Geneviève Perennou | 03 Octobre 2024
jim.fr
Un prélèvement sanguin peut être effectué par ponction veineuse, par l'insertion d'un nouveau cathéter intraveineux périphérique, ou en utilisant un cathéter veineux déjà en place ce qui nécessite la manipulation du bouchon du cathéter, pratique associée à un risque accru de phlébite, d'infection, et à une réduction de la durée de maintien du cathéter.
Un essai contrôlé randomisé en Australie
Une étude randomisée contrôlée, conforme aux recommandations CONSORT, a été menée sur 105 adultes admis aux urgences entre mai et juillet 2022, nécessitant la mise en place d'un cathéter veineux périphérique et un prélèvement sanguin. Les participants ont été répartis aléatoirement en deux groupes : (i) un groupe contrôle de 50 personnes qui bénéficiaient d’un prélèvement sanguin par ponction veineuse, et (ii) un groupe intervention de 55 personnes pour lesquelles le prélèvement se faisait via le cathéter. Un suivi a été réalisé le troisième jour après leur passage aux urgences.
Dans cette étude, tous les participants ont bénéficié de la mise en place d’un nouveau cathéter veineux périphérique, de taille 20 mm pour 81 % des patients, au niveau de la fosse antécubitale (88,6 %). Au total, 61 % des prélèvements sanguins ont été effectués par un médecin.
Aux urgences, pas davantage de complications
La comparaison des temps de maintien des cathéters entre les deux groupes n'a révélé aucune différence statistiquement significative : dans le groupe intervention, dans lequel le prélèvement sanguin a été effectué via le cathéter, la médiane était de 7,25 heures (intervalle interquartile [IQR] 21 heures), versus le groupe contrôle, où le prélèvement sanguin était réalisé par ponction veineuse, dans lequel la médiane était de 7,39 heures (IQR 38 heures).
Aucun signe de phlébite n'a été observé dans les deux groupes, avec un score PIVAS de 0 pour chacun. De plus, aucune preuve d'infection sanguine liée au cathéter n'a été détectée. Ces résultats suggèrent qu'il n'y a pas de différence significative en termes de durée de maintien ou de complication entre les cathéters utilisés pour le prélèvement sanguin et ceux qui ne le sont pas. En outre, les taux de complications, telles que la phlébite et l'infection, semblent être très bas dans les deux groupes.
Cette étude suggère que le prélèvement sanguin via un cathéter veineux périphérique pourrait être une alternative sûre à la ponction veineuse traditionnelle. Cette pratique permet de réduire l'inconfort du patient en limitant le nombre de ponctions nécessaires. Cependant, un débat est en cours concernant le retrait systématique des cathéters après 72 heures par rapport à un retrait basé sur des indications cliniques spécifiques.
Cette étude présente plusieurs forces notables, notamment son design randomisé contrôlé. Cependant, certaines limites doivent être soulignées, comme. la petite taille de l'échantillon et l’absence de suivi post-hospitalisation permettant d’évaluer les effets à long terme. De plus, des questions subsistent quant à la fiabilité des échelles de mesure utilisées pour évaluer la phlébite.
Cette étude a démontré que les résultats étaient similaires lorsque le cathéter était utilisé pour prélever du sang par rapport à la ponction veineuse. Aucune différence n'a été observée en termes de durée de maintien du cathéter, de prévalence de la phlébite ou de signes d'infection sanguine. L'étude suggère que le prélèvement sanguin via un cathéter nouvellement inséré pourrait être une pratique sûre, mais des recherches supplémentaires avec des échantillons plus larges sont nécessaires pour confirmer ces résultats.
References
Davies, Hugh et al. (2024) Drawing blood from a peripheral intravenous cannula and its effect on cannula dwell time, phlebitis, and bloodstream infection: A randomised controlled study, Collegian, Volume 31, Issue 4, 181 – 187. https://doi.org/10.1016/j.colegn.2024.04.001
Utile ? inutile ? Je vous laisse le choix.
________________
Arrêt cardiaque extrahospitalier : prendre le cœur en sandwich ?
Dr Pierre Margent | 03 Octobre 2024
jim.fr
Une nouvelle étude suggère, en cas d’arrêt cardiaque choquable, qu’un positionnement antéro-postérieur des électrodes de défibrillation, quand il est possible, serait associé à un meilleur pronostic que le placement antéro-latéral.
La fibrillation ventriculaire (FV) et la tachycardie ventriculaire sans pouls perceptible (pTV) sont les pathologies les plus accessibles à un traitement en cas d’arrêt cardiaque extra hospitalier (ACEH). Une défibrillation précoce peut restaurer l’hémodynamique du patient, avec la possibilité de survie et, à distance, un bon pronostic neurologique. Aucune étude prospective n’avait évalué le positionnement optimal des électrodes du défibrillateur en cas d’ACEH par FV ou pTV, soit en position antéro-postérieure (AP), soit en position antéro-latérale (AL).
Une étude prospective monocentrique
Une étude de cohorte observationnelle prospective a été mené entre juillet 2019 et juin 2023, chez des patients en ACEH, dans un seul service d’Urgences médicalisées de Portland (Oregon). Le protocole de prise en charge recommandait un placement des électrodes initialement en position AP si possible, avec position alternative après 3 chocs inefficaces. En pratique, la position initiale des électrodes de défibrillation était laissée à la discrétion du personnel de réanimation qui intervenait. L’énergie électrique était d’emblée maximale. La population ciblée était celles de patients en FV ou pTV, indépendamment de toute tentative préalable d’utilisation d’un défibrillateur automatisé externe (DEA). Ont été exclus les sujets de moins de 18 ans, ceux avec un ACEH d’origine traumatique ou qui avaient un statut « non réanimables ». Les autres variables prises en compte étaient l’âge, le sexe, le lieu de l’ACEH, la présence ou non de témoins, l’utilisation éventuelle préalable d’un DEA, le poids du patient, l’énergie électrique délivrée ainsi que le temps écoulé entre l’appel et l’arrivée des secours.
Le critère principal d’évaluation était le retour à une circulation spontanée (ROSC). Les critères secondaires ont été le caractère soutenu du ROSC, son maintien lors de l’arrivée aux Urgences hospitalières, la survie à la sortie de l’hôpital et la récupération à distance d’un état neurologique satisfaisant. Il fut aussi notifié le nombre total de chocs délivrés, le pourcentage de patients ayant retrouvé un ROSC dans les 20 minutes, la durée entre un premier ROSC et un rythme soutenu, la nécessité, ou non, de modifier la position initiale des électrodes. L’analyse statistique fit appel à des comparaisons simples ou ajustées, avec régression logistique multivariables et régression des risques selon la méthode Fine-Gray.
2 fois plus de retours à la circulation spontanée
Au total, 255 patients en ACEH composèrent la cohorte d’étude (âge médian = 66 (IQR : 55-74) ans, femmes 24,7 %) : 158 (62,6 %) ont eu un placement initial des électrodes en AP, 97 (38,0 %) en AL. Il n’existait pas de différences notables entre les 2 groupes hormis un poids plus important en cas de positionnement AL : 95,2 (33,5) kg, vs 86,5 (19,5) kg pour un positionnement AP (p=0,05).
Les patients initialement choqués à l’aide d’électrodes positionnées en AP ont eu une proportion non ajustée plus élevée de ROSC, avec une différence de 23,5 % [IC à 95 % : 11,7 à 35,3) mais il ne fut constaté aucune différence dans la présence d’un pouls perceptible à l’arrivée aux Urgences hospitalières (différence de 8,4 % [-43,0 à 21,1]), ni dans la survie post admission (différence 8,9 % [-3,8 à 21,6 %]) ou à la sortie de l’hôpital (différence : 8,4 % [-3,3 à 20,2 %]), ni dans la récupération d’un état neurologique satisfaisant à distance (différence de 11,5 % [-0,1 à 23,1 %]).
Après régression logistique multivariée, les patients avec placement des électrodes AP eurent également un rapport de côtes ajusté de ROSC plus élevé : 2,64 [1 ,50 à 4,65] mais, là encore, sans différence notable pour les autres paramètres analysés, dont la survie et l’état neurologique à distance. L’incidence cumulative des ROSC fut, de même, plus élevée en cas de positionnement AP vs AL (OR = 1,81 [1,23 à 2,67] ; p=0,03).
Plusieurs analyses exploratrices furent effectuées qui révélèrent une interaction significative entre position AP et poids du patient en arrêt cardiaque, suggérant une meilleure efficacité de la position AP en cas de surpoids. Une analyse de sensibilité, avec appariement par score de propension de 2 cohortes de 90 patients AP vs 90 AL a montré, là encore, davantage de ROSC pour ceux en AP (différence : 15,6 % [1,3 à 29,8]), sans différence pour les autres paramètres analysés. Enfin, en cas d’étiologie proprement cardiaque de l’ACEH (n=142), les résultats furent en faveur d’un positionnement AP pour le ROSC (aOR : 2,89 [1,31 à 6,37]), la survie à la sortie (aOR : 2,86 [1,10 à 7,39]) et l'évolution neurologique favorable (aOR 3,26 [1,25 à 8,50]).
Restaurer rapidement un débit cardiaque
Ainsi, les résultats de cette suggèrent que les patients en ACEH accessible à une défibrillation avec mise en place des électrodes de défibrillation en position AP ont une probabilité plus élevée de ROSC que ceux en position AL. Des travaux ultérieurs sont nécessaires pour déterminer la position idéale des électrodes, d’autant que les recommandations internationales à ce sujet ont majoritairement été énoncées en citant les chocs pour cardioversion de fibrillation auriculaire et non de trouble ventriculaire grave. Or, les différences entre ces situations sont flagrantes et peuvent influer sur le résultat d’une défibrillation.
Un autre facteur peut intervenir, le poids du patient, des études antérieures suggérant une efficacité plus grande de la position AL chez les patients obèses, à m’inverse de celle-ci. Sur un autre plan, l’utilisation préalable d’un DEA par un témoin, généralement en position AL, avant l’arrivée des secours médicalisés, est associée à un meilleur pronostic, des travaux complémentaires restant, là aussi, indispensables.
Ce travail de qualité comporte, néanmoins, plusieurs limites. Le caractère observationnel de l’étude comporte le risque de facteurs de confusion non mesurés. Des biais ont pu survenir sur le positionnement des électrodes qui était laissé à la décision des équipes d’intervention. La puissance de ce travail a pu être insuffisante et sa possibilité de généralisation limitée, d’autant qu’il était monocentrique.
En conclusion, dans cette étude d’une cohorte de patients en ACEH par FV ou pTV, la mise en place des électrodes de défibrillation en position AP est associée à une plus grande probabilité de récupération d’un ROSC, en comparaison avec un positionnement initial AL. Ces résultats doivent toutefois être confirmés par des essais cliniques randomisés, afin de maximiser l’efficacité de la défibrillation, obtenir un ROSC dans de brefs délais et, in fine, tendre à une récupération neurologique de bonne qualité.
References
Lupton JR, Newgard CD, Dennis D, et al. Initial Defibrillator Pad Position and Outcomes for Shockable Out-of-Hospital Cardiac Arrest. JAMA Netw Open. 2024 Sep 3;7(9):e2431673. doi: 10.1001/jamanetworkopen.2024.31673.
____________________
Le Pr Didier Raoult condamné à deux ans d’interdiction d’exercer la médecine
Quentin Haroche | 03 Octobre 2024
jim.fr
Marseille – Le controversé scientifique marseillais a écopé d’une sanction bien plus lourde qu’en première instance.
Fin de partie pour le Pr Didier Raoult. Le célèbre scientifique marseillais, ancien directeur de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, est désormais définitivement mis au ban de la communauté médicale. Selon des informations de nos confrères du Parisien, la chambre disciplinaire du conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a prononcé contre le microbiologiste une interdiction d’exercer la médecine pour une durée de deux ans. En première instance, en 2021, le Pr Raoult n’avait écopé que d’un simple blâme. Mais en appel, le CNOM a visiblement jugé que cette première sanction était « trop indulgente au regard des manquements retenus », selon les propos du Dr Gilles Munier, représentant de l’Ordre.
Lors du procès en appel qui s’est tenu en juin dernier, le Pr Raoult a été jugé pour l’ensemble de son œuvre serait-on tenté de dire. Ce sont bien sur ses prises de position sur l’hydroxychloroquine (HCQ) qui lui étaient reprochées en premier lieu. Contre vent et marais (et même contre l’évidence pourrait-on dire), le Pr Raoult continue en effet depuis février 2020 à défendre l’efficacité de l’HCQ dans le traitement de la Covid-19. Dans la décision que s’est procuré Le Parisien, les membres du conseil disciplinaire ont retenu que le scientifique phocéen « ne s’est pas fondé dans ses prises de position publiques sur des données confirmées, n’a pas fait preuve de prudence et a promu un traitement insuffisamment éprouvé ».
Essai thérapeutique sauvage, propos anti-vaccin, manque de confraternité…
L’aggravation de la sanction infligée au Pr Raoult entre la décision de première instance et celle d’appel s’explique sans doute par la persévérance avec laquelle le scientifique a défendu son traitement. L’an dernier, le Pr Raoult a ainsi publié à deux reprises une étude qu’il a réalisée à l’IHU de Marseille entre mars 2020 et décembre 2021 auprès de 30 000 personnes, étude censée prouver l’efficacité de son traitement. Or, ces travaux ont été réalisés sans obtenir l’autorisation préalable des autorités sanitaires, comme le prévoit pourtant la réglementation sur les recherches impliquant la personne humaine (RIPH). Ce manquement aux règles éthiques avait notamment été pointé du doigt par une tribune de chercheurs publiée dans le journal Le Monde le 28 mai 2023, qui dénonçait le « plus grand essai thérapeutique sauvage connu à ce jour ».
Habitué des propos lapidaires, le Pr Raoult a également été sanctionné par le CNOM pour certaines de ses déclarations, qui ont été jugées comme excessives au vu de la retenue dont doivent faire preuve en principe les médecins. Il lui est notamment reproché d’avoir « nui par des propos dénués de pondération aux mesures prises par les autorités sanitaires aux fins de protection de la santé publique », les juges ciblant ici ses nombreux discours anti-confinement et anti-vaccin (il a notamment déclaré que les vaccins contre la Covid-19 augmentaient le risque de contamination et pouvaient provoquer des cancers).
Raoult, paria ou martyr ?
Enfin, le Pr Raoult, qui n’a jamais caché le plus grand mépris qu’il avait pour ses contempteurs, a également été sanctionné pour son manque de confraternité et ses « propos dépassant le cadre de la liberté d’expression » : il avait notamment accusé (à tort) un médecin d’avoir mené « des essais dans lesquels des enfants sont morts ».
Il n’y a finalement qu’un seul point sur lequel la chambre disciplinaire a rendu grâce au Pr Raoult. Dans son jugement, elle retient en effet qu(il n’a « pas fait courir de risque injustifié » aux patients auxquels il a prescrit de l’HCQ puisqu’il a « sciemment écarté du traitement ceux qui présentaient les facteurs de risque les plus élevés ». Une étude qui reprochait aux théories du Pr Raoult d’avoir indirectement causé la mort de 17 000 patients en Europe a d’ailleurs récemment été retirée de toute publication.
L’interdiction d’exercer la médecine prononcée contre le Pr Raoult d’une durée de deux ans sera effective à partir du 1er février 2025. Une mesure essentiellement symbolique puisque le scientifique phocéen, à la retraite, ne dirige plus l’IHU de Marseille depuis plus de deux ans. Mais cette décision fait sans doute définitivement du Pr Raoult un paria du monde médical…tout en confirmant son statut de martyr auprès de ses partisans les plus fanatiques.
Le genre de condamnation parfaitement inutile, histoire de dire que le cnom a eu le dernier mot pour un mec qui n'exerce plus, puisque à la retraite. Il n'y a pas dire, le courage c'est quelque chose. Quant au vaccin et son utilité-efficacité, chacun de nous en jugera.
________________
Réanimation de l’arrêt cardiorespiratoire : ventilation manuelle ou mécanique ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 30 Septembre 2024
jim.fr
La ventilation est l'un des facteurs clés de la survie des patients ayant subi un arrêt cardio-respiratoire. La teneur en oxygène artériel est insuffisante chez les patients dont l'arrêt cardio-pulmonaire a duré un certain temps, ce qui rend très incertain le retour à la circulation spontanée (RCS) par la seule compression thoracique.
Jusqu'à récemment, les directives de la réanimation cardiopulmonaire (RCP) relatives à la ventilation évitaient une ventilation excessive et recommandaient un volume courant de 500 à 600 ml pendant la RCP tout en minimisant le risque de surdistension ou d'insufflation gastrique. Cependant, les études sur lesquelles se fondent ces recommandations sont anciennes, sans mise à jour depuis la révision des recommandations pour la RCP en 2010.
La stratégie de prise en charge avancée des voies aériennes qui consiste à ventiler au masque à valve après l'intubation endotrachéale reste la méthode traditionnelle pendant la RCP. La pandémie de Covid-19 a montré que le personnel médical chargé de la compression thoracique et des interventions sur les voies respiratoires, telles que l'intubation endotrachéale, la ventilation ou l'aspiration pendant la RCP, était particulièrement exposé aux infections. D’où l’intérêt potentiel de remplacer la compression thoracique et la ventilation par des techniques mécaniques, mais avec le même succès ?
L'objectif de cet essai pilote randomisé et contrôlé était donc de comparer, après intubation endotrachéale, la ventilation mécanique automatique (VMA) avec la ventilation manuelle au ballon (VB), pendant la RCP chez les patients victimes d’un arrêt cardiaque extra-hospitalier (ACEH) d’origine médicale.
Un essai avec de faibles effectifs
Les patients ayant présenté un ACEH médical arrivant aux Urgences ont été répartis aléatoirement en deux groupes : un groupe VMA utilisant un ventilateur mécanique et un groupe VB utilisant un masque à valve et un ballon. Le résultat principal était le RCS. Les résultats secondaires étaient les modifications des résultats de l'analyse des gaz du sang artériel pendant la RCP. Le volume courant, le volume minute et le pic de pression des voies respiratoires ont également été analysés.
Au total, 60 patients ont été inclus et 30 ont été répartis au hasard dans chaque groupe, sans différences statistiquement significatives entre les deux groupes en ce qui concerne leurs caractéristiques de base. Le taux RCS a été de 56,7 % dans le groupe VMA et de 43,3 % dans le groupe VB, sans différence significative (p = 0,439) entre les deux groupes. Il n'y a pas eu non plus de différences statistiquement significatives dans les variations de pH, PCO2, PO2, bicarbonate ou lactate pendant la RCP entre les deux groupes (valeurs de p = 0,798 ; 0,249 ; 0,515 ; 0,876 et 0,878, respectivement). Un volume courant (p < 0,001) et un volume minute (p = 0,009) significativement plus faibles ont été observés dans le groupe VB.
Des limitations
Cette étude pilote, ainsi que les études connexes, établissent les bases de la faisabilité et de la sécurité de la ventilation mécanique pendant la RCP. Cependant, ayant été conduits avec un nombre relativement faible de patients, ces résultats ne sont pas suffisants pour prouver l'utilité ou la supériorité de la VMA pendant la RCP. Cette étude n'a donc de valeur qu'en tant qu'étude préliminaire et de faisabilité, en tant que base pour la réalisation d'une étude clinique randomisée multicentrique avec une taille d'échantillon et une puissance, adéquates.
De plus, il n’a pas été possible de mesurer le pic de pression inspiratoire lors de la ventilation manuelle pour le comparer au pic de pression dans la VMA. Enfin, il n’a pas été possible de mesurer la pression intra-thoracique pendant la ventilation ni les niveaux de perfusion des principaux organes afin de mieux déterminer l'efficacité de la ventilation en fonction de la méthode de ventilation.
À suivre avec grand intérêt !
Surtout pour la nouvelle génération d'internes en anesthésie et urgentistes qui ne savent pas ventiler à la main, et enclenchent systématiquement le respirateur pour ventiler un patient avant son intubation. Tant il est bien connu qu'un patient qui tombe loin d'une prise d'oxygène sera secouru par la haute compétence médicale avec un bavu qui ne pousse pas tout seul l'oxygène...
