Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Vos questions, nos réponses à propos de l’anesthésie
Article mis en ligne le 9 décembre 2006
dernière modification le 24 janvier 2024

par Arnaud Bassez

Actualisation 2 juillet 2021

Article destiné au grand public. Voici quelques une des questions que vous vous posez et nous posez.
n’hésitez pas, nous sommes à votre écoute.

- Quel est le meilleur type d’anesthésie pour le geste chirurgical que je vais avoir ?

L’anesthésie sera adaptée par un protocole défini par un médecin anesthésiste que vous verrez en consultation.
En fonction de l’acte chirurgical, du patient et des éventuelles pathologies associées, l’anesthésie proposée pourra être différente.
En l’occurence, elle sera toujours la meilleure solution offerte par rapport au geste chirurgical. C’est pour cela qu’il ne peut y avoir systématiquement la même prestation, pour le même geste. Chacun ayant une anesthésie adaptée à sa propre condition.

- Pourquoi dois-je rester à jeun avant d’être opéré ?

L’anesthésie entraîne une perte des réflexes laryngés (déglutition) dit réflexe de protection. Pour cette raison, il importe que l’estomac soit vide afin de limiter le possible passage du contenu gastrique vers les poumons, pouvant entraîner des complications pulmonaires. Le jeun limite ce risque, même si cela est sans doute inconfortable pour vous, il reste indispensable pour une chirurgie réglée. (Prévue).

- puis-je être accompagné ?

Vous pouvez être accompagné bien entendu pour votre admission à l’hôpital et votre installation dans votre chambre. Toutefois, à l’heure de votre intervention, votre proche ne pourra vous suivre au bloc opératoire pour des raisons d’hygiène et de sécurité.
Vous le retrouverez dès votre retour en chambre, à l’heure des visites.

- quels médicaments precrits par mon médecin traitant dois-je signaler ?

N’oubliez pas de dire tout ce que vous prenez, lors de la consultation d’anesthésie. Au besoin, notez le sur un papier.
Évitez les descriptions "pilule jaune" ou "comprimé bleu" qui ne renseigne pas le médecin anesthésiste. Notez le nom de votre médicament. Le médecin anesthésiste saura ainsi pour quoi vous être traité, le cas échéant.

- dois-je prendre mes médicaments lors de mon hospitalisation ?

Il est préférable d’emmener votre traitement avec vous. Ainsi vous ne risquez pas de manquer votre traitement. Prévoyez des boites neuves.

Quand faut-il interrompre un traitement médicamenteux

- je suis asthmatique, que dois-je faire avant d’être opéré ?

Suivez les recommandations du médecin anesthésiste. Si vous faites une crise à l’approche de la date de votre intervention, le médecin anesthésiste évaluera le risque/bénéfice. Il pourra surseoir à l’intervention afin de vous donner un traitement adapté, et/ou vous proposez une autre technique d’anesthésie au besoin.
Dans tous les cas, prévenez le médecin anesthésiste, ou l’infirmière de votre service de chirurgie, qui se chargera de prévenir l’anesthésiste.

- je suis diabétique, il y a t-il des mesures particulières à prendre ?

Précisez lors de votre consultation avec le médecin anesthésiste, le traitement que vous prenez. (Insuline, quel type, quelle fréquence, médicaments oraux)
Des mesures de surveillance seront adaptées lors de votre séjour hospitalier.

- je prends des médecines parallèles. Est-ce que cela interfère avec l’anesthésie ?

Oui, cela peut effectivement poser problèmes avec certaines drogues anesthésiques, en les potentialisant (augmentent le principe actif) ou en les neutralisant en partie (diminue l’efficacité).
Parfois cela peut modifier l’hémostase (la coagulation).
Encore une fois, signalez-le lors de la consultation d’anesthésie.

Certaines plantes utilisées en thérapie peuvent avoir des répercussions lors de votre anesthésie, il est donc important de le signaler à votre anesthésiste, et si besoin, arrêter les prises 2 semaines avant la chirurgie.

Voici la liste des plantes avec leurs effets secondaires possibles lors de l’anesthésie :

  • Ail : risque de saignement accru (effet fluidifiant sanguin), hypertension. Lors que la chirurgie est à risque d’hémorragie importante, il est conseillé d’arrêter le traitement par l’ail 10 jours avant, voire quelques jours après l’intervention.
  • Aloe vera : peut perturber l’agrégation plaquettaire secondaire. Il y a 1 seul cas publié reportant 1 augmentation du saignement avec Aloe vera lors d’une anesthésie par Sévorane®.
  • Echinacées : utilisées pour la prévention et le traitement des infections des voies aériennes supérieures. Ces plantes ont des propriétés immunostimulantes, elles doivent être évitées chez les patients ayant une maladie auto-immune, ceux qui doivent bénéficier d’une transplantation et ceux qui sont traités par corticoïdes ou immunosuppresseurs. La consommation d’échinacée modifie le métabolisme des médicaments et peut avoir une hépatotoxicité. Il serait prudent d’interrompre un traitement comportant les Echinacées plusieurs jours avant l’anesthésie.
  • Ephedra : hypertension, instabilité cardiovasculaire, migraine, insomnie, anxiété, saignement prolongé. A arrêter 24 heures avant une intervention.
  • Gingembre : effet sédatif, risque de saignement.
  • Ginko biloba : augmentation des saignements (effet anti-agrégant plaquettaire). Une interruption de 36 heures au moins est conseillée avant une chirurgie à risque hémorragique.
  • Ginseng : en dehors du risque d’hypoglycémie, le Ginseng peut altérer la fonction des plaquettes et donc l’hémostase. Il serait prudent d’arrêter le Ginseng 10 jours avant 1 intervention à potentiel hémorragique.
  • Kava : effets sédatifs, toxicité hépatique. Il est conseillé de l’arrêter 24 heures avant.
  • Millepertuis : sédation, variation de la tension artérielle. Il peut réduire l’efficacité de certains médicaments anesthésiques et autres (ciclosporine, digoxine, anti-épileptiques, antirétroviraux). Un arrêt d’au moins 5 jours serait nécessaire pour éviter les effets résiduels du millepertuis.
  • Valériane : effets sédatifs pouvant être augmentés par l’association avec les médicaments tels que les benzodiazépines.

(source : infoanesth.fr)

En complément. En anglais

herbal english

- Pourrai-je manger rapidement après mon intervention ?

Tout dépend du type d’intervention. Pour une chirurgie dite ambulatoire, (vous entrez le matin, êtes opéré et sortez dans la journée, s’il n’y a pas de contre-indication médicale) vous pouvez reprendre une alimentation rapide. Toutefois, cela ne sera possible que dans votre chambre, et après avoir obtenu l’accord médical du chirurgien ou de l’anesthésiste. Ne mangez pas tant que vous n’en avez pas reçu l’autorisation. Cette mesure n’est pas pour vous contraindre, mais est une sécurité. Car même si l’on pense être parfaitement éveillé, les produits d’anesthésie et les calmants peuvent donner parfois des effets de somnolence.
L’équipe d’anesthésie vous conseillera.
Suivez bien leur conseil.

- Mon enfant doit avoir une intervention chirurgicale. Que dois-je connaître ? Comment préparez mon enfant à l’intervention ? Pourrai-je rester avec mon enfant jusqu’à ce que l’anesthésie fasse son effet ?

Suivez bien les conseils de votre chirurgien ainsi que ceux du médecin anesthésiste.
Ne soyez pas anxieux, car tout est mis en oeuvre pour que le séjour se fasse au mieux pour vous et votre enfant.

Tout dépend de l’âge de votre enfant et de son niveau de compréhension, mais il importe de ne rien lui cacher.

nounours

Il faut lui expliquer pourquoi il doit être opéré, en quoi cela consiste.
Lors de la consultation d’anesthésie, dans certains hôpitaux pédiatriques, il y a du matériel que l’on propose à votre enfant. Il s’agit de masque, de ballon que l’on utilise pour endormir les enfants.
Ce matériel a pour but d’être manipulé par votre enfant, afin qu’il se familiarise avec ce qu’il retrouvera au bloc opératoire. Il pourra ainsi être rassuré et éventuellement "endormir" d’abord sa peluche, avant de la rejoindre dans le sommeil.

anesthésie pédiatrique

Certaines associations proposent des livrets sur les interventions chirurgicales, sous forme de bandes dessinées.
Vous les trouverez souvent lors de la consultation.
N’hésitez pas à les consulter avec votre enfant.

Votre enfant pourra aller au bloc opératoire avec son jouet préféré.
Cela le rassurera et ne gêne en rien l’équipe soignante qui a l’habitude.
Enfin, certaines équipes acceptent que les parents soient présents lors de l’induction de votre enfant.

Toutefois, l’expérience montre que cela n’est pas toujours une bonne idée, car les parents transmettent leur stress à leur enfant de manière "inconsciente" et cela est ressentit par l’enfant.

De plus, l’environnement particulier du bloc opératoire, peut être impressionnant pour qui ne connaît pas.
Le mieux est donc de garder votre calme, et d’adresser votre meilleur bisou à votre enfant avant qu’il ne parte au bloc opératoire.

Vous pourrez, sous certaines conditions, le voir en salle de surveillance post-interventionnelle (ancienne dénomination : salle de réveil) dès son retour du bloc opératoire.
Il vous faudra avoir l’accord de l’équipe soignante, car cette salle reçoit d’autres patients.

- Si j’ai d’autres questions après la chirurgie, qui dois-je contacter ?

Si vos questions sont d’ordre chirurgical, votre chirurgien est votre interlocuteur privilégié. N’hésitez pas à le solliciter.

Pour toutes les questions d’ordre anesthésique, le médecin anesthésiste, l’infirmier(e) anesthésiste, voire l’infirmier(e) de la salle de surveillance post-interventionnelle pourront vous répondre.
Pour toutes les autres questions, vous pourrez demander à l’infirmière de votre service d’hospitalisation. Le cadre infirmier peut aussi être votre interlocuteur. N’hésitez pas.

- Qu’est-ce que l’anesthésie ?

Voyez l’article qui traite de ce sujet.

- De qui est composé l’équipe d’anesthésie ?

L’équipe est un binôme. Un médecin anesthésiste et un(e) infirmier(e) anesthésiste diplômé d’État (IADE). Ce sont ces deux personnes, hautement qualifiées, qui prendront en charge votre anesthésie. Le médecin anesthésiste est le responsable médical de votre anesthésie. L’IADE, de par sa formation, possède tous les requis nécessaires à la prise en charge de votre anesthésie et de la mise en place de protocole d’analgésiques per et post-opératoire immédiat.

Nul autre professionnel, dans la branche infirmière, ne possède autant de connaissances théoriques et pratiques que l’IADE.

Nul autre qu’un IADE (en dehors du médecin anesthésiste) ne peut exercer l’anesthésie en France. La profession est protégée par un Décret de compétence exclusif.

Vous serez surveillé par ces professionnels durant votre anesthésie.

Pour en savoir plus sur les IADE, consultez cet article.

- Quelles sont les personnes qui sont avec l’équipe d’anesthésie ?

Une des missions des centres hospitaliers universitaires (CHU), est l’enseignement. Ce sont donc des internes en anesthésie (futur médecin anesthésiste) et/ou des stagiaires infirmier(e)s anesthésistes en formation, sous la responsabilité du médecin anesthésiste et de l’IADE. Ils ne peuvent faire d’anesthésie sans la présence du médecin et de l’IADE. Cependant leur formation et leur pratique, leur permettent une prise en charge de qualité, sous le contrôle de l’équipe de titulaire.

En dehors des CHU, les CHG ou les cliniques n’ont pas toujours d’étudiants. Ce sont donc les titulaires qui prennent en charge votre anesthésie, sans avoir à faire de l’enseignement auprès d’un futur médecin ou IADE.

- J’ai peur de ne pas me réveiller.

La peur de ne pas se réveiller est un grand "classique" pour les professionnels de l’anesthésie.
Le fait de confier sa vie à une personne inconnue est un grand mythe, où paradoxalement les patients n’ont pas peur de celui qui tient le bistouri, et où, autre paradoxe, le souhait le plus répandu dans la population, serait de "mourir dans son sommeil".
Par définition, si cela devait advenir, vous ne vous en rendriez pas compte et serez le dernier averti. Trêve de plaisanterie, il convient donc de remettre les choses au clair.

On a recensé en France en 2006, 8 millions d’actes d’anesthésie par an.
Les accidents directement imputables à l’anesthésie sont de 55 pour les 8 millions d’actes.

Une enquête (3 jours d’anesthésie en France), portant sur 4 200 certificats de décès de l’année 1996 mettait en évidence un taux de mortalité de

  • 0,69 mort pour 100 000 anesthésies, si l’on prend les cas où il existe un lien direct entre l’anesthésie et le décès, soit un mort pour 145 000 anesthésies.
  • et de 4,7 pour 100 000 actes lorsqu’elle est en partie responsable du décès.
  • Le taux de mortalité varie de 0,4 pour 100 000, dans le cas de patients bien portants, à 55 pour 100 000 pour ceux porteurs des pathologies les plus graves.

Ces chiffres sont comparables à ceux d’études menées dans d’autres pays.

Le risque de prendre votre voiture est bien plus élevé. 2 550 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine en 2020.
Pourtant vous n’hésitez pas à conduire...

Grâce à la base nationale du PMSI (programme de médicalisation des systèmes d’information) des hôpitaux publics et privés, le Dr MARIE Anaïs de la Faculté de médecine de Montpellier, a publié en 2013 une enquête épidémiologique de l’activité d’anesthésie en 2010.

L’équipe a recensé 11.323.630 actes d’anesthésie, réalisés lors de 8.568.630 séjours dans 1105 établissements, soit 17,5 actes/100 personnes/an. C’est donc une augmentation de plus de 3 millions d’actes qui s’est déroulé en 14 ans d’exercice.

  • 43,5% ont été réalisés en ambulatoire, (60% des actes pour la pédiatrie).
     Près de 60% des actes chez les adultes, sont réalisés en libéral,
  • 21% en centre hospitalier général (CHG),
  • 12,6% en centre hospitalo-universitaire (CHU),
  • 6% dans des établissements privés non lucratifs (ex PSPH, appelés maintenant Espic établissements de santé privés à but non lucratif),
  • 0,8% en centre de lutte contre le cancer (CLCC)
  • 0,4% dans les hôpitaux d’instruction des armées (HIA).

Les principales pathologies rencontrées

  • l’appareil digestif (24,5%) dont 78,4% sont gérées en libéral,
  • l’appareil musculo-squelettique (16,7%) dont 71,3% en libéral, l’accouchement et ses complications (10,3%),
  • l’œil (9,7%) dont 78% en libéral,
  • l’appareil circulatoire (7,1%).

Celles qui nécessitent le plus fréquemment un acte anesthésique sont

  • les endoscopies digestives diagnostiques et/ou thérapeutiques (38,9%),
  • les accouchements et césariennes (8,3%),
  • les interventions sur le cristallin (8,1%),
  • les affections de la bouche et des dents (2%),
  • les libérations du canal carpien (1,8%).

La durée de séjour est de quatre jours, en moyenne.

Pour l’anesthésie pédiatrique

  • 52,9% des actes sont réalisés en libéral,
  • 22,7% en CHG,
  • 19,1% en CHU,
  • 4,9% en établissement privé non lucratif,
  • 0,3% en CLCC
  • 0,1% en HIA.

Les pathologies traitées sont

  • l’ORL (25%) et l’appareil orthopédique (25%)
  • la chirurgie digestive (17,3%).

Les actes d’anesthésie en ambulatoire représentent

  • 59,7% des actes pour les 4-17 ans,
  • 75,5% pour les 1-3 ans,
  • 28,8% pour les 1 mois-1 an,
  • 1,8% pour les moins de 1 mois.

Les actes chirurgicaux les plus fréquents

  • les extractions dentaires et affections de bouche (21,2%),
  • les circoncisions (13,8%),
  • les drains transtympaniques (13,2%)
  • les amygdales-végétations (11,7%).

Les patients les plus âgés (plus de 85 ans) sont le plus souvent gérés en CHG, HIA et CHU.
Les enfants sont prioritairement gérés en CHU.
L’ambulatoire se fait principalement en libéral, pour les enfants (66% des actes ambulatoires en libéral) comme pour les adultes (76,3%).

Soyez donc rassuré. Les travaux de monsieur René Amalberti (Professeur au Val de Grâce, directeur du département de sciences cognitives à l’IMASSA, Brétigny sur Orge, Docteur en médecine et en psychologie des processus cognitifs, titulaire de la chaire de physiologie et ergonomie du Val de Grâce, clinicien chercheur, spécialisé dans le domaine de la gestion des risques (sécurité aérienne, sécurité routière, risques industriels), il partage maintenant son temps entre la MACSF où il travaille pour la Prévention Médicale, et la HAS où il est conseiller sécurité des soins à la Mission Prospective et Recherche) mettent l’anesthésie dans les systèmes ultra sûrs, en compagnie des systèmes de l’aviation civile, du rail et de l’industrie nucléaire.
L’autre discipline médicale ultra sûre étant la transfusion sanguine.

Soyez persuadé que les équipes d’anesthésie mettent tout en œuvre, pour que votre anesthésie se passe au mieux, dans le respect de votre personne et de votre sécurité.

Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à les soumettre ici

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Urines anormalement colorées

Une coloration anormale des urines peut être due à divers problèmes. Elle peut être un effet secondaire de la prise de certains médicaments, de la consommation de certains aliments, d’une déshydratation, ou de certaines conditions telles qu’une affection hépatique. Si vous ne parvenez pas à déterminer la cause de cette couleur inhabituelle, consultez un médecin qui vous prescrira le traitement nécessaire.

 Causes
Les causes d’une coloration anormale des urines sont diverses. Elles peuvent être bénignes et temporaires (par exemple la consommation de certains aliments ou la prise de certains médicaments). Ces causes peuvent également s’avérer plus graves, et la coloration peut indiquer une pathologie sous-jacente à traiter.

  • Rouge/rose
    L’urine peut présenter une coloration rouge ou rosée si elle contient du sang. La présence de sang dans les urines peut provenir d’une infection, d’une pathologie rénale, d’un cancer, ou d’une hypertrophie de la prostate chez les hommes.

Certains aliments tels que les mûres, les betteraves et la rhubarbe peuvent donner une coloration rouge ou rosée à l’urine.

Le Rifampin (antibiotique), le pyridium (médicament contre l’inconfort des voies urinaires), ainsi que les laxatifs contenant du séné peuvent colorer l’urine en rose ou en rouge.

Un empoisonnement au plomb ou au mercure est également susceptible de donner une coloration rouge à l’urine.

  • Orange
    Une coloration orange de l’urine est généralement due à des médicaments. Il s’agit notamment du Rifampin, du pyridiym, de laxatifs, de sulfasalazine (un anti-inflammatoire), ainsi que de certains médicaments de chimiothérapie.

Certaines conditions médicales peuvent également entraîner une coloration orange des urines. Il peut s’agir d’un problème des voies biliaires ou du foie, en particulier si les selles sont également décolorées. En cas de déshydratation, l’urine peut prendre une couleur orange parce qu’elle est trop concentrée.

  • Bleu/vert
    Certains colorants alimentaires peuvent donner une coloration bleue ou verte aux urines. Des teintures utilisées dans le cadre de certains examens des reins et de la vessie peuvent également entraîner une coloration bleue ou verte de l’urine.

Certains médicaments peuvent également produire ces couleurs (indométacine, amitriptyline, et Propofol par exemple). Ceci est également vrai de certaines multivitamines.

Moins couramment, une urine verte peut être due à une infection des voies urinaires due à des bactéries du genre Pseudomonas. L’hypercalcémie, qui est une maladie héréditaire rare (teneur trop élevée en calcium dans le sang) entraîne une coloration bleue de l’urine.

  • Marron foncé
    Si vous consommez beaucoup de fèves, d’aloès, ou de rhubarbe, votre urine peut devenir marron foncé.

Des médicaments contre la malaria (primaquine et chloroquine par exemple), ainsi que des antibiotiques (nitrofurantoin et metronidazole notamment), peuvent également donner une coloration marron foncé à l’urine. Le méthocarbamol (un décontractant musculaire), ainsi que des laxatifs contenant du séné ou du cascara peuvent également colorer l’urine en marron.

Cette coloration peut également indiquer une infection des voies urinaires et des troubles du foie ou des reins.

  • Jaune foncé
    Si vos urines semblent plus sombres qu’à l’accoutumée, vous êtes probablement déshydraté(e). Votre urine présente un aspect foncé à cause de la concentration en substances.

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Comment réduire le risque lié à l’anesthésie

Par Francis Bonnet Mis à jour le 11/05/2015

Francis Bonnet, chef du service anesthésie-réanimation à l’hôpital Tenon à Paris explique pourquoi la procédure anesthésique est l’une des procédures médicales les mieux maîtrisées.

Plus de 10 millions de Français ont chaque année une anesthésie. Dans les trois quarts des cas, il s’agit d’une anesthésie générale et dans un quart des cas d’une anesthésie régionale, c’est-à-dire localisée à une partie du corps. La crainte de l’anesthésie et particulièrement de l’anesthésie générale et de ses conséquences est une préoccupation courante et récurrente exprimée par les patients lors des consultations préopératoires. Elle est souvent alimentée par une méconnaissance de la procédure anesthésique, par un certain nombre d’idées reçues sur le sujet et par la médiatisation d’accidents d’anesthésie qui ont pris une tournure dramatique. Les patients expriment ainsi souvent la crainte de ne pas se réveiller après l’anesthésie ou la crainte de se réveiller au cours de l’anesthésie.

Moins d’un décès sur 100 000

La procédure anesthésique est pourtant l’une des procédures médicales les mieux maîtrisées. On estime en effet que le nombre de décès directement imputables à un acte anesthésique est inférieur à 1/100 000. Bien qu’il soit un peu artificiel de détacher le risque anesthésique du risque chirurgical, c’est-à-dire lié à l’intervention elle-même et à ses suites, ce dernier est environ 100 fois à 1 000 fois supérieur (entre un pour mille et un pour cent) mais varie bien entendu en fonction de l’intervention.

Quelles sont les évolutions qui sur une période d’une cinquantaine d’années ont amené à une réduction considérable du risque et à une maîtrise de l’anesthésie ? On peut les classer en trois catégories : les progrès pharmacologiques concernant les agents anesthésiques eux-mêmes et leur mode d’administration, les progrès technologiques concernant les appareils de monitorage utilisés au cours de l’anesthésie et l’optimisation de l’organisation du travail des soignants.

Les appareils biomédicaux qui environnent le patient au cours d’une anesthésie ont donc deux objectifs, suppléer aux défaillances des fonctions de l’organisme (par exemple assurer la ventilation) et surveiller un certain nombre de paramètres vitaux et leurs modifications au cours de l’anesthésie et de la chirurgie. Toutes ces mesures s’intègrent dans un ensemble, une « station d’anesthésie », comparable au cockpit d’un avion.

Adaptation en temps réel

Depuis quelques années s’ajoute à cette surveillance celle de la profondeur d’anesthésie. L’anesthésie ne répond pas en effet à une loi du tout ou rien. De ce fait, le niveau d’anesthésie est en permanence adapté aux conséquences de la chirurgie. L’objectif est également d’éviter une anesthésie « trop légère » mais aussi « trop profonde » déprimant trop l’activité cérébrale et pouvant retarder le réveil anesthésique.

Le dernier point d’amélioration de la sécurité, et non des moindres, tient à l’organisation concertée de la prise en charge des patients. Ainsi de la systématisation de la consultation d’anesthésie dont un des objectifs est l’identification de facteurs de risque de complications per et post-opératoires. Il y a aussi la généralisation des salles dites « de réveil » qui sont des unités de soins où la surveillance des patients se poursuit, au décours de l’anesthésie et de la chirurgie, assurée à la fois par le maintien d’un monitorage et par la présence permanente d’un personnel soignant dédié exclusivement à cette tâche.

Ces mesures ont-elles supprimé le risque anesthésique ? Certainement non mais elles l’ont fait régresser de façon spectaculaire en le divisant par un facteur 100 au cours des cinquante dernières années. Comment aller plus loin et progresser ? Notamment en consacrant une partie des efforts sur le risque chirurgical et sur les patients à risque. Qu’est-ce que le risque chirurgical et en quoi est-il différent du risque anesthésique ? Le risque chirurgical est représenté par les complications directement liées à la chirurgie (hémorragie, rupture d’anastomose, etc.) et par des complications médicales qui en sont la conséquence.

Identifier les patients à risque

Il est possible d’identifier les patients à risque qui représentent moins de 20 % des patients opérés mais rendent compte de plus de 80 % de la morbidité et de la mortalité après chirurgie majeure. C’est sur cette cohorte de patients que doit se porter l’effort de prévention (arrêt du tabac, support nutritionnel…). Enfin, la période postopératoire est le moment de la récupération fonctionnelle qui doit être accompagnée en assurant une bonne analgésie, une reprise rapide de l’alimentation orale, une déambulation précoce, une prévention des complications thromboemboliques, etc., toutes mesures qui participent à un raccourcissement du séjour hospitalier et à une réduction de la morbidité liée à l’hospitalisation.

Ces programmes de soins qualifiés de réhabilitation après chirurgie (en anglais ERAS pour enhanced recovery after surgery) font l’objet d’une codification et d’une diffusion généralisée. Dans ce cadre, le patient participe activement à sa convalescence. Mais ces programmes nécessiteront une densification du nombre de soignants (infirmières, kinésithérapeutes, nutritionnistes) pour assurer une prise en charge efficace des patients.

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Arnaud BASSEZ

IADE

Formateur AFGSU/enseignant CESU

Administrateur


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