Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
Slogan du site
Descriptif du site
La manip phalloïde

source hospimedia et egora

Dans une décision en lecture du 21 juin, le tribunal administratif de Paris enjoint l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) de déclarer le suicide d’un de ses cadres imputable au service.

Passée à l’acte le 1er juillet 2008 à son domicile, cette jeune cadre manipulateur radiologie à l’hôpital Bichat-Claude Bernard avait accumulé plus de 153 jours d’heures supplémentaires entre 2006 et 2008. Dès son arrivée dans le service radiologie en 2006, elle a assumé des responsabilités très importantes au regard de son faible niveau d’expérience et ce, dans un contexte de sous-effectif net (seulement deux cadres au lieu de cinq), rapporte le tribunal. La jeune femme s’était alors donnée la mort à son domicile en laissant une lettre d’adieu faisant état de sa souffrance professionnelle.

La commission de réforme de l’AP-HP avait rendu le 16 mars 2010 un avis favorable pour une reconnaissance d’imputabilité du suicide au service, conforté par un rapport d’expertise du cabinet Secafi. Le syndicat Sud Santé Solidaires de l’AP-HP s’était alors félicité de cet avis, jugeant qu’il mettait "un terme à des mois de déni" et représentait "un camouflet" pour la direction de l’hôpital Bichat, qui a tenté selon eux "par des rumeurs et des calomnies de présenter ce geste comme personnel, tout en connaissant la vérité", rappelant que l’établissement avait soldé son compte épargne temps (200 jours de récupérations dus) alors que ce cadre n’était dans l’hôpital que depuis 18 mois.

Mais la direction générale de l’AP-HP en a décidé autrement en septembre 2010, en refusant cette déclaration d’imputabilité. D’où la démarche entreprise devant le tribunal administratif de Paris par la famille et le syndicat Sud Santé sociaux, ce dernier jugeant "l’intérêt collectif en cause".

Dans un communiqué faisant suite à cette décision, le syndicat attire l’attention sur la pénibilité des conditions de travail de ces agents. Un de ses représentants regrette que ce drame n’ait à ce jour pas abouti à la mise en place d’un quelconque changement dans l’organisation et le quotidien des personnels de l’établissement.

§§§

Il est à souhaiter fortement que le personnel en souffrance ne trouve plus la solution dans un geste irrémédiable.
La société va mal. L’hôpital qui en est souvent le reflet le démontre. Le pire arrive lorsque son personnel est touché.

AB