Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Organisations non gouvernementales (ONG)-médecine humanitaire
Article mis en ligne le 14 février 2013
dernière modification le 19 août 2015

par Arnaud Bassez

L’engagement humanitaire, qu’il soit dans des Organisations Non Gouvernementales (ONG) ou dans des les structures gouvernementales (eprus) ou internationales (ONU) est possible aux personnel soignants dans son ensemble.

Des conventions sont passées entre la fonction publique hospitalière employeur de l’agent, les employeurs privés et les organisations recruteuses pour des missions d’une durée pouvant varier de deux semaines à un an.

L’engagement dans une action humanitaire doit être un acte réfléchi, car au delà de l’aspect itinérant, voire "baroudeur", les conditions de vie et d’exercice peuvent être difficiles. Votre vie pourrait être en danger dans certaines régions du globe où vous seriez affecté.

L’application des règles de sécurité dans les zones sensibles, peut limiter vos allées et venues ainsi que vos interactions avec la population locale en dehors des heures de travail, rendant par la même, la notion de "voyage" plus délicate à cerner. Il peut aussi arriver qu’un couvre-feu soit instauré et que vous ne puissiez "vadrouiller" à votre guise en dehors de l’enceinte de l’organisation.

Ceci peut générer un climat de tension et de stress. D’autres facteurs peuvent influer : problème relationnel entre coéquipiers, les changements fréquents de projet, les relations parfois difficiles avec les autorités locales, les conditions de vie à la "Robinson".

La nourriture, le logement, le rythme de vie, les loisirs, la langue peuvent être un facteur de changement mal vécus. Un niveau élevé d’adaptabilité est requis afin de ne pas en subir les conséquences sur place.

L’intimité et les temps libres peuvent être rares. Le confort matériel du quotidien peut être absent. Les communications téléphoniques ou internet être absentes ou très difficiles.

La météo peut être particulièrement rude. Combinant ou alternant chaleur ou froid extrême, taux d’humidité élevé, pluie abondante ou climat désertique. Le relief et sa faune peuvent être également à prendre en considération. Montagne, forêt tropicale, animaux venimeux, insectes...

L’éloignement familial est aussi un frein possible à un bon équilibre personnel et qui peut avoir des répercussions sur votre moral.

Il y a donc nécessité d’être en bonne santé et de respecter une bonne hygiène de vie afin d’éviter toute maladie et de pouvoir être opérationnel pour la tâche à laquelle on vous a affecté et pour laquelle vous vous êtes engagé.

Les vaccinations appropriées sont aussi indispensables, tout comme certaines mesures préventives (traitement anti paludéen ou autre).

à lire les fiches santé de certains pays de la planète. Ce site est une richesse pour prendre le pouls sanitaire de la destination envisagée. Ces fiches concernent les risques sanitaires, l’épidémiologie des maladies transmissibles, les vaccinations, les ressources médicales, la liste des hôpitaux et des médecins, les procédures d’évacuation, etc.

A consulter, le dossier sur les maladies infectieuses de l’institut de veille sanitaire

Carnet de route MSF à lire avant, pendant et après votre mission (2012)
  • Les logos de diverses associations humanitaires

Il est possible également d’intégrer la réserve sanitaire de l’armée pour des opérations extérieures (opex).

Pour ceux qui seraient intéressés par une carrière militaire, il y a une particularité :
dans l’armée de l’air, un(e) IDE convoyeur(se) de l’air est élève Officier Navigant pendant l’année de formation, puis Aspirant pour finir Capitaine.

Un(e) IADE de classe supérieure dans l’armée de terre est au mieux Major (soit sous officier), au même titre qu’une diététicienne, un infirmier DE, un technicien de laboratoire, un manipulateur radio ou une secrétaire médicale !

Ça encourage la vocation à bac + 5...

grades MITHA

Issus de docs en stock 3 ces documents sur l’humanitaire

Epidémie de dengue et de chikungunya
les transferts de matériel dans les pays en voies de développement
vieux produits nouvelles missions (humanitaire)

Les documents ci-dessous, proviennent du site devsante.org

Manuel de l’infirmier anesthésiste isolé
Manuel réalisé par :
Dr Jean BRUNA, René CHOULOT Dr Carl DAIGLE, Dr Gilles GERMAIN, Dr Anne-Marie GOUVET, Pascale HARVEY, Dr Chantal HURBIN, Dr Véronique LALOE, Dr Jean L’HUILLIER, Dr Patrice MOURET, Alain RAFFOUR, Dr Françoise TANDONNET, Dr Tuppin SCRASE
Septembre 2011
Ce manuel est destiné aux infirmiers anesthésistes de petits hôpitaux en situation de précarité dans les pays en développement, précarité tenant à l’isolement, à un équipement minimum et souvent insuffisant, à l’absence de chirurgien certifié, et à la difficulté pour les équipes d‟accéder à une formation professionnelle continue.
developpement et sante n°206

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L’"humanitaire" est-il plus dangereux aujourd’hui qu’hier ?

le mercredi 19 août 2015

Médecins et infirmiers participant aux campagnes de vaccination contre la poliomyélite premières cibles d’attentats sanglants, soignants en première ligne face à une épidémie telle qu’Ebola, praticiens continuant à opérer et à soigner malgré le tapis de bombes au-dessus du fragile toit de l’hôpital : partir en mission humanitaire ou y consacrer sa vie est par essence périlleux. Le président de Médecins sans frontières (MSF), Mego Terzian, constate interrogé par le site Pourquoi Docteur : « Je ne crois pas que le monde est devenu plus dangereux pour les travailleurs humanitaires. Dès les premiers jours de la création de MSF, nous avons assumé de travailler dans des pays en guerre. Les attaques à l’encontre des humanitaires ne sont pas, à mon sens, des événements récents. Ils existent depuis des décennies malheureusement » remarque-t-il.

La neutralité violée des "humanitaires"

Cependant, si une certaine stabilité du "taux" d’"humanitaires" assassinés, blessés ou kidnappés a été observée entre 1997 et 2012 selon The Aid Worker Security Report cité par Mego Terzian (ce qui n’exclut pas une augmentation en nombre absolu en raison de la progression du nombre d’agents), ces dernières années pourraient être marquées par une hausse inquiétante.

C’est ce que suggèrent les chiffres présentés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à l’occasion, ce 19 août, de la journée mondiale de l’aide humanitaire. En 2014, les personnels de santé ont ainsi été la cible de 372 attaques recense l’OMS, qui ont entraîné la mort de 603 personnes et des blessures et traumatismes chez 958 autres. L’année 2015 pourrait être plus meurtrière encore, puisque les chiffres de 2014 ont déjà été dépassés.

De fait, dans plusieurs zones de conflit, la neutralité des personnels humanitaires et au-delà des agents de santé est très souvent ignorée. « Aujourd’hui, les travailleurs humanitaires sont assimilés à l’Occident accusé d’être derrière les guerres en Syrie ou en Lybie. Nous sommes donc des cibles » analyse Mego Terzian. C’est notamment le cas en Syrie et au Yémen, où certaines (voire la plupart) des organisations humanitaires refusent de s’engager en raison de cette situation explosive, laissant sans soins des milliers de personnes isolées.

#ThanksHealthHero

Face à cette situation, il y a peu de solutions et leur efficacité difficilement évaluable. MSF, par exemple, multiplie les négociations avec l’ensemble des belligérants, mais ne parvient pas toujours à obtenir les garanties espérées, ce qui explique son action restreinte en Syrie, tandis que même en cas de semblant d’accords, elle ne se méprend pas sur leur force réelle. De son côté, l’OMS a décidé d’attaquer sur le front médiatique, avec sans doute peu d’espoir également d’une véritable influence.

Ainsi, elle lance aujourd’hui sur Twitter et les réseaux sociaux la campagne #ThanksHealthHero « qui vise à recueillir des témoignages rendant hommage à l’action des professionnels de santé ». Chacun est ainsi invité à évoquer l’action de ceux qui, parfois au péril de leur vie, travaillent en zone de guerre, viennent au secours des victimes de catastrophe naturelle ou assurent la gestion d’une épidémie meurtrière. « La présente campagne sert à attirer l’attention sur les menaces auxquelles sont exposés les agents de santé et sur la nécessité d’intensifier l’action pour les protéger » explique l’OMS, qui indique encore que cette opération doit servir de préparation au sommet mondial sur l’action humanitaire prévu en mai 2016. Au-delà du caractère louable de ces initiatives, difficile d’affirmer cependant qu’elles pourront avoir une réelle emprise sur la réalité.

Plus dur sera le retour

Néanmoins, cette réalité ne dissuadera jamais les vocations les plus déterminées. Si elles restent nombreuses, la bonne volonté et l’enthousiasme sont loin d’être suffisants (heureusement) pour s’envoler à l’autre bout du monde. Comme le rappelle un récent dossier consacré à la médecine humanitaire par le journal What’s up doc, les élus sont rares. Ainsi, chez MSF, sur 308 dossiers de médecins étudiés en 2014, seuls 72 ont finalement été retenus.

Par ailleurs, si les assassinats, les bombes et les virus mortels sont des dangers réels, ils restent heureusement rares. Mais d’autres périls plus insidieux attendent souvent ceux qui ont choisi de s’engager : le découragement, le sentiment d’impuissance et au moment de regagner l’Occident un désarroi face aux insondables différences de niveau sanitaire. Face à ces retours difficiles et pour prendre également en charge les éventuels syndromes post traumatiques, les grandes organisations humanitaires mettent le plus souvent à la disposition de leurs volontaires des soutiens psychologiques dédiés.

Aurélie Haroche (jim.fr)

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Arnaud BASSEZ

IADE/formateur AFGSU

Administrateur