Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Sur le gril

Le Décret n° 2021-1261 du 29 septembre 2021 fixant l’échelonnement indiciaire applicable au corps des infirmiers anesthésistes de la fonction publique hospitalière, est paru au journal officiel le 29 septembre 2021.

Le droit d’option de 2012 et son concept inepte de sédentaire pour une profession telle que la nôtre, a entrainé de facto, un concept d’IADE à deux vitesses.

 Ceux qui restaient en catégorie active vouée à l’extinction telle une jurassique anesthésie, (sans augmentation salariale mais avec la possibilité de départ en retraite à 55 ans et bonification d’ un an d’assurance pour 10 ans passés auprès des patients.)
 et les sédentaires, intégrant la nouvelle catégorie A, profitant de grilles indiciaires plus valorisantes sur le papier, mais faibles en réalité et au prix de perte des acquis sociaux, possibilité de départ à la retraite repoussée à 62 ans ensuite, perte de l ’année de bonification d’assurance pour 10 ans de travail effectif auprès des patients).

Au total, toute la profession y perd dans ce jeu de bonneteau ministériel.

  • Les IADE en actif ont vu l’âge de retraite reculer au même niveau que les sédentaires, ils ne bénéficient pas des avancées salariales de leur collègue, alors qu’ils font le même travail. Comment a-t-il été possible qu’un cerveau d’énarque puisse accoucher d’une idée aussi stupide que saugrenue, cela reste un mystère que la science elle-même ne peut expliquer.
  • Les sédentaires perdent les droits acquis dans la rue par leurs ainés. La bonification d’un an pour dix ans et perdent aussi la reconnaissance de la pénibilité de notre profession. Là encore, on se demande comment il a été possible à un cerveau de concevoir qu’un métier de soin nécessitant connaissance, présence, concentration, précision de haut niveau et maitrise de soi à toute heure du jour et de la nuit, week-end et jours fériés, 7jours/7, puisse être considéré comme non pénible ?

La crise sanitaire aura montré la pénibilité des actes faits par les IADE dans les réa éphémères et durables, dans les smur pour les rapatriements sanitaires longs courriers. Elle aura montré les IADE en première ligne pour la vaccination dans les centres dits "vaccinodrome" pour lesquels le ministre Véran était contre initialement alors que c’était la seule solution pour vacciner massivement.

Mais les IADE se contenteront de quelques applaudissements un peu ternis et oubliés sous les cris hostiles de quelques furieux indépendantistes manifestants en Martinique, fort heureusement ultra minoritaires dans leurs idées et propos.

Ne restera plus qu’aux IADE encore debout à retourner au bloc pour finir les années qui leur restent.
Aux autres, dégoûtés par ces régulières attaques décennales :

  • 1998-2000 (composition des équipes du Smur qui ne rend pas nécessaire la présence d’un IADE dans les ambulances de Smur voire même les en écarte.)
  • 2010, (protocole Bachelot)
  • 2020 (la validation des IPA par les décrets du 12 mars 2020 et le refus de la pratique avancée à ce jour aux IADE qui l’intègrent de fait, selon la définition de l’ICN)

feront ce que beaucoup font : quitter le navire.

Et les jeunes recrues ne se presseront plus dans les écoles d’IADE. Pour quelle motivation, quelle rémunération et valorisation, quelle reconnaissance ?

Ainsi la boucle sera bouclée.
L’anesthésie appartiendra à la caste médicale. Mais celle-ci étant parfaitement démunie face à un matériel sophistiqué qui montre des signes de panne ou de défaillance, devra donc réclamer des techniciens en anesthésie. On en recrutera pour un salaire dérisoire.
Ainsi plus d’IADE à l’horizon dans les smur, ni dans les réa ni les blocs opératoires. On en arrivera à ce que cet article prophétisait en 2011.

2011-2021. Tiens encore une décennie...

AB