Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Casque à bulle

Moins d’anesthésies générales grâce à un casque révolutionnaire !

Un casque vidéo qui s’emboîte sur le haut du crâne et qui projette des films en 3D : c’est l’une des trouvailles des anesthésistes de l’hôpital Trousseau à Paris pour diminuer le nombre d’anesthésies générales pratiquées sur les enfants ! Devant son film préféré, l’enfant s’enferme doucement dans une « bulle », ce qui permet à l’équipe chirurgicale d’intervenir plus facilement sous anesthésie locale.

Cette trouvaille a valu au docteur Sonia Delaporte-Cerceau, médecin anesthésiste responsable de l’unité de chirurgie ambulatoire de Trousseau à Paris, d’être invitée en octobre au prestigieux congrès annuel de l’American Society of Anesthesiologists (ASA), à La Nouvelle-Orléans. Son objectif : présenter le fameux vidéocasque 3D, expérimenté dans son service, depuis plusieurs semaines, sur des enfants.

En fait, l’appareil « high-tech » existe depuis longtemps dans le commerce. Il est utilisé pour regarder des films longs métrages en haute définition et en relief. Captivé par ce qu’il voit, happé par le film en 3D, l’utilisateur oublie tout ce qui l’entoure. Il est « dans » son film...

A l’hôpital, ce casque 3D permet de captiver l’attention de la même manière et il va permettre, lors de certaines opérations, d’éviter les anesthésies générales. Pas facile en effet de contraindre un enfant à ne pas bouger lors d’une intervention sous anesthésie locale, ce qui oblige souvent les anesthésistes à endormir complètement le jeune patient... Grâce à l’appareil, les anesthésies locales seront plus faciles et les anesthésies générales, considérées comme des actes médicaux à risques, seront moins fréquentes et les hospitalisations raccourcies.

« Le casque fait que c’est l’enfant qui se met dans sa bulle »

L’idée d’utiliser cet appareil à l’hôpital a germé « en lisant un article dans le journal sur la sortie du fameux casque », raconte le docteur Delaporte-Cerceau. Le projet a séduit des mécènes, et l’unité a pu acheter ce casque vendu environ 1 300 € dans le commerce. « Une trentaine d’enfants ont déjà participé », précise le docteur Delaporte-Cerceau, « et l’efficacité est inouïe ! A la différence de l’hypnose, pendant laquelle nous devons parler constamment, le casque fait que c’est l’enfant qui se met tout seul dans sa bulle. »

Précision importante : à Trousseau, l’appareil est proposé mais jamais imposé aux patients. Parents et enfants ont le droit de refuser. Ou d’accepter avec enthousiasme.

C’est le cas de Tom, 14 ans, qui a été opéré du bras gauche il y a quelques semaines. Il a eu le choix entre « Avatar » de James Cameron et « Pirates des Caraïbes 4 ». Il a préféré revoir Avatar et il confirme : « c’est vraiment mieux avec le casque, on ne voit pas la plaie, j’étais concentré sur le film, c’était plus fun... » Seul regret pour Tom : l’opération a duré moins longtemps que les 3 h 14 du film !

L’idée devrait faire son chemin dans les autres hôpitaux de France, à l’heure où la chirurgie ambulatoire s’impose comme l’un des axes majeurs d’économies dans les établissements de soins.

A l’étranger, cette technique dite « distractive » avait déjà été utilisée pour les soins des grands brûlés de la guerre en Afghanistan : des chercheurs américains ont développé un jeu vidéo dans lequel les militaires équipés d’un casque 3D devaient abattre des bonshommes de neige. Résultats probants là encore : 50% de douleur et 70% d’anxiété en moins pendant les opérations !

source : complement-air.com

ps : Merci à Alexandre G pour l’info.

AB