Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Développement durable au bloc opératoire
Article mis en ligne le 31 mars 2018
dernière modification le 4 mars 2024

par Arnaud Bassez

Si vous voulez faire profiter la profession de vos compétences sur le sujet, reportez-vous à la rubrique des experts et contactez la SOFIA.
Nous mettons nos colonnes disponibles pour diffusion totale.

Une amie IADE, Nathalie, nous envoie des documents sur le développement durable au bloc opératoire.
Ce sujet est très important, et la SOFIA en est très soucieuse. La prise de conscience doit être la règle.

Circuits déchets, bilan 2013, programme 2014
Primum non nocere. Une entreprise politique pour une mobilisation citoyenne
Le guide pratique du développement durable au bloc opératoire, édition 2017

Dès juin 2008, sur ce site même, une brève évoquait cette problématique, suivie en janvier 2012, d’un article sur la pollution au bloc opératoire mentionnant ce problème récurrent, que l’on ne peut et doit plus occulter.

Il va du simple tri dans la bonne poubelle, très ou trop souvent ignoré ou méprisé, au recyclage des parties métalliques, en passant par une action raisonnable et raisonnée des agents halogénés, associé à une prise sega qui toutefois déplace le problème vers l’extérieur et participe à l’effet de serre.

Lorsque l’on sait que le desflurane est six fois (certains écrits mentionnent 14 voire 27) plus polluant que le sevoflurane, il est sans doute intéressant de changer ses pratiques pour les adapter à une prise en compte de l’effet polluant sur la planète.

L’hôpital représente 5 à 10 % des gaz à effet de serre des pays. Une étude de 2017, démontre que l’emprunte carbone de trois blocs opératoires est équivalente à 184 kg de Co2 rejeté, soit à un aller-retour Paris-Lyon en voiture. (The impact of surgery on global climate : a carbon footprinting study of operating theatres in three health systems)

Entre 146 et 232 kg de CO2 : c’est ce que rejette en moyenne une opération chirurgicale.

Le ratio de déchets par lit d’hospitalisation est 3 fois plus important que celui par habitant. Une opération classique cause plus de déchets qu’une famille de 4 personnes en une semaine. Au total, l’hôpital représente 700 000 tonnes de déchets par an.

Selon l’ONG Health care without harm, l’écosystème de la santé est responsable de 4,4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde (données 2021). Le Think tank français The Shift Project (français on vous dit...), estime de son côté dans son rapport "Décarboner la santé pour soigner durablement" à 47 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions du secteur de la santé, soit 8% du total national.

Décarboner la Santé pour soigner durablement. Rapport final novembre 2021

Pour une prise en compte de notre seul hôte disponible dans l’univers, dans l’état actuel des connaissances de la science.

Rapport du GIEC 2021.Climate change 2021 the physical science basis
D’après le dernier rapport du Giec, tous les scénarios mènent inévitablement à la même conclusion : la température planétaire globale continuera d’augmenter jusqu’au moins la moitié de ce siècle. Le verdict est tranchant et sans appel : si l’humanité ne coupe pas considérablement ses émissions de CO2 et de gaz à effet de serre dans les années à venir, le réchauffement climatique dépassera la barre des +2 ºC au cours du XXIe siècle.
  • A lire

La pollution au bloc opératoire

Anesthésie verte et éco responsable. (Dr Jane MURET Gustave Roussy)
Guide DASRI 2009 Ministère de la santé
Anesthésie, recyclage et projets en anesthésie (Nolwenn FEBVRE chu Rennes)
Quand une IADE initie un projet porteur : les p’tits doudous
Les médicaments utilisés en anesthésie sont-ils vraiment des polluants majeurs. (Chapuis, Guerquin, Albaladejo. MAPAR 2016)
Eco-responsabilité, les grands principes appliqués au bloc opératoire. (mapar 2016)
Empreinte environnementale de l’activité des blocs opératoires (Dr El Mahdi HAFIANI CHU Tenon, Paris)
Les déchets dans un établissement de soins (Bruno JAECK, CHU Strasbourg)
Cap vers le développement durable au bloc opératoire ( Djamila MOKHTAR ADMAN- Catherine SOUQUET 35e journée de l’UNAIBODE)
Guide pratique Développement durable au bloc opératoire (enjeux, bonnes pratiques, réglementation SFAR 2017 )
Greening the operating room. Reduce, reuse, recycle and redesign 2012
Il est intéressant de constater que dès 2012, cet article se souciait de la pollution. Quand d’autres se disent précurseurs dès 2017...
The impact of surgery on global climate. A carbon footprinting study of operating theatres in three health systems A.J. MacNeill, R. Lillywhite, C.J. Brown
Impact environnemental du propofol
  • Réalisation d’un bilan des émissions de gaz à effet de serre : secteurs établissements sanitaires et médico-sociaux. Ademe, 2020. 118 pp. Clés pour agir.
    Réalisation d’un bilan des émissions de gaz à effet de serre, secteurs établissements sanitaires et médico-sociaux 2020
  • Changement climatique et terres émergées. Giec, 2019.
    Changement climatique et terres émergées ». Giec, 2019.
  • Hamilton, Ian. The Public Health Implications of the Paris Agreement : a Modelling Study. The Lancet, février 2021.
    The public health implications of the Paris Agreement. A modelling study
  • Le mémoire de sortie de l’école d’IADE de Grenoble
    Gestion du tri des déchets au bloc opératoire, impact économique et écologique. Memoire-EIADE-2015 (Demangeat Charlotte-Maynard Lucile-Mensah Kokou Désiré-Wieczorek Arnold)
  • Le mémoire d’un technicien de salle d’opération en Suisse
    Le technicien en salle d’opération au service du développement durable du tri et du recyclage
  • Le travail d’une IBODE sur la problématique

Le développement Durable et bloc opératoire
Delphine Stassin le 9 juin 2015

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En France, certaines entreprises sont justement tenues depuis 2012 de réaliser leur bilan d’émissions de gaz à effet de serre (Bilan GES)
A lire sur le site SAMI

[...]

Le fonctionnement de l’hôpital et appraentés représente une consommation d’énergie de 3 millions de tonnes équivalent pétrole par an soit 35 milliards de kWh correspondant à 2% de l’énergie finale consommée en France. Énergie qui est à plus de 60% d’origine fossile.

  1. Quelque 700 000 tonnes de déchets incluant près de 20% de déchets d’activités de soins à risque infectieux dont le traitement est coûteux, énergivore et polluant ;
  2. environ 800 litres d’eau par jour et par lit d’hôpital ;
  3. des intrants à n’en plus finir (nourriture, médicaments, dispositifs médicaux, papeterie…) représentant environ le quart de la facture carbone de la santé ;
  4. des déplacements de patients, de personnels et de visiteurs souvent en véhicules thermiques (voitures, ambulances, hélicoptères…) ;
  5. enfin, une grande quantité de matériel high-tech immobilisé avec les métaux rares qu’ils contiennent (hémodialyseurs, IRM, respirateurs de réanimation, automates de laboratoire…).

Tous ces flux physiques, nécessaires à la structuration de notre système de santé, constituent la face cachée de celui-ci. Le constat est sans appel. La santé moderne est extrêmement émettrice de gaz à effet de serre (GES) : 35 millions de tonnes équivalent CO2 par an, 5% de l’empreinte carbone de la France. Et, de fait, elle est aussi extrêmement dépendante des combustibles fossiles.

Extrait d’une tribune libre du collectif Santé en danger.

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A lire Environnement et Santé publique : la bible francophone (Nombre de pages : 1060 Date de parution : juin 2023) source : presses.ehesp.fr

20 ans après la première édition parait une version entièrement refondue de Environnement et Santé publique. Fruit d’une collaboration entre la France et le Québec, ce manuel de plus de 1 000 pages auquel ont contribué une centaine d’experts est présenté à juste titre comme "audacieux, unique et innovant". Il est aussi passionnant et utile tant le rôle de l’environnement est majeur en santé.

Pesticides, pollution de l’air, de l’eau et des aliments, changements climatiques, menaces biologiques, chimiques, radiologiques, épidémies et inégalités environnementales de santé… Les sujets d’inquiétude quant aux conséquences de la dégradation de l’environnement sur notre santé sont nombreux et ont besoin d’être compris et analysés à l’aide des connaissances scientifiques actuelles.

Présentant les grands défis écologiques et les inégalités socio-environnementales de notre temps, plus de 150 auteurs s’appuient sur les données les plus récentes, établissent des objectifs au gré d’exemples illustrés et d’études de cas en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord.


Les blocs opératoires sont aussi des pollueurs silencieux

Par Aurélie Franc le 21/05/2018 .lefigaro.fr

Ce sont notamment les gaz anesthésiques, non recyclés, qui constituent une source de pollution importante. Plus de 95 % du gaz utilisé lors des opérations s’échappe en l’état.

Une opération chirurgicale sous anesthésie générale produit plus de gaz à effet de serre qu’un trajet Paris-Lyon en voiture. Chacun de ces actes médicaux émettrait en moyenne entre 150 et 230 kg de CO2, contre « seulement » 120 kg de CO2 pour traverser la moitié de la France en voiture, selon une étude publiée fin 2017 dans The Lancet. De quoi mobiliser les anesthésistes réanimateurs français, pour réduire leur consommation dans les blocs opératoires.

Les estimations des émissions de carbone ont été réalisées par une équipe de chercheurs canadiens, dans trois hôpitaux anglophones : l’hôpital général de Vancouver (Canada), le centre médical de l’université du Minnesota (États-Unis) et l’hôpital John Radcliffe (Royaume-Uni). Trois critères ont été retenus pour mesurer la production de CO2 : la consommation d’énergie (lumières, chauffage, etc.), l’émission de gaz anesthésiants (la pollution liée à ces gaz a été transposée en émission de CO2) et enfin, la production de déchets matériels des hôpitaux.

Dans les trois cas, les gaz anesthésiques et la consommation d’énergie étaient la source principale d’émission de gaz à effet de serre. Dans les hôpitaux canadien et américain, les gaz étudiés (isoflurane, sevoflurane et desflurane, dits gaz halogénés) représentaient respectivement 63 % et 51 % des émissions des blocs opératoires. À l’inverse, au Royaume-Uni, ils ne représentaient que 4 % (alors que la consommation d’énergie comptait pour 84 %).

« À cause de l’utilisation [du desflurane], les hôpitaux américains rejettent dix fois plus de gaz dans l’atmosphère que leurs homologues anglais  » Les chercheurs de l’étude, qui plaident pour une réduction de l’utilisation de ce gaz

Pourquoi tant de différence ? Tout d’abord l’hôpital John Radcliffe, plus grand, consomme davantage d’énergie. Mais c’est surtout que cet hôpital anglais n’utilise pas de desflurane, un anesthésique extrêmement polluant. « À cause de l’utilisation de ce produit, les hôpitaux américains rejettent dix fois plus de gaz dans l’atmosphère que leurs homologues anglais », notent les chercheurs de l’étude, qui plaident pour une réduction de l’utilisation de ce gaz.

« Le desflurane et le sevoflurane sont aussi utilisés dans les hôpitaux français. Tout comme le protoxyde d’azote (gaz non halogéné cette fois), non mentionné dans l’étude du Lancet et qui est pourtant extrêmement polluant », alerte le Dr Jane Muret, anesthésiste à l’Institut Curie, et coauteure du Guide pratique développement durable au bloc opératoire coédité par le Groupe développement durable de la Société française d’anesthésie et de réanimation (Sfar) et le C2DS (Comité développement durable en santé).

Pourquoi ces gaz, pourtant inhalés par le patient, se retrouvent-ils dans l’atmosphère ? « Parce que le patient n’en métabolise qu’une toute petite partie. On estime que plus de 95 % du gaz utilisé lors des opérations s’échappe en l’état, explique le Dr Jane Muret. Et pour éviter qu’ils ne restent dans la salle d’opération, les gaz sont évacués via des prises Sega (pour “système d’évacuation des gaz anesthésiques”). Ces prises les aspirent hors de la salle d’opération pour les rejeter directement à l’extérieur de l’hôpital. Les gaz s’échappent donc tels quels dans l’atmosphère. »

Une entreprise canadienne a créé un dispositif, le Deltasorb, qui n’est pas encore disponible en France, pour capturer les gaz dans la salle d’opération, les purifier et les réutiliser

Le Groupe développement durable de la Sfar essaye donc de promouvoir des pratiques plus durables. Il prône prioritairement une réduction de l’utilisation de certains gaz particulièrement polluants, comme le desflurane. « Certes, celui-ci est indiqué pour certains malades, mais pas pour tous, explique le Dr Jane Muret. En plus c’est économique, car ce gaz coûte plus cher que les autres. »

Aussi, au CHU de Bordeaux par exemple, le choix a été fait de supprimer le protoxyde d’azote et les nouveaux blocs opératoires ont été construits sans canalisations pour ce gaz. « À Grenoble, nous nous servons toujours du desflurane, témoigne le Dr Claire Chapuis, pharmacienne au CHU de Grenoble. Mais nous essayons de réduire son utilisation au profit du sevoflurane. »

Les anesthésistes et réanimateurs réfléchissent enfin à une méthode de recyclage des gaz halogénés, pour, à la fois, réduire l’empreinte carbone et faire des économies. Une entreprise canadienne a créé un dispositif, le Deltasorb, qui n’est pas encore disponible en France, pour capturer les gaz dans la salle d’opération, les purifier et les réutiliser.

« Le bloc opératoire est le cœur de l’hôpital. Les personnes qui y travaillent sont quotidiennement au contact les unes des autres, à l’inverse de certains autres services des hôpitaux. Il est donc plus facile d’y installer des politiques de développement durable, argumente le Dr Jane Muret. Cependant, il faut des volontés politiques. »


Pour une transition écologique au bloc opératoire

Publié le 29/03/2019

Le réchauffement climatique menacerait la qualité de vie de milliards d’humains. Or, paradoxalement, les installations sanitaires en sont en partie responsables. L’empreinte carbone (quantité de carbone émise par la consommation d’énergies) attribuée à la santé publique contribuerait pour 8 % à l’effet de serre américain. De même, ce secteur participerait à des émissions polluantes, aux pluies acides et autres formations de brouillards, la croissance absolue de ces nuisances étant exponentielle au cours des dernières années ; les seuls incinérateurs de déchets médicaux figurent parmi les plus grands pollueurs en mercure et dioxine. Il serait de la responsabilité des personnels de santé de lutter contre cette tendance.

Cela commencerait par la séparation dans les incinérateurs des produits souillés (surtout sida et hépatites) et des produits non contaminés, séparation souvent mal respectée. Les produits « propres » -plus de 50 % des déchets du bloc opératoire (BO)- pourraient être recyclés, mais les 4 milliards de tonnes de déchets produits annuellement dans les hôpitaux américains laissent à penser qu’ils le sont incomplètement. Les BO et les salles de travail sont les principaux producteurs de déchets. La limitation du matériel jetable, le recyclage des instruments à usage unique en même temps qu’une éducation à la classification des déchets, paraissent à CR Guetter et coll. de bonnes pistes.

Recycler, réutiliser, repenser, réduire les coûts, renouveler les énergies…

Leur méta-analyse de 37 publications, dont ils font un examen descriptif, les amène à considérer d’abord la réduction des déchets : meilleure séparation du propre et du contaminé, réutilisation des récipients d’instruments tranchants, gestion des liquides infectés, économies d’énergie, utilisation de lampes LED, emballage écologique.

L’éducation des chirurgiens a déjà démontré qu’on pouvait par des mesures simples réduire de 10 % le coût d’une cholécystectomie cœlioscopique. On a aussi évalué à 20 % le coût des matériels sortis de leur blister au cours d’une intervention et non utilisés.

Les auteurs défendent aussi la réutilisation (de linge chirurgical, qui ne serait pas du non-tissé, de dispositifs à usage unique, de casaques, de drains d’aspiration), en arguant qu’il n’y a pas d’études convaincantes démontrant un risque septique majoré.

Le recyclage pourrait concerner les papiers non contaminés, mais aussi les cartons, le plastique, le métal des emballages. On pourrait aussi adresser ces fournitures aux pays du tiers monde.

Il conviendrait aussi de repenser la capture des gaz anesthésiques, dont la libération dans l’atmosphère représenterait une dangereuse pollution et une source de réchauffement, mais les coupoles imaginées à cet effet sont très coûteuses et le problème de leur vidange reste non résolu.Une autre solution serait de former les anesthésistes à utiliser correctement les robinets de réglage du débit des cuves à agents halogénés, mais ils persistent à les laisser sur la position maximale pendant toute l’intervention…

Les utilisateurs du bloc opératoire auraient, selon cet article, un rôle à jouer pour la planète…

Dr Jean-Fred Warlin
RÉFÉRENCE
Guetter CR et coll. : Greening the operating room. Am J Surgery, 2018 ;216:683-688.

source : jim.fr


L’anesthésie devient green

19/08/2019 - Par Idris Amrouche source : whatsupdoc-lemag.fr

L’anesthésiste est-il un grand pollueur ? Expert des drogues et des gaz, ces derniers laissent une empreinte non négligeable sur notre environnement. Pendant longtemps, l’hôpital, au service de la santé, ne s’est pas assez préoccupé de l’environnement. Il est temps que ça change.

Halogénés, protoxyde d’azote, anesthésiques intraveineux, tous les produits utilisés par l’anesthésiste au bloc opératoire semblent ne pas être vraiment éco-friendly. C’est peu dire, quand on s’intéresse à l’impact de ces produits sur l’environnement ; cela réserve quelques surprises.

En France, c’est encore une écrasante majorité des anesthésies générales qui sont réalisées à l’aide d’agents halogénés. Les plus couramment utilisés sont aujourd’hui le sévoflurane et le desflurane. Fort heureusement pour la planète, le protoxyde d’azote tombe aujourd’hui en désuétude. Les gaz anesthésiques ont un métabolisme très faible et la grande majorité de ce qui est inhalé est expirée de façon intacte. Ces gaz anesthésiques sont des gaz à effet de serre et ont une durée de vie prolongée dans l’atmosphère : une année pour le sévoflurane, quatorze années pour le desflurane et 114 années pour le protoxyde d’azote.

Des mesures simples à prendre

Cela explique la décision du centre de cancérologie Gustave Roussy qui, dès 2013, lors du remplacement des respirateurs d’anesthésie[1], a fait le choix de supprimer définitivement le protoxyde d’azote. Le choix d’avoir un parc de respirateur N20 free est une démarche clairement écologiste en vue de rendre nos salles d’opération plus verte. La Société française d’anesthésie réanimation (Sfar) n’est pas en reste. Elle est même précurseur dans le domaine avec la création d’un comité Développement Durable présidé par le Dr Jane Muret[2], anesthésiste dans ce même centre Gustave Roussy.

L’effet sur l’environnement des gaz halogénés est désormais bien connu, et il existe des moyens de limiter leur utilisation. Il est aujourd’hui recommandé de réduire les débits de gaz frais et d’utiliser des circuits fermés pour rejeter un minimum de gaz dans l’atmosphère. Les modèles à circuit fermé permettent de réduire la consommation en halogéné. La chaux sodée est alors utilisée pour absorber et neutraliser l’excès de gaz carbonique présent dans le circuit. Une solution efficace puisqu’une heure d’anesthésie avec du desflurane sous 2 L de Débit de Gaz Frais minute (DGF) équivaut à 643 km en voiture. En réduisant le DGF à 1L on tombe à 321 km. Les études montrent d’ailleurs que la réduction du débit de gaz frais aurait plusieurs avantages non seulement sur le plan écologique, mais aussi sur le plan pulmonaire et économique[3]. Des gestes simples donc qu’il est possible d’adopter au bloc opératoire.

L’anesthésie intraveineuse comme solution ?

L’utilisation d’agent intraveineux est-elle la solution miracle au rejet de gaz à effet de serre ? Ce n’est pas aussi simple. L’usage massif des antibiotiques provoque leur rejet dans la nature, il en est de même pour les anesthésiques intraveineux. Ces agents potentiellement toxiques peuvent être retrouvés dans les eaux, soit par rejet de drogues inutilisées, soit par excrétion humaine. On ne connait pas encore le risque réel de ces médicaments sur la santé, notamment chez la femme enceinte et chez l’enfant, mais le risque sanitaire nul n’existe pas.

À la poursuite du diamant vert

La Sfar prend le problème très au sérieux et propose un certain nombre de recommandations sur son site internet. Elle renouvelle d’ailleurs chaque année son projet Green SFAR au congrès annuel impliquant l’organisation, les exposants et les participants, avec une charte[4] détaillant la gestion des déchets, de l’énergie ou encore la conception des stands. Pour le congrès 2019, le groupe Développement durable s’est associé avec le groupe jeune de la SFAR pour proposer un concours de projet écoresponsable au bloc opératoire ou en réanimation, intitulé : à la poursuite du diamant vert.

La Sfar avec son groupe développement durable était l’unique groupe à vocation écologique au congrès européen de l’European Society of Anaesthesiology (ESA) à Vienne. De quoi s’enorgueillir, mais aussi s’inquiéter : la préoccupation écologique devrait être mondiale. Mais au-delà de l’anesthésie, c’est bien tout l’hôpital qui devrait adapter cette démarche de développement durable. En ce sens les anesthésistes ont mis un coup d’accélérateur et le projecteur se porte aujourd’hui sur le tri et les produits réutilisables. Le chemin est long, mais la voie est tracée.

[1] J. Muret et al., “Eco-responsabilité au bloc opératoire,”
[2] https://sfar.org/espace-professionel-anesthesiste-reanimateur/developpement-durable/
[3] J. M. Feldman, “Greening the Operating Room,”
[4] https://www.sfar-lecongres.com/images/Kit_communication/SFAR_GREEN/SFAR_2019_Charte_SFAR_GREEN.pdf


DASTRI : une année record, un nouveau périmètre et des risques d’escroqueries

Publié le 03/05/2022

DASTRI, l’éco-organisme en charge de la collecte des déchets de soins à risques infectieux (DASRI) parle d’une « année hors norme ». L’éco-organisme a ainsi enregistré en 2021 une augmentation de 60 % du poids de déchets de soins à risques infectieux perforants collectés. Il atteint également un taux de collecte de 82 % (« soit deux points au-dessus de l’objectif fixé par le cahier des charges au 31 décembre 2022 »), malgré une baisse de performance enregistrée en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Cette hausse impressionnante s’explique par le contexte pandémique, ainsi si 886 tonnes de déchets ont été collectées et traitées pour les patients (+ 10,3 %), ce volume atteint 1298 tonnes en incluant les DASRI professionnels des tests et vaccins Covid-19 (+ 60,4 %).

Mobilisé par les pouvoirs publics pour prendre en charge les déchets issus de la vaccination et du dépistage Covid, DASTRI a ainsi rapidement répondu à la demande des pharmaciens qui ont effectué 11 millions d’injections de vaccin anti-Covid.

De ce fait, l’éco-organisme a été confronté à une hausse de 40 % de la demande en boite de collecte : 65 331 contre 46 574 en 2020. Concernant les boîtes à aiguilles, plus de 4,4 millions ont été utilisées, soit une croissance de 35 % par rapport à l’année 2020.

Quant au traitement de ces DASRI, 2127 tonnes de déchets ont été traités par incinération ou prétraitement par désinfection, soit une augmentation de 46 % par rapport à l’année 2020.

Un périmètre élargi

Ces chiffres devraient encore être en croissance dans les années à venir, un décret publié au journal officiel le 22 avril est ainsi venu ajouter 15 nouvelles pathologies, dont les déchets d’activité de soins à risques infectieux perforants seront traités par la filière DASTRI.

Il s’agit de l’achondroplasie, de l’amylose à transthyrétine, de l’asthme sévère, de la dermatite atopique modérée, des « épisodes de purpura thrombotique thrombocytopénique acquis (PTTa) conjointement à un traitement par échanges plasmatiques et par immunosuppresseurs », de l’hypertension artérielle pulmonaire idiopathique ou héréditaire, de l’hypoparathyroïdie, de l’hypophosphatasie, de l’hypophosphatémie liée à l’X, de la maladie de Willebrand, des maladies chroniques inflammatoires de l’intestin (rectocolite hémorragique et maladie de Crohn), des « neutropénies et incidence des neutropénies fébriles chez les patients adultes traités par une chimiothérapie cytotoxique pour une pathologie maligne (à l’exception des leucémies myéloïdes chroniques et des syndromes myélodysplasiques) », de la phénylcétonurie, de la polypose naso-sinusienne et du psoriasis.

Officinaux : attention aux escrocs du tri !

Malheureusement ce développement suscite des vocations chez les escrocs.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) alertait ainsi mi-avril sur les agissements de certaines sociétés qui sollicitent, depuis le début de la crise sanitaire, des officines en proposant des services payants pour la gestion des DASRI (les services de DASTRI sont gratuits !). « Ce démarchage peut parfois couvrir des pratiques commerciales trompeuses, déloyales ou agressives, voire des escroqueries. Il peut notamment s’agir d’absence de conditions générales de vente, de prix de vente non déterminés lors de la commande ou encore de ventes forcées », mettait en garde le syndicat.

Comme le rappelle la FSPF, il existe des moyens de vérifier que l’on est bien contacté par l’éco-organisme DASTRI. Il faut notamment s’assurer « que le site de commande d’emballages pour objets perforants est bien le site www.dastri.fr » et « s’assurer que l’opérateur de collecte dispose bien de la carte de collecteur agréé délivrée par l’éco-organisme DASTRI ». La FSPF souligne également que les officinaux doivent « refuser l’enlèvement d’emballages appartenant à l’éco-organisme DASTRI par toute entreprise n’étant pas en mesure de présenter la carte collecteur délivrée par DASTRI ».

Xavier Bataille
jim.fr


Réduire l’impact environnemental et économique par la récupération des gaz halogénés, c’est possible !

Publié le 28/09/2022

Les gaz halogénés sont de puissants gaz à effet de serre, souvent rejetés directement dans l’atmosphère. De nouvelles solutions de valorisation permettent leur récupération, recyclage et reconditionnement. Cependant, la réutilisation des gaz récupérés est autorisée à l’étranger mais pas encore en France.

En janvier 2022, une équipe parisienne a installé sur quatre respirateurs de bloc opératoire une cassette CONTRAfluran® Baxter, un filtre breveté de récupération de gaz anesthésiant (d’autres systèmes existent : SageTech et Deltasorb®). Les ingénieurs biomédicaux ont effectué les modification préalables (adaptation la sortie SEGA du mode actif au mode passif) à l’installation de ce système.

Le bloc opératoire avait été reconstruit en 2018 sans protoxyde d’azote. Cette équipe a réduit sa consommation de desflurane entre 2014 (400 flacons) et 2021 (31), ce qui va dans le sens des discussions actuelles européennes. Seul le sévoflurane expiré est récupéré par le filtre installé. Les flacons de 250 ml de sévoflurane et les cassettes utilisées ont été collectés pendant 3 mois, une extrapolation à l’ensemble de l’activité permettant d’estimer le coût économique et le gain environnemental de cette solution.

Même si un ratio d’un pour un (250 ml de sévoflurane pour une cassette) était prévu par le fabricant, l’équipe a en réalité consommé une cassette pour 2,5 flacons de sévoflurane (ratio 2,5/1) correspondant à 74 heures d’anesthésie. La différence entre les consommations prévues de cassettes et celles observées peut s’expliquer par la proportion importante d’anesthésie pédiatrique dans l’établissement (40 %) avec une induction inhalatrice plus consommatrice et par la durée des anesthésies pratiquées avec une plus grande accumulation du sévoflurane.

Ainsi, l’activité annuelle de l’établissement qui consomme 600 flacons de sévoflurane nécessiterait 240 cassettes, soit un coût annuel de 2 400 €. Or, un flacon de sévoflurane (250 ml) émet 44 Kg eqCO2 : ce système permettrait de réduire les émissions de 10 tonnes de CO2 par an.

Cette solution semble prometteuse pour la réduction de l’impact environnemental et économique, quand les gaz récupérés pourront être réutilisés à moindre coût. En outre, peser les cassettes permet de connaitre la quantité de gaz récupéré avec précision et extrapoler son coût environnemental.

Dr Bernard-Alex Gaüzère
Référence
C.A. François-Talpaert, J. Gadanho, D. Si Serir, et al. Institut Curie, Paris (France). Récupération des gaz halogénés : Évaluation de l’introduction du Contrafluran au bloc opératoire. SFAR 2022, 22-24 septembre 2022, Paris.

jim.fr


Pour plus prévenir et moins guérir, la santé aussi doit se décarboner

26 novembre 2021 - mise à jour le 12 octobre 2022

Lors d’une conférence de presse ce 25 novembre 2021, Laurie Marrauld, cheffe de projet santé chez The Shift Project a présenté les résultats du Plan de transformation de l’économie française du Think Tank avec des mesures spécifiques dédiées au secteur de la santé.

Pour plus prévenir et moins guérir, la santé aussi doit se décarboner

Le secteur de la santé est directement impacté par les changements climatiques. « On constate une augmentation des maladies à transmission vectorielle, des événements climatiques extrêmes qui ont tendance à se multiplier et augmenter en intensit ainsi qu’un accroissement des maladies chroniques et des problèmes de santé mentale », présente Laurie Marrauld.

Et pourtant, ce milieu est un gros pollueur engendre environ 47 millions de tonnes équivalent CO2, soit 8% de l’empreinte nationale, dont plus de 85% sont des émissions indirectes.

Pour accélérer les efforts et les mettre en adéquation avec l’urgence à agir, The Shift Project propose plusieurs pistes de réflexion, avec des mesures transversales :

« Mise en place d’une aide au pilotage de l’action ;
D’ordre organisationnel, réglementaire ou concerne la formation et la recherche ;
Promouvoir la culture du développement durable, une meilleure évaluation des émissions, un coût carbone AAP, un étiquetage écoscore… »

Et des mesures spécifiques :

  • « Évaluer l’émission par type de poste ;
  • Agir en priorité sur les plus émissifs ;
  • Évaluer ce qui peut être évité notamment dans les achats, les déplacements, la consommation d’énergie… »

Si l’on se concentre sur les mesures à prendre par poste, le Shift Project distingue dans un premier temps les médicaments et dispositifs médicaux :

  • « Conditionner la délivrance et le renouvellement de l’AMM et du marquage CE à la publication du contenu carbone ;
  • Mettre en place une politique d’achats responsables et durables pour les produits de santé ;
  • Diminuer le recours aux médicaments et DM et réduire le gaspillage ;
  • Relocaliser une partie de la production de produits pharmaceutiques ».

Pour les transports et déplacements professionnels :

  • « Co-construire, rédiger et déployer un plan de mobilité l’établissement ou du groupe sanitaire ou médicosocial ;
  • Remplacer les véhicules thermiques (VSL, ambulances, etc.) par des véhicules électriques ;
  • Limiter les distances parcourues pour les formations et conférences. »

Pour les sources fixes de combustion et la consommation d’électricité :

  • « Massifier la rénovation thermique globale et performante des bâtiments ;
  • Organiser la sobriété des usages ».

Et pour l’alimentation et les postes classifiés dans une rubrique « autres » :

  • « Systématiser l’offre de repas végétariens en approvisionnement local et de saison ;
  • Interdire les gaz anesthésiants à fort effet de serre ;
  • Soutenir le développement et la production en France de dispositifs médicaux réutilisables. »

Le Shift Project a également mis en place des fiches d’aide à l’action ou sont détaillés par poste d’émission : les professions concernées, les freins rencontrés ainsi que les leviers à actionner. Pour aller plus loin, c’est par ici.

Décarboner la santé pour soigner durablement (The shift project novembre 2021)

Par Constance Maria
source what’s up doc


Six gestes écoresponsables adoptés dans des établissements de soins

Anne Prigent Mis à jour le 02/01/2023

Recycler ce qui ne peut pas être réutilisé, rationaliser le transport des patients, miser sur les énergies propres, favoriser les achats responsables et locaux… Certains établissements de soins ne sont pas avares d’idées pour améliorer leur bilan environnemental.

  • Suremballer pour jeter moins

Dans le cadre de l’hospitalisation à domicile, le matériel livré mais non utilisé doit être jeté. Pour éviter ce gaspillage, l’hospitalisation à domicile de Nancy a mis en œuvre un suremballage. « En cas de non-utilisation, le 2e emballage est retiré et l’équipement peut repartir dans le circuit », explique Véronique Molières. Une personne en situation de handicap est dédiée à ce travail.

  • Recycler les lames en inox

Depuis 2017, les salles de chirurgie et endoscopie digestive du CHU de Strasbourg récupèrent les lames en inox non réutilisables. En 2020, 276 kg d’inox ont été récupérés pour 5 salles de chirurgie adultes et 4 de chirurgie pédiatrique. En 2021, 800 kg. « Le but est d’étendre cette récupération aux 55 salles opératoires de l’ensemble des blocs opératoires des hôpitaux universitaires de Strasbourg. Nous estimons qu’environ 4,5 tonnes d’inox peuvent être récupérées chaque année », souligne le Pr Patrick Pessaux, chirurgien et président du Collectif écoresponsabilité en santé (Ceres).

  • Du covoiturage pour les patients dialysés

L’Hôpital privé Nord parisien (Sarcelles, Val-d’Oise) a covoituré 61 % de ses patients dialysés entre 2015 et 2019. Résultat : 41 % de rejets en moins de gaz à effet de serre, et 200.000 euros non facturés à l’assurance-maladie. Interrompu en raison du Covid, le dispositif reprend progressivement.

  • S’adonner aux achats responsables

La clinique de Montberon, établissement psychiatrique privé de Haute-Garonne, s’est dotée d’une charte des achats responsables. Les produits de nettoyage sont écolabellisés et sans phosphate. Les détergents, quant à eux, sont livrés en poche plastique sous vide et sans emballage. Côté restauration, le boulanger du village livre le pain tous les matins et la viande est achetée au boucher d’à côté. Les barquettes plastique n’ont plus cours et laissent place à une vaisselle lavable.

  • Poser des panneaux solaires

En 2021, la polyclinique Saint Privat à Boujan-sur-Libron (Hérault) a installé 2200 panneaux photovoltaïques sur 4200 m2 de parking. Ce qui a entraîné 25 % d’économie d’énergie sur l’année.

  • Renouer avec l’eau et le savon

L’équipe de la maternité du CHU de Nice a analysé tous les soins dans son service qui demandaient l’utilisation d’un antiseptique. Sur les 8 soins analysés, 5 se font désormais à l’eau et au savon, 3 ont conservé l’utilisation d’un antiseptique.


Anesthésie durable : limiter les déchets, maximiser la résilience

Molly MH Herr, MD ; Leal G. Segura, MD
Newsletter APSF Volume 38, n° 3 • octobre 2023

En anesthésiologie, l’utilisation de dispositifs à usage unique a explosé au cours des deux dernières décennies. Les dispositifs à usage unique utilisés dans la pratique de l’anesthésie, notamment les laryngoscopes, les vidéo-laryngoscopes, les brassards de tensiomètre, les blouses médicales, les chapeaux et tenues de salle d’opération et les sondes d’oxymétrie de pouls, sont souvent jetés immédiatement après une seule utilisation. En 2019, le marché américain des dispositifs médicaux jetables représentait déjà une industrie de 66,9 milliards de dollars, et l’industrie continue de croître, augmentant actuellement à un taux de croissance annuel composé de 16,7 %. 1

Les fabricants vantent la facilité et la sécurité des produits à usage unique. Les défenseurs suggèrent un contrôle plus facile des infections grâce à leur utilisation. L’ambiguïté et les changements dans les exigences de traitement des équipements médicaux ont conduit de nombreux organismes de soins de santé à utiliser par défaut des dispositifs jetables, par crainte des citations des organismes d’accréditation.

Les récentes perturbations de la chaîne d’approvisionnement liées à la pandémie ont clairement mis en évidence les dangers d’une forte dépendance à l’égard des appareils jetables. Les systèmes de santé conservent souvent des stocks relativement faibles de ces dispositifs à usage unique, ne récommandant que des fournitures à court terme, reflétant une mentalité « juste à temps » axée sur le maintien des coûts à un niveau bas. Les professionnels de l’anesthésie ont été confrontés à des pénuries occasionnelles de médicaments et de produits dans le passé, mais les pénuries fréquentes et profondes d’équipements, de fournitures et de médicaments au cours des trois dernières années constituent un changement brutal par rapport à la pratique clinique moderne aux États-Unis. Alors que les cabinets d’anesthésie se battent pour trouver des équipements et des fournitures alternatifs, ils peuvent être contraints d’utiliser des dispositifs ou des médicaments de deuxième ou de troisième intention, ce qui pourrait créer d’importants problèmes de sécurité des patients liés à l’introduction fréquente de fournitures nouvelles et inconnues.

Ces pénuries de produits et la fragilité de la chaîne d’approvisionnement qu’elles exposent devraient inciter à évaluer l’utilisation des appareils jetables. De plus, une prise de conscience croissante de l’empreinte environnementale démesurée de l’anesthésiologie et de son impact conséquent sur la santé publique a incité de nombreux systèmes de santé à réévaluer les processus d’achat afin de réduire les déchets massifs et les émissions de gaz à effet de serre (GES) produits par les pratiques chirurgicales.

Dans cette revue, nous décrivons des méthodes pour accroître à la fois la durabilité et la résilience de la chaîne d’approvisionnement dans les pratiques d’anesthésiologie, sur la base d’une analyse factuelle de la sécurité des produits, du risque d’infection et des émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à la fabrication, à l’utilisation et à l’élimination des produits. En fin de compte, maximiser l’utilisation de dispositifs réutilisables favorise la sécurité des patients en réduisant le risque de pénurie de produits essentiels. Les produits réutilisables confèrent une empreinte environnementale réduite en créant moins de déchets physiques et offrent le potentiel d’énormes avantages en termes de coûts pour les systèmes de soins de santé.

La création de pratiques d’anesthésie durables, résilientes et rentables nécessite une compréhension des coûts des produits et de l’utilisation des ressources. Le calcul du coût du cycle de vie et les évaluations du cycle de vie sont des concepts importants qui sont utiles aux responsables de cabinet qui évaluent les décisions d’achat. Ces concepts de cycle de vie dépendent du nombre de fois qu’un produit est utilisé et sont déterminés par les coûts énergétiques liés au produit, les émissions de GES et les coûts économiques tout au long de sa durée de vie (tableau 1). 2 De plus, il est impératif que les organismes de soins de santé comprennent la gestion des déchets dans le contexte de l’impact environnemental, de la sécurité des patients et de la communauté et des coûts-avantages. La hiérarchie des déchets (Figure 1) est un outil que les responsables du secteur peuvent utiliser pour évaluer les achats potentiels d’appareils. 3Par exemple, la hiérarchie des déchets suggère qu’une sonde d’oxymétrie de pouls correctement nettoyée et réutilisée a moins d’impact environnemental (et est moins chère pour les systèmes hospitaliers) qu’une sonde recyclée ou mise au rebut. Une gestion réussie des déchets améliore la santé des communautés en réduisant les déchets mis en décharge et incinérés, qui peuvent tous deux produire des toxines dans le sol, l’eau et l’air et d’autres sous-produits dangereux. Un programme de gestion des déchets qui donne la priorité aux appareils correctement nettoyés et réutilisables améliore la santé planétaire en réduisant l’utilisation de combustibles fossiles, les émissions de dioxyde de carbone et l’énergie nécessaire à la fabrication, au transport et à l’élimination de ces articles à usage unique.

Tableau 1 : Termes liés à l’achat d’appareils durables. 2,6

Figure 1 : Ordre recommandé des actions pour gérer les déchets, de la plus préférée à la moins préférée sur le plan environnemental. Les objectifs de ce processus sont d’économiser les ressources et l’énergie, de réduire les déchets et leur toxicité et d’économiser de l’argent pour les systèmes de santé et les patients.

INFECTION DU SITE CHIRURGICAL ET PRODUITS RÉUTILISABLES
La prévention des infections du site opératoire (ISO) est une priorité pour tout système de santé. Les ISO sont associées à une durée accrue du séjour à l’hôpital, à un risque accru de réadmission et à une morbidité et une mortalité accrues. 4 Bien que la facilité de contrôle des infections soit présentée comme un avantage de l’utilisation de dispositifs jetables, rien ne prouve que les équipements réutilisables entraînent une augmentation des ISO lorsque des protocoles de nettoyage appropriés sont appliqués. En fait, le Center for Disease Control and Prevention a des exigences en matière de désinfection et de stérilisation des appareils basées sur la classification de nettoyage des appareils Spaulding. Ce système classe les techniques de nettoyage et les méthodes de retraitement de dispositifs spécifiques en fonction du niveau de contact avec le patient et du risque d’infection lors de l’utilisation (Tableau 2). 5De plus, tous les équipements médicaux doivent être nettoyés conformément aux instructions d’utilisation du fabricant, qui fournissent des conseils supplémentaires pour maintenir la sécurité et la longévité des dispositifs, sur la base de protocoles de nettoyage testés.

Tableau 2 : Classification du nettoyage des appareils Spaulding.

PRODUITS D’ANESTHÉSIE JETABLES ET RÉUTILISABLES COURANTEMENT UTILISÉS

  • Poignées et lames de laryngoscope

Les évaluations de l’analyse du cycle de vie et des coûts totaux du cycle de vie des poignées et lames de laryngoscope réutilisables et jetables montrent d’importantes économies environnementales et financières avec un équipement réutilisable, 6 sans compromettre la sécurité du patient lorsqu’il est nettoyé conformément aux directives établies.

Selon la classification de Spaulding, les poignées de laryngoscope peuvent être considérées comme présentant un risque d’infection faible ou modéré, car le consensus varie entre les organisations professionnelles, exigeant soit une désinfection de « bas niveau », à l’aide de lingettes chimiques ou d’alcool à 70 %, soit une désinfection de « haut niveau », à l’aide de retraitement chimique. L’un ou l’autre protocole confère toujours un avantage environnemental par rapport aux poignées de laryngoscope à usage unique. Par exemple, une poignée en métal jetable produit 20 fois plus d’émissions de GES par utilisation qu’une poignée désinfectée à faible niveau et près de 27 fois plus d’émissions de GES qu’une poignée en acier réutilisable hautement désinfectée, en supposant une durée de vie de 4 000 utilisations. Les lames de laryngoscope réutilisables, qui nécessitent au minimum une désinfection de haut niveau, sont toujours préférables sur le plan environnemental aux lames métalliques à usage unique.6

Il manque des données de sécurité montrant un avantage évident des laryngoscopes jetables par rapport aux poignées et lames de laryngoscopes réutilisables correctement nettoyées. De plus, il n’existe aucune preuve suggérant une transmission d’infection aux États-Unis à partir de manches ou de lames réutilisables, correctement nettoyés selon les critères de classification de Spaulding et les instructions d’utilisation du fabricant. 7

Les rapports de cas de transmission d’infections dans les unités de soins intensifs néonatals décrivent des laryngoscopes insuffisamment désinfectés et où les protocoles de nettoyage actuels n’ont pas été suivis. 8 Des données plus anciennes montrent une contamination des lames et des manches réutilisables, mais la majorité des études ont été jugées de très mauvaise qualité, avec des protocoles de nettoyage incohérents. 9 Une étude examinant les poignées de laryngoscope nettoyées avec des techniques de faible intensité n’a démontré aucune colonie bactérienne ou virale pathogène et seulement une croissance rare ou faible de colonies bactériennes non pathogènes, qui a diminué dans les échantillons à mesure que l’étude se poursuivait, reflétant peut-être une attention accrue portée au nettoyage des poignées au cours de la période d’étude. dixDe plus, cette contamination bactérienne n’a pas une signification claire, étant donné que 50 % des champs stériles sont contaminés en quelques heures, même dans des salles d’opération vides, 11 et que les bactéries ont été cultivées à partir de plateaux stériles immédiatement après ouverture. 12 De plus, le personnel d’anesthésie utilise régulièrement les poignées des laryngoscopes sans gants stériles et même les dispositifs à usage unique sont ouverts, touchés et contaminés lors de l’installation du bloc opératoire. Ces études soulignent l’importance d’un nettoyage et d’un retraitement protocolisés minutieux et de haute qualité.

Lorsque les coûts de durée de vie des laryngoscopes réutilisables, y compris ceux liés au retraitement et à l’usure du dispositif, sont évalués par rapport aux produits jetables, une poignée réutilisable ne doit être utilisée que 4 à 5 fois pour un bénéfice par rapport à une poignée jetable, et les lames réutilisables seulement 5 à 7 fois. fois par rapport aux lames à usage unique. En un an de pratique clinique, les manches et lames réutilisables permettent aux systèmes de santé de réaliser des économies significatives, quel que soit le protocole de nettoyage, malgré des coûts initiaux plus élevés. 6

Les produits réutilisables ne se contentent pas d’offrir des avantages en termes de coûts, ils peuvent également améliorer la sécurité des patients en les protégeant contre des pénuries critiques. La pandémie de SRAS-CoV-2 a entraîné une pénurie généralisée de lames de laryngo-scope vidéo en plastique à usage unique. De nombreuses institutions se sont adaptées en retraitant les lames en interne ou par l’intermédiaire d’entreprises de retraitement tierces, démontrant la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement des produits à usage unique par rapport aux produits réutilisables, en particulier pendant les périodes de forte demande. L’expérience de la pandémie a mis en évidence que le retraitement des dispositifs à usage unique peut être effectué en toute sécurité. Le retraitement externe par des tiers est hautement réglementé par la FDA, conçu pour restaurer les produits à leur qualité, fonction et stérilité d’origine, tout en maintenant les garanties de sécurité. Même avec des protocoles stricts,13

BRASSARDS DE TENSION ARTÉRIELLE (TA)
Les données sur le cycle de vie suggèrent que les brassards BP réutilisables ont un impact environnemental bien moindre que les brassards jetables. Les brassards de tension artérielle réutilisables sont meilleurs pour l’environnement dans tous les contextes d’utilisation clinique, avec une grande variété de protocoles de nettoyage, générant près de 40 fois moins d’émissions de GES que les brassards jetables au cours de leur durée de vie. L’analyse des coûts du cycle de vie démontre que les brassards de tension artérielle réutilisables sont bien moins chers que les brassards jetables au cours de leur durée de vie, tant dans les domaines ambulatoires que procéduraux. 14

Du point de vue de la sécurité des patients, il n’existe aucune donnée indiquant que les brassards de tensiomètre réutilisables sont responsables d’une augmentation des infections par rapport aux brassards jetables. Cependant, les brassards réutilisables mal désinfectés peuvent être contaminés par des bactéries. 15 Les brassards à usage unique peuvent également être contaminés par les mains des agents de santé s’ils ne sont pas fréquemment désinfectés. Les deux scénarios soulignent l’importance des techniques de nettoyage protocolisées et du lavage des mains. En tant que dispositifs non critiques, définis par la classification Spaulding, les brassards BP nécessitent une désinfection de faible niveau entre les patients.

  • Blouses (chirurgicales et d’isolement)

Les blouses chirurgicales et les blouses d’isolement réutilisables confèrent des avantages significatifs en matière de sécurité des patients, car elles sont moins vulnérables aux pénuries critiques. Des avantages considérables en matière de chaîne d’approvisionnement sont apparus pendant la pandémie de SRAS-CoV-2. En fait, les établissements équipés de blouses d’isolement réutilisables pendant la pandémie avaient un avantage protecteur par rapport aux établissements utilisant des produits jetables, alors que beaucoup ont eu recours à des sacs poubelles pour fournir des équipements de protection individuelle face aux pénuries mondiales.

De plus, les blouses réutilisables sont plus durables, offrant une meilleure protection contre les infections et des économies substantielles en raison de leur durabilité et de leur durabilité. Une comparaison entre blouses médicales jetables et réutilisables (lavées jusqu’à 75 fois, selon les directives du CDC) a montré que les blouses jetables de niveau inférieur ne répondaient pas à la norme industrielle, les spécifications de performance PB70 de l’Association of Advancement Instrumentation, pour la résistance à l’eau à la pénétration des impacts. De plus, toutes les blouses jetables testées (niveaux 1, 2 et 3) ne répondaient pas aux exigences de performance standard de l’American Society of Testing and Materials en matière de résistance à la rupture. Les blouses réutilisables ont donné de bien meilleurs résultats, répondant aux deux exigences de performance tout au long de 75 lavages. 16

L’empreinte environnementale des blouses réutilisables est bien inférieure à celle des blouses jetables : une évaluation du cycle de vie a montré que l’utilisation de blouses chirurgicales réutilisables a réduit la consommation d’énergie des ressources naturelles de 64 %, les émissions de GES de 66 %, la consommation d’eau bleue de 83 % et la production de déchets solides. de 84%. La consommation d’eau bleue correspond à l’eau retirée de l’approvisionnement en eau et non restituée. 17

Des analyses similaires confirment l’avantage environnemental des blouses d’isolation réutilisables, qui confèrent une réduction de 28 % de la consommation d’énergie, une diminution de 30 % des émissions de GES, une réduction de 41 % de la consommation d’eau bleue et une réduction de 93 % de la production de déchets solides. 18

  • OU Chapeaux et couvre-bras

Au cours de la dernière décennie, les directives concernant les couvre-chefs pour le personnel des salles d’opération ont changé, les recommandations actuelles privilégiant un port de tête propre, mais pas nécessairement jetable. De plus, du point de vue de la sécurité des patients, la plupart des données publiées suggèrent que les chapeaux réutilisables confèrent une protection contre les infections au moins équivalente, sinon meilleure, avec une empreinte environnementale bien moindre.

En 2015, l’Association of periOperative Registered Nurses a publié des lignes directrices sur la tenue vestimentaire en salle d’opération visant à réduire le risque d’infection du site opératoire (ISO). Les lignes directrices, exigeant des chapeaux bouffants jetables et des manches longues pour tout le personnel non lavé, ont été acceptées par les organismes d’accréditation, notamment les Centers for Medicare et Medicaid Services, malgré l’absence de preuves définitives à l’appui de la recommandation. 19

Ces lignes directrices ont été suivies par une série d’études publiées démontrant l’absence de bénéfice en matière d’infection avec les chapeaux jetables par rapport aux chapeaux réutilisables. Une étude portant sur 70 chirurgiens effectuant plus de 6 000 réparations de hernie ventrale n’a montré aucune différence significative dans l’infection du site opératoire par rapport au port de la tête du chirurgien. 20 Une autre étude a montré les avantages potentiels des chapeaux non jetables en matière de sécurité, montrant que la contamination par les particules en suspension dans l’air était significativement plus faible avec les chapeaux en tissu « tête de mort » par rapport aux bouffants jetables. L’excrétion microbienne passive était également significativement plus élevée avec les bouffants jetables par rapport aux calottes jetables et autres chapeaux en tissu. En fait, les chapeaux bouffants jetables étaient les plus perméables et avaient la plus grande taille de pores. 21

Les lignes directrices actuelles de plusieurs organisations, dont l’American Society of Anesthesiology, l’American College of Surgeons et l’Association of periOperative Registered Nurses, confirment désormais le manque de preuves scientifiques démontrant une association entre le type de couvre-chef, l’étendue de la couverture capillaire et les ISO, avec de nouveaux recommandations privilégiant simplement des revêtements chirurgicaux propres lors des interventions. 22

On ne sait pas vraiment pourquoi l’utilisation de chapeaux et de blouses jetables reste si répandue, malgré le manque de preuves d’une amélioration du contrôle des infections. Même si les produits jetables peuvent sembler moins chers, les analyses de coûts démontrent que ces articles entraînent des coûts élevés pour les systèmes de santé. Dans une étude récente portant sur plus de 12 000 paires appariées de patients chirurgicaux, une tenue vestimentaire plus stricte composée de bouffants jetables, de couvre-barbes jetables et de vestes jetables à manches longues parmi le personnel de salle d’opération non lavé a fait grimper le coût total de la tenue vestimentaire de 10 à 20 fois par personne entrant dans la salle d’opération sans améliorer le risque d’infection du site opératoire. 23

  • Sondes d’oxymétrie de pouls

L’utilisation de sondes d’oxymétrie de pouls jetables est répandue et réfléchie dans les pratiques d’anesthésie. Du point de vue de la sécurité individuelle des patients, il existe peu de données montrant une différence dans le profil de sécurité et la précision entre les sondes d’oxymétrie de pouls réutilisables et jetables, ni aucune donnée montrant un risque d’infection accru avec des sondes réutilisables correctement nettoyées par rapport aux sondes jetables. En outre, une disponibilité accrue de sondes d’oxymétrie de pouls réutilisables pourrait améliorer la sécurité dans les pays pauvres en ressources. L’oxymétrie de pouls figure sur la liste de contrôle de sécurité chirurgicale de l’Organisation mondiale de la santé depuis 2007, mais elle est toujours absente de 15 % des salles d’opération situées dans des contextes à faibles ressources. 24De plus, la diminution de la production de déchets et de l’utilisation des ressources grâce à l’utilisation de sondes d’oxymétrie de pouls réutilisables peut conduire à une amélioration de la santé communautaire et planétaire.

Les avantages cliniques potentiels des sondes réutilisables s’accompagnent également de économies de coûts pour les cabinets cliniques. Les données de la littérature sur la médecine d’urgence suggèrent que les oxymètres de pouls réutilisables peuvent fournir une surveillance équivalente sans problèmes de sécurité et à moindre coût. Un projet d’amélioration de la qualité réalisé par un service d’urgence avec environ 70 000 visites annuelles de patients a montré une réduction de 56 % des coûts grâce aux oxymètres de pouls réutilisables. De même, les coûts mensuels d’acquisition d’un oxymètre de pouls ont chuté de 30 000 $. 25 Une autre analyse d’un service de médecine d’urgence accueillant 55 000 visiteurs annuels a démontré des économies annuelles de 129 000 $ grâce aux produits réutilisables. Pour générer des économies, un moniteur réutilisable devait être utilisé 22 fois. 26

CONCLUSIONS
Comme souligné, aucune preuve ne suggère que les dispositifs à usage unique en anesthésiologie présentant des risques d’infection faibles ou intermédiaires fournissent des soins meilleurs ou plus sûrs à nos patients par rapport aux dispositifs réutilisables correctement nettoyés. Au contraire, la sécurité des patients est menacée lorsque la forte dépendance à l’égard de vêtements, d’équipements et d’appareils jetables rend les systèmes hospitaliers vulnérables à de graves pénuries de la chaîne d’approvisionnement, provoquant une ruée vers des produits qui peuvent être de qualité inférieure, peu familiers et plus coûteux. En outre, des quantités massives de matériel médical jetable sont soit incinérées, soit mises en décharge, avec des conséquences évidentes sur l’environnement et la santé publique. À ce titre, les normes de durabilité, les émissions de gaz à effet de serre, les coûts de durée de vie et la résilience de la chaîne d’approvisionnement doivent être mis en avant lors des décisions d’achat dans les systèmes hospitaliers, ainsi que dans l’évaluation de la qualité, de la sécurité et de la sécurité des dispositifs.

Molly Herr, MD, est instructrice d’anesthésiologie et de médecine périopératoire à la Mayo Clinic, Rochester, MN.

Leal Segura, MD, est professeur adjoint d’anesthésiologie et de médecine périopératoire à la Mayo Clinic, Rochester, MN.

Les auteurs n’ont pas de conflit d’intérêt.

LES RÉFÉRENCES

  • Rapport d’analyse de la taille, de la part et des tendances du marché des produits médicaux jetables par produit (produits de gestion des plaies, produits d’administration de médicaments), par matière première (résine plastique, matériau non tissé), par utilisation finale, par région et prévisions de segment, 2021-2028. Recherche Grand View. ID du rapport : GVR-1-68038-258-7 ; nombre de pages 117 ; PDF électronique. https://www.grandviewresearch.com/industry-analysis/medical-disposables-market Consulté le 7 mars 2023.
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  • Dale S, Owrey M, Tomlak A et al. Les oxymètres de pouls réutilisables pourraient entraîner d’importantes économies de coûts et une réduction des déchets. 5/5/2022 Présentation de l’affiche ; Conférence 2022 sur l’amélioration de la qualité du personnel de la Chambre et la sécurité des patients ; Sommet sur les disparités en matière de santé de Jefferson. https://jdc.jefferson.edu/patientsafetyconference/2022/Quality/9/ Consulté le 7 mars 2023.

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Arnaud BASSEZ

IADE/Enseignant CESU

formateur AFGSU

Administrateur


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