Articles sur la santé
Posté : jeu. avr. 17, 2008 12:17 pm
Je vous propose de mettre ici, les articles concernant la santé qui vous semblent pertinents, intéressants, susceptibles de susciter des débats.
Merci de citer les sources par un lien si possible.
Lu sur le figaro.fr
Un rapport de la Haute Autorité de santé propose de faire réaliser certaines missions, remplies jusqu'à présent par des médecins, par le personnel paramédical.
Des infirmières peuvent-elles faire des coloscopies ? Des manipulateurs radio vont-ils réaliser des échographies cardiaques ? Le personnel paramédical peut-il établir des prescriptions ou se prêter à des consultations de prévention ? La demande médicale est devenue plus forte que jamais, les besoins médicaux se sont multipliés, les progrès technologiques se sont développés, la démographie médicale, elle, est très contrôlée et certains actes sont devenus, eux, très codifiés. Dans un tel contexte, et à l'instar de ce qui se passe dans de nombreux pays anglo-saxons, la question se pose désormais de savoir si certains actes jusqu'alors effectués par des médecins ne peuvent pas être délégués à d'autres professionnels de santé dûment formés.
Dans un rapport rendu public mercredi, la Haute Autorité de santé, présidée par le Pr Laurent Degos, recommande de favoriser «la coopération interprofessionnelle», c'est-à-dire la délégation d'actes. Ce rapport fait suite à une série d'expérimentations réalisées en France, alors qu'à l'étranger déjà cette délégation est relativement courante.
En décembre 2003, le ministère de la Santé a autorisé pour la première fois par arrêté toute une série d'expérimentations de délégations d'actes au personnel paramédical. Au total, quinze expériences dans des domaines variés ont donné lieu à des évaluations précises, tant en terme de faisabilité que de qualité des soins.
Parmi ces essais, on notera la réalisation d'échographie cardiaque par un manipulateur radio à l'hôpital de la Timone à Marseille : l'infirmière réalise une partie de l'examen, effectue certaines mesures, le cardiologue complète et pose le diagnostic. Au CHU de Lille, un des essais a porté sur la pratique par des infirmières d'explorations fonctionnelles digestives : l'infirmière prépare et réalise l'examen, le médecin interprète les résultats. À la Pitié-Salpêtrière à Paris, des infirmières référentes en cancérologie interprètent les examens complémentaires et adaptent les traitements. Au CHU Henri-Mondor à Créteil, des infirmières cliniciennes en gastro-entérologie ont fait le suivi des malades atteints d'hépatite C.
Satisfaits des résultats
Pour quatre de ces expérimentations, l'évaluation est déjà disponible. Celle-ci s'est proposée de comparer la pertinence de l'attitude du médecin et de l'infirmière face à une même situation. Pour trois de ces essais (en oncologie, en échographie, en entretien avant un don de sang), une forte concordance a été notée entre la décision du médecin et celle de l'infirmière ou du manipulateur radio. Les discordances les plus fortes ont été observées dans l'entretien avant le don de sang, avec une application plus forte du principe de précaution parmi le personnel paramédical. Pour une expérimentation, en échocardiologie, des écarts peu importants ont été observés, même si les médecins se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus.
Dans les pays anglo-saxons, cette délégation est déjà une réalité depuis quelques années. Aux USA et en Grande-Bretagne, les endoscopies digestives peuvent être faites par des infirmières spécialisées. Certaines ont même le droit de faire des prescriptions sur une liste restreinte de médicaments.
L'Académie de médecine et l'ordre des médecins estiment dans un communiqué que face à un besoin de soins et de prévention, le médecin doit rester, sauf circonstances exceptionnelles, le premier recours du patient, mais ils ajoutent que «conscients de la nécessité de renforcer la coopération entre professionnels de santé, ils demandent notamment que les expérimentations déjà entreprises dans un cadre essentiellement hospitalier, soient complétées par des expérimentations concernant les soins de ville et que les sociétés savantes et les collèges professionnels définissent les actes qui pourraient faire l'objet de nouvelles délégations ».
Celui-là, on le fait chaque jour avec l'AIVOC et la base primea, mais bon...
Un prototype d'automate qui endort et réveille le malade tout seul a été inventé par des médecins de l'hôpital Foch à Suresnes.
Extraordinaire ! Le Figaro a pu, en exclusivité mondiale, assister au travail quotidien du premier assistant d'anesthésie infatigable, un prototype d'automate chargé par les médecins anesthésistes de piloter en leur présence et sous leur contrôle permanent la descente dans le sommeil et la remontée vers la conscience des opérés. Tout comme un système de pilotage automatique dans un avion, la machine (c'est un système informatique) contrôle le «pilotage» de la profondeur du coma et la lutte contre la douleur de l'opération. Pour le moment, au bloc opératoire de l'hôpital Foch (Suresnes) où les Drs Chazot et Liu peaufinent leurs prototypes, seuls deux salles sur douze sont équipées. Mais les hôpitaux Beaujon, Cochin, la Pitié-Salpêtrière, tout comme les CHU d'Angers, Tours, Besançon, des centres anticancéreux (Marseille, Saint-Cloud, bientôt Toulon), et Berlin, Bruxelles, Nouméa (en tout, 50 investigateurs) participent également à ce projet de recherche biomédicale multicentrique.
Tout a commencé dans les années 1980, lorsque les anesthésistes se sont aperçus qu'une poignée d'opérés, souvent par insuffisance de dosage, racontaient le déroulement exact de l'opération avec les dialogues des chirurgiens ! (Voir encadré.) Combien ? entre un pour cent et un pour mille. Ce fut d'ailleurs l'objet de plaintes pénales aux États-Unis. À l'inverse, une anesthésie trop profonde (Anesthesiology, 2005) s'associe statistiquement à une surmortalité à un an, quand les doses de produits ont été importantes. Pour le Pr Marc Fischler, qui dirige le département d'anesthésie de l'hôpital Foch, «il fallait sortir du trou noir». Autrement dit, il fallait enfin mesurer directement sur le cerveau, et plus seulement avec les signes cliniques indirects classiques (pression artérielle, rythme cardiaque) la profondeur réelle de l'anesthésie, véritable «cœur du métier» de ces spécialistes.
Un confort cérébral
Des moniteurs de l'électroencéphalogramme (EEG) frontal ont été mis au point à la fin des années 1980 par les firmes Ohmeda Datex et Diatek (Lifescan). Aujourd'hui, dans ce robot, une seule électrode capte les ondes complexes produites par le cerveau (ondes rapides de l'éveil, envahissement d'ondes lentes du sommeil, suppression des pics du sommeil profond). L'appareil connecté à l'électrode calcule à partir des fréquences présentes un nombre sans dimension (appelé BIS, pour bispectral index) entre 0 et 100 grâce à un algorithme. Zéro, c'est l'absence d'activité cérébrale ; 100, l'éveil conscient. Pour la chirurgie, une anesthésie générale bien conduite réclame d'être entre 40 et 60.
Plus la dose d'anesthésique utilisée est forte, plus le malade «dort», plus le BIS descend. Mais le BIS peut aussi servir d'alarme : en cas d'embolie gazeuse obstruant les vaisseaux du cerveau, le BIS descend encore. C'est donc un signe du bien-être cérébral pendant l'opération. Améliorant cet outil, les médecins de Foch ont mis au point un automate informatique qui endort et réveille le malade sans intervention humaine. Le malade a donc l'électrode sur le front connecté au moniteur d'EEG qui envoie ses données à un ordinateur portable qui commande à son tour des seringues électriques contenant l'une du Propofol (un hypnotique d'action courte), l'autre du Rémifentanil (un morphinique rapide). Nous avons assisté à «l'induction» d'une anesthésie avec ce robot : comme dans un sous-marin, le «profondimètre» du sommeil descend dès que la séquence est lancée par le médecin d'un clic de souris informatique. Le tracé EEG rejoint sur l'écran la fourchette désirée, la vitesse de débit et la dose de médicaments s'affichent.
Parallèlement, le capteur de l'activité musculaire spontanée (EMG) affiche une «descente» au fur et à mesure que la seringue électrique injecte le curare paralysant les muscles. Lorsque le malade est totalement relaxé, l'anesthésiste peut introduire dans les voies aériennes supérieures du malade un tube. Il sera branché sur le ventilateur qui va assurer la respiration artificielle pendant l'opération. «Nous sommes les maîtres des machines qui sont nos esclaves», précise le Dr Liu. Il n'existe pour l'instant aucun robot commercial, puisqu'il s'agit d'un projet de recherche biomédicale en cours. Mais les spécialistes sont persuadés que dans cinq ans les robots d'anesthésie auront envahi les blocs opératoires. Libérés de ces tâches de «petites mains» pousse-seringues, les médecins anesthésistes auront plus de disponibilités pendant le take off et l'atterrissage pour la vraie surveillance des signes vitaux, la sécurité du malade, son installation en bonne position. Bref, pour effectuer leur vrai travail de docteur…
Enfin, le dernier
Éveillé sur la table d'opération mais insensible
C'est le sujet du film Awake (MGM) sorti en 2007 : chaque année, sur les 21 millions d'Américains qui subissent une anesthésie générale pour une opération banale, quelques individus restent conscients pendant toute ou partie de la durée de l'acte opératoire. Si l'on en croit une étude publiée en 2004 dans la revue médicale britannique The Lancet, le phénomène surviendrait 11 fois toutes les 1 200 opérations. Autrement dit, il concernerait environ 1 % des malades ! Mais l'étude n'avait inclus que des patients à haut risque, lors d'actes de chirurgie cardiaque ou lors des césariennes sous anesthésie complète.
Plusieurs autres études laissent à penser que la fréquence dans la population générale serait plus proche de 1 sur 1 000 à 1 sur 2 000. Des confrères américains ont estimé l'an dernier dans Anesthesia que les enfants seraient plus souvent éveillés que les adultes. Le phénomène peut être partiellement tronqué : les patients n'ont pas eu de conscience vraie immédiate lors de l'opération, mais ont des souvenirs précis dans les jours suivants. Ou, autre cas de figure, des opérés paralysés par le curare et indolores grâce à la morphine sont parfaitement conscients et entendent toutes les conversations. Mais, bien entendu, ils ne peuvent signaler à l'équipe médicale leur état. Si la perfusion d'hypnotique est débranchée inopinément, l'opéré ne reçoit rien pendant quinze minutes et revient à la conscience. Surtout avec les produits modernes d'action courte. Or ce ne sont pas les anesthésistes du bloc, mais les infirmières et les chirurgiens pendant la période postopératoire qui reçoivent les plaintes des malades bien après l'intervention. Et ces professionnels ne connaissent pas du tout ce phénomène !
Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas.
Merci de citer les sources par un lien si possible.
Lu sur le figaro.fr
Un rapport de la Haute Autorité de santé propose de faire réaliser certaines missions, remplies jusqu'à présent par des médecins, par le personnel paramédical.
Des infirmières peuvent-elles faire des coloscopies ? Des manipulateurs radio vont-ils réaliser des échographies cardiaques ? Le personnel paramédical peut-il établir des prescriptions ou se prêter à des consultations de prévention ? La demande médicale est devenue plus forte que jamais, les besoins médicaux se sont multipliés, les progrès technologiques se sont développés, la démographie médicale, elle, est très contrôlée et certains actes sont devenus, eux, très codifiés. Dans un tel contexte, et à l'instar de ce qui se passe dans de nombreux pays anglo-saxons, la question se pose désormais de savoir si certains actes jusqu'alors effectués par des médecins ne peuvent pas être délégués à d'autres professionnels de santé dûment formés.
Dans un rapport rendu public mercredi, la Haute Autorité de santé, présidée par le Pr Laurent Degos, recommande de favoriser «la coopération interprofessionnelle», c'est-à-dire la délégation d'actes. Ce rapport fait suite à une série d'expérimentations réalisées en France, alors qu'à l'étranger déjà cette délégation est relativement courante.
En décembre 2003, le ministère de la Santé a autorisé pour la première fois par arrêté toute une série d'expérimentations de délégations d'actes au personnel paramédical. Au total, quinze expériences dans des domaines variés ont donné lieu à des évaluations précises, tant en terme de faisabilité que de qualité des soins.
Parmi ces essais, on notera la réalisation d'échographie cardiaque par un manipulateur radio à l'hôpital de la Timone à Marseille : l'infirmière réalise une partie de l'examen, effectue certaines mesures, le cardiologue complète et pose le diagnostic. Au CHU de Lille, un des essais a porté sur la pratique par des infirmières d'explorations fonctionnelles digestives : l'infirmière prépare et réalise l'examen, le médecin interprète les résultats. À la Pitié-Salpêtrière à Paris, des infirmières référentes en cancérologie interprètent les examens complémentaires et adaptent les traitements. Au CHU Henri-Mondor à Créteil, des infirmières cliniciennes en gastro-entérologie ont fait le suivi des malades atteints d'hépatite C.
Satisfaits des résultats
Pour quatre de ces expérimentations, l'évaluation est déjà disponible. Celle-ci s'est proposée de comparer la pertinence de l'attitude du médecin et de l'infirmière face à une même situation. Pour trois de ces essais (en oncologie, en échographie, en entretien avant un don de sang), une forte concordance a été notée entre la décision du médecin et celle de l'infirmière ou du manipulateur radio. Les discordances les plus fortes ont été observées dans l'entretien avant le don de sang, avec une application plus forte du principe de précaution parmi le personnel paramédical. Pour une expérimentation, en échocardiologie, des écarts peu importants ont été observés, même si les médecins se sont déclarés satisfaits des résultats obtenus.
Dans les pays anglo-saxons, cette délégation est déjà une réalité depuis quelques années. Aux USA et en Grande-Bretagne, les endoscopies digestives peuvent être faites par des infirmières spécialisées. Certaines ont même le droit de faire des prescriptions sur une liste restreinte de médicaments.
L'Académie de médecine et l'ordre des médecins estiment dans un communiqué que face à un besoin de soins et de prévention, le médecin doit rester, sauf circonstances exceptionnelles, le premier recours du patient, mais ils ajoutent que «conscients de la nécessité de renforcer la coopération entre professionnels de santé, ils demandent notamment que les expérimentations déjà entreprises dans un cadre essentiellement hospitalier, soient complétées par des expérimentations concernant les soins de ville et que les sociétés savantes et les collèges professionnels définissent les actes qui pourraient faire l'objet de nouvelles délégations ».
Celui-là, on le fait chaque jour avec l'AIVOC et la base primea, mais bon...
Un prototype d'automate qui endort et réveille le malade tout seul a été inventé par des médecins de l'hôpital Foch à Suresnes.
Extraordinaire ! Le Figaro a pu, en exclusivité mondiale, assister au travail quotidien du premier assistant d'anesthésie infatigable, un prototype d'automate chargé par les médecins anesthésistes de piloter en leur présence et sous leur contrôle permanent la descente dans le sommeil et la remontée vers la conscience des opérés. Tout comme un système de pilotage automatique dans un avion, la machine (c'est un système informatique) contrôle le «pilotage» de la profondeur du coma et la lutte contre la douleur de l'opération. Pour le moment, au bloc opératoire de l'hôpital Foch (Suresnes) où les Drs Chazot et Liu peaufinent leurs prototypes, seuls deux salles sur douze sont équipées. Mais les hôpitaux Beaujon, Cochin, la Pitié-Salpêtrière, tout comme les CHU d'Angers, Tours, Besançon, des centres anticancéreux (Marseille, Saint-Cloud, bientôt Toulon), et Berlin, Bruxelles, Nouméa (en tout, 50 investigateurs) participent également à ce projet de recherche biomédicale multicentrique.
Tout a commencé dans les années 1980, lorsque les anesthésistes se sont aperçus qu'une poignée d'opérés, souvent par insuffisance de dosage, racontaient le déroulement exact de l'opération avec les dialogues des chirurgiens ! (Voir encadré.) Combien ? entre un pour cent et un pour mille. Ce fut d'ailleurs l'objet de plaintes pénales aux États-Unis. À l'inverse, une anesthésie trop profonde (Anesthesiology, 2005) s'associe statistiquement à une surmortalité à un an, quand les doses de produits ont été importantes. Pour le Pr Marc Fischler, qui dirige le département d'anesthésie de l'hôpital Foch, «il fallait sortir du trou noir». Autrement dit, il fallait enfin mesurer directement sur le cerveau, et plus seulement avec les signes cliniques indirects classiques (pression artérielle, rythme cardiaque) la profondeur réelle de l'anesthésie, véritable «cœur du métier» de ces spécialistes.
Un confort cérébral
Des moniteurs de l'électroencéphalogramme (EEG) frontal ont été mis au point à la fin des années 1980 par les firmes Ohmeda Datex et Diatek (Lifescan). Aujourd'hui, dans ce robot, une seule électrode capte les ondes complexes produites par le cerveau (ondes rapides de l'éveil, envahissement d'ondes lentes du sommeil, suppression des pics du sommeil profond). L'appareil connecté à l'électrode calcule à partir des fréquences présentes un nombre sans dimension (appelé BIS, pour bispectral index) entre 0 et 100 grâce à un algorithme. Zéro, c'est l'absence d'activité cérébrale ; 100, l'éveil conscient. Pour la chirurgie, une anesthésie générale bien conduite réclame d'être entre 40 et 60.
Plus la dose d'anesthésique utilisée est forte, plus le malade «dort», plus le BIS descend. Mais le BIS peut aussi servir d'alarme : en cas d'embolie gazeuse obstruant les vaisseaux du cerveau, le BIS descend encore. C'est donc un signe du bien-être cérébral pendant l'opération. Améliorant cet outil, les médecins de Foch ont mis au point un automate informatique qui endort et réveille le malade sans intervention humaine. Le malade a donc l'électrode sur le front connecté au moniteur d'EEG qui envoie ses données à un ordinateur portable qui commande à son tour des seringues électriques contenant l'une du Propofol (un hypnotique d'action courte), l'autre du Rémifentanil (un morphinique rapide). Nous avons assisté à «l'induction» d'une anesthésie avec ce robot : comme dans un sous-marin, le «profondimètre» du sommeil descend dès que la séquence est lancée par le médecin d'un clic de souris informatique. Le tracé EEG rejoint sur l'écran la fourchette désirée, la vitesse de débit et la dose de médicaments s'affichent.
Parallèlement, le capteur de l'activité musculaire spontanée (EMG) affiche une «descente» au fur et à mesure que la seringue électrique injecte le curare paralysant les muscles. Lorsque le malade est totalement relaxé, l'anesthésiste peut introduire dans les voies aériennes supérieures du malade un tube. Il sera branché sur le ventilateur qui va assurer la respiration artificielle pendant l'opération. «Nous sommes les maîtres des machines qui sont nos esclaves», précise le Dr Liu. Il n'existe pour l'instant aucun robot commercial, puisqu'il s'agit d'un projet de recherche biomédicale en cours. Mais les spécialistes sont persuadés que dans cinq ans les robots d'anesthésie auront envahi les blocs opératoires. Libérés de ces tâches de «petites mains» pousse-seringues, les médecins anesthésistes auront plus de disponibilités pendant le take off et l'atterrissage pour la vraie surveillance des signes vitaux, la sécurité du malade, son installation en bonne position. Bref, pour effectuer leur vrai travail de docteur…
Enfin, le dernier
Éveillé sur la table d'opération mais insensible
C'est le sujet du film Awake (MGM) sorti en 2007 : chaque année, sur les 21 millions d'Américains qui subissent une anesthésie générale pour une opération banale, quelques individus restent conscients pendant toute ou partie de la durée de l'acte opératoire. Si l'on en croit une étude publiée en 2004 dans la revue médicale britannique The Lancet, le phénomène surviendrait 11 fois toutes les 1 200 opérations. Autrement dit, il concernerait environ 1 % des malades ! Mais l'étude n'avait inclus que des patients à haut risque, lors d'actes de chirurgie cardiaque ou lors des césariennes sous anesthésie complète.
Plusieurs autres études laissent à penser que la fréquence dans la population générale serait plus proche de 1 sur 1 000 à 1 sur 2 000. Des confrères américains ont estimé l'an dernier dans Anesthesia que les enfants seraient plus souvent éveillés que les adultes. Le phénomène peut être partiellement tronqué : les patients n'ont pas eu de conscience vraie immédiate lors de l'opération, mais ont des souvenirs précis dans les jours suivants. Ou, autre cas de figure, des opérés paralysés par le curare et indolores grâce à la morphine sont parfaitement conscients et entendent toutes les conversations. Mais, bien entendu, ils ne peuvent signaler à l'équipe médicale leur état. Si la perfusion d'hypnotique est débranchée inopinément, l'opéré ne reçoit rien pendant quinze minutes et revient à la conscience. Surtout avec les produits modernes d'action courte. Or ce ne sont pas les anesthésistes du bloc, mais les infirmières et les chirurgiens pendant la période postopératoire qui reçoivent les plaintes des malades bien après l'intervention. Et ces professionnels ne connaissent pas du tout ce phénomène !
Si vous en avez d'autres, n'hésitez pas.