Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Médecine militaire
Article mis en ligne le 10 mai 2015
dernière modification le 6 mars 2024

par Arnaud Bassez

Un journal a écrit que ce qui manque aux jeunes, c’est une bonne guerre ; ce qui ne nous apprend rien sur les jeunes, mais en dit long sur les vieux.

Romain Gary

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« La médecine militaire est à la médecine ce que la musique militaire est à la musique » (Clemenceau).

Loin de ces considérations du tigre, somme toute basées sur l’ultime désir de faire un bon mot, il faut considérer l’exercice militaire comme différent du nôtre, et par conséquent riche d’enseignement.

Leur pratique, leurs lieux d’exercice (opex) ne sont pas toujours dans le confort ouaté d’un bloc opératoire avec le maximum de matériel et de mains pour nous aider (oui, ça c’est la version optimiste voire idéaliste des choses, mais même dans un article, il n’est pas interdit de rêver un peu).

Carte OPEX

De plus, les pathologies qu’ils rencontrent sont très souvent de la grande traumatologie, souvent de guerre, dont nous n’avons pratiquement pas la notion, même en smur.

Ainsi les militaires ont des choses à nous apprendre et nous pouvons donc en avoir une approche par la publication des documents de cet article.

La source principale en est le site citera69 un blog fait pour faciliter la connaissance de la prise en charge des blessés de guerre.
D’autres documents sont disponibles sur ce site, ainsi que des liens divers, très intéressants et utiles.

A consulter également, le site carum (Club des Anesthésistes Réanimateurs et Urgentistes Militaires) très orienté médecine de terrain. Des documents des anciens congrès sont disponibles sur le site. Un véritable trésor pour ceux qui aiment la pratique de l’urgence médicale hors des sentiers battus.

 A lire ou relire

Soit plus de 2525 documents en téléchargement, incluant cet article.

A lire aussi compil utile (on n’en sait jamais assez)

 AFISAR 2013 et 2014, les publications

Et les nouveautés dans les produits, matériels vus sur le congrès 2013.

Sans oublier la rubrique Olympiade

Le coin lecture

Voir

 l’article sur l’histoire de la médecine d’urgence

 l’article sur la médecine de catastrophe

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108 fichiers (ceux des congrès et de la revue réanoxyo), 235 MO téléchargeables.

Les publications sont extraites des congrès SFMU et SFAR, ainsi que le CREUF (Collège de Réanimation et Médecine d’Urgence des Hôpitaux Extra-Universitaires de France), où vous trouverez d’autres archives.

SOMMAIRE

CREUF 2007

Actualités des fièvres hémorragiques virales
Analyses toxicologiques aux urgences
Aspects de la biochimie cérébrale chez les traumatisés crâniens
Blast abdominal
Cas clinique militaire
Évacuation sanitaire aérienne (Evasan) militaire collective
Evaluation de la microcirculation dans le choc septique
L’évaluation des pratiques professionnelles dans les HIA
L’hôpital médico chirurgical embarqué
La grippe aviaire, aspects virologiques et cliniques
La Recherche dans le Service de Santé des Armées, Intérêt pour les anesthésistes-réanimateurs et urgentistes militaires
Le Poumon et le Plasmodium
Les brûlures au phosphore blanc
Les produits sanguins disponibles à l’avant
Monitorage multimodal des traumatisés crâniens
Organisation du soutien santé en opérations extérieure
Paludisme et armée française
Prise en charge des troubles du rythme au service d’accueil des urgences
Remplissage des patients septiques
Rôle de la sécurité civile dans les catastrophes
Thérapie cellulaire des brûlures graves
Ventilation non invasive, Intérêt et limites, en pré-hospitalier

CREUF 2008

Envenimations vipérines graves au Maroc
Hypothermie accidentelle en traumatologie
Intoxication aiguë par l’Ypérite
Intoxication par les neurotoxiques de guerre

D’autres documents des congrès du CREUF sont téléchargeables. Ce congrès est fortement teinté de réanimation. Les publications médicales sont plus intéressantes que les publications infirmières, trop éloignées de notre pratique. Pour autant, elles ont le mérite d’exister et si vous voulez y accéder.

EVASAN

Avions vecteurs d’évacuations sanitaires
Evasan stratégiques et régulation aéromédicale
l’avion est-il un monde à part ?
L’EVASAN, une préoccupation essentielle au milieu de la tourmente
Le bateau vecteur dans l’EVASAN
Les vecteurs d’évacuation. le VAB sanitaire
Missions EVASAN de l’ALAT en OPEX

MÉDECINE DE L’AVANT

Arrêter les hémorragies
Exsufflation d’un pneumothorax compressif
Immobilisation du rachis après plaie balistique
La douleur du blessé de guerre
Le choc du blessé de guerre
Le garrot tactique
les attelles Sam Splint Mode d’emploi
Les effets des armes (Manuel de prise encharge d’un blessé de guerre Citera HIA Desgenettes)
Les fondements du sauvetage au combat
Mise en condition du blessé de guerre selon la méthode SAFE-ABC & MARCHE-RYAN
Notions de triage à l’avant
Prévention de l’hypothermie du blessé de guerre à sa relève
Prise en charge d’un blessé abdominal
Prise en charge d’un blessé brûlé
Prise en charge d’un blessé cranio-encéphalique
Prise en charge d’un blessé des membres
Prise en charge d’un blessé du cou
Prise en charge d’un blessé maxillo-facial
Prise en charge d’un blessé thoracique
Prise en charge initiale
Quels enseignements extraire de la littérature médicale des 15 dernières années, pour la prise en charge précoce du blessé de guerre cervico-maxillo-facial
Registre du sauvetage au combat
Rétablissement de la liberté des voies aériennes
Rétablissement de l’oxygénation
SAFE-MARCHE-RYAN
Schéma d’organisation d’un point de regroupement
Stabilisation pelvienne
Trousse de santé
Utilisation de la perfusion intra osseuse en condition de combat
Votre équipement

SFAR 2007

Anaconda™ intérêt dans les structures médico-chirurgicales à l’avant
Comparaison de 2 pansements hémostatiques à usage externe dans un modèle d’hémorragie létale
Coup de chaleur d’exercice (CCE) pourquoi doit-il être exploré
Envenimations par vipéridés en République de Djibouti d’octobre 1994 à mai 2004
Essai d’un nouvel extracteur d’oxygène en opération extérieure
Evaluation d’un nouveau dispositif de perfusion intraosseux (EZ-IO®) en Opex
Plaidoyer pour l’échocardiographie de débrouillage en réanimation
Un nouveau masque d’inhalation d’oxygène le HiOx™

SFAR 2008

Apport de la balistique terminale dans la prise en charge des blessés par balle
Diversité et succession des missions d’une antenne chirurgicale problèmes et solutions
Echographe portable Titan® en antenne chirurgicale aide au diagnostic et à l’évaluation préopératoire
Les urgences en unité dans l’armée de terre quelles formations pour quelles urgences
Réalité et intérêts des stages de formation outre-mer
Sécurité d’utilisation de l’analgésie morphinique auto contrôlée par le patient par pompe manuelle en Afrique
Solutions hypertoniques pour la médecine de l’avant où en est l’OTAN
Utilisation pratique de l’échographie pour le triage de blessés de guerre à propos de la prise en charge de 471 blessés tchadiens en novembre et décembre 2007

SFMU 2007

Médecin de GIGN
Médecin des forces spéciales
Médecin des TAAF expérience du districte Terre-Adélie

SFMU 2008

Coup de chaleur d’exercice (CCE) doit-il être exploré
Hyperthermie d’effort comment le reconnaître
Hyperthermie d’effort comment refroidir

TRAUMATISME BALISTIQUE

Accidents balistiques de chasse dans le Sud de la France
Actualités sur les lésions traumatiques de guerre
Balistique lésionnelle. Les simulants
Etude balistique terminale
Etude des effets arrière thoracique
Facteur VII activé en traumatologie de guerre
Facteur VII activé en traumatologie
Facteur VII activé recombinant. Indications actuelles
Faisabilité et effets du clampage aortique par voie endovasculaire sur un modèle animal de choc hémorragique par traumatisme abdominal
Impacts crâniens non-pénétrants. Effets fonctionnels
Les pansements hémostatiques pour usage externe en traumatologie de guerre
Lésions balistiques des explosions
Préparation d’un animal pour expérimentation balistique
Traumatisme thoracique balistique
Traumatismes balistiques à Marseille

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Une première approche est disponible sur le secourisme au combat dont est tiré l’extrait suivant :

Battlefield Trauma Life Support (BATLS)

Spécifiquement dédiée aux secouristes et soignants militaires, cette formation prend en charge des blessés dans des conditions difficiles, sans aide extérieure aisée. En condition de guerre.

Les objectifs sont les suivants

  1. approche primaire et secondaire (ABCDE)
  2. LVA (Libération des voies aériennes)
  3. ventilation au bavu
  4. intubation
  5. cricothyroïdotomie chirurgicale et à l’aiguille
  6. thoracotomie
  7. drain thoracique
  8. section veineuse et perfusion intraveineuse
  9. amputation d’urgence
  10. immobilisation de fracture
  11. transport de victimes avec fractures
  12. douleur
  13. triage

La grande majorité de pertes humaines exigera seulement une approche de bon sens à leur préparation pour l’évacuation, en posant des questions simples, la plupart des problèmes peuvent être identifiés et résolus avant l’évacuation.

  • Demandez ? Est-ce des équipes d’évacuation sont disponibles pour entreprendre cette tâche ? (Contactez-les).
  • Si des équipes d’évacuation sont indisponibles, mais peuvent donner des conseils, leur parler.
  • Où est la destination en avant et sont ils en attente par rapport à l’accident. (Contrôle).
  • Est-ce que la destination est appropriée pour l’accident et le type d’avion ? (Contrôle).
  • Quel niveau de formation est exigé pour transférer l’accident ?
  • Les civières d’évacuation aérienne sont-elles appropriées et les harnais disponibles ? (Si pas les obtenir).
  • Est-ce que tous ont la documentation de l’accident et des radiographies disponibles pour le transport de l’accident ?
  • L’accident exige une voie aérienne sécurisée (sûre), accès intraveineux ou réanimation liquide (fluide) avant ou pendant vol ? (Idéalement, l’accident doit être aussi stable que possible avant le vol).
  • est-ce que toutes les lignes sont enregistrées sur bande et sécurisées (sûr). (Vérifiez-les).
  • Est-ce que la provision d’oxygène est suffisante à bord pour les besoins de l’accident (s) de compléter(d’achever) le voyage et faire face aux retards ? Ceci s’applique particulièrement si le ventilateur est muni d’un gaz moteur utilisant de l’oxygène.
  • L’équipement médical électrique exigé pour le transport a t-il été approuvé pour l’utilisation sur l’avion ? (Parlez à l’équipage).
  • Cet équipement peut être nécessaire pour le contrôle en vol. Des tâches même simples comme la prise de pouls utilisant l’artère carotide, peuvent être impossibles dans une cellule d’avion vibrante. Comment l’accidenté va être placé à bord l’avion et l’escorte a t’elle accès facilement au blessé ? (Découvrez)
  • Si le vol est un vol tactique et de nuit, l’équipage peut utiliser des lunettes de vision nocturne, une lumière peut-elle être utilisée dans la cabine ? (Sur chinooks l’équipage peut pouvoir fournir une zone plongée dans l’obscurité ; dans d’autres cas, des torches d’avion avec des filtres verts devront être utilisées et le contrôle entrepris par le contact tactile sur la victime.
  • Vérifier la situation avec l’équipage et être préparé à s’adapter. Il est très difficile de se soucier d’un accident dans l’air, particulièrement sur un hélicoptère. Il est extrêmement important de préparer l’accident et les conditions de prise en charge correctement avant le vol. Quelques minutes supplémentaires sur le terrain préparant l’accident peuvent en fin de compte sauver des vies. Cependant, la situation tactique ou la condition de l’accident peuvent dicter la prise en charge et précipiter l’approche.

The Reserve Medical Services (site de l’armée royale anglaise). Il n’est pas nécessaire d’être sujet britannique ou d’appartenir au Commonwealth, il vous faut un visa de plus de 2 ans de validité ou vous devez résider au royaume uni.

Battlefield Trauma Life Support (BATLS)
Battlefield trauma care then and now. A decade of tactical combat casualty care
Lessons from the battlefield human factors in defence anaesthesia

Le centre de simulation prépare les soldats aux conséquences sanglantes de la guerre. Le premier, et jusqu’à ce jour l’unique programme de simulation médicale de l’Armée américaine s’apprête à développer les capacités de ses médecins et de ses secouristes pour qu’ils puissent prendre en charge au mieux les blessés de guerre.

Le secourisme au combat

Les militaires sont formés au sauvetage au combat, depuis février 2009, par le centre d’instruction santé de l’armée de Terre (CISAT).

« Sauve qui sait ! », telle est la devise du CISAT

Suite aux retours d’expérience de l’Afghanistan et sous l’impulsion du chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) et du directeur central du service de santé des armées, deux nouveaux stages sont proposés : le sauvetage au combat du 1er, 2e niveau et de 3e niveau (SC 1 SC 2 et SC 3).

Compromis entre le contexte opérationnel et les compétences du personnel engagé, la réalisation des actions de SC se décline, selon un processus comportant trois niveaux successifs et complémentaires :

  • SC de niveau 1 : Le SC1 consiste en la réalisation des seuls gestes salvateurs compatibles avec l’exposition aux dangers de la situation de combat ou d’engagement opérationnel, notamment le danger majeur du feu ennemi. Il est à mettre en oeuvre dans les toutes premières minutes suivant la blessure, par tout militaire engagé proche de la victime ou par le blessé lui même.
  • SC de niveau 2  : Le SC2 consiste en la réalisation de gestes complémentaires à ceux du SC1, compatibles avec le contexte opérationnel. Il est à mettre en oeuvre par un personnel ayant reçu une formation spécifique.
  • SC de niveau 3 : Le SC3 consiste en la réalisation de gestes de réanimation à l’avant, complémentaires de ceux des SC1 et SC2, et compatibles avec le contexte tactique. Il est à mettre en oeuvre par des médecins et des infirmiers ayant reçu une formation spécifique.

 Le SC 1 est destiné à tous les combattants. Lorsque les militaires effectuent leur formation d’auxiliaires sanitaires au CISAT, ils acquièrent le certificat de compétences de secouriste.

Parmi ces auxiliaires sanitaires, le commandement et le service de santé des armées vont choisir les candidats à la formation de sauvetage au combat de niveau 2.

 L’objectif du SC 2 est de leur faire acquérir les gestes salvateurs nécessaires pour un blessé en détresse vitale avant son évacuation. Ces auxiliaires ne pourront utiliser ces compétences que dans des situations de combat et/ou dans un contexte d’isolement du type théâtre afghan.

La formation dure une semaine et est essentiellement axée sur l’enseignement pratique. Elle débute par quelques rappels comme la prise en charge globale du blessé de guerre, la prise en charge d’un blessé victime d’une hémorragie, d’un blessé au thorax et d’un blessé qui s’étouffe.

Le reste de la formation se focalise sur des travaux pratiques permettant de former les auxiliaires sanitaires sur de nouveaux matériels et à de nouvelles techniques visant à sauvegarder les fonctions vitales en attente d’une médicalisation.

Un geste approprié est préféré à une technique complexe

Avec le SC 2, les auxiliaires sanitaires seront capables de contrôler des hémorragies avec un garrot tourniquet, de poser une perfusion intraveineuse classique, de mettre en place un dispositif intraosseux pour remplissage vasculaire, de réaliser des sutures à visée hémostatique…

Le plus important n’est pas de réaliser des gestes complexes mais d’effectuer le bon geste à bon escient. Pour cela, chaque stagiaire est confronté à des situations de cas concrets durant son stage.

En 2009, près de 200 auxiliaires sanitaires ont été formés. Tous les semestres, ils devront refaire une formation de trois demi-journées afin de conserver leurs aptitudes au sauvetage de combat.

Sources : Terre information magazine 2010 - Ltn Bollier
Droits : Armée de Terre 2010

Formation complémentaire de secourisme militaire
Enseignement du Sauvetage au Combat. Référentiel de formation (janvier 2012)
Le sauvetage au combat, au service du blessé de guerre. Bulletin ASNOM décembre 2014
Ecole du val-de-Grâce. Référentiel 3e version d’enseignement des gestes du sauvetage au combat (28 janvier 2021)

Centre d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITeRA)

Les Centres d’instruction aux techniques de réanimation de l’avant (CITeRA) ont été mis en place à l’issue de la guerre du Golfe pour répondre aux enseignements santé de celle-ci. Deux centres initialement ont été ouverts : Lyon et Metz proposant alors des stages de 15 jours alternant enseignements médico-opérationnels / simulation et pratique de la médecine d’urgence et de l’anesthésie réanimation.

Créés par la décision n°2675/DEF/DCSSA/PERS/ENS du 2/12/1991, les CITeRA sont des centres de formation hospitaliers basés sur les HIA, dépendant au plan pédagogique et matériel de l’École du Val-de-Grâce (EVDG). Ils sont rattachés au Département de la préparation milieux et opérationnelle (DPMO) de l’EVDG.

 Objectifs et moyens

Les CITeRA offrent des plateformes d’enseignement destinées aux médecins et infirmiers des forces, dans le cadre du Sauvetage au combat (SC), dotées de moyens de simulation : mannequins interactifs et mannequins techniques plus simples. Les CITeRA sont mis en œuvre par un personnel médical anesthésiste-réanimateur ou urgentiste. Ce médecin est le responsable pédagogique du centre. Un personnel paramédical l’assiste.
Les formations réalisées ont trait au sauvetage au combat (SC3 notamment), la mise en application grandeur réelle de cet enseignement lors d’exercices de Médicalisation en milieu hostile (MEDICHOS) et l’enseignement de l’échographie d’urgence.

Les formations proposées

 Mise en condition de survie du blessé de guerre (MCSBG ) : 5 jours
 Médicalisation en milieu hostile (MEDICHOS ) : 5 jours
 Stages élémentaires de prise en charge des voies aériennes /détresse circulatoire : 2 jours
 Stages de formation à l’échographie d’urgence : du module FAST (focused assesment with sonography in trauma) de 1 à 5 jours (FAST, échographie cardiaque, doppler transcrânien, échographie musculo-squelettique).
Les CITeRA participent aussi a la formation du personnel via des exercices en milieux désertique/tropical/ de haute montagne, de la pédiatrie d’urgence et la préparation santé des unités spécialisées.

 Les centres

  • BREST
  • BORDEAUX
  • LYON
  • PARIS
  • TOULON

L’objectif des CITeRA est de répondre à deux des objectifs inscrits dans les priorités du projet de service du SSA, c’est-à-dire la préparation à l’urgence opérationnelle et la formation initiale et continue à l’urgence.

1 - Stage MCSBG : mise en condition de survie du blessé de guerre .

Ce stage accueille des binômes médecin-infirmier, idéalement 4 voire 5 (soit 8 à 10 stagiaires).
Il dure une semaine, associant théorie, apprentissage ou réapprentissage de gestes techniques en médecine d’urgence, anesthésie, réanimation et simulation par mises en situations individuelles ou collectives, briefing et debriefing selon la méthode du CRM (crisis resource management ), à l’aide de mannequins intelligents haute fidélité.

2 - Stage MEDICHOS : médicalisation en milieu hostile

Ce stage est le complément du MCSBG. Il vient illustrer en grandeur réelle, en camp militaire, les enseignements sur le terrain du sauvetage au combat, associant l’unité combattante avec son soutien santé avant le départ en OPEX.
Durant ce stage, sont réalisées des scenarii très proches de la réalité afin d’améliorer l’interactivité unité combattante/soutien santé dans des conditions les plus proches possibles du soutien opérationnel réel en ambiance de combat.

La prépa OPS et milieux

A lire ce blog donnant accès à une bibliograhie des articles scientifiques et tutoriels vidéo des gestes d’urgence, pour faciliter la connaissance de la prise en charge des blessés de guerre.

acte de naissance des citeras 1991
CITeRA - FAST ECHO
CITeRA - Gestion du choc hémorragique
CITeRA - Gestion voies aériennes & du trauma thoracique
CITeRA - MCSBG
CITeRA - MEDICHOS

Centre d’Instruction Santé de l’Armée de Terre (CISAT)

Pour les français

Centre unique du service de santé des armées dans sa spécificité, il constitue également le pôle secourisme pour l’armée de terre.

Implanté à Metz, le centre relève directement du Commandement de la formation de l’Armée de Terre (CoFAT) et reçoit un appui technique du service de santé.

ENSEIGNEMENT

Le Centre d’Instruction Santé de l’Armée de Terre dispense ses formations
dans 3 domaines bien différents :

· Formations au secourisme, où il est pôle de référence pour l’armée de terre,

Formations administratives pour les personnels du domaine santé de l’armée de terre et certains personnels du service de santé des armées,

Formations militaires pour le personnel des organismes de la logistique santé (directions, hôpitaux, organismes de ravitaillement…).

Il participe autant que de besoin à diverses études :

  • Suivi, au sein de l’observatoire national du secourisme, de l’évolution des textes civils régissant le secourisme,
  • Analyse des formations de cursus,
  • Sur demandes du pilote du domaine santé,
  • Sur demandes de la Direction Centrale du Service de Santé des Armées.

 Des formations au secourisme :

des formations pédagogiques d’instructeurs et de moniteurs appelés à assurer les formations en secourisme dans les régiments,

des formations techniques de cursus au profit des militaires du rang : certificats pratiques de brancardiers secouristes, certificats techniques élémentaires de conducteurs ambulanciers.

 Des formations administratives en préparant :

Les sous-officiers administratifs santé de l’armée de terre au brevet de spécialiste de l’armée de terre et au brevet supérieur de technicien de l’armée de terre,

Les secrétaires médicaux des organismes de la logistique santé au brevet élémentaire de secrétaire médical,

Les sous-officiers et militaires du rang au travail administratif en infirmerie (formation d’adaptation pour sous-officiers, formations de cursus : certificat technique du premier degré de secrétaire en centre médical d’unité, certificat technique élémentaire de secrétaire en cabinet médical d’unité).

 Des formations militaires :

  • Initiales :

Pour les volontaires du service de santé des armées,

D’adaptation pour les futurs cadres santé du service de santé des armées.

  • Initiales et complémentaires :

Pour le personnel militaire et technicien des hôpitaux des armées.

En résumé

  • 2000 stagiaires par an
  • 23 actions de formation
  • 83 stages annuels

 formations de cursus : 86%
 formations d’adaptation : 14%
 25% de ces formations sont qualifiantes

 HISTORIQUE

Créé le 1er juillet 2001 à Metz, au sein du quartier Raffenel – Delarue, le CISAT a repris une grande partie des actions de formation anciennement assurées par l’ENSSSAT de Dinan.

 ADRESSE

CISAT

  • Quartier Raffenel-Delarue
  • Rue Général Franiatte
  • BP2
  • 57998 METZ ARMEES
  • Téléphone : 03.87.15.42.10
  • Télécopie : 03.87.15.42.14

Le site du CISAT

En complément

Formation complémentaire de secourisme militaire
Premiers secours dans le contexte d’un conflit armé ou d’autres situations de violence (CICR)

Une armée de secouristes

Histoire de la médecine d’urgence (où l’on y retrouve le concept morphée)

Secourisme de l’avant (page wikipédia)

International Trauma Life Support le site web

Transfusion : -80°C Frozen Blood Products Are Safe and Effective in Military Casualty Care

Eliminating Preventable Death on the Battlefield

Acute clinical care and care coordination for traumatic brain injury within Department of Defense

Un peu à part,

 Le combat training system (CTS) ou Secours Tactique Opérationnel (STO)

 Formation au secourisme de combat

Une très bonne source de documentation en anglais, l’US army medical department sur l’Emergency War Surgery. Les chapitres du Emergency War Surgery 5th Edition sont téléchargeables.
Différents items sont téléchargeables sur le site du joint trauma center (en anglais) ainsi que les publications récentes.
Comme souvent, les sites américains sont une source précieuse de documents. Ce site n’échappe pas à la règle.

CESUH (Centre d’enseignement aux soins d’urgence en milieux hostiles)

Le choc du blessé de guerre
Prise en charge des blessés de guerre. La méthode SAFE-MARCHE-RYAN. Le SAFE ABC ou tout ce qu’il faut faire avant de s’occuper du blessé le plus grave
The golden hour standard

La chirurgie de guerre est un cas "à part" dans la prise en charge et la gestion des victimes. Elle est souvent la finalité de la prise en charge du secourisme militaire de part la topographie des blessures.

La guerre blesse, la chirurgie tente de sauver.

Le premier conflit mondial marque une évolution capitale de la chirurgie des plaies de guerre. A cette époque de nombreuses questions se posent encore. Par exemple, l’antisepsie, évidente aujourd’hui, était loin de l’être en 1914.

L’ offensive à outrance amène dès 1914 des flots de blessés dont la prise en charge immédiate est difficile voire impossible.

Les deux tiers des blessures de la première guerre mondiale sont des blessures des membres et, dans la plupart des cas, un soldat a plusieurs blessures. C’est une nouveauté pour les chirurgiens de devoir traiter des polyblessés. Autre nouveauté de taille, la nature des armes employées. Les blessures par balles de fusils, connues des chirurgiens militaires, produisent des plaies à petits orifices d’entrée et peu infectées. Mais les plaies causées par les éclats d’obus et de grenade sont à orifices larges et irréguliers et parfois le membre est complètement sectionné.

Et par dessus tout ça, l’infection des plaies se développe rapidement, les germes pullulent dès six heures après la blessure. Des travaux sur la bactériologie vont permettre de découvrir que, toutes les plaies de guerre étant infectées, il est nécessaire d’opérer dans un court délai pour que les plaies soient aseptisées.
L’afflux des blessés et les conditions précaires et tardives des soins font réapparaitre des complications mortelles comme la gangrène gazeuse. On ne peut plus s’abstenir de soigner sur le front et attendre d’envoyer les blessés à l’arrière.
Il faut donc mettre en place une nouvelle chirurgie de guerre.

Des médecins, au diagnostic rapide et sûr, trient les blessés en fonction de leur pathologie. Cela permet de les diriger vers une destination plus ou moins lointaine en fonction de la gravité de leur état. Une régulation ferroviaire et la mise en place de fiches d’évacuation, portées par les les blessés, va progressivement se mettre en place.
La création des ambulances chirurgicales automobiles par le service de santé de l’armée française va permettre d’opérer au plus près du front en urgence.
Pour pouvoir opérer de nombreux blessés, l’armée va mobiliser un nombre conséquents de chirurgiens et surtout, dès 1915, les répartir en fonction des besoins locaux des différentes régions militaires.

L’opération autrefois reportée à la sortie de l’état de choc du blessé va évoluer vers une opération qui sort le blessé de l’état de choc.
Pour stopper la progression de l’infection des plaies la méthode de Carrel va être employée. C’est un traitement mixte chirurgical et médical. D’abord la plaie est nettoyée chirurgicalement, ensuite désinfectée par des injections de liquide de Dakin, puis fermée quand la prolifération microbienne est stoppée.
La technique de “parage” qui consiste en l’excision chirurgicale de tous les débris d’une plaie est destinée à dégager le tissu sain pour l’exposer à l’air. Elle évite de nombreux décès et de nombreuses amputations. De nos jours cette technique est toujours fondamentale en chirurgie de guerre.
Appareil à extension pour fracture ouverte de l’humérus

Des progrès apparaissent aussi dans le traitement des fractures avec la pose de plâtres, d’attelles et de complexes et ingénieux dispositifs de traction suspension et d’extension continue avec câbles et contrepoids.

Avec les combats de la guerre de 1914-1918, le service de santé des armées adapte son mode de fonctionnement vers une meilleure prise en charge du blessé et de nouvelles techniques de soins.

Les chirurgiens prennent conscience durant cette période que la chirurgie de guerre se doit d’être fonctionnelle, septique et surtout qu’elle est une chirurgie d’urgence.

source : buclermont.org

Charles Willems Manuel de chirurgie de guerre 2e édition 1917 sur le magnifique site gallica

Société française d’histoire de la médecine (des documents sur la première guerre mondiale) et des vidéos.

Debue-Barazer Christine, Perrolat Sébastien, « 1914-18 : guerre, chirurgie, image. Le Service de Santé et ses représentations dans la société militaire », Sociétés & Représentations 1/ 2008 (n° 25), p. 233-253

La prise en charge des blessés de guerre

Soigner le blessé de guerre

Le site theatrum-belli traite du sujet.

En lecture également, le sujet intéresse.

En vidéo

La chirurgie en temps de guerre

Depuis 1945, les conflits armés ont perdu leur caractère conventionnel. Les combats n’opposent plus seulement des armées nationales sur un front délimité. Les attentats terroristes frappent indifféremment les militaires et les populations civiles. La chirurgie en temps de guerre se confond maintenant avec la chirurgie humanitaire. Les chirurgiens interviennent dans des situations d’exception marquées par l’urgence et la pénurie.

La Première Guerre mondiale a-t-elle bénéficié à la médecine ?

Chirurgie des blessés de guerre (CICR)
La chirurgie de guerre au front en 1870 ou la lecture de Zola... entre les lignes (Dr G. Crespy)
L’évolution de la chirurgie des plaies de guerre des membres en 1914-1918 (Chauvin-Fischer-Ferrandis-Gunepin)

« Médecine & Armées » : la revue du service de santé des armées

La revue est destinée à publier des articles originaux scientifiques ou occasionnellement historiques traitant de thèmes concernant tous les aspects de la pratique médicale, pharmaceutique, vétérinaire et paramédicale au sein des Armées. [...] Sont publiés dans « Médecine et Armées » : des travaux originaux, des revues générales, des articles de pratique médico-militaire, des articles historiques, des notes brèves, des lettres à la rédaction, des cas cliniques (sous forme quel est votre diagnostic). Des dossiers thématiques peuvent regrouper plusieurs articles traitant d’un thème commun.

L’école du Val-de-Grâce permet la lecture de la revue Médecine & Armées. La bibliothèque centrale du service de santé des armées est essentiellement scientifique.

Tous les articles parus dans la revue "Médecine & Armées" sont disponibles en version numérique sur simple demande.

Pour ceux qui voudraient lire des revues de médecine militaire, le site calaméo met en ligne plusieurs publications.

Le CARUM (Club des Anesthésistes Réanimateurs et Urgentistes Militaires) publie une revue, reanoxyo. Analogue à la défunte "urgences pratiques", elle est très intéressante à lire, car elle explore des domaines dont nous ne sommes pas tous accoutumés.

Reanoxyo 05
Reanoxyo 06
Reanoxyo 07
Reanoxyo 08
Reanoxyo 09
Reanoxyo 10
Reanoxyo 11
Reanoxyo 12
Reanoxyo 13
Reanoxyo 14
Reanoxyo 15
Reanoxyo 16
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Reanoxyo 23-juin 2008
Reanoxyo 24-septembre 2008
Reanoxyo 25-volume 1 avril 2009
Reanoxyo 25 -volume 2 septembre 2009
Reanoxyo 25 -volume 3 décembre 2009
Reanoxyo 26-volume 1 septembre 2010
Reanoxyo 26-volume 2 décembre 2010
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Reanoxyo 28

L’Hôpital militaire Alphonse Laveran no 303. Évocation et témoignage Quand l’académie de médecine retranscrit un témoignage de la construction d’un hôpital français en Algérie, avec un certain relent de colonialisme. Mais cela est aussi l’Histoire de la France et n’en demeure pas moins intéressant.

Il y avait d’autres choses à découvrir sur l’ancien site du carum qui semble s’être arrêté en septembre 2012, au profit d’un autre site à l’accès réservé aux membres.

Si la carrière militaire vous tente :

Devenir médecin ou pharmacien militaire
Devenir infirmier militaire

Un complément pour les infirmiers et pour les IADE.
A noter que les élèves infirmiers anesthésistes militaires, ont rejoints l’école de la Pitié-Salpétrière (APHP) après la fermeture de l’école du Val-de-Grâce à Paris depuis la promotion 2015-2017.

Pour les anciens élèves, la nostalgie camarade...

Trauma.org « is an independent, non-profit organisation providing global education, information and communication resources for professionals in trauma and critical care. »

Encore des documents sur la page du site american trauma society
Blast injury
La catégorisation des trauma center

— -

Extrait de l’article Histoire de la médecine d’urgence.

La médecine sous le feu

Les récentes attaques terroristes en France, retransmises en direct à la télévision, ont montré au grand jour l’implication de médecins qui ont intégré les équipes d’intervention des forces de l’ordre pour apporter le secours médical au plus près de l’action. Cagoulés et protégés par des équipements identiques à ceux de tous les membres du RAID ou du GIGN, ces confrères, qui gardent un strict anonymat, apportent aux forces de l’ordre mais aussi aux victimes leur technicité en médecine d’urgence. Triés sur le volet tant sur leurs qualités physiques que psychologiques, ils sont généralement recrutés parmi les spécialistes d’anesthésie-réanimation. A Paris on les a vus intervenir directement lors de l’assaut donné au magasin Hypercacher et assurer l’interface avec les secours classiques, placés à distance des évènements en zone sécurisée.

Médecin du GIGN congrès SFMU 2007 (Médecin chef Xavier Donne)
Le médecin du GIGN (Médecin en chef Xavier Donne)

Ces médecins, qui ne donnent pas d’interview, agissent en toute discrétion et sont pour les policiers et les gendarmes qui interviennent l’assurance de pouvoir bénéficier des gestes procurant, même si l’action est encore en cours, le maximum de chance de survie en cas de blessures par arme à feu. En effet, ces interventions sont à haut risque pour les équipes d’assaut des forces de l’ordre et sont souvent à l’origine de blessures par arme à feu ou de traumatismes comme ce fut le cas à Paris où plusieurs policiers ont été blessés.

 ORGANIGRAMME GIGN

Les médecins et les infirmiers au service du GIGN

Tactical combat casuality care (TCCC)

Si vous souhaitez être formé au TCCC.

TCCC-AC Guidelines and Curriculum

Cette médecine « sous le feu » a pris son origine dans le concept Nord Américain de TCCC à la fois dans l’armée américaine et dans les interventions civiles au cours de nombreuses fusillades aux USA. Constitué à l’initiative du Département de recherche en chirurgie de l’armée américaine, le Wound Data and Munition Effectiveness Team a étudié l’ensemble des données médicales disponibles lors des différentes opérations militaires. Un registre civilo-militaire des lésions traumatiques au cours d’opérations militaires a été mis en place pour identifier en particulier celles entraînant des décès rapides au moment de l’action afin de tenter de les prévenir. L’étude des blessures a identifié les trois conditions suivantes comme principales causes de décès évitables sur le champ de bataille :

  • 1) l’obstruction des voies aériennes dans 6 % des cas,
  • 2) un pneumothorax sous tension dans 33 % des cas,
  • 3) l’hémorragie des blessures des extrémités dans 60 % des cas.

L’analyse des rapports d’autopsie de la guerre d’Irak a indiqué un taux de mort évitables sur le champ de bataille de 10 à 15 % grâce à la désobstruction des voies respiratoires et de 33 % grâce à l’application d’un garrot pour les hémorragies des extrémités. De ces études de « médecine par les preuves » sont nées des techniques de prise en charge qui font la spécificité des soins tactiques sous le feu (TCCC) enseignés aux médecins, paramédics, infirmiers et secouristes militaires.

A profile of combat injury
Weapons effects and war wounds

Les interventions des forces de l’ordre étant similaires au plan du risque à celles des militaires, ces techniques ont été rapidement diffusées aux policiers américains et aux services d’urgences préhospitaliers assurant en Amérique du Nord leur soutien sanitaire.

Trois phases d’intervention tactique

Les soins tactiques sous le feu se déroulent en 3 phases ; une phase de soins sous le feu direct, une phase de soins tactiques sur les lieux de l’affrontement et une phase de soins tactiques lors de l’évacuation. L’objectif globale de cette médecine est d’associer les bonnes tactiques d’intervention à de la bonne médecine.

Les spécificités de cette médecine sous le feu sont les suivantes :

  • 1. L’utilisation précoce de garrots pour contrôler cliniquement une importante hémorragie des extrémités
  • 2. L’antibioprophylaxie systémique et l’irrigation des blessures
  • 3. Un accès intraveineux ou intra-osseux approprié et la réanimation liquidienne adaptée.
  • 4. L’analgésie rapide sur les lieux par des opiacés par voie intraveineuse ou intramusculaire.
  • 5. L’utilisation de dispositifs de libération du naso-pharynx pour assurer la perméabilité des voies respiratoires en première ligne
  • 6. La mise en place d’accès chirurgicaux de la trachée pour les traumatismes maxillo-faciaux avec obstruction des voies respiratoires
  • 7. Un diagnostic agressif et le traitement de pneumothorax sous tension via une décompression à l’aiguille
  • 8. L’intégration des techniques de soins sous le feu pour les intervenants de terrain lors des interventions sous le feu
  • 9. L’emploi de tactiques et de scénarios cliniquement pertinents dans la formation à l’intervention sous le feu

Cette médecine militaire sous le feu a été très rapidement adoptée aux USA en pratique civile lors des problèmes liés aux tireurs notamment dans les écoles et pour les actes intentionnels à nombreuses victimes comme les attaques terroristes ou les explosions. Elle a donné lieu au consensus de Hartford (2) pour améliorer le taux de survie de ces victimes civiles qui s’apparentent aux blessés de guerre. Ce consensus est résumé par l’acronyme THREAT avec :

 T pour Threat suppression : suppression de la menace
 H pour Hemmorrage control  : contrôle des hémorragies
 R et E pour Rapid Extraction to safety : extraction rapide vers un lieu sécurisé
 A pour Assessment by medical providers : évaluation médicale
 T pour Transport to definitive care : transport vers un centre médical adapté.

Ce consensus de l’ensemble des agences des USA compétentes et des sociétés savantes, en particulier l’American College of Surgeon, prévoit aussi une réponse intégrée dans les forces de l’ordre avec la formation qui permet à chacun de secourir efficacement son collègue en cas de blessure.

En France les équipes spécialisées des forces de police et de gendarmerie ont mis en place ces techniques de soins sous le feu. Elles doivent maintenant être diffusées aux forces de secours (pompiers, smur) qui interviennent aux cotés des policiers lorsqu’il se produit un événement violent avec armes à feu, avant la mise en œuvre des équipes spéciales, car eux aussi mais aussi les civils visés doivent bénéficier des meilleures chances de survie. Une attaque aux armes de guerre n’est malheureusement plus, comme le prouve la tragique actualité, exceptionnelle.

Dr Francis Leroy (jim.fr)

RÉFÉRENCES

  1. Fundamentals of combat casualty care (chapter 3) document US Army
  2. Les publications du NAEMT [http://www.naemt.org/publications/publications-overview]
  3. the TECC Guidlines
    Tecc guidelines juin 2015
    The Committee for Tactical Emergency Casualty Care used the military battlefield guidelines of Tactical Combat Casualty Care (TCCC) as an evidenced based starting point in the development of civilian specific medical guidelines for high threat operations. Each phase and medical recommendation of the military TCCC guidelines was examined and discussed by the Committee, and then was re-written, annotated, or removed through consensus voting of the Guidelines Committee to create civilian specific, civilian appropriate guidance. Additionally, the Committee added and/or put specific emphasis on several medical recommendations not included in TCCC to address high threat operational aspects unique to civilian operations.

NB : Pour les férus, voici le livre complet du Combat Casualty Care, 777 pages, (en anglais) d’où est extrait le chapitre 3 ci-dessus. Il faut considérer ce document comme une bible de la prise en charge des blessures de guerre. Attention toutefois, certaines photos sont particulièrement éprouvantes pour les âmes sensibles.

Le "poids" conséquent du document (67 MO) est à connaître, et peut entraîner un temps de chargement non négligeable en fonction de votre équipement internet.

Les chapitres développent plusieurs items.

  • Chapter 1 : Modern Warfare
  • Chapter 2 : Weapons Effects
  • Chapter 3 : Fundamentals of Combat Casualty Care
  • Chapter 4 : Damage Control Resuscitation
  • Chapter 5 : Damage Control Surgery
  • Chapter 6 : Maxillofacial and Neck Trauma
  • Chapter 7 : Ocular Trauma
  • Chapter 8 : Traumatic Brain Injury
  • Chapter 9 : Extremity Injury
  • Chapter 10 : Spinal Trauma
  • Chapter 11 : Pediatric Trauma
  • Chapter 12 : Acute Burn Care
  • Chapter 13 : Critical Care

En complément

 Trousse individuelle de secours du combattant
 Evaluate a Casualty (Tactical Combat Casualty Care)
 A lire, le concept Battlefield Trauma Life Support (BATLS) sur l’article le plus lu du site.

nouvelle trousse individuelle de secours
Fiches techniques du sauvetage au combat
Tactical combat casualty care handbook 2013 (tactics, techniques, and procedures)

La forte tension sur les effectifs du Service de santé des Armées compromet sa capacité à tenir dans la durée

Source : opex360.com

Posté dans Opérations, SSA par Laurent Lagneau Le 15-11-2016

Le Service des essences des Armées (SEA) a dû être soulagé quand il a été décidé de réduire les effectifs militaires français engagés au Mali, en mars 2013. Alors que son format avait été réduit entre 2008 et 2012 pour « adapter ses ressources humaines au « besoin opérationnel », il n’aurait en effet pas été en mesure « de soutenir la relève pour Serval, sans la diminution des forces sur le théâtre et sans l’apport des moyens pétroliers de l’armée de Terre. » Voilà ce que l’on peut lire dans le rapport publié par la Cour des comptes au sujet des opérations extérieures de la France.

Globalement, le soutien aux armées a vu ses moyens amoindris alors qu’il lui a été demandé d’en faire toujours autant, si ce n’est plus. Tel est ainsi le cas du Service de Santé des Armées (SSA), dont l’activité est toujours ainsi intense en raison des engagements extérieurs de ces dernières années.

Signe de la dureté des opérations actuelles, le montant des dépenses liées aux soins apportés aux militaires blessés par les Hôpitaux d’instruction des armées (HIA) est passé de 5,3 millions en 2013 à 6,5 millions d’euros deux ans plus tard.

En outre, le SSA est fortement mobilisé pour intervenir sur les théâtres extérieurs, avec un taux de projection relativement importants de ses personnels, qu’ils soient médecins ou infirmiers.

« Le personnel des centres médicaux des armées (CMA) connaissent une très forte sujétion opérationnelle, reflétée par des taux de projection (en cumulé) de 33,8 % en moyenne en 2012-2015″, relève ainsi la Cour des comptes. Et 4 médecins des forces sur 5 ont été envoyés en opération « dans les deux ans suivant la fin de leurs études en 2013-14″, ce que le SSA voudrait pourtant éviter, en misant sur le rééquilibrage effectifs entre hôpitaux et médecine des forces ainsi que sur le recrutement de contractuels.

Les taux de projection varient d’une spécialité à une autre. Ainsi, note le rapport de la Cour des comptes, une « analyse fine de la sujétion opérationnelle du personnel militaire hospitalier fait apparaître que cette dernière porte plus particulièrement sur les chirurgiens orthopédiques et traumatologiques, les médecins anesthésistes-réanimateurs, les infirmiers spécialisés (de blocs opératoires et anesthésistes). » Et de préciser que « 17 % des chirurgiens orthopédiques ont ainsi été projetés en permanence en moyenne en 2011-2015, les taux de projection en cumulé ayant atteint 56 %
en 2013. »

Pour faire face à cette situation, le SSA a donc plus plusieurs mesures, dont le recours aux réservistes, la coopération avec les alliés et des incitations financières. Ces réponses ont « porté leurs fruits pour des spécialités hospitalières autrefois en déficit telles que la radiologie, l’anesthésie-réanimation ou la chirurgie viscérale », constate la Cour des comptes.

Reste que le SSA connaît une « forte tension » sur ses ressources humaines, laquelle pourrait « compromettre sa capacité à assurer sa mission dans la durée. »

En outre, l’envoi de chirurgiens en opérations extérieures fait que les blocs opératoires des hôpitaux militaires sont sous-utilisés, ce qui est partiellement pris en compte dans les surcoûts OPEX. Cela été le cas à hauteur de 6,5 millions en 2013, 8,5 millions en 2014 et à 7,9 millions en 2015. Seulement, ces montants seraient sous-évalués, du fait, explique le SSA, de « la non prise en compte d’autres catégories de personnel que les chirurgiens et des pertes de patientèle. »

Mais cette sollicitation du SSA fait qu’il n’a « pas la capacité d’armer intégralement simultanément les OPEX en cours et l’échelon national d’urgence (dans le cadre de la situation opérationnelle de référence) ou encore de mettre à disposition les capacités attendues dans l’hypothèse d’une intervention majeure. » Et cela vaut aussi pour les autres services de soutien comme le SEA.

Ainsi, alors qu’il a fourni, pour les opérations extérieures, un nombre d’équipes chirurgicales « souvent supérieur à celui nécessaire pour faire face à la composante ‘gestion de crise’ de la situation opérationnelle de référence », le SSA, affirme le rapport de la Cour des comptes, a obéré « son potentiel de soutien de la composante ‘échelon national d’urgence’ », en ne disposant, en 2015, que de 4 équipes chirurgicales d’alerte au lieu de 5.

« Le SSA ne pourrait honorer à 100 % une intervention majeure sous 6 mois et pour une durée de 6 mois, pour des raisons liées aux délais de production des consommables et des matériels de santé nécessaires pour constituer de nouvelles unités médicales opérationnelles, ainsi qu’aux ressources humaines (déficit de chirurgiens orthopédistes, de pilotes d’engins sanitaires blindés) », prévient encore la Cour des comptes.

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A lire :

Service de santé des armées

La médecine militaire du côté du Canada

Comité International de Médecine Militaire

Un blog sur les opex (opérations extérieures)

Une page facebook sur les opex

La médicostratégie : La place du domaine de santé dans la stratégie militaire, par le médecin en chef Valérie DENUX

Préparation milieux et opérationnelle

Le Département de la Préparation Milieux et Opérationnelle (DPMO), créé le 1er septembre 2010 et placé sous l’autorité du directeur de l’École du Val-de-Grâce (EVDG), est une entité dédiée pour l’essentiel à la formation des praticiens, des paramédicaux, des péri-médicaux et des commissaires servant au sein du service de santé des armées. Ses objectifs principaux sont la conception, la coordination, la mise en œuvre et la supervision de toutes les actions de formation d’adaptation ou de cursus spécifiques aux différents milieux d’exercices particuliers, ainsi que l’ensemble des formations de la préparation opérationnelle santé. Il est également en charge des brevets militaires pour le SSA (plongée, parachutisme, commando, montagne). Œuvrant en permanence sur six sites différents en métropole et parfois à l’étranger également, riche des compétences d’un peu moins de cent personnels permanents militaires et civils, le DPMO fait de plus en plus appel à la simulation et à des moyens pédagogiques numériques, innovants et immersifs. Le DPMO s’adapte et évolue en permanence : il doit répondre en toutes circonstances au besoin de prépara tion du personnel de tous les métiers du SSA engagé sur le territoire national et en opérations extérieures.

Une curiosité sur Clemenceau et bien d’autres.

Rapport d’information sur le service de santé des armées (Député Christian Ménard)

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Arnaud BASSEZ

IADE/enseignant CESU

Administrateur


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