Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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La vie ne vaut rien

En 2010, d’après le cabinet Proxinvest, les quarante dirigeants du CAC 40 ont touché en moyenne une rémunération totale de 4,11 millions d’euros, options et actions comprises, soit un bond de 34%.

Dans le détail, voici comment se décomposent leurs émoluments :

  • 995.000 euros en rémunération fixe (24% du total),
  • 1.374.000 en variable annuel (33%)
  • 647.000 en options (16%),
  • 574.000 en actions (14%)
  • 524.000 euros en autres éléments comme les avantages en nature et des jetons de présence d’administrateur (13%).

Si la rémunération de ces présidents exécutifs n’atteint “que” 50% de la rémunération de leurs collègues britanniques, 70% de leurs homologues italiens, 80% de leurs voisins espagnols, suisses ou allemands, elle est 16% plus élevée qu’en Hollande, en Belgique ou en Irlande et même 150% supérieure à la Scandinavie.

Après trois années de baisse, nos grands patrons français se sont donc bien rattrapés, même si ce cru reste en-deçà des 5 millions d’euros de 2006.

En 2010, onze dirigeants français ont donc passé la barre socialement acceptable fixée par Proxinvest, à 240 SMIC annuel soit 4,6 millions d’euros. Les voici dans l’ordre :

  1. Jean-Paul Agon (L’Oréal – 10,7 millions d’euros),
  2. Bernard Arnault (LVMH – 9,7 millions d’euros),
  3. Carlos Ghosn (Renault – 9,7 millions d’euros),
  4. Bernard Charlès (Dassault Systèmes – 9,5 millions d’euros),
  5. Franck Riboud (Danone – 7,7 millions d’euros),
  6. Maurice Levy (Publicis – 6,2 millions d’euros),
  7. Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis – 6,1 millions d’euros),
  8. Arnaud Lagardère (Lagardère SCA – 4,9 millions d’euros),
  9. Henri de Castries (AXA – 4,9 millions d’euros)
  10. Lars Olofsson (Carrefour – 4,8 millions d’euros).

Mais ce n’est pas tout. En effet, ces données « n’incluent pas le complément de retraite sur-complémentaire dont ils bénéficient presque tous sans informer sur leur coût pour l’entreprise », précise Proxinvest.

En 2010, les big boss de l’indice phare de la Bourse de Paris n’ont pas été les seuls à voir leurs poches bien remplies. En effet, les 80 autres présidents exécutifs des sociétés listées sur le SBF 120 auront vu leur rémunération totale atteindre 2,08 millions d’euros, en hausse de 31%.

Face à ses salaires, les sportifs ne sont pas à plaindre. 234 000 euros par semaine, soit 936 000 euros par mois, c’est ce qu’offre le club de Shanghai Shenhua à Nicolas Anelka.
Jusqu’à présent il ne touchait “que” 105 000 euros par semaine.

Trois fois rien.

En parallèle, on ne reconnait pas la compétence ni la qualification des IADE qui se voient privés d’une véritable grille digne du Master qu’ils sont en droit de recevoir.

Et la lettre du SNIA ou d’autres syndicats n’y changera rien. Car de droite comme de gauche, la santé est au cœur d’un système qu’il faut rentabiliser. Mais avec des salaires low cost.

Le personnel IADE hautement formé, fiable et efficient, assurant la pérennité de fonctionnement des blocs de France ne parvient pas à recevoir la reconnaissance que leur homologue américain a depuis longtemps.

Voila comment, après être le véritable ange gardien du sommeil de leurs jours de millions de patients en France, on décide au bout du compte que la vie ne vaut rien.
La compétence ne vaut rien qui sert à la surveiller.
Les études ne valent rien qui servent à gérer et anticiper pour soigner.

Aurions-nous gain de cause si nous exercions dans un stade ou sous les lambris des salles de conseil d’administration ?

Pas si sûr, car si pour nos décideurs, la vie ne vaut rien, elle a un coût qu’ils ne veulent plus assumer. Sauf chez les assureurs privés.

Rappelez-moi combien a touché le patron d’AXA ?

Il faut s’y résoudre : nous ne les valons pas !

AB