Table ronde aux JEPU 2010
Posté : lun. mars 15, 2010 4:40 pm
J'ai participé aux JEPU 2010 où j'ai pu assister à la table ronde lors de la session professionnelle du samedi après-midi "Quid de l'avenir des infirmiers anesthésistes dans ce dispositif ?" (les pratiques avancées)
Étaient présent à la table :
B. Franceschi (CGT-IADE)
le Professeur A.Lienhart (administrateur à la SFAR)
le Professeur D. Fletcher (directeur Scientifique de l'école IADE de la Pitié)
D. Anger (Chargée du HCPP, de la documentation et des archives au SNIA)
M. Gentili (médecin anesthésiste-réanimateur libéral et trésorier adjoint au CA de la SFAR)
Chacun a pris la parole après les exposés sur les pratiques avancées en France (par M.Guinot, directrice école IADE la Pitié) et aux USA (par P. Rod), ainsi que sur la coopération entre professionnels de santé versus pratiques avancées (par D.Anger).
B. Franceschi a d'abord fait une synthèse des discussions en cours au ministère, aussi bien concernant les deux réunions de travail à la DHOS que la discution du 11 mars, jour de grève.
Il a déploré la mauvaise volonté des médecins anesthésiste-réanimateurs (sans surprise) pour reconnaître les pratiques actuelles (et donc les pratiques nouvelles...), il a également regretté qu'ils n'aient pas fait le choix de discuter avec les IADE avant de se rendre à la DHOS (« il aurait fallu laver son linge sale en famille »).
Il a aussi souligné le fait que la DHOS tienne un discours ambivalent (« schizophrénique » selon ses termes): d'un côté on nous dit que nous sommes déjà en pratiques avancées et dans le même temps on nous demande de le prouver...
Il demande à la SFAR (notamment) d'en finir avec l'hypocrisie des discours officiels et des compétences à géométrie variable (selon l'heure et/ou la situation géographique).
Intervention de M. Fletcher: il explique à l'assemblée qu'il est un universitaire et qu'il ne connaît pas bien les « coulisses » de l'anesthésie ( remarquable pour un directeur Scientifique d'école IADE), qu'il ne pensait pas que les choses se passaient telles qu'elles viennent d'être exposées... Il comprend malgré tout notre demande d'accession au grade Master, puisqu'il affirme que notre formation est d'une très grande qualité ( comment aurait-il pu dire le contraire ?).
Pour M. Gentili, en tant que membre de la SFAR, il réaffirme que l'anesthésie demeure un acte médical et que certains gestes doivent rester du domaine exclusif du médecin (induction, ALR ...). En tant qu'anesthésiste libéral il ne souhaite pas que la sécu puisse rémunérer moins un acte sous prétexte qu'il puisse être réalisé par un IADE, voilà qui est dit. Dans la clinique où il travaille, les recommandations de la SFAR sont respectées de manière scrupuleuse.
Pour ce qui est du grade Master, il le juge légitime et ce d'autant qu'il permettrait à l'infirmier anesthésiste qui le souhaite,grâce à une éventuelle équivalence, de reprendre les études de médecine en 3ème année (à l'instar de certains diplômes d'ingénieurs par exemple). Chacun appréciera.
Pour monsieur Lienhart, nos revendications sont légitimes en ce qui concerne le grade Master mais rappelle que seule l'université est habilitée à statuer en la matière et que ce grade ne saurait en aucun cas être obtenu par la pression de la rue (la mission des syndicats doit se borner à la revendication statutaire et salariale). Il affirme être ouvert à l'évolution de notre métier, c'est-à-dire la réalisation de certains gestes et une autonomie accrue, mais dans le même temps il interroge l'assemblée sur l'hostilité des IADE quant à la possibilité pour des infirmières DE d'endosser certaines missions qui nous sont aujourd'hui réservées, en d'autre termes pourquoi refuser à d'autres ce que l'on réclame pour nous ?
Il déplore les écarts de pratiques, notamment dans le privé... et les hôpitaux locaux.
Il affirme que les données démographiques ne sont pas favorables aux IADE et qu'elles ne le sont pas plus pour les MAR (contrairement au discours officiel).
D.Anger, presque en forme de conclusion, s étonne du fait que personne ne se pose la question de quels seront les besoins en soins de la population (donc en « volume » de soins) dans les 10-15 années à venir et de l'absence de concertation entre les différents professionnels de l'anesthésie pour répondre au mieux aux demandes futures.
J'espère ne pas avoir trahi les propos des uns ou des autres, et je ne prétend pas par ailleurs avoir été exhaustif. Je me suis contenté de retranscrire dans les grandes lignes les discours de chaque intervenant.
L'ambiance était un peu tendue, certains de nos médecins n'avaient pas l'air très à l'aise.
Étaient présent à la table :
B. Franceschi (CGT-IADE)
le Professeur A.Lienhart (administrateur à la SFAR)
le Professeur D. Fletcher (directeur Scientifique de l'école IADE de la Pitié)
D. Anger (Chargée du HCPP, de la documentation et des archives au SNIA)
M. Gentili (médecin anesthésiste-réanimateur libéral et trésorier adjoint au CA de la SFAR)
Chacun a pris la parole après les exposés sur les pratiques avancées en France (par M.Guinot, directrice école IADE la Pitié) et aux USA (par P. Rod), ainsi que sur la coopération entre professionnels de santé versus pratiques avancées (par D.Anger).
B. Franceschi a d'abord fait une synthèse des discussions en cours au ministère, aussi bien concernant les deux réunions de travail à la DHOS que la discution du 11 mars, jour de grève.
Il a déploré la mauvaise volonté des médecins anesthésiste-réanimateurs (sans surprise) pour reconnaître les pratiques actuelles (et donc les pratiques nouvelles...), il a également regretté qu'ils n'aient pas fait le choix de discuter avec les IADE avant de se rendre à la DHOS (« il aurait fallu laver son linge sale en famille »).
Il a aussi souligné le fait que la DHOS tienne un discours ambivalent (« schizophrénique » selon ses termes): d'un côté on nous dit que nous sommes déjà en pratiques avancées et dans le même temps on nous demande de le prouver...
Il demande à la SFAR (notamment) d'en finir avec l'hypocrisie des discours officiels et des compétences à géométrie variable (selon l'heure et/ou la situation géographique).
Intervention de M. Fletcher: il explique à l'assemblée qu'il est un universitaire et qu'il ne connaît pas bien les « coulisses » de l'anesthésie ( remarquable pour un directeur Scientifique d'école IADE), qu'il ne pensait pas que les choses se passaient telles qu'elles viennent d'être exposées... Il comprend malgré tout notre demande d'accession au grade Master, puisqu'il affirme que notre formation est d'une très grande qualité ( comment aurait-il pu dire le contraire ?).
Pour M. Gentili, en tant que membre de la SFAR, il réaffirme que l'anesthésie demeure un acte médical et que certains gestes doivent rester du domaine exclusif du médecin (induction, ALR ...). En tant qu'anesthésiste libéral il ne souhaite pas que la sécu puisse rémunérer moins un acte sous prétexte qu'il puisse être réalisé par un IADE, voilà qui est dit. Dans la clinique où il travaille, les recommandations de la SFAR sont respectées de manière scrupuleuse.
Pour ce qui est du grade Master, il le juge légitime et ce d'autant qu'il permettrait à l'infirmier anesthésiste qui le souhaite,grâce à une éventuelle équivalence, de reprendre les études de médecine en 3ème année (à l'instar de certains diplômes d'ingénieurs par exemple). Chacun appréciera.
Pour monsieur Lienhart, nos revendications sont légitimes en ce qui concerne le grade Master mais rappelle que seule l'université est habilitée à statuer en la matière et que ce grade ne saurait en aucun cas être obtenu par la pression de la rue (la mission des syndicats doit se borner à la revendication statutaire et salariale). Il affirme être ouvert à l'évolution de notre métier, c'est-à-dire la réalisation de certains gestes et une autonomie accrue, mais dans le même temps il interroge l'assemblée sur l'hostilité des IADE quant à la possibilité pour des infirmières DE d'endosser certaines missions qui nous sont aujourd'hui réservées, en d'autre termes pourquoi refuser à d'autres ce que l'on réclame pour nous ?
Il déplore les écarts de pratiques, notamment dans le privé... et les hôpitaux locaux.
Il affirme que les données démographiques ne sont pas favorables aux IADE et qu'elles ne le sont pas plus pour les MAR (contrairement au discours officiel).
D.Anger, presque en forme de conclusion, s étonne du fait que personne ne se pose la question de quels seront les besoins en soins de la population (donc en « volume » de soins) dans les 10-15 années à venir et de l'absence de concertation entre les différents professionnels de l'anesthésie pour répondre au mieux aux demandes futures.
J'espère ne pas avoir trahi les propos des uns ou des autres, et je ne prétend pas par ailleurs avoir été exhaustif. Je me suis contenté de retranscrire dans les grandes lignes les discours de chaque intervenant.
L'ambiance était un peu tendue, certains de nos médecins n'avaient pas l'air très à l'aise.