Il est des heures graves dans l’histoire d’une profession où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu’on lui cache.
La profession que nous attendions et désirions, dans laquelle pourrait s’épanouir une France digne et forte, cette exercice professionnel, nous savons qu’on ne veut pas le faire.
Tout nous conduit à penser que, derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l’inféodation des IADE de France, on consent à l’idée de son abaissement.
En ce qui nous concerne, nous devons dire NON.
M’inspirant du discours de Jacques Chirac prononcé à l’hôpital Cochin, le 6 décembre 1978, je n’ai changé que quelques mots de cet extrait. (Merci à Laurence de m’avoir soufflé l’idée)
18h45
Amphithéâtre Dausset, hôpital Cochin. 67 IADE ( soit 0,87 % de la profession).
Les organisations syndicales étaient représentées par
– Olivier Youinou et Jérôme Guy (SUD santé)
– Bruno Franceschi (ufmict-CGT)
– Simon Taland (SNIA) excusant l’impossibilité du nouveau président Anthony Mathot à être présent.
– Notre hôte : Ludovic Brun, IADE de Cochin.
– Notre modérateur attitré : Eric Tricot (Mondor)
Étaient représentés pour la province :
Clermont-Ferrand, Montpellier, Maubeuge, Lyon, Grenoble, Valence, Pau, Lens, Reims, Perpignan, Vesoul, Marseille, Caen, Falaise, Lille, Avignon, Semur-en-Auxois, Poitiers, Brest, Lannion.
Pour Paris et région parisienne
Argenteuil, Poissy-Saint-Germain, et l’AP-HP : Ambroise Paré, Henri Mondor, Cochin, Pitié-Salpétrière, Kremlin-Bicêtre, Bichat, St Louis, Debré, Béclère, Trousseau, HEGP, le siège ( !).
Le collectif Alsace n’a pas souhaité se joindre à cette réunion, estimant que la méthode et le moment de cette réunion était une erreur dans sa forme et dans son contenu. D’autres collectifs en ont fait de même. Libre à chacun d’en décider, à la lumière des différents événements passés.
Ludovic Brun, celui qui fut l’initiateur du questionnaire IADE, et notre mégaphone attitré devant le ministère et l’UMP, ouvre les débats et fait l’état de lieux des retours des questionnaires dont il a reçu 296 réponses entre le 17 février et le 12 mars 2011.
Vous trouverez l’intégralité de ce document ici.
On peut en extraire deux trois éléments parlant.
– Satisfaction de la réponse du ministère par rapport aux revendications IADE
NON : 98, 16 %
OUI : 1,84 %
Superposable avec la province dans son ensemble.
– La prime : creuse l’inégalité privé-public, alors que nos collègues du secteur privé étaient présents à nos côtés tout au long du conflit, du printemps des IADE jusqu’à l’octobre rouge.
98 % sont insatisfaits par cette prime. Le terme « aumône » a été mal compris et interprété par d’autres catégories professionnelles hospitalières. Point de mépris de ce terme, mais la volonté de dénoncer ce que nous ne voulons pas comme solution définitive à notre demande revendicative globale, qui ne peut s’arrêter à un coup de pouce salarial discutable dans sa forme.
Elle est considérée comme une arnaque, car pas de cotisation retraite dessus, pas de revalorisation comme nous le demandions initialement, et elle conserve l’inégalité des diplômes 2002-2012.
– Les cadres IADE n’ont pas cette prime, ce qui est apprécié différemment selon les endroits où les cadres se sont plus ou moins mobilisés ou ont plus ou moins facilités le mouvement IADE.
– Les revendications IADE sont toujours d’actualité, celles qu’il est convenu d’appeler la plateforme revendicative DIJON.
A ce titre, 34 % des IADE sont prêts à se mobiliser dès 2011.
– 80 % estiment que le niveau actuel des IADE implique de fait le niveau MASTER.
– 60 % ne sont pas disposés à repasser des équivalences ou des examens de niveau pour le master.
Une réunion SNPHAR-SNIA a eu lieu. L’idée de création d’un groupement des professionnels de l’anesthésie-réanimation (GPAR)) semble intéressante à creuser et développer.
Une collègue du collectif LR+, Chantal, vient nous faire le compte-rendu des questionnaires de sa région. 25 % de réponses au questionnaire. 96 % d’insatisfait vis-à-vis de la prime et 60 % prêts à repartir en mouvement.
On peut toutefois se poser la question de la représentativité des 25 % de réponses. Le panel n’est peut-être pas suffisant en recrutement.
Jacques Isoard, de Clermont-Ferrand-, qui administre le site auvergn’IA et les pages de Jacques, vient parler des retours du questionnaire pour sa région.
– 127 mails, 49 réponses.
100 % de mécontents. 37 % prêts à repartir en mouvement, 78 % ne veulent pas passer d’examen de niveau pour obtenir le master, 70 % dénoncent la loi HPST.
– La région Rhône-Alpes représentée par Agnès, a un bilan plus édifiant :
Sur 6 établissements Lyonnais, 3 réponses… 130 questionnaires ont donné 30 réponses ! pour environ 350 IADE sur les effectifs des HCL.(hospices civils de Lyon).
La prime confirme son impopularité…, le niveau master est reconnu par la grosse majorité des réponses, un mouvement fin mars 2011 ne relève pas l’assentiment de tous.
– 50 % pour les HCL
– Valence NON
– Hôpital Femme Mère Enfant OUI
Mais personne ne veut attendre 2012 pour bouger.
– une grille indiciaire MASTER réelle est demandée par rapport à ce que nous faisons concrètement au quotidien.
Le grade licence des IDE doit être une alerte pour nous. La perte de la pratique pour l’anglais, la recherche pose des questions.
– Brest 90 % d’insatisfaits. Beaucoup de réponses aux questionnaires.
– Blois 13 réponses sur 18.
Globalement les retours sont superposables sur le national.
Puis les organisations syndicales prennent la parole.
– Bruno Franceschi
Un rapide retour sur nos deux collègues relaxés par le TGI de Paris. La reprise est progressive psychologiquement. Notre collègue Sébastien a obtenu par son avocat, une requalification de l’inculpation et donc un renvoi ultérieur en correctionnelle, comme nos deux collègues relaxés. A suivre donc.
La plateforme dijonnaise :
– master
– exclusivité attention le rapport Hénart dit le contraire.
– l’universitarisation telle quelle est, représente un danger par les modules qui permettent à des IDE de faire des actes IADE.
– la prime n’est pas ce que nous voulons par rapport à notre compétence. Mais par les temps qui courent, il est malvenu de « cracher dessus ».
– le 1er octobre, octobre rouge pour la profession , a durablement marqué les esprits et est un traumatisme pour de nombreux IADE.
Si une journée nationale doit se faire, une mobilisation massive doit être le corollaire, sinon, le mouvement et la profession IADE fera pschiiiit.
Une AG nationale avant les grandes vacances est à envisager sérieusement pour réfléchir à la suite à donner, avec des délégués des collectifs et la présence de l’intersyndicale. Cette journée devrait être un week end. Le déplacement des délégués pourrait être financé par le "trésor de guerre" collecté grâce aux dons pour nos 3 collègues poursuivis par la justice.
La ville de l’AG est à définir par l’ensemble des IADE.
A titre personnel, Bruno est toujours sous le coup de 3 plaintes, Montparnasse, suite à l’arc de triomphe, par le Centre des monuments nationaux, et par le ministère de la santé suite à l’évacuation manu militari pour dégradation de matériel. (on devrait poursuivre le ministère pour dégradation de profession)
– Olivier Youinou prend la parole, et constate une démobilisation. Il constate que certains IADE de collectif engagés dans la bataille ont adhéré au SNIA.
Il aborde le recentrage par certains chefs de service d’anesthésie, de leur effectif et de leur affectation des MAR. Le déficit est tel que les MAR se focalisent sur leur mission première : les blocs opératoires. On voit le danger de faire entrer des IDE « pour faire le IADE ». Toutefois ces recentrages médicaux sont locaux à ce jour et n’ont pas d’impact général et national.
Mais les IADE doivent se faire entendre sur la sécurité anesthésique et la pérennité du binôme MAR/IADE
Rien de nouveau sur la pénibilité. Le gouvernement reste sourd.
La prochaine réunion (et la dernière) au MESR sera le mardi 22 mars 2011. Le compte-rendu de cette réunion sera publié ici même.
Souhaitons ne pas avoir des IADE du stock non masterisés et des IADE masterisés... La cohabitation risquera d’être compliquée.
Puis la parole est donnée à la salle qui peut s’exprimer et demander des éclaircissements aux membres des organisations syndicales.
Sur une question d’un collègue, sur la "légalisation" des actes d’ALR exercés dans les structures privées, il a été bien insisté sur la notion que seul le référentiel de formation et les recommandations de la SFAR sur les ALR fixeraient le choix judiciaire en cas de problème.
En clair : Ne dérivons pas de notre décret de compétence.
21 heures : fin de la réunion.
Un apéro est préparé par nos hôtes, renforçant le côté convivial de la réunion, qui encore une fois est un succès, ne serait-ce que par le fait que beaucoup se sont déplacés, (hors JEPU), notamment une collègue de Lille, venue tout exprès pour la réunion.
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Le rapport Hénart
La réponse du SNIA après l’interview du député Hénart et ses propos« Nous pouvons imaginer que les praticiens en chirurgie, à l’issue de leur master, pourront à la fois faire le travail des infirmiers anesthésistes, des infirmiers de bloc opératoire, pourquoi pas le travail des techniciens en circulation extracorporelle (CEC), et en plus réaliser des gestes chirurgicaux : ouvrir, suturer, refermer, par exemple. »
On peut regretter que la réponse du SNIA ne l’ait été en collaboration avec les deux autres organisations syndicales. Histoire de montrer que l’intersyndicale est une réalité de terrain et pas de façade.
Vous pouvez lire les différents rapports ici
Arnaud BASSEZ
IADE
Administrateur