Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Premiers résultats de l’enquête 2009 sur le burn out en anesthésie-réanimation
Article mis en ligne le 3 février 2010
dernière modification le 6 décembre 2010

par Arnaud Bassez

Article du magazine Réanoxyo n° 3 de décembre 2009. Cette revue, de très bonne tenue, est celle éditée par le club des anesthésistes-réanimateurs et d’urgentistes militaires.

Article issu du CARUM (Le Club des Anesthésistes-Réanimateurs et Urgentistes Militaires) et du JIM.

Les infirmiers et médecins anesthésistes, réanimateurs et urgentistes paient un lourd tribut au burnout syndrome. C’est ce que montre une étude conduite par des équipes de l’Hôpital d’Instruction des Armées du Val-de-Grâce (Paris), du CHU de Caen et de l’Hôpital européen Georges Pompidou (Paris), qui s’est appuyée sur 1 603 réponses à un questionnaire mis en ligne en 2009 sur le site de la SFAR.
Le poids des conditions de travail, du vécu et des conflits

Le descriptif de la charge de travail, du ressenti quotidien, des tensions relationnelles laisse apparaître que les répondants (60 % d’hommes) étaient présents à l’hôpital 52,9 ± 14,3 heures par semaine, avaient une activité clinique hebdomadaire de 47,0 ± 15,3 heures et effectuaient 5,7 ± 7,5 gardes par mois, en moyenne, et que le repos de sécurité, prévu dans 69 % des cas, était pris dans 64 % des cas.

Dans la population étudiée, 41% des répondants vivaient chaque jour dans la crainte d’une erreur médicale ; 17 % avaient été poursuivis en justice dans le cadre de leur activité professionnelle. Des tensions étaient exprimées, avec les supérieurs (42 %), avec les collègues (59 %), avec les patients (27 %).
Le poids des pathologies

L’inventaire dressé compte, et cette liste n’est pas exhaustive : 37 % de répondants traités pour anxiété, 20 % pour dépression, 8,1 % pour syndrome de stress post-traumatique ; 11 % prenaient des anxiolytiques, 10 % des antidépresseurs, 9 % des somnifères. Un antécédent de tentative de suicide est noté chez 1,3 % des répondants, des idées suicidaires occasionnelles chez 32 %. S’y ajoutent, entre autres, 12 % signalant un ulcère gastro-duodénal, 8 % une affection cardiovasculaire, 7 % une douleur chronique, 3 % une dysthyroïdie.

Cette étude, qui relie dépression et épuisement, met l’accent sur la forte prévalence du burnout syndrome chez les infirmiers et médecins anesthésistes, réanimateurs et urgentistes : le score de burnout, évalué par MBI (Maslach Burnout Inventory) était élevé chez 58 % des répondants, et 10 % avaient un score faible.

L’analyse multivariée associe à cette forte prévalence de burnout syndrome : le fait d’être un homme, d’être en situation de famille monoparentale, la perception de la qualité du travail, le niveau de fatigue, la dépression, les tensions avec les patients, et le désir de quitter prématurément la profession (40 % des répondants ont exprimé ce désir).

Dr Julie Perrot (source JIM)