Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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5 juin 2014 : Master Day
Article mis en ligne le 7 juin 2014
dernière modification le 20 juin 2014

par Alexandre Girard

La relève est aussi là, pour palier l’absence du reporter habituel. Un grand merci à Alexandre qui fait ici ses premières armes. (AB)

En ce jour du 5 juin 2014, le monde entier est venu voir comment on se faisait les dents dans la rue. Que du beau monde, Poutine, Obama, et même la reine d’Angleterre ont fait le déplacement.

Hé oui, il y a beau y avoir le gratin à l’Élysée, en face du ministère de la santé il est une toute autre sorte de banquet organisé par les étudiants iade accompagnés de leur aînés aussi bien dans le cortège qu’en face des ARS régionales.

Un peu d’histoire, car on ne s’est pas retrouvé comme ça devant le ministère, par hasard.

Le comité de suivi de la nouvelle formation IADE (dont font partie le CEEIADE, l’UFMICT-CGT, le SNIA et les autres organisations syndicales). s’est réuni le 14 février dernier et note que le décret d’application de l’arrêté qui refonde la formation de notre beau métier n’est toujours pas signé, et donc que le gouvernement jette du sel sur une plaie restée béante en 2010 où nos aînés ont été cassés comme du bois vert. Vous comprenez bien chers collègues, que ça ne pouvait pas se passer comme ça.

Le 15 février 2014, le SNIA donne l’alerte. Les choses s’organisent.

Les premiers mails s’échangent dès le 22 avril.

La date de la manifestation nationale est arrêtée au 7 mai. Un courrier de l’intersyndicale canal historique était sorti le 5 mai, concluant les divers échanges épistolaires et réunions préalables.

Le 8 mai, autre échange de mails, une première étincelle ; la deuxième étincelle fut le 15 mai lors de la manifestation des fonctionnaires à Paris, qui a permis d’envoyer " sous le manteau " une délégation de 15 étudiants de l’école de la Pitié-Salpêtrière pour prendre contact avec les syndicats qui étaient prêts à nous suivre.

Artisanal, mais efficace…

NB : Tout en gardant bien à l’esprit que le mouvement est et reste national, et que rien ne peut se faire sans la province et l’outre-mer, majoritaires par définition. L’école de l’APHP ne se prétend pas seule instigatrice de la grève. Paris n’est pas la France, même si les ministères s’y trouvent. (Arnaud BASSEZ- administrateur du site SOFIA)

Allumage ..... La machine est lancée !

Le 15 mai ils étaient 15, le 5 juin nous étions 600 pour les organisateurs, et 7900 selon moi. (8993 au dernier recensement)

Voilà comment vos étudiants se sont fait les dents, en compagnie des aîné(e)s qui ont fait le déplacement, car j’ai compris que le compagnonnage se faisait aussi bien dans les blocs à la tête du patient, que dans la rue face aux CRS.
On est venu défendre notre dû.

8 h station école militaire, journée ensoleillée, pas trop de vent, ça va être sympa ; je croise Grenoble, Nice et Marseille qui font du tourisme.

Puis je me replis vers le point de ralliement officiel, café du petit Ségur où je tombe sur l’atelier banderole de l’école de la Pitié-Salpêtrière.

Peu à peu les gens se rassemblent, en face du ministère de la santé, où le dispositif de sécurité se met en place, mais on a bien vu qu’il était en retard.

Hé oui, chers RG, sachez que 8 h 00 pour les hospitaliers, c’est la grasse matinée, on leur a donc laissé le temps de s’installer convenablement avec de les intégrer dans notre mouvement.

A noter la présence quelques jours avant des sages-femmes qui ont laissé des traces comme des serviettes hygiéniques collées sur les feux rouge ou encore un spéculum à usage unique dans les buissons ... La faune de l’hôpital n’est pas loin.

Nous sommes au complet vers 10 h 30

Les sonos sont là, à l’Élysée il y a Poutine, Obama et la reine d’Angleterre, ici il y a Vincent Porteous, Bruno Franceschi, Olivier Youinou, Jean-Marc Serrat, nous aussi on a du gratin.

Jérome GUY, Bruno FRANCESCHI, Olivier YOUINOU
Eric TRICOT, Olivier YOUINOU, Vincent PORTEOUS, Jean Marc SERRAT

Le spectacle peut commencer on élit les délégués régionaux pour la délégation qui sera reçu au ministère de l’éducation.

On fait face à la santé, fumigène,

slogans, banderoles, il semblerait que la volonté collective soit d’aller chatouiller les barrières qui nous séparent de Madame Touraine,

mais une allocution réoriente le cortège en direction de la rue d’Estrées.

Départ du cortège 11 h 15.
On passe par la rue d’Estrées

traversons l’avenue de Breteuil et y faisons une pause.

Direction le boulevard des invalides

et nous descendons jusqu’au métro Duroc, ou un sit-in est organisé.

La pointe du tombeau de Napoléon dans le dos, l’hôpital Necker en face, le cortège continue sa route puis vire à gauche pour remonter la rue de sèvres et s’asseoir de nouveau sur le bitume.

Mais cette fois au niveau du boulevard Raspail que nous remontons pour atteindre notre point de rassemblement, ou un sympathisant nous indiquait le chemin.

Virage à gauche, terminus du cortège rue de Grenelle où notre comité d’accueil est déjà en place.

La délégation est envoyée.
Elle est composée de

  • 16 délégués des EIADE
  • 2 délégués CGT
  • 2 délégués Sud
  • 2 délégués SNIA
  • 1 délégué FO
  • 1 conseiller “santé” de Mme Fioraso au MESR, le professeur Dubois-Randé
  • 1 conseillère de Mme Touraine (Mme Noire-Serfati)
  • 1 conseiller scientifique du Ministère de la Santé
  • La sous-directrice par intérim des ressources humaines à la direction générale de l’offre de soins (DGOS), Mme Lenoir-Salfati
  • 1 chargé de mission au MESR
  • 1 représentant des écoles d’infirmiers anesthésiste

Je profite de cette photo pour remercier Brad, je l’ai appelé comme ça, à gauche derrière le CRS qui pendant les négociations, a troqué son oreillette et ses lunettes pour une casaque, un calot et un masque, pour s’introduire dans le cortège et écouter les conversations. Les méthodes d’infiltration sont là, mais nos ainés nous ont appris à vous reconnaitre …

La délégation est reçue par les représentants du ministre pour en découdre avec les promesses non tenues de 2010, on est venu chercher notre émancipation, on est venu montrer que cette profession se battra toujours pour grandir et ne se laissera jamais faire.

On fait du bruit, il faut reconnaître que les barrages de CRS s y prêtent bien, des grandes vitres qui résonnent très fort avec des grillages derrières pour amortir les chocs, puis la rue est étroite avec des grands immeubles, ça résonne fort, quelques commerçants ont préféré fermer boutique.
L’attente commence, il est 13 h 00.

Les collègues, s’installent, s’organisent pour le ravitaillement, on discute dans le cortège, ça crée des liens des souvenirs.

Notons pendant notre attente, le petit aparté de Eric Tricot à la sono de Sud Santé qui remercie les diplômés d’être venus car il faut reconnaître que la sono de FO ne parlait pas beaucoup de nos aînés voire même pas du tout pendant tout le cortège.

Arrive 15 h 30, une cohorte de gens en costume avec des mallettes sort, quelques acclamations, la victoire est annoncée, le grade Master paraîtra au journal officiel, avant septembre, le temps que les instituts de formation qui n’ont pas signé de convention avec les universités puissent le faire. Tout doit être signé avant le 15 juillet.

Dans cette clameur un petit " et merci qui ?" a fait voler en éclat la cohésion au sein de la cohorte de nos amis les CRS.

A noter l’absence d’AG pour clore cette journée. Et la simple validation du communiqué de presse par les ministères pour acter ce qui s’est passé, serait-ce là, une autre tentative de jouer la montre ?
La vigilance reste toujours de mise.

Encore un petit pas pour la profession qui s’inscrit dans la ligne de nos aînés, on reste vigilant pour la parution au journal officiel, car pour ce tour de chauffe, on a attendu 2 mois avant de communiquer, maintenant, on a un réseau d envergue national qui s’est tissé, et je vous assure, que la prochaine fois, ce qu’on a construit en deux mois, on pourra le faire en une semaine et avec encore plus de monde.

Nous avons gagné en réactivité, en organisation, en cohésion, les étudiants se connaissent à présent, et seront prêts à embrayer pour les prochaines tentatives de destruction de cette profession.

Ceux qui voulaient jouer la montre pour nous affaiblir, on obtenu l’effet inverse.

Comme à chaque combat, on s’en sort grandi et renforcé.

Renforcé car on sait que nos aînés nous soutiennent (merci à ceux qui ont fait le déplacement aux ARS régionales et ceux qui n’ont pas pu le faire à cause des assignations) et aussi car on leur a montré que la relève suivait leur chemin, celui d’une corporation qui ne se laissera jamais faire et qui ne fera que monter, comme elle le fait depuis ses débuts, en se mobilisant à chaque menace qui pèsera sur notre profession.

Je vous donne rendez-vous au prochain mouvement qui je l’espère parlera du verrouillage de notre exclusivité d’exercice et des possibilités pour les diplômés d’obtenir ce grade.

Passons au Casting de cette journée.

Remerciement à Laurent, mis en examen en 2010 qui est passé nous voir.

  • Avicenne
  • Bordeaux
  • Collectif Haut Normand

    (avec Eric Vast entre autre)

  • Lille
  • Nantes
  • Nice
  • Marseille
  • Pitié-Salpêtrière
  • Reims
  • Brest
  • Rennes
  • Grenoble
  • Saint-Germain-en-Laye
  • Samu
  • Lariboisière
  • Toulouse
  • Clermont-Ferrand

Ainsi que, je suis désolé je n’ai pas pris de photos

  • Cochin, Mondor, Kremlin-Bicêtre (APHP)
  • Dieppe
  • Le havre
  • Elbeuf
  • Dijon
  • Beaune
  • Besançon
  • Lyon
  • École de Neuilly-sur-Marne
  • Tours
  • Montpellier
  • Rouen
  • A.N. Onyme

Brad et ses collègues

Ainsi que tous ceux que j’ai oubliés, excusez-moi, n’hésitez pas à le faire savoir.
Une pensée à tous ceux qui n’ont pu venir notamment la Corse et les Départements et Régions d’Outre-mer.

Nous ne lâcherons rien, la suite est déjà dans la tête de tout le monde et commence à s’organiser.

Je remercie tous les membres du collectif dont je fais partie ainsi que la promotion de l’école de la Pitié-Salpêtrière de première année qui m’a mandaté, de même que toutes les personnes qui se sont investies directement ou indirectement, dans ce mouvement.

Malgré les tensions qui étaient palpables, on a su s’entendre et rester unis, car ne l’oublions pas, on fait tous le même boulot, et notre motivation est de faire grandir la profession.

Bravo à tous, je suis fier de vous. J’ai vraiment hâte de remettre ça à vos cotés.

Votre reporter

Alexandre Girard

Promotion 2013-2015

Pour le collectif Paris 13 et l’ensemble de la profession