Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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2016 année de la b ?

L’année 2015 s’achève bientôt, et qu’en restera t-il ?

Une atmosphère liée aux attentats qui ont sans doute bouleversés notre pays dans son climat et son quotidien, de façon plus profonde et durable qu’il n’y parait.

Et le pays a pris conscience de la qualité de ses professionnels de santé. Aux USA, la profession infirmière dans son ensemble est considérée comme "Most Honest, Ethical Profession for 14th Straight Year" la plus honnête et éthique depuis 14 ans d’affilé ! Cela devrait pouvoir traverser l’océan atlantique et venir s’échouer devant les yeux de nos tutelles ! Il ne serait que temps.

Le développement durable, la cop21 et les problématiques de la pollution doivent aussi nous faire réfléchir à nos pratiques professionnelles, nous qui utilisons du gaz potentiellement vecteur d’effet de serre (le protoxyde d’azote), le desflurane, plus polluant que le sévorane. Même si nos rejets sont faibles, ils ne peuvent qu’augmenter du fait de l’accroissement des actes anesthésiques (11 à 12 millions estimés en 2014).

Qu’en sera t-il de notre reconnaissance professionnelle ? Tant d’ailleurs sur le plan des pratiques avancées que sur celle d’une réelle avancée sur le côté pratique de nos salaires.
On sent bien le hiatus entre nous et les IPA dont nous sommes actuellement exclus.

Pour autant, certains députés ont semblé prendre la mesure de notre existence et nos pratiques professionnelles. Il ne faut pas toutefois se leurrer sur un effet papillon, qui sera tout au plus un effet chenille, car en pratique ça avance lentement en France...

Qu’en sera t-il de l’association nationale des IADE, créée pour disparaître ? Certains s’étonnent et s’inquiètent du peu d’appétence des IADE pour cette association. Comment en effet être motivé par un concept qui dès sa naissance, avoue ne pas vouloir s’inscrire dans la durée ?

Déjà quand on voit la réussite du projet de société savante IADE avancée ici-même ... Seul le site est une réussite en termes de visites. (Les statistiques annuelles seront faites en début d’année 2016). Et il y a bien longtemps que j’en ai pris mon parti.

Ces collègues IADE, bien plus indulgents pour les fautes d’orthographe que moi lors d’envoi de documents à des ministres de la France, alors qu’elles nous discréditent plus surement qu’un surdosage en morphinique durant une induction, (et les insultes de certains à mon endroit n’y changent rien, les fautes sont dévastatrices !) découvrent les joies du peu d’implication de la corporation IADE envers tout ce qui peut la faire reconnaître et exister.

N’est pas américain qui veut...
même en utilisant un slogan anglicisé et utilisé à la limite du supportable, qui ne convainc personne, car la réalité montre bien qu’il n’y a pas d’union là où il n’y a pas d’implication.

Alors que se souhaiter ? Un beau cadeau du ministère qui reconnaîtra enfin s’être trompé en nous oubliant dans son projet de loi 2015, en faisant un petit amendement, histoire d’y glisser les quelques 9 709 infirmiers anesthésistes que nous sommes, et de nous poser comme des IPA. Définitivement. Et d’y accoler une grille indiciaire publique digne de cette reconnaissance, et des bases de négociation pour les collègues du privé.

Il n’est pas interdit de croire au père Noël. Même si nos rêves n’ont plus la portée d’antan. Mais si antan en emporte l’auvent, nous serons alors bien seuls face à la triste réalité qui nous fait disparaître peu à peu des SMUR, au grand plaisir des urgentistes, enfin débarrassés de ces gêneurs qui maîtrisent mieux certains gestes ; gestes que ces docteurs viennent apprendre dans les blocs, encadrés par les mêmes gêneurs !

Qu’en sera t-il lorsque nous aurons totalement disparu, rejoignant le long cortège dinosaurien de l’anesthésie ?

En effet, dès 2011, une vision Orwelesque nous expédiait dans les limbes de l’oubli.

Faisons donc de l’année qui approche à grand pas (car il est maintenant définitivement prouvé que les années défilent plus vite au fur et à mesure que l’on prend de l’âge), une année qui ne rime pas avec une pratique suffisamment avancée en pénétration dans un orifice prévu par Dame Nature pour une exonération d’un tout autre acabit.

Pour que 2016 ne rime pas avec baise, il est sans doute possible de l’éviter.

Mais il faudra bien choisir la forme de son combat, pour y parvenir. Sinon, il y a fort à parier que la douleur sera ressentie comme elle l’est régulièrement, car l’on est considéré par le ministère comme possédant un appareil virginal propre aux débutants.
La douleur ressentie sera frustration et vexation. On guéri des deux. Mais la douleur persiste longtemps parfois...Avec ou sans pommade gouvernementale.

Bon courage à ceux qui passeront les fêtes dans les services au lieu d’être près de leur famille. Il y a peu de services publics qui assurent une présence permanente sans sourciller.

Cela ne fait pas notre gloire, mais nous pouvons sans doute en être fiers.

Joyeuses fêtes à tous.

AB