Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Le syndrôme atropinique
Article mis en ligne le 9 février 2012
dernière modification le 23 février 2013

par Arnaud Bassez

Le syndrome atropinique en bref

Le syndrome atropinique (alias anticholinergique) est lié soit à une intoxication par des plantes (telles que la belladone) ou des produits industriels, soit à des médicaments. Les médicaments ayant des effets atropiniques (alias parasympatholytiques, alias antimuscariniques) sont nombreux. Ils sont aussi appelés anticholinergiques.

Les effets atropiniques se manifestent sur de nombreux organes et fonctions.

Des effets atropiniques périphériques

Les effets atropiniques périphériques associent : mydriases, visions troubles liées à un trouble de l’accommodation, bouches sèches, nausées, constipations, difficultés à uriner, diminutions de la transpiration, bradycardies transitoires suivies de tachycardies, et parfois crises de glaucome aigu par fermeture de l’angle iridocornéen.

Des effets atropiniques centraux

Les effets atropiniques centraux associent : confusions, désorientations, hallucinations visuelles, agitations, irritabilités, délires, troubles mnésiques, agressivités.

Selon les situations, effets thérapeutiques ou indésirables

L’effet atropinique de certains médicaments est exploité en thérapeutique, principalement :

  • l’atropine et la scopolamine ;
  • certains antiparkinsoniens atropiniques, tels le bipéridène, le trihexyphénidyle, la tropatépine ;
  • les antispasmodiques atropiniques utilisés dans diverses douleurs tels le tiémonium, le clidinium ;
  • les antispasmodiques atropiniques utilisés dans les incontinences urinaires par impériosité, tels l’oxybutynine, le flavoxate, la solifénacine, la toltérodine, le trospium ;
  • des bronchodilatateurs tels l’ipratropium, le tiotropium ;
  • des antitussifs antihistaminiques H1 : l’alimémazine, la chlorphénamine, l’oxomémazine, le piméthixène, la prométhazine ;
  • des mydriatiques en collyre : l’atropine, le cyclopentolate ;
  • etc.

D’autres médicaments ont aussi des effets atropiniques non désirés et gênants. Ils appartiennent à des classes thérapeutiques variées. Ce sont :

  • les antidépresseurs imipraminiques ;
  • la plupart des antihistaminiques H1 sédatifs ;
  • un antiarythmique : le disopyramide ;
  • un antalgique : le néfopam ;
  • des antiémétiques neuroleptiques ou antihistaminiques H1 ;
  • de nombreux neuroleptiques, notamment la plupart des phénothiazines et la clozapine, la loxapine, le pimozide (par contre l’halopéridol a un effet atropinique faible) ;
  • un médicament de la maladie d’Alzheimer : la mémantine ;
  • etc.

L’association de plusieurs médicaments atropiniques entraîne une addition des effets indésirables

Les médicaments atropiniques peuvent additionner leurs effets indésirables. Les conséquences cliniques les plus graves sont : des rétentions urinaires ; des iléus paralytiques ; des crises de glaucome aigu à angle fermé ; des pseudodémences avec confusion, désorientation, troubles de la mémoire et troubles du comportement.

Les patients à risques

Les patients âgés sont plus sensibles que d’autres aux effets indésirables centraux des atropiniques.

Les patients ayant une prédisposition à la rétention urinaire telle qu’une hypertrophie bénigne de la prostate, des troubles du transit intestinal, un angle iridocornéen étroit, ou un reflux gastro-œsophagien sont exposés à un risque d’aggravation de leur trouble.

Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl. interactions médicamenteuses) : 441.