Articles sur la santé

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Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. juil. 05, 2010 5:41 pm

Source JIM

Le procès qui s’ouvre aujourd’hui opposant la fille de l’héritière de l’Oréal, Liliane Bettencourt et un ami de cette dernière, soupçonné d’abus de faiblesse donne lieu depuis plusieurs semaines à une série de révélations. La dernière en date concernerait des praticiens de l’AP-HP. Selon les écoutes clandestines dont a été l’objet Liliale Bettencourt, cette dernière et son mari auraient payé des internes et des médecins des hôpitaux de Paris afin qu’ils les accompagnent lors de leurs vacances aux Seychelles. Le Parisien indique que les rémunérations auraient pu s’élever jusqu’à 55 000 euros pour certains praticiens chargés de veiller sur le couple richissime, même si le témoignage d’une interne en cardiologie à l’époque dément que le montant ait été aussi important.


Attendons les conclusions du procès.
Est-ce qu'ils le valent bien...
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. juil. 05, 2010 5:44 pm

La séance avait été houleuse à l’Assemblée nationale. Le 27 octobre dernier, le ministre de la Santé, Roselyne Bachelot avait été prise à partie par plusieurs députés afin qu’elle donne des précisions sur les rumeurs persistantes évoquant la publication d’un arrêté menaçant de fermeture les blocs opératoires réalisant moins de 1 500 interventions chirurgicales par an. Le ministre avait de fait confirmé qu’un tel texte était en préparation et que ce seuil de 1 500 représentait déjà une concession faite à la nécessité de préserver la proximité des soins, là où le « Conseil national de la chirurgie avait fixé un seuil d’au moins 2 000 actes chirurgicaux pour assurer la sécurité et la qualité ». Les députés, dont Marie-Lou Marcel (PS) avaient alors calculé que « sur l’ensemble du territoire national, 182 blocs et vingt-huit maternités seraient fermés ».


Parmi ces services de chirurgie qui n’atteignent pas le seuil des 1 500 interventions, cinquante-quatre verraient déjà leur avenir menacé. Selon des informations publiées hier par le Journal du Dimanche, mais non confirmées par le ministère de la Santé, les décrets imposant à 54 blocs d’atteindre le seuil couperet d’ici trois ans seraient sur le point d’être publiés. Dans les établissements où l’objectif est rempli à 70 %, ces trois années supplémentaires doivent permettre d’améliorer l’attractivité du service grâce à de nouveaux investissements ou des partenariats avec le privé. Le Journal du Dimanche remarque que ce délai correspond également à des enjeux électoraux : des échéances importantes se préparent tant au niveau local que national, qu’ils s’agisse des cantonales, des présidentielles ou des législatives. Par ailleurs, certains remarquent que face à une population de chirurgiens vieillissante, ces trois années pourraient voir partir à la retraite une partie des praticiens particulièrement échaudés par la perspective de ces fermetures.


Les praticiens ne sont pas seuls à se soulever contre ces décisions, les élus et les populations locales sont souvent très affectés par la perspective de la fermeture d’un bloc. Pourtant, certains spécialistes de la question remarquent que ces petits établissements sont souvent déjà victimes d’un départ des patients, préférant s’en remettre à des établissements plus éloignés mais dont la qualité des soins est mieux garantie. « Lorsque vous constatez que 70 à 80 % de la population résidant dans le bassin d’activité de l’hôpital préfère aller ailleurs, c’est qu’il y a un problème. L’hypocrisie empêche de dire que seules les personnes les plus démunies continuent à s’y rendre » analyse un proche du dossier cité sous couvert d’anonymat par le Journal du Dimanche.


source JIM
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. juil. 05, 2010 5:47 pm

Le Lancet, sans doute en raison du riche passé colonial de la grande Bretagne, s’intéresse infiniment plus à la santé dans le monde que son alter ego américain le New England Journal of Medicine. Depuis quelques mois, il déprime (et peut être culpabilise) ses lecteurs avec des études épidémiologiques financées par l’OMS et/ou la fondation Bill et Melinda Gates sur la mortalité comparée des enfants, des mères ou des jeunes adultes dans les pays occidentaux et dans les régions les plus pauvres du monde quand ce n’est pas sur les risques d’intoxication à l’arsenic des bengalais.

Aujourd’hui c’est une équipe internationale regroupant des épidémiologistes américains, néo-zélandais, canadiens, britanniques et suisses qui se penche sur l’inégal accès à la chirurgie dans le monde.
Pas d’oxymètre de pouls dans 2 blocs opératoires sur 3 en Afrique de l’Ouest

Grâce à des recherches opiniâtres dans 92 pays, les auteurs ont pu établir le nombre de blocs opératoires disponibles pour 100 000 habitants dans les différentes régions du monde. Sans grande surprise ce taux oscille entre 1/100 000 en Afrique sub saharienne de l’Ouest et 14,3/100 000 en Europe de l’Ouest. Pour tenter de donner à cette étude un caractère qualitatif, Luke Funk et coll. ont également évalué le pourcentage de blocs opératoires disposant d’une oxymétrie de pouls, cet appareil de surveillance simple étant considéré comme indispensable à la sécurité des patients. Là aussi les différences sont très importantes avec (pour les pays où la mesure a été possible) plus de 99 % de blocs équipés d’oxymétrie de pouls dans les régions à hauts revenus contre 76 % dans les hôpitaux urbains des pays pauvres et 33,5 % dans les blocs ruraux de ces pays. Cette absence d’oxymètre dans de très nombreux blocs opératoires est très vraisemblablement représentative de la pénurie d’équipement dont souffrent les hôpitaux desservant 2 milliards d’habitants puisque, par exemple au Sierra Leone, seuls 20 % des centres hospitaliers disposent en permanence de gants stériles !

Ces données ne sont d’ailleurs qu’un reflet infidèle de la situation car le nombre de blocs opératoires pour 100 000 habitants n’est probablement pas un bon indicateur de l’excellence chirurgicale, qui dépend bien sûr plus de la technicité des opérateurs et des anesthésistes et des moyens mis à leur disposition que de ce simple paramètre. Nous n’en voulons pour preuve que le premier rang des pays d’Europe de l’Est sur cet indicateur (25,1/100 000) alors que rien ne permet de penser que la qualité des soins chirurgicaux y est supérieure à celle des états occidentaux.

Bref, une étude qui ne nous apprend (hélas) rien…ou pas grand-chose.

Dr Anastasia Roublev

Funk L et coll. : Global operating theatre distribution and pulse oxymetry supply : an estimation from reported data. Lancet 2010; publication avancée en ligne le 1er juillet 2010 (DOI:1016/S0140-6736(10)60392-3).
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. juil. 05, 2010 5:50 pm

Dans des pays pauvres frappés de plein fouet par l’épidémie de sida comme l’Afrique du Sud, la prise en charge des patients pose des problèmes à la fois économiques et logistiques. En effet, même si les financements nécessaires pour disposer des anti-rétroviraux et des examens biologiques indispensables sont réunis, il faut un tissu sanitaire suffisamment dense pour suivre la totalité des malades.

En raison de la pénurie de médecins en exercice en Afrique du Sud (17 pour 100 000 habitants contre 20 fois plus en Europe occidentale) et des millions de sujets infectés par le HIV à prendre en charge, des programmes de suivi des patients par des professionnels de santé non médecins ont été mis en place dans ce pays.
Des sujets suivis dans 2 townships du Cap et de Johannesburg

Pour déterminer si de tels programmes pouvaient être généralisés, une équipe américano-sudafricaine a entrepris un essai randomisé original.

Huit cent douze patients suivis dans 2 centres de santé primaire de townships et justiciables d’une multithérapie anti-rétrovirale selon les critères nationaux (CD4 + inférieurs à 350/mm3 ou stade 3 ou 4 de l’OMS) ont été randomisés en ouvert en un groupe assigné à un suivi classique par un médecin et un groupe pris en charge par un infirmier. Les médecins et les infirmiers, non spécialisés dans ce domaine à l’origine, ont reçu une formation équivalente sur le traitement du sida. Les infirmiers étaient des cadres ayant une année d’expérience en soins de santé primaire. Pour des raisons légales, toutes les multithérapies devaient être initiées par un médecin, le suivi étant assuré au long cours par un infirmier ou un médecin selon le groupe auquel les patients étaient assignés.

Le critère de jugement principal était un indice composite regroupant les événements défavorables suivants : décès, échec virologique, toxicité perturbant le traitement, progression de la maladie, non observance du protocole de suivi. Les traitements prescrits étaient similaires dans les deux groupes et respectaient des protocoles nationaux.
Une efficacité identique

Sur ce critère et après un suivi médian de 120 semaines, les résultats ont été équivalents dans les deux groupes : 44 % d’événements défavorables avec le suivi médical contre 48 % avec le suivi infirmier (risque relatif augmenté de 9 % dans le groupe infirmier avec un intervalle de confiance à 95 % [IC95] entre – 11 et + 33 % ; NS). Dans le détail la fréquence des différents événements défavorables a été similaire dans les deux groupes (par exemple 10 décès dans le groupe infirmier contre 11 dans le groupe médecin).

La preuve est donc faite que, dans un pays aux ressources limitées et sur une population sélectionnée (les cas les plus complexes n’ont pas été inclus dans l’essai), des infirmiers spécialement formés peuvent tout à fait remplacer les médecins dans le suivi des patients sous antirétroviraux.

Ce type de programme peut donc être étendu dans les pays à faibles ressources, tant pour le sida que probablement pour d’autres affections chroniques.


Dr Nicolas Chabert

Sanne I et coll.: Nurse versus doctor management of HIV-infected patients receiving antiretroviral therapy (CIPRA-SA) : a randomised non-inferiority trial. Lancet 2010; publication avancée en ligne le 16 juin 2010 (DOI: 10.1016/S0140-6736(10)60894-X).


N'est-ce pas aussi la même chose en anesthésie ?
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. juil. 05, 2010 6:11 pm

http://www.legifrance.gouv.fr/affichJur ... &fastPos=1

Cour de cassation
chambre sociale
Audience publique du mercredi 21 avril 2010
N° de pourvoi: 09-40511
Non publié au bulletin Rejet

M. Bailly (conseiller le plus ancien faisant fonction de président), président
Me Odent, SCP Masse-Dessen et Thouvenin, avocat(s)


REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS


LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :


Sur le moyen unique :

Attendu selon l'arrêt attaqué (Chambéry, 2 décembre 2008), qu'engagée le 7 août 2003 par la SA Clinique Régina, en qualité de pharmacienne à mi-temps, Mme X... a été licenciée pour faute grave le 8 mars 2006 ; qu'elle a saisi le conseil des prud'hommes ;

Attendu que l'employeur fait grief à l'arrêt attaqué de dire le licenciement dépourvu de cause réelle et sérieuse, alors, selon le moyen, que commet une faute grave le pharmacien qui, responsable de la pharmacie intérieure d'une clinique, méconnaît la réglementation relative à la délivrance et à la conservation des médicaments classés dans la catégorie des stupéfiants ; qu'en l'espèce, la cour, qui a estimé que Mme X... n'avait pas commis de faute grave en laissant, au moment de quitter la clinique, des flacons de méthadone à la vue et à la portée de tous sur la paillasse de l'infirmerie, prétexte pris de ce que ce médicament était destiné à être administré à un patient dans la journée, a violé les articles L. 331-1 du code du travail, 7, 9, 20 et 21 de l'arrêté du 31 mars 1999 relatif à la prescription, à la dispensation et à l'administration des médicaments soumis à la réglementation des substances vénéneuses dans les établissements de santé disposant d'une pharmacie à usage intérieur ;

Mais attendu que la cour d'appel qui, abstraction faite du motif erroné mais surabondant critiqué par le moyen, a retenu, dans l'exercice de son pouvoir souverain d'appréciation des faits, qu'un doute subsistait en ce qui concerne le grief relatif à l'utilisation de flacons de méthadone, a ainsi légalement justifié sa décision ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE le pourvoi ;

Condamne la Clinique Régina aux dépens ;

Vu l'article 700 du code de procédure civile, la condamne à payer à Mme X... la somme de 2 500 euros ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du vingt et un avril deux mille dix.

MOYEN ANNEXE au présent arrêt

Moyen produit par Me Odent, avocat aux Conseils pour la clinique Régina.

Il est fait grief à l'arrêt attaqué d'avoir décidé que le licenciement pour faute grave opéré par un employeur (la CLINIQUE REGINA) d'une pharmacienne salariée (Mme X...) était dénué de cause réelle et sérieuse ;

AUX MOTIFS QUE Mme X... avait été licenciée pour faute grave ; que si deux lettres de licenciement étaient produites aux débats, les parties étaient d'accord pour admettre que le licenciement était bien intervenu aux termes de la lettre du 8 mars 2006 et, dès lors, seuls les griefs invoqués dans cette lettre devaient être examinés ; que, de même, la lettre de licenciement fixant le litige, il n'y avait pas lieu d'examiner les autres griefs invoqués à l'encontre de la salariée en cours de procédure et qui n'avaient pas été visés dans la lettre de licenciement ; que, s'agissant des trois premiers griefs de la lettre de licenciement, c'était à juste titre que le conseil de prud'hommes ne les avait pas retenus ; qu'aucune obligation légale n'imposait à Mme X... de surévaluer les stocks de la pharmacie avant son départ en vacances, alors même qu'il était constant qu'en l'absence de remplacement du pharmacien, la pharmacie de la clinique devait être fermée, les médicaments devant être fournis par une pharmacie d'officine au vu d'ordonnances nominatives ; que si la S. A. CLINIQUE REGINA avait produit aux débats le courrier du 30 juin 2005 qu'elle avait adressé au docteur Z... aux termes duquel « … après renseignements auprès de l'inspection de la pharmacie de la DRASS, il avait été conseillé à la pharmacienne de gonfler les stocks au maximum afin d'éviter de se servir à la pharmacie … », aucun élément émanant de la DRASS ne venait corroborer ses affirmations sur cette pratique ; que la S. A. CLINIQUE REGINA ne pouvait donc reprocher à sa salariée une absence éventuelle de médicaments pendant son absence, ni même une négligence dans le réapprovisionnement la contraignant à faire appel à une officine extérieure, la contrainte invoquée n'étant que la conséquence de la réglementation applicable ; qu'au surplus, et ainsi que le conseil de prud'hommes l'avait relevé, le grief était imprécis puisque ni le nom de l'infirmière, ni les médicaments absents n'étaient mentionnés ; que le grief relatif à la constatation, le 9 janvier 2006, de boîtes de médicaments incomplètes, entamées et sans date de péremption était également imprécis puisqu'aucun produit n'était cité expressément et que cette constatation n'avait pas été faite contradictoirement avec Edith X..., laquelle n'était, ce jour-là, pas absente pour congés ou maladie ; que, s'agissant du grief relatif au dépôt de deux flacons de méthadone sur la paillasse alors que ceux-ci auraient dû être rangés dans l'armoire et que l'un des flacons aurait été périmé depuis mars 2005, il existait pour le moins un doute sur les faits, lequel devait profiter à la salariée ; qu'en effet, outre le fait que les attestations produites aux débats par la clinique faisaient état de trois flacons de méthadone (et non de deux), il résultait de ces attestations, ainsi que des pièces versées aux débats par Mme X..., que celle-ci était allée chercher la méthadone dans une pharmacie d'officine le 30 janvier au matin, ce que relataient d'ailleurs Mmes A... et B... et qu'Edith X... avait déposé ce produit sur la paillasse vers 13 h 30, ce qu'elle ne contestait pas ; qu'il était pour le moins curieux que la salariée ait pu déposer sur la paillasse, devant cinq témoins, un produit périmé, alors même que la clinique admettait qu'elle ne détenait aucun stock de ce produit et qu'il était établi qu'elle venait de l'acheter dans une officine extérieure, avec l'ordonnance, contrairement à ce que soutenaient Mmes B..., A... et C... ; qu'il était tout aussi surprenant qu'aucune des cinq personnes ayant vu Mme X... déposer ces flacons et, constatant manifestement immédiatement qu'un des flacons était périmé, n'ait cru utile de la rappeler avant qu'elle ne quitte l'établissement ; qu'en outre, le cahier des dotations dont il était fait mention dans la lettre de licenciement n'était pas produit aux débats ; que le dépôt, par Mme X..., de ces flacons sur la paillasse, même s'il ne remplissait pas les formes prévues à l'article 20 de l'arrêté du 31 mars 1999, ne constituait pas une faute grave dès lors qu'il était constant que ces flacons correspondaient au traitement journalier du malade auquel ils étaient destinés et qu'ils devaient être utilisés le jour même ; que, s'agissant du dernier grief également contesté, il résultait des attestations de Mmes D..., C... et A... que Mme X..., qui quittait son service vers 13 heures, n'aurait pas voulu aller chercher immédiatement un médicament considéré comme urgent et destiné à une patiente qui revenait des urgences ; que, toutefois, ce grief n'était pas suffisamment établi au vu des pièces produites aux débats et le doute devait également profiter à la salariée ; qu'aucune ordonnance n'était produite concernant la situation de cette malade et il convenait de relever :- que l'infirmière à qui Edith X... avait opposé un refus, à savoir Mme B..., selon l'attestation de Mme A..., n'avait nullement fait état de ce fait dans sa propre attestation ;- que Mme A... qui, selon la fiche établie par Mme C..., était allée chercher le traitement à la pharmacie, ne faisait également pas mention de ce fait dans son attestation ; que, compte tenu des éléments ci-dessus discutés, la preuve des griefs invoqués à l'appui du licenciement d'Edith X... n'était pas rapportée ; que, dès lors, son licenciement était sans cause réelle et sérieuse ;

ALORS QUE commet une faute grave le pharmacien qui, responsable de la pharmacie intérieure d'une clinique, méconnaît la réglementation relative à la délivrance et à la conservation des médicaments classés dans la catégorie des stupéfiants ; qu'en l'espèce, la cour, qui a estimé que Mme X... n'avait pas commis de faute grave en laissant, au moment de quitter la clinique, des flacons de méthadone à la vue et à la portée de tous sur la paillasse de l'infirmerie, prétexte pris de ce que ce médicament était destiné à être administré à un patient dans la journée, a violé les articles L. 331-1 du code du travail, 7, 9, 20 et 21 de l'arrêté du 31 mars 1999 relatif à la prescription, à la dispensation et à l'administration des médicaments soumis à la réglementation des substances vénéneuses dans les établissements de santé disposant d'une pharmacie à usage intérieur.


Décision attaquée : Cour d'appel de Chambéry du 2 décembre 2008
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. juil. 06, 2010 5:19 pm

Source liberation

http://www.liberation.fr/vous/010164545 ... s-de-shoot

On tient là notre reconversion : Les IADE ayant la réputation d'être les aristocrates de la piquouze, je pense qu'on va nous mettre là, pour qu'enfin, les toxico puissent grâce à nous, trouver une veine qui accepte le shoot...


Verra-t-on bientôt des «salles de shoot» ouvrir en France? Ces espaces, médicalisés, sont destinés aux toxicomanes les plus précaires qui se piquent dans la rue, les couloirs du métro, les toilettes des cafés. Devant la recrudescence des overdoses et des contaminations (VIH, hépatites), la plupart des pays européens se sont résignés à ouvrir des salles d’injection encadrées par des personnels de santé. Pas la France.

Pour les associations qui viennent en aide aux toxicomanes, il y a urgence. Lundi, un collectif réunissant une dizaine d’associations (1) a adressé un courrier à Roselyne Bachelot lui demandant de «lancer une expérimentation». L’an passé, la ministre de la Santé avait annoncé qu’elle attendait les résultats d’une expertise confiée à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) pour se décider. C’est chose faite depuis la semaine dernière: la synthèse des travaux scientifiques est désormais publique.

Rassemblés par l’Inserm, 14 experts (épidémiologistes, professionnels de santé publique, psychiatres, addictologues, etc.) ont ainsi épluché la littérature scientifique et étudié les politiques de réduction des risques (RDR) mises en œuvre dans différents pays. En résumé, l’Inserm conclut à l’intérêt des salles d’injection comme un outil complémentaire dans une approche globale de la réduction des risques.
«Créer un lien»

En France, depuis la fin des années 80, la réduction des risques passe par la distribution de seringues, les traitements de substitution aux opiacés, le dépistage du VIH et les traitements antirétroviraux. Des dispositifs qui ont porté leurs fruits. Mais 60% des usagers de drogues ont été contaminés par le virus de l’hépatite C, note l’Inserm. Ce virus-là est capable de résister plusieurs jours.

De plus, de nouvelles populations, notamment des jeunes en errance, sont apparues qui échappent aux dispositifs existants. «Les gens tombent dans des trous», commente Elisabeth Avril, médecin et directrice de l’association Gaïa. Ouvrir des salles d’injection permettrait donc de compléter le dispositif de réduction des risques, d’offrir une palette complète, note l’Inserm. Pour l’Institut, il n’y a d’ailleurs pas lieu d’opposer les soins et la réduction des risques. Une affirmation qui a de quoi conforter les associations de terrain. «Il faut pouvoir encadrer les toxicomanes, créer un lien avec eux pour pouvoir les amener vers des soins et un sevrage», expliquent-elles. C’est maintenant à Roselyne Bachelot de trancher.

Les associations veulent y croient. «Avec cette expertise de l’Inserm, on n’est plus dans le fantasme: il s’agit d’avis d’experts», rappelle Jean-Pierre Couteron, médecin et président de l’Anitea (association des intervenants en toxicomanie). Et c’est effectivement un argument de poids. Dans l’imaginaire collectif, les salles de shoot encouragent la consommation des drogues. «Il ne s’agit évidemment pas d’inciter à la consommation, rappellent les associations, mais de ne pas laisser les gens se piquer n’importe comment et n’importe où».
«Pas d'effet d'attraction»

Ailleurs en Europe, quand des autorités ont pris l’initiative d’ouvrir des salles d’injections médicalisées, jamais l’opinion publique ne s’y est montrée d’emblée favorable. «Mais une fois le lieu ouvert, les riverains ont adhéré au dispositif», raconte Anne François, médecin au sein de «Quai 9», une salle de consommation ouverte à Genève depuis 1991. Personnel hospitalier, travailleurs sociaux, municipalité et police sont membres du comité de pilotage de Quai 9. Et le médecin suisse enfonce le clou: «En dix ans, il n’y a pas eu d’effet d’attraction pour de nouveaux consommateurs».

La ministre de la Santé écoutera-t-elle les experts de l’Inserm ou Etienne Apaire, magistrat et président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt)? Les associations de terrain dénoncent la position «répressive» de la Mildt sur les usagers des drogues. A quelques jours de la publication de l’expertise de l’Inserm, la Mildt avait opportunément rendu public un sondage d’opinion. Il y apparaissait que les Français étaient de plus en plus sévères à l’égard des toxicomanes, désormais considérés comme «responsables» de leur addiction, et plus comme des malades. La proposition d’ouvrir des salles de shoot y était massivement rejetée.

Si le ministère de la Santé renonçait à se doter d’un dispositif qui permet aux toxicomanes ne pas «crever dans les rues», des municipalités, et notamment celle de Paris, semblent prêtes à franchir le pas d’elles-mêmes.

(1) Act-up Paris, Anitea, Asud, Gaia Paris, Safe, SOS hépatites Paris, salledeconsommation.fr, Aides, AFR, Elus santé publique et territoires, Elus locaux contre le sida.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juil. 08, 2010 7:36 pm

source JIM

Le climat politique est-il tel que l’unique solution serait d’en appeler au secours du précédent Président de la République ? L’ancien patron des médecins de la Brigade des sapeurs pompiers de Paris et vice président de la Société française de médecine de catastrophe, le docteur Henri Julien ne se positionne pas sur ce terrain politique, mais pour lui il est en tout cas certain que pour faire progresser le nombre de Français formés aux gestes de premiers secours, il faudrait un « effet Chirac ». Une telle impulsion, qui a vu porter ses fruits en matière de sécurité routière « manque au secourisme », selon Henri Julien, auteur pour l’Académie de médecine avec Alain Larcan d’un rapport sur le secourisme en France.

A quoi ça sert ?

Si une forte volonté politique est indispensable en la matière c’est que les Français se révèlent très en retard par rapport à de nombreux Européens. Un sondage réalisé en 2009 par la Croix Rouge avait en effet révélé que 27 % de nos concitoyens sont titulaires d’un diplôme de formation aux premiers secours, tandis que 17 % ont été initié à ces gestes qui sauvent. Ces proportions n’ont rien de comparable avec la Norvège où 95 % de la population a été dûment formée, l’Allemagne et l’Autriche (80 %) ou encore l’Islande (75 %). Plusieurs freins expliquent la situation française : l’Académie de médecine estime notamment que l’organisation « originale » de notre prise en charge des urgences pourrait faire douter les Français de la nécessité d’être eux-mêmes formés. Elle évoque également la crainte des poursuites pénales. Des critiques structurelles sont également émises par le rapport qui déplore l’absence de définition claire du secourisme et d’un « pilotage en rapport avec l’importance sociétale » de cette pratique.

Un Français sur deux doit être formé

Aussi, l’Académie de médecine appelle-t-elle les pouvoirs publics à se fixer des buts clairs : un français sur deux devrait être formé aux gestes qui sauvent et un français sur vingt aux premiers secours en équipe. Pour atteindre ces objectifs, le rapport met en avant plusieurs recommandations concrètes : l’obligation de l’obtention du diplôme de secourisme pour « toute personne en situation de responsabilité de groupe, toute pratique de sport à risque, lors du passage des permis moto, automobile, bateau et chasse, et l’inscription à l’Université et dans les grandes écoles ». L’Académie invite également à mettre en place différents rendez-vous permettant de multiplier les occasions de se former au secourisme : lors de la Journée d’appel et de préparation à la Défense ou à l’occasion d’un parcours civique secouriste qui pourrait être instauré par exemple. Enfin, elle souhaite que soit élaborée une charte éthique du secouriste et que soit garantie aux sauveteurs spontanés la protection civile et pénale.
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. août 11, 2010 5:56 pm

article du JIM

Il y a tout juste 50 ans W B Kouwenhoven décrivait dans le JAMA, la technique du massage cardiaque externe (MCE). Peu après, les réanimateurs recommandèrent de toujours associer au MCE une oxygénation par bouche à bouche (BAB) lors des arrêts cardio-respiratoires (ACR). Cependant, en raison de données expérimentales et observationnelles et des difficultés rencontrées sur le terrain lors de la mise en œuvre par les témoins d’un BAB correct (même s’il s’agit de professionnels) en 2008, l’American Heart Association (AHA) décidait de conseiller désormais le MCE seul pour les ACR de l’adulte de cause cardiaque. Mais, malgré l’autorité de l’AHA dans le monde, ces nouvelles guidelines n’ont pas été adoptées par tous sur le terrain, sans doute en raison de leur faible niveau de preuve.

Le type de massage tiré au sort !

Aujourd’hui, deux études randomisées semblent donner raison à l’AHA.

Même si la randomisation dans ce domaine pouvait paraître difficile, elle a été rendue possible grâce à l’imagination de deux équipes, américaine et suédoise, qui ont mis au point un protocole très proche de part et d’autre de l’Atlantique.

Schématiquement, dans les deux essais, c’est le médecin régulateur du numéro d’appel d’urgence qui assurait la randomisation en recommandant (avant l’arrivée de l’équipe de réanimation mobile) au témoin appelant les secours pour un ACR soit le MCE seul, soit la réanimation cardiopulmonaire (RCP) classique associant MCE et BAB. Dans les deux études, le critère principal de jugement était la survie soit à la sortie de l’hôpital (dans l’étude américaine) soit à 30 jours (dans l’essai suédois).

12,5 % de survivant avec le MCE seul

Un total de 1 941 patients de plus de 18 ans ont été inclus dans l’étude américaine, dirigée par un médecin répondant au nom prédestiné de Rea ;122 sujets assignés au MCE seul ont pu quitter l’hôpital (12,5 %) contre 105 du groupe RCP classique (11 %), la différence entre les deux groupes n’étant pas statistiquement significative (p=0,31). Des résultats similaires ont été obtenus dans l’étude suédoise qui a inclus 1 276 sujets de plus de 8 ans victimes d’un ACR en ambulatoire : la survie à un mois a été de 8,7 % avec le MCE seul et de 7 % avec la RCP classique (p=0,29). Ainsi sur ce critère « dur », les deux techniques ont donné des résultats proches avec un avantage (non significatif) pour le MCE seul.

Une tendance à la supériorité du MCE seul si la cause est cardiaque

Pour aller plus loin dans l’analyse, Rea et coll. ont étudié différents sous groupes préspécifiés. Il est apparu que la survie avait tendance à être meilleure avec le MCE seul chez les patients victimes d’un ACR de cause cardiaque (15,5 % contre 12,3 % ; p=0,09). De même, lorsque le rythme cardiaque enregistré lors de l’arrivée des secours était justiciable d’un choc (fibrillation ou tachycardie ventriculaire), la survie avait tendance à être supérieure avec le MCE seul (31,9 % contre 25,7 % ; p=0,09). A l’inverse lorsque l’ACR avait une étiologie extra-cardiaque, la survie avait tendance a être moins bonne avec le MCE seul (5 % contre 7,2 % ; p=0,29).

Les auteurs américains et suédois concluent de façon similaire que leurs résultats devraient conduire de façon pragmatique à favoriser le MCE seul par les témoins (non professionnels) d’un ACR de l’adulte.
Beaucoup de questions non résolues

Il faut toutefois relever les limites de ces deux essais et les questions cruciales non encore résolues :

- Malgré leur ampleur, la puissance de ces études était insuffisante pour mettre en évidence une différence significative de survie.
- Les sous groupes analysés étaient de tailles trop limitées pour pouvoir tirer des conclusions définitives (en particulier pour le sous groupe des ACR de cause non cardiaque chez lesquels l’oxygénation pourrait être déterminante dans les chances de survie).
- Leurs résultats ne peuvent être extrapolés aux enfants (malgré la présence de quelques enfants dans l’essai suédois). A cet égard, il faut rappeler qu’une étude observationnelle japonaise récente et de grande ampleur était en faveur de la RCP classique chez l’enfant.
- Surtout, ces deux études ne permettent pas de déterminer quelle est la technique à utiliser préférentiellement par des professionnels de santé entraînés.

Pour trancher définitivement le débat nous aurions à la fois besoin de nouvelles données expérimentales et de nouveaux essais randomisés. Les études animales devraient en particulier évaluer la perfusion coronaire avec les deux techniques et déterminer si l’oxygénation peut être réellement délétère dans certains types d’ACR. Les essais pourraient concerner les techniques de réanimation appliquées par les professionnels dès l’arrivée des secours.


Dr Anastasia Roublev

1) Rea TD et coll. : CPR with chest compression alone or with rescue breathing. N Engl J Med 2010; 363: 423-33.
2) Svensson L et coll.: Copression only CPR or standard CPR in out-of-hospital cardiac arrest. N Engl J Med 2010; 363: 434-42.
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. août 11, 2010 6:57 pm

PRESENTATION DU RAPPORT
SECOURISME EN FRANCE, BILAN ET PROSPECTIVES

Exposé des motifs
A l’initiative du Pr A. Larcan, la commission IX ( chirurgie-anesthésiologie-réanimation-urgence ) de l’Académie Nationale de Médecine a demandé au Médecin Général H. Julien de rédiger un rapport concernant l’état du secourisme en France et des propositions pour en assurer une meilleure diffusion.

Le secourisme vise à déléguer des tâches qui relèvent de la médecine dans le but de permettre la survie d’une victime dans l’attente de l’arrivée sur les lieux des secours organisés : Sapeurs Pompiers et SAMU. Démarche citoyenne, il revêt en France comme dans d’autres pays une dimension sociétale. Il véhicule et diffuse des valeurs morales fortes et peut également revêtir une connotation altruiste constitue le pivot de la politique de sécurité civile en suscitant le développement d’un réseau d’entraide pour l’urgence au quotidien ou lors de catastrophes, la promotion d’une attitude de prévention de la population.

Ce rapport s’appuie sur une enquête menée auprès de plus de 30 personnes expertes dans le domaine, sur une recherche bibliographique et sur l’avis des membres de la commission IX de l’Académie de Médecine à laquelle il a été soumis en cours de rédaction. Il a été approuvé à l’unanimité par le Conseil d’administration de l’Académie Nationale de Médecine. Il traite prioritairement du secourisme citoyen de base, praticable par l’ensemble de la population, sans négliger quelques aspects du secourisme « professionnel ».

En France l’état du secourisme est contrasté : Le substrat social est apparemment favorable à sa diffusion en raison de :
- L’intérêt républicain porté aux citoyens dans le pays des droits de l’homme, de l’égalité et de la fraternité.
- La présence d’une éducation laïque, obligatoire et gratuite, d’un service militaire dont la partie active suspendue sera remplacée pour partie par un service civique volontaire.
- Du développement d’une chaîne de secours associant secours à personne par les sapeurs-pompiers et de soins d’urgence par un service hospitalier spécialisé, le SAMU
- Du nombre et du dynamisme des associations de secourisme et leurs moniteurs.

Pourtant la diffusion et le développement du secourisme en France ne paraissent pas au niveau attendu pour un pays avancé :
- Le pourcentage de population formée demeure moyen : 40 % des français seraient initiés ou formés selon une enquête de la Croix Rouge réalisée en 2009, contre 80% en Allemagne.
- La pauvreté de la recherche et des publications sur ce sujet contrastent avec la richesse de l’apport anglo-saxon, l’absence d’une démarche d’évaluation.
- L’inexistence de statistiques exhaustives et fiables concernant toutes les formes de secourisme.

Plusieurs entraves à une meilleure diffusion du secourisme citoyen peuvent être relevées :
Implication trop mesurée des pouvoirs publics :
- Il manque au secourisme l’effet Chirac de 2004 en faveur de la sécurité routière,
- La nature interministérielle du secourisme concerne beaucoup de ministères : Intérieur, Santé, Education Nationale, Défense, Travail, Jeunesse et sport, Outre-mer…ce qui dilue les responsabilités, freine son dynamisme, favorise les divergences,
- Le support légal et réglementaire doit être actualisé : pas de protection du secouriste bénévole comme dans certains pays, absence de définition du secourisme, multiplicité et complexité des textes le concernant,
- Retard d’engagement de certains ministères sur le sujet : les décrets du ministère de l’Education Nationale, partenaire incontournable, datent de 2006 et n’ont à ce jour qu’un effet très mesuré.
- Limites dans le caractère obligatoire de la formation ( permis de conduire, étapes de la scolarité…) à l’inverse de ce qui a été réalisé en Allemagne notamment, absence d’aides financières pour certaines catégories de personnes défavorisées…


Le secourisme est une cause nationale. Des objectifs forts devraient être ciblés : former rapidement un français sur deux aux premiers secours et atteindre une proportion des deux-tiers ou trois quart comme dans d’autres pays européens , un français sur vingt aux premiers secours en équipe. Une meilleure évaluation et une démarche de qualité de tous les niveaux devraient être organisées. Une charte éthique du secouriste devrait être promulguée.

L’obligation de porter secours doit être accompagnée d’une exonération de responsabilité juridique, d’une volonté politique clairement exprimée et d’un suivi administratif adapté. Cette volonté devrait s’appuyer sur une structure de l’Etat en mesure d’assurer la dimension interministérielle du secourisme, sa promotion dynamique, son suivi numérique et qualitatif exhaustif, tout en favorisant recherches et publications dans ce domaine.

Les propositions contenues dans le rapport devraient contribuer à permettre la formation citoyenne du plus grand nombre et replacer ainsi la France dans le concert des nations les plus avancées dans le domaine du secourisme.

PROPOSITIONS

1- Mieux définir le secourisme :
Il n’existe pas en France de définition claire du secourisme, ni du secouriste. Ces vocables sont interprétés ou utilisés avec des acceptions différentes, quelques fois contradictoires. Aucune loi ne définit ce qu’est le secourisme alors que de nombreux décrets apportent des éléments d’identification isolés.

Nous proposons une définition générique du secourisme :
« Ensemble des gestes de secours reconnus destinés, en situation d’urgence, à préserver l’intégrité physique et psychique d’une victime d’accident ou de maladie, notamment en attendant l’arrivée des secours organisés ».

En France, le mot secouriste renvoie à deux applications distinctes :

- les secouristes proprement dits qui interviennent en équipe hiérarchisée dotée de matériels et qui ont reçu une formation diplômante correspondante. Ce sont en France les sapeurs pompiers qui ont une mission de service public ( le secours à personnes ) et les membres actifs de certaines associations ( Croix Rouge, FNPC…).
Ce groupe bénéficie de l’appellation « secouriste » dans les textes en vigueur et correspond à la définition suivante :
« Professionnel de secours ou de soins, secouriste d’entreprise ou adhérent à une association de secourisme, ayant obtenu un diplôme l’autorisant à pratiquer en équipe des gestes de secours avec matériel. »

- les citoyens altruistes, témoins d’un accident ou d’une détresse qui pratiquent les premiers secours. Ces derniers ont pour premier but de permettre la survie immédiate des victimes, déterminante pour l’efficacité de la chaîne de secours et soins d’urgence dont ils sont les premiers maillons.
Nous proposons de les regrouper sous le terme de secouriste bénévole. Ils sont appelés samaritains dans de nombreux pays.

3- Mieux protéger le secouriste bénévole :
Un des premiers obstacles à la diffusion du secourisme et à la mise en œuvre des gestes appris est la prise de responsabilité civile et pénale qu’elle implique. Nous proposons que la formulation négative de l’obligation de porter secours soit complétée par une loi de type du Bon Samaritain exonérant le témoin bénévole, qui pratique les premiers secours, de toute poursuite civile ou pénale. Elle ne s’applique pas aux secouristes professionnels ou associatifs, aux personnels de santé, à toutes les personnes intervenant dans le cadre de leurs missions. Cette disposition existe dans plusieurs états américains et dans quelques pays européens. C’est ainsi que l’Art. 1471 du Code Civil du Québec prévoit que :
« Toute personne qui porte secours à autrui …est exonéré de toute responsabilité pour le préjudice qui peut en résulter, à moins que ce préjudice ne soit dû à sa faute intentionnelle ou à sa faute lourde » ; cette disposition ne s’applique pas aux professionnels des secours et de soins d’urgence.
En France cette disposition pourrait se formuler ainsi :
« Toute personne qui porte secours à autrui dans le cadre de l’article 122-7 du code pénal est exonérée de toute responsabilité pour le préjudice qui peut en résulter, à moins que ce préjudice ne soit dû à sa faute intentionnelle ou à sa faute lourde. Cette disposition ne s’applique pas aux personnels de sécurité, de santé ou de secours dans le cadre de l’exercice de leurs professions ainsi qu’à toute autre personne rétribuée pour cette action ou agissant dans le cadre de ses missions. »

4- Renforcement du pilotage du secourisme en France :
Le secourisme souffre en France de l’absence d’un véritable projet le concernant. Il ne bénéfice pas en d’un pilotage qui soit en rapport avec son importance sociétale.
Les causes en sont multiples :
- L’Observatoire National de secourisme chargé du secourisme en France n’a pas d’assise suffisante pour promouvoir une vision stratégique du développement du secourisme. Il ne s’est réuni que deux fois depuis 1997.
- Les tutelles administratives sont très nombreuses et leur participation n’est pas toujours à la hauteur des enjeux. Les deux ministères pivots : le ministère chargé de la Santé et celui de l’Intérieur et les ministères concernés : Travail, Défense, Education Nationale, Affaires Etrangères, Jeunesse et Sport n’ont pas toujours des points de vue convergents et/ou volontaristes.
- Les associations constituent l’élément moteur de l’Observatoire, notamment de ses commissions. Les décisions ou les avancées sont nécessairement consensuelles. Les administrations, pour la plupart, se situent dans le rôle de validation et promulgation des textes.

Un pilotage fort du secourisme en France trouverait une justification évidente :
- Le secourisme plait beaucoup aux adolescents, ils en réclament l’apprentissage.
- Les ateliers de secourisme suscitent toujours un grand intérêt de la population.
- La solidité des services dédiés à l’urgence et aux secours, le maillage serré des associations, sont tout à fait en mesure de constituer des relais vers la population, dans l’esprit de l’école républicaine laïque, gratuite et obligatoire.
- L’effort public d’accès à la citoyenneté promu par l’Etat et les collectivités publiques y gagnerait en efficacité : le secourisme est un excellent moyen de s’intéresser aux autres, d’être socialement utile, efficace et reconnu.
- Dans un monde où l’irresponsabilité devient un problème sociétal, le secouriste par la connaissance des risques, par la mesure des souffrances endurées, par son caractère interindividuel et par la diffusion d’un esprit d’entraide et de prévention, contribue à rendre le citoyen plus prudent, plus respectueux d’autrui en même temps que plus efficace. Nos jeunes concitoyens en recevraient toute la richesse positive.

Ce renouveau nécessite un pilotage renforcé à la mesure de l’attente et de la nécessité :
- Doté d’un niveau suffisant dans l’arborescence gouvernementale afin de pouvoir promouvoir et assurer une action interministérielle capable d’harmoniser et de coordonner les actions ministérielles.
- Disposant d’une image forte afin de constituer une référence facilement identifiable et susciter un courant d’adhésion.
- Capable d’apprécier l’impact des mesures prises par le suivi exhaustif du nombre de secouristes formés.
- En mesure de suivre l’évolution des avancées internationales dans les domaines pédagogiques et techniques,
- Capable de procéder au suivi des associations et organismes agréés comme cela est fait actuellement par l’inspection de la sécurité civile pour les associations.
- Chargé de promouvoir la recherche dans le domaine et rendre la France présente dans le concert international du secourisme.
- Enfin, investi de la mission de lancer des campagnes susceptibles d’allier citoyenneté, altruisme et efficacité auprès du public.

Nous suggérons la mise en place d’une structure de niveau suffisant, dotée d’une mission de suivi numérique et de la qualité, de recherche théorique et pédagogique, et d’un service de communication, capables d’assurer le support et la promotion du secourisme en France.

5- Plus grande généralisation de l’obligation de formation :
Dans beaucoup de pays la formation aux premiers secours revêt un caractère obligatoire ou automatique. C’est le cas en France des écoliers, des collégiens et des lycéens de l’Education Nationale qui a une activité encore trop limitée dans le domaine. C’est également celui des jeunes gens convoqués à la J.A.P.D., initiées par le ministère de la Défense et celui de salariés d’entreprises formés au secourisme du travail.
Nous proposons de multiplier les obligations de formation à l’exemple d’autres pays :
- Accès aux diplômes scolaires : baccalauréat, concours d’entrée aux grandes écoles, examens d’université..
- Examen des différents permis de conduire ( A, B, C, D, E ), de pilotes ( motonautisme, avions, etc…), de chasse…
- Mise en responsabilité d’un groupe : gardiens, agents de sécurité, enseignants, moniteurs, policiers, guides etc..
- Pratique de sports à risque : parachutisme, sports de haute montagne, canyoning,… à l’exemple de la plongée sous-marine,
- Maternité ou parentalité, accès à la nationalité française…par exemple.

6- Aide au financement et gratuité pour certaines catégories de personnes :
Le coût de la formation volontaire est un frein à la diffusion du secourisme. Nous proposons de généraliser la gratuité de la formation aux premiers secours ou d’instaurer une aide financière pour certaines catégories de personnes défavorisées. Rappelons que le secourisme est un excellent accès à la citoyenneté et que beaucoup de jeunes demandent et apprécient son enseignement.
Cette mesure pourrait concerner certaines catégories sociales qui font déjà l’objet d’aides :
Les enfants ou d’adolescents de quartiers défavorisés pour lesquels cette formation constitue un accès à la citoyenneté.
Les bénéficiaires de R.S.A., d’une aide à la recherche d’emploi.
Les handicapés moteurs ou visuels ( l’enseignement du secourisme aux aveugles leur donne confiance renforce leur dignité ), l’accès à la parentalité.
Les demandeurs de nationalité française.
Les délinquants incarcérés …

7- Harmoniser les diverses formations de secourisme : Parcours secouriste citoyen :
De multiples programmes d’enseignement du secourisme cohabitent en France, adaptés aux besoins de situations spécifiques, promulgués par des tutelles administratives différentes.
Nous proposons d’inclure ces formations dans un continuum unique, un parcours secouriste du citoyen, inscrit dans une perspective modulaire, progressive et intégrée. L’actualisation des connaissances étant réalisée à chacune des étapes de la vie du secouriste ( scolarité, J.A.P.D., permis de conduire, insertion au travail, parentalité, maladie…).

Le parcours civique secouriste se déroulerait pendant toute la vie du citoyen :
- Apprentissage P.S.C.1 ou équivalent à l’école,
- Approfondissement et recyclage lors de la J.A.P.D.,
- Recyclage et information la prévention du sur-accident, les gestes à effectuer lors d’un accident de la route au moment de l’examen du permis de conduire,
- Recyclage et S.S.T. avec la partie prévention lors de l’insertion au travail,
- Actualisation et complément adapté lors de la pratique d’un sport à risque,
- Recyclage et acquisition d’un module pédiatrique lors de la préparation à l’accouchement, de la parentalité,
- Recyclage et module adapté en cas de maladie, coronarienne, métabolique, neurologique, tant pour l’intéressé que pour son entourage,
- Rappel des connaissances et acquisition d’un module adapté au moment du départ à la retraite…

Ainsi progressives et intégrées, les formations secouristes s’intégreraient dans un continuum assurant par là même le recyclage nécessaire des secouristes citoyens.

8- Simplification et meilleure accessibilité à l’enseignement des premiers secours :
La diffusion du secourisme citoyen est confiée aujourd’hui aux seules associations à but non lucratif agréées. L’effort de formation repose aujourd’hui sur les seuls moniteurs de secourisme des associations et organismes agrées dont il convient de signaler la qualité de l’engagement et le dévouement.
Cependant la multiplication des textes réglementaires a contribué à renforcer une certaine rigidité pédagogique qui tend à limiter l’accès à des gestes, à des matériels et à des procédés et méthodes pédagogiques novateurs utilisés avec succès au-delà de nos frontières.
Actualiser et diminuer le temps nécessaire à une formation de masse, faire appel à des procédés pédagogiques modernes est un vœu de tous les défenseurs du secourisme.

9- D’autres objectifs sont également à retenir :
Citons :

L’accès des secouristes professionnels à des matériels modernes :
- Les appareil automatisés de mesure de la glycémie : Fiables et simples, ces appareils sont utilisés par les diabétiques eux-mêmes pour suivre leur glycémie quotidiennement. L’accent mis sur la rapidité de prise en charge des AVC, comme des coronaropathies renforce encore cet intérêt.
- Les dispositifs de maintien de la liberté des voies aériennes : Plusieurs dispositifs sont utilisés dans les pays anglo-saxons par les « first responders », équivalent de nos secouristes, dans le but de permettre une bonne ventilation assistée, notamment des victimes d’arrêts cardio-circulatoires. Il pourrait être envisagé que certains secouristes professionnels, après formation et contrôle de leur aptitude, soit dotés de ce type de matériel, notamment dans les situations où la médicalisation est difficile ou retardée.
- L’utilisation de médicaments d’urgence par ces mêmes secouristes : Il s’agit notamment :
- De l’Adrénaline injectable en sous-cutanée en cas de choc anaphylactique,
- De la Trinitrine spray pour soulager une douleur coronarienne,
- De la Ventoline® pour traiter une crise d’asthme aigue grave.
Ces trois médicaments dont l’action est très rapide et le retard d’administration très pénalisant, devraient pouvoir être utilisés par les secouristes, après enseignement inclus dans leur cursus de formation ( P.S.E. 2 ).

La nécessité de se placer dans une perspective européenne, L’harmonisation de la formation, notamment de la formation de base du citoyen, serait un acquis européen important qui pourrait être doté d’un label après le suivi de la formation.

Redonner une place à la prévention : Dans le programme actuel du secourisme de base ( P.S.C.1) seul un court rappel de prévention, l’alerte aux populations est conservé. Il est souhaitable que la formation citoyenne de base soit accompagnée par une formation complémentaire, préparant le citoyen à affronter les risques et les dangers de la vie courante, du travail, des loisirs et des voyages.

Renforcer et développer la composante éthique. Au devoir primordial de porter secours et assistance en cas de détresse s’ajoute pour le sauveteur un code éthique qu’il doit librement accepter et respecter : Ne pas abuser de sa position alors que la victime est en situation de faiblesse. C’est ainsi qu’il convient de respecter les libertés individuelles, respecter les limites de l’enseignement suivi, accepter des devoirs de discrétion et de probité.

En conclusion :
Le secourisme est une cause nationale. Des objectifs forts devraient être ciblés : former rapidement un français sur deux aux premiers secours, afin de se rapprocher à terme, des niveaux européens avancés ( quatre cinquièmes de la population ) , un français sur vingt aux premiers secours en équipe. Une meilleure évaluation et une démarche de qualité de tous les niveaux devraient être organisées. Une charte éthique du secouriste devrait être promulguée.

En 2002, une implication politique marquée a donné sa pleine mesure à la sécurité routière :
- On peut donc penser qu’un investissement politique fort conduirait à une meilleure diffusion du secourisme auprès de la population, notamment dans sa forme citoyenne.
- Cette action devrait s’appuyer sur une structure de l’Etat en mesure d’assurer la dimension interministérielle du secourisme, sa promotion dynamique, son suivi numérique et qualitatif exhaustif, tout en favorisant recherches et publications dans ce domaine.

La France est un des rares pays où des médecins spécialistes se rendent auprès des accidentés et des malades en détresse, où les sapeurs pompiers couvrent par leur maillage la totalité du territoire. Elle se doit de renforcer l’action déterminante du témoin en charge des trois premiers maillons de la chaîne de secours et de soins. Ces gestes nécessaires et altruistes doivent être suscités, promus, soutenus et organisés. L’obligation de porter secours doit être accompagnée d’une exonération de responsabilité juridique, d’une volonté politique clairement exprimée et d’un suivi administratif adapté. Ceci devrait contribuer à permettre la formation citoyenne du plus grand nombre et replacer ainsi la France dans le concert des nations les plus avancées dans le domaine du secourisme.

Les rapports sont disponibles à la rubrique triade, les rapports. les référentiels
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Message par yves benisty » mer. août 11, 2010 11:02 pm

arnaud BASSEZ a écrit :[...] a demandé au Médecin Général H. Julien de rédiger un rapport concernant l’état du secourisme en France [...]
Le secourisme est une chose trop sérieuse pour le confier à des militaires.
BÀP, en fonction de la personne chargée d'établir le rapport, les conclusions peuvent varier du tout au tout...
Le petit rapporteur a écrit :Le secourisme vise à déléguer des tâches qui relèvent de la médecine
Ça, c'est la grosse arnaque des docteurs. Le secourisme n'est pas une tâche médicale, mais une tâche qui peut être réalisée par tout le monde. Le secourisme appartient aux citoyens.

Regardez ce qui s'est passé pour le DSA en France. Ça faisait des années qu'on s'en servait avec succès dans d'autres pays. Mais pour autoriser son utilisation par des non-médecins en France, il a fallu refaire des études, modifier la loi, et exiger l'afudsa, formation de 8 heures, pour utiliser un appareil automatique...

Dans l'utilisation du DSA, le rôle du médecin n'est pas d'utiliser le DSA, il n'est pas de fabriquer le DSA, il n'est même pas de le concevoir. Son rôle se borne à dire comment il doit être programmé.

Le citoyen apprend par le médecin qu'un choc électrique externe peut dans certains cas faire repartir un coeur arrêté. Il ne sait pas reconnaître dans quels cas il faut délivrer ce choc, mais il s'associe avec des informaticiens et des électroniciens pour concevoir une machine qui reconnaît la fibrillation et permet de délivrer le choc aux seules personnes qui en ont besoin.
Le petit rapporteur a écrit :Plusieurs entraves à une meilleure diffusion du secourisme citoyen peuvent être relevées :
Implication trop mesurée des pouvoirs publics :
- Il manque au secourisme l’effet Chirac de 2004 en faveur de la sécurité routière
Dans les années soixante, le général De Gaule avait déjà comme objectif de faire de chaque français un secouriste.

Un des freins au développement du secourisme, ce sont les secouristes professionnels et associatifs qui s'étaient appropriés le secourisme et qui ont fait croire pendant des années que le secourisme était quelque chose de compliqué et de dangereux, et qu'il fallait le réserver à une élite soigneusement formée par leurs soins.

Or c'est faux :

-des gestes simples peuvent changer le devenir d'un patient menacé de mort dans un délai bref ;

-si les gestes sont compliqués, il faut trouver le moyen de les simplifier pour qu'ils soient accessibles au plus grand nombre.

En effet, on ne placera pas un secouriste professionnel ou associatif derrière chaque habitant. La seule solution, c'est qu'un maximum de personnes soient formés à des gestes simples, appris dès l'enfance, pour que chaque personne en danger puisse bénéficier de l'aide d'un parent, d'un ami, ou d'un passant.

C'est ça, notre vrai combat à venir, rendre le secourisme aux personnes à qui il aurait toujours du appartenir : les citoyens, vous, moi, mon voisin, ma famille, tout le monde.

Je reviendrai probablement sur ce texte une autre fois.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. août 12, 2010 10:37 am

Le médecin général Julien, exerçait en tant que colonel, au côté du médeicn chef Notto du temps où je faisais mon sévice militaire à la BSPP du côté des AR.

Je ne vais pas te contredire sur ce que tu viens de développer, car je suis totalement d'accord avec toi. De plus, en tant que formateur AFGSU...
Je pense que la démocratisation des DEA, la volonté politique des gestes de secourismes à enseigner au plus grand nombre et l'implication de certaines associations (dont RMC-BFM qui est très éloignée à priori du soin), les méthodes (fourmi du dr Tartière que tu connais bien, celle de laerdal...) vont dans le bon sens.

Il est regrettable toutefois, que le ministre de l'éducation nationale de l'époque, Mr Xavier Darcos n'ait pas poursuivi l'enseignement des gestes de 1er secours dans les écoles.

Dans les pays scandinaves, les enfants qui passent en 6e, ont tous eu un cours sur ces gestes.

Comme toujours on est à la traîne...

Enfin, les prochaines recommandations de l'Ilcor sortiront en octobre.
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. août 13, 2010 6:34 pm

Déjà que les chaînes par mail on s'en méfie, là, on peut dire que c'est la fin de l'empathie

Pour ceux qui ont des enfants fans (ouf, la mienne est sauvée de cette catastrophe), voici de quoi éveiller leur sens critique. (encore que...)

relation de cause à effet avec l'article ci-dessus (re ouf, qui entérine mes propos)

après notre test d'Allen, un test d'haleine

A surveiller de près.

Les experts (whooooo are you ou ou...)

Prochaines vacances : Ecosse, Spitzberg, Kerguelen, Detroit de Bering
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Message par yves benisty » sam. août 14, 2010 7:10 am

Le petit raporteur a écrit :Le support légal et réglementaire doit être actualisé : pas de protection du secouriste bénévole comme dans certains pays
Là encore, je m'inscris en faux. La personne qui porte secours à une victime doit rester responsable de ses actes. Et en pratique, en France, elle ne risque pas grand chose. Pas grand chose si elle ne fait rien mais qu'elle prévient les secours, y compris si elle est qualifiée. Et pas grand chose si elle fait quelque chose, sauf si ce qu'elle fait est manifestement avec une intention coupable, ou totalement délirant.
Le petit raporteur a écrit :Retard d’engagement de certains ministères sur le sujet : les décrets du ministère de l’Education Nationale, partenaire incontournable, datent de 2006 et n’ont à ce jour qu’un effet très mesuré.
S'il y a bien un domaine désespérant, c'est celui de l'enseignement du secourisme dans les écoles et les collèges. Le décret existe, c'est-à-dire qu'il définit le programme Apprendre à porter secours. Vas-y Louya... Euh... Alleluia, l'Éducation Nationale a réinventé le secourisme et lui a donné un nom. Et ? Eh bien c'est tout...

1) En primaire, initiation, donner quelques idées simples, comme "s'il se passe quelque chose d'anormal, prévenir un adulte". On y évoque les numéros d'urgence.

Le seul léger problème, c'est qu'il n'y a pas de formation des maîtres. Et en matière de secourisme, la bonne volonté ne suffit pas, il faut un minimum de formation pour être formateur.

Du coup, on se retrouve avec des messages aberrants, comme "appeler le 112"...

2) Au collège, le décret prévoit que tout collégien doit quitter le collège titulaire du PSC1.

Là encore, léger problème, car personne n'a prévu la formation des enseignants. Dans quelques établissements, une grosse dose de bonne volonté permet de faire avancer les choses. Par exemple, quand l'infirmière scolaire ou d'autres membres des équipes éducatives ou de la vie scolaire sont titulaires d'un monitorat de secourisme. Là, ça devient possible, à condition de réussir à affronter la somme d'obstacles qu'on leur mettra dans les pattes : libérer des crénaux horaires, libérer des salles, acheter du matériel pédagogique...

Par ailleurs, le PSC1 est-il un programme adapté ? Certes, c'est ambitieux, mais ça nécessite dix heures, avec un ratio formateur/élève de un pour dix. Former une tranche d'âge d'un collège de 500 élèves, soit 125 élèves, nécessite donc de payer 125 heures aux formateurs.

La solution ne serait-elle pas d'autonomiser les collèges en formant des formateurs à l'intérieur même des établissements ? Ces formateurs pourraient être des enseignants ou du personnel de la vie scolaire.

J'ai tenté cette approche dans le collège que fréquentent mes enfants. J'ai rencontré le proviseur et je lui ai proposé de former des personnes de bonne volonté. L'idée était de procéder par étapes : former des gens au secourisme, puis élaborer avec des enseignants une formation simple, avec pour modèle les formations très courtes (une à trois heures). J'ai trouvé quelques volontaires, très demandeurs de formation pour eux, mais pas du tout disposés à s'investir comme formateurs. Sans parler des obstacles pour trouver des salles, libérer des horaires, acheter du matériel pédagogique...
Le petit raporteur a écrit :Limites dans le caractère obligatoire de la formation[...]

Ne vous inquiétez pas, dans les rares cas où c'est obligatoire, ça n'est pas toujours appliqué. Par exemple, la loi impose aux entreprises de former des secouristes du travail. Personne ne vérifie que c'est fait, et aucune entreprise n'est sanctionnée pour ne pas l'avoir fait.
Le petit raporteur a écrit :Le secourisme est une cause nationale. Des objectifs forts devraient être ciblés : former rapidement un français sur deux aux premiers secours et atteindre une proportion des deux-tiers ou trois quart comme dans d’autres pays européens , un français sur vingt aux premiers secours en équipe.
Voilà ce qu'on sait très bien faire en France : les bonnes intentions.
Le petit raporteur a écrit :9- D’autres objectifs sont également à retenir :
Citons :

L’accès des secouristes professionnels à des matériels modernes :
- Les appareil automatisés de mesure de la glycémie : Fiables et simples, ces appareils sont utilisés par les diabétiques eux-mêmes pour suivre leur glycémie quotidiennement. L’accent mis sur la rapidité de prise en charge des AVC, comme des coronaropathies renforce encore cet intérêt.
- Les dispositifs de maintien de la liberté des voies aériennes : Plusieurs dispositifs sont utilisés dans les pays anglo-saxons par les « first responders », équivalent de nos secouristes, dans le but de permettre une bonne ventilation assistée, notamment des victimes d’arrêts cardio-circulatoires. Il pourrait être envisagé que certains secouristes professionnels, après formation et contrôle de leur aptitude, soit dotés de ce type de matériel, notamment dans les situations où la médicalisation est difficile ou retardée.
- L’utilisation de médicaments d’urgence par ces mêmes secouristes : Il s’agit notamment :
- De l’Adrénaline injectable en sous-cutanée en cas de choc anaphylactique,
- De la Trinitrine spray pour soulager une douleur coronarienne,
- De la Ventoline® pour traiter une crise d’asthme aigue grave.
Ces trois médicaments dont l’action est très rapide et le retard d’administration très pénalisant, devraient pouvoir être utilisés par les secouristes, après enseignement inclus dans leur cursus de formation ( P.S.E. 2 ).
Eh bien oui tiens... Et dans la foulée, on formera les concierges à faire les insulines, et ça permettra de faire des économies substancielles. Pourquoi payer du personnel qualifié, quand on peut faire faire les soins par des personnes non qualifiées.
Plus on est de fous, moins il y a de riz (proverbe chinois).
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Message par Arnaud BASSEZ » sam. août 14, 2010 11:48 am

Je ne reviens pas sur la lourdeur administrative de l'éducation nationale. Le mammouth est très lourd en effet, pour l'avoir expérimenté également.
Le petit raporteur a écrit : - De l’Adrénaline injectable en sous-cutanée en cas de choc anaphylactique,
qui ne sert à rien, car le sous cutané étant si peu vascularisé en cas de choc anaphylactique qu'il vaut mieux l'injecter en IV
- De la Trinitrine spray pour soulager une douleur coronarienne,
Quant on sait que certains régulateurs préfèrent ne pas en donner pour savoir quel est le territoire lésé en faisant un ECG...
- De la Ventoline® pour traiter une crise d’asthme aigue grave.
Il est à craindre que celle-ci soit déjà utilisée larga manu, et que le tube soit vide. La ventoline à ce moment là, est-elle encore le bon médicament ?
Ces trois médicaments dont l’action est très rapide et le retard d’administration très pénalisant, devraient pouvoir être utilisés par les secouristes, après enseignement inclus dans leur cursus de formation ( P.S.E. 2 ).
Et après il y a des MAR qui viennent nous dire qu'on peut faire 1 mg d'hypnovel mais avec une spo2 ...
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Message par yves benisty » sam. août 14, 2010 11:54 am

Le petit raporteur a écrit :- De la Trinitrine spray pour soulager une douleur coronarienne
Là encore, le patient coronarien connu a déjà son spray et le prend très bien tout seul.

Sans oublier que la tnt peut avoir des effets délétères dans certains cas (PA basse, infarctus droit)...
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