des efforts accomplis pour optimiser la prise en charge de ces urgences absolues. La vigilance doit cependant rester de mise, face à l’engouement croissant pour de telles épreuves sportives à un échelon mondial.
La santé cardiovasculaire des participants mérite d’être évaluée avec soin avant de les autoriser à se lancer dans une course qui donne potentiellement le feu vert à l’expression clinique de la maladie coronarienne (et d’autres cardiopathies latentes), notamment chez les hommes.


References
Kim JH, Rim AJ, Miller JT, et al. Cardiac Arrest During Long-Distance Running Races. JAMA. 2025 Mar 30:e253026. doi: 10.1001/jama.2025.3026.


_____________________

Le cannabis, une drogue douce mais pas pour le cœur !
Dr Yohann Bohbot | 01 Avril 2025
jim.fr


La consommation de cannabis augmente partout dans le monde, portée par une légalisation de plus en plus répandue et une acceptation sociale grandissante. Souvent perçu comme une substance récréative ou ayant des bienfaits thérapeutiques, ses effets sur le cœur restent encore mal connus. Une étude récente, présentée au congrès de l’American College of Cardiology 2025 et publiée dans JACC: Advances, apporte un nouvel éclairage en montrant un lien clair entre l’usage du cannabis et un risque accru d’infarctus du myocarde, en particulier chez les jeunes adultes en bonne santé (1).
Une étude rétrospective à partir des données du TriNeTx

Cette étude a analysé les données de plus de 4,6 millions de sujets de moins de 50 ans disponibles sur un réseau mondial de données de recherche en santé, afin de comparer les consommateurs de cannabis à des non-utilisateurs, tous exempts de comorbidités significatives à l’inclusion. Grâce à une méthodologie d’appariement par score de propension, les auteurs ont limité les biais potentiels liés aux facteurs de risque cardiovasculaires classiques tels que l’hypertension, le diabète ou le tabagisme.

Les résultats sont sans appel : les consommateurs de cannabis présentent un risque d’infarctus du myocarde multiplié par six par rapport aux non-utilisateurs. De plus, la consommation de cannabis est associée à des taux plus élevés d’événements cardiovasculaires majeurs, d’accidents vasculaires cérébraux ischémiques et d’insuffisance cardiaque, avec une mortalité globale également accrue (risque relatif multiplié par 7 !).

Un lien fort entre cannabis et maladies cardiovasculaires

L’étude suggère ainsi un lien fort entre consommation de cannabis et atteintes cardiovasculaires. Elle rejoint d’autres travaux (2, 3) qui ont montré que le cannabis peut entraîner un stress oxydatif, favoriser l’inflammation vasculaire et la dysfonction endothéliale, autant de mécanismes pouvant précipiter un événement coronarien aigu.
La principale limite de l’étude réside dans le manque de précisions sur la quantité consommée, la fréquence et le mode de consommation du cannabis. De plus, les données étant issues de dossiers médicaux électroniques, il existe un risque d’erreurs de classification entre consommateurs et non-consommateurs, ce qui pourrait influencer les résultats.

Avec la légalisation qui progresse dans de nombreux pays, il devient essentiel d’informer les consommateurs sur les dangers notamment au niveau cardiovasculaire. Des études supplémentaires seront indispensables pour mieux comprendre les mécanismes biologiques impliqués et évaluer l’impact des différentes formes de cannabis, qu’il soit naturel ou synthétique.

En attendant, cette étude rappelle une réalité : même une substance d’origine naturelle peut avoir des effets graves sur la santé, et sa consommation ne devrait pas être banalisée !

References
Kamel I, Mahmoud AK, Twayana AR et al. Myocardial Infarction and Cardiovascular Risks Associated with Cannabis Use: A Multicenter Retrospective Study. JACC Adv. 2025 Mar 12:101698. doi: 10.1016/j.jacadv.2025.101698
Jouanjus E, Raymond V, Lapeyre-Mestre M et al. What is the Current Knowledge About the Cardiovascular Risk for Users of Cannabis-Based Products? A Systematic Review. Curr Atheroscler Rep 2017;19:26.
Thomas G, Kloner RA, Rezkalla S. Adverse cardiovascular, cerebrovascular, and peripheral vascular effects of marijuana inhalation: what cardiologists need to know. Am J Cardiol 2014;113:187-90.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » mar. avr. 29, 2025 4:47 pm

THEORIE DE L'EXPERTISE
L'expertise soignante, qu'est-ce que c'est?
Publié le 29/04/2025
infirmiers.com


L’expertise soignante se caractérise par un haut niveau de compétences techniques éprouvées enrichies d’aptitudes sociales et relationnelles. Petit tour d’horizon de la littérature scientifique pour cerner ce concept souvent galvaudé.
Expert soignant

La littérature sociologique (Stampnitzky, 2013) consacrée au concept «expertise» relève souvent l’importance des processus d’institutionnalisation comme producteurs de savoirs, notamment dans le champ de la santé.
L’expertise, un éclairage dispensé par un acteur auquel on reconnaît une compétence particulière

Dans son article «Expert, État et théorie des champs», l’auteur précise qu’au fil des années, l’expertise dans cette institutionnalisation a pris de l’ampleur. Il prend comme exemples les champs de la médecine, de la science, du droit, de l’économie et de la gestion. Les travaux consacrés à l’expertise et aux professions ont souvent présumé que la clé du pouvoir des experts se trouvait dans une structure professionnelle aux contours bien définis (Stampnitzky, 2013).

Dans le même cas de figure, Lucie Tanguy, dans son article Le sociologue et l’expert (1995), nous apprend que le concept d’expertise «désigne une pratique qui consiste à demander à une personne ou des personnes singulières d’examiner une situation qui fait problème, afin d’éclairer un débat, voire une orientation politique». Certes, nous ne sommes plus dans le champ de la santé, mais nous pouvons néanmoins considérer la signification de cette approche. Elle démontre que l’expertise reste un domaine d’éclairage d’un fait par celui-là à qui on reconnaît des compétences. Il convient de rappeler que l’expertise dont il est question ici est une expertise clinique, diagnostique ou thérapeutique. Il s’agit en un mot de la connaissance et une bonne expérience du terrain.
Les décisions adaptées à la situation prises par le soignant expert

Nous avons pu observer que ce concept varie en fonction des auteurs et des courants de pensée. D’après les travaux de Resnick, (1984), l’expertise est considérée comme étant « le prolongement de la compétence ». D’après la même source, c’est Benner (1995) qui va adapter cette théorie aux soins infirmiers. Un professionnel qui est doté d’une expertise en soins «aurait engrangé suffisamment de situations pour les appréhender de façon synthétique, en avoir une reconnaissance intuitive, se centrer rapidement sur les aspects importants de la situation, sans formuler d’hypothèse non productive et prendre immédiatement des décisions adaptées, avec marges d’erreur infime».

Dans le cas du professionnel infirmier, Patricia Benner (stade 5 du dernier niveau du modèle de Dreyfus qui comprend les différents stades de la compétence : novice, débutant, compétent, performant et expert) ajoute : «L’infirmière experte ne s’appuie plus sur un principe analytique pour passer du stade de la compréhension de la situation à l’acte approprié. L’experte qui a une énorme expérience comprend à présent de manière intuitive et appréhende directement le problème, sans se perdre dans un large éventail de solutions ou de diagnostics».
Un investissement au-delà de la compétence

Cela montre bien que l’expérience est utile et nécessaire à l’expertise. Pour ces auteurs, «l’expert fonctionne cognitivement sur un mode synthétique». D’autres comme Anne-Claire Macquet et Philippe Fleurance (2006) pensent que «l’expert apparaît comme une source d’information pour connaître les éléments constitutifs des modes d’adaptation efficaces et singuliers».

Un autre courant de pensée est basé sur la théorie d’Ericsson (1993). «L’expertise ne dépend pas tant de l’expérience en elle-même, que de l’effort permettant de dépasser les compétences acquises, pour aller au-delà». En d’autres termes, «l’expert se nourrit d’un esprit critique et d’une motivation à l’origine de l’effort engagé, de façon à aller plus loin que la compétence», c’est «avoir des capacités à réaliser des performances exceptionnelles» dans un domaine identifié. «Souvent l’experte pressent les problèmes et c’est à partir de ces indices peu révélateurs pour ses collègues moins expérimentés qu’elle note l’imminence d’une complication». Du point de vue de la psychologie, nous pourrons dire que l’expert a une résolution des problèmes qui se rapporte à l’intuition.
Les quatre axes qui déterminent son action dans l’organisation

Par ailleurs, ces auteurs pensent aussi que la compétence n’explique pas tout. Un expert doit surtout anticiper, avoir un esprit d’ouverture et doit formaliser des pratiques. «L’expertise est apparue comme une hyper adaptation à la tâche» (Macquet et Fleurance, 2006). Il a la responsabilité de promouvoir et d’accompagner le changement afin d’assurer le transfert des savoirs pour dynamiser et faire progresser son équipe.

Nous pouvons ainsi définir l’expert selon les quatre axes qui déterminent son action au sein de l’organisation (Roy et Verne Rey, 2014). D’abord de «son pouvoir» : «donné par les "autres", il est reconnu en tant que sachant ». Ensuite, de « ses orientations » dans son action : «il est tourné vers le passé et le présent». Il occupe bien la temporalité. Il «se réfère à ses expériences et connaissances techniques acquises » et accorde d’abord plus d’importance au "détail", à "la précision" et "privilégie le diagnostic de l’existant". Puis, à "ce qu’il est" ».
L’expertise soignante, un haut niveau de compétences techniques éprouvées enrichies d’aptitudes sociales et relationnelles

L’expert doit avoir enfin le sens d’une «approche relationnelle dans son domaine» pour faciliter la communication dans son entourage. Il se caractérise par «ce qu’il fait». L’expert conseille, «donne son avis» et «agit dans le cadre» réglementaire. Son éclairage apporte une aide considérable dans la prise de décision tant au niveau de son périmètre qu’au niveau transversal.

On dira en conclusion que l’expertise soignante consiste à avoir une expérience, suffisamment longue dans la durée, qui justifie d’avoir une compétence spécifique dans le métier de soin au sens large. C’est en d’autres termes, témoigner d’un haut niveau de compétences techniques, en tenant compte de l’aspect social de la prise en charge du patient.

Dr Paul Mekann Bouv-Hez

Donc, quand un IADE appartenant à un syndicat, vient nous dire que nous ne pourrions pas être experts (je parle de l'ensemble de la profession IADE pas du bureau de la SOFIA, suite à l'appel sur la rubrique dédiée), je lui rétorque que si ! Un(e) IADE ayant 20 ans d'expérience peut parfaitement être déclarée expert(e) dans sa pratique, quand ce même IADE syndiqué, n'y trouve rien à dire quand c'est un MAR, très récemment chef d'un syndicat d'internes en anesthésie, et nouvellement chef de clinique, qui se déclare expert du haut de ses quelques mois d'expérience. Si on ne prête qu'aux riches, avec ce raisonnement parfaitement crétin (c'est un expert en la matière), nous ne serons jamais reconnus et resterons pauvres.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » dim. mai 04, 2025 7:41 pm

L’acide tranéxamique réduit les saignements, toute chirurgie confondue
Dr Bernard-Alex Gauzere | 02 Mai 2025
jim.
fr

L'acide tranéxamique (TXA) est un médicament anti-fibrinolytique qui réduit risque de saignement chez les patients bénéficiant d’une intervention chirurgicale non cardiaque. Compte tenu de son mécanisme d'action qui consiste à favoriser l'hémostase physiologique, il comporte un risque théorique de complications thrombotiques.

L' essai POISE-3 (Perioperative Ischemic Evaluation-3) est un essai randomisé international qui a inclus 9535 patients, âgés de 45 ou plus, ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale non cardiaque et qui présentaient un risque de saignement et d'événements cardiovasculaires (par exemple, maladie athéroscléreuse connue, chirurgie majeure, âge ≥ 70 ans, taux de créatinine sérique > 175 μmol /litre [2,0 mg /dL]).

Les participants ont reçu, soit un bolus prophylactique de 1 g de TXA intraveineux, soit un placebo, au début et à la fin de l'intervention. Les participants ont été classés en neuf catégories chirurgicales (générale, orthopédique, vasculaire, urologique, rachidienne, gynécologique, thoracique, plastique et à faible risque). L’objectif était de déterminer la sécurité et l’efficacité du TXA prophylactique.

Dans cet essai, le TXA s'est avéré supérieur au placebo pour le principal critère d'efficacité, qui était un composite d'événements hémorragiques majeurs (rapport de risque HR, 0,76 [IC à 95 % 0,67 à 0,87] ; différence absolue, -2,6 % [-3,8 à -1,4]), sans toutefois atteindre la non-infériorité pour le critère composite de sécurité cardiovasculaire (événements thromboemboliques et cardiovasculaires) (HR, 1,02 [0,92 à 1,14] ; marge de non-infériorité 1,125 ; différence absolue, 0,3 % [-1,1 à 1,7]).

Une étude s’intéressant spécifiquement aux patients de chirurgie générale

Bien que les preuves à l'appui de l'utilisation du TXA en chirurgie non cardiaque soient solides, les données spécifiques à la chirurgie générale font défaut. Dans POISE-3, les 3542 participants qui ont bénéficié d’une intervention de chirurgie générale, constitue à ce jour la plus grande population de patients avec ce type d’intervention sur laquelle l'effet du TXA a été évalué.

Dans cette sous-étude POISE-3, l'objectif était de déterminer si le TXA péri-opératoire prophylactique affectait le risque d'hémorragie ou d'événement cardiovasculaire majeur à 30 jours chez les patients ayant spécifiquement bénéficié d’une chirurgie générale.

Des analyses de sous-groupes ont été réalisées pour comparer par TXA au placebo selon le sous-type de chirurgie générale (interventions hépato-pancréatico-biliaires, colorectales, digestives hautes, cervico-faciales, autres interventions générales majeures et autres interventions générales mineures), et selon que les patients ont subi une intervention chirurgicale générale ou non générale dans le cadre de l'essai POISE-3.

Le résultat principal d'efficacité était un composite de saignement menaçant le pronostic vital, de saignement majeur ou de saignement dans un organe critique. Le principal critère d'évaluation de la sécurité était l'ensemble des lésions myocardiques après une intervention chirurgicale non cardiaque, les accidents vasculaires cérébraux non hémorragiques, les thromboses artérielles périphériques ou les thromboembolies veineuses proximales symptomatiques à 30 jours.

Efficacité et innocuité du TXA

Au total 3260 ayant bénéficié d’une intervention de chirurgie générale dans POISE-3 ont été inclus, dont 1635 ont été affectés au groupe TXA et 1625 au groupe placebo. L'âge moyen était de 68,6 ans (écart-type, 9,6), 1 740 étaient des hommes (53,4 %).

Parmi eux, 8,0 % et 10,5 % dans les groupes TXA et placebo, respectivement, ont présenté le résultat composite de saignement (rapport de risque [RR], 0,74 [0,59 à 0,93] ; p = 0,01) et 11,9 % et 12,5 % dans les groupes TXA et placebo, respectivement, ont présenté le principal critère de sécurité (RR, 0,95 [0,78 à 1,16] ; p = 0,63).

Il n'y a pas eu d'interaction significative selon le type de chirurgie (chirurgie générale versus chirurgie non générale) sur les résultats primaires d'efficacité (p pour l'interaction = 0,81) et de sécurité (p pour l'interaction = 0,37).

Parmi les sous-types de chirurgie générale, TXA a été associé à une diminution des hémorragies en chirurgie hépato-pancréatico-biliaire (HR, 0,55 [0,34 à 0,91] ; n = 332) et en chirurgie colorectale (HR, 0,67 [0,45 à 0,98] ; n = 940). Il n'y a pas eu d'interaction significative entre les sous-types de chirurgie générale (p pour l'interaction = 0,68).

Un effet confirmé pour tous les types de chirurgie

La principale limite de cet essai est qu'il s'agit d'une analyse de sous-groupe de l'essai POISE-3 et que, par conséquent, l'étude n'était pas suffisamment puissante pour les sous-groupes et les sous-catégories étudiés.

Une autre limite est qu'il existe des variations dans le risque de saignement entre les sous-catégories de chirurgie générale. Enfin, la gestion hémostatique et les déclencheurs de la transfusion, peuvent avoir varié entre les chirurgiens et les institutions dans cet essai multicentrique pragmatique.

Néanmoins, POISE-3 fournit l'estimation optimale de l'effet de TXA en chirurgie non cardiaque, y compris en chirurgie générale. Le TXA a réduit le risque d'un résultat composite de saignement sans augmenter le risque d'un résultat composite cardiovasculaire.

Il n'y a pas eu d'interactions significatives entre les effets de TXA versus placebo et le type de chirurgie (chirurgie générale ou non, et dans les sous-catégories de la chirurgie générale) ou le statut du cancer.

L'absence d'effets de sous-groupe suggère que le TXA réduit les saignements sans augmenter le risque cardiovasculaire pour les patients de chirurgie générale et non générale.

References

Devereaux PJ, Marcucci M, Painter TW, et al ; POISE-3 Investigators. Tranexamic Acid in Patients Undergoing Noncardiac Surgery. N Engl J Med. 2022 May 26;386(21):1986-1997. doi: 10.1056/NEJMoa2201171.
Park LJ, Marcucci M, Ofori SN, et al. Safety and Efficacy of Tranexamic Acid in General Surgery. JAMA Surg. 2025 Mar 1;160(3):267-274. doi: 10.1001/jamasurg.2024.6048.


__________________________

Etat de mal épileptique résistant aux benzodiazépines : pensez à la kétamine
Dr Bernard-Alex Gauzere | 29 Avril 2025


L'état de mal épileptique (EME) correspond à la persistance de crises d’épilepsie. Il s’agit d’une urgence médicale qui peut être fatale définie comme une crise convulsive tonico-clonique qui dure plus de 5 minutes ou par la succession d’au moins deux crises avec une récupération incomplète de la conscience entre elles.

A 90 jours d’un EME, plus d'un tiers des patients conservent un déficit fonctionnel. Les benzodiazépines (BZD) sont généralement considérées comme les médicaments de première intention. Cependant, une précédente étude a montré que 27 % à 37 % des patients souffrant d'EME ayant reçu les posologies appropriées de BZD avant leur admission à l'hôpital, ont continué à présenter des convulsions.

Des données biochimiques et animales suggèrent que la persistance de l'EME est liée à une expression accrue des récepteurs N-méthyl-D-aspartate dans la synapse, de sorte que les antagonistes des récepteurs N-méthyl-D-aspartate (tels que la kétamine) pourraient l'interrompre. Par conséquent, la kétamine peut être envisagée dans le traitement de l'EME.

Les données en faveur de l'utilisation de la kétamine dans l'EME proviennent de rapports de cas, de séries de cas et d'une petite étude de cohorte rétrospective de patients pédiatriques souffrant d'EME réfractaire. Aucune étude prospective n’a évalué son efficacité dans cette indication.

Une étude du traitement extrahospitalier des crises

Une lacune désormais comblée par une étude de cohorte rétrospective de patients extrahospitaliers présentant une crise convulsive active et transportés vers un hôpital par un service médical d’urgences (SMU) en Floride, du 1er août 2015 au 5 août 2024. Selon le protocole, les patients recevaient d'abord du midazolam pour leur crise.

À compter de juin 2017, la kétamine a été officiellement ajoutée au protocole qui a été modifié comme suit : les adultes présentant des crises actives ont commencé à recevoir 5 mg de midazolam (par voie IV, intra-osseuse, IM, ou intranasale) ; après 5 minutes, cette dose de midazolam pouvait être répétée une seule fois si les crises persistaient ; si les crises persistaient malgré deux doses de midazolam, le protocole actualisé recommandait 100 mg de kétamine dans 50 ml de solution saline à 0,9 % administrée par voie IV ou intra-osseuse.

S'il n'était pas possible d'établir un accès vasculaire, la kétamine 100 mg pouvait être administrée par voie intranasale ou IM. Pour les enfants, la dose maximale de midazolam a été augmentée à 5 mg pour les voies IV ou intra-osseuse et est restée la même pour les voies intranasale et IM (1 mg/kg).

Les auteurs ont utilisé l'appariement par score de propension et la régression logistique multivariable pour évaluer si les patients ayant reçu de la kétamine étaient plus susceptibles d'arrêter de convulser avant leur arrivée à l'hôpital par rapport à ceux ayant uniquement reçu du midazolam.

Kétamine après échec des benzodiazépines : de bons résultats

Au total, 479 (80,1 %) des 598 patients - de tous âges - présentant de convulsions actives ayant reçu deux doses de midazolam (sans kétamine ultérieure) ont vu leurs convulsions disparaître avant leur arrivée à l'hôpital, versus 85 (94,4 %) des 90 patients ayant reçu de la kétamine après le midazolam, soit une différence absolue entre les groupes de 14,3 % (IC à 95 % : 8,6 % à 20,1 %). Après l'appariement par propension, 82,0 % des patients du groupe midazolam seul ont vu leurs convulsions disparaître, contre 94,4 % des patients du groupe kétamine, soit une différence de 12,4 % (IC 95 % : 3,1 % à 21,7 %).

Ces résultats suggèrent que la kétamine peut être utile à utiliser dans l'état épileptique précoce, mais des données provenant d'essais randomisés sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Des résultats intéressants, mais des limites à prendre en compte

Ces données proviennent d'un seul système de SMU et peuvent ne pas être généralisables à d'autres contextes. De plus, comme il s'agit d'une étude rétrospective sur dossiers, ces résultats ont probablement été influencés par des facteurs de confusion pris en compte de manière incomplète. En particulier, les auteurs n’ont pas eu accès aux antécédents médicaux des patients et aux traitements antiépileptiques en cours.

Enfin, les patients du groupe kétamine pourraient avoir été affectés par un biais de sélection, car ceux présentant un EME et inclus après juin 2017 auraient dû recevoir de la kétamine, mais ne l'ont peut-être pas reçue en raison de leur arrivée à l'hôpital avant l'administration.

References

Zitek T, Scheppke KA, Antevy P, et al. Midazolam and Ketamine for Convulsive Status Epilepticus in the Out-of-Hospital Setting. Ann Emerg Med. 2025 Apr;85(4):305-312. doi: 10.1016/j.annemergmed.2024.11.002.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » ven. mai 23, 2025 5:21 pm

Le déficit des hôpitaux publics en forte hausse en 2023
Quentin Haroche | 23 Mai 2025
jim.fr


Selon les chiffres de la Drees, le déficit des hôpitaux publics a pratiquement doublé en 2023.

En février dernier, le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) a entériné une hausse d’un milliard d’euros du budget de l’hôpital public. Un coup de pouce financier nécessaire alors que la situation budgétaire des hôpitaux publics se dégrade fortement, si l’on en croit les données publiées par la Drees (le service de statistiques du ministère de la santé) ce jeudi.

Les chiffres de la Drees sont malheureusement tardifs, puisqu’ils datent de 2023, mais ils ont l’avantage de faire foi et nous permettent en tous les cas de mesurer la tendance générale, plutôt mauvaise. En 2023, le déficit des hôpitaux publics s’élève à 2,4 milliards d’euros, soit une hausse de 85 % par rapport à 2022.

« Cette très nette détérioration s’explique notamment par la sortie progressive des dispositifs exceptionnels de soutien pour faire face à la crise sanitaire, dans un contexte inflationniste » explique la Drees. Logiquement, la part des hôpitaux en déficit repart à la hausse (36 % en 2023 contre 34 % en 2022) mais reste plus faible qu’avant la crise sanitaire (41 % d’hôpitaux en déficit en 2019).

La dette recule malgré la hausse du déficit

Dans le détail, les dépenses des hôpitaux publics ont fortement augmenté en 2023 (+ 6,6 %, après +5,1 % en 2022), pour atteindre 105,9 milliards d’euros. Presque toutes les sources de dépenses sont en augmentation : les dépenses de personnel (+ 5 %, soit 60,8 milliards d’euros), celles à caractère médical (+ 5,3 %, 21 milliards d’euros) et surtout celles à caractère « hôtelier et général » (+ 34,5 %, 12 milliards d’euros).

Les recettes ont également augmenté (+ 5,6 %) mais moins fortement, d’où l’augmentation du déficit. Conséquence, le résultat net est de -2,3 %, au plus bas depuis le début des observations en 2005 (à noter que les hôpitaux publics sont en déficit presque chaque année depuis 20 ans).

Dans ce tableau noir, la Drees met en avant quelques données positives. L’effort d’investissement est en hausse pour atteindre 5,6 milliards d’euros, soit 5,4 % des recettes.

Le montant de la dette est également en baisse en 2023, puisqu’il représente 29 % des recettes et 45 % des capitaux permanents (contre 45,7 % en 2022). La baisse de la dette malgré la hausse du déficit s’explique par « les mesures de restauration des capacités financières prévues dans le cadre du Ségur de la santé » analyse la Drees et donc par les aides versées par l’Etat.

Ce recul de la dette est donc quelque peu artificiel : les capacités d’auto-financement des hôpitaux sont pour leur part en baisse (1,7 % des recettes en 2023 contre 2,9 % en 2022).

Les cliniques privées s’en sortent (un peu) mieux

La situation financière des cliniques privées, également analysée par la Drees, est sensiblement meilleure que celles des hôpitaux publics. Elles dégagent en effet un résultat net positif mais en diminution (1,8 % en 2023 contre 3,4 % en 2022). Ce sont par ailleurs un tiers des cliniques qui sont en déficit en 2023, contre un quart en 2022.

L’investissement (4,9 % des recettes en 2023, 5,6 % en 2022) ainsi que la capacité d’autofinancement (2,9 % en 2023, au plus bas depuis 2006) sont également en baisse. Mais comme les hôpitaux publics, les cliniques privées bénéficient des aides publiques accordées dans le cadre du Ségur et réduisent ainsi leur dette, qui est passée de 2,3 milliards d’euros en 2022 à 2,1 milliards en 2023.

Selon les Fédérations hospitalières de France (FHF) et de l’hospitalisation privée (FHP), la situation financière des hôpitaux publics et des cliniques privées ne s’est pas améliorée en 2024. La FHF estime ainsi que le déficit des hôpitaux publics était l’an dernier de 3,4 milliards d’euros soit une nouvelle hausse de 42 %.

Les deux lobbys hospitaliers avaient donc tous deux jugés largement insuffisante la hausse de seulement 0,5 % des tarifs hospitaliers décidée par le gouvernement en mars dernier.

Mais au vu de la situation financière très délicate de notre pays, les établissements de santé doivent s’attendre à devoir se serrer la ceinture.

______________________

YouTube, l’apprentissage médical à portée de clic ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 23 Mai 2025
jim.fr



Les médias sociaux sont devenus un élément central de la vie moderne et font l'objet d'une consultation croissante. Ils peuvent être classés en six catégories distinctes : les projets collaboratifs, tels que Wikipédia ; les blogs, microblogs et forums Internet (Wordpress.com) ; les communautés de contenu, telles que YouTube pour les vidéos ; les sites de réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn et MySpace ; les mondes de jeux virtuels (World of Warcraft) ; et les mondes sociaux virtuels, tels que Second Life.

Parmi les plateformes de contenu, YouTube est la plus largement utilisée

Avec plus d'un milliard de vidéos regardées chaque jour, 30 millions d'utilisateurs actifs quotidiens et 500 heures de vidéo téléchargées chaque minute, YouTube est la communauté de contenu la plus utilisée au monde. Cependant, l'absence de filtres rigoureux ou de mécanismes fiables pour vérifier l'exactitude des informations diffusées expose les utilisateurs à un risque accru de désinformation.

Cette problématique est particulièrement préoccupante dans le domaine de la santé, YouTube hébergeant une quantité considérable de contenus médicaux destinés aussi bien aux patients qu'aux professionnels de santé.

Une revue systématique a souligné que les outils de médias sociaux peuvent compléter efficacement la formation médicale traditionnelle, en offrant des expériences éducatives interactives et accessibles, tout particulièrement, les vidéos en ligne concises.

En outre, les enquêtes menées auprès des professionnels de la chirurgie indiquent une dépendance croissante à l'égard des plateformes telles que YouTube pour l'apprentissage des procédures et la diffusion des recommandations, ce qui souligne son rôle dans l'enseignement médical moderne.

Les internes peuvent se tourner vers YouTube pour visionner des démonstrations pratiques et facilement accessibles qui sont souvent difficiles à transmettre à travers les manuels, notamment les procédures nécessitant une représentation visuelle.

Cependant, un niveau de connaissance médicale insuffisant peut limiter leur capacité à évaluer la qualité et la fiabilité des informations, en particulier sur des sujets hautement spécialisés.

Une étude observationnelle, 10 vidéos visionnées

L'objectif de cette étudeétait d'étudier le potentiel éducatif des vidéos YouTube sur l'intubation trachéale, notamment en évaluant la qualité des informations présentées et en leur efficacité à améliorer les connaissances des internes en anesthésie.

Les auteurs ont sélectionné les dix premières vidéos YouTube identifiées par le terme de recherche « intubation trachéale ».

Chaque vidéo a été évaluée pour la désinformation et l'exhaustivité de l'information sur une échelle de Likert à 5 éléments. Cinquante-sept internes de première année en anesthésie ont regardé ces vidéos et ont répondu à un questionnaire de 22 questions avant et après visionnage.

Chaque réponse correcte recevait un point, tandis que les réponses incorrectes recevaient 0 point, ce qui a permis de comparer l'acquisition des connaissances.

Les vidéos étaient de qualité moyenne (score médian 3 ; fourchette 1 - 5) et peu complètes (score médian 1,432 ; fourchette 1,000 - 2,046).

Les scores de connaissance des internes ont légèrement augmenté après le visionnage (passant de 13 à 14 ; p < 0,001). La désinformation contenue dans la vidéo était positivement corrélée au nombre d'abonnés (coefficient bêta : 0,00002 ; p < 0,001), la durée de la vidéo (coefficient bêta : 0,0042 ; p < 0,05) et au nombre de likes (coefficient bêta : 0,242 ; p < 0,05).

En revanche, l'exhaustivité de l'information était inversement corrélée à la durée de la vidéo (coefficient bêta : - 0,001121 ; p < 0,05) et au rapport nombre de likes/nombre de visionnages (coefficient bêta : - 67,4697 ; p < 0,05).

Les vidéos les plus populaires se caractérisent par un risque plus élevé de désinformation

Les auteurs suggèrent que les institutions, y compris les universités et les sociétés savantes internationales, devraient s'engager activement dans ce domaine éducatif émergent en produisant des vidéos qui fournissent des informations exactes concordantes avec les recommandations cliniques actuelles.

Certaines limites de ce travail sont à prendre en compte. Les auteurs ont utilisé un questionnaire non validé pour évaluer l'acquisition des connaissances par les résidents, ainsi que des échelles de désinformation et d'exhaustivité de l'information non validées.

De plus, la taille de l’échantillon était limitée aux internes de première année d'anesthésie, une cohorte plus importante pourrait donner des résultats plus solides. L'identité ou le cursus médical des utilisateurs de YouTube qui ont aimé ou n'ont pas aimé les vidéos n’a pas pu être vérifié, ce qui signifie que le taux de likes peut ne pas refléter les commentaires d'un public ayant une formation médicale.

References

Marra A, de Siena AU, Iacovazzo C, et al. Impact of YouTube® videos on knowledge on tracheal intubation for anesthesiologist trainees: a prospective observational study. J Anesth Analg Crit Care. 2025 Feb 25;5(1):12. doi: 10.1186/s44158-025-00232-3.


________________________

Violences contre les soignants : enfin un début de réponse législative
Quentin Haroche | 23 Mai 2025
jim.fr


Une proposition de loi visant à renforcer les sanctions contre les auteurs de violences contre les soignants est en passe d’être adoptée.

Mieux vaut tard que jamais. L’adoption de la proposition de loi « visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé » est appelée de leurs vœux depuis des mois par les professionnels de santé, excédés par la hausse constante des violences contre les soignants. Il aura finalement dû attendre près d’un an et demi pour que le texte, soutenu par l’ensemble des syndicats de médecins, achève son voyage parlementaire.

Déposée le 23 janvier 2024, la proposition de loi a été adoptée le 14 mars 2024 à l’unanimité des députés. Mais, la faute à la dissolution et à un calendrier législatif chargé, ce n’est que le 13 mai de cette année, soit 14 mois après son adoption par l’Assemblée Nationale, que le texte a été examiné et adopté par les sénateurs.

Conscient que les soignants attendent l’adoption de ce texte avec impatience, le gouvernement a déclenché la procédure accélérée. Une commission mixte paritaire a été réunie, qui a approuvé un texte de compromis ce mardi. Il ne reste donc plus aux deux assemblées qu’à voter le texte dans les prochains jours.

La proposition de loi, telle qu’elle découle de ce parcours législatif, prévoit tout d’abord d’aggraver les peines encourues pour les faits de violences volontaires ou d’agressions sexuelles lorsqu’ils sont commis à l’encontre de soignants.

Si la loi prévoyait déjà une aggravation de peine lorsque le délit était commis à l’encontre d’un professionnel de santé, la circonstance aggravante s’appliquera désormais dès lors que la victime exercera au sein d’un établissement de santé, d’un cabinet libéral, d’une officine, d’un laboratoire de biologie ou d’une structure sanitaire en général.

Aggravation des peines…à condition que les magistrats le veuillent bien

Par exemple, des violences ayant entrainé une incapacité de travail de plus de huit jours, commises à l’encontre d’une personne travaillant dans un établissement de santé seront désormais punies de cinq ans de prison au lieu de trois. Les peines pour vol sont également alourdies lorsque le larcin est commis au sein d’un établissement de santé.

Evidemment, cette aggravation des peines restera lettre morte si les magistrats ne s’en emparent pas et n’alourdissent pas en conséquence les peines effectivement prononcées. On se souvient ainsi de la polémique provoquée par le verdict très clément dont avait bénéficié l’agresseur d’un médecin en février dernier (100 heures de travaux d’intérêt général pour une triple fracture du nez).

« Ces mesures ont avant tout une portée symbolique » reconnait la sénatrice Anne-Sophie Patru, rapporteuse du texte au Sénat. « Cependant, elles sont nécessaires, au vu de la détresse des professionnels de santé. Il faut aussi une mobilisation judiciaire à la hauteur du sentiment de vulnérabilité des soignants. Sur ce volet, ce texte participe de l’objectif d’une tolérance zéro ».

Présent au Sénat pour l’adoption du texte, le ministre de la Santé Yannick Neuder a tenu des propos similaires, appelant à la « fermeté » et à la « tolérance zéro ».

La proposition de loi prévoit également de créer un délit d’outrage à professionnel de santé. Alors que les soignants sont généralement très réticents à porter plainte lorsqu’ils sont victimes de violences, le texte autorise leur employeur à porter plainte à leur place, avec leur consentement.

Pour les professionnels de santé libéraux, il est prévu que les ordres professionnels et les unions régionales de professionnels de santé (UPRS) pourront également agir en lieu et place des victimes.

Les signalements de violence contre les soignants en hausse

L’adoption prochaine de cette proposition de loi intervient alors que l’Observatoire national des violences en santé (ONVS) a dévoilé, à l’occasion du salon SantExpo qui s’est tenu cette semaine, les nouveaux chiffres sur les violences faites aux soignants.

Un peu moins de 21 000 signalements de faits de violence ont été reçus par l’Observatoire en 2024, soit une hausse de 6,7 % sur un an et de 11,7 % sur deux ans. 70 % des auteurs d’agressions sont des patients, qui présentent des troubles psychiatriques dans 36 % des cas. L’ONVS note que 90 % des signalements de violence ne sont accompagnés d’aucune plainte.

En parallèle de la publication de ces chiffres, la direction générale de la Santé (DGOS), à laquelle est rattachée l’ONVS, a donc annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre cette apparente hausse de la violence contre les soignants (mais qui peut également traduire une hausse des déclarations).

La DGOS a ainsi annoncé, pêle-mêle, la création d’une plateforme unique de signalement, l’organisation d’un groupe de travail sur les violences commises par les patients psychiatriques, le développement de protocoles « santé-sécurité-justice » entre les établissements de santé et les forces de police ou encore la mise en place d’un « réseau national de référents sécurité ».

Certaines de ces mesures figuraient déjà dans les différents plans de lutte contre les violences faites aux soignants que les précédents ministres de la Santé ont pu présenter ces dernières années. Signe que sur ce sujet qui empoisonne la vie des soignants, les autorités tournent quelque peu en rond sans trouver de solutions pérennes.

___________________________

Transports sanitaires : les taxis feront-ils plier le gouvernement ?

Quentin Haroche | 23 Mai 2025
jim.fr


Les chauffeurs de taxis se mobilisent depuis plusieurs jours pour protester contre une future réforme de la tarification du transport sanitaire. Pour le moment, le gouvernement garde le cap.

Il sera difficile ce vendredi pour les automobilistes parisiens de se rendre boulevard Raspail, de quitter la capitale par l’autoroute ou de se rendre à l’aéroport Roissy-Charles De Gaulle.

Cette fois, ce n’est pas la faute de la municipalité ou de la région, mais des centaines de taxis qui organisent chaque jour depuis ce lundi des blocages et des opérations escargots dans et autour de la capitale. Des manifestations qui devraient se poursuivre la semaine prochaine, la Fédération nationale du taxi (FDNT) ayant promis que la mobilisation se poursuivrait au moins jusqu’à mardi.

A l’origine de la colère des chauffeurs de taxi : un projet de nouvelle convention entre l’Assurance Maladie et les chauffeurs de taxi, dévoilé jeudi dernier, qui devrait chambouler les règles entourant le transport sanitaire.

L’objectif affiché de la CNAM est de réaliser des économies, alors que les dépenses liées aux transports sanitaires ont augmenté de 45 % entre 2019 et 2024, pour atteindre 6,7 milliards d’euros, dont 3,1 milliards pour les seuls taxis conventionnés.

La dernière loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS) a d’ailleurs fixé comme objectif de réaliser 300 millions d’euros d’économie dans le secteur d’ici 2027. « Il faut adapter le modèle pour le rendre soutenable dans la durée » résume Thomas Fatôme, directeur général de la CNAM.

La CNAM veut rationaliser la tarification du transport sanitaire

La nouvelle convention, qui doit être approuvée par le gouvernement dans les prochains jours, pour une entrée en vigueur le 1er octobre, se propose en premier lieu de simplifier les règles de tarification. Actuellement, elles varient fortement entre les régions, ce qui a favorisé une inflation des prix (un transport sanitaire est remboursé en moyenne 63 euros, contre 49 euros il y a dix ans).

La CNAM propose que les taxis soient payés 13 euros par transport, auxquels s’ajoutera une indemnité kilométrique. Ils pourront également bénéficier de divers suppléments en cas de départ ou de sortie d’une agglomération, s’ils transportent des patients handicapés etc.

La CNAM souhaite également rationaliser le transport sanitaire. Fini le conventionnement automatique : les taxis devront désormais obtenir un agrément d’une commission, afin d’éviter de trop fortes disparités dans le nombre de taxis conventionnés selon les régions.

La CNAM souhaite également éviter de devoir financer le « transport à vide » et favoriser le « transport partagé » de patients. Un décret publié le 1er mars est déjà venu favoriser le transport partagé, en prévoyant que les patients qui refuseront sans raison valable un transport collectif devront payer de leur poche.

Les taxis demandent un « gel immédiat » de la nouvelle convention

La directrice déléguée de la CNAM Marguerite Cazeneuve assure que le nouveau système de tarification sera favorable pour les taxis « dans deux tiers des départements, notamment ruraux » et que les autres pourront tout de même tirer leur épingle du jeu « s’ils font moins de transport à vide ».

Mais pour les taxis, les comptes ne sont pas bons. « Pour certaines entreprises de taxi, le kilomètre va passer en dessous de 1 euro, cela ne va pas être possible de tenir » assure Dominique Buisson, secrétaire de la FDNT. Pour de nombreux taxis, notamment à la campagne, le transport sanitaire constitue la principale source de revenus, d’où la forte inquiétude qui monte chez les professionnels.

« Plus de la moitié des entreprises vont subir les conséquences de ces nouveaux tarifs, et ce seront des licenciements économiques, il n’y aura pas le choix » poursuit le syndicaliste.

Le ministère des Transports a invité ce mardi les représentants de la profession à entamer des discussions, appel pour le moment rejeté par les meneurs de la fronde, qui demandent le « gel immédiat » de la réforme du transport sanitaire. Bien que la mobilisation commence quelque peu à s’effriter, les manifestants affichent leur détermination.

Avec un espoir, celui que naisse une « convergence des luttes » alors que plusieurs fédérations d’agriculteurs ont annoncé une mobilisation et des blocages routiers ce lundi. « Si on s’associe à nos amis agriculteurs, peut-être qu’on va enfin se faire entendre » espère-t-on du côté de la FDNT. Face à cette détermination, Matignon vient d’annoncer une rencontre avec les représentants des taxis ce samedi.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » mar. mai 27, 2025 6:15 pm

YouTube, l’apprentissage médical à portée de clic ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 23 Mai 2025
jim.fr


Les médias sociaux sont devenus un élément central de la vie moderne et font l'objet d'une consultation croissante. Ils peuvent être classés en six catégories distinctes : les projets collaboratifs, tels que Wikipédia ; les blogs, microblogs et forums Internet (Wordpress.com) ; les communautés de contenu, telles que YouTube pour les vidéos ; les sites de réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn et MySpace ; les mondes de jeux virtuels (World of Warcraft) ; et les mondes sociaux virtuels, tels que Second Life.

Parmi les plateformes de contenu, YouTube est la plus largement utilisée

Avec plus d'un milliard de vidéos regardées chaque jour, 30 millions d'utilisateurs actifs quotidiens et 500 heures de vidéo téléchargées chaque minute, YouTube est la communauté de contenu la plus utilisée au monde. Cependant, l'absence de filtres rigoureux ou de mécanismes fiables pour vérifier l'exactitude des informations diffusées expose les utilisateurs à un risque accru de désinformation.

Cette problématique est particulièrement préoccupante dans le domaine de la santé, YouTube hébergeant une quantité considérable de contenus médicaux destinés aussi bien aux patients qu'aux professionnels de santé.

Une revue systématique a souligné que les outils de médias sociaux peuvent compléter efficacement la formation médicale traditionnelle, en offrant des expériences éducatives interactives et accessibles, tout particulièrement, les vidéos en ligne concises.

En outre, les enquêtes menées auprès des professionnels de la chirurgie indiquent une dépendance croissante à l'égard des plateformes telles que YouTube pour l'apprentissage des procédures et la diffusion des recommandations, ce qui souligne son rôle dans l'enseignement médical moderne.

Les internes peuvent se tourner vers YouTube pour visionner des démonstrations pratiques et facilement accessibles qui sont souvent difficiles à transmettre à travers les manuels, notamment les procédures nécessitant une représentation visuelle.

Cependant, un niveau de connaissance médicale insuffisant peut limiter leur capacité à évaluer la qualité et la fiabilité des informations, en particulier sur des sujets hautement spécialisés.

Une étude observationnelle, 10 vidéos visionnées

L'objectif de cette étude était d'étudier le potentiel éducatif des vidéos YouTube sur l'intubation trachéale, notamment en évaluant la qualité des informations présentées et en leur efficacité à améliorer les connaissances des internes en anesthésie.

Les auteurs ont sélectionné les dix premières vidéos YouTube identifiées par le terme de recherche « intubation trachéale ».

Chaque vidéo a été évaluée pour la désinformation et l'exhaustivité de l'information sur une échelle de Likert à 5 éléments. Cinquante-sept internes de première année en anesthésie ont regardé ces vidéos et ont répondu à un questionnaire de 22 questions avant et après visionnage.

Chaque réponse correcte recevait un point, tandis que les réponses incorrectes recevaient 0 point, ce qui a permis de comparer l'acquisition des connaissances.

Les vidéos étaient de qualité moyenne (score médian 3 ; fourchette 1 - 5) et peu complètes (score médian 1,432 ; fourchette 1,000 - 2,046).

Les scores de connaissance des internes ont légèrement augmenté après le visionnage (passant de 13 à 14 ; p < 0,001). La désinformation contenue dans la vidéo était positivement corrélée au nombre d'abonnés (coefficient bêta : 0,00002 ; p < 0,001), la durée de la vidéo (coefficient bêta : 0,0042 ; p < 0,05) et au nombre de likes (coefficient bêta : 0,242 ; p < 0,05).

En revanche, l'exhaustivité de l'information était inversement corrélée à la durée de la vidéo (coefficient bêta : - 0,001121 ; p < 0,05) et au rapport nombre de likes/nombre de visionnages (coefficient bêta : - 67,4697 ; p < 0,05).

Les vidéos les plus populaires se caractérisent par un risque plus élevé de désinformation

Les auteurs suggèrent que les institutions, y compris les universités et les sociétés savantes internationales, devraient s'engager activement dans ce domaine éducatif émergent en produisant des vidéos qui fournissent des informations exactes concordantes avec les recommandations cliniques actuelles.

Certaines limites de ce travail sont à prendre en compte. Les auteurs ont utilisé un questionnaire non validé pour évaluer l'acquisition des connaissances par les résidents, ainsi que des échelles de désinformation et d'exhaustivité de l'information non validées.

De plus, la taille de l’échantillon était limitée aux internes de première année d'anesthésie, une cohorte plus importante pourrait donner des résultats plus solides. L'identité ou le cursus médical des utilisateurs de YouTube qui ont aimé ou n'ont pas aimé les vidéos n’a pas pu être vérifié, ce qui signifie que le taux de likes peut ne pas refléter les commentaires d'un public ayant une formation médicale.

References

Marra A, de Siena AU, Iacovazzo C, et al. Impact of YouTube® videos on knowledge on tracheal intubation for anesthesiologist trainees: a prospective observational study. J Anesth Analg Crit Care. 2025 Feb 25;5(1):12. doi: 10.1186/s44158-025-00232-3.


______________________

Intubation nasotrachéale : la cocaïne peut-elle prévenir les saignements ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 20 Mai 2025


L'intubation nasotrachéale qui n’est indiquée que lorsque l'intubation orale n'est pas une option viable, se complique d’une épistaxis dans 24 % à 93 % en fonction des définitions, des techniques et des dispositifs utilisés. La décongestion de la muqueuse nasale tente de réduire le risque d'épistaxis pendant la procédure.

La cocaïne peut être utilisée pour la préparation nasale avant l'intubation nasotrachéale en raison de sa combinaison unique de propriétés décongestionnantes et analgésiques. La vasoconstriction résulte de l'inhibition par la cocaïne de la recapture et du métabolisme des catécholamines et l'analgésie se produit par le blocage des canaux sodiques neuronaux, inhibant ainsi la propagation des potentiels d'action.

Bien que cette double action présente des avantages, les inquiétudes croissantes liées aux effets secondaires, notamment cardiaques, et à la toxicité pour le patient ont conduit à explorer des alternatives, qui n’ont pas encore fait leurs preuves.

Cette revue systématique avec méta-analyse visait à évaluer l'efficacité de la cocaïne, administrée localement sur la muqueuse nasale avant intubation nasotrachéale, dans la réduction de la survenue et de la sévérité de l'épistaxis, en comparaison avec d'autres interventions médicales ou un placebo.

Une revue de la littérature, peu d’essais retenus

Les essais cliniques randomisés comparant la cocaïne nasale à des comparateurs actifs ou à un placebo pour l'intubation nasotrachéale, ont été retenus. Les résultats primaires prédéfinis étaient la survenue et la gravité de l'épistaxis.

Les résultats secondaires étaient la douleur, les complications mécaniques et les effets secondaires centrés sur le patient. Le risque de biais a été évalué à l'aide de l'outil révisé Cochrane Risk of Bias 2 pour les essais randomisés, et la certitude des preuves au niveau des résultats a été évaluée selon GRADE.

Au total, six essais (n = 457 participants) ont été inclus dont un a été jugé comme présentant un faible risque de biais. Les six essais ont fourni des informations sur la survenue de l'épistaxis.

La méta-analyse n'a pas montré de différence dans la survenue de l'épistaxis entre l’utilisation de la cocaïne et celle de ses comparateurs (effet fixe : risque relatif 0,90 [IC à 95 % 0,75 à 1,09], I2 de 0 %, degré de certitude des preuves : faible).

La gravité de l'épistaxis a été évaluée à l'aide d'échelles incompatibles entre elles et n'a donc pas pu faire l'objet d'une méta-analyse. Aucune étude n'a fait état de la douleur ou des complications mécaniques associées à l'intubation nasotrachéale, et les données sur les effets secondaires centrés sur le patient étaient rares.

Des limites à ce travail

Tout d'abord, un seul essai présentait un faible risque de biais, ce qui augmente le risque que les résultats globaux soient influencés par des biais. De plus, les auteurs n’avaient pas prévu que les études utiliseraient différentes échelles évaluant le saignement et n’avaient donc pas défini de moyen de comparer la gravité du saignement entre les études.

Les données sur les résultats secondaires étaient rares, ce qui rend difficile l'interprétation et la capacité à mesurer les avantages et les inconvénients des différents agents utilisés. Il faut également noter que deux études définissant les adultes comme étant âgés de de 16 ans ou plus ont été incluses, alors que le protocole prévoyait d'inclure des participants âgés d’au moins 18 ans.

Enfin, les auteurs ont inclus à la fois des études comparant la cocaïne à un placebo et à des agents actifs. Certains pourraient faire valoir que le fait de regrouper les agents actifs et le placebo dans le même groupe et de les comparer à la cocaïne peut diluer l'effet dans le groupe de comparaison.

Cette revue systématique avec méta-analyse montre que les données concernant l’utilisation de la cocaïne pour l’intubation nasotrachéale sont limitées et de faible certitude. Aucune donnée solide ne permet de conclure sur ses avantages ou inconvénients par rapport à d’autres vasoconstricteurs, analgésiques topiques ou au placebo.

Par conséquent, des essais randomisés suffisamment puissants évaluant les résultats centrés sur le patient, y compris les effets secondaires, devraient être menés avant de pouvoir tirer des conclusions définitives sur la cocaïne utilisée dans cette indication.

References

Larsen MH, Rosenkrantz O, Krag M, et al. Cocaine to prevent bleeding during nasotracheal intubation: A systematic review. Acta Anaesthesiol Scand. 2025 Mar;69(3):e70002. doi: 10.1111/aas.70002.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » ven. mai 30, 2025 5:44 pm

Drogues : des consommateurs plus à risque d’arythmies ventriculaires
Dr Yohann Bohbot | 30 Mai 2025
jim.fr


Alors que la consommation de drogues illicites continue d’augmenter, leurs effets cardiovasculaires, notamment en matière de troubles du rythme cardiaque, restent encore mal connus.
Dans ce contexte, une étude récemment publiée dans l’European Heart Journal par une équipe de chercheurs de l’Université de San Francisco a évalué l’impact de la méthamphétamine et de la cocaïne sur le risque d’arythmies ventriculaires (tachycardie ou fibrillation ventriculaire) ainsi que sur la mortalité globale.

Une étude de cohorte longitudinale, plus de 29 millions d’adultes en Californie

Cette étude a analysé les données de plus de 29 millions d’adultes ayant eu recours aux Urgences, à la chirurgie ambulatoire ou à une hospitalisation en Californie entre 2005 et 2019.

Grâce au du département de la santé de Californie et à d’autres bases de données individuelles spécifiques aux établissements de santé, les chercheurs ont pu suivre les patients au fil du temps afin d’évaluer l’impact de la consommation de drogues sur le risque d’arythmies ventriculaires et de mortalité.

L’exposition aux substances (méthamphétamine, cocaïne, cannabis et opioïdes) a été identifiée via des codes diagnostiques. De multiples facteurs de confusion ont été pris en compte, dont les comorbidités, le statut socio-économique et les autres consommations comme l’alcool et le tabac.

La consommation de méthamphétamine et de cocaïne expose à un surrisque

Parmi 29 593 819 personnes (53,8 % de femmes, âge moyen 44,9 ans), 690 737 (2,3 %) ont consommé de la méthamphétamine et 290 652 (1,0 %) de la cocaïne à un moment donné.

Les résultats confirment que la consommation de méthamphétamine est associée à un risque quasiment doublé d’arythmies ventriculaires (HR : 1,90) et à une augmentation de la mortalité de plus de 50 %. La cocaïne est également associée à une hausse significative du risque de décès (HR : 1,68) et d’arythmies (HR : 1,15).
Ces associations demeurent robustes après ajustement pour les facteurs de confusion et exclusion de patients à risques particuliers (VIH, troubles métaboliques ou neuropsychiatriques).


L’étude met également en évidence des disparités : les femmes et les patients de moins de 65 ans exposés aux substances illicites présentent un risque accru d’arythmies, les asiatiques exposés à la méthamphétamine et les personnes afro-américains utilisant de la cocaïne présentent également un surrisque d’arythmies.

Un risque majoré de mort subite, en particulier chez les plus jeunes

Les auteurs expliquent ces associations par des altérations des canaux ioniques cardiaques, responsables de troubles de la conduction électrique. S’ajoutent à cela un stress oxydatif accru, une inflammation chronique, ainsi qu’une fibrose myocardique progressive, qui fragilisent la structure et la fonction du muscle cardiaque.
Les drogues stimulantes comme la cocaïne et la méthamphétamine peuvent également avoir un effet aigu en provoquant une hyperactivation du système nerveux autonome, à l’origine de spasmes coronariens, de troubles du rythme sévères ou de surdose.

Ces effets, qui peuvent survenir brutalement, exposent à un risque de mort subite, y compris chez des personnes jeunes, sans antécédents particuliers.

Les limites de l’étude reposent sur son caractère observationnel, qui empêche d’établir un lien de causalité formel. De plus, l’analyse s’appuie sur des données administratives pour lesquelles la fiabilité dépend du codage médical, exposant à des erreurs de classification.

Enfin, l’identification des usagers de drogues se limite aux contacts médicaux, excluant potentiellement les consommateurs non repérés par le système de santé, ce qui peut sous-estimer l’ampleur réelle du phénomène.

En conclusion, La consommation de méthamphétamine et de cocaïne est associée à une augmentation significative du risque d’arythmies ventriculaires et de mortalité, à un niveau comparable aux facteurs de risques classiques.

________________________

YouTube, l’apprentissage médical à portée de clic ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 23 Mai 2025
jim.fr


Les médias sociaux sont devenus un élément central de la vie moderne et font l'objet d'une consultation croissante. Ils peuvent être classés en six catégories distinctes : les projets collaboratifs, tels que Wikipédia ; les blogs, microblogs et forums Internet (Wordpress.com) ; les communautés de contenu, telles que YouTube pour les vidéos ; les sites de réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn et MySpace ; les mondes de jeux virtuels (World of Warcraft) ; et les mondes sociaux virtuels, tels que Second Life.

Parmi les plateformes de contenu, YouTube est la plus largement utilisée

Avec plus d'un milliard de vidéos regardées chaque jour, 30 millions d'utilisateurs actifs quotidiens et 500 heures de vidéo téléchargées chaque minute, YouTube est la communauté de contenu la plus utilisée au monde. Cependant, l'absence de filtres rigoureux ou de mécanismes fiables pour vérifier l'exactitude des informations diffusées expose les utilisateurs à un risque accru de désinformation.

Cette problématique est particulièrement préoccupante dans le domaine de la santé, YouTube hébergeant une quantité considérable de contenus médicaux destinés aussi bien aux patients qu'aux professionnels de santé.

Une revue systématique a souligné que les outils de médias sociaux peuvent compléter efficacement la formation médicale traditionnelle, en offrant des expériences éducatives interactives et accessibles, tout particulièrement, les vidéos en ligne concises.

En outre, les enquêtes menées auprès des professionnels de la chirurgie indiquent une dépendance croissante à l'égard des plateformes telles que YouTube pour l'apprentissage des procédures et la diffusion des recommandations, ce qui souligne son rôle dans l'enseignement médical moderne.

Les internes peuvent se tourner vers YouTube pour visionner des démonstrations pratiques et facilement accessibles qui sont souvent difficiles à transmettre à travers les manuels, notamment les procédures nécessitant une représentation visuelle.


Cependant, un niveau de connaissance médicale insuffisant peut limiter leur capacité à évaluer la qualité et la fiabilité des informations, en particulier sur des sujets hautement spécialisés.

Une étude observationnelle, 10 vidéos visionnées

L'objectif de cette étudeétait d'étudier le potentiel éducatif des vidéos YouTube sur l'intubation trachéale, notamment en évaluant la qualité des informations présentées et en leur efficacité à améliorer les connaissances des internes en anesthésie.


Les auteurs ont sélectionné les dix premières vidéos YouTube identifiées par le terme de recherche « intubation trachéale ».

Chaque vidéo a été évaluée pour la désinformation et l'exhaustivité de l'information sur une échelle de Likert à 5 éléments. Cinquante-sept internes de première année en anesthésie ont regardé ces vidéos et ont répondu à un questionnaire de 22 questions avant et après visionnage.
Chaque réponse correcte recevait un point, tandis que les réponses incorrectes recevaient 0 point, ce qui a permis de comparer l'acquisition des connaissances.

Les vidéos étaient de qualité moyenne (score médian 3 ; fourchette 1 - 5) et peu complètes (score médian 1,432 ; fourchette 1,000 - 2,046).

Les scores de connaissance des internes ont légèrement augmenté après le visionnage (passant de 13 à 14 ; p < 0,001). La désinformation contenue dans la vidéo était positivement corrélée au nombre d'abonnés (coefficient bêta : 0,00002 ; p < 0,001), la durée de la vidéo (coefficient bêta : 0,0042 ; p < 0,05) et au nombre de likes (coefficient bêta : 0,242 ; p < 0,05).
En revanche, l'exhaustivité de l'information était inversement corrélée à la durée de la vidéo (coefficient bêta : - 0,001121 ; p < 0,05) et au rapport nombre de likes/nombre de visionnages (coefficient bêta : - 67,4697 ; p < 0,05).

Les vidéos les plus populaires se caractérisent par un risque plus élevé de désinformation

Les auteurs suggèrent que les institutions, y compris les universités et les sociétés savantes internationales, devraient s'engager activement dans ce domaine éducatif émergent en produisant des vidéos qui fournissent des informations exactes concordantes avec les recommandations cliniques actuelles.

Certaines limites de ce travail sont à prendre en compte. Les auteurs ont utilisé un questionnaire non validé pour évaluer l'acquisition des connaissances par les résidents, ainsi que des échelles de désinformation et d'exhaustivité de l'information non validées.

De plus, la taille de l’échantillon était limitée aux internes de première année d'anesthésie, une cohorte plus importante pourrait donner des résultats plus solides. L'identité ou le cursus médical des utilisateurs de YouTube qui ont aimé ou n'ont pas aimé les vidéos n’a pas pu être vérifié, ce qui signifie que le taux de likes peut ne pas refléter les commentaires d'un public ayant une formation médicale.


References
Marra A, de Siena AU, Iacovazzo C, et al. Impact of YouTube® videos on knowledge on tracheal intubation for anesthesiologist trainees: a prospective observational study. J Anesth Analg Crit Care. 2025 Feb 25;5(1):12. doi: 10.1186/s44158-025-00232-3.


Leurs effets semblent modulés par des facteurs biologiques et sociaux encore mal compris. Malgré la difficulté liée à l’addiction, ces substances restent des facteurs de risque modifiables, et leur évitement permettrait de prévenir un certain nombre de décès prématurés.


References
Noubiap JJ, Dewland TA, Montenegro GC, et al. Illicit stimulants and ventricular arrhythmias: a longitudinal cohort study. Eur Heart J. 2025 May 7:ehaf282. doi: 10.1093/eurheartj/ehaf282.

Les vidéos sur l'utilisation du GUIDE IADE sont disponibles ici. Vous pouvez avoir confiance, elles sont faites par des professionnels de l'anesthésie. 8)
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » ven. juin 13, 2025 7:25 pm

Bloc opératoire : le duo qui fait la différence
Dr Joël Pitre | 12 Juin 2025
jim.fr


Le bloc opératoire est un environnement complexe dont le fonctionnement est susceptible d’influencer les suites post-opératoires. Parmi toutes les interactions, celle entre le chirurgien et l’anesthésiste est centrale.

Le travail en équipe est déterminant dans les environnements à forte charge mentale qu’il s’agisse de l’aviation, du sport mais aussi de la médecine d’urgence pré-hospitalière. On le sait, la performance de l’équipe est améliorée quand les personnes travaillent souvent ensemble.

C’est le principe du team-building (1). Ces meilleurs résultats seraient dus à une meilleure coordination, au partage de processus mentaux et à une meilleure compréhension de la façon d’affronter les problèmes en travaillant ensemble.

Bien que ces mécanismes puissent s’étendre au contexte d’un bloc opératoire, les données publiées jusqu’à présent ne concernent pas les suites opératoires.

Une étude de cohorte rétrospective a été conduite par des chercheurs de la province de l’Ontario (Canada) afin de déterminer si la connivence du duo chirurgien-anesthésiste influençait la morbidité majeure à 90 jours après une chirurgie élective à haut risque (2).

700 000 procédures chirurgicales en Ontario

Au total 711 006 procédures chirurgicales électives à haut risque effectuées entre 2009 et 2019 ont été analysées. Il s’agissait d’interventions jugées à haut risque dans divers domaines, tels que la chirurgie cardiaque, digestive, génito-urinaire, gynécologique oncologique, neurochirurgie, orthopédie, chirurgie rachidienne, vasculaire, thoracique et ORL.

Pour mesurer le degré de connivence (dans l’étude le terme « familiarité » est utilisé) du duo, les auteurs de l’étude se sont basés sur le nombre annuel de procédures effectuées ensemble par le duo chirurgien et anesthésiste au cours des quatre années précédant la chirurgie étudiée.

Le critère principal d’évaluation était la morbidité majeure à 90 jours, définie comme toute complication post-opératoire de grade 3 à 5 selon la classification de Clavien-Dindo (3) incluant la mortalité (complication de grade 5).

De façon à prendre en compte le caractère multifactoriel de l'association entre la connivence du duo et la morbidité, celle-ci a été analysée à l'aide de modèles de régression logistique multivariée et stratifiée selon le type de procédure.

Diminution de la morbidité après certaines interventions

Les résultats montrent une association indépendante entre le volume d’activité du duo et la morbidité majeure à 90 jours pour la chirurgie digestive à haut risque (œsophagienne, hépatobiliaire et pancréatique), le risque relatif ajusté (RRa) étant en effet estimé à 0,92 (IC à 95 %, 0,88-0,96), la chirurgie digestive à faible risque (gastrique, grêlique et colo-rectale) avec un RRa à 0,96 (IC à 95 %, 0,95-0,98), la chirurgie oncologique gynécologique (RRa 0,97 ; IC à 95 %, 0,94-0,99) et la chirurgie rachidienne (RRa 0,97 ; IC à 95 %, 0,96-0,99), après ajustement pour divers facteurs de confusion.

Les associations ajustées n'étaient pas statistiquement significatives pour les autres types de procédures. Les duos à fort volume d’activité étaient plus fréquents en chirurgie cardiaque, orthopédique et thoracique.

Les auteurs concluent que le degré de connivence du duo chirurgien-anesthésiste est associé à une amélioration des résultats post-opératoires pour les patients bénéficiant d’une chirurgie digestive à faible et à haut risque, une chirurgie oncologique gynécologique et une chirurgie rachidienne.

Ils calculent ainsi que pour chaque intervention supplémentaire réalisé par un même duo, les risques de morbidité majeure à 90 jours diminuent de 4 % pour la chirurgie digestive à faible risque, de 8 % pour la chirurgie digestive à haut risque, de 3 % pour la chirurgie oncologique gynécologique et de 3 % pour la chirurgie rachidienne.

Les associations entre le volume de la dyade chirurgien-anesthésiste et la morbidité majeure à 90 jours diffèrent selon les procédures. Aucune association significative n'a été observée pour les procédures où le volume médian de la dyade était élevé (chirurgie cardiaque, pulmonaire et orthopédique).

En Ontario dans ces domaines chirurgicaux, les duos sont déjà constitués dans des centres spécifiques à haut volume d’activité, avec une plus grande familiarité. Si le degré de connivence avait été déjà étudié antérieurement pour le duo chirurgien et assistant en chirurgie vasculaire et orthopédique et pour le duo chirurgien et IBODE en neurochirurgie, il s’agit de la première étude qui rapporte son influence sur la morbidité.

Il serait intéressant d’étudier ce paramètre pour la chirurgie d’urgence où, là aussi, la familiarité parait d’importance.

Dans de nombreuses structures qui recourent à l’intérim, ces résultats vont certainement résonner aux oreilles de nombreux praticiens qui alertent leur direction depuis longtemps sur la dégradation du fonctionnement de leur bloc opératoire.

On pourra remarquer que l’on peut travailler ensemble régulièrement et ne pas pouvoir se voir en peinture. Dans cette étude, les auteurs n’abordent pas cette question !

References

Sexton JB, Makary MA, Tersigni AR, et al. Teamwork in the operating room: frontline perspectives among hospitals and operating room personnel. Anesthesiology. 2006 Nov;105(5):877-84. doi: 10.1097/00000542-200611000-00006.
Hallet J, Jerath A, d'Empaire PP, et al. Familiarity of the Surgeon-Anesthesiologist Dyad and Major Morbidity After High-Risk Elective Surgery. JAMA Surg. 2025 May 28:e251386. doi: 10.1001/jamasurg.2025.1386.
Dindo D, Demartines N, Clavien PA. Classification of surgical complications: a new proposal with evaluation in a cohort of 6336 patients and results of a survey. Ann Surg. 2004 Aug;240(2):205-13. doi: 10.1097/01.sla.0000133083.54934.ae.


L'article n'aborde pas la triade IADE chirurgien MAR. C'est dommage car en France, ce sont les IADE qui tiennent les salles et RESTENT AUPRÈS DES PATIENTS DE A à Z. Toutefois, combien d'IADE sont notés sur le compte-rendu chirurgical ? Quand le MAR pousse trois seringues et sort immédiatement de salle, pour aller faire ce qu'il sait le mieux, c'est-à-dire de l'anesthésie de couloir (et que l'on ne vienne pas me dire qu’il a 2 salles à gérer. C'est au mieux faux, au pire il délègue largement avec les IADE qui eux sèchent littéralement dans les salles et sont réellement présents. Où est la présence sécuritaire du MAR, quand il est 2 étages plus haut que le bloc, voire qu'il est même en dehors dé l'établissement pour être carrément chez lui ou à faire ses courses ou être au restaurant. (vécu par votre serviteur). Que les instances syndicales médicales (vous savez notamment celle qui avait sorti une vidéo avec des extraits de jugements mettant en cause des IADE, avant de se rétracter vivement consciente (pour une fois ?) de son erreur de... jugement. Mais si vous savez bien, celle qui avait appelé à faire grève CONTRE les IADE, oui oui, contre les professionnels de santé qui sont à leur côté au quotidien. Mais si enfin, l'ancienne présidente qui à la 4e réunion à l'IGAS avait dit (j'étais juste à côté d'elle) que la définition de la pratique avancée par le CII ou ICN (conseil international infirmier) était une "auto définition" sous-entendant que les infirmiers n'avaient pas obtenu l'onction de la part des médecins anesthésistes, pour définir une pratique par eux-mêmes, qu'ils n'étaient pas capables sans doute de réfléchir par leur propre moyen. Alors que l'ICN c'était 133 associations nationales, contre 135 (à l'époque) concernant la WFSA. (fédération internationale des sociétés d'anesthésie) qui à ce our en compte 145. On reste malgré tout sur le même échantillon. Au reste, la définition de l'anesthésie donnée par la WFSA, n'a pas demandé son avis aux IADE et équivalent en Europe ainsi qu'aux CRNA américains et autres dans le monde. Est-ce que l'on parle "d'auto définition" ? Donc il faut rétablir une certaine vérité. C'est un travail auquel la SOFIA va s'atteler. Bientôt sur vos réseaux et les nôtres bien entendu.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Arnaud BASSEZ
Administrateur - Site Admin
Messages : 2584
Enregistré le : sam. nov. 04, 2006 4:43 pm
Localisation : Paris
Contact :

Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juin 19, 2025 11:08 am

Les effectifs salariés du secteur hospitalier de 2003 à 2023 : nouvelles données disponibles

Rédigé par Rédaction le Mercredi 18 Juin 2025 à 09:58
https://www.hospitalia.fr/Les-effectifs ... a4587.html



La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie des données sur les effectifs salariés hospitaliers de décembre 2003 jusqu’à décembre 2023 par groupe de professions et en distinguant les établissements publics et privés. Cette série chronologique, entièrement révisée pour l’occasion, est constituée en mobilisant plusieurs sources de données, dont le système d’information sur les agents du services publics (SIASP) et la base tous salariés (BTS), produites par l’INSEE à partir des déclarations sociales des employeurs.

Les effectifs salariés à l’hôpital augmentent de 17 % entre 2003 et 2023

Fin 2023, en France, les établissements de santé emploient 1,39 million de personnes, dont 77 % dans le secteur public. L’effectif a progressé de 17,3 % depuis fin 2003 (soit +0,8 % par an en moyenne). C’est entre 2003 et 2014 que la croissance est la plus forte, en particulier dans le secteur privé (+17,9 % contre +12,3 % dans le public) [graphique 1]. Entre 2014 et 2019, les effectifs sont relativement stables. Dans le contexte de la crise sanitaire, ils augmentent à nouveau en 2020 et 2021 (+1,0 % en moyenne par an), surtout dans le secteur public. Après un léger recul en 2022, les effectifs repartent à la hausse en 2023, ce qui se traduit par une évolution annuelle moyenne de +0,7 % entre 2021 et 2023. Cette dernière hausse est, à nouveau, un peu plus soutenue dans le secteur privé (+1,1 % en moyenne au cours de ces deux années) que dans le public (+0,5 %).

Graphique 1 - Évolution des effectifs hospitaliers totaux, de 2003 à 2023
Image

Le personnel paramédical constitue 61% des effectifs

En 2023, près de la moitié des effectifs hospitaliers sont des infirmiers ou aides-soignants : 46 % dans le public et 47 % dans le privé. Dans le public, malgré une hausse en 2020 et 2021 liée à la crise sanitaire, ces effectifs augmentent moins depuis 2014 (+0,1 % par an, en moyenne, chacun) qu’au cours de la décennie précédente (respectivement, +1,5% et +1,2 %, entre 2003 et 2014) [graphique 2].

Graphique 2 - Évolution des effectifs hospitaliers publics par groupe de professions, de 2003 à 2023
Image

Dans le privé, ils progressent en 2023 (de +1,8 % pour les infirmiers et 2,1 % pour les aides-soignants), après avoir diminué entre 2016 et 2022 (de -0,4 % et -1 % par an en moyenne) [graphique 3].

Graphique 3 - Évolution des effectifs hospitaliers privés par groupe de professions, de 2003 à 2023
Image

Les autres personnels soignants non médicaux, tels que les professionnels de la rééducation, les psychologues, ou d’autres agents des services hospitaliers, représentent 15 % des effectifs. Leur nombre est globalement décroissant, hors crise sanitaire, surtout dans le secteur public. Dans le secteur privé, leur nombre a tendance à augmenter depuis quelques années.

Le personnel médical représente 12 % des effectifs hospitaliers en 2023

Les effectifs de médecins et assimilés (pharmaciens et chirurgiens-dentistes) ainsi que ceux des internes poursuivent leur augmentation quasi-continue depuis 2003, dans le public comme dans privé. Les premiers croissent ainsi de 1,3 % par an en moyenne entre 2003 et 2023 et les seconds de 4,1 %. Le nombre de sages-femmes du secteur public continue également de progresser (+0,4 % par an en moyenne entre 2021 et 2023), tandis que le nombre de leurs homologues dans le secteur privé baisse depuis 2012 (-1,5 % par an en moyenne entre 2012 et 2023). Au total, la part des personnels médicaux dans les effectifs salariés hospitaliers est de 12 % en 2023 (14% dans le public, 9% dans le privé), contre 10% au début des années 2000.

Un quart des effectifs hospitaliers sont des personnels non soignants, administratifs ou techniques, une part stable dans le temps

Les effectifs de personnels administratifs et des autres personnels non soignants (personnels médico-techniques, éducatifs et sociaux ou encore techniques et ouvriers) ont tendance, dans le public, à augmenter à nouveau depuis 2019 (+1,3 % par an en moyenne) et, dans le privé, à croître davantage que les années précédentes (+2, 1 % par an moyenne entre 2019 et 2023). Au total, ces professionnels constituent 26 % des effectifs en 2023, une proportion stable depuis au moins 2010. Parmi eux, les personnels administratifs représentent 11% des effectifs salariés totaux.


> CONSULTER LES DONNÉES

Sources et méthodologie

Le système d'information sur les agents des services publics (SIASP), produit par l’INSEE, rassemble chaque année des données individuelles sur l’emploi et les rémunérations des agents appartenant aux trois versants de la fonction publique. La Base Tous Salariés (BTS) est un fichier statistique annuel qui contient des informations individuelles sur l’emploi et les rémunérations des salariés du secteur privé, de la fonction publique, des entreprises publiques et des particuliers employeurs en France.

Pour produire des séries statistiques chronologiques sur les effectifs hospitaliers, la DREES utilise le SIASP pour les établissements publics et la BTS pour les établissements privés. De plus, la statistique annuelle des établissements de santé (SAE), enquête menée par la DREES auprès des établissements de santé, permet de compléter les données sur les internes, le service de santé des armées et les établissements Mahorais.

En 2025, la méthode de production des séries longues hospitalières a été révisée La nouvelle méthode consiste à rétropoler les séries en partant des dernières données disponibles (2023 ici). Les séries s’obtiennent en chaînant les taux d’évolution des effectifs salariés hospitaliers observés dans SIASP (pour le secteur public) et dans la BTS (pour le secteur privé) jusqu’en 2003. Pour calculer les effectifs par groupe de professions, on applique la structure observée chaque année dans SIASP et dans la BTS sur les séries rétropolées.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

https://www.facebook.com/SOFIA-soci%C3% ... _todo_tour

https://mobile.twitter.com/SOFIA_iade
Répondre