La revanche des infirmières. Mal payées depuis des lustres, déconsidérées par la gente médicale qui s'estime avoir tous les savoirs et pouvoirs, méprisées par la direction qui ne reconnait pas leur place, le covid aura finalement permis de mettre à jour leur indispensable présence. Ce qui se passe aux USA pourrait et est déjà être une réalité. Il y a plus d'intérimaires dans un bloc que de titulaires.
Que les gouvernements (actuel et futurs) se méfient. Le ras le bol gagne du terrain. Bientôt ce n'est plus 5 ou 10 % de fuite qu'il faudra déplorer mais certainement bien plus.
Et les mercenaires soignants rejoindront les mercenaires médicaux qui pour la même charge de travail gagne 2 ou 3 fois plus.
Dès lors pourquoi se priver ?
Les hôpitaux américains touchés par une crise du personnel infirmier au milieu de COVID
Heather Hollingsworth (rapport de mission) et Michael Kunzelman (College Park, Maryland).
03 septembre 2021
Source : Medscape .
La pandémie de COVID-19 a créé une crise du personnel infirmier qui oblige de nombreux hôpitaux américains à payer le prix fort pour obtenir l'aide dont ils ont besoin pour gérer l'écrasement des patients cet été.
Le problème, selon les responsables de la santé, est double : les infirmières démissionnent ou prennent leur retraite, épuisées ou démoralisées par la crise. Et beaucoup partent pour des emplois temporaires lucratifs avec des agences d'infirmières itinérantes qui peuvent payer 5 000 $ ou plus par semaine.
C'est arrivé au point où les médecins disent: "Peut-être que je devrais arrêter d'être médecin et devenir infirmière", a déclaré le Dr Phillip Coule, médecin-chef au Augusta University Medical Center de Géorgie, qui a parfois vu 20 à 30 démissions. en une semaine des infirmières prenant des emplois itinérants.
"Et puis nous devons payer des primes pour que le personnel d'un autre État vienne dans notre État", a déclaré Coule.
Le salaire moyen d'une infirmière itinérante est passé d'environ 1 000 $ à 2 000 $ par semaine avant la pandémie à 3 000 $ à 5 000 $ maintenant, a déclaré Sophia Morris, vice-présidente de la société de recrutement de soins de santé Aya Healthcare, basée à San Diego. Elle a déclaré qu'Aya avait 48 000 postes d'infirmières itinérantes à combler.
Chez le concurrent SimpliFi, le président James Quick a déclaré que les hôpitaux avec lesquels son entreprise travaille enregistraient des niveaux de postes vacants sans précédent.
"Les hôpitaux de petite et moyenne taille ont généralement des dizaines d'ouvertures à temps plein, et les grands systèmes de santé ont des centaines d'ouvertures à temps plein", a-t-il déclaré.
L'explosion des salaires a rendu la tâche difficile aux hôpitaux sans poches suffisamment profondes.
Le gouverneur du Kansas, Laura Kelly, a récemment déploré que les hôpitaux de l'État risquaient d'être surenchéris pour les infirmières par d'autres États qui paient une "fortune". Elle a déclaré mercredi que plusieurs hôpitaux, dont un à Topeka, avaient des lits ouverts mais pas d'infirmières pour les doter.
À Kansas City, Missouri, Truman Medical Centers a perdu environ 10 infirmières pour des emplois de voyage ces derniers jours et recherche des voyageurs pour les remplacer, a déclaré le PDG Charlie Shields.
Il a dit qu'il est difficile de rivaliser avec les agences de voyages, qui facturent aux hôpitaux 165 $ à 170 $ l'heure par infirmière. Il a déclaré que les agences en prenaient une grosse part, mais il a estimé que les infirmières déboursaient toujours 70 à 90 dollars de l'heure, soit deux à trois fois ce que l'hôpital paie à ses infirmières.
"Je pense clairement que les gens profitent de la demande qui existe", a déclaré Shields. "Je déteste utiliser 'gêné' comme description, mais nous payons clairement une prime et permettons aux gens d'avoir des marges bénéficiaires assez élevées."
Au Texas, plus de 6 000 infirmières de voyage ont inondé l'État pour aider à la montée en flèche grâce à un programme soutenu par l'État. Mais le même jour où 19 d'entre elles sont allées travailler dans un hôpital du nord de l'État, 20 autres infirmières au même endroit ont annoncé leur départ pour un contrat de voyage, a déclaré Carrie Kroll, vice-présidente de l'Association des hôpitaux du Texas.
"Les infirmières qui ne sont pas parties, qui sont restées dans leurs installations, elles voient maintenant entrer ces autres personnes qui gagnent plus d'argent. Cela crée un environnement de travail tendu", a déclaré Kroll.
La pandémie en était à ses débuts lorsque Kim Davis, 36 ans, a décidé de quitter son emploi dans un hôpital de l'Arkansas et de devenir infirmière de voyage. Elle a déclaré qu'elle avait à peu près doublé ses revenus au cours des 14 mois où elle traitait des patients dans des unités de soins intensifs à Phoenix; San Bernardino, Californie ; et Tampa, Floride.
"Depuis que je voyage, j'ai remboursé toutes mes dettes. J'ai remboursé environ 50 000 $ de prêts étudiants", a-t-elle déclaré.
Davis a déclaré que beaucoup de ses collègues suivaient le même chemin.
"Ils partent voyager parce que pourquoi feriez-vous le même travail pour la moitié du salaire?" elle a dit. "S'ils vont risquer leur vie, ils devraient être indemnisés."
Les responsables de la santé affirment que les infirmières sont fatiguées et frustrées d'être invitées à faire des heures supplémentaires, de se faire crier dessus et de se faire deviner par les membres de la communauté et de traiter avec des personnes qui ont choisi de ne pas se faire vacciner ou de ne pas porter de masque.
"Imaginez que vous alliez au travail tous les jours et que vous travailliez le plus dur que vous ayez jamais travaillé et que vous arrêtiez de travailler et que ce que vous voyez chaque jour soit refusé au public", a déclaré Julie Hoff, infirmière en chef chez OU Health en Oklahoma. "La mort que vous voyez tous les jours n'est ni honorée ni reconnue."
Pendant ce temps, les hôpitaux sont pressés par la porte tournante des départs et des nouvelles embauches des agences de voyages.
Coule a cité un exemple récent dans lequel son hôpital en Géorgie a embauché un inhalothérapeute par l'intermédiaire d'une agence pour remplacer un membre du personnel qui avait décidé d'accepter un travail itinérant. Le remplaçant venait du même hôpital où son inhalothérapeute venait de travailler.
« Essentiellement, nous avons échangé du personnel, mais au double du coût », a-t-il déclaré.
Patricia Pittman, directrice du Fitzhugh Mullan Institute for Health Workforce Equity à l'Université George Washington, a déclaré que de nombreuses infirmières nourrissent encore du ressentiment envers leurs employeurs depuis les premiers stades de la pandémie, en partie parce qu'elles ont été forcées de travailler sans équipement de protection adéquat.
"Les infirmières disent:" Hé, si je ne suis pas traitée avec respect, je ferais aussi bien d'être une infirmière de voyage "", a-t-elle déclaré. "'De cette façon, je peux aller travailler dans un enfer pendant 13 semaines, mais ensuite je peux prendre quelques mois ou trois mois et aller faire n'importe quoi.'"
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A propos de la vaccination obligatoire des adultes en Nouvelle-Calédonie
Publié le 11/09/2021
Alors que beaucoup de pays s’interrogent sur la pertinence d’une vaccination obligatoire, tandis qu’un « plafond de verre » semble en passe d’être atteint malgré les passes sanitaires ou vaccinaux, l’exemple de la Nouvelle Calédonie ici décrit par le professeur Baudon (ancien directeur de l’Institut Pasteur du territoire) est riche d’enseignement. Il montre comment une mesure de vaccination obligatoire peut être prise dans le sillage d’une stratégie « zéro Covid », supplantant d’autres méthodes (obligations partielles, passe sanitaire).
Par Dominique Baudon (professeur au Val de Grâce)
Depuis le début de l’épidémie de la Covid-19, la Nouvelle-Calédonie n’a déclaré aucun décès et seulement 136 malades, pour une population de près de 300 000 personnes ; ces derniers jours le taux d’incidence est proche de zéro. Le 2 septembre aucun patient atteint de la Covid - 19 n’était en service de réanimation. Ainsi la Nouvelle-Calédonie est l’un des seuls territoires français appli-quant la stratégie « free ou zéro Covid » (avec Saint-Pierre-et-Miquelon et Wallis-et-Futuna). Actuellement un confinement de la population est en vigueur jusqu’au 31 décembre.
Bien que la stratégie « zéro Covid » fonctionne, avec l’arrivée du variant Delta, le gouvernement du territoire a décidé de rendre la vaccination obligatoire pour éviter une vague épidémique inéluctable et maintenir cet état de zéro-Covid.
Une délibération en ce sens a en effet été votée à l’unanimité des groupes politiques, dont les indépendantistes et les loyalistes, par les onze élus de la commission permanente du Congrès local, vendredi 3 septembre. Cette obligation concerne les personnes majeures sans contre-indication médicale et toutes les personnes entrant sur ce territoire français. Des sanctions sont prévues en cas de refus, seulement à partir du 1er janvier 2022, et cela pour certaines professions en contact fréquent avec la population (santé, aéroport, ports..), et pour des métiers relevant des secteurs sensibles indispensables au fonctionnement du pays. Il est prévu une amende de 175 000 francs CFP (1 500 €) en cas de re-fus vaccinal pour ces catégories.
Suite à cette décision d’obligation vaccinale, la commission permanente du Congrès a proposé deux mesures complémentaires : (i) élargir l’offre vaccinale pour que la population ait le choix entre vaccins ARNm et vaccins inactivés, ce qui pourrait convaincre plus de personnes de se faire vacciner, (ii) mener une campagne de vaccination très active et dynamique avec une collaboration étroite entre les collectivités les institutions.
D’aucun pourrait s’étonner qu’une telle décision soit prise pour un territoire français ; c’est méconnaitre le statut spécifique du « Caillou ». La Nouvelle-Calédonie est, depuis 1999, une collectivité « sui generis », « de son propre genre », unique au sein de la République française, relevant du titre XIII de la Constitution. Elle bénéficie d'un partage de souveraineté et d'une autonomie partielle. Elle peut ainsi voter des "lois du pays" dans les domaines énumérés par la loi organique, en particulier dans le domaine de la santé.
L'État reste compétent dans les domaines du contrôle de l'immigration, de la monnaie, du Trésor, de la défense nationale, de la fonction publique de l'État, du maintien de l’ordre, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Ainsi le Gouvernement local, souverain dans le domaine de la santé, a pu prendre la décision de l’obligation vaccinale.
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Un point de situation dans le monde
Selon les données de l'université John Hopkins de Baltimore, 223 233 869 infections par SARS-Cov-2 ont été rapportés (vs 219 146 085 vs le 3 septembre) et 4 606 927 décès liés à cette maladie (vs 4 543 531 le 3 septembre).
Ces quatre dernières semaines, les 3 pays les plus touchés par l’épidémie concernant le nombre de cas sont les Etats-Unis (4 294 964 cas), l’Inde (1 057 128 cas), le Royaume-Uni (956 292 cas). Les 3 pays les plus touchés en nombre de décès sont les Etats-Unis (35 283 décès), l’Indonésie (24 452 décès), la Russie (21 798 décès).
Un point de situation en France
Dans son dernier point hebdomadaire, Santé publique France écrit : "En semaine 35, la circulation du SARS-CoV-2 diminue toujours sur le territoire, accompagnée d’une diminution des admissions à l’hôpital dans l’ensemble des régions métropolitaines. La situation tend à s’améliorer dans les Outre-mer (sauf à Mayotte), mais reste critique en Martinique et en Guadeloupe sur le plan de la pression hospitalière".
Le nombre d'hospitalisations hors Covid a diminué en 2020
Selon une étude publiée ce jeudi par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en 2020, 10,4 millions de personnes ont été hospitalisées en court séjour, dont environ 2 % pour la Covid-19. Cela correspond à 15,9 millions de séjours. Le nombre de séjours hospitaliers hors Covid-19 diminue de 13 % par rapport à 2019.
Polynésie : le pic d’hospitalisation est passé
Le haut-commissaire de Polynésie Française Dominique Sorain indique que l'épidémie de Covid-19 a passé un pic en Polynésie française, avec une baisse du nombre d'hospitalisations, même si la situation reste « grave ».
Variant Mu : potentiellement préoccupant pour l’Europe
Après l'Organisation mondiale de la santé qui a classé début septembre le variant Mu comme "variant à suivre", c'est au tour de l'Agence européenne des médicaments de l'identifier comme "potentiellement préoccupant".
Covid-19 : que sait-on des deux nouveaux variants C.1.2 et Mu ?
source futura sciences
Julie Kern
Rédactrice scientifique
Publié le 05/09/2021
Ils s'appellent Mu et C.1.2. Ce sont les deux nouveaux variants du SARS-CoV-2. Comme les autres, ils sont placés sous haute surveillance par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison de leur capacité à échapper au système immunitaire. Quelles informations avons-nous sur ces deux variants qui ont émergé il y a quelques mois seulement ?
Le variant Mu vient tout juste d'acquérir son nom, alors qu'il a été classé dans la catégorie des variants à suivre (VOI) dans le dernier bulletin épidémiologique de l'OMS. Issu de la lignée B.1.621, il a été détecté pour la première fois en Colombie en janvier 2021. Les études préliminaires indiquent que le variant Mu résiste aux anticorps neutralisants présents dans le sérum de patients convalescents ou vaccinés contre la Covid. De futures études devraient confirmer ces informations.
Depuis sa découverte, Mu est responsable de flambées épidémiques d'ampleur en Colombie et en Équateur où il représente respectivement 39 % et 13 % des coronavirus en circulation. À l'échelle mondiale, il ne représente que 0,1 % des séquences analysées. Le variant Mu a déjà quitté le continent sud-américain pour les États-Unis et l'Europe, où il est présent en Espagne, en Italie et en Suisse. En France, 16 séquences de la lignée B.1.621 ont été identifiées. Selon Santé publique France, son niveau de propagation reste très faible et rien ne permet de dire actuellement qu'il pourra outrepasser le variant Delta.
Le variant C.1.2 n'est pas encore considéré comme un variant à suivre, mais reste sous la surveillance de l'OMS. Eric Feigl-Ding, un épidémiologiste américain, explique que le taux de mutation de C.1.2 est particulièrement élevé, bien plus que les autres variants. Selon la prépublication qui le décrit, il mute à hauteur de 41,8 mutations par an, soit deux fois plus que le taux de mutation des autres variants. C'est le variant le plus muté que l'on connaisse depuis le début de la pandémie et donc le plus éloigné de la souche originelle de Wuhan. Pour le moment, ces variants sont mineurs et il est impossible de prédire leur devenir.
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Le vaccin Moderna serait deux fois plus efficace que le Pfizer contre le variant Delta
Céline Deluzarche
Journaliste
Publié le 21/08/2021
L'efficacité du vaccin Pfizer, le plus largement administré en France, tombe à moins de 42 % contre l'infection au variant Delta, selon une nouvelle étude. Le vaccin Moderna semble, lui, mieux résister avec une efficacité de 76 %.
L'efficacité des vaccins contre le variant Delta semble bien s'effilocher au fur et à mesure des études. Le 4 août dernier, une étude britannique avait déjà revu à la baisse l'efficacité du vaccin contre les infections à tout juste 50 %, tous vaccins confondus. Une nouvelle étude, prépubliée sur le site MedRxiv (et donc encore non relue par un comité scientifique), calcule désormais une efficacité d'à peine 42 % du vaccin Pfizer-BioNTech contre une infection au variant Delta, contre 76 % pour le variant Alpha. Le vaccin Moderna semble, lui, moins sensible aux mutations du virus, puisque son efficacité est réduite à « seulement » 76 % contre le variant Delta, et 86 % contre le variant Alpha.
Un risque d’infection 60 % plus faible avec Moderna
L'étude a été menée sur 180.000 personnes vaccinées dans le Minnesota (États-Unis) entre janvier et juillet 2021, dans une période de temps où la souche dominante est passée du variant Alpha au variant Delta, ce qui a permis une comparaison entre les deux. Si l'efficacité des deux vaccins est décevante contre les infections, elle demeure élevée contre le risque d'hospitalisation, avec un taux de 75 % pour le vaccin Pfizer et de 81 % pour le Moderna.
Ces résultats corroborent ceux observés dans d'autres États. « En Floride - qui connaît actuellement la plus forte poussée de Covid-19 à ce jour [aux États-Unis] -, le risque d'infection en juillet après une vaccination complète avec [le vaccin Moderna] était environ 60 % plus faible qu'après une vaccination complète avec [le vaccin Pfizer] », écrivent les chercheurs.
Une même technologie, mais quelques différences
Cette différence peut sembler étonnante du fait que les deux vaccins fonctionnent sur le même principe, à savoir l'injection d'un morceau d'ARN messager comprenant la séquence de la protéine de pointe du virus et qui induit sa fabrication par la machine cellulaire. Les auteurs de l'étude n'avancent d'ailleurs aucune explication sur cet écart d'efficacité et appellent à poursuivre les investigations sur le sujet. On peut néanmoins noter quelques différences entre les deux. Le vaccin Moderna contient ainsi 100 microgrammes d'ARNm, soit trois fois plus que le Pfizer (30 microgrammes par dose). De plus, le vaccin Moderna est injecté pur, à l'inverse de celui de Pfizer qui doit être dilué avec 0,9 % de chlorure de sodium. Enfin, la composition de la particule lipidique véhiculant l'ARNm n'est pas la même, ce qui peut influer sur la bonne conservation de l'ARNm.
Pfizer : un vaccin huit fois plus administré que Moderna en France
Ironie du sort, le vaccin Moderna était boudé au début de la campagne de vaccination en France, car assimilé à l'AstraZeneca soupçonné d’entraîner des thromboses. Aujourd'hui, le vaccin Pfizer-BioNTech est de loin le plus utilisé dans l'Hexagone, avec 63,3 millions de doses injectées au 11 août contre 7,8 millions pour Moderna et 7,7 millions pour l'AstraZeneca selon le site Vaccin Tracker. Le vaccin Moderna est aussi le plus cher de tous, avec 21,50 euros contre 19,50 euros pour le Pfizer ou 1,78 euro la dose pour AstraZeneca (qui n'a pas augmenté ses tarifs).
Nombre de doses administrées par type de vaccin. © Vaccin Tracker
Menée en conditions réelles, cette étude est néanmoins susceptible d'être affectée par quelques biais, comme le fait que la comparaison avec les non-vaccinés s'appuie sur une population non testée, donc susceptible d'avoir été infectée et de posséder une immunité, ce qui minore mathématiquement l'efficacité de la vaccination. Mais elle confirme la très haute contagiosité du variant Delta, qui met à mal la stratégie d'éradication du virus par la vaccination. Celle-ci demeure toutefois indispensable, car elle permet d’éviter un afflux dans les services hospitaliers, et surtout de nombreux morts, ce qui est quand même l'objectif principal.
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Retour à la vie normale au Danemark
Publié le 10/09/2021
Copenhague, le vendredi 10 septembre – À compter de ce vendredi, plus aucune restriction sanitaire n’est en vigueur au Danemark, le gouvernement jugeant que la situation épidémique est sous contrôle.
Le retour à la vie normale. Un espoir entretenu par des milliards d’êtres humains depuis 18 mois et souvent déçu. Un objectif qui reste encore lointain pour la plupart des pays du monde, mais que le Danemark vient d’atteindre. Depuis ce vendredi, les Danois ne sont plus soumis à aucune restriction sanitaire. A priori, il n’y aura pas de grande célébration de joie à Copenhague, puisque la plupart des règles les plus contraignantes avaient déjà été levées. Le masque n’était plus obligatoire depuis le mois d’août (sauf dans les aéroports) et le passe sanitaire déjà aboli dans les restaurants et les cafés depuis le 1er septembre. Seul restée en vigueur l’obligation de présenter son passe à l’entrée des boites de nuit et la fermeture des bars à deux heures du matin.
« Le virus n’est plus une menace pour la société et l’épidémie est désormais sous contrôle » ont annoncé les autorités danoises pour justifier cette levée des restrictions. Le Danemark compte actuellement 500 contaminations par jour et déplore une quinzaine de morts par semaine, pour 5,8 millions d’habitants. Le ministre de la Santé Magnus Heunicke a cependant rappelé que le gouvernement « n’hésiterait pas à agir rapidement si la pandémie menaçait à nouveau les fonctions essentielles de la société », insistant notamment sur le risque d’apparition de nouveaux variants plus contagieux et plus résistant aux vaccins.
96 % des plus de 65 ans sont complètement vaccinés
Les dirigeants et scientifiques danois ont insisté sur le rôle prépondérant de la vaccination dans ce ralentissement de l’épidémie. « Si le virus n’est plus une menace pour la société, c’est uniquement grâce au vaccin » a rappelé l’épidémiologiste Lone Simonsen. Le Danemark présente en effet l’un des taux de vaccination les plus élevés au monde : 73,5 % des Danois sont complètement vaccinés, un taux qui atteint 96 % chez les plus de 65 ans. Ce succès vaccinal est dû en partie à la mise en place d’un passe sanitaire dans les lieux publics dès le mois d’avril. Premier pays européen à avoir mis en place un tel dispositif (avant d’être imité par la plupart des états européens), le Danemark est donc également le premier à l’abandonner.
Le Danemark a globalement été épargné par l’épidémie de Covid-19, avec seulement 2 600 morts en 18 mois, soit environ 4 fois moins de morts par habitant qu’en France. La branche européenne de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a salué la gestion danoise de l’épidémie, un subtil mélange entre contrainte et confiance en la population. « Le Danemark a mis en œuvre des mesures sociales et de santé publique mais dans le même temps, il s’est largement appuyé sur les individus pour qu’ils se plient de leur plein gré aux conseils du gouvernement » a déclaré l’organisation onusienne.
Avec cet abandon des restrictions sanitaires, le Danemark suit l’exemple du Royaume-Uni, qui a abandonné la quasi-intégralité des mesures sanitaires le 19 juillet dernier. La très libérale Suède, pays connu pour n’avoir jamais confiné, devrait bientôt suivre : les quelques restrictions en vigueur dans le royaume devraient tomber fin septembre.
Nicolas Barbet
Source: jim.fr
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Des risques accrus d'événements hématologiques et vasculaires ayant conLe risque de thrombose est plus important avec la Covid-19 qu'avec le vaccin
Des risques accrus d'événements hématologiques et vasculaires ayant conduit à une hospitalisation ou à un décès ont été observés après les premières doses reçues des vaccins Oxford-AstraZenecca ou Pfizer-BioNTech. Les risques de la plupart de ces événements étaient sensiblement plus importants après l'infection par le SRAS-CoV-2. C'est ce que confirme aujourd'hui une nouvelle étude.
Il y a quelques mois, des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) l'avaient déjà souligné : le risque de développer un caillot sanguin -- une thrombose -- est plus élevé après avoir été infecté par la Covid-19 qu'après avoir reçu un vaccin. Aujourd'hui, ces chercheurs confirment leur première conclusion avec une étude portant sur plus de 29 millions de personnes vaccinées contre la Covid-19 ou ayant été infectées.
Rappelons que la survenue de premiers cas de thrombose chez des individus ayant reçu une dose du vaccin Oxford-AstraZeneca avait poussé certains pays à prendre des mesures de limitation de son usage. Les chercheurs de l'université d'Oxford confirment que, pendant de courts intervalles de temps après avoir reçu une première dose de ce vaccin -- ou du vaccin Pfizer-BioNTech --, il existe des risques accrus de certains événements hématologiques et vasculaires qui peuvent conduire à une hospitalisation. Voire à la mort. «
Il faut en être conscient et consulter rapidement un médecin en cas de symptômes », indique Julia Hippisley-Cox, épidémiologiste et médecin, dans un communiqué.
«
Toutefois, il faut aussi être conscient que les risques sont considérablement plus élevés et sur de plus longues périodes pour ceux qui sont infectés par le SARS-CoV-2 - le coronavirus responsable de la pandémie de Covid-19. » Les chercheurs ont en effet comparé les taux d'événements indésirables après la vaccination avec les vaccins AstraZeneca ou Pfizer avec les taux des mêmes événements après un résultat positif au test Covid-19.
En rose, le taux d’incidence chez les personnes atteintes de Covid-19. En violet, le taux d’incidence chez les personnes ayant reçu une première dose de vaccin Oxford-AstraZeneca. Et en orange, le taux d’incidence chez les personnes ayant reçu une première dose de vaccin Pfizer-BioNTech. © BMJ Publishing group Ltd.
Une étude portant sur 29 millions de personnes
Ils ont travaillé sur une évaluation du risque à court terme -- dans les 28 jours -- d'une hospitalisation pour différents événements tels que la thrombocytopénie, la thromboembolie veineuse ou encore la thromboembolie artérielle. Le tout en Angleterre, entre le 1er décembre 2020 et le 24 avril 2021. Et à partir de dossiers de santé électroniques fournissant les données complètes indispensables à la solidité de l'évaluation.
Les chercheurs évoquent tout de même quelques limites à leurs travaux. Comme le fait qu'ils se sont concentrés sur les cas déclarés uniquement après la première dose de vaccin ou la courte fenêtre d'exposition à la vaccination pour laquelle ils ont opté. Ces limites ne les empêchent pas d'afficher une certaine confiance dans leurs résultats.
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Se faire vacciner pour réduire les risques
« Cette énorme étude, utilisant des données sur plus de 29 millions de personnes vaccinées, a montré qu'il existe un très faible risque de coagulation et d'autres troubles sanguins après la première dose de vaccination contre la Covid-19. Bien que grave, le risque de ces mêmes événements est beaucoup plus élevé après une infection par le SRAS-CoV-2 », confirme Aziz Sheikh, professeur à l'université d'Édimbourg (Écosse), toujours dans le même communiqué. « Cette analyse souligne donc clairement l'importance de se faire vacciner pour réduire les risques. »
De rares cas de thrombose cérébrale possiblement liés au vaccin AstraZeneca ont suffi à faire paniquer les autorités de santé. Pourtant, ce type d'événement est bien plus fréquent chez les patients infectés à la Covid-19. De quoi remettre le bénéfice-risque en perspective.
Pour en savoir plus
Entre 8 et 10 fois plus de risques de thrombose après une infection à la Covid-19 qu'après avoir été vacciné
Article de Céline Deluzarche paru le 19/04/2021
De rares cas de thrombose cérébrale possiblement liés au vaccin AstraZeneca ont suffi à faire paniquer les autorités de santé. Pourtant, ce type d'événement est bien plus fréquent chez les patients infectés à la Covid-19. De quoi remettre le bénéfice-risque en perspective.
Les quelques cas de thrombose atypiques recensés après le vaccin AstraZeneca et Johnson & Johnson ont conduit à une sévère restriction de leur utilisation, quand ils n'ont pas été tout simplement bannis comme au Danemark. En France, où le vaccin AstraZeneca est désormais réservé aux plus de 55 ans, les médecins observent de nombreux désistements de patients. Un principe de précaution totalement hors de propos, si l'on en croit une nouvelle étude publiée par l’université d’Oxford. D'après ses conclusions, le risque de développer un caillot de sang cérébral est 10 fois plus élevé après avoir attrapé la Covid-19 qu'après avoir reçu un vaccin.
Voir aussiAstraZeneca : que sait-on des patients victimes de thrombose après l'injection du vaccin ?
Les scientifiques ont examiné le nombre de thromboses cérébrales parmi deux groupes de patients ayant attrapé la Covid-19, ou ayant été vaccinés soit avec un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna), soit avec un vaccin AstraZeneca. L'incidence est la suivante :
- 39 cas de thrombose par million pour les patients infectés par la Covid-19
4 cas par million pour les vaccins Pfizer et Moderna
5 cas par million après la première dose du vaccin AstraZeneca
Le risque de thrombose dû à la Covid-19 est donc 10 fois plus élevé qu'avec la vaccination Pfizer et 8 fois plus élevé qu'avec le vaccin AstraZeneca.
« Cela nous amène à deux conclusions importantes, souligne Paul Harrison, professeur de psychiatrie et chef du groupe de neurobiologie à l'Université d'Oxford. Tout d'abord, la Covid-19 augmente considérablement le risque de thrombose veineuse cérébrale, ce qui vient s'ajouter à la liste des nombreuses complications du virus déjà connues. Deuxièmement, le risque de thrombose lié à la Covid-19 est bien plus élevé que nous ne le voyons avec les vaccins actuels ».
La balance bénéfice-risque favorable même chez les moins de 30 ans
Il est à noter que le risque du vaccin AstraZeneca établi dans cette étude est deux fois inférieur à celui évalué par l'Agence européenne des médicaments (1 sur 100.000 soit 10 cas par million). Mais, dans tous les cas, cela reste bien inférieur au risque d'attraper la Covid-19, y compris chez les moins de 30 ans, insiste Paul Harrison qui sous-entend que les restrictions liées à l'âge n'ont pas lieu d'être.
Car on ne parle ici que du risque de thrombose. Mais si l'on considère toutes les autres complications possibles d'une infection à la Covid-19 (y compris la mort !), les éventuels problèmes de coagulation liés au vaccin apparaissent « triviaux », tranche John Bell, un autre chercheur d'Oxford interrogé par Sky News.
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Le risque de thrombose veineuse avec les pilules contraceptives de 3e génération est 10 fois supérieur à celui du vaccin anti-Covid
On peut d'ailleurs établir d'autres comparaisons de ce type. Selon le ministère de la Santé, le risque de thrombose veineuse avec les pilules contraceptives de 3e génération est de 3 à 4 cas sur 10.000, soit 10 fois supérieur à celui du vaccin anti-Covid (en prenant en compte tous les types de thromboses veineuses).
De même, le paracétamol est à l'origine de milliers d'intoxications aigües chaque année en France. Personne n'a pourtant songé à interdire le paracétamol alors que ce dernier est utilisé pour soigner des pathologies souvent bénignes.
source : futura sciences