Le « nouveau coronavirus » (NCoV) est une souche jamais encore détectée chez l’homme avant les premiers cas confirmés par l’OMS en 2012. Bien que le nouveau coronavirus soit génétiquement assez différent du virus à l’origine du SRAS selon l’OMS, celui-ci est particulièrement grave : 16 cas mortels sur 34 cas recensés ont été rapportés au 20 Mai 2013.
- Caractéristiques du coronavirus
Le coronavirus est un virus à ARN ayant un taux de mutation élevé comme celui de la grippe ou du virus HIV. Les coronavirus se retrouvent dans de très nombreuses espèces animales et circulent facilement d’une espèce à l’autre pouvant entrainer la mort.
Les coronavirus peuvent aussi infecter les hommes et provoquer des manifestations banales comme des rhumes.
En 2011, des chercheurs ont émis l’hypothèse que le nouveau coronavirus, nCOV, présent dans la Péninsule arabique n’a pas provoqué de manifestations chez l’homme mais a permis sa contamination auprès d’animaux le rendant l’année suivante très dangereux et potentiellement mortel pour les êtres humains.
- Provenance
La majorité des personnes infectées ont voyagé dans la péninsule arabique ou y résidaient. Le patient qui a été admis en réanimation à Lille le 12 Mai 2013 a séjourné dans la même chambre qu’un patient infecté par le coronavirus et qui avait séjourné à Dubai.
- Quand apparaissent les premiers symptômes ?
10 jours environ séparent la durée d’incubation du virus de l’apparition des premières manifestations.
La personne infectée semble être contagieuse lorsqu’elle présente ses premiers symptômes.
Propagation
Le coronavirus se transmet d’homme à homme, lors de contacts rapprochés et étroits avec une personne présentant les manifestations respiratoires du virus, à moins d’un mètre, et probablement par voie aérienne lors d’épisodes de toux ou de postillons par exemple.
Le contact avec des animaux infectés, situation possible dans les pays de la péninsule arabique, représente un risque de contagion.
Il semble que les hommes soient plus touchés par ce virus.
Les décès constatés semblent survenir davantage chez des personnes immunodéprimées.
Traitement et vaccin
Aucun traitement ni vaccin n’est disponible à la date du 12 mai 2013.
Le transfert dans un service de réanimation s’impose en cas d’aggravation des manifestations.
Protection
Le lavage régulier des mains ainsi que le port de masques peut permettre d’enrayer la propagation du virus.
Dispositif de surveillance
L’Institut de Veille Sanitaire, l’INVS, a mis en place un dispositif de surveillance depuis le 7 décembre 2012 et le Haut Conseil de la Santé publique a émis, le 19 mars 2013, un avis relatif à la prise en charge des patients suspects d’infections provoquées par ce nouveau coronavirus.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’European Centre for Divease Prevention and Control (ECDC) ont mis en place une surveillance.
Un numéro vert d’information , 0 800 13 00 00, est disponible du Lundi au Samedi de 9 h à 19 h.
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a publié en mars 2013 un avis relatif à la prise en charge des patients suspects d’infections dues au nouveau coronavirus (HcoV-EMC, ou NCoV). Ce document fournit des recommandations aux professionnels de santé sur les conduites à tenir devant des cas possibles ou confirmés de patients infectés par le NcoV, de la démarche diagnostique aux modalités de prise en charge de ces patients à l’hôpital.
Le HCSP précise que les conduites à tenir détaillées dans cet avis sont susceptibles d’évoluer rapidement avec la connaissance de ce nouveau virus.
La menace : agent pathogène et pathologie
Agent pathogène
Le HCSP donne les précisions suivantes concernant la nature et les caractéristiques de l’infection due au nouveau coronavirus :
Maladie due à un virus à ARN de la famille des Coronaviridae, proche du coronavirus du SRAS.
Désignation : HcoV-EMC (Human Coronavirus - Erasmus Medical Center), ou NCoV (Novel Coronavirus).
Il diffère des quatre autres coronavirus respiratoires endémiques connus chez l’homme : il n’est pas détecté par les trousses de PCR multiplex utilisées au laboratoire de virologie.
Transmission interhumaine fortement suspectée (NDLR : suspicion corroborée par l’Institut National de veille Sanitaire), réservoir animal évoqué (ex : chauve-souris).
- Situation épidémiologique
extrait d’un bulletin publié par l’Institut National de Veille Sanitaire.
- Au 13 mai 2013 : majorité des cas identifiés dans la péninsule arabique et 8 cas identifiés en Europe : dont 2 en France.
- 34 cas d’infection au nouveau coronavirus ont été rapportés dans le monde depuis avril 2012, 20 décès.
- La plupart des patients ont voyagé dans la péninsule arabique.
- Transmission
Selon le HCSP :
Contamination interhumaine mise en évidence,
transmission par voie aérienne et par contact envisagée
- Pathologie
Pneumonies graves, parfois associées à une insuffisance rénale aiguë.
- Diagnostic
Cas possible
Le HCSP définit les cas possibles de patients infectés par le nouveau coronavirus selon les critères suivants :
Patient, qui dans une délai de 10 jours consécutif à un séjour dans certains pays (liste des pays concernés plus bas), présente :
des signes cliniques et/ou radiologiques de détresse respiratoire aiguë, ou d’infection du parenchyme pulmonaire (fièvre ?38°C et toux),
sans autre étiologie pouvant expliquer la pathologie.
Tout contact (ex. famille, soignants) d’un cas possible ou confirmé, ayant présenté une infection respiratoire aiguë, dans les 10 jours suivant le dernier contact avec le cas possible/confirmé pendant que ce dernier était symptomatique.
Pays concernés : Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Irak, Iran, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Territoires palestiniens occupés, Yémen
- Cas confirmés
Les cas possibles sont confirmés après prélèvements respiratoires indiquant la présence du nouveau coronavirus.
- Prise en charge
- Hospitalisation et suivi de tout patient confirmé ou classé possible (en lien avec l’InVS),
- information des contacts de cas confirmés (même asymptomatiques) et de leur médecin traitant,
- se référer à la procédure SRAS, et à la procédure standardisée validée en 2010 par le COREB (voir annexes 6 et 7 du document).
- Organisation de la prise en charge des cas suspects
Précautions complémentaires d’hygiène (mesures d’isolement) dès la suspicion du cas, organiser directement la prise en charge d’un patient contactant le centre 15 ou son médecin traitant (afin d’éviter le contact avec d’autres patients, ne pas l’orienter d’emblée vers les secteurs d’accueil des urgences).
- Mesures d’isolement des cas possibles et confirmés, protection de l’entourage
Elles associent :
- Les précautions complémentaires de type « Air » et
- les précautions complémentaires de type « Contact ».
- Dans le détail :
Hospitalisation en chambre individuelle, avec un renouvellement correct de son air (6 à 12 volumes/h sans recyclage. Si disponible : en chambre à pression d’air négative, et si possible, avec sas (pour l’habillage ou déshabillage du personnel soignant)
Professionnels de santé et visiteurs,
Port d’une surblouse à usage unique (avec un tablier plastique en cas de soins à risque d’être mouillant ou souillant)
Port de gants non stériles à usage unique
Port d’un masque de protection respiratoire de type FFP2
Port de lunettes de protection (soin exposant)
Réalisation d’un geste d’hygiène des mains par friction avec un soluté hydroalcoolique (SHA) dès le retrait des gants et avant de quitter la chambre.
Patient (si déplacement hors de la chambre indispensable, ex :dans le cadre de la réalisation d’un examen complémentaire) :
Port de masque chirurgical
Désinfection des mains avec une solution hydroalcoolique
Dépôt du matériel potentiellement contaminant dans les récipients prévus à cet effet. Élimination suivant la filière des déchets d’activité de soins à risque infectieux (DASRI).
Pour entrer dans la chambre et réaliser un soin
Démarche détaillée en page 3 du document
En quittant le malade
Démarche détaillée en page 4 du document
Confirmation du diagnostic microbiologique
Selon le HCSP :
Avant la réalisation des prélèvements ou un examen clinique : le soignant doit assurer sa protection en respectant l’association de précautions complémentaires de type « Air » et de type « Contact »
Traitement
D’après les indication du HCSP, il comprend :
- traitement symptomatique de la détresse respiratoire,
- traitement de l’insuffisance rénale éventuellement associée,
Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique.
Désinfection des matériels
Le coronavirus est sensible à l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) à 0,1 %, aux composés organochlorés à 0,1 %, aux iodophores à 10 %, à l’éthanol à 70 % et au glutaraldéhyde à 2 %, il est résistant aux composés d’ammonium quaternaire à 0,04 % et aux dérivés phénoliques.
Signalement - Déclaration
Le HCSP indique que tout cas suspect doit être déclaré sans délai à :
l’ARS de la région où il a été identifié, via la plateforme régionale de recueil des signalements, et l’InVS par courriel (alerte@invs.sante.fr) ou par téléphone (astreinte 24h/24) : 08 20 42 67 15. Le classement en cas possible sera alors fait par l’InVS en lien avec le clinicien déclarant.
- Avis relatif à la prise en charge des patients suspects d’infections dues au nouveau coronavirus (HCoV-EMC)- PDF - Haut Conseil de la santé publique, mars 2013.
- Conduite à tenir pour la prise en charge des personnes présentant un syndrome ou une suspicion de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et des personnes contacts, le 6 avril 2004
source :
OMS
InVs
HCSP
sante-medecine.net
En savoir encore plus sur CORONAVIRIDAE - LES CORONAVIRUS
Pour les passionnés, le laboratoire classé P4 Jean Mérieux INSERM
Ci-dessous la liste des villes où sont implantés ces laboratoires P4 dans le monde.
- Afrique du Sud – Johannesburg – National Institute for Communicable Diseases
- Allemagne – Berlin – Institut Robert Koch
- Allemagne – Hambourg – Bernhard Nocht Institute for Tropical Medicine
- Allemagne -Île Riems -Institut Friedrich Loeffler
- Allemagne -Marburg -Hesse Université de Marbourg, Institut de Virologie
- Australie -Geelong -Victoria Australian Animal Health Laboratory
- Australie -Brisbane - Queensland Queensland Health Forensic and Scientific Services
- Australie -Melbourne -Victoria Victoria Infectious Diseases Reference Laboratory (VIDRL)
- Australie -Sydney -New South Wales Centre for Infectious Diseases and Microbiology Laboratory Service (CIDMLS) et The Institute for Clinical Pathology and Medical Research (ICPMR)
- Canada -Winnipeg -Manitoba Laboratory Centre for Disease Control, National Microbiology Laboratory
- États-Unis -Atlanta - Georgia Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC)
- États-Unis -Atlanta - Georgia Center for Biotechnology and Drug Design, Georgia State University
- États-Unis -Fort Detrick -Maryland U.S. Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID)
- États-Unis - Galveston -Texas Center for Biodefense and Emerging Infectious Diseases, University of Texas Medical Branch
- États-Unis - Hamilton - Montana NIAID Rocky Mountain Laboratories
- États-Unis - San Antonio - Texas Southwest Foundation for Biomedical Research
- France - Gerland - Lyon P4 Jean Mérieux, INSERM
- Gabon - Franceville - Centre International de Recherches Médicales de Franceville (CIRMF)
- Italie – Rome - Lazzaro Spallanzani Hospital, National Institute of Infectious Diseases
- Royaume-Uni – Londres - Angleterre Centre for Infections, Health Protection Agency
- Royaume-Uni – Salisbury – Angleterre Centre for Emergency Preparedness and Response, Health Protection Agency
- Russie – Koltsovo – Novosibirsk Centre de recherches d’état de virologie et de biotechnologie VECTEUR
- Russie – Kirov – Kirov Institute of Microbiology, Russian Ministry of Defense
- Russie – Sergiyev Posad – Moscou Virological Center of the Institute of Microbiology, Russian Ministry of Defense
- Suède – Solna – Stockholm Swedish Institute for Communicable Disease Control
- Suisse – Genève – Hôpitaux Universitaires de Genève
- Suisse – Spiez – Office fédéral de la protection de la population
- Taïwan Kwen-yang Laboratory Center of Disease Control
- Taïwan Preventive Medical Institute of ROC Ministry of National Defense
Arnaud BASSEZ
IADE/Formateur AFGSU-NRBC
Administrateur