Communiqué de Damien Guillou, collectif iade
Bonjour à tous,
Afin de résumer et de clarifier la journée d’hier, le collectif des infirmiers anesthésistes vous adresse ce mail qui suscitera malgré tout un certain nombre de questions eu égard aux engagements en privé de messieurs Bubien et Vayne au SNIA.
Table ronde du 3 juin au Ministère
Etaient présents :
– Monsieur Bubien (directeur-adjoint du ministère)
– Madame Podeur et monsieur Vayne (DGOS)
– conseillers techniques
Les organisations syndicales présentes le 10 mai participaient également à cette réunion (FO, CFDT, CFTC, UNSA, CFE-CGC notamment).
Monsieur Bubien a tout d’abord précisé que cette réunion constituait le début d’une "série de concertations". Il ne s’agissait donc pas de négociations...
Il a proposé de faire un rapide tour de table. Bruno Franceschi (UFMICT-CGT) a pris aussitôt la parole pour faire un rapide rappel des quatre revendications (exclusivité de compétences, master, revalorisation salariale et pénibilité) et a demandé que cette réunion "aille directement aux faits". En d’autres termes, monsieur Bubien était-il mandaté pour faire des propositions et si oui quelles étaient-elles ?
Après que la CFDT ait repris la parole, madame Podeur précisa deux éléments. Le premier concerne l’intégration de notre formation dans le système LMD. Elle a rappelé que le "master de pratiques avancées" serait discuté les 5 juillet et 21 septembre afin d’aboutir à la finalisation du dossier fin décembre 2010 (ce que nous savions tous déjà). Deuxièmement, elle a indiqué avoir compris que les IADE souhaitaient "maintenir cette différence indiciaire avec les IDE et de voir arriver une prime". Vous pouvez déjà constater deux choses. A ce jour, la différence indiciaire avec les IDE est quasi inexistante et jamais les IADE n’ont demandé à obtenir une prime. Force est de constater que le cabinet et la DGOS n’ont pas bien entendu ou ne souhaitent pas entendre nos revendications. Nous avons, me semble t-il, toujours dit que nous souhaitions une réévaluation indiciaire et que nous n’acceptions pas de prime.
S’en est suivi des discussions, sur les quatre points, au cours desquelles certains syndicats sont restés totalement silencieux (notamment la CFE-CGC représenté par Thierry Amouroux) ou ont pris la parole seulement deux minutes. On peut raisonnablement s’interroger sur l’intérêt de leur présence ou leur volonté de voir ce dossier progresser... Seuls Sud, UFMICT-CGT, le SNIA et le collectif des infirmiers anesthésistes se sont largement exprimés. Certains ont été plus incisifs et véhéments que d’autres...
Qu’en est-il au final sur les quatre revendications ?
Le master
Il est suspendu à la finalisation des travaux sur les pratiques avancées qui doivent s’achever fin décembre 2010. Une nouvelle fois, la DGOS a joué la même partition à savoir seuls la participation, le travail et les propositions des syndicats IADE permettront cette reconnaissance. Il a été précisé longuement, eu égard à nos 700 heures d’enseignement théorique et au contenu de certains autres masters, que les IADE pouvaient à ce jour être reconnus master. Cela n’est pour le moment pas possible, et vous connaissez maintenant les raisons, car l’insuffisance des apports théoriques ne le permet pas. Un rappel sur notre formation théorique, le fait que ce soit des PH et PU-PH qui dispensent les cours, la durée d’enseignement théorique du DES d’anesthésie(300 heures)... n’y ont rien fait.
En conséquence, aucune avancée n’est à constater depuis le début de notre mouvement. Pire, la question de la reconnaissance master des IADE exerçant aujourd’hui fut soulevée. Est-ce-que les IADE actuels seront automatiquement estampillés "master ? Devront-ils suivre les cours qui manquent à ce jour pour cette masterisation ? Si oui, sous quelle forme ? Qui dispensera ces cours ? Seront-ils assurés par une école d’IADE ou par une université ? Qui s’acquittera des frais d’inscription et de formation ? A quelle hauteur ces derniers s’élèveront-ils ? Les réponses sont nébuleuses et ne peuvent nous satisfaire.
La revalorisation salariale
Ce sujet est essentiel car il vient reconnaitre notre niveau d’études et de responsabilités certes mais il l’est d’autant plus que c’est précisément ce thème qui a amené le SNIA a suspendre le mouvement jusqu’au 15 juin. En fait, il faudrait dire le 14 juin puisque le SNIA attend les propositions de la prochaine réunion.
Que l’on soit bien clair, le ministère a reculé sur la question. Il y a quelques semaines, il ne proposait qu’une "pauvre" prime et depuis hier il accepte une revalorisation indiciaire et indemnitaire. Ceci est la réalité et personne ne peut aller contre. Nous constatons à travers ce recul du ministère que notre mobilisation et notamment la journée du 18 mai ont porté leur fruit. Certains diront : "C’est une toute petite avancée". Je partage leur opinion mais nous ne sommes pas à la fin du combat. Nous ne sommes pas non plus dans des réunions de négociations. Enfin, le ministère montrerait son recul et son impuissance à gérer le conflit, à expliquer les positions du ministère s’il nous accordait la revalorisation souhaitée.
Par ailleurs et je vous l’assure, le ministère ne s’est en rien engagé sur un indice précis et la hauteur d’une indemnité au cours ce cette réunion. Je le dis sans animosité et quelconque amertume. Les engagements et les chiffres annoncés au SNIA, et qui sont communiqués sur son site, ont été oraux et en dehors de la réunion. Aucune autre personne n’a pu entendre et partager les engagements de monsieur Bubien et monsieur Vayne. C’est donc sur ces engagements que le SNIA a décidé de suspendre le mouvement. Souvenez-vous des engagements antérieurs ?
Les questions légitimes des uns et des autres, et je les comprends, peuvent être les suivantes. Pourquoi des engagements oraux ? Pourquoi en dehors de la réunion ? Pourquoi au SNIA ? Quel en est leur crédit ? Faut-il suspendre le mouvement sur des promesses ? Je vous épargne l’adage sur ces dernières.
Qu’en bien même ces engagements seraient tenus, la seconde question est : Nous satisfont-ils ?
La question est sans appel. Toujours en "off", la progression brut serait de 90 points (au total, 801) c’est-à-dire 70 points en net (INM 658). La répartition se ferait de la façon suivante : 16 points en indiciaire et 54 points en indemnité (PFR) et tout ceci à partir de 2015. En d’autres termes , cela représenterait en indiciaire une progression de 74 euros environ. Que dire de la part indemnitaire et de la PFR ? Elle est une part variable et assujettie à la performance de l’IADE. Je vous laisse donc juge de cette avancé sur le sujet...
L’exclusivité de compétences
Contrairement à ce qu’annonce le SNIA sur son site, nous n’avons pas été rassurés sur ce sujet. Pire, lorsque nous avons rappelé le paragraphe sur la construction de parcours professionnels attractifs et donc l’accès facilité notamment à la spécialité d’IADE par la VAE et des formations complémentaires, le cabinet a joué l’étonné, la politique de l’autruche, découvrant cette disposition que nous avions déjà soulevée le 10 mai. Nous avons ajouté que les rapports Berland et Bressand ainsi que la loi HPST était en faveur d’une coopération entre professionnels et un transfert de tâches et de compétences. Je vous le dis donc sans ambages : "Non, le ministère ne nous a pas rassurés sur ce sujet !". Je ne vous cache pas ma profonde inquiétude pour les années à venir...
La pénibilité
C’est un sujet qui fut traité très rapidement par le cabinet puisque celui-ci s’est totalement dédouané de la responsabilité de l’adoption imminente de l’article 30. Il a renvoyé cette responsabilité aux parlementaires dont nous avons dit qu’ils ont voté un texte sans même le connaitre pour un certain nombre d’entre eux. Chers amis, votre profession est une sinécure, votre travail de nuit une source d’épanouissement, alors ne vous plaignez pas...
Voici en substance ce qui se dégage de cette réunion de concertations.
Pour des précisions sur cette réunion, n’hésitez pas à contacter :
Olivier YOUINOU (SUD)
Bruno FRANCESCHI ou Philippe LAMARCHE (UFMICT-CGT)
Fabrice ou Damien (Collectif des infirmiers anesthésistes).
Assemblée générale Ile de France
S’agissant de l’assemblée générale Ile de France, elle a permis de constater naturellement que les IADE s’interrogeaient sur la position et la décision du SNIA. Certains n’étaient d’ailleurs pas très étonnés...
Elle a permis également de mettre en lumière leur motivation à ce que la journée du 8 soit forte et s’opère dans de bonnes conditions et de constater que leur détermination n’était pas affectée par la décision du SNIA. Il a été fait un bilan de la rencontre au ministère dont vous connaissez le contenu.
En conclusion, la journée d’hier fut peu fructueuse sur le plan de l’avancée de nos revendications et doit nous amener à exacerber notre détermination. Montrons notre opiniâtreté, notre capacité à surmonter les adversités et l’unité de cette profession dans ce combat juste et que nous justifions depuis près de trois mois.
Chers collègues, je vous donne rendez-vous le 8 juin non pas pour un baroud d’honneur mais pour une journée encore plus forte que le 18 mai. Nous allons répondre par notre présence et l’ampleur de notre mouvement aux propos mensongers de ce ministère et sa volonté de pourrissement de la situation. Que nos revendications soient entendues avant que le cri des IADE ne vienne faire trembler la capitale !
Aux armes citoyens...
Damien GUILLOU
Collectif des infirmiers anesthésistes
Afin d’être tout à fait complet.
AB