Pour le plaisir...
Posté : lun. févr. 02, 2009 6:07 pm
Société Française des Infirmiers Anesthésistes
https://sofia.medicalistes.fr/grillade_v3/
https://sofia.medicalistes.fr/grillade_v3/viewtopic.php?t=157
vais postuler pour un poste à Dunkerque ou Lille moiLes françaises du nord de la France auraient de plus fortes poitrines que nos concitoyennes méridionales ? c’est en tout cas une conclusion qu’on peut tirer d’une étude statistique menée par le site de vente en ligne, Ebay.fr, à partir des données de ventes de sous-vêtements réalisés sur son site.
Bien évidemment, les enquêteurs d’Ebay.fr ne sont pas allés prendre les mensurations intimes des clientes, mais ont étudié en détail les différents modèles , types et tailles de sous-vêtements que les françaises ont l’habitude d’acheter en ligne. Et statistiquement parlant, les françaises du nord (le Nord-Pas-de-Calais, les deux régions normandes, l’Ile-de-France...) achètent plus de soutien-gorges avec des bonnets de taille D et E que la moyenne. A l’inverse, les femmes des régions ensoleillées achètent majoritairement des sous-vêtements dont les bonnets sont de taille A et B. De quoi faire mentir les clichés sur la plantureuse méditerranéenne tant vantée au cinéma - pensez donc à la légendaire Gina Lollobrigida, ou à la si belle Laetitia Casta ! - et faire tourner les têtes des jeunes mâles français vers les régions septentrionales où semblent les attendre les créatures de leurs rêves !
Plus sérieusement, cette étude met en lumière des gouts différents selon les régions : les consommatrices du sud ont une préférence marquée pour les sous-vêtements aux couleurs chatoyantes, voire extraverties, telles que l’argenté ou le doré. Le climat explique peut être cela, la chaleur poussant - qui sait ! - les femmes à faire de leur soutien-gorge un vêtement qui se montre, en partie du moins.
Au contraire, la francilienne joue dans une séduction toute autre en portant ses choix vers des sous-vêtements très transparents. Et les formes et couleurs sages sont préférées par les femmes de la région Centre, mais aussi par les femmes corses.
Cette étude ne porte tout de même pas que sur les sous-vêtements féminins, elle dévoile aussi un peu des habitudes des français dans ce domaine. Par exemple, on apprend que les alsaciens ont un penchant affirmé pour la couleur violette, que ce soit pour leurs slips, boxers, caleçons ou chaussettes.
La France est donc toujours une terre où les différences régionales s’affirment et s’assument. Même si certaines sont cachées sous nos vêtements !
Kathleen Bonnici et ses collègues urgentistes de l’hôpital universitaire du West Middlesex venaient de perdre un patient de 39 ans et n’avaient pu que difficilement sauver sa fiancée.
Chez les deux patients originaires d’Asie du sud tout avait débuté brutalement dans les minutes suivant un repas à base de curry. L’hypothèse la plus vraisemblable pour ce tableau clinique qui associait symptômes neurologiques (paresthésies, troubles visuels et dans le cas mortel agitation et crises comitiales) et signes cardiaques (troubles du rythme ventriculaire, hypotension) semblait être une intoxication en raison notamment de l’absence de signes infectieux.
Encore fallait-il le démontrer et en déterminer la cause exacte.
Botanistes, toxicologues et policiers
Pour y parvenir l’équipe britannique a épluché la littérature médicale toxicologique (en ne négligeant pas les articles les plus anciens) et s’est assurée de la collaboration des médecins du centre anti-poison de Birmingham, des experts du jardin botanique royal de Richmond… et de la police locale.
Kathleen Bonnici et coll. ont d’abord passé en revue les différents toxiques pouvant entraîner des tableaux similaires. Les substances minérales comme l’arsenic et l’aluminium semblaient être hors de cause car les signes d’intoxications aiguë auraient été sensiblement différents (diarrhées profuses dans le cas de l’arsenic et signes respiratoires pour l’aluminium). Parmi les poisons végétaux, les digitaliques n’induisent pas de signes neurologiques, la nicotine entraîne une paralysie flasque avec hypersécrétion et l’atropine une mydriase et une hyperréflexie absentes chez ces 2 malades. Quant aux glycosides cyanhydriques, ils ne déterminent pas de signes neurologiques aigus et provoquent des signes spécifiques absents de ces observations.
L’aconitine paraissait en revanche un candidat sérieux.
L’aconit napel (Aconitum nappellus) plus communément connu sous les noms de casque de Jupiter, gueule de loup, capuce de moine, capuchon, coqueluchon, pistolet, sabot du pape, tue-loup bleu ou « reine des poisons » est une plante dont l’ingestion produit des symptômes proches de ceux de nos deux patients. On estime qu’une dose de 5 mg d’aconitine est suffisante pour entraîner la mort. Dans une publication de 1845 il était déjà décrit, après absorption d’aconit napel, des signes neurologiques et digestifs du même ordre que ceux de l’observation actuelle (y compris la baisse de l’acuité visuelle) et des troubles cardiaques se caractérisant par un pouls faible et irrégulier précédant la mort.
Perquisitions
Dans le même temps la police locale avait identifié une suspecte dans l’entourage immédiat des patients. Celle-ci avait été vue en train de manipuler le curry fatal. Une perquisition permit de mettre la main sur des herbes indiennes en poudre qui pouvaient être l’arme du crime. Sans doute sur les conseils de l’équipe médicale une recherche d’aconitine a alors été diligentée sur le produit incriminé. Mais elle s’est révélée négative.
Du BMJ aux confins de l’Hymalaya
C’est alors qu’en se replongeant dans la littérature médicale du 19ème siècle et plus précisément dans un article paru dans le British Medical Journal en 1884, les auteurs ont mis à jour une publication faisant état d’un poison indien tiré d’une plante himalayenne, l’Aconitum ferox. Il s’agit d’une espèce très riche en pseudo-aconitine, un alcaloïde encore plus toxique que l’aconitine. De nouvelles investigations ont alors permis de mettre en évidence par chromatographie en phase liquide de la pseudo-aconitine dans la poudre d’herbe indienne saisie mais aussi dans le curry et les liquides biologiques des patients.
Il s’agissait donc d’un assassinat et d’une tentative d’assassinat perpétrés avec de l’Aconitum ferox.
Comme l’aconitine, la pseudo-aconitine entraîne l’ouverture des canaux sodiques cellulaires ce qui explique à la fois les signes neurologiques et les troubles du rythme cardiaque. Faute d’antidote, le traitement est symptomatique. Dans les cas extrêmes il peut reposer sur une circulation extra-corporelle ou l’utilisation d’une assistance ventriculaire gauche provisoire.
La suspecte a été poursuivi pour meurtre. Elle regrette aujourd’hui sans doute d’avoir sous-estimé les capacités déductives des policiers britanniques. Et l’appétence des cliniciens de sa gracieuse majesté pour l’histoire de la médecine et pour les aventures de Sherlock Holmes dont le biographe et ami le Dr Watson, avait, comme chacun le sait, passé de longues années comme médecin de régiment dans l’armée des Indes.
L’observation semblera trop belle à certains sceptiques qui supposeront qu’en fait ce ne sont pas les fines déductions diagnostiques de l’équipe médicale qui ont conduit à l’identification de l’arme du crime et à l’arrestation de la coupable mais, qu’à l’inverse, ce sont les recherches toxicologiques systématiques demandées par la police qui ont mis les cliniciens sur la piste d’Aconitum ferox et donc du diagnostic précis. Le fait que la suspecte ait été arrêtée le soir de l’hospitalisation des deux patients semble corroborer cette hypothèse.
Qu’il nous soit permis cependant, en amateur de beaux cas cliniques, de préférer la version de Bonnici publiée par le Lancet.
La fin de l’histoire
Par delà cette observation médicale, une rapide recherche sur Internet permettra aux férus de faits divers de connaître la conclusion de cette triste histoire.
Le modus operandi de l’assassin était spécialement sophistiqué puisque selon les médias britanniques le dernier cas (connu) au Royaume-Uni d’empoisonnement criminel à l’aconitine remonte à 1882 date à la quelle un de nos confrères américains, le Dr George Henry Lamson avait été pendu à Londres pour avoir envoyé ad patres son beau-frére par cette méthode expéditive.
La coupable, une jeune indienne, a été arrêtée dans les jours qui ont suivi et condamnée le 9 février 2010 à la prison à vie. L’enquête et le procès ont permis d’établir que cette jeune femme avait agi par vengeance et par dépit amoureux puisque ses victimes étaient son amant (depuis 16 ans) et sa rivale.
Dr Anastasia Roublev
Bonnici K et coll. : Flowers of evil. Lancet 2010; 376: 1616.