Re: Articles sur la santé
Posté : mar. janv. 07, 2025 6:35 pm
Paracétamol chez le sujet âgé : la liste des effets indésirables s’enrichit (un peu)
Dr Philippe Tellier | 07 Janvier 2025
jim.fr
Parmi les antalgiques largement prescrits dans la pratique médicale courante, le paracétamol est certainement celui qui bénéficie de la plus grande mansuétude. Certes, il n’est pas dénué d’effets indésirables, notamment d’une toxicité hépatique dose-dépendante qui amène à limiter son usage en posologie comme en durée. Il est au demeurant contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatocellulaire. Son acceptabilité, dans le cadre d’une prescription régulée, peut être considérée comme globalement satisfaisante, mais une étude britannique amène à reconsidérer, dans une certaine mesure, la liste des évènements indésirables qui peuvent lui être imputés, tout particulièrement chez le sujet âgé.
Une étude rétrospective cas-témoins : plus de 150 000 participants
Il s’agit d’une étude rétrospective, du type cas-témoins, basée sur les données de la Clinical Practice Research Datalink (CPRD-GOLD). Deux cohortes ont été initialement constituées, l’une composée de 180 483 utilisateurs de paracétamol, l’autre de 402 478 non-utilisateurs. Tous les participants étaient âgés d’au moins 65 ans et suivis par des médecins généralistes depuis au moins 12 mois, entre 1998 et 2018.
L’exposition au médicament a été définie par l’existence répertoriée d’au moins deux prescriptions sur une période de six mois. L’analyse des données a reposé sur le modèle des risques proportionnels de Cox, deux groupes dérivés des cohortes précédentes étant appariés selon la méthode du risque de propension, soit un total de 158 048 participants (79 024 dans chaque groupe ; âge moyen 75 ± 8 ans ; femmes : 62 %), le suivi moyen étant de 1 ± 4,62 années.
Un risque relatif un peu accru de complications digestives ou rénales
L’exposition au paracétamol a été ainsi associée à un léger surrisque de complications digestives hautes (perforation d’un ulcère, ulcération aiguë, saignement), le hazard ratio ajusté (HRa) correspondant étant estimé à 1,24 (IC 95 %, 1,16-1,34). La même tendance a été observée pour ce qui est ulcères gastroduodénaux non compliqués (HRa 1,20 ; IC 95 %, 1,10-1,31) ou encore des hémorragies digestives basses (HRa 1,36 ; IC 95 %, 1,29-1,46). De manière plus atténuée, a été mis en évidence un risque quelque peu accru d’insuffisance cardiaque (HRa 1,09 ; IC 95 %, 1,06-1,13), d’hypertension artérielle (aHR 1,07 ; IC 95 %, 1,04-1,11) ou encore d’insuffisance rénale chronique (HRa 1,19; IC 95 %, 1,13-1,24).
Une ébauche de relation dose-effet a par ailleurs été mise en évidence, le taux d’évènements indésirables étant lié au nombre de prescriptions, notamment pour ce qui est du risque d’ulcères gastroduodénaux et de maladie rénale chronique. Ce dernier s’est par ailleurs avéré plus élevé en cas d’arthrose documentée.
Les résultats de cette étude, qui porte sur un effectif conséquent, incite à réévaluer l’acceptabilité du paracétamol chez le sujet âgé. Faut-il continuer à le prescrire dans le traitement de première ligne des douleurs chroniques notamment quand elles sont d’origine arthrosique ? La question peut se poser, mais il faut tout de même souligner que l’étude en question, pour robuste qu’elle soit en termes d’effectifs, n’est en rien contrôlée et qu’il pourrait exister des biais multiples dans la constitution des deux groupes comparés. La méthode du score de propension ne permet pas de corriger tous ces biais, loin s’en faut, même si, dans le cas de cette étude, le nombre et le type des facteurs de confusion potentiels pris en compte dans les ajustements statistiques sont conséquents.
Si l’on en croit ces résultats, l’exposition prolongée du sujet âgé au paracétamol ne serait pas dénuée de risques, mais le lien de causalité reste à établir, ce que ne permettent pas les études d’observation transversales, du type cas-témoins. Une interférence avec la synthèse de la prostacycline pourrait contribuer à la genèse de ce surrisque, ce qui reste à vérifier.
Un signal faible à prendre en compte
Le signal est faible, mais il mérite d’être pris en compte, à chaque fois que l’indication d’un traitement antalgique se discute chez le sujet âgé, a fortiori face à des douleurs chroniques qui sont à l’origine de prescriptions potentiellement itératives. Le rapport bénéfice/risque doit être soigneusement évalué au cas par cas, le recours à d’autres solutions que la pharmacothérapie étant toujours à envisager, tout particulièrement dans les populations dites vulnérables, avec en filigrane des comorbidités et des facteurs de risque souvent nombreux.
Le rôle d'un signal faible est d'attirer l'attention, sans pour autant déclencher des réactions disproportionnées. Le besoin d’études complémentaires pour confirmer ces résultats apparaît clairement, mais en attendant, la vigilance est de rigueur et l’utilisation trop systématique du paracétamol chez le sujet âgé ne peut être que déconseillée, une recommandation déjà en vigueur avant les résultats de cette étude.
References
Kaur J, Nakafero G, Abhishek A, et al. Incidence of Side Effects Associated With Acetaminophen in People Aged 65 Years or More: A Prospective Cohort Study Using Data From the Clinical Practice Research Datalink. Arthritis Care Res (Hoboken). 2024 Nov 24. doi: 10.1002/acr.25471.
______________________
Arrêt cardiaque extrahospitalier : prioriser la gestion des voies aériennes ou les vasopresseurs ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 03 Janvier 2025
jim.fr
L'arrêt cardio-respiratoire extrahospitalier (ACEH) touche chaque année plus de 300 000 adultes aux États-Unis, dont seul 1 sur 10 survit. Bien que les recommandations en termes de réanimation mettent l'accent sur l'administration précoce de vasopresseurs et la gestion avancée des voies aériennes, leur séquence optimale reste floue.
La gestion des voies aériennes dans l'ACEH comporte l'intubation endotrachéale (ETI) et le contrôle des voies aériennes supra-glottiques par les tubes laryngés (LT). Il a été montré que l'administration précoce de vasopresseurs (adrénaline ou vasopressine) est associée à davantage de retours à la circulation spontanée (RCS) et à une meilleure survie.
Par quoi commencer ?
Ces deux procédures potentiellement complexes peuvent entraîner des retards mutuels et influencer les soins parallèles de réanimation cardio-respiratoire (compressions thoraciques, ventilation). L'essai PART(Pragmatic Airway Resuscitation Trial) a montré qu'une stratégie de gestion des voies aériennes consistant en une LT initiale était associée à de meilleurs résultats après un ACEH qu'une ETI initiale, notamment en termes de survie à 72 heures, de survie à l'hôpital et de survie à l'hôpital avec un état neurologique satisfaisant.
L'objectif de cette étude était de déterminer les associations entre la séquence relative de l'administration de vasopresseurs par rapport à la gestion avancée des voies aériennes, et les résultats après un ACEH dans l'essai PART.
Pour chaque patient, les auteurs ont déterminé l'heure de la première administration d'un vasopresseur et l’insertion réussie du tube laryngé ou endotrachéal. Chaque cas a été classé selon qu'il s'agissait d'une administration première de vasopresseur ou d'une gestion réussie des voies aériennes.
Des équations d'estimation généralisées ont été utilisées afin de déterminer les associations entre la séquence vasopresseurs-voies aériennes et les résultats (survie à 72 heures, RCS à l'arrivée aux Urgences, survie jusqu'à la sortie de l'hôpital, survie à l'hôpital avec un état neurologique satisfaisant) et la RCP en dehors des paramètres recommandés (fraction de compression thoracique < 0,8 ; taux de compression thoracique < 100 ou > 120 par min ; ou taux de ventilation < 8 ou > 12 respirations/min), en ajustant pour les facteurs de confusion.
Aucune différence notable
Parmi les 3004 patients de l'essai principal, 2404 ont été analysés, dont 1821 avec administration de vasopresseurs en premier et 583 avec contrôle avancé des voies aériennes initial. Les durées médianes d'intervention étaient : début des soins avancés de réanimation / vasopresseurs : 8 min (IQR 6-11), début des soins avancés de réanimation / contrôle avancé des voies aériennes : 11 min (IQR 8-15).
Par rapport à la séquence « voies aériennes en premier », la séquence « vasopresseur en premier » n'a pas été associée à la survie à 72 heures (OR ajusté 0,96 ; IC 95 % : 0,71-1,31), au RCS (0,83 ; 0,66-1,06), à la survie hospitalière (1,09 ; 0,68-1,73) ou à la survie hospitalière avec un état neurologique satisfaisant (0,97 ; 0,53-1,78). La séquence « vasopresseur en premier » n'a pas été associée au non-respect des paramètres de performance recommandés pour la RCP.
Dans cette analyse des données de l'essai PART, la séquence de réanimation débutant par les vasopresseurs et se poursuivant par le contrôle avancé des voies aériennes n'a pas été associée à un meilleur pronostic de l’ACEH ou à la qualité de la RCP pratiquée.
Les nombreuses limites de l'étude
L'essai PART avait été conçu pour comparer l'efficacité des stratégies de gestion avancée des voies aériennes (LT et ETI), et non la séquence de gestion avancée des voies aériennes et d'utilisation d’un vasopresseur. Bien qu’il semble que la plupart des SAMU utilisent l'adrénaline plutôt que la vasopressine, l'essai PART n'a pas identifié les vasopresseurs utilisés.
De plus, l'essai ne s’est intéressé qu’à la première dose de vasopresseurs administrée. Les facteurs qui ont incité le personnel des services médicaux d'urgence à donner la priorité à l'administration de vasopresseurs ou au contrôle avancé des voies aériennes ne sont pas précisés. Enfin, il n’a pas été précisé si les vasopresseurs avaient été administrés par voie intraveineuse ou par voie intra-osseuse.
Un essai prospectif avec assignation aléatoire à la gestion première des voies aériennes avancées ou du traitement vasopresseur serait nécessaire afin de pouvoir comparer les différences de ces séquences.
References
Henry E. Wang, Mohamud R. Daya, Robert Schmicker et al. Vasopressor or advanced airway first in cardiac arrest? Resuscitation, Volume 205, 2024, 110422, ISSN 0300-9572, https://doi.org/10.1016/j.resuscitation.2024.110422.
Dr Philippe Tellier | 07 Janvier 2025
jim.fr
Parmi les antalgiques largement prescrits dans la pratique médicale courante, le paracétamol est certainement celui qui bénéficie de la plus grande mansuétude. Certes, il n’est pas dénué d’effets indésirables, notamment d’une toxicité hépatique dose-dépendante qui amène à limiter son usage en posologie comme en durée. Il est au demeurant contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatocellulaire. Son acceptabilité, dans le cadre d’une prescription régulée, peut être considérée comme globalement satisfaisante, mais une étude britannique amène à reconsidérer, dans une certaine mesure, la liste des évènements indésirables qui peuvent lui être imputés, tout particulièrement chez le sujet âgé.
Une étude rétrospective cas-témoins : plus de 150 000 participants
Il s’agit d’une étude rétrospective, du type cas-témoins, basée sur les données de la Clinical Practice Research Datalink (CPRD-GOLD). Deux cohortes ont été initialement constituées, l’une composée de 180 483 utilisateurs de paracétamol, l’autre de 402 478 non-utilisateurs. Tous les participants étaient âgés d’au moins 65 ans et suivis par des médecins généralistes depuis au moins 12 mois, entre 1998 et 2018.
L’exposition au médicament a été définie par l’existence répertoriée d’au moins deux prescriptions sur une période de six mois. L’analyse des données a reposé sur le modèle des risques proportionnels de Cox, deux groupes dérivés des cohortes précédentes étant appariés selon la méthode du risque de propension, soit un total de 158 048 participants (79 024 dans chaque groupe ; âge moyen 75 ± 8 ans ; femmes : 62 %), le suivi moyen étant de 1 ± 4,62 années.
Un risque relatif un peu accru de complications digestives ou rénales
L’exposition au paracétamol a été ainsi associée à un léger surrisque de complications digestives hautes (perforation d’un ulcère, ulcération aiguë, saignement), le hazard ratio ajusté (HRa) correspondant étant estimé à 1,24 (IC 95 %, 1,16-1,34). La même tendance a été observée pour ce qui est ulcères gastroduodénaux non compliqués (HRa 1,20 ; IC 95 %, 1,10-1,31) ou encore des hémorragies digestives basses (HRa 1,36 ; IC 95 %, 1,29-1,46). De manière plus atténuée, a été mis en évidence un risque quelque peu accru d’insuffisance cardiaque (HRa 1,09 ; IC 95 %, 1,06-1,13), d’hypertension artérielle (aHR 1,07 ; IC 95 %, 1,04-1,11) ou encore d’insuffisance rénale chronique (HRa 1,19; IC 95 %, 1,13-1,24).
Une ébauche de relation dose-effet a par ailleurs été mise en évidence, le taux d’évènements indésirables étant lié au nombre de prescriptions, notamment pour ce qui est du risque d’ulcères gastroduodénaux et de maladie rénale chronique. Ce dernier s’est par ailleurs avéré plus élevé en cas d’arthrose documentée.
Les résultats de cette étude, qui porte sur un effectif conséquent, incite à réévaluer l’acceptabilité du paracétamol chez le sujet âgé. Faut-il continuer à le prescrire dans le traitement de première ligne des douleurs chroniques notamment quand elles sont d’origine arthrosique ? La question peut se poser, mais il faut tout de même souligner que l’étude en question, pour robuste qu’elle soit en termes d’effectifs, n’est en rien contrôlée et qu’il pourrait exister des biais multiples dans la constitution des deux groupes comparés. La méthode du score de propension ne permet pas de corriger tous ces biais, loin s’en faut, même si, dans le cas de cette étude, le nombre et le type des facteurs de confusion potentiels pris en compte dans les ajustements statistiques sont conséquents.
Si l’on en croit ces résultats, l’exposition prolongée du sujet âgé au paracétamol ne serait pas dénuée de risques, mais le lien de causalité reste à établir, ce que ne permettent pas les études d’observation transversales, du type cas-témoins. Une interférence avec la synthèse de la prostacycline pourrait contribuer à la genèse de ce surrisque, ce qui reste à vérifier.
Un signal faible à prendre en compte
Le signal est faible, mais il mérite d’être pris en compte, à chaque fois que l’indication d’un traitement antalgique se discute chez le sujet âgé, a fortiori face à des douleurs chroniques qui sont à l’origine de prescriptions potentiellement itératives. Le rapport bénéfice/risque doit être soigneusement évalué au cas par cas, le recours à d’autres solutions que la pharmacothérapie étant toujours à envisager, tout particulièrement dans les populations dites vulnérables, avec en filigrane des comorbidités et des facteurs de risque souvent nombreux.
Le rôle d'un signal faible est d'attirer l'attention, sans pour autant déclencher des réactions disproportionnées. Le besoin d’études complémentaires pour confirmer ces résultats apparaît clairement, mais en attendant, la vigilance est de rigueur et l’utilisation trop systématique du paracétamol chez le sujet âgé ne peut être que déconseillée, une recommandation déjà en vigueur avant les résultats de cette étude.
References
Kaur J, Nakafero G, Abhishek A, et al. Incidence of Side Effects Associated With Acetaminophen in People Aged 65 Years or More: A Prospective Cohort Study Using Data From the Clinical Practice Research Datalink. Arthritis Care Res (Hoboken). 2024 Nov 24. doi: 10.1002/acr.25471.
______________________
Arrêt cardiaque extrahospitalier : prioriser la gestion des voies aériennes ou les vasopresseurs ?
Dr Bernard-Alex Gauzere | 03 Janvier 2025
jim.fr
L'arrêt cardio-respiratoire extrahospitalier (ACEH) touche chaque année plus de 300 000 adultes aux États-Unis, dont seul 1 sur 10 survit. Bien que les recommandations en termes de réanimation mettent l'accent sur l'administration précoce de vasopresseurs et la gestion avancée des voies aériennes, leur séquence optimale reste floue.
La gestion des voies aériennes dans l'ACEH comporte l'intubation endotrachéale (ETI) et le contrôle des voies aériennes supra-glottiques par les tubes laryngés (LT). Il a été montré que l'administration précoce de vasopresseurs (adrénaline ou vasopressine) est associée à davantage de retours à la circulation spontanée (RCS) et à une meilleure survie.
Par quoi commencer ?
Ces deux procédures potentiellement complexes peuvent entraîner des retards mutuels et influencer les soins parallèles de réanimation cardio-respiratoire (compressions thoraciques, ventilation). L'essai PART(Pragmatic Airway Resuscitation Trial) a montré qu'une stratégie de gestion des voies aériennes consistant en une LT initiale était associée à de meilleurs résultats après un ACEH qu'une ETI initiale, notamment en termes de survie à 72 heures, de survie à l'hôpital et de survie à l'hôpital avec un état neurologique satisfaisant.
L'objectif de cette étude était de déterminer les associations entre la séquence relative de l'administration de vasopresseurs par rapport à la gestion avancée des voies aériennes, et les résultats après un ACEH dans l'essai PART.
Pour chaque patient, les auteurs ont déterminé l'heure de la première administration d'un vasopresseur et l’insertion réussie du tube laryngé ou endotrachéal. Chaque cas a été classé selon qu'il s'agissait d'une administration première de vasopresseur ou d'une gestion réussie des voies aériennes.
Des équations d'estimation généralisées ont été utilisées afin de déterminer les associations entre la séquence vasopresseurs-voies aériennes et les résultats (survie à 72 heures, RCS à l'arrivée aux Urgences, survie jusqu'à la sortie de l'hôpital, survie à l'hôpital avec un état neurologique satisfaisant) et la RCP en dehors des paramètres recommandés (fraction de compression thoracique < 0,8 ; taux de compression thoracique < 100 ou > 120 par min ; ou taux de ventilation < 8 ou > 12 respirations/min), en ajustant pour les facteurs de confusion.
Aucune différence notable
Parmi les 3004 patients de l'essai principal, 2404 ont été analysés, dont 1821 avec administration de vasopresseurs en premier et 583 avec contrôle avancé des voies aériennes initial. Les durées médianes d'intervention étaient : début des soins avancés de réanimation / vasopresseurs : 8 min (IQR 6-11), début des soins avancés de réanimation / contrôle avancé des voies aériennes : 11 min (IQR 8-15).
Par rapport à la séquence « voies aériennes en premier », la séquence « vasopresseur en premier » n'a pas été associée à la survie à 72 heures (OR ajusté 0,96 ; IC 95 % : 0,71-1,31), au RCS (0,83 ; 0,66-1,06), à la survie hospitalière (1,09 ; 0,68-1,73) ou à la survie hospitalière avec un état neurologique satisfaisant (0,97 ; 0,53-1,78). La séquence « vasopresseur en premier » n'a pas été associée au non-respect des paramètres de performance recommandés pour la RCP.
Dans cette analyse des données de l'essai PART, la séquence de réanimation débutant par les vasopresseurs et se poursuivant par le contrôle avancé des voies aériennes n'a pas été associée à un meilleur pronostic de l’ACEH ou à la qualité de la RCP pratiquée.
Les nombreuses limites de l'étude
L'essai PART avait été conçu pour comparer l'efficacité des stratégies de gestion avancée des voies aériennes (LT et ETI), et non la séquence de gestion avancée des voies aériennes et d'utilisation d’un vasopresseur. Bien qu’il semble que la plupart des SAMU utilisent l'adrénaline plutôt que la vasopressine, l'essai PART n'a pas identifié les vasopresseurs utilisés.
De plus, l'essai ne s’est intéressé qu’à la première dose de vasopresseurs administrée. Les facteurs qui ont incité le personnel des services médicaux d'urgence à donner la priorité à l'administration de vasopresseurs ou au contrôle avancé des voies aériennes ne sont pas précisés. Enfin, il n’a pas été précisé si les vasopresseurs avaient été administrés par voie intraveineuse ou par voie intra-osseuse.
Un essai prospectif avec assignation aléatoire à la gestion première des voies aériennes avancées ou du traitement vasopresseur serait nécessaire afin de pouvoir comparer les différences de ces séquences.
References
Henry E. Wang, Mohamud R. Daya, Robert Schmicker et al. Vasopressor or advanced airway first in cardiac arrest? Resuscitation, Volume 205, 2024, 110422, ISSN 0300-9572, https://doi.org/10.1016/j.resuscitation.2024.110422.