Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. juin 06, 2023 3:02 pm

Publié le 05/06/2023
Le délitement des urgences filmé de l’intérieur

Dans un documentaire sur l’état des urgences en France, un urgentiste a accepté de filmer son quotidien marqué par des conditions de travail extrêmement difficiles.

Depuis plusieurs années maintenant, le Dr Sébastien Harscoat, urgentiste aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), tente d’alerter sur l’état désastreux du service des urgences de son hôpital et plus globalement de tous les établissements de France. Après avoir participé à la minute de silence en « hommage » à la « mort programmée de l’hôpital public », après avoir signalé la mort d’un patient qui avait attendu plusieurs jours aux urgences en mars 2022, l’urgentiste strasbourgeois est allé plus loin. Pendant un mois, il a filmé son quotidien aux urgences, afin de montrer l’état de délitement de son service et ce sans autorisation. Son document a été diffusé dans l’émission Complément d’enquête de France 2 de jeudi dernier.

Dans ce film, on découvre un service des urgences totalement saturé où les patients sont très nombreux à attendre sur des brancards, dans des couloirs, qu’on vienne les prendre en charge. Au cours d’une journée pourtant ordinaire, le Dr Harscoat indique qu’il doit accueillir 60 patients avec seulement 50 lits disponibles. Bien qu’il ait indiqué au SAMU que son service ne peut plus prendre de patients supplémentaires, les ambulances continuent à arriver et ce sont sept d’entre elles qui attendent sur le parking de l’hôpital que des soignants puissent admettre les malades à l’intérieur. « On est dans cette situation, un peu de catastrophe, de guerre, continuellement » commente le Dr Harscoat. « Des patients sur des brancards, qui sont là depuis 48 heures, trois jours, quatre jours, cinq jours, ça arrive, le dernier est resté sept jours sur un brancard », ajoute-t-il encore.

Des appels à l’aide ignorés

C’est bien sur le manque d’effectifs qui est la principale cause de cet engorgement permanent des urgences : depuis la crise sanitaire, huit médecins ont quitté le SAMU et les urgences à Strasbourg. « Très clairement, on ne peut pas assurer la sécurité des patients » estime le Dr Harscoat, qui a l’impression de ne plus pouvoir assurer son travail dans de bonnes conditions et d’être complice de maltraitance. « Quand on est débordé, il y a plein de choses qui nous échappe (…) souvent je vois un patient, je l’évalue rapidement, je luis dit « à tout à l’heure » et quand je ferme la porte, je sais qu’en fait, je suis en train de lui mentir, je ne suis même pas sûr que je vais pouvoir aller le revoir » explique l’urgentiste.

A travers son document, le Dr Harscoat montre également comment ses signaux d’alerte et ses appels à l’aide sont ignorés par la direction. Presque tous les jours, il adresse des mails pour indiquer que son service est plein. Mais lorsqu’il appelle la direction de l’astreinte pour que des renforts lui soient envoyés, on lui indique qu’aucun soignant n’est disponible pour venir l’épauler. La crainte du Dr Harscoat est qu’un patient meurre aux urgences faute de soins. Lors du drame du 17 mars 2022, la découverte d’un patient décédé sur un brancard après plusieurs jours d’attente, le service était occupé à 160 % selon lui.

Alors que les autorités misent fortement sur la régulation en amont pour désengorger les services d’urgences d’ici la fin de l’année 2024 comme l’a promis Emmanuel Macron, le reportage de Compléments d’enquête montre également l’état de délitement du 15 et de ses centres d’appel. Eux aussi totalement débordés et en manque d’effectifs, ces centres sont contraints de recourir à des personnels non qualifiés et une journaliste de France 2 parvient ainsi à se faire engager dans une structure, sans que jamais son diplôme d’assistant de régulation médicale (ARM) ne lui soit demandé.

Lancement d’une enquête sur les urgences par la Drees

Des conditions de travail détériorées qui favorisent la survenue d’incidents irréversibles. Le reportage de Complément d’enquête prend ainsi l’exemple d’Edith Greffier : en 2019, il a fallu cinq appels et près d’une heure pour que cette femme de 62 ans soit prise en charge par une équipe du SAMU, après que le médecin régulateur a confondu au téléphone les signes d’un infarctus avec ceux d’une gastro-entérite. La patiente finira par décéder lors de son transfert à l’hôpital. Sa famille a porté plainte contre le SAMU pour homicide involontaire.

Le reportage des journalistes de France 2 dénonce enfin le mutisme du ministre de la Santé François Braun, qui a refusé de répondre à leurs questions. Le Dr Braun avait pourtant lui aussi dénoncé la détérioration des conditions de travail dans les services d’urgence lorsqu’il était lui-même urgentiste. « La souffrance et la violence du système envers le personnel des urgences est énorme. Comment peut-on faire son métier dans des circonstances où vous avez des malades plein les couloirs ? » s’indignait ainsi il y a quelques années le praticien dans une interview réalisée par le JIM et rediffusée dans le documentaire de France 2.

A défaut de pouvoir mettre en œuvre des mesures immédiatement efficaces pour juguler la crise, le ministre de la Santé disposera bientôt de données plus précises sur la situation. Les 13 et 14 juin prochain aura en effet lieu l’enquête Urgences 2023, menée par la Drees, le service des statistiques du ministère de la Santé, dix ans après la dernière édition. Pendant 24 heures, dans 600 établissements, le personnel devra noter les motifs, conditions de prises en charge et éventuel incident de chaque patient admis, ainsi que décrire les moyens humains et l’organisation du service. L’objectif est de mieux connaître l’étendue et les modalités de la crise des urgences pour peut-être y trouver des premiers palliatifs.

Nicolas Barbet

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Publié le 05/06/2023
Aux États-Unis, le fléau du fentanyl remplace celui de l’héroïne

Les décès par overdose provoquée par le fentanyl ont fortement augmenté ces cinq dernières années aux Etats-Unis.

Le taux de décès par overdose imputables à la consommation de fentanyl aux États-Unis entre 2016 et 2021 a augmenté de 279 %, selon une nouvelle analyse publiée par le National Center for Health Statistics. Si la consommation de l’ensemble des drogues est globalement en hausse sur la même période, aucune ne marque une progression aussi importante que celle du fentanyl.

L’héroïne peu à peu délaissée

L’enquête signale que le taux de mortalité due à l’héroïne — tout comme celui liée à l’oxycodone — a chuté pendant la période étudiée. Les taux de décès par overdose d’héroïne sont ainsi passés de 4,9 pour 100 000 à 2,9 pour 100 000 entre 2016 et 2021. Concernant l’oxycodone, le taux est passé de 1,9 à 1,5 pour 100 000.

Les chercheurs qui ont mené l’enquête pensent que cette évolution est la conséquence directe d’une consommation de plus en plus fréquente de fentanyl, alors qu’entre 2019 et 2020 le taux de décès liés au fentanyl a augmenté de 55 %. En 2022, 70 000 personnes sont mortes d’une overdose de fentanyl.

Un poison pris à son insu

Le fentanyl, véritable « poison » — cet opioïde, initialement développé pour atténuer les douleurs des personnes souffrant de cancer, est cinquante fois plus puissant que l’héroïne — est malheureusement souvent consommé involontairement. En effet, il ressort de l’étude que seuls 18 % des individus testés positifs au fentanyl dans le cadre de l’enquête ont déclaré en avoir absorbé de façon volontaire.

« La grande majorité de nos patients souffrant de troubles liés à l’utilisation de substances, même s’ils ne le savent pas, consomment principalement du fentanyl », a affirmé le Dr Allison Lin, psychiatre spécialiste de la dépendance à la faculté de médecine de l’Université du Michigan. « Les personnes qui consommaient de l’héroïne auparavant sont celles qui consomment également du fentanyl aujourd’hui. L’offre d’opioïdes dans nos communautés est principalement constituée de fentanyl, en raison de […] son faible coût et de la facilité avec laquelle il peut être coupé avec d’autres substances ».

Pour Courtney McKnight, professeure adjointe d’épidémiologie clinique à la NYU School of Global Public Health et co-autrice de l’étude, si l’écrasante majorité des personnes interrogées ont une « forte préférence pour l’héroïne », ceux-ci « semblent avoir peu de moyens d’éviter le fentanyl ».

Omniprésent, le fentanyl provoque aussi de nombreuses craintes chez les toxicomanes. Une part très importante des personnes interrogées ont, effectivement, fait part de leur inquiétude majeure de faire une overdose de fentanyl. Tous s’y préparent, notamment en ayant toujours à disposition de la naloxone. La démocratisation de ce médicament pourrait d’ailleurs expliquer, en partie, la baisse du taux de décès liés aux overdoses d’héroïne, selon les auteurs.

Raphaël Lichten

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Publié le 03/06/2023
Il n’y aurait pas une seule sorte de Covid long mais trois !

Selon l’OMS, environ 10 % des personnes atteintes de Covid-19 présenteraient une forme prolongée de la maladie. Défini comme la persistance, plus de 2 mois après l’infection par le SARS-CoV-2, de symptômes « ne pouvant être expliqués par un autre diagnostic », le covid long reste donc encore un diagnostic d’élimination. Il y a pour le moment consensus sur le fait qu’il s’agirait d’un syndrome complexe, résultant de plusieurs mécanismes intriqués (persistance d’un réservoir viral, mécanismes auto-immuns, facteurs psychologiques) et faisant actuellement l’objet de très nombreux travaux.

Une équipe française apporte une pierre à l’édifice en publiant les résultats d’une étude prospective de cohorte. Elle inclut 2 197 patients présentant des symptômes évoquant un Covid long. Tous les 60 jours, les participants devaient faire un point sur leur état de santé, à l’aide du questionnaire « long COVID Symptom Tool ». L’objectif était de tenter d’établir des « trajectoires » d’évolution du Covid long. Les données sont issues de près de 11 000 retours de questionnaires pour un suivi médian de 291 jours (60 à 469) correspondant au total à près de 20 000 personne-mois.

Des allures évolutives différentes

Trois trajectoires ont ainsi été identifiées.

La première correspond à des personnes ayant dès le départ des symptômes importants et qui ne varient pas (ou peu) au fil du temps. Ils constituent 4,3 % de la cohorte. En comparaison avec les autres groupes, ils présentent plus de troubles du rythme cardiaque, des paresthésies, des bouffées de chaleur, intolérance au chaud ou au froid, photophobie, phonophobie au cours de la première année, présents quotidiennement pour la moitié d’entre eux et sans changement jusqu’à plus de 18 mois après l’infection. Ce groupe comprend plus de patients âgés, fumeurs, ou ayant des antécédents de maladie auto-immune.

La seconde trajectoire concerne 4,9 % des patients et se caractérise par une amélioration rapide des symptômes, qui disparaissent dans les 2 ans suivant l’infection. Ces patients présentent plus de douleurs rachidiennes et de diarrhée au cours de la première année. Dans ce groupe se trouvent davantage de fumeurs, de personnes sans antécédents de maladie fonctionnelle, et moins de personnes âgées.

La troisième trajectoire se « compose » des 91 % de patients restants, qui constatent une amélioration lente de leurs symptômes, dont le score moyen a diminué de 25 % après 2 ans.

Aucun lien significatif n’apparaît entre les différentes trajectoires et l’indice de masse corporelle, le niveau scolaire ou l’hospitalisation pendant la phase aiguë.

Cette étude est la première à décrire aussi clairement les différents profils évolutifs de Covid-long. Elle peut contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents, en émettant l’hypothèse que les différents profils évolutifs seraient associés à des mécanismes eux aussi différents. Les auteurs soulignent que ces données peuvent aider à évaluer les besoins pour les patients et à mieux les informer sur l’évolution possible de leur pathologie.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES
Servier C, et coll. Trajectories of the evolution of post-COVID-19 condition, up to two years after symptoms onset
Int J Infect Dis., 2023; 133:67-74.


source jim.fr
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. juin 07, 2023 8:15 pm

Publié le 07/06/2023
Jeux olympiques : les équipes hospitalières accepteront-elles de nouvelles épreuves ?


Selon des informations révélées par le journal Le Monde, l’organisation du système hospitalier francilien en vue des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 sera précisée au courant de l’été.

La Cour des comptes s’apprête à remettre un rapport au Parlement concernant la modélisation des flux de patients susceptibles de solliciter les établissements de santé franciliens à l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024.

Éviter une tension excessive sur les hôpitaux

Christine Le Nabour, députée Renaissance, rappelait dans son rapport pour avis rendu le 9 mars dernier la nécessité d’anticiper et de planifier « toutes les hypothèses » afin de ne pas « générer, à la dernière minute, une tension excessive sur les personnels des hôpitaux de la région ». Un impératif d’autant plus grand quand on sait que les Jeux ont lieu dans une période creuse (du 24 juillet au 11 août), au moment où de nombreux personnels de santé sont en congé.

La Cour des comptes devrait justement remettre prochainement un rapport au Parlement abordant l’indispensable « modélisation des flux de patients susceptibles de solliciter le système de santé ». Selon des informations recueillies par nos confrères du Monde, les magistrats financiers ont noté dans leur rapport que l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France et l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) se sont « engagées dans un processus de préparation volontariste qui doit être confirmé et concrétisé par une planification opérationnelle à achever d’ici à l’été 2023 ».
Des premières estimations optimistes

Pour le moment, les premières hypothèses réalisées par l’ARS Île-de-France restent plutôt optimistes sur la situation de l’été 2024. En effet, tout comme l’AP-HP, les deux instituts prévoient « une fréquentation qui ne représente pas une évolution majeure par rapport à un été normal ».

Christine Le Nabour pense tout de même qu’il serait judicieux d’anticiper « des hypothèses moins favorables », tout en affirmant qu’il y aura, en tout état de cause, une « tension importante » dans les établissements de santé et le système de soins francilien en général.

La question des contraintes au cœur des débats

Un autre problème de taille tourne autour de « l’acceptabilité des contraintes », pour reprendre une expression employée par les magistrats financiers de la rue Cambon. Et celles-ci risquent d’être nombreuses, dans un contexte déjà difficile pour les établissements de santé et les personnels : heures supplémentaires, reports de congés…

La Cour des comptes indique d’emblée qu’une telle acceptabilité « sera conditionnée, en interne (personnels du ministère et des ARS), aux mesures d’accompagnement qui seront mises en œuvre et, en externe (médecine de ville, établissements hospitaliers, etc.), à la capacité du ministère à convaincre ses interlocuteurs de s’engager sur ce sujet ».

Raphaël Lichten
jim.fr


Nous allons avoir un énorme levier de pouvoir. Il est à prévoir des grèves. Pour les éviter, les pouvoirs publics seront prêts à aligner les billets. Si nous ne nous servons pas de cette opportunité unique, nous serons vraiment l'ombre de ce que nous étions.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juin 29, 2023 5:09 pm

COVID Could Impair Men's Sperm for Months: Study

Lisa O'Mary

June 27, 2023


A COVID infection can reduce sperm count and hinder the ability of sperm to swim for at least 3 months, according to European researchers.

The researchers were surprised that the effects lasted beyond the usual 78 days it takes for the body to make new sperm, even in people who weren't seriously ill.

"We assumed that semen quality would improve once new sperm were being generated, but this was not the case," researcher Rocio Núñez-Calonge, PhD, a reproduction expert and professor in Spain, said in a statement. "We do not know how long it might take for semen quality to be restored, and it may be the case that COVID has caused permanent damage, even in men who suffered only a mild infection."

The findings were presented Monday at the annual meeting of the European Society of Human Reproduction and Embryology in Copenhagen, Denmark. The study began after Núñez-Calonge and colleagues observed reduced sperm quality after COVID infections in men visiting Spanish fertility clinics. Researchers analyzed semen samples collected from 45 men in Spain before and after they had COVID. The average age of the men was 31 years old.

Compared to pre-infection samples, post-COVID semen volume was down 20%, sperm concentration was down nearly 27%, sperm count was down nearly 38%, and the number of live sperm was down 5%.

The researchers said it has been previously established that COVID affects the testicles and sperm, adding that their new study didn't uncover what causes the changes. They suspect inflammation and immune system damage, ultimately reducing levels of the male hormone testosterone. The researchers cautioned that it was just a theory because they did not measure hormone levels as part of their study.

The chairperson of the professional group that hosted the conference said the changes may not impact the ability to conceive a child.

"It's important to note that the semen quality in these patients after a COVID infection is still within the World Health Organization's criteria for 'normal' semen and sperm," said Carlos Calhaz-Jorge, MD, PhD, a professor of obstetrics and gynecology at the University of Lisbon Medical School in Portugal who wasn't involved in the study. "So, it is unclear whether these reductions in semen quality after a COVID infection translate into impaired fertility, and this should be the subject of further research."

Sources:
European Society of Human Reproduction and Embryology: "Men experience a long-term drop in semen quality after COVID infection — even if the infection was mild."
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. juil. 02, 2023 12:45 pm

Publié le 29/06/2023
Hôpital : un été plus meurtrier que l’an dernier ?

Paris, le jeudi 29 juin 2023 - Alors qu'un mouvement de grève est annoncé par la quasi-totalité des syndicats de praticiens hospitaliers pour les 3 et 4 juillet, afin de réclamer la reprise des négociations salariales, le ministre de la santé s'efforce de prévenir les difficultés attendues dans les établissements de santé cet été. Un an après la rentrée en fonction de François Braun et sa mission flash sur les urgences, les signes d'alerte à l'hôpital demeurent en effet toujours aussi prégnants.

3 raisons de s’inquiéter

A Ouest-France, le Dr Marc Noizet…successeur de François Braun à la présidence du syndicat Samu-Urgences de France détaille : « la situation est pire que l’an dernier pour trois raisons : la disponibilité des lits s’est dégradée dans les établissements, en raison de ressources humaines encore plus précaires. Les signaux de souffrance et de mauvais état de santé des personnels sont excessivement inquiétants. Et la loi Rist (qui plafonne la rémunération des intérimaires) a mis à genoux certains établissements en anesthésie, imagerie, gynéco, urgences… Des services ferment ou sont en rupture de fonctionnement dans tous les départements. On essaie de cacher la réalité mais il y en a partout. »

Du côté du gouvernement, on se veut rassurant : « il n’y a pas d’urgence fermée sauf cas exceptionnel », a insisté ce jeudi François Braun au micro de RMC. Il s’engage même à venir à bout de « la saturation des urgences avant la fin de l’année prochaine », grâce à la mise en place progressive des services d'accès aux soins (SAS). Une promesse qui ressemble pour certains à celle de Jacques Chirac de se baigner dans la seine !


On prend les mêmes et on recommence !

Pour éviter l’effondrement, François Braun mise encore sur les recettes de l’an passé qui auraient permis « d’éviter la catastrophe ». Cela comprend la régulation par le numéro d'urgence 15, et si cela ne suffit pas, une régulation paramédicale à l'entrée des services d'urgences, ainsi qu'une gestion territoriale des lits. Le cabinet du ministre de la santé souligne que le recours au 15 est le « bon réflexe » lorsque l'on ne trouve pas de solution pour un problème de santé urgent avec son médecin traitant. Dans certains cas, cet appel préalable sera même nécessaire pour accéder aux urgences, bien que le ministère ne fournisse pas encore de liste des hôpitaux concernés.

Autre mesure de 2022, maintenue en 2023 : le règlement arbitral qui fait office de convention a déjà pérennisé la majoration de 15 euros « soins non programmés » (SNP) pour la prise en charge de patients (hors patientèle MT) dans les 48 heures après adressage par la régulation du Samu/Sas ainsi que le forfait de 100 euros pour les médecins libéraux régulateurs.

Merci au peuple résigné

Une nouvelle disposition législative qui pourrait avoir un impact sur les urgences cet été est le principe de « responsabilité collective » des professionnels de santé dans la permanence des soins, aussi bien en établissement qu'en ville. Cette mesure, prévue par la loi Rist, stipule que les hôpitaux, ainsi que les médecins, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes et les infirmiers libéraux conventionnés, sont collectivement responsables de l'accomplissement de cette mission de service public et qu'ils doivent y collaborer. On ne sait pas, néanmoins, si ce texte aura des conséquences dans la « vraie vie ».

Laissons, pour conclure, la parole à Marc Noizet pour qui la seule vraie planche de salut du gouvernement…est la résignation des gouvernés ! « Nous sommes dans un contexte dégradé. Mais la différence est que la population est habituée, il y a une forme de résignation face à ces fermetures. Mais il y aura un impact sur la morbidité, la mortalité et les retards de soin. Et ce ne sera pas dû qu’à la chaleur. »

F.H.

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Publié le 13/06/2023
Allemagne : BioNTech et son vaccin face à la justice

Plus de 300 000 Allemands ont déclaré avoir éprouvé des effets secondaires à la suite de l’injection d’un vaccin contre la Covid-19. À Hambourg, un procès s’est ouvert ce lundi visant à déterminer dans quelle mesure un lien de causalité pouvait être invoqué.

« Je déteste que l’on me dise que je suis un cas isolé, ce n’est pas le cas », explique à l’AFP Kathrin K., qui fait partie des requérantes dans un procès intenté contre le laboratoire BioNtech, entreprise allemande ayant participé, on le sait, à l'élaboration du vaccin anti-Covid distribué par Pfizer. Comme plusieurs autres centaines de personnes, cette ancienne vendeuse se plaint d’effets secondaires et d’une dégradation de son état de santé.

20 millions de vies sauvées

C’est à la fin de l’année 2021 que s’est ouverte la campagne de vaccination contre la Covid. L’Agence européenne des médicaments (EMA) a estimé que ces vaccins ont permis de sauver au moins 20 millions de vies.


Mais, partout dans le monde, des milliers de personnes sont convaincues que cette vaccination a entraîné une dégradation de leur état de santé. En Allemagne, des centaines de plaintes ont ainsi été déposées, notamment contre BioNtech, start-up allemande spécialisée dans la biotechnologie, qui s’est fait connaître pour avoir mis au point, en partenariat avec le laboratoire américain Pfizer, un des vaccins à ARN messager contre le virus.

Le tribunal de Hambourg vient ainsi de commencer à étudier ces nombreuses réclamations, et ce sont les juges allemands qui devront déterminer si un lien de causalité peut être invoqué entre le vaccin et les symptômes signalés.
Plus de 300 000 signalements d’effets secondaires

Une des plaignantes explique ainsi ressentir des « douleurs dans la partie supérieure du corps, gonflement des extrémités, épuisement, fatigue et troubles du sommeil » depuis qu’elle a reçu le vaccin de BioNtech/Pfizer. Des troubles, peu spécifiques, qui la handicaperaient fortement dans sa vie professionnelle, comme l’a affirmé son avocat Tobias Ulbrich auprès de nos confrères de l’AFP. Ce médecin, qui a indiqué ne plus pouvoir « travailler le même nombre d’heures » qu’auparavant, réclame 150 000 euros au laboratoire.

D’autres pétitionnaires ont également déclaré souffrir de symptômes ou affections inexistants avant leur vaccination : thrombose, maladies cardiaques… L’institut Paul Ehrlich a ainsi reçu pas moins de 338 857 signalements d’effets secondaires présumés, dont 54 879 qui ont été jugés « graves ». Cependant, dans le cadre d’une campagne de vaccination aussi massive (autour de 80 % des allemands adultes vaccinés), la survenue de différentes pathologies, elles aussi relativement fréquentes, est totalement attendue.

Pour le laboratoire BioNtech, « aucune relation causale entre les troubles de santé décrits et la vaccination n’a été prouvée dans les cas examinés ». L’AFP rapporte que la start-up allemande souhaite, en tout état de cause, « prendre ses responsabilités » et « examiner chaque cas individuel avec soin, sur la base des informations disponibles ».

Un rapport causal loin d’être évident à démontrer

La tâche s'annonce ardue pour les requérants, tant prouver le lien de causalité entre vaccin et effet secondaire n’a rien d’une promenade de santé. « [C’est] un long chemin semé d’embûches », reconnaît volontiers l’avocat Joachim Cäsar-Preller, qui représente 140 plaignants dans des poursuites similaires.

Outre la difficulté de prouver le lien de causalité, selon la loi allemande, l’engagement de la responsabilité des fabricants n’est possible que si les effets secondaires dépassent « un niveau justifiable selon les connaissances de la science médicale ». En d’autres termes, le préjudice doit être suffisamment grave.

Mais, pour Kathrin K., une des requérantes citées par l’AFP, la dégradation de son état de santé est telle qu’elle pense bien pouvoir remplir les conditions en question. Elle explique ainsi avoir perdu 25 kilos en dix jours juste après l’injection du vaccin et avoir dû subir diverses opérations des intestins.

Néanmoins, avant de se prononcer sur le prétendu lien de causalité entre ces dommages allégués et l’inoculation du vaccin, le tribunal de Hambourg devra tout d’abord répondre à une interrogation d’ordre procédural, les avocats des parties civiles estimant que le juge unique désigné dans cette affaire n’est pas impartial. Ils ont donc demandé à ce que le procès soit dirigé par un collège de magistrats spécialisés dans les questions de santé.

La surveillance de la vaccination partout dans le monde semble exclure que des effets secondaires graves non identifiés soient passés à travers les radars et il est probable que l’issue de ce type de procès déçoive très profondément des requérants, dont les souffrances ne sauront trouver un apaisement dans des démarches judiciaires illusoires.

Raphaël Lichten

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Publié le 26/06/2023
Soignants non vaccinés : la pression en vue d’obtenir une indemnisation s’accroit

L’instruction ministérielle du 3 mai 2023 précisant la procédure de réintégration des soignants ayant refusé de se soumettre à l’obligation vaccinale contre la Covid est très claire : aucun paiement des mois non travaillés, aucune indemnisation ne sont à l’ordre du jour. Pourtant, un mois après l’entrée en vigueur du décret confirmant la suspension de l’obligation vaccinale contre la Covid, la pression s’accroit.

Situation particulière aux Antilles

La Guadeloupe semble à la pointe de cette lutte. Il faut dire qu’aux Antilles, le phénomène a été bien plus saillant qu’en métropole, où le refus de la vaccination n’a concerné qu’une poignée de professionnels de santé. En Guadeloupe et en Martinique, la proportion a été bien plus élevée et le départ des non vaccinés a créé une situation clairement périlleuse pour les établissements hospitaliers, même si au fil du temps, le nombre de « suspendus » s’est amenuisé. Si la nécessité de répondre au manque d’effectifs était un argument peu opérant dans l’hexagone pour défendre la réintégration des soignants, il apparaissait plus pertinent en Guadeloupe et en Martinique. Aussi, sur les deux îles, le retour des soignants non vaccinés est bien plus un soulagement qu’un non-évènement ou une sensation amère, ainsi que l’occasion de raviver leur pugnacité. Ces professionnels de santé militent en effet depuis de longs mois pour obtenir une indemnisation et la suspension de l’obligation vaccinale n’a fait qu’accroître leur ardeur. Ainsi, ce jeudi, plusieurs d’entre eux ont envahi le parvis de l’Agence régionale de santé (ARS) de la Guadeloupe ainsi qu’un salon des maires afin de réclamer le paiement des jours suspendus. « Le Collectif des organisations en lutte continue de réclamer l’indemnisation de tous ces professionnels salariés et libéraux, la réintégration et la réhabilitation des professionnels contractuels publics et privés », a expliqué Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG), syndicat qui a toujours marqué son hostilité à l’obligation vaccinale. Si les manifestants ont été reçus par l’Association des maires, « j’ai refusé qu’ils engagent un débat sur le sujet avec les élus présents, comme ils en avaient l’intention » a expliqué le président de l’Association des maires de Guadeloupe qui a rappelé qu’ils n’étaient pas compétents pour répondre à une telle demande.

Jurisprudence

La justice pourrait-elle l’être ? Maître David Guyon, qui s’exprimait dans les colonnes de Marianne sur le sujet il y a un mois ne l’exclut pas tout à fait : « Les juges se focalisent sur une vieille jurisprudence selon laquelle une victime peut demander réparation à la condition que le préjudice causé par une loi soit anormal et spécial. Ici, les soignants suspendus ont bien subi un préjudice anormal, puisqu’ils ont été privés de rémunération pendant dix-huit mois. Il est également spécial car il concerne 0,3 % des agents. Toutes les conditions de la jurisprudence sont ainsi remplies. Mais une question demeure : va-t-on désormais appliquer la loi et obtenir une indemnisation ou continuer de suivre les mesures politiques du gouvernement ? ». Cependant, l’avocat reconnaît que pour l’heure, tous les recours formés sont demeurés vains. « À mon cabinet, les demandes de recours n’arrêtent pas, mais pour l’heure, aucun de mes clients n’a été indemnisé. Cela signifie que cette mesure fait débat parce qu’elle envoie un signal qui irait à l’encontre de la politique gouvernementale ».


Des arguments supplémentaires pour défendre le maintien de la vaccination obligatoire

Si on le mesure, la détermination du gouvernement est de refuser toute indemnisation, la suspension de l’obligation bien sûr fragilise une telle position. Au-delà de la question du paiement des mois non travaillés, il est probable que cette période de suspension ne soit l’objet de litiges si non d’interrogations sur les questions de droits à la retraite, à l’avancement, à des allocations etc… En tout état de cause, cette situation délicate ne devrait que renforcer la conviction de ceux qui ont toujours été opposés à la suspension de l’obligation, et ce d’abord pour des raisons de santé publique et de cohérence sanitaire. Le message très contre-productif de cette décision vis-à-vis de l’adhésion à la vaccination est fortement redouté. Aussi, les inquiétudes sont d’autant plus vives à l’heure où une abrogation des obligations vaccinales pourrait être décidée par la loi. L’Académie de médecine a ainsi redit la semaine dernière son opposition claire à une telle législation et d’une manière générale rappelle : « son inquiétude face à la progression de l'idéologie anti-vaccinale au sein des structures de soins. Elle a appelé à une plus grande place pour l'enseignement de la vaccinologie dans toutes les formations préparatoires aux métiers de la santé, notamment dans les Instituts de formation en soins infirmiers et dans les Instituts de formation des aides-soignants. Elle a également demandé de reconsidérer la décision de suspendre l'obligation vaccinale contre la Covid-19 et d'inclure la vaccination annuelle contre la grippe et contre la Covid-19 dans les obligations vaccinales des professionnels exerçant dans les secteurs sanitaires et médico-social et d'aide à la personne. En conclusion, l'Académie nationale de médecine s'oppose fermement à la proposition législative d'abrogation de l'obligation vaccinale. Elle insiste sur le fait que l'honneur d'un soignant est de tout mettre en œuvre pour ne pas nuire à son patient, et ne pas lui transmettre une infection potentiellement mortelle s'il est fragile ou immunodéprimé ». Peut-être que si la pression en vue d’obtenir des indemnisations devenait trop forte ou si une juridiction de première instance donnait raison à un soignant non vacciné le gouvernement pourrait finalement entendre ces arguments…

Aurélie Haroche
source jim.fr
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. juil. 03, 2023 4:18 pm

Première mondiale à l’hôpital Necker – Enfants malades AP-HP : une malformation anévrismale de la veine de Galien a été traitée par embolisation in utero
Publié le 16/06/2023. Communiqués de presse
Source: AP-HP


Les équipes du service d'Obstétrique-Maternité et thérapeutiques fœtales (Pr Yves Ville) de Radiologie pédiatrique (Pr Nathalie Boddaert) de l’hôpital Necker – Enfants malades AP-HP et de Neuroradiologie interventionnelle du GHU Paris – Hôpital Sainte-Anne (Pr Olivier Naggara), ont traité pour la première fois par embolisation in utero une malformation anévrismale de la veine de Galien le 07 septembre 2022. L’enfant est né le 16 octobre 2022 et a bénéficié d’embolisations complémentaires permettant sa guérison définitive, l’absence de séquelles neurologiques ou cardiaques et un développement normal à l’âge de 8 mois.

La malformation anévrysmale de la veine de Galien est une malformation vasculaire congénitale située dans la partie centrale du cerveau qui consiste en une communication anormale entre des artères et la veine de Galien.

Cette malformation se forme dans la période embryonnaire et peut-être visible à l’échographie du deuxième ou du troisième trimestre.
Elle peut avoir de graves conséquences sur le développement du cerveau et peut entrainer le décès à la naissance. Passée cette période, de lourdes séquelles neurologiques et des retards du développement sont fréquents. Leur prise en charge est pluridisciplinaire, impliquant des gynécologues obstétriciens, des réanimateurs, cardiologues, neurochirurgiens, neuroradiologues et neuropédiatres.
Jusqu’ici, après la découverte anténatale de la malformation, les options proposées par les équipes soignantes sont limitées, tout particulièrement pour les fœtus à haut risque de développement de lésions cérébrales durant la grossesse et de décompensation cardiaque à la naissance. Ces options comportent la possibilité d’une interruption thérapeutique de grossesse ou, à la naissance, selon les cas, une limitation des soins en cas de lésions cérébrales irréversibles ou un traitement de neuroradiologie par embolisation.

L’équipe de Necker – Enfants malades AP-HP a estimé que l’intervention fœtale in utero pouvait être proposée à cette famille du fait, d’une part des conséquences cardiaques déjà présentes mais réversibles et d’autre part d’un aspect normal du cerveau du fœtus, analysé sur une imagerie par résonance magnétique (IRM) fœtale réalisée à la plateforme LUMIERE (Dr David Grevent, Pr Laurent Salomon) à un âge gestationnel de 31+4 semaines.
Outre le risque que des lésions cérébrales se développent in utero jusqu’au terme de la grossesse, les dimensions très larges de la malformation comportaient un risque de 90% de défaillance et/ou de décès à la naissance. Clairement informée de la possibilité d’une interruption thérapeutique de grossesse et des incertitudes autour de cette intervention, cette proposition d’intervention anténatale a été accepté par la famille.
L’intervention a été réalisée dans le bloc de chirurgie anténatale de l’hôpital Necker – Enfants malades AP-HP, conduite par une équipe mixte constituée de chirurgiens gynécologues (Pr Julien Stirneman, Pr Yves Ville) et de Neuroradiologues interventionnels (Pr Olivier Naggara, Dr Gregoire Boulouis) à un âge fœtal de 33 semaines d'âge gestationnel. Sous guidage échographique, un microcathéter a été positionné dans la veine de Galien, à travers la peau et l’utérus de la maman, puis à travers le crâne du fœtus, permettant le déploiement de 5 mètres de fil de platine (coils) jusqu’à obtenir un net ralentissement de la malformation. L’intervention, d’une durée courte (moins de 30 minutes), n’a comporté aucune complication, ni pour la mère ni pour le fœtus.

La grossesse s’est poursuivie avec une nette amélioration des fonctions cardiaques fœtales et une réduction des dimensions des veines impliquées dans la malformation mesurées en IRM. Cinq semaines plus tard, le nourrisson est né à terme par voie basse. Le poids de naissance était de 3255 g et l’IRM cérébrale à la naissance ne montrait pas de lésions cérébrales. Une embolisation, cette fois via l’artère fémorale, a été réalisée au 5ème jour de vie, du fait de l’apparition d’un retentissement cardio-respiratoire puis au 67ème jour de vie, permettant une guérison complète de la malformation.
Aujourd’hui, à l’âge de 8 mois, cet enfant a un examen neurologique et cardiaque normal et se développe conformément aux enfants de son âge.
La préparation de cette première embolisation in utéro a bénéficié de nombreux échanges avec l’équipe de Boston (Pr Daren Orbach), qui a depuis réalisé la première intervention similaire au cours du premier trimestre 2023. Cette intervention ouvre de nouvelles perspectives dans la gestion des malformations anévrysmales de la veine de Galien. L’intervention anténatale semble comporter un risque limité pour la mère comme pour le fœtus. Elle peut permettre de prévenir, chez certains fœtus à haut risque, l’apparition de graves conséquences cardiaques et cérébrales au cours du troisième trimestre et le décès à la naissance.

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Publié le 03/07/2023
Grève des PH : c’est le grand jour

Les syndicats de PH ont appelé tous leurs adhérents et sympathisants à cesser le travail pour faire pression sur le gouvernement.

C’est l’aboutissement de plusieurs mois de montée des tensions entre les syndicats de PH d’une part et le gouvernement de l’autre. Ces lundi et mardi, les PH sont appelés par leurs principaux syndicats à cesser leur activité, que ce soit pour les soins urgents ou non urgents (mais en respectant les éventuelles réquisitions). « Avec ce gouvernement, il faut instaurer un rapport de force pour négocier » se justifie le Dr Jean-François Cibien, président de l’intersyndicale Actions Praticiens Hôpital (APH), dont toutes les composantes (SNPHARE, Samu-Urgences de France, CPH, AH…) ont relayé cet appel à la grève.

Ce mouvement se fera cependant en ordre dispersé, puisqu’alors qu’APH appelle à la grève ce lundi, trois autres syndicats qui avaient pour leur part signé les accords de Ségur de 2020 demandent à leurs membres de cesser le travail ce mardi. « Lors de la rédaction du préavis de grève, nous avons parlé des « accords bâclés de Ségur », cette expression a gêné ces trois syndicats mais l’essentiel c’est que tous les PH cessent de travailler un temps donné » explique le Dr Cibien.

La permanence des soins, le nerf de la guerre

Les revendications des syndicats de PH sont anciennes et bien connues. Ils demandent la revalorisation immédiate de la permanence des soins (gardes et astreintes), notamment en intégrant le samedi matin dans la permanence des soins et en comptabilisant une garde de 24 heures comme cinq demi-journées. Plus généralement, les PH demandent une revalorisation complète de la grille salariale alors qu’ils estiment avoir perdu 15 % de pouvoir d’achat sur les dix dernières années. Autre revendication importante : revenir sur les accords de Ségur qui ont supprimé quatre ans d’ancienneté pour les PH nommés avant octobre 2020, ce qui rend impossible pour certaine l’atteinte du dernier échelon.

Ces mesures visent selon les syndicats à rétablir l’attractivité des carrières de PH, alors que 30 % des postes sont vacants, chiffre qui monte à 40 % dans les spécialités les plus exigeantes en termes de permanence des soins. Tous dénoncent un phénomène de cercle vicieux, où le manque de soignants dégrade les conditions de travail, les poussant à la démission, ce qui aggrave encore un peu plus les conditions d’exercice. « Encore plus d’activité, encore moins d’attractivité, encore plus de départ » résume le Dr Anne Geffroy-Wernet, présidente du SNPHARE.
Bercy dans le viseur des grévistes

Le discours d’Emmanuel Macron sur l’hôpital du 6 janvier dernier, à l’occasion duquel il avait promis des réformes de fonds, avait pourtant suscité l’espoir chez les syndicats de PH, espoir qui avait été ravivé par l’ouverture de négociations sur l’attractivité du métier de PH fin avril dernier. Mais cet espoir a été de courte durée, puisque ces négociations ont été suspendues début mai et n’ont jamais repris depuis.

Les PH espéraient également que l’argent économisé par l’encadrement de la rémunération des intérimaires (mis en place début avril) aurait permis de financer des mesures d’attractivité. Au lieu de ça, les syndicats n’ont pu que déplorer la multiplication des contrats de type 2, des contrats très avantageux offerts à certains PH par les services en difficulté et qui ne font qu’augmenter le sentiment d’injustice ressenti par les titulaires.

Les syndicats demandent désormais au plus vite la reprise des négociations avec le ministère de la Santé. Bien que la tension soit grandissante, ce n’est pas réellement le ministre de la Santé François Braun qui est la cible des grévistes, mais bien plus celui de l’Economie, Bruno Le Maire, accusé de refuser de dégager les moyens nécessaires pour sauver l’hôpital public. « Je pense que Bercy refuse de débloquer le budget nécessaire pour financer des mesures d’attractivité, il suffit d’écouter les discours récents de Bruno Le Maire, le gouvernement a décidé de faire des économies sur le dos des PH et des soignants en général » dénonce le Dr Cibien.

Quentin Haroche
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. juil. 05, 2023 7:35 pm

Publié le 05/07/2023
Bon anniversaire François Braun ?

Un an après son arrivée avenue de Ségur, François Braun se trouve confronté à la même problématique qu’à sa prise de fonction, celle de faire passer l’été à un hôpital en crise.

Né un 4 juillet. Il y a un an tout juste, le 4 juillet 2022, le Dr François Braun, chef du service des urgences de l’hôpital de Metz et président du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF) était nommé ministre de la Santé, avec une mission simple : appliquer les mesures qu’il avait lui-même préconisé dans sa « mission flash », dont il avait rendu les conclusions quatre jours auparavant, afin de permettre à l’hôpital public de tenir l’été. A l’époque, les services d’urgences étaient contraints, les uns après les autres, de ne proposer qu’une offre de de soins dégradée, avec des fermetures partielles des services.

On ne change pas une équipe qui gagne

On ignore si François Braun a sorti le champagne ce mardi pour fêter l’anniversaire de sa prise de fonction. Mais il n’y a a priori pas de quoi se réjouir, puisque 12 mois après son arrivée avenue de Ségur, la situation de l’hôpital public est toujours aussi critique. Et même peut être pire si l’on en croit le Dr Marc Noizet, chef du service des urgences de l’hôpital de Mulhouse qui a succédé à François Braun à la tête du syndicat SUdF. « La situation est pire que l’an dernier pour trois raisons. La disponibilité des lits s’est dégradée dans les établissements, en raison de ressources humaines encore plus précaires. Les signaux de souffrance et de mauvais état de santé des personnels sont excessivement inquiétants. Et la loi Rist a mis à genoux certains établissements en anesthésie, imagerie, gynéco, urgences » résume l’urgentiste.

A travers la France, plusieurs services d’urgence mais également des maternités ou des services d’urologie font état de leurs difficultés à maintenir une offre de soins continue en ce début de période estivale. En mai 2022, les urgences du CHU de Bordeaux étaient le premier service d’un grand hôpital à annoncer fermer ses portes la nuit (sauf aux patients amenés par le SAMU). Quatorze mois plus tard, le chef du service, le Dr Philippe Revel, s’apprête à prendre la même mesure pour cet été. « Un aveu d’impuissance » reconnait-il.

Face à la même problématique, François Braun n’entend pas changer de méthode. Samedi dernier, il a adressé une instruction aux agences régionales de Santé leur demandant de préparer au mieux la période estivale. Les mesures mises en avant sont les mêmes que celle de la mission flash de l’an dernier : incitation à appeler le 15 au préalable pour assurer une régulation, revalorisation des gardes de nuit, prime pour les généralistes qui acceptent des patients non programmés et gestion des lits d’aval à l’échelle territoriale. « Les urgences ne peuvent être la porte d’entrée unique de l’hôpital ni une salle de consultation ouverte à toute heure » argumente le ministre.

François Braun dans le déni ?

Face aux cris d’alarme de ses anciens collègues, le ministre conserve son attitude optimiste, que certains détracteurs assimilent à du déni. « Il n’y pas d’urgence fermée sauf cas exceptionnel » a-t-il insisté le 22 juin dernier, convaincu que les méthodes mises en place depuis un an portent leurs fruits. « La situation à l’hôpital était beaucoup plus inquiétante il y a un an, quand il n’y avait pas de régulation aux urgences, par cet investissement sur les soins non programmés, elle est aujourd’hui stabilisée, même si tous les problèmes ne sont pas résolus » tente-t-il de convaincre.

Maintenant que « l’hôpital tient » comme il le répète souvent, François Braun a un autre horizon : désengorger les services d’urgence d’ici fin 2024 comme l’a promis (un peu vite) Emmanuel Macron. Pour cela, il faudra attendre que certaines mesures structurelles soient prises et portent leurs fruits, comme l’augmentation du nombre de médecins et d’infirmières formés, les réformespR de la tarification à l’activité et de la direction hospitalière ou la réorganisation du temps de travail, autant de chantiers qui restent à mettre en œuvre.

Le 20 juin dernier, François Braun a visité le centre hospitalier intercommunal de Créteil, celui-là même qu’il avait visité le 4 juillet 2022 pour son tout premier déplacement de ministre. « Une première boucle est bouclée » a lancé le ministre. Difficile de nier cependant qu’en un an, sa relation avec les professionnels de santé hospitaliers s’est dégradée. « François Braun est quelqu’un de très compétent, qu’on apprécie, mais je pense qu’il est rattrapé par d’autres contraintes budgétaires » analyse le Dr Revel.

Quentin Haroche
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La question est de savoir si un médecin fait un bon ministre de la santé ? Rien n'est moins sûr, les faits parlants pour nous. Il en va de même pour les pharmaciens, dont l'une, reconnaissable par ses couleurs flashy et son incompétence totale nous concernant, sans parler de son mépris (9 mois avant de nous recevoir en 2010). Est-ce qu'un politique est le mieux. Là encore, on désespère d'une ministre socialiste tentant sa chance en Avignon, poursuivie par les IADE (toujours en 2010). Que dire d'un médecin, devenu politique ? Suite à un envahissement de son ministère en ...2010 (elle était facile), il a su habilement manœuvrer pour nous faire sortir sans gendarmes, sans violence, sans cri. Ce même grand communiquant, reconnaissant en 1999 qu'il avait vu plus d'IADE en médecine humanitaire, que de médecins anesthésistes, avait voulu nous récompenser en nous proposant de sortir de la grille infirmière pour intégrer la grille médicale définie. Proposition refusée par un duo d'IADE soit disant représentatif. On en voit les effets maintenant.
La seconde question serait : Les IADE sont-ils des visionnaires ?
Vous avez deux heures...
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juil. 06, 2023 5:35 pm

L’AIS, une nouvelle venue dans le système de santé français

Rédigé par Aurélie Pasquelin le Mercredi 5 Juillet 2023

source : hospitalia.fr


Créée à l’automne dernier pour « renforcer et dynamiser notre filière santé et faciliter l’accès des patients aux innovations », l’Agence de l’Innovation en Santé entend suivre les mesures du Plan Innovation Santé France 2030, mais aussi, de manière plus générale, accompagner et accélérer les innovations en santé. Rencontre avec le Docteur Lise Alter, directrice de cette structure rattachée au secrétariat général pour l’investissement.


L’Agence de l’Innovation en Santé (AIS) a été lancée le 31 octobre 2022 à l'occasion du comité de pilotage ministériel France 2030 Santé. À quels besoins répond-elle ?

Dr Lise Alter : Inscrite dans le cadre du « Plan Innovation Santé France 2030 », l’AIS porte plusieurs missions, dont les principales visent à accélérer l'accès des patients à l'innovation et à favoriser l'émergence de ces innovations. Elle se positionne à cet égard comme une structure de pilotage et de coordination des travaux interministériels en matière d'innovation en santé. Notre objectif est de couvrir l’ensemble de la chaîne, en assurant un réel continuum entre la recherche et le développement, l’accès au marché et l’industrialisation, pour une meilleure mise en cohérence des enjeux spécifiques à chaque étape – ce qui permettrait de répondre, en partie, à certaines vulnérabilités mises en évidence durant la crise sanitaire.

Une autre mission a trait au suivi du « Plan Innovation Santé France 2030 » …

Rattachée au secrétariat général pour l'investissement, l’AIS assure en effet le suivi de ce programme national orienté vers l'accélération des innovations relatives à la gestion des maladies infectieuses émergentes et des menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique, NDLR], au numérique en santé et aux dispositifs médicaux. Trois volets stratégiques qui témoignent d’une réelle volonté de faire de la France la nation la plus souveraine et la plus innovante en Europe. Mais au-delà de ces orientations clés, le « Plan Innovation Santé France 2030 » intègre également un volet Investissements majeur. Il mobilise ainsi, au total, plus d'un milliard d'euros pour la recherche biomédicale, portant notamment une politique ambitieuse pour la création de bioclusters de dimension mondiale, la constitution d’instituts hospitalo-universitaires de pointe ou encore l’appui à des programmes de recherche hospitalo-universitaires. Pour résumer, il s’agit d’un plan massif, qui a et aura des impacts forts sur le secteur de la santé dans son ensemble.

Quid de vos autres missions ?

L'agence est organisée autour de trois grands pôles, qui constituent autant de grandes missions : la Prospective en santé, l’Accompagnement, l’Accélération et la transformation. Le premier, en particulier, cherche à anticiper à la fois l'arrivée des innovations et leurs impacts organisationnels et financiers, afin de faciliter leur intégration au sein du système de santé. Grâce à ses travaux, nous comptons également mieux identifier les besoins médicaux non couverts ou traités de manière insuffisante, afin que les pouvoirs publics puissent par la suite les décliner à travers des programmes de recherche prioritaires.

Qu’en est-il du pôle Accompagnement ?

Il est, vous l’aurez compris, amené à accompagner des projets innovants partout en France. Cet appui bénéficie d’ailleurs déjà à un premier groupe de 20 lauréats, identifiés à travers le programme French Tech Health20. Plus concrètement, les prestations du pôle Accompagnement se divisent en trois volets. D’abord, un accès prioritaire offert aux projets nécessitant des autorisations pour la mise en place d’essais cliniques, soumis à des contraintes règlementaires spécifiques ou devant faire l’objet d’une évaluation en vue de leur remboursement. Nous sommes donc ici en lien avec la Haute Autorité de Santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour mettre en place des « fast track », ou circuits rapides, afin d’accélérer ces processus. Ensuite, un accompagnement adapté aux solutions innovantes ne relevant pas, aujourd’hui, d’un cadre règlementaire, juridique ou financier qui permettrait leur déploiement. Nous travaillons ici au cas par cas, pour justement faire évoluer ce cadre et permettre leur développement.

Quel est le troisième et dernier volet ?

Le « passage à l’échelle », troisième dimension de cet accompagnement, s’adresse aux innovations déjà accessibles ou qui ont fait la preuve de leurs bénéfices. Nous cherchons alors à créer les conditions les plus favorables pour élargir leur déploiement auprès des professionnels et des établissements de santé. Sur ce point, nous pouvons être amenés à mobiliser plusieurs leviers, y compris à l’échelle internationale grâce à nos partenariats avec l’agence Business France et les réseaux de la French Tech. Cela dit, sur le sol français, nous utiliserons surtout le levier des achats hospitaliers. L'idée, bien sûr, n'est pas d'inciter les établissements à acheter tout et n'importe quoi, mais bien d’aider aux premiers pas, afin que les entreprises innovantes éprouvant quelques difficultés à s’ancrer dans le système de soins puissent atteindre un volume de clients suffisant et s’inscrire ainsi dans un cercle vertueux.

Vous avez engagé, il y a peu, un Tour de France de l’innovation en santé. Pourriez-vous nous en parler ?

L’ancrage local et territorial représentant une dimension importante de notre démarche, nous développons actuellement une communauté de partenaires, pour amplifier nos dispositifs d'accompagnement, identifier des projets prioritaires qui pourraient bénéficier de notre appui, mais aussi repérer les nouveaux besoins et freins potentiels. Pôles de compétitivités, Délégations régionales académiques à la recherche et à l'innovation (DRARI), Directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS), Secrétaires généraux pour les affaires régionales (SGAR), Agences régionales de santé (ARS), établissements de santé, universités, incubateurs, accélérateurs, organismes de transferts technologiques en santé… Le panel d’acteurs régionaux pouvant être mobilisés est large. Cet objectif rejoint d’ailleurs aussi les missions de notre pôle Accélération et transformation. Travaillant en lien étroit avec le pôle Accompagnement, il cherche à faire remonter les difficultés systémiques rencontrées sur le terrain, pour ensuite faire évoluer et simplifier les processus règlementaires et administratifs, en collaboration avec les institutions et les agences sanitaires.

L’AIS est encore une « jeune » structure. Où en êtes-vous actuellement dans la mise en place de ces différents services ?

Nous constituons aujourd’hui nos équipes, avec une dizaine de collaborateurs recrutés à ce jour et une quinzaine au total d’ici l’été 2023. Deux personnes sont actuellement positionnées au pôle Accompagnement, trois au pôle Accélération et transformation, une au pôle Prospectif et deux au pôle Financement, soit celui chargé du suivi du Plan Innovation France 2030. Les profils sélectionnés viennent de tous horizons, le secteur public, le secteur privé, des Medtech, des CHU, des agences publiques… Cette diversité représente indéniablement un atout pour notre structure, qui bénéficie ainsi de compétences variées.

Comment les travaux de l’AIS s’articulent-ils avec ceux des autres organismes intervenant déjà sur le champ de l’innovation en santé ?

Nous collaborons, bien évidemment, avec toutes les structures actives dans le monde de la santé et de l'innovation, qu’il s’agisse du médicament, des dispositifs médicaux, de l’imagerie, du numérique en santé ou des processus organisationnels. Par exemple, et puisque l’un de nos principaux objectifs est de fluidifier le parcours règlementaire, nous entretenons des liens étroits avec les agences sanitaires. Sur le volet numérique, nous sommes notamment en relation avec la Direction du numérique en santé (DNS) et l’Agence du numérique en santé (ANS). Bien qu’elles se recoupent par moment, nos actions ne sont pas ici les mêmes : la DNS et l’ANS couvrent un éventail plus large en matière de stratégie numérique, tandis que le champ de notre agence est plus large en matière d’innovation. Nous avons donc des points de convergence, mais aussi des spécificités très différenciantes. C’est là tout l’intérêt de développer une structure dédiée, uniquement et largement, à l’innovation en santé.

Un dernier mot sur vos travaux au quotidien ?

Le suivi du Plan Innovation France Santé 2030 nous occupe beaucoup, car nous animons toute la communauté interministérielle liée à son déploiement. En parallèle, chaque pôle met en place les missions qui sont les siennes avec, en premier lieu, des définitions méthodologiques et le cadrage de ses travaux. Par exemple, face aux très nombreuses sollicitations des porteurs de projets innovants, le pôle Accompagnement a créé une démarche simplifiée, disponible en ligne sur innovation-sante.fr. En quelques clics, les porteurs peuvent s’identifier et enregistrer leur demande. Le volume des requêtes étant déjà conséquent, nous ne serons probablement pas en capacité d’accompagner tous les projets. Mais ce référencement est crucial pour acquérir une bonne connaissance de l'écosystème français de l'innovation en santé et pouvoir ainsi l’aider au mieux dans son développement.

Article publié dans l'édition de mai 2023 d'Hospitalia
Lise Alter

Médecin de santé publique et titulaire d’un master en économie et gestion des services de santé, Lise Alter a été conseillère médicale au sein de la Direction générale de la santé du ministère de la Santé de 2012 à 2013, puis médecin-conseil à la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM) jusqu’en 2014. Après quatre années passées au sein d’un laboratoire, elle intègre la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) en 2018 au poste d’adjointe à la sous-directrice du pilotage de la performance des acteurs de l’offre de soins. En 2020, Lise Alter est nommée directrice de l’évaluation médicale, économique et de santé publique à la Haute Autorité de Santé (HAS). Le 31 octobre 2022, elle est nommée au poste de directrice générale de l’AIS, lors du comité de pilotage ministériel « Santé » de France 2030. Le Dr Lise Alter prend la direction effective de l’Agence de l’Innovation en Santé le 21 novembre 2022.
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Grève des médecins hospitaliers : les syndicats déçus après leur rendez-vous au ministère
Ouest-France Publié le 04/07/2023

Alors qu’ils avaient appelé à la grève ce mardi, les syndicats hospitaliers sont sortis déçus de leur rendez-vous avec le ministère de la Santé. Ils demandent des revalorisations salariales.

Les syndicats de médecins hospitaliers qui étaient en grève mardi 4 juillet pour des revalorisations salariales, sont sortis déçus de leur rendez-vous avec le ministère de la Santé à Paris, rapporte l’AFP.

Il n’y a « pas de calendrier, pas d’enveloppe, pas de mandat financier » pour reprendre les discussions suspendues mi-mai, « par contre, on se revoit en septembre » a résumé le docteur Frank Boudghene, vice-président du syndicat Snam-HP.

Deux syndicats ou alliances syndicales, Alliance Hopital (dont fait partie le Snam-HP) et l’INPH appelaient à la grève mardi.

Ces deux formations avaient signé les accords du Ségur de la Santé en juillet 2020, qui avaient revalorisé les salaires de tous les personnels hospitaliers.

Une autre intersyndicale, Action Praticiens Hospitaliers, non-signataire du Ségur de la Santé, avait pour sa part appelé à la grève lundi.
Revalorisation des gardes de nuit

Les médecins qui ont le statut de praticiens hospitaliers sont environ 45 000. Ils travaillent dans les hôpitaux avec environ 40 000 médecins contractuels et 6 000 médecins hospitalo-universitaires.

Les revendications de leurs syndicats portent notamment sur la revalorisation des gardes de nuit et le week-end.

Elles se doublent de revendications sur la revalorisation de la grille salariale (accélération de l’accès au dernier échelon notamment), ou la retraite des hospitalo-universitaires.

Selon la psychiatre Béatrice Aubriot (CMH), « le seul point où il semble que l’on puisse avancer, c’est celui des gardes. Mais je crains qu’il ne s’agisse que de prolonger » des mesures déjà existantes, a-t-elle estimé.

Au début de l’été 2022, le nouveau ministre de la Santé François Braun avait revalorisé de 50 % les gardes dans le cadre de mesures d’urgence qui ont été reconduites depuis.

Selon les syndicats, le statut de praticien hospitaliers est de moins en moins avantageux et les médecins sont en train de s’en détourner, pour rejoindre le privé notamment.

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La mobilisation des praticiens hospitaliers, le 3 juillet et le 4 juillet.

Face à la crise aiguë de l’hôpital public, ils ont plusieurs revendications:

– Reconnaissance de la 5ème plage pour prendre en compte le travail de fin de journée et valoriser la continuité des soins.
– Revalorisation de la permanence des soins, des gardes et des astreintes, pour les Hospitaliers et pour les Hospitalo-Universitaires.
– Reconnaissance de la pénibilité des disciplines qui ne se limitent pas au problème des gardes et astreintes.
– Raccourcissement de la durée des carrières pour pouvoir atteindre les derniers échelons de la grille salariale statutaire du Ségur de la santé.
– Retraites de niveau salarial enfin digne pour les Hospitalo-Universitaires.

Une grève « massivement suivie » dans « plus de 50% des établissements », le taux de grévistes y dépassant « largement les 60% ».

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IPA : un potentiel pas assez exploité selon la Cour des Comptes
Publié le 06/07/2023

Cinq ans après la création des infirmières en pratique avancée, la Cour des Comptes tire un bilan très mitigé de ce dispositif, qui présente pourtant un grand potentiel selon les magistrats.

C’était il y a cinq ans presque jour pour jour. Le 18 juillet 2018, le gouvernement prenait un décret créant le diplôme d’infirmier en pratique avancée (IPA), en application de la loi du 26 janvier 2016 ayant créé la notion de « pratique avancée » pour les professions paramédicales. Comme le rappelle la Cour des Comptes dans son audit sur les IPA publié ce mercredi, « le ministère de la Santé attend beaucoup des IPA : faciliter l’accès aux soins en répartissant de manière différente la charge de travail entre ceux-ci et les médecins, améliorer la prise en charge des malades chroniques dans le contexte du vieillissement de la population et proposer aux infirmiers des perspectives de carrière meilleurs ».

Cinq ans après la création du diplôme d’IPA, la Cour des Comptes ne peut que constater que ces objectifs ambitieux que s’était fixé le gouvernement n’ont pas été atteints. Les magistrats de la Cour des comptes en veulent pour preuve le faible nombre d’IPA formés. « Le ministère s’était fixé une cible de 3 000 IPA formés ou en formation d’ici à 2022 et à terme de 6 000 à 18 000 IPA en exercice. Or, en 2021, seuls 581 IPA étaient diplômés et 1 366 en formation, seulement 131 exerçaient en ville » constate la Cour des Comptes.

Des perspectives financières peu attractives

Comment expliquer l’échec de ce dispositif sur lequel l’exécutif avait pourtant tant compté pour palier le manque de médecins et répondre à la demande grandissante de soins ? Pour la Cour des Comptes, l’intérêt des infirmiers n’est pas en cause « au regard des nombreuses demandes de leur part visant à ce que leur spécialité soit reconnue comme relevant d’un exercice avancé ». Les magistrats de la rue Cambon mettent d’abord en avant une erreur originelle, l’absence de définition légale des missions des IPA. « Les textes définissent les prérogatives propres des IPA seulement au travers d’actes techniques particuliers qu’ils sont autorisés à accomplir, ils ne mentionnent ni les missions ni les fonctions qu’ils sont appelés à assumer » peut-on lire dans le rapport.

A cela s’ajoute plusieurs freins matériels. En premier lieu, le modèle économique est peu attractif, que ce soit l’activité libérale ou l’exercice salarié en centre ou en établissement de santé. « Les perspectives financières et les postes proposés présentent un intérêt inférieur à ce qui a été annoncé initialement » résument les magistrats comptables. En second lieu, la formation présente de nombreux défauts : coût prohibitif (48 000 euros en moyenne selon la Fédération hospitalière de France), impossibilité d’avoir recours à l’apprentissage et contenu des formationss des universités trop hétérogène.

Le tacle de la Cour des Comptes aux médecins

Mais, relançant ainsi un débat épineux, la Cour des Comptes estime que le principal frein au développement des IPA reste « les réticences des médecins ». La Cour reproche aux praticiens libéraux de « refuser trop souvent d’orienter vers les IPA installés en ville les patients dont la situation relève des compétences de ces professionnels médicaux, par méconnaissance ou par crainte de concurrence », rendant la situation de ces infirmières particulièrement précaire d’un point de vue économique. Dans une accusation assez nette de corporatisme, la Cour estime que les médecins « collaborent de manière plus naturelle avec les professionnels de santé dont le champ de compétence et le modèle économique ne constituent pas une menace pour les professions médicales, particulièrement sur le plan financier ».

Les syndicats de médecins libéraux se sont en effet particulièrement vigoureusement opposés cette année à l’adoption de la loi Rist, prévoyant l’accès direct aux IPA et leur ouvrant le droit à la primo-prescription et avaient notamment organisé plusieurs grèves et manifestations contre cette loi. Ayant clairement choisi son camp dans ce débat qui oppose médecins et paramédicaux, la Cour des Comptes se réjouit de l’adoption de cette réforme. « La loi ayant été adoptée, il convient de faire pleinement vivre le métier d’IPA malgré l’opposition persistante d’une partie des médecins » conclut la Cour des Comptes. Mais le nouvel équilibre précaire créé par la loi Rist pourrait rapidement être remis en question, le ministère de la Santé ayant lancé le chantier de la réforme de la formation et du statut des infirmiers.

Quentin Haroche
jim.fr


Pour lire le rapport de la cour des comptes, lire l'article sur les IPA dans la rubrique législative y afférant.
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. juil. 27, 2023 12:28 pm

Publié le 19/07/2023
Arrêt cardiaque extra-hospitalier : l’hypercapnie au secours du pronostic neurologique ?

L'encéphalopathie hypoxique-ischémique est la principale cause de décès et d'invalidité chez les adultes réanimés après un arrêt cardiaque extrahospitalier (ACEH). La PaCo2 est un régulateur physiologique essentiel du tonus vasculaire cérébral : une hypercapnie augmente le débit sanguin cérébral jusqu'à 2 ml par 100 g de tissu cérébral pour chaque augmentation de 1 mm Hg de la PaCo2. Les directives internationales recommandent de viser la normocapnie pendant la réanimation chez ces patients. Cependant, la normocapnie peut être insuffisante pour restaurer et maintenir une perfusion cérébrale adéquate. Deux études observationnelles ont montré, après ajustement en fonction de la gravité de la pathologie, que l'hypercapnie était associée à une probabilité significativement plus élevée de retour à domicile et à de meilleurs résultats neurologiques à 12 mois, par rapport à l'hypocapnie ou à la normocapnie. De plus, même s’il n’était pas été suffisamment puissant pour évaluer les résultats centrés sur le patient, un essai randomisé multicentrique de phase 2 a montré que l'hypercapnie atténuait de manière significative la libération de l'énolase spécifique des neurones, un biomarqueur de lésion cérébrale ; 59 % des participants du groupe hypercapnie légère ont eu une récupération neurologique favorable à 6 mois vs 18 (46 %) dans le groupe normocapnie.

Un grand essai randomisé

Afin de préciser la cible de PaCo2 la plus efficace après un ACEH, un essai international, ouvert, randomisé, à l'initiative de l'investigateur TAME (Targeted Therapeutic Mild Hypercapnia after Resuscitated Cardiac Arrest) a testé l'hypothèse selon laquelle une hypercapnie légère améliorerait les résultats neurologiques à 6 mois par rapport à une normocapnie ciblée. 1 700 adultes comateux réanimés après un ACEH de cause présumée cardiaque ou inconnue ayant eu un retour soutenu de la circulation spontanée (pendant au moins 20 minutes sans compression thoracique) ont été inclus dans 63 USC de 17 pays. Ils ont été répartis de façon aléatoire dans un rapport 1:1 soit dans un groupe recevant 24 heures d'hypercapnie légère (n=847, PaCo2 cible 50 à 55 mm Hg) ou soit maintenus en normocapnie (n=853, Paco2 cible 35 à 45 mm Hg). Le résultat principal était un état neurologique favorable, défini comme un score de 5 (indiquant une incapacité modérée inférieure) ou plus à 6 mois, tel qu'évalué à l'aide de l'échelle GOS (Glasgow Outcome Scale) (plage de 1 [décès] à 8, les scores les plus élevés indiquant un meilleur résultat neurologique). Les résultats secondaires comportaient le décès survenu dans les 6 mois.

La capnie n’y ferait rien

Une issue neurologique favorable à 6 mois a été observée chez 332 des 764 patients (43,5 %) du groupe hypercapnie légère et chez 350 des 784 (44,6 %) du groupe normocapnie (RR 0,98 ; IC 95 %, 0,87 à 1,11 ; p = 0,76). L’hypercapnie légère ciblée n'a donc pas permis d'obtenir de meilleurs résultats neurologiques à 6 mois qu'une normocapnie ciblée.

Le décès dans les 6 mois suivant la randomisation est survenu chez 393 des 816 patients (48,2 %) du groupe hypercapnie légère et chez 382 des 832 (45,9 %) du groupe normocapnie (RR 1,05 ; IC 95 %, 0,94 à 1,16). L'incidence des événements indésirables n'a pas différé de manière significative entre les groupes.

Connaitre les limites

Tout d'abord, le personnel soignant était au courant de l'affectation des interventions. De plus l'hypercapnie était fréquente lors de la randomisation et peut avoir atténué la différence de résultats entre les groupes. Enfin l'essai n'a inclus que des participants ayant subi un ACEH de cause présumée cardiaque ou inconnue, et la plupart d’entre eux ont présenté un arrêt cardiaque avec un rythme choquable et une réanimation par un témoin. Par conséquent, ces résultats ne sont pas entièrement applicables à d'autres causes d'arrêt cardiaque.

Dr Bernard-Alex Gaüzère

RÉFÉRENCE
Eastwood G, Nichol AD, Hodgson C et al. Mild Hypercapnia or Normocapnia after Out-of-Hospital Cardiac Arrest. N Engl J Med. 2023 Jul 6;389(1):45-57. doi: 10.1056/NEJMoa2214552. PMID: 37318140.
source : jim.fr
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. août 01, 2023 7:05 pm

Suicide du Pr Megnien : 4 responsables de l'hôpital Georges Pompidou accusés de harcèlement moral

Jacques Cofard
Auteurs et déclarations
13 juillet 2023
source medscape.fr


Paris, France – Au terme d'un procès qui aura duré six semaines, des peines de prison avec sursis ont été requises contre les trois professeurs et la directrice d'hôpital mis en cause par la partie civile dans le suicide du Pr Jean-Louis Megnien, cardiologue à l’hôpital européen Georges Pompidou (Paris 15e).

Rappel des faits

Le 17 décembre 2015, à l’âge de 54 ans, le Pr Megnien se défenestrait de son bureau du 7e étage de l'HEGP. Le cardiologue avait repris le travail le 14 décembre 2015 après neuf mois d'arrêt maladie. Ce même jour, il avait la mauvaise surprise de constater que la serrure de son bureau avait été changée, à la demande de son supérieur hiérarchique, le Pr Éric Thervet, et que le bureau du Pr Alain Simon, avec qui il ne s’entend pas, jouxte toujours son bureau, à son grand dam.

En milieu d'après-midi, le 17 décembre, le Pr Megnien met fin à ses jours.

Très vite, des proches du cardiologue, ainsi que sa famille, accusent des collègues de travail, mais aussi la direction de l'HEGP, de « harcèlement moral » contre le médecin décédé, et décident de constituer une association, l'association des amis de Jean-Louis Megnien présidée par le Pr Halimi.

À la suite de la plainte déposée par la veuve de Jean-Louis Megnien, l'association se portant partie civile, le parquet de Paris avait ouvert une enquête en février 2016.

L'AP-HP avait en outre lancé une autre enquête interne, et l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine, avait saisi l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui dans son rapport, avait constaté que le Pr Jean-Louis Megnien avait été « mis à l'écart » à la suite d'un conflit avec ses supérieurs hiérarchiques, notamment le Pr Alain Simon et le Pr Éric Thervet.

Un procès « très violent » selon un témoin

L'instruction du dossier par la justice a duré cinq ans, à l'issue desquels l'AP-HP, l'ancienne directrice de l'HEGP Anne Costa et trois médecins – Alain Simon, Éric Thervet et Michel Desnos – ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Paris pour « harcèlement moral ».

Ce procès, très violent par moments selon un témoin qui y assistait, a débuté le 30 mai. Tout le long du procès, la chronologie des faits a pu être reconstituée, et les responsabilités, des uns et des autres, dans ce drame, établies.

Chefferie tournante et déménagement de bureau

Il a ainsi été établi que le drame s'est noué en 2012, lors de la succession du Pr Alain Simon, contraint de laisser son poste de chef de service de l'unité préventive cardio-vasculaire.

Selon les témoins cités à la barre, Jean-Louis Megnien était le plus à même de reprendre la chefferie de service mais elle a été confiée à un autre praticien, Gilles Chironi, lequel devait démissionner au bout de quatre ans pour laisser sa place de chef de service au Pr Megnien.

À partir de cette date, un système de chefferie tournante a alors été mis en place dans cette petite unité, système dénoncé par le Pr Megnien, car le privant ainsi de ses ambitions.

Ses consultations ont ensuite été déplacées à un autre étage, ses activités de recherche ont été freinées, son bureau a été « déménagé », à la demande et avec l'appui des trois professeurs cités ci-dessus, et avec la validation d'Anne Costa qui dirigeait à l'époque l'hôpital Georges-Pompidou.

Selon le Pr Desnos, il s'agissait tout simplement de mieux aménager la situation du Pr Megnien. Quoi qu'il en soit, ces changements ont été vécus comme un calvaire par le principal intéressé, le Pr Megnien, jusqu'à ce qu'il décide de se suicider dans le bureau où on l'avait déménagé.
Réquisitions sévères

A l’issue du procès démarré fin mai, les réquisitions du parquet ont été sévères. À l'encontre du Pr Alain Simon, la procureure a notamment déclaré que c'est lui qui a « créé le conflit et l'a entretenu ». Lui qui n'a pas supporté que son élève, Jean-Louis Megnien, prenne sa place à la tête du service de médecine préventive cardio-vasculaire, selon la procureure. Il aurait, toujours selon la procureure, organisé son « exfiltration » et sa placardisation. Contre lui, la procureure a requis un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende.

Contre Anne Costa, à l'époque directrice de l'HEGP, et actuelle directrice générale du CHU de Poitiers, la procureure a demandé 8 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et trois ans d'interdiction d'exercice.

Contre le Pr Éric Thervet, le parquet a requis 5 mois de prison avec sursis et 5000 euros d'amende, et une peine de prison en sursis de deux mois et 3000 euros d'amende ont été requis contre le Pr Michel Desnos.

Les réquisitions ne se sont pas arrêtées là : le parquet a aussi demandé une amende de 50 00 euros contre l'AP-HP, ainsi que la publication dans la presse spécialisée des passages les plus « pertinents de la décision de justice ».

Les accusations de la procureure ont été balayées par l'avocat d'Alain Simon, Me Jean-Marie Burguburu, notamment. Selon lui, Alain Simon aurait tout fait pour venir en aide à son élève, le Pr Megnien, lequel était atteint, selon lui, de graves troubles psychiatriques.

Maitre Vatier, avocat de Michel Desnos, a dénoncé une mise en scène orchestrée par la partie civile, qui rechercherait un bouc émissaire.

Le délibéré est fixé au 15 novembre prochain.
L'AP-HP avait en outre lancé une autre enquête interne, et l'ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine, avait saisi l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui dans son rapport, avait constaté que le Pr Jean-Louis Megnien avait été « mis à l'écart »
On constatera que les ministres de la santé ne diligentent pas l'IGAS pour un suicide d'une infirmière. Tout juste une enquête interne.

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Aurélien Rousseau, le changement dans la continuité
Publié le 01/08/2023

Arrivé avenue de Ségur il y a moins de deux semaines, Aurélien Rousseau souhaite imposer sa marque sur la forme, mais reste sur la même ligne que son prédécesseur sur le fond.

Au cœur de l’été, Aurélien Rousseau ne peut pas se permettre de prendre des vacances. Nommé ministre de la Santé il y a moins de deux semaines le 20 juillet dernier à la dernière minute (il venait de quitter le cabinet d’Elisabeth Borne et devait rejoindre la Caisse des dépôts à la rentrée), cet énarque de 47 ans se retrouve à la tête d’un système de santé en crise systémique et face à des chantiers d’ampleur : l’hôpital et notamment les urgences manquent de bras et croulent sous les patients, les médecins libéraux ne décollèrent pas depuis l’adoption du règlement arbitral et souhaitent la réouverture des négociations conventionnelles, la désertification médicale s’accentue et l’accès aux soins est de plus en plus difficile. Par ailleurs, de nombreux chantiers de santé publique mériteraient son attention, dont toujours la lutte contre le tabagisme et l’alcool.

De véritables écuries d’Augias que son prédécesseur François Braun n’était pas parvenu à nettoyer (et difficile de lui jeter la pierre tant la mission était vaste et complexe). Remercié après seulement un an en poste, l’urgentiste n’avait jamais réellement réussi à « imprimer », selon une expression reprise par beaucoup de commentateurs et surtout à s’imposer face à l’administration. Premier non-médecin à occuper le poste de ministre de la Santé depuis 2017, Aurélien Rousseau revendique d’être « le patron de son administration ». « Ce défi managérial m’intéresse » explique celui qui a été directeur de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France durant l’épidémie de Covid-19.

« On ne peut se satisfaire que les urgences restent fermées la nuit »

Un changement de méthode revendiqué donc avec son prédécesseur François Braun, bien plus (trop ?) conciliant avec son administration. Mais sur le fond, la ligne du nouveau ministre de la Santé reste la même, en tout point de vue. En déplacement dans la Dordogne ce lundi, où il a visité un service d’urgence et une maternité, le ministre a, à travers deux entretiens, l’un accordé au journal Le Monde, l’autre au quotidien Sud-Ouest, présenté les priorités de sa future politique. Sans faire aucune grande annonce (il revendique le droit de se donner du temps, pour ne pas « se tromper sur l’ordre des priorités »), Aurélien Rousseau a essentiellement défendu la poursuite des mesures prises par son prédécesseur.

Ainsi à l’hôpital, où la situation est « extrêmement tendue » selon le ministre (ce que son prédécesseur n’avait finalement accepté de reconnaître que pressé de toutes parts), il a défendu « la régulation par le 15 pour accéder aux urgences » ainsi que « le déploiement des services d’accès aux soins qui couvre d’ores et déjà plus de la moitié de la population », deux mesures qui faisaient partie de la « mission flash » lancée par François Braun au début de son mandat. Aurélien Rousseau a reconnu cependant que ces solutions ne pouvaient être « durables ». « On ne peut se satisfaire, dans notre pays, d’avoir des endroits où les urgences restent portes closes la nuit » affirme ainsi le ministre sur un ton volontariste.

Aurélien Rousseau attaché à la liberté d’installation

Si François Braun avait été en quelque sorte le ministre des solutions d’urgence, Aurélien Rousseau souhaite donc avancer sur des mesures pérennes pour sortir l’hôpital de la crise. Le ministre présentera donc dans les prochaines semaines une batterie de mesures pour améliorer l’attractivité à l’hôpital et les conditions de travail. « Je suis convaincu que le travail de nuit est un sujet majeur » explique le ministre, alors que les soignants souhaitent que les valorisations du travail nocturne sans cesse renouvelées depuis un an soit pérennisées. Bien conscient que des contraintes budgétaires risquent de peser sur sa mission, le ministre prévient déjà que « le curseur financier ne peut pas être le seul pour changer la donne » et qu’il faudra également aborder « le sujet managérial ».

Sur le front de la médecine de ville, Aurélien Rousseau a tenu à tout de suite rassurer les médecins libéraux : tout comme son prédécesseur, il est totalement opposé à la mise en place d’une régulation à l’installation. « Je fais partie de ceux qui pensent que la coercition n’est pas solution, parce qu’elle ne fonctionne pas quand il n’y a pas assez de médecins, elle provoque au contraire un phénomène de fuite ». Pour combattre la désertification médicale, le nouveau ministre préfère, « développer des solutions pour libérer du temps médical », citant assez classiquement « la coopération entre professionnels, le partage des tâches ou encore le recours à des assistants médicaux pour soulager le travail des médecins libéraux ».

Enfin et là encore comme son prédécesseur François Braun, Aurélien Rousseau revendique de partir du terrain et des professionnels de santé pour trouver des solutions aux problèmes de notre système. « Je ne crois pas à la cathédrale législative : pour avancer, il faut convaincre et partir du terrain ; il faut laisser vivre des initiatives locales originales, les accompagner ». On le voit, cet ancien communiste ne va a priori pas révolutionner la politique sanitaire de notre pays.

Quentin Haroche
jim.fr


Après la plus mauvaise : l'amer Bachelot, on a eu le plaisir nous les IADE de découvrir que l'urgentiste rasoir qui nous désigne comme incompétent pour occuper une place de choix dans un smur, s'est montré lui-même d'une rare incompétence doublée d'une transparence totale et d'un regard où perçait au mieux le vide de son action. On pourra au moins reprendre cet argument quand il nous prétendra toujours incompétent face à une IDE travaillant aux urgences, oubliant que nous l'avons été IDE, souvent en réa, SSPI et urgences et que nous avons ajouté 2 ans supplémentaires à notre cursus, qui, s'il y connaissait quelque chose, devrait lui démontrer que nous avons plus de compétences à BAC + 5 qu'à + 3. Mais pour être ministre, il semble que le copinage soit plus utile que la compétence en calcul et le bon sens. Il est vrai qu'en la matière, on a un tableau de chasse exemplaire.
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. août 02, 2023 5:29 pm

Publié le 02/08/2023
Combien coûte la consommation de drogues (licites ou illicites) à la société ?

Selon une étude publiée ce lundi, le tabac couterait chaque année à la société 156 milliards d’euros, l’alcool 102 milliards et les drogues illicites 7,7 milliards.

Chacun connait et les médecins les premiers, le coût humain du tabagisme, de l’alcoolisme et de la consommation de drogues. Les cancers, accidents, violences et décès prématurés engendrés par l’usage de produits psychoactifs, qu’ils soient licites ou illicites, sont des fardeaux malheureusement bien connus. Mais même si cette approche peut paraitre quelque peu froide et insensible, il ne faut guère oublier que la consommation de ces produits engendre également un cout financier important pour la société.

L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a donc confié au Pr Pierre Kopp, professeur d’économie à la Sorbonne, le soin de tenter de calculer ce coût. Après une première étude en 2015, l’économiste s’est remis au travail et a publié une nouvelle évaluation ce lundi. Signe de l’importance et de la complexité du travail, cette étude concerne des chiffres datant de 2019, là où celle de 2015 portait sur l’année 2010. Un temps nécessaire pour compiler et analyser les données explique le Pr Kopp.

Le tabac bien plus couteux que l’alcool ou les drogues illicites

Pour calculer le coût de chacune des trois substances considérées (tabac, alcool et « drogues illicites »), l’économiste a d’abord pris en compte le coût « externe » de chaque produit considéré, qui comprend le nombre d’années de vie perdue, la qualité de vie perdue ainsi que les pertes de production. Selon une convention usuelle chez les économistes, chaque année de vie perdue a été estimé à 115 000 euros.

L’économiste a également pris en compte le coût de chaque substance pour les finances publiques (soins, prévention, dépenses sociales, répression…) mais également les « recettes » qui leur sont liées. La consommation de ces produits rapporte en effet de l’argent à la collectivité grâce aux taxes mais aussi, de manière quelque peu cynique, parce que les décès prématurés qu’ils engendrent font diminuer les dépenses de retraite.

A l’issue de ces calculs savants, le Pr Kropp a donc estimé le coût social du tabac à 156 milliards d’euros par an, celui de l’alcool à 102 milliards et celui des drogues illicites à 7,7 milliards. Les vies perdues représentent la principale source de ce coût social : plus de la moitié pour l’alcool et le tabac et plus d’un tiers pour les drogues illicites.

Ce fort écart entre les trois substances considérées s’explique par des différences de mortalité : selon les données prises en compte par le Pr Kopp pour ses calculs, le tabac tue 73 000 personnes par an, l’alcool 41 000 et les drogues illicites 1 230. La différence de mortalité, elle, s’explique par un nombre de consommateurs à risque très différent selon les drogues : on compte 13 millions de fumeurs quotidiens, 3,5 millions de consommateurs d’alcool considérés comme à risque tandis que l’OFDT estime que seulement 300 000 personnes font un « usage problématique de drogues », en consommant régulièrement des opioïdes, des stimulants ou des drogues injectables. Autre différence notable, une part importante du cout des drogues illicites est lié à leur répression (17 %), alors que ce coût est négligeable pour le tabac et l’alcool, des drogues licites.

Les calculs du Pr Kropp permettent de battre en brèche une idée répandue selon laquelle, grâce aux taxes notamment, la consommation d’alcool et de tabac rapporteraient davantage qu’elle ne coûte. En effet, les dépenses de santé liées au tabac et à l’alcool ne sont pas compensées par le fruit des taxes et par l’impact (« positif ») des décès prématurés sur les retraites. « C’est un calcul cynique et faux » répond le Pr Kopp à ceux qui continuent de prétendre que la consommation de tabac et d’alcool serait bénéfique pour les finances publiques.
Les décès liés au tabac et à l’alcool en baisse

Le Pr Kopp met également en garde ceux qui seraient tentés d’additionner ces chiffres, pour atteindre un coût social de 265,7 milliards d’euros par an. « Certaines personnes qui décèdent du fait de leur consommation d’alcool sont également des fumeurs et inversement, le total arithmétique est donc faussé par ces biais » rappelle l’économiste.

Lors de son étude de 2015, le Pr Kopp avait conclu à un coût social de 120 milliards d’euros chacun pour le tabac et l’alcool et de 8,7 milliards pour les drogues illicites. On pourrait donc penser à première vue que le coût social des drogues a augmenté entre 2010 et 2019. En réalité, cette hausse du coût social s’explique par des différences de modes de calcul, notamment lié à un décompte plus précis des maladies liés aux drogues illicites et à une hausse de l’espérance de vie (80 ans en 2010 contre 83 ans en 2019), qui augmente donc mécaniquement le nombre d’années de vie perdues des personnes emportées par le tabac ou l’alcool.

En neutralisant ces deux paramètres, on observe au contraire une diminution du coût social des drogues entre 2010 et 2019, de 12 % pour l’alcool, 7 % pour le tabac et de 6 % pour les drogues illicites, conséquence logique de la diminution de l’alcoolisme et du tabagisme dans notre pays et des progrès de la lutte contre les cancers. « Les chiffres les plus marquants de cette étude sont la baisse du nombre de décès engendrés par l’alcool, le tabac et les drogues illicites, respectivement 8 000, 5 777 et 375 décès en moins ; ce résultat vient donner des signes encourageants à une politique publique qui a permis de réduire nettement la consommation de tabac, d’améliorer la prise en charge des usagers de drogue illicites et à renforcer la prise en compte des dangers de l’alcool » conclut le Pr Kopp.

Quentin Haroche
jim.fr


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Publié le 02/08/2023
La déliquescence de la psychiatrie annonce-t-elle les drames de demain ?

C’est un article que vous penserez peut-être avoir déjà lu mille fois. Le décor et l’action ont en effet déjà été vus fréquemment : des psychiatres ou soignants en psychiatrie prennent individuellement ou collectivement la plume pour décrire l’enfer de la psychiatrie publique dans notre pays. C’est l’errance des familles et des patients devant attendre de longs mois avant qu’une prise en charge, prise en charge dégradée, soit enfin mise en œuvre. C’est le désarroi des professionnels, qui face à une pénurie de personnels toujours croissante, sont contraints de recourir à la contention ou à l’isolement pour assurer un minimum de sécurité dans des services débordés. C’est partout la même maltraitance institutionnalisée et la même désespérance.

Des drames sur fond de démolition de la psychiatrie publique

Bien que la répétition ad nauseam ne semble avoir eu aucun effet par le passé, relatons une fois encore. Il y a dix jours, ce sont plus d’une cinquantaine de psychiatres, psychologues et patients qui écrivent dans le Parisien. Leur point de départ, les récents terribles faits divers : l’infirmière assassinée à Reims, les jeunes enfants attaqués à Annecy, une septuagénaire et sa petite fille agressées à leur domicile.

Tous ont été perpétrés par des personnes atteintes de lourdes pathologies psychiatriques. Il sera évidemment impossible de prévenir tous les passages à l’acte, tandis qu’il est essentiel de redire que les patients atteints de troubles psychiatriques sont bien plus fréquemment les victimes de violence qu’ils n’en sont les auteurs. Cependant, cette multiplication des faits jette une cruelle lumière sur l’accueil actuel des patients.

Les auteurs du texte publié dans le Parisien s’interrogent : « Comment ne pas les mettre en regard de l’état des services publics, avec la santé et la psychiatrie aux premières loges de la démolition ? Faut-il continuer d’accepter le décuplement de violences institutionnelles, le non-accueil, la transformation de nombre de services de soin en véritable machine à broyer les personnes malades et celles qui s’en occupent ? » et décrivent plus loin : « Faute de moyens humains, faute de places et de réelle volonté politique, l’accès universel aux soins est en voie d’extinction ».

Des chiffres paradoxaux

De fait, selon les résultats d’une récente enquête de la Fédération hospitalière de France, un quart des centres hospitaliers comptant un service de psychiatrie indiquent aujourd’hui être en très grande difficulté. Bien que le nombre de psychiatres soit en France supérieur à la moyenne des pays occidentaux (22,8 psychiatres pour 100 000 habitants, contre une moyenne de 15,6 au sein de l’OCDE) la psychiatrie à l’hôpital public est exsangue. Ainsi, le nombre de lits a diminué de 60 % entre 1975 et 2018 et 30 % des postes de praticiens ne sont pas pourvus.

Conséquence de cet abandon : « Les lieux d’accueil et les services ambulatoires pour enfants et adultes sont pleins à craquer. Toute prévention s’en trouve abandonnée. Dans le même temps, des pratiques en principe exceptionnelles se banalisent à toute vitesse, contention, chambre d’isolement, hospitalisation sans consentement, et aussi cette prise en charge au rabais qu’est la seule administration d’un traitement, souvent imposé, y compris en ambulatoire (tout ceci sans réel accompagnement social). Difficile aujourd’hui de négocier un accueil à l’hôpital psychiatrique, d’exiger une aide sans médicament-isolement-contention, quand bien même les personnes viennent de leur propre gré. Certains soignants eux-mêmes dissuadent leurs patients de se faire hospitaliser et déconseillent les Urgences (quand elles ne sont pas déjà fermées) » poursuivent les auteurs de la tribune, qui lancent comme conclusion « La désespérance est-elle un projet de société ? ».

Vers une disparition de l’offre de soins dans certains territoires

C’est un énième appel et il est loin d’être unique. Le même jour, plusieurs associations d’établissements et de psychiatres adressaient une lettre au tout nouveau ministre de la santé. Leur espoir : que ce changement, avenue de Ségur, permette d’en finir avec une forme de déni gouvernemental. En effet, François Braun, qui a régulièrement essayé de minimiser les difficultés rencontrées par l’hôpital public assurait que la situation de la psychiatrie « n’était pas pire que pour d’autres spécialités ». Un diagnostic que ces spécialistes récusent, rappelant notamment que contrairement à d’autres disciplines, la psychiatrie ne peut pas se reposer aussi largement sur une offre libérale et privée. Clairement, ces responsables cités par Hospimedia, évoquent le risque d’une « disparition » de l’offre dans certains territoires.

Et il ne faut attendre que huit jours et la tribune de spécialistes de la Sarthe pour qu’une illustration concrète soit apportée à ces propos. « La pénurie médicale est aujourd’hui à un niveau extrême, mettant en péril l’ensemble de nos dispositifs de soins, tant hospitaliers qu’ambulatoires (consultations, hôpital de jour, soins de réhabilitation psychosociale…) : notre établissement n’est plus à ce jour en mesure d'assurer correctement ses missions auprès des patients en besoin de soins psychiques » écrivent les praticiens sarthois ne cessant de répéter combien la situation est « grave ».

Assises, plans : l’inefficacité, pas l’immobilisme

Combien de fois avons-nous lu cela, ainsi que d’autres tribunes appelant à un sursaut national, à une prise de conscience et un éveil collectif ? Les pouvoirs publics sont loin d’être toujours restés sourds à ces appels. Les rapports et états des lieux, gouvernementaux et parlementaires, se sont multipliés. La dernière mouture du plan psychiatrie et les Assises de la santé mentale (qualifiées par les auteurs de la tribune publiée dans le Parisien de « grande messe de communication gouvernementale ») ont conduit au déploiement de nombreuses mesures, à la libération de fonds importants (20 millions d’euros par exemple dans les centres médico-psychologiques) avec un accent mis sur la formation des professionnels et l’amélioration de la qualité de vie au travail.

Par ailleurs, un (énième) numéro vert a été créé. Surtout, la mesure phare fut le lancement de « MonParcoursPsy » à grand renfort de médiatisation. Mais si plus de 90 000 patients en avaient bénéficié fin janvier 2023 (après un lancement en avril 2022), l’outil est l’objet de nombreuses critiques de la part des professionnels. Surtout, aucune réelle réponse n’a été apportée à la désaffection mortifère que connaît la psychiatrie publique. « Ce n’est pas en claquant des doigts que nous aurons des médecins demain » répondait à ces litanies répétées, un brin fataliste, l’ancien ministre de la Santé.

Aujourd’hui, c’est plus qu’un claquement de doigts qui est attendu d’Aurélien Rousseau.

Aurélie Haroche
jim.fr

François Braun, qui a régulièrement essayé de minimiser les difficultés rencontrées par l’hôpital public assurait que la situation de la psychiatrie « n’était pas pire que pour d’autres spécialités ».
On savait qu'il était urgentiste, on ne savait pas qu'il exerçait aussi dans l'humour proche de l'à peu-près. "Je me demande encore ce qui a poussé un urgentiste de province à s'embarquer dans cette aventure". Oui t'inquiète, nous aussi on se le demande. et à ce jour nous n'avons pas la réponse.

___________________

Publié le 02/08/2023
Un cas de virus du Nil occidental à Bordeaux

Un cas de virus du Nil occidental a été confirmé en Gironde, une première. Quatre autres cas suspects font l’objet d’une enquête.

Du Nil à la Gironde à vol d’oiseaux. Ce jeudi, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a confirmé l’existence d’un cas humain de virus du Nil occidental à Bordeaux, chez un sujet vivant près de la gare. C’est la toute première fois que cette maladie est signalée à Bordeaux. Si des cas chez des humains et des chevaux ont été signalés en France sporadiquement depuis les années 1960, ils avaient pour le moment toujours été détectés en Camargue et dans le Var. Quatre autre infections humaines suspectes signalées en Gironde font actuellement l’objet d’investigations de la part des autorités sanitaires.

Un virus de plus en plus répandu en Europe

Découvert pour la première fois en 1937 en Ouganda sur les rives du Nil, le virus du Nil occidental est proche de ceux de la fièvre jaune, de la dengue, du Zika et de l’encéphalite japonaise. Si les personnes touchées sont asymptomatiques dans 80 % des cas, il peut provoquer divers symptômes tels que de la fièvre, des céphalées, une asthénie ou des nausées. Dans de rares cas (environ 1 %), la fièvre du Nil occidental peut provoquer des troubles neurologiques graves potentiellement mortels, les personnes âgées de plus de 60 ans étant davantage à risque. L’ARS de Nouvelle-Aquitaine indique que l’état de santé des cinq cas confirmé ou suspect « n’inspire pas d’inquiétude, ils sont en cours de guérison ».


Les oiseaux constituent le réservoir naturel du virus et c’est leur migration qui permet au virus de circuler en Europe. Le virus est transmis aux humains par les moustiques du genre Culex, aussi appelés moustiques communs. Si la maladie était d’abord principalement cantonnée en Afrique et au Moyen-Orient, elle a commencé à toucher les Etats-Unis à partir de 1999 et l’Europe en 2010. Les flambées épidémiques dans des pays d’Europe du Sud, mais également plus récemment en Russie ou en Allemagne, sont de plus en plus fréquentes. Le virus n’est fort heureusement transmissible ni entre humains, ni de l’homme au moustique.

La survenue d’au moins un cas de virus du Nil dans une ville aussi septentrional que Bordeaux démontre encore une fois le danger grandissant posé par la transmission de virus par les moustiques. L’attention des autorités s’était jusque-là concentrée sur le moustique tigre, vecteur de la dengue, du chikungunya et du Zika. Le 11 juillet dernier, Santé Publique France a ainsi indiqué que l’année 2022 avait été particulièrement exceptionnelle pour la circulation de ces maladies, avec 66 cas autochtones de dengue, 23 de chikungunya et 6 de Zika.

Bientôt des épidémies de dengue en France métropolitaine

Certes, ces chiffres sont très faibles comparés à ceux des pays où ces maladies sont endémiques. Mais « aujourd’hui, ce n’est pas le nombre de cas bruts qui est inquiétant, c’est la tendance » insiste Yannick Simonin, virologue à l’université de Montpellier. Il y a ainsi eu plus de cas autochtones de dengue en France en 2022 (66) que sur l’intégralité de la période 2010-2021 (48). De plus, le moustique tigre est désormais présent dans 71 départements métropolitains, contre seulement sept en 2010. C’est la conséquence, selon les experts, du réchauffement climatique, qui permet au moustique tigre de proliférer toujours plus au nord.

Chaque cas de dengue, de chikungunya ou de Zika, qu’il soit importé ou autochtone, entraine une opération de démoustication à proximité du domicile du patient de la part de l’ARS. Mais lorsque les cas se multiplient, comme l’été dernier dans les Alpes-Maritimes par exemple, les autorités se trouvent rapidement dépassées. « Il faut qu’on parvienne à adapter le dispositif » souligne Clémentine Calba, épidémiologiste de Santé Publique France, qui conseille de prendre exemple sur les départements ultra-marins, où la dengue est endémique depuis des décennies.

Selon les experts, la situation ne va faire que se dégrader ces prochaines années, en raison du réchauffement climatique et de la prolifération du moustique tigre. Dans son avis sur la question en date du 5 avril, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) estimait probable que la France métropolitaine ait à faire face à des flambées de dengue, de Zika et de chikungunya dans les prochaines années.

Quentin Haroche
jim.fr


Une prolifération de dingues... On en a vu les effets, lors de publications à l'envi d'un syndicat hystérique envers les IADE. Pour le coup, ces dingues étaient bien des autochtones. Ils sévissent en France depuis des années et aucune mesure concernant les IADE ne trouve grâce à leurs yeux. Ne parlons pas de la pratique avancée... Rien que d'en parler, ça leur file des démangeaisons et un urticaire géant.
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. août 17, 2023 3:19 pm

Que pouvez-vous faire pendant une fusillade de masse ? Ce médecin a trouvé
source : medscape.com

Les urgences surviennent n'importe où, n'importe quand, et parfois les professionnels de la santé se retrouvent dans des situations où ils sont les seuls à pouvoir aider. Y a-t-il un médecin dans la maison ? est une série Medscape racontant ces histoires.

Dimanche soir. Las Vegas. Jason Aldean venait de commencer à jouer.

Ma femme et moi étions au 2017 Route 91 Harvest Festival avec trois autres couples; deux d'entre eux étaient nos amis proches. Nous étions assis dans la section VIP, une zone de tentes juste à côté de la scène. Nous avons commencé à entendre ce que j'étais convaincu étaient des feux d'artifice.

Docteur James Sebesta

Je suis dans l'armée depuis 20 ans. J'ai été déployé et abattu plusieurs fois. Mais ces coups étaient loin. Et vous ne vous attendez pas à ce que les gens vous tirent dessus lors d'un concert.

J'étais au bord de la zone VIP, donc je pouvais voir le coin de la tente. J'ai levé les yeux vers le Mandalay Bay et j'ai vu le flash de bouche à la fenêtre de l'hôtel. C'est alors que j'ai su.

J'ai crié : "Quelqu'un nous tire dessus ! Que tout le monde descende !"

Il a fallu du temps aux gens pour comprendre ce qui se passait. Lorsque les premières volées de couple ont pulvérisé dans la foule, personne n'a compris. Mais une fois que suffisamment de personnes avaient été frappées et larguées, tout le monde le savait, et ce n'était qu'un exode massif.

Les gens criaient et couraient partout. Certains d'entre eux ont essayé de sauter par-dessus la barrière avant pour pouvoir passer sous la scène. D'autres essayaient de récupérer des êtres chers qui avaient été abattus.

Les 15 minutes suivantes sont un peu brumeuses. J'aidais ma femme et les gens autour de nous à descendre. Des choses amusantes vous reviennent par la suite. Un de mes amis portait une bière de 16 onces à la main. Quelqu'un lui tire dessus et il se promène avec sa bière comme s'il avait peur de la poser. C'était tellement surréaliste.

Nous avons mis tout le monde sous la tente, puis nous nous sommes simplement assis là. Il y aurait des tirs puis une pause. On croirait que c'était fini. Et puis il y aurait plus de tirs et une autre pause. C'était comme si ça n'allait jamais s'arrêter.

Peu de temps après, quelqu'un est arrivé avec un badge officiel, peut-être le FBI, qui sait. Ils ont dit: "D'accord, tout le monde debout. Nous devons vous sortir d'ici." Alors, nous nous sommes tous levés et nous nous sommes dirigés vers la scène. La porte à laquelle ils nous emmenaient était bien en vue du tireur, donc ce n'était pas très sûr.

En me levant, j'ai regardé le terrain. Des corps étaient éparpillés partout. Je suis chirurgien traumatologue de métier. Je ne pouvais pas simplement partir.
J'ai dit à mes deux meilleurs amis d'emmener ma femme avec eux. Ma femme a perdu la tête à ce moment-là. Elle ne voulait pas que je m'enfuie sur le terrain. Mais je devais le faire. J'ai vu les blessés et ils avaient besoin d'aide. Un autre copain et moi avons sauté par-dessus la clôture et avons commencé à prendre soin des gens.

Le sentiment d'être sur le terrain était une frustration totale. J'étais en sandales, en short et en t-shirt. Nous n'avions pas de brancards, pas de fournitures médicales, rien du tout. Je n'avais pas de ceinture à utiliser comme garrot. Je n'avais même pas de pansement.

Pire : nous avons vu des blessures par balle à grande vitesse que j'ai vues pendant 20 ans dans l'armée. Je sais comment m'occuper d'eux. Je sais comment les réparer. Mais il n'y avait pas une seule chose que je pouvais faire.

Nous devions faire sortir les gens du terrain, alors nous avons commencé à en rassembler autant que nous le pouvions. Nous ne savions pas si nous allions encore nous faire tirer dessus, alors nous essayions de nous cacher derrière des choses pendant que nous courions. Notre objectif principal était simplement d'amener les gens dans un lieu sûr.

Beaucoup de choses sont floues. Mais quelques patients me restent à l'esprit...

Un père et son fils. Le père avait reçu une balle dans l'abdomen, sorti par le dos. Il souffrait beaucoup et ne pouvait pas marcher.

Une jeune fille a reçu une balle dans le bras. Ses parents la portant.

Un groupe de personnes pratiquant la RCR sur une jeune femme. Elle a été blessée par balle à la tête ou au cou. Elle était manifestement morte. Mais ils faisaient toujours des compressions thoraciques au milieu du terrain. J'ai dû leur dire : « Elle est morte. Vous ne pouvez pas la sauver. Vous devez quitter le terrain. Mais ils ne s'arrêteraient pas. Nous l'avons ramassée et l'avons emmenée pendant qu'ils continuaient à faire de la RCR.

Plus tard, j'ai réalisé que je connaissais cette femme. Elle faisait partie d'un groupe d'amis que l'on voyait au festival. Je ne l'avais pas reconnue. Je ne savais pas non plus que mon ami Marco était là. Un mois ou deux plus tard, nous avons compris qu'il faisait partie des personnes qui pratiquaient la RCR. Et j'étais le gars qui est venu et a dit que son ami était mort.

Certaines personnes étaient si gravement blessées que nous ne pouvions pas les soulever. Nous avons commencé à démolir les clôtures qui servaient à séparer la foule et à glisser des pans de barricades sous les blessés pour les transporter. Nous avons également emmené un groupe de personnes qui étaient mortes.

Nous déplacions les patients vers un bar couvert où nous pensions qu'ils seraient plus en sécurité. Ce que nous ne savions pas, c'est qu'il y avait un point de rassemblement d'ambulances tout au bout du terrain. Malheureusement, nous n'avions aucune idée qu'il était là.

J'ai vu beaucoup d'autres premiers intervenants là-bas, des pompiers, des militaires de la marine, des médecins. J'ai rencontré un anesthésiste et une série d'infirmières.
Quand nous avons sorti tout le monde du terrain, nous avons commencé à les déplacer dans des véhicules. Les gens montaient leurs camions. Un gars a même volé un camion pour conduire les gens aux urgences. Il n'y avait pas beaucoup de triage. Nous étions juste en train d'empiler qui nous pouvions à l'arrière de ces micros.

J'ai essayé d'aider une infirmière qui s'occupait d'une dame qui avait reçu une balle dans le cou. Elle était assise en quelque sorte à moitié droite avec le patient couché dans ses bras. Quand j'ai tendu la main pour l'aider, elle a dit : « Tu ne peux pas la déplacer.

"Nous devons l'emmener à l'hôpital," répondis-je.

"C'est la seule position dans laquelle cette dame a des voies respiratoires", a-t-elle déclaré. « Vous allez devoir nous déplacer tous les deux ensemble. Si je bouge du tout, elle perd ses voies respiratoires.

Ainsi, un groupe d'entre nous a réussi à glisser quelque chose en dessous et à le soulever à l'arrière d'un camion.

Le chargement des blessés a duré un certain temps. Et puis, juste comme ça, tout le monde était parti.

Je suis retourné sur ce terrain qui, il n'y a pas si longtemps, abritait 30 000 personnes. C'était comme si des extraterrestres avaient soudainement téléporté tout le monde.

Il y avait des trucs par terre partout ― des couvertures, des vêtements, des bottes simples, des portefeuilles, des sacs à main. Je suis passé devant un stand de nourriture avec de la nourriture encore en train de cuire sur le gril. Il y avait un robinet de bière qui fonctionnait toujours. C'était le sentiment le plus étrange que j'aie jamais eu dans ma vie.
Après cela, les choses sont redevenues un peu folles. Il y avait eu un rapport d'un deuxième tireur, et personne ne savait s'il était réel ou non. La police a commencé à conduire un groupe d'entre nous de l'autre côté de la rue jusqu'au Tropicana. Nous essayions toujours de nous mettre à couvert pendant que nous marchions là-bas. Nous sommes passés devant une grande statue de lion devant l'un des casinos. J'ai une photo de moi deux ans plus tôt assis sur le dos de ce lion. Je me souviens avoir pensé : Maintenant, je suis accroupi derrière le même lion qui se cache d'un tireur. Le temps change.

Ils ont amené environ 50 d'entre nous dans une aire de restauration, qui était fermée. Ils ne voulaient pas nous dire ce qui se passait. Et ils ne nous ont pas laissé partir. Ça a duré des heures. Pendant ce temps, j'avais laissé tomber mon téléphone portable sur le terrain, de sorte que ma femme n'a pas pu me joindre, et plus tard, elle m'a dit qu'elle pensait que j'avais été abattu. J'espérais juste qu'elle était en sécurité.

Les gens étaient entassés, pleurant, se tenant les uns les autres. La plupart portaient des vêtements de concert occidentaux, ce qui pour beaucoup d'entre eux n'était pas vraiment un vêtement. L'hôtel a finalement apporté des couvertures.

J'étais couvert de sang. Ma chemise, mon short et mes sandales étaient trempés. Ça coulait le long de mes jambes. Je n'ai rien trouvé à manger ni à boire. À un moment donné, je me suis assis devant une machine à sous, j'ai mis cent dollars et j'ai commencé à jouer aux machines à sous. Je ne savais pas quoi faire d'autre. Il ne m'a pas fallu longtemps pour tout perdre.

Enfin, j'ai commencé à chercher un moyen de sortir. J'ai vérifié toutes les sorties, mais il y avait la sécurité et la police là-bas. Puis je suis tombé sur un gars qui a dit qu'il avait trouvé une sortie de secours. Quand nous avons ouvert la porte coupe-feu, il y avait un grand garde de sécurité là-bas, et il a dit : « Vous ne pouvez pas partir.

Nous avons dit: "Essayez de nous arrêter. Nous sommes sortis d'ici."

Une autre chose dont je me souviendrai toujours ― après avoir quitté le Tropicana, j'étais en train de ramper à travers les buissons le long du Strip en direction de mon hôtel. Je me suis éloigné d'un pâté de maisons et je me suis levé pour traverser la rue. J'appuyai sur le bouton du passage pour piétons et attendis. Il n'y avait pas de voitures, pas de gens. Je viens d'enfreindre toutes les règles, violé les ordres de la police, et maintenant je suis là à attendre qu'un feu clignotant me permette de traverser la rue !

Je suis rentrée dans ma chambre d'hôtel vers 3h30 ou 4h00 du matin. Ma femme était hystérique parce que je n'avais pas répondu à mon téléphone portable. Je suis entré, et elle m'a fait un gros câlin, et je suis allé sous la douche. Notre avion partait dans quelques heures, alors nous nous sommes couchés, mais nous n'avons pas dormi.

Alors que nous nous préparions à partir, le téléphone de ma femme a sonné, et c'était mon numéro. Un gars du même hôtel avait trouvé mon téléphone sur le terrain et avait appelé le numéro "en cas d'urgence". Du coup, j'ai récupéré mon téléphone.

Ce n'était pas facile de gérer la suite. Cela a vraiment affecté la vie de tout le monde. À ce jour, je suis particulièrement attentif à l'endroit où nous nous asseyons lors des concerts. Ma femme n'est pas à l'aise si elle ne voit pas de sortie. J'ai maintenant un sac médical dans ma voiture avec des garrots, des pansements compressifs, des masques respiratoires pour la RCR.

Je n'oublierai jamais ce sentiment de frustration absolue. Cette dame sans voies respiratoires - j'aurais pu lui mettre une trachée très rapidement et faire une différence. Ont-ils pu garder ses voies respiratoires ? A-t-elle vécu ?

Le père et le fils, c'est le père qui l'a fait ? Je n'ai aucune idée de ce qui est arrivé à l'un d'eux. Plus tard, je suis passé et j'ai regardé les photos de toutes les personnes qui étaient mortes, mais je n'ai pu reconnaître personne.

Le plus dur était d'être là avec ma femme. J'ai été dans des endroits où des gens vous tirent dessus, dans des véhicules qui se font bombarder. J'ai toujours cru que quand c'est ton heure, c'est ton heure. Si je me fais tirer dessus, eh bien, ça arrive. Mais si elle se faisait tirer dessus ou mes amis... ce serait vraiment difficile.

Un an plus tard, j'en ai parlé lors d'une conférence. Je pensais avoir tout travaillé. Mais tous ces sentiments, toute cette impuissance, cette colère, tout est revenu à la surface. Ils m'ont demandé comment je m'en occupais et j'ai répondu : "Eh bien... mal." Je suis le gars qui le met dans une boîte à l'arrière de son cerveau, le range et l'enterre avec un tas d'autres boîtes, et espère qu'il ne ressortira plus jamais. Mais de temps en temps, c'est le cas.

Il y avait toutes sortes de gens sur ce terrain, certains avec une formation médicale, d'autres sans formation médicale, tous déterminés à aider, essayant d'amener ces blessés là où ils devaient être. Rétrospectivement, cela vous fait vous sentir bien. Quelqu'un nous tirait dessus, mais les gens étaient toujours prêts à se lever et à risquer leur vie pour aider les autres.

Nous parlons encore avec nos amis de ce qui s'est passé cette nuit-là. Au fil des ans, c'est devenu de moins en moins. Mais il y a toujours un SMS envoyé chaque année ce jour-là : "Aujourd'hui, c'est l'anniversaire. Content que nous soyons tous en vie. Merci d'être nos amis."

James Sebesta, MD, est un chirurgien bariatrique avec MultiCare Health System à Tacoma, Washington.
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » jeu. août 17, 2023 3:52 pm

Arrêté du 21 juillet 2023 portant nomination au cabinet du ministre de la santé et de la prévention
Sont nommés au cabinet du ministre de la santé et de la prévention :
  • Mme Guylaine CHAUVIN, directrice adjointe du cabinet ;
    M. Jean-Claude CAREL, conseiller médical, enseignement supérieur et recherche, à compter du 16 août 2023 ;
    M. Mehdi TRABELSI, conseiller communication et presse, à compter du 27 juillet 2023 ;
    M. Guillaume ZUCMAN, conseiller parlementaire, à compter du 1er août 2023 ;
    Mme Lucie LIGIER, conseillère établissements de santé, à compter du 21 août 2023 ;
    M. Romain BÉGUÉ, conseiller premier recours, chef du pôle « ambulatoire, organisations territoriales et accès aux soins », à compter du 21 juillet 2023 ;
    Mme Marine JEAN-BAPTISTE, conseillère prévention et santé publique, cheffe du pôle « Prévention, santé publique et une seule santé », à compter du 7 août 2023 ;
    Mme Sandrine WILLIAUME, conseillère attractivité et évolution des métiers, cheffe du pôle « métiers et compétences du système de santé », à compter du 21 juillet 2023 ;
    Mme Julie LAGRAVE, conseillère innovation et numérique, à compter du 21 août 2023 ;
    Mme Capucine DURIEUX-RUDIGOZ, conseillère discours et dossiers transversaux, à compter du 21 juillet 2023 ;
    Mme Aline POULAIN-GUERZA, conseillère communication et presse, à compter du 21 juillet 2023.
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » lun. août 21, 2023 5:02 pm

Urgences: vers une participation accrue des sages-femmes dans les prises en charge préhospitalières?
Jeudi 17 août 2023

PARIS, 17 août 2023 (APMnews) - La réforme des autorisations de structures d'urgence pourrait donner lieu à un renforcement de la participation des sages-femmes à l'urgence préhospitalière, en lien avec les structures de médecine d'urgence, selon les documents de travail de la réforme actuellement soumis à concertation.
"Dans le contexte actuel de fermetures de maternités, une reconfiguration du maillage de l'offre de soins de gynéco-obstétrique est en cours, avec notamment le déploiement des centres périnataux de proximité (CPP)", explique une note accompagnant les projets de décret de la réforme des autorisations de structures d'urgence, dont APMnews a pu consulter une copie.

"Contrairement aux maternités, les CPP ne prennent pas en charge d'accouchements, y compris en urgence", poursuit le document, "afin d'assurer aux parturientes une prise en charge sécurisée, y compris en urgence, plusieurs territoires évoquent la possibilité d'un renforcement de la participation des sages-femmes à l'urgence préhospitalière, en lien avec les structures de médecine d'urgence (notamment le Samu)".

Deux possibilités sont envisagées pour cette participation accrue des sages-femmes aux prises en charge préhospitalières:

le déclenchement d'un Smur médicalisé "avec présence à son bord à la fois d'un médecin et d'une sage- femme"

la sollicitation "d'une sage-femme avant-coureur Smur" dans le cadre des professionnels correspondants du Samu.

La note précise que la première option "est possible à droit constant" et ses modalités auraient vocation à être précisées dans une instruction, tandis que la seconde serait rendue possible avec l'extension du dispositif "médecins correspondants du Samu" à de nouveaux professionnels de santé.
Parmi les documents soumis à une concertation, un projet d'arrêté porte ainsi sur l'intégration des infirmiers au dispositif des correspondants du Samu.

A l'image du dispositif créé en 2012 pour les médecins, ce texte vise à permettre à des infirmiers, identifiés par les agences régionales de santé (ARS), d'intervenir à la demande du Samu en amont de l'arrivée d'un Smur pour réduire le délai de prise en charge préhospitalière dans des territoires à plus de 30 minutes d'un accès à la médecine d'urgence.

La création d'infirmiers correspondants du Samu suscite déjà le débat. Les infirmiers qui seront intégrés dans le dispositif seront amenés à recevoir une formation spécifique au sein des centres d'enseignement des soins d'urgence (Cesu) et seront "en lien continu avec le médecin régulateur du Samu-centre 15" lorsqu'ils seront sollicités pour une prise en charge préhospitalière. "Les prérequis et contenus de formation seront décrits dans le guide méthodologique et concertés avec les représentants des infirmiers et urgentistes", précise la note de présentation du projet d'arrêté.
Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs, élargi (SNPHARE) et l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) se sont élevés contre ce projet d'arrêté dans un communiqué commun diffusé mardi, en y voyant une preuve de "l'incapacité [des] tutelles à garantir une couverture sanitaire à la hauteur des besoins de la population".
"Les solutions proposées sont inadaptées et potentiellement dangereuses", ont protesté les deux syndicats. "Plus qu'un glissement de tâche, c'est placer le corps infirmier dans la difficulté en situation d'urgence, ignorer les spécificités respectives des métiers de médecin et d'infirmier, et, in fine, exposer les patients à une perte de chance."
Ils ont donc réclamé le retrait du projet d'arrêté au profit d'un renforcement des structures d'urgence existantes et du maillage territorial des Smur.
La création d'infirmiers correspondants du Samu fait cependant partie des mesures retenues par les travaux en cours de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) et du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF) sur la paramédicalisation et l'organisation des services d'urgence

Parmi les pistes retenues par les deux organisations pour nourrir les futurs textes sur la réforme du régime des autorisations d'urgence, on retrouve déjà dans les textes soumis à concertation la "création d'interventions paramédicalisées du Smur, en donnant la possibilité d'envoi d'un moyen Smur non médicalisé, selon l'état de santé du patient et sous la responsabilité du médecin régulateur".
Ces unités mobiles hospitalières paramédicalisées (UMH-P), dont l'engagement doit être protocolisé sur des critères d'engagement spécifiques, ont vocation à se substituer aux équipes paramédicales de médecine d'urgence (EPMU) déjà en place de façon dérogatoire dans certains territoires

Les antennes de médecine d'urgence confortées dans les projets de décrets

Principale nouveauté du projet de décret sur les conditions d'implantation de l'activité de soins de médecine d'urgence soumis à concertation à l'été 2021, les antennes de médecine d'urgence sont toujours présentes dans la dernière mouture du texte, cette mesure ayant même reçu l'approbation du Conseil d'Etat, précise la fiche de présentation du texte.
Ces antennes de médecine d'urgence proposeraient une offre de médecine d'urgence sur une plage minimum de 12h par jour, 7j/7, adossée à un Smur sauf dérogation, afin de "faciliter le maintien et/ou la création de points d'accès à une offre de médecine d'urgence"
La réforme des autorisations de médecine d'urgence devrait également intégrer la possibilité de mettre en place une régulation de l'accès aux structures d'urgence, soit par les Samu ou SAS (services d'accès aux soins), soit par une régulation physique en amont de l'accueil réalisé par l'infirmier ou le médecin.

Deux cas de figure sont une nouvelle fois envisagés à ce sujet: une organisation territoriale concertée, sur un territoire donné, avec la régulation de l'accès d'une ou plusieurs structures d'urgence ou antennes de médecine d'urgence sur arrêté des directions d'ARS, après avis du comité d'allocation des ressources urgences (Car-U), et avec la présence continue d'un professionnel de santé pour assurer un accueil lorsque l'orientation est faite par le Samu/SAS une organisation de crise, locale et temporaire, avec la présence continue d'une personne physique lorsque l'orientation est faite par le Samu/SAS.

Afin de fluidifier l'aval des urgences, la réforme des autorisations devrait également rendre obligatoire la mise en place un dispositif de gestion des lits prenant en compte l'activité non programmée, à l'échelle de l'établissement ou d'un groupement hospitalier de territoire (GHT) pour les établissements ayant un service ou une antenne de médecine.
Enfin, les textes actuellement soumis à concertation comprennent: la possibilité d'afficher des panneaux "urgences psychiatriques" pour les établissements concernés l'élargissement des missions du réseau des urgences aux parcours non programmés, avec l'inclusion de représentants de la filière ambulatoire des SAS et des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) la création de Samu référents par type de prise en charge (psychiatrie, gériatrie... une distinction entre transfert infirmier interhospitalier (TIIH) urgent organisé par le Samu et TIIH non urgent ne faisant pas intervenir le Samu, à travailler ultérieurement sur le plan opérationnel par le Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH).
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » mar. août 22, 2023 7:56 pm

Publié le 22/08/2023
Quelle dose d’adrénaline dans l’anaphylaxie ? Mythes et étude randomisée


Depuis des décennies, il est admis que l'injection d’adrénaline par voie intramusculaire (IM) est le traitement de première intention de l'anaphylaxie. En raison de préoccupations concernant les auto-injecteurs, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a demandé aux entreprises d'entreprendre des études pharmacocinétiques et pharmacodynamiques pour préciser les performances de leurs dispositifs auto-injecteurs d'adrénaline.

Ce n’est pas la taille qui compte

Pour la première fois, nous disposons de certaines données sur l'efficacité des dispositifs actuels, données qui ont remis en cause l'un des mythes concernant l'importance de la longueur de l'aiguille. Anapen© comporte une aiguille relativement courte (11 mm) et les appareils plus récents ont des aiguilles plus longues, en particulier l'Emerade© dont l'aiguille mesure 23 mm.

On craignait, en particulier chez les personnes en surpoids, que les aiguilles courtes délivrent une injection sous-cutanée et non IM, ce qui diminuerait le passage rapide de l'adrénaline dans la circulation. Les études pharmacocinétiques démontrent cependant que l'EpiPen© (aiguille de 16 mm) délivre des concentrations d'adrénaline plus élevées que l'Emerade©. En conséquence, le fait que l'adrénaline ait été délivrée par voie sous-cutanée ou intramusculaire ne semble pas être un facteur majeur pour expliquer la rapidité d'apparition de l'adrénaline dans la circulation.

Une étude randomisée à la recherche de la dose optimale

En fait, nous ignorons quelle concentration d'adrénaline est nécessaire pour traiter avec succès un épisode d'anaphylaxie et des informations pharmacodynamiques sont indispensables pour savoir quelle dose est susceptible d'apporter le résultat clinique souhaité. Alors que les directives recommandent l'injection intramusculaire de 500 μg d'adrénaline (épinéphrine) en cas d'anaphylaxie chez les adolescents et les adultes, la plupart des auto-injecteurs délivrent une dose maximale de 300 μg.

Dans un numéro récent d'Allergy, Patel et coll. ont évalué les taux plasmatiques d'adrénaline et les paramètres cardiovasculaires (y compris le débit cardiaque) après une auto-injection de 300 μg ou 500 μg d'adrénaline chez des adolescents présentant un risque d'anaphylaxie. Douze participants (hommes 58 %, âge médian 15,4 ans) ont participé et tous ont reçus les 3 injections IM (Emerade© 500, Emerade© 300, Epipen© 0,3 mg) lors de 2 visites distinctes réparties selon un plan en blocs randomisés.

Les recommandations semblent être confirmées

L'injection de 500 μg a entraîné une concentration maximale plus élevée et plus prolongée (p = 0,01) et une plus grande surface sous la courbe pour l'adrénaline plasmatique (p < 0,05) par rapport à une dose de 300 μg, sans différence dans les événements indésirables.
Dans l'anaphylaxie, l’importante vasodilatation entraine une chute de la pression artérielle moyenne et, par conséquent, de la perfusion tissulaire.

En réponse, l’adrénaline endogène, en augmentant à la fois le volume d'éjection systolique et la fréquence cardiaque, accroit le débit cardiaque. L'injection d’adrénaline a provoqué une augmentation significative de la fréquence cardiaque indépendamment de la dose et de l'appareil. De manière inattendue, 300 μg d'adrénaline ont entraîné une augmentation significative du volume d'éjection systolique lorsqu'ils sont administrés avec Emerade©, mais un effet inotrope négatif avec Epipen© (p < 0,05), ce qui méritera d’autres travaux de pharmacodynamie pour comprendre ces différences.

Quelle est la dose idéale d’adrénaline administrée par auto-injecteur pour traiter l'anaphylaxie ? Ces données soutiennent une dose de 500 μg d'adrénaline pour traiter l'anaphylaxie chez les sujets de plus de 40 kg dans la communauté. Malgré tout, la réponse dépend d'un très grand nombre de facteurs parmi lesquels figurent l'âge, la cause de l'anaphylaxie, la quantité d'allergène injectée (piqûre d'insecte) ou consommée (allergie alimentaire), l'état clinique du patient, la présence d'un asthme associé et de comorbidités, les efforts physiques, la prise de médicaments comme l'aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, et bien d'autres. Enfin chaque situation est individuelle et l'on recommande, chez les individus à risque d'anaphylaxie, d'avoir sur eux une trousse contenant au moins deux stylo auto-injecteurs !

Pr Guy Dutau
Références
Roberts G, Alviani C, Angier E. Exploding more myths about adrenaline. Allergy. 2023 Jul;78(7):1740-1741. doi: 10.1111/all.15767.
Patel N, Isaacs E, Duca B, et al. Optimal dose of adrenaline auto-injector for children and young people at risk of anaphylaxis: A phase IV randomized controlled crossover study. Allergy. 2023 Jul;78(7):1997-2006. doi: 10.1111/all.15675.
source jim.fr
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » mer. août 23, 2023 11:10 am

Quelles sont les causes d’un arrêt cardiaque soudain chez les jeunes ?
Nadine Eckert

15 août 2023


Un arrêt cardiaque soudain est responsable de 65 000 décès chaque année en Allemagne. Elle est souvent considérée comme un problème chez les personnes âgées, mais elle peut également toucher des individus plus jeunes : chaque année, elle touche 1 000 à 2 000 personnes de moins de 40 ans. Beaucoup de ces décès à un jeune âge sont évitables.

L’arrêt cardiaque soudain est le terme donné à un décès résultant d’une cause cardiaque et survenant dans l’heure suivant l’observation des symptômes. Si aucun témoin n'est présent, il y a arrêt cardiaque soudain si la personne était apparemment en bonne santé 24 heures avant la mort cardiaque. La mortalité est généralement le résultat d'une fibrillation ventriculaire soutenue ou d'une tachycardie ventriculaire soutenue qui conduit à un arrêt cardiaque.

Que doivent prendre en compte les praticiens de soins primaires pour détecter à temps les patients à risque ?

Reconnaître les signes avant-coureurs
Les signes avant-coureurs qui devraient inciter les médecins à envisager un risque accru d’arrêt cardiaque soudain sont les suivants :

Des évanouissements brefs et inexpliqués qui surviennent surtout en cas de stress, d'activité physique ou de bruits forts (par exemple, sonnerie d'alarme)

Convulsions sans résultat EEG pathologique clair (par exemple, épilepsie)

Accidents inexpliqués ou accidents de voiture

Insuffisance cardiaque ou dépendance à un stimulateur cardiaque avant 50 ans

"Ce sont toutes des indications qui pourraient indiquer une maladie cardiaque sous-jacente qui devrait être étudiée par un professionnel de la santé", a expliqué Silke Kauferstein, PhD, directrice du Centre pour l'arrêt cardiaque soudain et le syndrome d'arythmie familiale à l'Institut de médecine légale de l'Université. Francfort-sur-le-Main, Allemagne, dans un podcast de la German Heart Foundation.

Le sport rarement responsable
Un arrêt cardiaque soudain a de nombreuses causes. Les arrêts cardiaques soudains dans un environnement sportif professionnel, en particulier chez les jeunes footballeurs en bonne forme physique, attirent toujours l'attention. Pourtant, le sport joue un rôle moins important dans l’arrêt cardiaque soudain qu’on le pense souvent, même chez les jeunes.

"L'incidence des arrêts cardiaques soudains est en moyenne de 0,7 à 3 pour 100 000 sportifs de tous âges", a déclaré Thomas Voigtländer, MD, président de la Fondation allemande du cœur, dans une interview avec Medscape German Edition. Les hommes représentent 95 % des personnes concernées et 90 % de ces événements surviennent lors de sports récréatifs.

Troubles héréditaires
Le facteur de risque le plus important d’arrêt cardiaque soudain est l’âge ; elle est souvent associée à une maladie coronarienne. Ce facteur peut être significatif dès l’âge de 35 ans. Chez les jeunes individus, un arrêt cardiaque soudain est souvent le résultat de maladies cardiaques congénitales, telles qu'une cardiomyopathie hypertrophique ou une cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène. Des maladies telles que le syndrome du QT long et le syndrome de Brugada peuvent également entraîner un arrêt cardiaque soudain.

Chez les jeunes sportifs victimes d’un arrêt cardiaque soudain, la cause est souvent un facteur héréditaire négligé. "Le dépistage cardiaque est particulièrement recommandé pour les jeunes athlètes de haut niveau à partir de 14 ans environ", a déclaré Voigtländer, également cardiologue et directeur médical de l'hôpital Agaplesion Bethanien de Francfort.

Test de la famille
"Si un arrêt cardiaque soudain ou une mort subite inexpliquée survient à un jeune âge dans la famille, le médecin généraliste doit être conscient que cela pourrait être dû à des maladies cardiaques pouvant affecter le reste de la famille", a déclaré Voigtländer.

Dans ces cas, les médecins de premier recours doivent connecter les autres membres de la famille à des services ambulatoires spécialisés qui peuvent tester les facteurs génétiques, a-t-il ajouté. "Beaucoup de ces maladies génétiques peuvent être traitées avec succès si elles sont diagnostiquées rapidement."

Manque de connaissances
Kauferstein, qui dirige un service ambulatoire spécialisé, a déclaré : "Malheureusement, de nombreuses familles concernées ne savent pas qu'elles doivent également se faire tester. Ce manque de connaissances peut également avoir des conséquences fatales pour les proches."

C’est pourquoi elle estime qu’il est crucial de fournir davantage d’informations à la population en général. Un arrêt cardiaque soudain est souvent le premier signe d’une maladie cardiaque sous-jacente chez les individus jeunes et en bonne santé. "Nous voyons des signaux d'alarme dans nos tests approfondis sur les cas d'arrêt cardiaque soudain qui ont souvent été négligés", a déclaré Kauferstein.

Cet article a été traduit de l'édition allemande de Medscape.
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