Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Peau lisse nationale

Même lorsque l’histoire clinique est suggestive, les patch-tests restent indispensables pour affirmer le diagnostic d’allergie de contact. Ceci est particulièrement important en cas d’allergie professionnelle.

Il peut s’avérer cependant difficile d’obtenir le matériel nécessaire à la pratique des tests lorsque la molécule en cause est un stupéfiant (cannabis, LSD) mais aussi une substance chimique utilisée dans le cadre d’opérations militaires…

Ainsi l’illustre l’histoire d’un policier britannique de 35 ans qui a présenté un eczéma aigu, 12 à 24 heures après avoir utilisé un aérosol lacrymogène dans le cadre de son travail. L’éruption est survenue lors du second ou du troisième contact avec ce produit et a récidivé par la suite à chaque nouvelle utilisation (n’excédant pas 3 à 4 secondes) avec une aggravation progressive des symptômes.

Le 2-Chlorobenzalmalononitrile (CS) (CAS 2698-41-1) est utilisé au Royaume-Uni par les forces de police depuis 1995. Irritation cutanée et allergie de contact ont depuis lors été rapportées, quoique assez rarement.

Le contact professionnel se produit lors de l’entraînement obligatoire et lors du service actif.

Le CS étant considéré comme une arme au Royaume Uni, sa possession par un civil est interdite. Les 2 premiers dermato-allergologues consultés par le patient n’ont ainsi pas pu le tester…

Le produit a finalement été fourni par un laboratoire du gouvernement et a été adapté à la pratique des tests cutanés.

Les patch-tests ont été réalisés avec des Finn Chambers° ; le CS a été dilué dans du 4-méthyl-2-pentanone (méthyl isobutylkétone ; CAS 180-10-1) à des dilutions comprises entre 0,01 % et 0,0001 %.

Le patient a présenté une réaction positive (+) à la concentration de 0,001 % et de 0,01 % lors de la lecture à 48 heures.

Le test était positif (++) à 4 jours à la concentration de 0,01 %.

Aucune réaction n’a été observée à la concentration de 0,0001 %.

La confirmation du diagnostic était indispensable pour affirmer l’inaptitude au travail actif du patient.

Depuis peu, quelques unités de police ont remplacé le CS par des alternatives telles que l’acide pélargonique vanillylamide (CAS 2444-46-4), un agent lacrymal plus puissant que le CS.

Dr Geneviève Démonet

Nurmatov U et coll. : Investigating contact allergy to CS spray. Contact Dermatitis 2012 ; 66 : 109–110.

source JIM

§§§

Ô subtile ironie de l’histoire que nous aurions eu plaisir à vivre en ce 1er octobre 2010, où le feu nourri des gaz lacrymogènes nous tombait dessus, en plus des coups de tonfa.

gaz à tous les étages ! (Photos Jiemel)

Ô qu’il eut été délectable de voir quelques gendarmes mobiles devenir rouges et pruritiques, arborant avec force élégance exanthèmes maculo-papuleux, urticaires et œdèmes de Quincke.

Ô comme il eut été paradoxale que les forces de police appelassent à la rescousse une équipe du SAMU afin de quérir quelques subsides sanitaires histoire de se requinquer pour pouvoir à nouveau taper derechef sur les IADE libérés.

Ô qu’il eut été appréciable d’être appelé pour secourir un concurrent du gaz. Quel beau cheval de Troie que le IADE au milieu de ces forces en treillis et en stress.

Pour éviter toute déconvenue future à la garde prétorienne de notre belle démocratie, je propose instamment de ne plus utiliser de gaz potentiellement allergisant à leur petites menottes gantées.
Et d’utiliser un gaz propulseur neutre : l’azote. Celui-ci a la particularité d’être un des composants majeurs de l’air, et qu’il renouvellera aisément celui que les CRS nous ont pompé.

Je n’ose proposer l’eau comme vecteur, car comme chacun le sait, ce produit, hautement nocif, interdit dans les casernes militaires et policières, corrompt tout ce qu’il touche.

 pastis
 whisky

qu’il trouble sans la moindre vergogne.
(je précise à nos lecteurs des RG, que vergogne n’est pas un oiseau blanc et noir, souvent vu en 2010 en haut des banderoles du collectif Alsace).

On viendra me dire que je manque de courage, qu’il est facile de parler derrière un ordinateur à des forces de l’ordre.
Que voulez-vous, ce n’est pas ma faute, j’ai pitié d’elles. Il vaut mieux leur éviter d’entendre nos réclamations, car au delà de mots de plus de trois lettres, nos vaillants tabasseurs décrochent.

Quant à lire ces lignes, il ne faut pas exagérer non plus, je ne leur souhaite pas un décollement de rétine.
Pour ce qui concerne la méningite ils en sont protégés. Loué soit le créateur, qui fait si bien les choses en oubliant de leur fournir le nécessaire à réfléchir.

 "Bonjour, police nationale"
 T’avais qu’à bosser à l’école !

AB