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Papy fait de la résistance

Médecins hospitaliers : retraite portée à 72 ans

Un amendement gouvernemental rattaché au projet de loi Santé de la ministre de la Santé Marisol Touraine inclut le report de quatre ans de la limite d’âge pour « pallier le manque de praticiens », selon des informations relayées par le site Les Échos.

Ce changement permettrait d’affronter « le choc démographique dans les établissements publics de santé afin de garantir le maintien d’une prise en charge de qualité », précise le quotidien économique. Le manque de médecins hospitaliers est important dans les spécialités où de nombreux actes techniques permettent d’obtenir une meilleure rémunération en libéral telles que la radiologie ou la chirurgie.

Le texte prévoit « de déroger jusqu’en 2022 à la règle actuelle, qui permet à un praticien hospitalier de rester en poste jusqu’à 68 ans », précise Les Échos.

Pour pallier au manque de médecins, et surtout d’anesthésistes, de radiologues ou d’urgentistes, les directions des hôpitaux ont de plus en plus recours à des médecins intérimaires, payés à prix d’or. Un rapport du député PS Olivier Véran, également neurologue au CHU de Grenoble, affirmait en décembre 2013 qu’ils valent chaque année 500 millions d’euros à l’hôpital public. Très sollicités, ces praticiens montent en effet les prix, et peuvent être payés jusqu’à 15 000 euros par mois, soit 2,5 fois plus que le revenu moyen d’un médecin hospitalier. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a alors affirmé qu’elle était "choquée" par cette situation, et avait souhaité y "apporter de la régulation".

C’est toujours bien quand un ministre découvre le monde de son ministère qu’il est censé maîtriser.

Pour ce qui est de la somme de 15 000 euros on ne sait d’où elle sort (brute, nette, aucun media ne précise !) mais ce qui est certain c’est qu’elle a été comparée à ce que gagne le médecin hospitalier alors que justement leurs conditions ne sont pas du tout les mêmes.

Pour le député Véran il n’est pas possible de laisser des médecins s’enrichir impunément. Monsieur Véran, lui, en étant Praticien Hospitalier, doit gagner aux environs de 4000 euros net, en prenant le premier échelon de la grille de rémunération des praticiens hospitaliers, sans compter un salaire de député. Intéressons-nous au salaire de notre édile :

 Indemnité parlementaire

Le salaire mensuel brut d’un député est fixé à 7100,15 euros. Ce montant correspond à la somme de son indemnité de base (5514,68 euros), de son indemnité de fonction (1420,03 euros) et de son indemnité de résidence (165,44 euros). Une fois déduites les cotisations et les contributions applicables, le salaire net d’un député s’élève à 5189,27 euros par mois. Mais à ce montant s’ajoutent des indemnités et des avantages supplémentaires.

 Cumul de mandats (ne concerne pas (pas encore...) Mr Véran)

 Prime, frais de mandat et collaborateurs

En plus de l’indemnité parlementaire, chaque député bénéficie d’une indemnité représentative des frais de mandat visant à prendre en charge les dépenses liées à l’exercice de ses fonctions. Son montant est de 6412 euros bruts mensuels, soit 4744 euros environ.

Un député dispose également d’un crédit affecté à la rémunération de collaborateurs recrutés par lui, et dont les effectifs varient de 1 à 5. Son montant mensuel est de 9138 euros.

 Avantages pratiques

Enfin, différents moyens pratiques sont également mis à la disposition d’un député. En matière de déplacement, il bénéficie notamment d’un accès gratuit à l’ensemble du réseau SNCF en 1ère classe (pour être proche du peuple sans doute) et de la prise en charge de 80 déplacements aériens par an entre Paris et sa circonscription. Il dispose également d’un bureau individuel au sein du Palais Bourbon ou de ses dépendances. Chaque député bénéficie de la prise en charge de ses frais de communication (Internet, téléphone, courriers, ...).

Soit, si on additionne 5189+4744+9138 = 19071 euros. sans compter les avantages pratiques.

  • Monsieur Véran est neurologue.
  • Il est né en avril 1980.
  • Il a eu son bac et sa première année de médecine du premier coup à 18 ans.
  • Plus 6 ans d’externat.
  • Plus 5 ans d’internat.
  • Plus une thèse qui prend généralement un an.
  • 18+6+5+1 = 30 ans.

« Jusqu’à ses 30 ans il n’a connu de la vie de médecin que le rythme d’interne, des responsabilités assez minimes, une obéissance à son chef de service, et surtout il n’a connu que l’hôpital. Mieux : la neurologie. Où ce médecin exerce en tant que responsable d’unité fonctionnelle de l’hôpital de jour. Donc gardes = zéro.
Sauf peut-être à l’unité neuro-vasculaire ou il peut éventuellement voir deux patients la nuit (quand c’est dense). Et il ose se prétendre compétent pour donner un avis d’expert sur les médecins intérimaires qui travaillent en anesthésie, en obstétrique ou aux urgences ! En outre, ses fonctions de président de syndicat (ISNIH) lui ont certainement permis d’obtenir une décharge d’une partie de ses heures. »(d’après Phoebe-Ann Moses, du site contrepoints.org)

Le député Véran, toujours contre l’enrichissement, sera certainement empressé de faire supprimer la mesure qui permet à un député ayant perdu son siège de percevoir son traitement durant 6 mois. Quant à l’aménagement qui vient d’être fait, les députés en ont doublé la durée de versement : celle-ci passera de six mois à un an. Néanmoins, au bout de six mois, elle sera plafonnée à 40% de la différence de revenus, et non plus 80%. En toute rigueur, la somme maximale qui pourra être versée à un élu qui éprouve des difficultés de réinsertion professionnelle augmentera donc de 50%, non de 100%. (source slate.fr)

Le projet de loi Santé veut donc "introduire plus de transparence et de rigueur dans le recrutement de ces praticiens temporaires en plafonnant leurs revenus". Il vise également à créer un nouveau statut à l’hôpital, celui de "praticien remplaçant titulaire", un médecin qui comblera les trous des plannings des hôpitaux. Le recul à 72 ans de la limite d’âge pour travailler à l’hôpital complète alors la panoplie engagée par le gouvernement pour recourir aux quelques 6000 médecins intérimaires du marché.

Croire que le statut de remplaçant titulaire (sic) va motiver à rester à l’hôpital, c’est mal connaître les carabins, qui prendront le chemin lucratif du privé ou celui du palais Bourbon.

On parie ?

Le rapport du médecin-député-pourfendeur Véran.

Source : les Echos, le figaro.fr, linfo.re

AB