Posté : lun. mai 05, 2014 4:25 pm
Dans un rapport d'une trentaine de pages réalisé pour le groupe socialiste de l'Assemblée nationale, le député Olivier Véran (PS, Isère) dresse un constat accablant de l'emploi médical temporaire à l'hôpital public.
Un praticien hospitalier gagne environ 260 euros nets par jour travaillé et 600 euros pour une garde de 24 heures, contre 650 euros nets pour une journée en mission temporaire et 1 300 euros pour une garde de 24 heures en mission temporaire, signale Olivier Véran.
L'emploi médical intérimaire représenterait 500 millions d'euros de surcoût pour les établissements et concernerait 6 000 médecins.
Dans un rapport d'une trentaine de pages réalisé pour le groupe socialiste de l'Assemblée nationale, le député Olivier Véran (PS, Isère) dresse un constat accablant de l'emploi médical temporaire à l'hôpital public.
Un praticien hospitalier gagne environ 260 euros nets par jour travaillé et 600 euros pour une garde de 24 heures, contre 650 euros nets pour une journée en mission temporaire et 1 300 euros pour une garde de 24 heures en mission temporaire, signale Olivier Véran.
"Pénibilité", "tensions démographiques" et "fort différentiel de rémunération public/privé" sont les trois maux qui frappent en premier les services d’anesthésie (ou seul un poste de titulaire sur trois est pourvu), la radiologie et la médecine d'urgence. Le député formule 14 recommandations organisées autour de quatre axes, dont trois visent à réduire le recours à l'emploi médical temporaire à l'hôpital : développer les stages hors CHU, constituer une bourse à l'emploi, créer une prime de coopération hospitalière de territoire, développer la coopération médicale entre établissements…
Le dernier axe a pour objectif de réduire à court terme les abus constatés dans ce secteur. Olivier Véran propose que, pour un médecin très expérimenté, la rémunération n'excède pas celle d'un praticien hospitalier au dernier échelon, majorée de 21%. Le député fait état de la multiplication de situations abusives, notamment pour "sédentariser" un médecin temporaire.
Ainsi, par exemple, certains directeurs reconduisent des contrats de courte durée très bien payés, mois après mois, améliorent les salaires au moyen de gardes surnuméraires, c'est-à-dire non justifiées. Parfois, c'est le tableau de service qui est aménagé pour rémunérer un temps partiel sur une grille de temps plein. Autre pratique courante, celle de médecins qui cumulent un temps plein salarié à l'hôpital avec des missions courtes dans un autre établissement.
Le député évoque la question du coût mais également la question de la qualité et de la sécurité des soins. Il fait remarquer que les missions temporaires ne favorisent pas l'implication dans le projet médical d'établissement, ni la connaissance des procédures, la maîtrise des logiciels informatiques ou le suivi au long cours des malades.
Et après des DSSI viennent nous bourrer le mou lors d'entretien d'embauche en disant que les IADE coûtent cher ! Ou refusent l'intérim d'IADE au motif que c'est trop onéreux. Et eux, ils ne coûtent pas cher derrière leur bureau à prendre des gardes d'administrateur où pour les déranger il faut passer par un triple filtre pour qu'ils se déplacent au motif minimal relevant d'une attaque nucléaire sur l'établissement.
Que dire des médecins intérimaires dans ces conditions ?
Le foutage de gueule continue. L'argent il y en a toujours pour les mêmes.
Les rémunérations des médecins employés à titre temporaire par les hôpitaux vont être plafonnées afin de limiter le coût "excessif" de ces pratiques, a annoncé le 28 avril 2014, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine dans une tribune publiée sur le site Huffington Post.
Après avoir déjà dit fin 2013 qu'il fallait "apporter de la régulation", Marisol Touraine précise une des mesures pour juguler ce phénomène qui représente un surcoût de 500 millions d'euros chaque année et concerne environ 6000 médecins surpayés. Il s'agira de"lutter contre le coût excessif du recours à des intérimaires qui se comportent parfois comme de véritables mercenaires : nous plafonnerons, par exemple, le niveau de rémunération des médecins contractuels dans le cadre d'un recrutement temporaire", écrit la ministre.
Cette mesure contribuera aux 2 milliards d'euros d'économies recherchées à l'hôpital dans le cadre des efforts de limitation des dépenses de santé annoncés par le gouvernement (10 milliards d'économies au total d'ici à 2017 pour la branche maladie).
§§§
Dans le même topo
Les « mercenaires » de l’hôpital dans la ligne de mire du gouvernement
Destinée à lutter contre certaines dérives, cette disposition devra s’accompagner de mesures visant à rendre plus attractifs les postes de médecins à l’hôpital public.
Marisol Touraine ira-t-elle jusqu’au bout ? En tout cas, la ministre de la santé semble décidée à mettre un terme aux dérives de l’intérim médical dans les hôpitaux. Dans une tribune publiée cette semaine sur le site du Huffington Post, elle affirme sa volonté de « lutter contre le coût excessif du recours à des intérimaires qui se comportent parfois comme de véritables mercenaires ».
Avant d’annoncer un plafonnement du « niveau de rémunération des médecins contractuels dans le cadre d’un recrutement temporaire ». Une mesure bien accueillie par Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF).
« Il est temps de réagir, souligne-t-il. Le problème est que pendant trop longtemps, ce dossier a été mis sous le tapis par les politiques. Car sans ce recours à l’intérim, beaucoup de petits services de chirurgie auraient été obligés de fermer au grand dam des élus locaux. »
« Le marché s’est emballé »
Cette proposition d’un plafonnement des rémunérations figure dans un rapport rendu public en décembre par le député PS de l’Isère Olivier Véran. « On pourrait prévoir que le niveau de rémunération d’un intérimaire ne puisse excéder celui d’un praticien titulaire dernier échelon », explique aujourd’hui le parlementaire qui, dans son rapport, décrit bien la lente dérive de ces dernières années.
« Si le recours à l’emploi médical temporaire a du sens pour faire face à un problème conjoncturel, il est désormais utilisé comme une bouée de secours pour pallier un problème structurel, celui d’un hôpital en pénurie chronique de certains spécialistes. En quelques années, le marché s’est emballé, remettant en cause par endroits la qualité, la continuité, la sécurité des soins », écrit Olivier Véran.
Le problème touche principalement les hôpitaux de petite taille isolés. Et trois spécialités sont sous tension : l’anesthésie-réanimation, la radiologie et la médecine d’urgence. « Certains hôpitaux n’ont plus de radiologue, d’autres ne font fonctionner leurs salles d’accouchement qu’avec des médecins en mission temporaire », souligne le rapport Véran.
« Un hôpital ne peut se passer d’anesthésiste »
« Dans mon établissement, nous n’avons qu’une utilisation très ponctuelle d’intérimaires », indique Philippe Blua, directeur de l’hôpital de Troyes. « Mais je pense à certains collègues qui n’ont pas le choix. Un hôpital ne peut pas se permettre de laisser ses blocs opératoires sans anesthésiste », ajoute-t-il.
Pour recruter, le directeur n’a alors que deux options : faire appel à une société d’intérim ou bien négocier « en direct » avec le médecin. Dans son rapport, Olivier Véran donne les prix du marché. Tandis qu’un médecin hospitalier gagne environ 260 € net par jour travaillé, il perçoit en moyenne 650 € net en mission temporaire.
« Idem pour le prix d’une garde de 24 heures, qui passe de 600 à 1 300 €. Une fois additionnés les indemnités spécifiques, frais d’hébergement, de transport et de bouche, les frais d’agence, les diverses charges, le coût global (pour l’hôpital) est triplé », précise le parlementaire.
« Certains arrondissent leurs fins de mois »
Selon lui, environ 6 000 médecins exercent ainsi des missions temporaires. Pour certains, il s’agit de leur unique source de revenus. D’autres sont des adeptes du cumul. « Certains titulaires dans un hôpital vont parfois, sur leur temps libre, “faire des ménages” pour arrondir leurs fins de mois dans d’autres établissements. Ce n’est pas réglementaire mais tout le monde ferme les yeux », déplore un directeur de CHU.
Il existe plusieurs raisons aux difficultés rencontrées par les hôpitaux publics pour recruter des médecins, attirés par l’intérim ou par le secteur privé. « À l’hôpital, les radiologues sont obligés d’assurer les gardes de nuit et de week-end, ce qui n’est pas le cas dans les cliniques », rapporte Gérard Vincent. La rémunération est également mise en avant.
« Un médecin hospitalier bien avancé dans sa carrière gagne 7 000 € par mois. Dans le privé, s’il se débrouille bien, un radiologue peut atteindre 30 000 € par mois et un anesthésiste 20 000 € », confie un directeur de CHU.
Plafonnement des rémunérations des intérimaires
Le plafonnement de la rémunération des intérimaires est-il la bonne réponse ? Plusieurs directeurs, interrogés par La Croix, estiment qu’il s’agit d’une première étape positive. « Cela ne réglera pas la situation de fond, critique pour sa part un anesthésiste en poste dans un CHU de province. La vraie question à poser, c’est pourquoi autant de médecins désertent aujourd’hui l’hôpital. La rémunération est un élément. Mais il faut tenir compte du désarroi d’un grand nombre de praticiens qui estiment ne pas être bien traités notamment par l’administration. »
Olivier Véran convient que ce plafonnement doit s’accompagner de mesures pour améliorer l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital public. « C’est aussi la conviction de Marisol Touraine qui compte bien inclure des dispositions de ce typedans sa prochaine loi sur la santé », assure-t-il.
PIERRE BIENVAULT (lacroix.com)
pour le prix d’une garde de 24 heures, qui passe de 600 à 1 300 €. Une fois additionnés les indemnités spécifiques, frais d’hébergement, de transport et de bouche, les frais d’agence, les diverses charges, le coût global (pour l’hôpital) est triplé Trois fois...et encore une fois, il parait qu'un IADE coûte cher...
« Un médecin hospitalier bien avancé dans sa carrière gagne 7 000 € par mois. Dans le privé, s’il se débrouille bien, un radiologue peut atteindre 30 000 € par mois et un anesthésiste 20 000 € », confie un directeur de CHU. Si le radiologue est branque, il gagne combien ? la moitié, un tiers ? Entre 10 000 à 15 000 euros par mois, je veux bien mal m'y prendre...
Un praticien hospitalier gagne environ 260 euros nets par jour travaillé et 600 euros pour une garde de 24 heures, contre 650 euros nets pour une journée en mission temporaire et 1 300 euros pour une garde de 24 heures en mission temporaire, signale Olivier Véran.
L'emploi médical intérimaire représenterait 500 millions d'euros de surcoût pour les établissements et concernerait 6 000 médecins.
Dans un rapport d'une trentaine de pages réalisé pour le groupe socialiste de l'Assemblée nationale, le député Olivier Véran (PS, Isère) dresse un constat accablant de l'emploi médical temporaire à l'hôpital public.
Un praticien hospitalier gagne environ 260 euros nets par jour travaillé et 600 euros pour une garde de 24 heures, contre 650 euros nets pour une journée en mission temporaire et 1 300 euros pour une garde de 24 heures en mission temporaire, signale Olivier Véran.
"Pénibilité", "tensions démographiques" et "fort différentiel de rémunération public/privé" sont les trois maux qui frappent en premier les services d’anesthésie (ou seul un poste de titulaire sur trois est pourvu), la radiologie et la médecine d'urgence. Le député formule 14 recommandations organisées autour de quatre axes, dont trois visent à réduire le recours à l'emploi médical temporaire à l'hôpital : développer les stages hors CHU, constituer une bourse à l'emploi, créer une prime de coopération hospitalière de territoire, développer la coopération médicale entre établissements…
Le dernier axe a pour objectif de réduire à court terme les abus constatés dans ce secteur. Olivier Véran propose que, pour un médecin très expérimenté, la rémunération n'excède pas celle d'un praticien hospitalier au dernier échelon, majorée de 21%. Le député fait état de la multiplication de situations abusives, notamment pour "sédentariser" un médecin temporaire.
Ainsi, par exemple, certains directeurs reconduisent des contrats de courte durée très bien payés, mois après mois, améliorent les salaires au moyen de gardes surnuméraires, c'est-à-dire non justifiées. Parfois, c'est le tableau de service qui est aménagé pour rémunérer un temps partiel sur une grille de temps plein. Autre pratique courante, celle de médecins qui cumulent un temps plein salarié à l'hôpital avec des missions courtes dans un autre établissement.
Le député évoque la question du coût mais également la question de la qualité et de la sécurité des soins. Il fait remarquer que les missions temporaires ne favorisent pas l'implication dans le projet médical d'établissement, ni la connaissance des procédures, la maîtrise des logiciels informatiques ou le suivi au long cours des malades.
Et après des DSSI viennent nous bourrer le mou lors d'entretien d'embauche en disant que les IADE coûtent cher ! Ou refusent l'intérim d'IADE au motif que c'est trop onéreux. Et eux, ils ne coûtent pas cher derrière leur bureau à prendre des gardes d'administrateur où pour les déranger il faut passer par un triple filtre pour qu'ils se déplacent au motif minimal relevant d'une attaque nucléaire sur l'établissement.
Que dire des médecins intérimaires dans ces conditions ?
Le foutage de gueule continue. L'argent il y en a toujours pour les mêmes.
Les rémunérations des médecins employés à titre temporaire par les hôpitaux vont être plafonnées afin de limiter le coût "excessif" de ces pratiques, a annoncé le 28 avril 2014, la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine dans une tribune publiée sur le site Huffington Post.
Après avoir déjà dit fin 2013 qu'il fallait "apporter de la régulation", Marisol Touraine précise une des mesures pour juguler ce phénomène qui représente un surcoût de 500 millions d'euros chaque année et concerne environ 6000 médecins surpayés. Il s'agira de"lutter contre le coût excessif du recours à des intérimaires qui se comportent parfois comme de véritables mercenaires : nous plafonnerons, par exemple, le niveau de rémunération des médecins contractuels dans le cadre d'un recrutement temporaire", écrit la ministre.
Cette mesure contribuera aux 2 milliards d'euros d'économies recherchées à l'hôpital dans le cadre des efforts de limitation des dépenses de santé annoncés par le gouvernement (10 milliards d'économies au total d'ici à 2017 pour la branche maladie).
§§§
Dans le même topo
Les « mercenaires » de l’hôpital dans la ligne de mire du gouvernement
Destinée à lutter contre certaines dérives, cette disposition devra s’accompagner de mesures visant à rendre plus attractifs les postes de médecins à l’hôpital public.
Marisol Touraine ira-t-elle jusqu’au bout ? En tout cas, la ministre de la santé semble décidée à mettre un terme aux dérives de l’intérim médical dans les hôpitaux. Dans une tribune publiée cette semaine sur le site du Huffington Post, elle affirme sa volonté de « lutter contre le coût excessif du recours à des intérimaires qui se comportent parfois comme de véritables mercenaires ».
Avant d’annoncer un plafonnement du « niveau de rémunération des médecins contractuels dans le cadre d’un recrutement temporaire ». Une mesure bien accueillie par Gérard Vincent, délégué général de la Fédération hospitalière de France (FHF).
« Il est temps de réagir, souligne-t-il. Le problème est que pendant trop longtemps, ce dossier a été mis sous le tapis par les politiques. Car sans ce recours à l’intérim, beaucoup de petits services de chirurgie auraient été obligés de fermer au grand dam des élus locaux. »
« Le marché s’est emballé »
Cette proposition d’un plafonnement des rémunérations figure dans un rapport rendu public en décembre par le député PS de l’Isère Olivier Véran. « On pourrait prévoir que le niveau de rémunération d’un intérimaire ne puisse excéder celui d’un praticien titulaire dernier échelon », explique aujourd’hui le parlementaire qui, dans son rapport, décrit bien la lente dérive de ces dernières années.
« Si le recours à l’emploi médical temporaire a du sens pour faire face à un problème conjoncturel, il est désormais utilisé comme une bouée de secours pour pallier un problème structurel, celui d’un hôpital en pénurie chronique de certains spécialistes. En quelques années, le marché s’est emballé, remettant en cause par endroits la qualité, la continuité, la sécurité des soins », écrit Olivier Véran.
Le problème touche principalement les hôpitaux de petite taille isolés. Et trois spécialités sont sous tension : l’anesthésie-réanimation, la radiologie et la médecine d’urgence. « Certains hôpitaux n’ont plus de radiologue, d’autres ne font fonctionner leurs salles d’accouchement qu’avec des médecins en mission temporaire », souligne le rapport Véran.
« Un hôpital ne peut se passer d’anesthésiste »
« Dans mon établissement, nous n’avons qu’une utilisation très ponctuelle d’intérimaires », indique Philippe Blua, directeur de l’hôpital de Troyes. « Mais je pense à certains collègues qui n’ont pas le choix. Un hôpital ne peut pas se permettre de laisser ses blocs opératoires sans anesthésiste », ajoute-t-il.
Pour recruter, le directeur n’a alors que deux options : faire appel à une société d’intérim ou bien négocier « en direct » avec le médecin. Dans son rapport, Olivier Véran donne les prix du marché. Tandis qu’un médecin hospitalier gagne environ 260 € net par jour travaillé, il perçoit en moyenne 650 € net en mission temporaire.
« Idem pour le prix d’une garde de 24 heures, qui passe de 600 à 1 300 €. Une fois additionnés les indemnités spécifiques, frais d’hébergement, de transport et de bouche, les frais d’agence, les diverses charges, le coût global (pour l’hôpital) est triplé », précise le parlementaire.
« Certains arrondissent leurs fins de mois »
Selon lui, environ 6 000 médecins exercent ainsi des missions temporaires. Pour certains, il s’agit de leur unique source de revenus. D’autres sont des adeptes du cumul. « Certains titulaires dans un hôpital vont parfois, sur leur temps libre, “faire des ménages” pour arrondir leurs fins de mois dans d’autres établissements. Ce n’est pas réglementaire mais tout le monde ferme les yeux », déplore un directeur de CHU.
Il existe plusieurs raisons aux difficultés rencontrées par les hôpitaux publics pour recruter des médecins, attirés par l’intérim ou par le secteur privé. « À l’hôpital, les radiologues sont obligés d’assurer les gardes de nuit et de week-end, ce qui n’est pas le cas dans les cliniques », rapporte Gérard Vincent. La rémunération est également mise en avant.
« Un médecin hospitalier bien avancé dans sa carrière gagne 7 000 € par mois. Dans le privé, s’il se débrouille bien, un radiologue peut atteindre 30 000 € par mois et un anesthésiste 20 000 € », confie un directeur de CHU.
Plafonnement des rémunérations des intérimaires
Le plafonnement de la rémunération des intérimaires est-il la bonne réponse ? Plusieurs directeurs, interrogés par La Croix, estiment qu’il s’agit d’une première étape positive. « Cela ne réglera pas la situation de fond, critique pour sa part un anesthésiste en poste dans un CHU de province. La vraie question à poser, c’est pourquoi autant de médecins désertent aujourd’hui l’hôpital. La rémunération est un élément. Mais il faut tenir compte du désarroi d’un grand nombre de praticiens qui estiment ne pas être bien traités notamment par l’administration. »
Olivier Véran convient que ce plafonnement doit s’accompagner de mesures pour améliorer l’attractivité de l’exercice médical à l’hôpital public. « C’est aussi la conviction de Marisol Touraine qui compte bien inclure des dispositions de ce typedans sa prochaine loi sur la santé », assure-t-il.
PIERRE BIENVAULT (lacroix.com)
pour le prix d’une garde de 24 heures, qui passe de 600 à 1 300 €. Une fois additionnés les indemnités spécifiques, frais d’hébergement, de transport et de bouche, les frais d’agence, les diverses charges, le coût global (pour l’hôpital) est triplé Trois fois...et encore une fois, il parait qu'un IADE coûte cher...
« Un médecin hospitalier bien avancé dans sa carrière gagne 7 000 € par mois. Dans le privé, s’il se débrouille bien, un radiologue peut atteindre 30 000 € par mois et un anesthésiste 20 000 € », confie un directeur de CHU. Si le radiologue est branque, il gagne combien ? la moitié, un tiers ? Entre 10 000 à 15 000 euros par mois, je veux bien mal m'y prendre...