Articles sur la santé

Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. févr. 10, 2023 3:07 pm

Première mondiale à l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP : réhabilitation simultanée et avec succès d'une surdité totale par la pose d’un implant cochléaire et d'une paralysie faciale complète par une greffe nerveuse
Publié le 20/01/2023. Communiqués de presse

L’équipe du service d’ORL et Chirurgie cervico-faciale de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP (chef de service Pr Frédéric Tankere) et de Sorbonne Université, coordonnée par le Dr Rémi Hervochon et le Dr Ghizlene Lahlou, a mené en avril 2021 une procédure inédite : la réparation par une greffe d’un nerf facial brulé et la pose d’un implant cochléaire 1 . C’est la première fois que ces deux techniques sensibles sont effectuées de concert.
Cette opération a fait l’objet d’une publication dans l’American Journal of Otolaryngology le 2 décembre 2022.

Le patient, âgé de 48 ans, avait été adressé au service d’ORL et Chirurgie cervico-faciale de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP suite à un accident du travail ; il avait reçu un éclat métallique incandescent à travers le tympan, provoquant une surdité totale (Cophose) et une paralysie faciale complète du même côté du visage.
L’équipe médicale a mené une procédure inédite : elle a réparé par une greffe le nerf facial brûlé et a posé un implant cochléaire dans le même temps chirurgical.
Le patient peut désormais revivre normalement : il mobilise son visage et a retrouvé une audition binaurale.
Aucun patient au monde n'avait à ce jour bénéficié d'un tel traitement combiné : ni les patients victimes de brûlure de l'oreille,
ni les patients victimes de toute autre pathologie destructrice de l'oreille. Cette opération ouvre donc de nouvelles perspectives
de traitement à tout chirurgien ORL confronté à une de ces situations médicales.
Cette opération a fait l’objet d’une publication dans l’American Journal of Otolaryngology le 2 décembre 2022.

[1] dispositif électronique venant directement stimuler le nerf auditif, utilisé dans le traitement des surdités
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. févr. 13, 2023 7:55 pm

Adepte d'un art martial russe, le systema que je pratique depuis longtemps, je ne pouvais pas ignorer cet article. Le systema s'appuie sur 4 piliers : le relâchement, la posture, le mouvement et le plus important des 4, la respiration. Respirer dans le combat est essentiel. Respirer permet de récupérer plus vite, d'encaisser plus fort, de se libérer des tensions. Au delà de l'aspect martial de cet art du combat pratiqué par les forces spéciales, il est important de se focaliser sur la respiration consciente et de savoir l'activer quand c'est nécessaire.


Publié le 13/02/2023
Essayez donc le « souffle respiratoire cyclique » pour gérer le stress !
Le stress est de plus en plus présent dans nos sociétés modernes. Il participe au déclenchement ou à l’aggravation de nombreuses pathologies et on pense en particulier aux maladies cardiovasculaires et au « burn-out ». De nombreuses techniques sont proposées pour la gestion du stress (relaxation, méditation, sophrologie, yoga, séances de sport …). A titre d’exemple, un examen des pratiques de respiration yogique a révélé une augmentation des sentiments de paix, une amélioration du temps de réaction et de la résolution des problèmes, une diminution de l'anxiété et une réduction du vagabondage de l'esprit et des pensées intrusives [1].

Le plus souvent les différentes méthodes proposées pour mieux gérer le stress insistent sur l’importance de la respiration profonde. Le type de respiration et son ampleur ont un impact physiologique direct sur le niveau d'oxygénation, la fréquence cardiaque, la ventilation et la pression artérielle [2]. Si la neurobiologie de la respiration a été étudiée tant chez l'animal que chez l’homme [3], il existe peu de données comparatives sur les effets des différentes techniques de respiration ou sur la quantité d'exercices respiratoires à effectuer pour produire ces effets.

Les exercices de respiration font donc partie des outils les plus efficaces pour gérer le stress, mais aussi l’angoisse et l’anxiété qui y sont souvent associées.

Plus efficace que la méditation en pleine conscience

Des chercheurs américains de la Stanford University ont évalué, dans un essai contrôlé randomisé publiée le 10 janvier 2023 dans « Cell Report Medicine », l'efficacité sur l'humeur et l’anxiété de plusieurs techniques de respiration pratiquée quotidiennement pendant un mois, en les comparant à la méditation en pleine
conscience pratiquée sur une même période de 1 mois [3]. Nous en rapportons les principaux résultats.

Cent huit sujets volontaires ont été inclus ; le recrutement des participants a commencé le 2 juin 2020, pendant la pandémie de la Covid-19. La plupart provenaient d’une classe de psychologie de l'Université de Stanford.

Quatre groupes de sujets volontaires ont été constitués après randomisation (n = 108). Un groupe devait suivre un programme de méditation en pleine conscience, sans pratiquer d’exercice de respiration (n = 24). Les trois autres groupes devaient pratiquer 5 minutes de respiration contrôlée par jour ; l’un devait pratiquer « le souffle cyclique » * (Cyclic Sighing) qui consiste à avoir des expirations plus profondes et plus longues que les inspirations (n = 30), un autre devait pratiquer « la respiration carrée » (box respiration), qui consiste à avoir le même temps d’inspiration, de rétention du souffle, et d’expiration (n = 21).

Enfin, un dernier groupe devait pratiquer « l'hyperventilation cyclique », avec des inspirations plus longues et des expirations plus courtes (n = 33). Les principaux critères d'évaluation étaient l'amélioration de l'humeur et de l’anxiété, la fréquence respiratoire, la fréquence cardiaque et la variabilité de la fréquence cardiaque ; les sujets devaient indiquer quotidiennement leur retour d’expérience sur ces points.

Toutes les phases de l'étude ont été menées en ligne (sélection, consentement/inscription, interventions/collecte des données et évaluations). Les données ont été recueillies à l'aide de la plateforme sécurisée Stanford REDCap (http:// redcap.stanford.edu). La collecte des données s'est terminée le 17 septembre 2020. Les membres de l'équipe de recherche étaient disponibles par e-mail et par téléphone.

La respiration quotidienne de 5 minutes, quel que soit son type, et la méditation en pleine conscience ont toutes les deux amélioré l'humeur et ont permis une réduction de l’anxiété. Cependant, l’exercice respiratoire seul, en particulier le souffle cyclique centré sur l’expiration, a entrainé une plus grande amélioration de l'humeur (p < 0,05) et une réduction de la fréquence respiratoire (p < 0,05) par rapport à la méditation de pleine conscience.

Des effets calmants physiologiques et psychologiques plus immédiats

Des études antérieures sur la respiration ont montré que les inspirations augmentent généralement la fréquence cardiaque tandis que les expirations la diminuent, mais pour les auteurs, l’impact d’une respiration consciente sur le système respiratoire explique aussi leurs résultats : « La respiration contrôlée influence directement la fréquence respiratoire, ce qui peut provoquer des effets calmants physiologiques et psychologiques plus immédiats …..l’effet des pratiques respiratoires contrôlées sur la fonction cérébrale est, au moins en partie, contrôlé par les voies du nerf vague ».

A noter qu’un article dont les résultats ont été récemment présentés dans le JIM.fr (revue systématique et méta-analyse des effets de la respiration lente volontaire sur la variabilité de la fréquence cardiaque) suggère qu'une respiration lente volontaire entraîne une augmentation du contrôle nerveux parasympathique du cœur avec

l’implication de son nerf principal, le nerf vague [5].

Les limites de l’étude ont été précisées par les auteurs dans l’article publié.

1) La taille des échantillons était relativement petite, avec probablement une puissance statistique insuffisante pour comparer les groupes de respiration entre eux. Cependant, selon eux, elle n’empêchait pas de comparer les effets combinés de la pratique de la respiration artificielle et ceux de la pratique de la méditation en pleine conscience.

2) La mise en œuvre du protocole, la collecte de données (questionnaires) s’est faite à 100 % « à distance » pendant la pandémie de Covid- 19.

3) Les résultats de cette étude sont limités à 1 mois sans suivi supplémentaire.
Cette étude a donc montré que l’exercice respiratoire quotidien de 5 minutes en particulier le souffle cyclique centré sur l'expiration, était prometteur en tant qu'exercice efficace de gestion du stress. Par rapport à la méditation, les exercices respiratoires entrainent une réduction de la fréquence respiratoire et produisent une plus grande amélioration de l’humeur.

Cette étude a été conçue à l'origine comme une étude exploratoire en vue d'un essai clinique plus important que les auteurs vont planifier ; ce prochain essai devra « examiner la durée des effets, la dose quotidienne minimale efficace et le degré minimal d'adhésion, en particulier en ce qui concerne les résultats physiologiques ».

* Description du « Souffle cyclique » (Cyclic Sighing) [4].

A pratiquer assis sur une chaise ou allongé, en deux phases, avec minuteur réglé sur 5 minutes. 1) Pratiquer lentement une inspiration, et, une fois les poumons dilatés, inspirer à nouveau une fois pour remplir au maximum les poumons. 2) Expiration lente et complète (inspiration par voie nasale, expiration par la bouche, ou inspiration et expiration par voie nasale)

Pr Dominique Baudon
Références
[1] Lavretsky, H., and Feldman PhD, J.L. : Precision medicine for breath-focused mind-body therapies for stress and anxiety: are we ready yet? Glob. Adv. Health Med. 2021; 10, 2164956120986129. https://doi.org/10. 1177/2164956120986129. [2] Lavretsky, H., and Feldman PhD, J.L : Precision medicine for breath-focused mind-body therapies for stress and anxiety: are we ready yet? Glob. Adv. Health Med. 2021; 10, 2164956120986129. https://doi.org/10. 1177/2164956120986129. [3] Campanelli, S., et coll. : Pranayamas and their neurophysiological effects. Int. J. Yoga, 2020 ; 13, 183–192. https:// doi.org/10.4103/ijoy.IJOY_91_19.
[4] Melis Yilmaz Balban, et coll. : Brief structured respiration practices enhance mood and reduce physiological arousal. 2023, Cell Reports Medicine 4, 100895. https://doi.org/10.1016/j.xcrm.2022.100895
[5] Laborde S et coll. : Effects of voluntary slow breathing on heart rate and heart rate variability: A systematic review and a meta-analysis. Neurosci Biobehav Rev., 2022; 138: 104711. doi: 10.1016/j.neubiorev.2022.104711.

Copyright jim.fr


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Publié le 13/02/2023
Affaire Palmade : au carrefour entre usage de cocaïne, chemsex et « homicide » de fœtus

L’accident de la circulation dans lequel l’humoriste Pierre Palmade a été impliqué met en lumière divers problèmes de santé publique et des questionnements juridico-éthiques.

Ce vendredi soir près de Villiers-en-Brière en Seine-Maritime, un grave accident de la circulation impliquant quatre véhicules a fait quatre blessés graves, parmi lesquels un enfant de six ans et une femme enceinte qui a perdu son enfant des suites de l’accident. Cela n’aurait pu être qu’un énième drame de la route tristement banal, mais l’un des blessés se trouve être l’humoriste et acteur Pierre Palmade. Si c’est d’abord l’émotion qui s’est emparé des médias français, tant le comédien est une personnalité appréciée du show-business, l’état d’esprit a grandement changé au fur et à mesure que des éléments de l’enquête étaient révélés pas les médias. Testé positif à la cocaïne, Pierre Palmade semble en effet, à ce stade de l’enquête, être le principal responsable de ce terrible accident.

Au moment de l’accident, plusieurs témoins ont également affirmé avoir vu deux jeunes hommes s’enfuir du véhicule endommagé du comédien. L’enquête a pu déterminer que l’acteur avait passé le week-end avec ces individus pour une séance de « chemsex ». Il s’agit d’une pratique répandue notamment chez les hommes homosexuels consistant à consommer des stupéfiants au cours de rapports sexuels afin de maximiser les performances et les sensations. Les drogues les plus utilisés lors de cette pratique sont la cocaïne donc, mais aussi l’ecstasy, le GHB ainsi que les cathinones, des drogues synthèses reproduisant les effets psychotropes du khat.

La cocaïne, une drogue qui s’est démocratisée

L’humoriste star des années 1990 et 2000 n’a jamais caché souffrir d’une addiction à la cocaïne, ce qu’il qualifie de « maladie illégale ». Il a ainsi suivi plusieurs cures de désintoxication sans succès et a déjà été condamné plusieurs fois pour usages de stupéfiants, la dernière fois en 2019. Il avait alors été soumis à une injonction thérapeutique, procédure durant laquelle le condamné est « obligé » » de suivre un parcours de soins au sein d’une unité d’addictologie. Une thérapie qui a été sans succès.

Il faut dire qu’il n’existe aucun médicament de substitution pour la cocaïne, contrairement à ce qu’il en est pour l’héroïne. Divers traitements sont employés pour tenter de soigner l’addiction à la cocaïne, qui toucherait environ 20 % des consommateurs, tels que le baclofène ou la simulation magnétique transcrânienne, sans que leur efficacité n’ait pu être déterminé avec certitude.

Si la cocaïne a longtemps été réservé à une élite (stars de cinéma, traders, chefs d’entreprise…) du fait de son prix prohibitif, cette drogue s’est « démocratisée » ces dernières années en raison de la baisse de prix et elle est désormais consommé dans des milieux sociaux de plus en plus divers et par des personnes de plus en plus jeunes. Selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), sa consommation est en augmentation et on compte en France environ 600 000 consommateurs réguliers.
Tuer un fœtus dans le ventre de sa mère est-il un homicide ?

La consommation de cocaïne créé chez le consommateur une sensation de bien-être immédiate et un sentiment d’euphorie et de toute-puissance qui peut provoquer des comportements dangereux ou violents. Au volant, la cocaïne provoque une conduite plus agressive, amenant le conducteur à prendre des risques inconsidérés et à commettre des erreurs de jugement, tels des changements de direction inopiné (ce qui semble être le cas dans l’accident de Pierre Palmade). Entre 20 et 25 % des accidents mortels de la circulation seraient liés à la consommation de stupéfiants : 94 % des conducteurs testés positifs sont des hommes.

Contrairement à ce qu’il en est pour l’alcool, pour laquelle il existe un seuil légal d’alcoolémie à ne pas dépasser, c’est la tolérance zéro qui s’applique pour la cocaïne et tous les autres stupéfiants : toute personne qui sera testée positive au volant après un test salivaire (éventuellement confirmé par un test sanguin) pourra être reconnu coupable de conduite sous l’emprise de stupéfiant et encourt deux ans de prison et 4 500 euros d’amende. Le fait d’avoir consommé des stupéfiants avant de prendre le volant est également, en cas d’accident de la route, une circonstance aggravante des infractions de blessures involontaires (la peine passe de 3 à 5 ans de prison) et d’homicide involontaire (la peine passe de 5 à 7 ans de prison).

L’homicide involontaire, c’est pour le moment l’infraction retenue par le procureur de Melun dans cette affaire, en raison de la mort du fœtus dans l’accident. Pierre Palmade et les autres victimes de l’accident se retrouvent ainsi bien malgré eux au cœur d’une controverse qui anime le droit pénal depuis 25 ans, celle de savoir si le fait de tuer un enfant dans le ventre de sa mère peut être considéré comme un homicide. Depuis 1999, la position de la Cour de Cassation n’a jamais varié : l’enfant à naitre n'est pas une personne au sens du droit et le tuer n’est donc pas un homicide, sauf s’il a pu vivre, ne serait-ce qu’un instant, hors du ventre de sa mère. Le parquet a donc demandé qu’une autopsie du fœtus tué dans l’accident soit réalisé, afin de déterminer s’il était toujours en vie lorsqu’il a été extrait du ventre de sa mère. Rajoutant ainsi encore une pointe de macabre à cette tragique affaire.

Quentin Haroche
jim.fr


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Les médecins sont nos amis n'oublions pas... Enfin il parait... on n'est pas sûr... En fait il apparaitrait que non.



Publié le 13/02/2023
Manifestation du 14 février : les médecins hospitaliers rejoignent le mouvement

Deux syndicats de praticiens hospitaliers ont appelé à participer à la manifestation de mardi contre la loi Rist.

Veillée d’armes du côté des médecins libéraux. Ce mardi, les praticiens de ville sont appelés à fermer leur cabinet et à participer à une grande manifestation dans les rues de Paris. L’appel à manifester a été lancée par les six syndicats représentatifs de la profession (MG France, CSMF, FMF, SML, UFML, Avenir Spé) et a été rejoint par divers collectifs (Médecins pour demain, Jeunes médecins, Reajgir) et par l’Ordre des médecins.

Les revendications sont diverses (hausse du tarif de la consultation, défense de la liberté d’installation, rejet des gardes obligatoires…), mais le principal mot d’ordre est le combat contre la proposition de loi Rist, adoptée en première lecture à l’unanimité par l’Assemblée Nationale le 19 janvier dernier et qui prévoit de permettre l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA), kinésithérapeutes et orthophonistes et ouvre le droit à la primo-prescription aux IPA. La manifestation coïncidera avec le début de l’examen du texte au Sénat.

Médecins hospitaliers et libéraux main dans la main

Si le mouvement pouvait semblait au départ concerner uniquement la médecine de ville, les syndicats libéraux ont reçu un renfort inattendu ce vendredi, puisque deux syndicats hospitaliers, Action praticiens hôpital (APH) et l’association des médecins urgentistes de France (Amuf), ont également appelé à manifester ce mardi contre la loi Rist. « La pratique avancée doit se concevoir dans le cadre d'un parcours de soins dont l'initiateur du soin est le médecin, en ville ou à l'hôpital, qui a élaboré le diagnostic et la stratégie thérapeutique et qui coordonne avec les équipes soignantes les soins qui peuvent être délégués ou transférés en spécifiant les objectifs thérapeutiques à atteindre pour le malade » écrivent les deux syndicats hospitaliers pour justifier leur ralliement au mouvement.

Chaque groupe de médecins défendra ce mardi ses propres revendications, les questions de tarif et de contraintes pour les libéraux, celles de prise en compte de la pénibilité pour les hospitaliers. Mais les praticiens de ville ne peuvent rester insensibles aux préoccupations de leur confrère hospitaliers et vice et versa. « La médecine hospitalière et la médecine libérale ne fonctionnent ni en silos, ni en opposition : la reconstruction du système de santé ne sera possible que si l'une et l'autre sont en mesure de travailler correctement et ensemble » écrivent APH et l’Amuf.

François Braun veut « répondre aux besoins de santé de la population »

Face à ce front commun relativement inédit, François Braun et le directeur de la CNAM Thomas Fatôme soufflent le chaud et le froid, tentant de calmer la colère des médecins sans renier leurs positions antérieures. Ce vendredi, le ministre de la Santé a dit entendre « l’inquiétude et la colère » des médecins mais rappelle que sa priorité est de « répondre aux besoins de santé de la population » et d’aider « les Français qui n’arrivent pas à trouver un médecin, ni à avoir les soins dont ils ont besoin ».

Le ministre a essayé de calmer les craintes des médecins sur la loi Rist, considérée par les syndicats comme une remise en cause du rôle central du médecin traitant. « Bien sûr le médecin généraliste traitant est et restera la colonne vertébrale de notre dispositif de soins primaires, ce serait une aberration qu’il ne soit plus au centre du jeu » a assuré l’ancien urgentiste, avant de rajouter « mais on ne peut pas rester dans le statu quo actuel, parce que les besoins de santé de la population sont croissants alors que le nombre de médecins va continuer à diminuer ». Il a également défendu la proposition de la CNAM d’augmenter le tarif de la consultation de 1,50 euros, « ce qui peut paraitre dérisoire, mais c’est en moyenne pour un généraliste 7 000 euros de plus par an ».

Même son de cloche du côté de Thomas Fatôme. Si le directeur de la CNAM a été plutôt sévère à l’encontre des syndicats dans ces dernières prises de parole, il s’est montré plus ouvert jeudi dernier, alors que les deux dernières semaines de négociation s’ouvrent. « Dès la semaine prochaine, nous allons rebalayer l'ensemble des sujets, faire évoluer nos propositions sur l'engagement territorial, car nous sommes à l'écoute de ce que les syndicats de médecins ont dit » a indiqué l’énarque.

Fin des négociations conventionnelles le 28 février

Cette dernière phase de négociations sera l’occasion pour la CNAM de défendre son très controversée projet de contrat d’engagement territorial (CET), critiquée par tous les syndicats et d’en définir les contours. La participation à ce contrat, qui consiste pour le médecin à s’engager à remplir divers objectifs permettant d’améliorer l’accès aux soins, lui permettra de bénéficier d’un forfait (fixé pour le moment à 3 000 euros annuel) et surtout d’accéder à une nomenclature spécifique (dont les tarifs doivent encore être négociés) bien plus avantageuse que les 26,50 euros promis à tous les médecins sans condition.

Thomas Fatôme le répète, ce CET ne doit pas être perçu par les médecins comme une nouvelle contrainte, mais au contraire comme une opportunité. « Le dispositif vise justement à reconnaitre ce que font déjà de nombreux médecins et à proposer aussi aux autres, généralistes et spécialistes, un système qui leur soit accessible » rappelle-t-il, dénonçant des « caricatures » sur le sujet.

Le temps presse : la date butoir pour la fin des négociations est fixé au 28 février et en l’absence d’accord, c’est une procédure arbitrale qui sera mise en place. « On ne joue pas l’échec, on fera tout pour obtenir un accord qui soit conforme au mandat fixé » assure le directeur de la CNAM, accusé par certains de vouloir jouer la montre.

Nicolas Barbet
jim.fr


Le communiqué de l'AMUF et cie
LA PRATIQUE AVANCEE N’EST PAS LE « CANADA DRY » DU MEDECIN

Communiqué

Le 14 février 2023, la PPL Rist, visant à donner le primo accès, le primo diagnostic et le primo-traitement aux infirmières de pratique avancée, déjà adoptée à l’Assemblée Nationale, sera examinée au Sénat.

Le 14 février 2023, les médecins libéraux, le Conseil de l’Ordre des Médecins et les syndicats de praticiens hospitaliers d’Action Praticiens Hôpital avec l’AMUF seront devant le Sénat pour s’opposer à ce texte, qui ne respecte pas les engagements initiaux de la pratique avancée infirmière, déstructure l’organisation du soin et instaure une médecine à deux vitesses.

Il y a deux siècles, la triste aventure des officiers de santé s’est conclue par un principe fondamental, inscrit dans la loi : « Nul ne peut exercer la médecine s’il n’est pas médecin » (loi du 19 ventôse an XI, 1803). Demander le maintien de ce principe, c’est reconnaître les compétences et les responsabilités de chacun des acteurs de la santé. Voter la PPL Rist, c’est enterrer ce principe et donner l’illusion que la santé peut se passer de médecins.

Développons la pratique avancée dans les domaines où la coordination du soin et le transfert de tâche ont du sens. Pour APH et pour l’AMUF, la pratique avancée doit se concevoir dans le cadre d’un parcours dont l’initiateur du soin, est le médecin, en ville ou à l’hôpital, qui a élaboré le diagnostic et la stratégie thérapeutique et qui coordonne avec les équipes soignantes les soins qui peuvent être délégués ou transférés en spécifiant les objectifs thérapeutiques à atteindre pour le malade.

Action Praticiens Hôpital et l’AMUF réitèrent leur demande d’une grande concertation nationale sur la Santé, afin de réformer en profondeur, dans l’intérêt des patients et de ceux qui les soignent, le système de santé.

Action Praticiens Hôpital et l’AMUF insistent particulièrement sur les principales revendications pour l’attractivité des carrières médicales hospitalières :

Ouverture du chantier de la permanence des soins : temps de travail et son décompte, rémunération équitable, valorisation de la pénibilité pour la retraite, juste répartition de la PDS entre l’hôpital et la médecine libérale.
Restitution immédiate des 4 ans d’ancienneté spoliés aux PH nommés avant le 1er octobre 2020, qui pourtant ont tenu l’hôpital public et le système de santé debout y compris pendant la 1re vague de la crise COVID
Démocratisation et humanisation de la gouvernance médicale de l’hôpital.

Le 14 février 2023, les médecins libéraux se mobiliseront pour dénoncer les négociations conventionnelles en cours. Il n’appartient pas à APH ou à l’AMUF de commenter leurs revendications. En revanche, il est de notre devoir de soutenir la nécessité d’un véritable dialogue social et de négociations dignes, reconnaissant le travail, les droits et les devoirs de chacun. La médecine hospitalière et la médecine libérale ne fonctionnent ni en silos, ni en opposition : la reconstruction du système de santé ne sera possible que si l’une et l’autre sont en mesure de travailler correctement et ensemble.
On se souvient des vidéos hystériques du snphar-e, impliquant des IADE, en mettant en ligne (vite retirées ceci dit, par un sursaut de lucidité ?) des "affaires" judiciaires dans lesquelles des IADE étaient impliqués. Ne voulant pas les laisser seuls dans l'exercice, on leur propose juste ça, selon l'actualité du moment. Tout en n'oubliant pas que la création des salles de réveil est bien le fait d'une erreur d'un médecin anesthésiste.


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Drame de la maternité d'Orthez : l'anesthésiste alcoolique condamnée à 3 ans de prison
Par Aude Bariéty
Publié le 12/11/2020



Reconnue coupable d'avoir involontairement causé la mort de Xynthia Hawke en septembre 2014, Helga Wauters se voit par ailleurs interdite définitivement d'exercer la médecine.

«C'était Bagdad». C'est ainsi qu'une infirmière anesthésiste appelée en renfort avait décrit l'accouchement de Xynthia Hawke à la maternité d'Orthez, le 26 septembre 2014. Après quatre jours de coma, la jeune Anglaise de 28 ans était décédée. Ce jeudi 12 novembre, l'anesthésiste de garde le 26 septembre 2014, Helga Wauters, a été reconnue coupable d'«homicide involontaire». Le tribunal correctionnel de Pau l'a condamnée à trois ans de prison, soit le maximum possible. Lors de son procès, les 8 et 9 octobre, le ministère public avait réclamé à son encontre la même peine.

Helga Wauters, aujourd'hui âgée de 51 ans, est née à Bruxelles d'un père belge et d'une mère allemande. Après de brillantes études, elle devient anesthésiste. Lors de son premier emploi, elle rencontre une infirmière qui devient sa compagne et qui accouche de jumeaux en 2005. Puis la Belge perd pied. Séparée de sa conjointe, elle fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et de désintoxication pour alcoolisme aigu. Elle travaille dans plusieurs hôpitaux, desquels elle est licenciée pour «faute grave» après des problèmes liés à sa consommation d'alcool.
L'opération vire au cauchemar

Le 12 septembre 2014, Helga Wauters arrive à la clinique Labat, située à Orthez (Pyrénées-Atlantiques). Dès le 22 septembre, elle prescrit un mauvais médicament et trébuche dans la chambre d'un patient sous l'effet de l'alcool. Le 24, elle ne répond pas au téléphone alors qu'elle est de garde. L'établissement décide de se séparer de l'anesthésiste, mais le 26 septembre, elle est encore de garde quand l'accouchement de Xynthia Hawke, dont le terme est dépassé, est déclenché. Dans la soirée, elle est rappelée à la clinique : le gynécologue-obstétricien a décidé d'une césarienne.

L'opération tourne au cauchemar après que le bébé a été extrait, mal en point mais vivant. La parturiente, qui est en train d'être recousue, se réveille, gémit, vomit, balbutie même «J'ai mal» en anglais... Plongée dans le coma, elle meurt le 30 septembre 2014. L'enquête menée ensuite révèle que la Belge buvait tous les jours, qu'elle se rendait au travail avec une bouteille mêlant eau et vodka, et qu'elle a multiplié les fautes médicales lors de l'accouchement de Xynthia Hawke, intubant sa patiente dans l'œsophage au lieu de la trachée et restant sans réaction face à l'arrêt cardiaque de la jeune femme.

Mise en examen et placée en détention provisoire le 2 octobre, Helga Wauters est libérée sous contrôle judiciaire en décembre. Six ans plus tard, son procès, plusieurs fois reporté, a lieu les 8 et 9 octobre 2020. Après une brève déclaration, elle choisit de garder le silence. Son avocat, Me Antoine Vey, reconnaît à sa place sa «responsabilité», qu'il qualifie de «pleinement assumée et intégrée». À la toute fin des débats, la Belge prend toutefois la parole et se dit «sincèrement désolée». La procureure requiert à son encontre trois ans de prison et une interdiction définitive d'exercer la médecine.

Auprès du Figaro, Me Philippe Courtois, le conseil des parents, de la sœur et du compagnon de Xynthia Hawke, décrit ses clients comme «soulagés que le procès se soit déroulé dans de bonnes conditions, même si le silence d'Helga Wauters a été difficile à vivre». L'avocat souligne que les parties civiles «veulent avant tout que cette personne n'exerce plus la médecine. Afin que ce qui arrivé à Xynthia n'arrive pas à d'autres». En ce sens, la décision rendue par le tribunal correctionnel de Pau ce jeudi est pour les proches de la victime un grand soulagement.

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L’anesthésiste Frédéric Péchier, mis en examen pour 24 empoisonnements, peut retravailler comme simple médecin
publié le 11 janvier 2023

L'anesthésiste Frédéric Péchier, mis en examen à Besançon pour 24 empoisonnements et soupçonnés de huit autres, et dont le contrôle judiciaire lui interdisait d'exercer la médecine, pourra à nouveau la pratiquer, à l'exception de sa spécialité qui lui reste «interdite», a annoncé mercredi 11 janvier le parquet général de Besançon.
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » mer. févr. 15, 2023 9:57 pm

Publié le 15/02/2023
Une manifestation historique…pour rien ?

La grande manifestation des médecins libéraux de ce mardi n’a pas fait reculer le Sénat, qui a adopté la loi Rist en première lecture.

« Médecins, pas larbins ! », « à vos Rist et péril », « infirmiers et médecins épuisés, la loi Rist va nous achever ! » : des milliers de médecins ont manifesté ce mardi dans les rues de Paris, entre la place Vauban et la place du Panthéon, pour exprimer leur colère contre les récentes orientations choisies par le gouvernement pour la médecine de ville. Entre 4 500 (selon la police) et 10 000 (selon les organisateurs) ont participé à cette manifestation historique, répondant à l’appel de tous les syndicats représentatifs de la médecine de ville (MG France, CSMF, FMF, UFML, SML, Avenir Spé) mais également des collectifs Médecins pour demain, Jeunes Médecins et Reagjir, de l’Ordre des Médecins, de SOS Médecins et de divers syndicats d’internes (Isni, Isnar-IMG) et d’hospitaliers (APH, Amuf).

Non substituables

Si une poignée de médecins hospitaliers s’est glissée dans le cortège, le gros des troupes était bien sûr constitué de praticiens de ville. Au-delà des revendications habituelles de la profession (hausse des tarifs, défense de la liberté d’installation, recul du temps administratif…), les participants à la manifestation, jeunes comme moins jeunes, expriment tous une réelle inquiétude quant à l’avenir de la profession.

« On fait de nous des médecins substituables, on nous enlève tout le plaisir de ce beau métier, ça nous fait du mal » explique un généraliste venu du Val-de-Marne pour manifester. « Franchement, je ne sais pas où je serais dans deux ans », avoue une jeune généraliste venue du Loiret, qui déplore une « dégradation des conditions d’exercice » et le « mépris de la CNAM ». « Ils font tous pour nous dégouter, jamais je ne m’installerais à ces conditions, ce n’est plus de la médecine libérale, c’est du salariat déguisé », s’emporte une généraliste remplaçante à Lyon.

Le Sénat adopte une loi Rist fortement amendée

Le principal mot d’ordre de la manifestation est bien sûr le rejet de la proposition de loi Rist, adoptée à l’unanimité en première lecture par l’Assemblée Nationale le 19 janvier dernier et qui prévoit de permettre l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA), aux kinésithérapeutes et aux orthophonistes et qui ouvre le droit à la primo-prescription aux IPA. « Après avoir réduit drastiquement le nombre de médecins, le gouvernement veut régler le problème en trois mois en inventant une recette miracle : coercition et dérégulation » lance au micro le Dr Agnès Giannoti, présidente de MG France, particulièrement impliquée dans le combat contre la loi Rist.

La manifestation de ce mardi coïncidait avec l’examen en première lecture par le Sénat de cette proposition de loi très décriée. Et sans surprise (mais sans grand enthousiasme), les sénateurs ont adopté le texte, par 199 voix pour et 14 contre. « Ne nous berçons pas de chimères, ce texte oppose à un problème structurel des réponses parcellaires et ne permettra pas de résoudre les graves difficultés auxquels certains de nos concitoyens sont confrontés » a mis en garde la rapporteure du texte, la sénatrice LR Corinne Imbert.

Les sénateurs ont entendu certaines des inquiétudes des médecins et ont donc fortement amendé le texte voté par les députés. L’accès direct aux paramédicaux et la primo-prescription pour les IPA ont ainsi été fortement encadrés, en s’assurant qu’ils ne seront possibles que dans le cadre d’un exercice coordonné par un médecin. Les sénateurs ont également effacé toute référence à un « engagement territorial » ou à une « responsabilité collective » des médecins, très mal perçu par ses derniers. Contre l’avis du gouvernement, la chambre haute a également adopté un amendement permettant de sanctionner les patients qui n’honorent pas leur rendez-vous médicaux sans raison valable. Une commission mixte paritaire va désormais être réuni pour parvenir à un texte commun entre les deux chambres.

L’Ordre des infirmiers salue le vote de la loi Rist

Appelé ce mardi matin à commenter la manifestation des médecins sur les antennes de Franceinfo, le ministre de la Santé François Braun a dit « comprendre l’inquiétude des médecins » vis-à-vis de la loi Rist « mais pas leur hostilité » alors que cette loi a selon lui le mérite de « redonner plus de temps de soins aux médecins ».

S’il dit « reconnaitre le rôle central du médecin traitant », il rappelle qu’il est « avant tout le ministre des Français, mon objectif est que leurs besoins de santé soient couverts ». L’ancien urgentiste a également défendu la proposition de la CNAM d’augmenter de 1,50 euros le tarif de la consultation, une hausse « loin d’être une marque de mépris » selon lui et qui pourra augmenter au cours des négociations conventionnelles (« 30 euros ce n’est pas absurde » a-t-il commenté), à condition que les médecins s’engagent à « couvrir les besoins de la population » a-t-il précisé.

Finalement, les grands gagnants de cette journée de manifestation de mardi ne sont ni les médecins, ni le gouvernement mais sans doute les infirmières, qui attendent depuis plusieurs années que l’on leur confie de nouvelles tâches et qu’on reconnaisse leurs compétences. Après l’annonce du vote par le Sénat, l’Ordre national des infirmiers (ONI) a salué « un premier pas vers la réforme nécessaire du système de santé au bénéfice des patients, en renforçant le rôle des IPA et en ouvrant la porte de l’évolution de l’ensemble de la profession infirmière ».

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Message par Arnaud BASSEZ » sam. févr. 18, 2023 4:50 pm

Publié le 18/02/2023
De la dangerosité des IRM (et surtout des armes à feu)

L’imagerie par résonnance magnétique ou IRM nécessite, comme son nom l’indique, un champ magnétique puissant pour produire des images de l’intérieur du corps humain. Un appareil à IRM peut ainsi produire un champ magnétique compris entre 0,1 et 7 teslas (aucun rapport avec Elon Musk), soit 140 000 fois plus puissant que celui de la Terre. Sur internet, des vidéos montrent la puissance de ce champ magnétique, un appareil à IRM pouvant attirer des objets en métal de plus de 900 kilos. Ainsi, si les appareils à IRM, apparus dans les hôpitaux au début des années 1980, constituent un outil essentiel dans l’établissement du diagnostic, il s’agit également de machines potentiellement dangereuses, comme l’a appris à ses dépens Leandro Mathias de Novaes.

Le 16 janvier dernier, cet avocat brésilien de 40 ans accompagnait sa mère qui devait bénéficier d'une IRM dans une clinique de Sao Paulo. Une bonne action qui allait malheureusement être fatale au fils aimant. En effet, bien que l’équipe médicale ait rappelé à plusieurs reprises à l’avocat et à sa mère l’absolue nécessité de se séparer de tout objet métallique avant d’approcher de l’appareil à IRM, Leandro de Novaes n’a pas jugé bon de les soignants signaler qu’il avait toujours un pistolet chargé à la ceinture !

Abattu par sa propre arme

Lorsque l’appareil à IRM a été allumé tandis que l’avocat était présent dans la salle d’examen, le puissant champ magnétique de la machine aurait projeté l’arme de poing de l’avocat loin de sa ceinture et le pistolet s’est enclenché. L’infortuné pistolero a alors été blessé d’une balle dans le creux épigastrique par sa propre arme à feu. Bien qu’il ait pu rapidement être pris en charge (c’est l’avantage d’être blessé au sein d’un hôpital), Leandro de Novaes a fini par succomber à ses blessures trois semaines plus tard, le 6 février.

Très actif sur les réseaux sociaux, la victime de ce terrible drame était un militant pro-armes, rappelant constamment à ses milliers d’abonnés la nécessité de toujours avoir une arme sur soi (même dans une salle d’IRM donc !) dans un pays miné par une forte insécurité. L’établissement de santé a tout de suite tenu à rejeter toute responsabilité dans le drame survenu en son sein, rappelant dans un communiqué que « tous les protocoles de sécurité ont été respectés par l’équipe de la clinique » et que la victime et sa mère avaient signé un document garantissant qu’ils avaient été avertis des précautions de sécurité à prendre avant d’entrer dans la salle d’examen. L’avocat est donc entré dans la salle d’examen armé « par sa propre volonté » estime l’hôpital.

Quand les IRM veulent notre peau

L’accident mortel de Leandro de Novaes n’est malheureusement pas le premier incident grave provoqué par le puissant champ magnétique de l’IRM. En 1992, une femme de 74 ans est décédé à cause de l’effet du champ magnétique sur un clip en métal implanté dans le cerveau. En 2001, un enfant de 6 ans a été tué après avoir été violemment frappé à la tête par une bombonne d’oxygène attirée par l’aimant de la machine.

En 2018, c’est un Indien de 32 ans, qui lui aussi accompagnait sa mère pour un examen, qui a été violemment projeté contre l’appareil à IRM et tué, après que l’équipe médicale ait omis de lui dire de lâcher une bouteille d’oxygène. Plus près de nous à Amiens en 2015, un adolescent de 13 ans a perdu son pouce, brulée par la machine à IRM après que les soignants aient oublié de retirer un capteur placé sur son doigt. En 2009, une étude avait recensé 27 cas d’objets métalliques transformés en projectiles par une IRM dans les hôpitaux de Pennsylvanie entre 2004 et 2008, provoquant trois blessé légers.

Aussi impressionnant et grave que soient ces accidents, ils restent extrêmement rares en comparaison des millions d’examens par IRM réalisés chaque année dans le monde, qui permettent de sauver des milliers de vies. Plus qu’un récit sur les dangers des IRM, cette triste histoire est donc surtout une nouvelle preuve de la dangerosité des armes à feu, n’en déplaise à feu Leandro de Novaes.

Nicolas Barbet
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Publié le 18/02/2023
Pete Reed, un infirmier « larger than life »

Infirmier humanitaire américain qui avait notamment soigné des blessés durant la bataille de Mossoul, Pete Reed est mort dans un bombardement russe en Ukraine.

« Il est mort en faisant ce pourquoi il est le meilleur, ce qui lui donnait de la vie, ce qu’il aimait » a simplement commenté sur Instagram Alex Potter, femme de l’infirmier américain Pete Reed. Ce vétéran de l’aide humanitaire a été tué à seulement 33 ans le 2 février dernier dans la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, est en proie à de violents combats entre les forces russes et ukrainiennes depuis plus de trois mois. Lui et des membres de Global Outreach Doctors, son organisation humanitaire, était en train de porter secours à une femme blessée dans un bombardement lorsque leur position a été touchée par un missile russe (la femme blessée n’a pas survécu).

Selon une enquête parue dans le New York Times ce mardi, la mort de Pete Reed pourrait potentiellement constituer un crime de guerre. L’analyse des images filmés par Erko Laidinen, un bénévole estonien qui accompagnait Reed au moment du bombardement, semble montrer que le missile qui a couté la vie à l’infirmier américain était un projectile guidé par laser, ce qui laisse penser que les Russes ont vu leur cible au moment de tirer. Or, le convoi humanitaire était marqué d’une croix rouge et aucune cible militaire n’était à proximité.

Colosse au grand cœur

Grand, costaud, bruyant et un peu gauche, Pete Reed était « larger than life » selon son ami Campbell Mac Diarmid, un journaliste néozélandais qui l’a connu en Irak. Véritable tête brulé, Reed s’était engagé dans les Marines, l’unité d’élite de l’armée américaine et avait été déployé à deux reprises en Afghanistan, en 2007 et en 2011. C’est à son retour au pays en 2012, lorsque son Etat natal, le New Jersey, est frappé par le terrible ouragan Sandy et qu’il se porte volontaire pour aider les sinistrés, qu’il comprend que c’est en tant que soignant et non soldat qu’il pourra véritablement aider son prochain.

Pete Reed décide donc de revenir sur les terrains de guerre, plus en tant que combattant, mais comme infirmier improvisé (il n’avait, jusqu’à ce qu’il obtienne son diplôme d’infirmier en juin dernier, aucune formation médicale). En 2015, il part de sa propre initiative dans le nord de l’Irak, en pleine bataille entre les Kurdes et les djihadistes de l’Etat Islamique. Alors que les ONG traditionnelles n’osent pas s’approcher du front, Pete Reed créé avec quelques amis une équipe d’infirmiers de choc n’hésitant pas à aller au feu pour sauver les blessés. Une équipe qui deviendra en 2017 l’ONG Global Response Medicine, que Reed dirigera pendant quatre ans et qui est venu en aide à plus de 10 000 personnes durant la guerre en Irak.

« Soudain, une voiture-suicide explose au milieu des combattants kurdes irakiens. Retraite en désordre, blessés en nombre. Pete, qui avait installé un poste médical avancé à proximité, saute sur un pick-up et fonce à travers la foule pour ramener les premiers blessés. Là, au cœur de la bataille, il se révèle. Sa voix domine la clameur de l’affrontement, les sifflement des balles, les tonnerres des mortiers et guide les hommes et les gestes. Fini ses tics nerveux et sa gaucherie de colosse dans un monde trop étroit » se souvient Samuel Forey, journaliste à Libération qui avait rencontré Reed lors de la bataille de Mossoul en 2016. Lui-même a été soigné par Reed après avoir été blessé par une mine à la fin de la bataille en 2017.

Trouver l’amour au milieu du chaos

C’est dans cet enfer de sang et d’acier que l’apprenti infirmier va trouver l’amour : Alex Potter, une photographe américaine qui était venu à Mossoul pour un reportage. Elle finira par intégrer l’équipe de Pete Reed comme infirmière puis l’épouser. « J’ai vu en lui un grand leader au grand cœur qui était encore plus touché que moi par l’horreur dont nous étions témoins chaque jour » racontera-t-elle plus tard dans une interview au New York Times.

Après avoir vécu pendant plusieurs années entre les Etats-Unis et l’Irak, Pete Reed semblait parti pour vivre une existence paisible avec son épouse dans l’Idaho. Mais en voyant l’ampleur des destructions et des souffrances vécus par le peuple ukrainien depuis l’invasion du pays par l’armée russe, le colosse au grand cœur ne pouvait pas rester les bras croisés. En janvier dernier, il était arrivé à Bakhmout. Lui et son équipe constituaient le seul espoir de survie pour les milliers de civils pris au piège au milieu des combats. Jusqu’à cette terrible journée du 2 février. « Il a donné sa vie en tentant de sauver celle des autres, ce grand gars manquera à beaucoup de monde » conclut sobrement Samuel Forey.

Quentin Haroche
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Pete Reed décide donc de revenir sur les terrains de guerre, plus en tant que combattant, mais comme infirmier improvisé (il n’avait, jusqu’à ce qu’il obtienne son diplôme d’infirmier en juin dernier, aucune formation médicale).
Soit en septembre 2022. Le type a exercé sans diplôme, a dirigé une ONG sans formation spécifiquement médicale, il a soigné des blessés sans être passé par une école... Et on refuserait la pratique avancée aux IADE sous prétexte que les médecins sont les garants de la sécurité du patient. A se demander dès lors, pourquoi les MAR se permettent de quitter la salle des heures durant, en confiant à une bombe dégoupillée, totalement béotienne, nulle, pas compétente, pas capable de quoi que ce soit sans la protection divine de la haute compétence du médecin, à savoir l'iade ?!
Ce qui devrait aussi poser la question du pourquoi les chefs de service valident-ils un interne qui ne fait manifestement pas l'affaire ? Pour s'en débarrasser, sinon il refait un semestre dans le service. Mais à se refourguer ainsi la patate chaude, on en arrive à récupérer des médecins mal formés parce que mal encadrés. Des médecins qui ne savent pas ce que c'est qu'un TOF et comment le mettre !!! Mais heureusement, les syndicats médicaux sont là pour limiter les actes des IADE, qui seraient trop dangereux sans la surveillance efficace de compétence des médecins...

Repose en paix Pete
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Message par Arnaud BASSEZ » mar. févr. 28, 2023 6:39 pm

Publié le 28/02/2023
L’AP-HP vise le retour au quasi-équilibre budgétaire pour 2027

L’AP-HP a présenté le 15 février derniers ses prévisions budgétaires pour les cinq années à venir et elles sont loin d’être reluisantes. En 2023, le groupe hospitalier francilien table sur un déficit de 406 millions d’euros, un record. Le plan de la direction vise désormais une baisse du déficit à compter de 2024 pour arriver à un quasi équilibre (36 millions d’euros de déficit) en 2027. Seule bonne nouvelle dans ce tableau noir : tous les observateurs s’accordent à dire que le nouveau directeur de l’AP-HP Nicolas Revel a la pleine confiance des équipes médicales.

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Publié le 28/02/2023
États-Unis : San Francisco minée par le fentanyl

Aux États-Unis, la ville de San Francisco semble de plus en plus ravagée par ce fléau qu’est le fentanyl. 620 personnes y sont mortes d’overdose l’année dernière.

Le fentanyl frappe toutes les villes des États-Unis, y compris les plus branchées. San Francisco, il y a encore quelques années le bastion de l’industrie des nouvelles technologies, est à présent rongée par une grave crise des opiacés, comme beaucoup d’autres villes américaines avant elle. La crise a provoqué un fort sans-abrisme et entraîné des milliers de morts ces dernières années.

« Cette ville est devenue un véritable cauchemar »

« Cette ville est devenue un véritable cauchemar, viciée par le fentanyl, en état d’abdication », explique Steve Adami, ancien toxicomane, à notre consœur du Figaro Armelle Vincent. Celui-ci a assisté à une conférence tenue par TogetherSF Action sur le thème : « Ce que nous pouvons faire pour combattre la crise de la drogue ». Selon notre consœur, l’association a indiqué que la municipalité avait totalement perdu le contrôle de ses rues, où errent près de 4 000 toxicomanes sans-abris. Pour Kanishka Cheng, fondatrice de TogetherSF Action, « nous pâtissons d’un marché libre de la drogue à ciel ouvert qui dévaste notre économie, notre sécurité, et qui décourage désormais la visite des touristes étrangers. Nos élus n’ont aucun plan, aucune mesure pour combattre le fléau. Leur mode opératoire est, au contraire, de laisser faire, à moins que le toxico n’ait besoin d’une seringue propre ou autre outil pour se droguer en paix et en public ».

Ces dernières années, le fentanyl a été le principal facteur de décès par surdose de médicaments à San Francisco, causant près de 1 400 morts, soit plus que l’épidémie de Covid-19. Si les chiffres ont légèrement baissé en 2022 par rapport à 2021 et 2020, ils continuent d’être élevés, avec 620 décès reportés l’année dernière. « La baisse du nombre de décès est encourageante et montre que nous pouvons sauver des vies grâce aux programmes et aux politiques que nous mettons en œuvre à San Francisco », veut croire le Dr Jeffrey Hom, qui supervise le Bureau de prévention des overdoses dans la ville côtière de l’Ouest américain.

Les dealers opèrent au grand jour

Dans le quartier de Tenderloin, les tentes s’accumulent et les dealers vendent du fentanyl sous le regard médusé des policiers. « Tenderloin, ça a toujours été un quartier de gens vivant dans la difficulté », indique Randy Shaw, avocat et habitant du quartier. « Mais depuis [début 2021], c’est autre chose. C’est un marché de drogue à ciel ouvert. Le Covid a précipité les choses. […] Le quartier est devenu fantomatique. Les dealers se sont installés, et leurs clients aussi ».

Les services de police semblent eux aussi totalement débordés par la situation, devenue hors de contrôle. « Toute cette misère humaine, mais que voulez-vous que je fasse ? », se désole un agent de police de San Francisco, interrogé par Armelle Vincent. « On a perdu le contrôle de la situation. On manque de personnel. Personne ne veut plus travailler ici ».

La crise du fentanyl a tué plus de 100 000 personnes aux États-Unis en 2021, soit une augmentation de près de 15 % par rapport à 2020. Cet antalgique, initialement développé pour soulager les douleurs des personnes atteintes de cancer, est cinquante fois plus puissant que l’héroïne, mais est surtout beaucoup moins cher à produire. Dans son discours sur l’état de l’Union délivré en début d’année, Joe Biden a martelé sa volonté de lutter contre ce fléau qui frappe toute la fédération.

Raphaël Lichten

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Publié le 28/02/2023
Fin de vie : l’euthanasie des mineurs, l’ultime tabou

La prise de position de la convention citoyenne sur la fin de vie en faveur de la légalisation de l’euthanasie pour les mineurs suscite la controverse.

Après trois mois de débats, d’auditions et de travaux, la convention citoyenne sur la fin de vie entre dans sa dernière ligne droite. Ce week-end, les 183 citoyens tirés au sort pour discuter de la législation actuelle sur la fin de vie et de son éventuelle évolution vont commencer à rédiger leur rapport final, qu’ils devront remettre au gouvernement le 19 mars prochain après trois derniers week-ends de travail. S’il reste aux « conventionnels » de nombreux points à régler, on connait déjà, depuis un vote organisé le 19 février dernier, l’orientation choisie par la convention.

Lors de ce vote, 75 % des membres de la convention se sont en effet exprimés en faveur de la légalisation de l’euthanasie et 72 % pour celle du suicide assisté, des votes assez attendus au vus des derniers sondages qui indiquent qu’une large majorité des Français sont favorables à la légalisation de l’aide active à mourir. Plus surprenant cependant, une majorité des conventionnels qui ont participé au vote se sont exprimés en faveur d’un droit à l’euthanasie (67 %) et au suicide assisté (56 %) pour les mineurs.

L’euthanasie des mineurs autorisée uniquement en Belgique et aux Pays-Bas

Une ouverture de l’aide active à mourir aux enfants qui constituerait un véritable « saut quantique », selon une formule étrange employée par un membre de la convention interrogé par le journal Le Monde. Si de plus en plus de pays font le choix de légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté (l’Espagne et la Nouvelle-Zélande sont les derniers en date), rares sont ceux qui ont ouvert ce droit aux mineurs.

Seuls deux pays permettent l’euthanasie pour les enfants et adolescents : la Belgique, qui a autorisé l’euthanasie sans limite d’âge en 2014, douze ans après l’avoir autorisée pour les adultes et les Pays-Bas, qui la limite aux enfants de plus de 12 ans. Les cas sont extrêmement rares : seulement 10 enfants néerlandais et 4 enfants belges ont été euthanasiés à ce jour. A noter qu’en France, l’euthanasie passive (arrêt des soins avec sédation profonde), autorisée depuis 2016, est ouverte aux mineurs, mais on ignore combien ont pu « bénéficier » de ce droit.

Signe que l’euthanasie des enfants constitue sans doute le tabou ultime sur la question, même la très militante Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), qui milite pour la légalisation du suicide assisté en France depuis 1981, n’est pas favorable à une telle réforme. « Il parait souhaitable, si une loi de légalisation de l’aide active à mourir devait être votée par le Parlement français dans les mois qui viennent, de la réserver dans un premier temps aux seules personnes majeures et capables, avant de réfléchir à son application aux mineurs » écrit l’association dans un communiqué publié vendredi dernier. Dans son avis de septembre dernier favorable à la légalisation de l’aide active à mourir, le comité consultatif national d’éthique (CCNE) avait préconisé de limiter ce nouveau droit aux personnes majeures.

Emmanuel Macron temporise

La Société française de pédiatrie (SFP) a cru bon également de réagir, par un communiqué publié ce lundi, à la prise de position inattendue de la convention citoyenne sur la fin de vie. Sans prendre position sur une éventuelle légalisation de l’aide active à mourir pour les mineurs, la société savante insiste sur le fait qu’autoriser l’euthanasie, même pour les mineurs, « induira un changement de paradigme des soins pour tous les malades y compris les enfants ». Les pédiatres appellent donc les responsables politiques à ne pas oublier la question des enfants dans le débat qui s’ouvre, quelle que soit l’orientation choisie.

« Qu’adviendra-t-il quand un enfant exprimera le souhait d’une aide active à mourir ? A l’inverse, si les parents sont demandeurs d’une aide active à mourir pour leur enfant, que décider si l’enfant n’est pas apte à donner son avis ? Quelle position adopter auprès d’un enfant suicidant ? » autant de questions difficiles au sujet desquelles le SFP appelle les conventionnels et les responsables politiques à s’interroger.

Alors que la convention citoyenne sur la fin de vie va bientôt arriver à son terme, c’est désormais au tour de l’exécutif de reprendre la main. Si le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a annoncé jeudi dernier que les travaux de la convention allaient « vraisemblablement » aboutir à un projet de loi, Emmanuel Macron, qui s’est personnellement prononcé en faveur de la légalisation de l’euthanasie, semble vouloir temporiser.

Un diner prévu mercredi dernier avec des partisans et des opposants à la légalisation de l’aide active à mourir a été reporté au 9 mars, sous le prétexte quelque peu étrange que la première date tombait le mercredi des cendres, premier jour du carême. Le Président de la République sait que les opposants à une telle réforme sont nombreux aussi bien dans le monde politique que médical : le 16 février dernier, plusieurs associations de soignants ont signé une tribune pour s’opposer à la légalisation de l’euthanasie.

Grégoire Griffard

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Publié le 27/02/2023
Origine du SARS-Cov-2 : les Etats-Unis penchent pour l’accident de laboratoire

Dans un nouveau rapport confidentiel, le ministère américain de l’Energie estime probable que la pandémie de Covid-19 tire son origine d’un accident de laboratoire.

Début 2020, alors que la pandémie de Covid-19 commençait à toucher la planète entière, imputer ce nouveau mal à un accident survenu dans un laboratoire chinois faisait de vous au mieux un original, au pire un complotiste invétéré. Trois ans et plusieurs millions de morts plus tard, alors que le monde scientifique a pu expérimenter la grande opacité avec laquelle le gouvernement chinois a géré cette épidémie, l’hypothèse que le SARS-Cov-2 se soit échappé du laboratoire P4 (abritant des micro-organismes hautement pathogènes) de Wuhan est considéré comme tout à fait crédible, au même titre que la théorie plus classique de l’origine naturelle du virus.

Ce dimanche, une information révélée par le Wall Street Journal donne à nouveau du grain à moudre aux partisans de la thèse de l’accident de laboratoire. Le prestigieux journal américain révèle que le ministère de l’Energie considère désormais, sur la base d’un rapport de la Direction nationale du renseignement, que la pandémie de Covid-19 a été « très probablement » provoquée par un accident de laboratoire. Si le contenu du rapport reste confidentiel, cette prise de position du ministère de l’Energie en dit long sur l’évolution de l’avis des scientifiques sur la question de l’origine du virus. En 2021, le même ministère avait en effet conclu que l’origine du virus était incertaine.

Le laboratoire P4 de Wuhan au centre de toutes les interrogations

On ignore quels éléments ont précisément fait changer d’avis le ministère américain de l’Energie sur la question, le Wall Street Journal évoquant « de nouvelles informations, une étude plus approfondie des travaux universitaires et la consultation d’experts du gouvernement » sans plus de précision. On sait cependant que ce ministère possède une expertise scientifique considérable et peut s’appuyer sur un important réseau de laboratoires américains de pointe.

En 2021, le FBI avait également conclu que la pandémie de Covid-19 avait probablement été provoquée par un accident de laboratoire. D’autres agences de renseignement en revanche, comme la CIA ou le National Intelligence Council, restent indécises sur la question. Ce dimanche, le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan a rappelé que « la communauté du renseignement n’a pas donné de réponse définitive à cette question » et que le président Joe Biden continuait de demander à son administration de « déployer les efforts et les ressources nécessaires pour répondre à cette question ».

Rappelons que l’hypothèse de l’accident de laboratoire se fonde principalement sur le fait que le SARS-Cov-2 présente de fortes similitudes avec le RaTG13, un virus découvert chez des chauves-souris et conservé au laboratoire P4 de Wuhan. En outre, on sait que ce centre de recherche procédait à des expériences dites de gain de fonction, consistant à augmenter artificiellement la virulence ou le caractère pathogène d’un micro-organisme. Enfin, les partisans de la thèse de la fuite du laboratoire pointent du doigt les failles de la théorie de l’origine naturelle, dont les promoteurs n’ont toujours pas réussi à identifier l’animal intermédiaire ayant permis de faire passer le virus de la chauve-souris à l’homme.

L’enquête de l’OMS au point mort

Aux Etats-Unis, la question de l’origine du virus est devenue une bataille politique, de nombreux élus républicains étant convaincus non seulement que le SARS-Cov-2 s’est échappé d’un laboratoire, mais également que les autorités scientifiques ont tenté de la cacher au public. En décembre dernier, il a en effet été découvert qu’au début de la pandémie, certains scientifique éminent, dont le fameux Pr Anthony Fauci, ont écarté, sans doute trop rapidement, la possibilité que le virus ait pu s’échapper d’un laboratoire, sans qu’on puisse le moins du monde parler d’une machination.

En mars 2021, une enquête menée en Chine par des agents de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait conclu qu’il était « extrêmement peu probable » que le virus se soit échappé d’un laboratoire. Mais la méthodologie des investigations a été si décrié que le directeur général de l’OMS lui-même, le Dr Thedros Ghebreyesus, a rapidement promis qu’une « phase 2 » de l’enquête aurait lieu.

Le 14 février dernier, un article paru dans la revue Nature accusait l’OMS d’avoir abandonné cette phase 2 et toute enquête sur l’origine du SARS-Cov-2. Une information démentie par l’OMS : un groupe d’experts, appelé « Sago », a bien été créé pour déterminer les causes de la pandémie de Covid-19, mais ses recherches sont rendues quasiment impossibles par l’absence totale de collaboration des autorités chinoises.

S’appuyant sur le premier rapport de l’OMS de 2021, Pékin estime en effet qu’il n’est pas nécessaire d’enquêter davantage. Le 15 février, le directeur de l’OMS a de nouveau demandé à la Chine de faire preuve de transparence, arguant que déterminer l’origine de la pandémie était « un devoir moral, car il est essentiel de savoir pourquoi nous avons perdu nos proches ». Mais tant que Pékin ne changera pas de politique en la matière, l’origine de la pire pandémie depuis un siècle restera un mystère.

Nicolas Barbet
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 02, 2023 4:55 pm

Publié le 01/03/2023
L’encadrement de l’intérim inquiète les hôpitaux

A un mois de l’entrée en vigueur du dispositif d’encadrement de la rémunération des intérimaires, les conséquences de la mesure inquiètent les médecins hospitaliers.

C’est un vieux débat qui ressurgit régulièrement dans l’actualité, celui de l’encadrement de la rémunération des médecins intérimaires, qui viennent boucher les trous, de plus en plus importants, dans les effectifs des hôpitaux. Si presque tout le monde s’accorde sur la nécessité de lutter contre le phénomène de l’intérim médical, qui pèse lourdement sur les finances des hôpitaux (son coût était estimé à 500 millions d’euros par an par la Fédération hospitalière de France en 2013), les avis sur la méthode divergent.

Depuis le 1er janvier 2018, en théorie, la rémunération des médecins intérimaires est plafonnée à 1170 euros brut (environ 970 euros net) pour une garde de 24 heures. En pratique, ce plafond est très peu appliqué : selon une étude réalisée en mai dernier par la conférence nationale des directeurs des centres hospitaliers (CNDCH) 83 % des établissements hospitaliers dépassent ces plafonds.

En effet, face à la pénurie grandissante de soignants dans les hôpitaux, les établissements n’ont pas d’autre choix que de céder aux demandes des intérimaires. Un phénomène qui aurait été encore aggravé par la crise sanitaire. Si la rémunération des intérimaires oscille généralement autour de 1 500 euros la garde de 24 heures, il peut arriver qu’ils soient payés plus de 2 500 euros.

Braun ressuscite le plafonnement des rémunérations

D’où l’adoption, à l’article 33 de la loi Rist du 26 avril 2021, d’un dispositif obligeant le comptable public de l’hôpital à rejeter toute rémunération dépassant le plafond réglementaire. Ce mécanisme devait initialement entrer en vigueur en octobre 2021 mais face à la vive inquiétude des directeurs d’établissements en pleine crise Covid, le ministre de la Santé d’alors, Olivier Véran, avait finalement repoussé l’entrée en vigueur du dispositif sine die. Mais le 30 janvier, son successeur, François Braun, a annoncé que l’encadrement de la rémunération des intérimaires entrerait en vigueur le 3 avril prochain. « Ce sera par endroits difficile, cela pourra tanguer mais j’ai la conviction qu’il ne faut pas lâcher » a lancé le ministre.

A un mois de l’entrée en vigueur de la mesure, l’inquiétude règne chez les directions d’hôpitaux, dont certaines ne peuvent assurer la continuité du service qu’en faisant régulièrement appel à des intérimaires. « L’encadrement des tarifs va faire fuir un certain nombre d’intérimaires, comme des pré-retraités qui vont se dire que ça ne vaut plus le coup, idem pour ceux qui faisaient ça en plus de leur obligation de service » explique le Dr Emmanuelle Durand, présidente du syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE). Fin 2021, lorsque la loi devait entrer en vigueur pour la première fois, les agences d’intérim médical avaient observé une baisse de 20 à 30 % des candidatures.

Vers une « fermeture massive des services hospitaliers » ?

Particulièrement investi sur la question, le SNPHARE a exprimé sa vive inquiétude dans un communiqué publié mercredi dernier. Pour le syndicat, l’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist risque de provoquer une « fermeture massive des services hospitaliers » et une « diminution drastique de l’offre de soins sur certains territoires ».

Rappelant que la situation des hôpitaux ne s’est en rien améliorée depuis octobre 2021 et le recul d’Olivier Véran, le SNPHARE craint que l’impossibilité d’avoir recours aux intérimaires n’augmente drastiquement la charge de travail des PH. « Renoncer à ses congés, faire encore plus de temps de travail additionnel, travailler hors de son établissement, demander aux internes et aux docteurs-juniors d’en faire plus : on va essorer ceux qui restent » s’inquiète le syndicat.

« Le SNPHARE n’a jamais défendu les tarifs exorbitants pratiqués par l’intérim, ni le recours à l’intérim au lieu de recruter des praticiens, en revanche, nous savons que nous n’avons, actuellement, pas d’autre choix raisonnable » argumentent les anesthésistes-réanimateurs. « Et nous savons aussi que, si les conditions de travail et les rémunérations étaient autres, nombre d’intérimaires prendraient ou reprendraient un poste de praticien hospitalier titulaire ».

Le SNPHARE avance donc ses propositions alternatives pour rendre les postes de PH plus attractifs et par conséquent diminuer le besoin en intérimaires : reconnaissance de l’ancienneté des PH nommés avant le 1er octobre 2020, revalorisation des gardes, des astreintes et des heures supplémentaires, prise en compte de la pénibilité dans le calcul de la retraite et décompte exact du temps de travail. Autant de revendications de longue date du syndicat qui ne sont pour la plupart pas encore à l’agenda de l’exécutif.

Nicolas Barbet

jim.fr

« Le SNPHARE n’a jamais défendu les tarifs exorbitants pratiqués par l’intérim, ni le recours à l’intérim au lieu de recruter des praticiens, en revanche, nous savons que nous n’avons, actuellement, pas d’autre choix raisonnable » argumentent les anesthésistes-réanimateurs. « Et nous savons aussi que, si les conditions de travail et les rémunérations étaient autres, nombre d’intérimaires prendraient ou reprendraient un poste de praticien hospitalier titulaire ».
C'est une évidence, l'hôpital se dégrade. Les rémunérations des PH s'inscrivent malgré tout dans une fourchette haute, entre traitement de base, gardes (indemnité de sujétion pour une nuit, un dimanche ou un jour férié : 277,19 € ; pour une demi-nuit ou un samedi après-midi : 138,59 €.
et intérim interne ou temps de travail additionnel (pour une période : 330,64 € ; pour une demi-période : 165,31 €.) qui est pratiqué dans de nombreux endroits, sans compter la prime d'exclusivité d'exercice du public (1010 euros bruts, article 1er du décret n° 2021-1643 du 13 décembre 2021), plus la possibilité de prendre des gardes de 24 h fortement rémunératrices de 1300 à 1500 euros, en se félicitant que des IADE gèrent les salles de A à Z, ce qui allège fortement la contrainte; gardes qui parfois, doublent le salaire à raison de 4 gardes/mois.
Mais malgré tout, le différentiel reste à l'avantage du privé. Pour autant, dire que si les conditions de travail s'amélioraient, les intérimaires reviendraient est une affirmation à relativiser. Pour une liberté totale, pas de contrainte, pas de week-end, de garde, d'astreinte, de férié, choix des jours de travail, choix de la structure, voire de la spécialité, on a vu une ancienne chef de service, submergée par les tracasseries administratives de son hôpital, quitter ses fonctions et son poste, pour y revenir 1 mois après en intérim délestée de toutes les contraintes précédentes, mieux payées, sans aucun souci de planning si ce n'est le sien. Donc pas sûr que le snphar-e ait raison de dire que les praticiens pourraient revenir.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Arnaud BASSEZ
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 02, 2023 9:10 pm

Publié le 02/03/2023
Ces 111 maternités où il serait « dangereux » d’accoucher

Dans un rapport choc, le Pr Yves Ville recommande de cesser les accouchements dans près d’un quart des maternités françaises.

Ces 20 dernières années, la France a perdu 30 % de ses maternités. La conséquence d’une baisse des effectifs, le métier de sage-femme attirant de moins en moins en raison de sa difficulté et de sa faible rémunération, de la désertification médicale mais également de règles de sécurité toujours plus strictes qui condamnent les petites maternités. Dans les campagnes « reculées » qui voient les établissements fermer les unes après les autres, le phénomène inquiète. Pourtant, certains souhaiteraient accélérer le mouvement, toujours au nom de la sécurité des mères et des enfants.

C’est le sens du rapport présenté ce mardi à l’Académie de Médecine par le Pr Yves Ville, qui n’a pas encore été validé par l’Académie. Académicien et chef de service à l’hôpital Necker à Paris, Yves Ville est un ponte de la gynécologie-obstétrique dont les avis sur la question portent nécessairement. Selon lui, il y a urgence à cesser les accouchements dans les 111 maternités (sur 452 que compte la France) qui pratiquent moins de 1 000 accouchements par an. « On doit regrouper 100 maternités en France, au nom de la sécurité de la mère et de l’enfant, si on ne le fait pas, on court à la catastrophe » alerte le Pr Ville.

Des maternités trop petites pour assurer la sécurité des mères et des enfants

Selon ce spécialiste de la chirurgie fœtale, ces petites structures, qui sont généralement de type 1 et ne prennent en charge en principe que les grossesses sans risque, n’assurent pas aux mères les conditions de sécurité nécessaire. En effet, faute de personnel, ces maternités ne peuvent plus y assurer la continuité du service et sont obligés de fermer parfois plusieurs jours par semaine, ce qui dérègle l’organisation du service et empêche aux équipes de gagner en l’expérience. « On y pratique moins d’accouchements, on perd en expérience, ce qui est dangereux ; pour continuer à tourner, ils font appel à des intérimaires, cette organisation sous forme de rustines ne permet pas d’assurer la sécurité et la qualité des soins » explique le Pr Ville.

Selon l’académicien, les futures mères ont déjà conscience du problème et délaissent généralement ces petites structures au profit des grosses maternités de type 2 et 3. Problème, ces établissements n’ont pas les moyens et les effectifs suffisants pour faire face à cet afflux de parturientes. « Elles sont saturées et offrent des conditions de travail dégradées, il faut les aider, elles ne doivent pas craquer » insiste le Pr Ville, qui préconise de renforcer ces grandes structures au détriment des petites maternités. « Maintenir des petites maternités alors qu’on manque de bras partout, le calcul n’est pas bon ; aujourd’hui, il n’y a plus assez de gynécos et de sage-femmes en salle de naissance, il n’y a plus le choix, c’est dur à entendre mais il faut regrouper les petites maternités » abonde dans le même sens le Dr Joelle Belaisch Allart, présidente du collège national des gynécologues et obstétriciens français.

Le rapport Ville ne préconise pas pour autant de fermer complètement les 111 maternités françaises qui réaliseraient trop peu d’accouchement. Ces petites structures pourraient continuer à assurer « le suivi avant et après », quitte à transférer les mères et leurs enfants en ambulance vers ces petites maternités dès après l’accouchement explique le Pr Ville.

Des conséquences néfastes pour le maillage territorial ?

A ceux qui s’inquiètent que cette mesure puisse accentuer la désertification médicale, le Pr Ville assure que les conséquences sur le maillage territorial serait minime. « 89 % des naissances auraient lieu au maximum à trente minutes de la maternité la plus proche, 3 % à plus de 45 minutes et 0,9 % à plus d’une heure » explique le rapport qui préconise, en cas d’un trop grand éloignement, de loger les mères dans des hôtels à proximité des maternités les jours précédents l’accouchement.

La proposition choc du Pr Ville ne fait pas l’unanimité parmi les spécialistes, loin de là. Pour le Dr Michèle Leflon, le plan du Pr Ville ignore les aspirations des mères, qui souhaitent généralement pouvoir accoucher près de chez elle et vivre l’ensemble de leur grossesse dans le même établissement. « Nous sommes complètement contre ! C’est une angoisse terrible pour les femmes d’accoucher loin de chez elle ! » s’insurge la présidente de la coordination nationale des comités de défenses des maternités de proximité. Les syndicats sont également très sceptiques quand aux propositions du Pr Ville et estiment que l’urgence est plutôt de renforcer les effectifs et d’améliorer l’attractivité du métier de sage-femme, afin au contraire de sauver ces petites structures.

Le débat est donc lancé, mais pour le Pr Ville, qu’on le veuille au non, ces petites maternités finiront par fermer, par manque d’effectifs. « Leur maintien est illusoire, à terme elles finiront par fermer » assure-t-il.

Quentin Haroche
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. mars 13, 2023 5:28 pm

Publié le 08/03/2023
Les violences contre les professionnels de santé sont-elles inévitables ?

Les syndicats médicaux regrettent le manque de réactivité du gouvernement face aux actes de violences commis contre des professionnels de santé.

C’est une vidéo qui risque de ternir quelque peu l’image du mouvement contre la réforme des retraites, par ailleurs majoritairement soutenu par la population. Ce mardi, en marge de la manifestation parisienne contre le projet du gouvernement, un médecin de l’association SOS Médecins en intervention a vu sa voiture violemment attaquée à coups de marteaux et de poteaux par des « black-blocks ».

Selon le témoignage de la victime, relayé par le Dr Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins France, ce n’est que lorsqu’il a brandit un panneau « SOS Médecins » que la furie des assaillants s’est calmé. « Il a dit qu’il était médecin et il leur a demandé d’arrêter, certains casseurs ont dit « laissez-le, laissez-le » et ils se sont calmés » explique le Dr Smadja. Mais selon ce dernier, difficile de croire que les agresseurs aient pu se méprendre sur le caractère médical du véhicule, qui affichait un caducée et une mention « urgences médicales ». L’agression a été immédiatement dénoncée par le ministre de la Santé François Braun. « Dégrader la voiture d’un médecin en intervention, c’est inadmissible et je ne peux pas l’accepter » a déclaré le ministre sur Twitter.

Les infirmières libérales particulièrement exposées aux violences

Les cas médiatisés de violences contre des professionnels de santé semblent se multiplier ces dernières semaines. Le 18 février dernier, ce sont deux médecins, deux infirmiers et un agent de sécurité qui ont été blessés par un même individu aux urgences de l’hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt.

Une médiatisation qui ne signifie pas forcément une réelle augmentation des actes violents contre les professionnels de santé. S’il est impossible de disposer de chiffres précis sur la question (tous les actes de violences ne font pas l’objet d’un signalement ou d’une plainte), les dernières données de l’Ordre des médecins et de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) semblent même indiquer une baisse du nombre d’agressions dont sont victimes les professionnels de santé. Il n’empêche que les violences physiques ou verbales contre les soignants sont un phénomène d’ampleur : selon un sondage Odoxa mené l’an dernier, 37 % des professionnels de santé hospitaliers disaient subir régulièrement des violences physiques au cours de leur travail.

Dernièrement, plusieurs syndicats de soignants se font fait l’écho de ce climat de violence, que certains lient à la dégradation générale de notre système de santé et une à sorte d’intolérance à la frustration qui semble gagner notre société. Ce mardi, le syndicat Convergence infirmières appelle les autorités à « tout mettre en œuvre » pour lutter contre « les violences à l’encontre des infirmières libéraux qui se multiplient ». « Les infirmières et les infirmiers libéraux sont particulièrement exposés car ils interviennent seuls, dans le huis clos du domicile, au contact direct de certains patients parfois atteints de troubles cognitifs et/ou psychiatriques ; il faut ajouter à cela que plus de 80 % de la profession est féminine, ce qui accroit les situations de vulnérabilité, les violences sexuelles et sexistes sont d’ailleurs également trop répandues » s’alarme le syndicat.

Une concertation mais peu d’actions concrètes

Dans un communiqué paru ce jeudi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHARE) lie également ces faits d’agression contre des professionnels de santé à la détérioration du système de santé, fait le « constat d’une société plus violente » et demande une politique de « prévention du risque ». Selon une logique qui nous échappe quelque peu, le SNPHARE estime qu’une des solutions pour lutter contre ces violences est…d’augmenter la rémunération des PH pour les astreintes et le travail de nuit.

Face à ces actes de violences, la réponse du gouvernement semble timorée. Seule mesure concrète prise ces derniers mois, l’ouverture, en janvier dernier, aux médecins libéraux de la plateforme de signalement des actes de violence jusque-là réservée aux hospitaliers. Pour le reste, la ministre des professionnels de santé Agnès Firmin Le Bodo a lancé le 16 février dernier une « concertation sur la sécurité des soignants » qui devrait durer jusqu’en mai et aboutir à de nouvelles mesures d’ici cet été.

« Nous attendons avec impatience que ces mesures soient mises en place » commente un brin agacé Convergence Infirmières.

Nicolas Barbet
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Publié le 13/03/2023
L’hôpital public peut-il tenir sans les intérimaires ?

Alors que la loi plafonnant la rémunération des soignants intérimaires entre en vigueur dans trois semaines, la FHF appelle à réquisitionner des médecins si nécessaire.

Dans de nombreux établissements hospitaliers français, l’inquiétude monte. Dans trois semaines exactement, le 3 avril prochain, l’article 33 de la loi Rist du 26 avril 2021 entrera en vigueur. Ce texte prévoit que le comptable public de l’hôpital aura désormais l’obligation de rejeter toute rémunération d’un intérimaire qui dépasse le plafond réglementaire fixé au 1er janvier 2018 de 1170 euros brut (environ 970 euros net) pour une garde de 24 heures.

Un plafond mis en place pour mettre fin aux nombreux abus de l’intérim médical, les intérimaires n’étant pas rares à exiger des sommes allant jusqu’à plus de 2 500 euros la garde. Mais cette limite n’est que très peu respectée, nombreux étant les hôpitaux qui, faute de personnel suffisant, sont contraints de céder aux exigences des intérimaires pour continuer à faire tourner leurs services : selon une étude réalisée en mai dernier par la conférence nationale des directeurs des centres hospitaliers (CNDCH), 83 % des établissements de santé dépassent régulièrement ce plafond réglementaire.

La FHF demande des réquisitions…

L’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist était d’abord prévue en octobre 2021, avant d’être repoussée sine die par le ministre de la Santé d’alors Olivier Véran, bien conscient que ce plafonnement des rémunérations allait provoquer la fuite de nombreux intérimaires et la désorganisation des services. Depuis, le nouveau locataire de l’avenue de Ségur, François Braun, a décidé d’appliquer la mesure à partir du 3 avril prochain, mais le problème reste le même : en l’état actuel des choses, de nombreux établissements ne peuvent tout simplement pas se passer des intérimaires.

La mesure va entrainer des « fermetures ponctuelles ou totales de services à risque vital comme les urgences ou des maternités, un recours accru aux transferts médicalisés et une surcharge prévisible des centres 15 notamment dans les villes moyennes » reconnait la Fédération Hospitalière de France (FHF) dans un communiqué publié ce jeudi. Pourtant, la fédération, proche de la majorité présidentielle, estime que le plafonnement de la rémunération des intérimaires est nécessaire.

« On ne pouvait pas continuer comme cela » a affirmé ce dimanche Arnaud Robinet, président de la FHF et maire Horizons de Reims, qui rappelle que l’intérim coute à la collectivité « 1,5 milliards d’euros dépensés chaque année » et que certains intérimaires gagnent parfois deux fois plus que leurs confrères PH. Il appelle donc à une « union sacrée » pour tenir le choc de l’entrée en vigueur de l’article 33 et recommande plus concrètement « la réquisition des personnels le moment venu et notamment des intérimaires » en cas de risque de fermeture de services, un risque qu’il estime « temporaire ».

…et le SNPHARE des hausses de salaire

Un discours qui inquiète le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE), qui alerte depuis plusieurs semaines sur les potentielles conséquences délétères de la fuite des médecins intérimaires. Si le syndicat dit « soutenir l’application de l’article 33 de la loi Rist », il refuse que ce soient les PH qui en subissent les conséquences, sous forme d’augmentation de la charge de travail ou de réquisitions.

« La FHF en appelle à l’union sacrée. Bonne idée…si et seulement si l’union sacrée consiste à permettre aux praticiens d’effectuer leur travail dans le respect de leur statut et de permettre aux directeurs d’hôpitaux de les rémunérer à hauteur de leurs compétences, responsabilités et la pénibilité de leur exercice » réagissent dans un communiqué paru ce lundi les anesthésistes-réanimateurs. Pour le syndicat, l’argent public économisé grâce au plafonnement de la rémunération des intérimaires doit permettre de rendre le métier de PH plus attractif et ainsi « limiter le phénomène même de l’intérim ». Le SNPHARE rappelle donc ses revendications de longue date : reconnaissance de l’ancienneté des PH nommés avant la réforme de 2020, revalorisation pérenne des astreintes et des gardes de nuit, décompte horaire fiable du temps de travail…

Le débat sur l’encadrement de la rémunération des intérimaires et les moyens d’éviter d’avoir recours à eux continue. Une chose est sure cependant : l’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist risque d’être difficile à supporter pour de nombreux hôpitaux.

Grégoire Griffard
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. mars 13, 2023 5:29 pm

Publié le 08/03/2023
Les violences contre les professionnels de santé sont-elles inévitables ?

Les syndicats médicaux regrettent le manque de réactivité du gouvernement face aux actes de violences commis contre des professionnels de santé.

C’est une vidéo qui risque de ternir quelque peu l’image du mouvement contre la réforme des retraites, par ailleurs majoritairement soutenu par la population. Ce mardi, en marge de la manifestation parisienne contre le projet du gouvernement, un médecin de l’association SOS Médecins en intervention a vu sa voiture violemment attaquée à coups de marteaux et de poteaux par des « black-blocks ».

Selon le témoignage de la victime, relayé par le Dr Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins France, ce n’est que lorsqu’il a brandit un panneau « SOS Médecins » que la furie des assaillants s’est calmé. « Il a dit qu’il était médecin et il leur a demandé d’arrêter, certains casseurs ont dit « laissez-le, laissez-le » et ils se sont calmés » explique le Dr Smadja. Mais selon ce dernier, difficile de croire que les agresseurs aient pu se méprendre sur le caractère médical du véhicule, qui affichait un caducée et une mention « urgences médicales ». L’agression a été immédiatement dénoncée par le ministre de la Santé François Braun. « Dégrader la voiture d’un médecin en intervention, c’est inadmissible et je ne peux pas l’accepter » a déclaré le ministre sur Twitter.

Les infirmières libérales particulièrement exposées aux violences

Les cas médiatisés de violences contre des professionnels de santé semblent se multiplier ces dernières semaines. Le 18 février dernier, ce sont deux médecins, deux infirmiers et un agent de sécurité qui ont été blessés par un même individu aux urgences de l’hôpital Ambroise-Paré à Boulogne-Billancourt.

Une médiatisation qui ne signifie pas forcément une réelle augmentation des actes violents contre les professionnels de santé. S’il est impossible de disposer de chiffres précis sur la question (tous les actes de violences ne font pas l’objet d’un signalement ou d’une plainte), les dernières données de l’Ordre des médecins et de l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) semblent même indiquer une baisse du nombre d’agressions dont sont victimes les professionnels de santé. Il n’empêche que les violences physiques ou verbales contre les soignants sont un phénomène d’ampleur : selon un sondage Odoxa mené l’an dernier, 37 % des professionnels de santé hospitaliers disaient subir régulièrement des violences physiques au cours de leur travail.

Dernièrement, plusieurs syndicats de soignants se font fait l’écho de ce climat de violence, que certains lient à la dégradation générale de notre système de santé et une à sorte d’intolérance à la frustration qui semble gagner notre société. Ce mardi, le syndicat Convergence infirmières appelle les autorités à « tout mettre en œuvre » pour lutter contre « les violences à l’encontre des infirmières libéraux qui se multiplient ». « Les infirmières et les infirmiers libéraux sont particulièrement exposés car ils interviennent seuls, dans le huis clos du domicile, au contact direct de certains patients parfois atteints de troubles cognitifs et/ou psychiatriques ; il faut ajouter à cela que plus de 80 % de la profession est féminine, ce qui accroit les situations de vulnérabilité, les violences sexuelles et sexistes sont d’ailleurs également trop répandues » s’alarme le syndicat.

Une concertation mais peu d’actions concrètes

Dans un communiqué paru ce jeudi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHARE) lie également ces faits d’agression contre des professionnels de santé à la détérioration du système de santé, fait le « constat d’une société plus violente » et demande une politique de « prévention du risque ». Selon une logique qui nous échappe quelque peu, le SNPHARE estime qu’une des solutions pour lutter contre ces violences est…d’augmenter la rémunération des PH pour les astreintes et le travail de nuit.

Face à ces actes de violences, la réponse du gouvernement semble timorée. Seule mesure concrète prise ces derniers mois, l’ouverture, en janvier dernier, aux médecins libéraux de la plateforme de signalement des actes de violence jusque-là réservée aux hospitaliers. Pour le reste, la ministre des professionnels de santé Agnès Firmin Le Bodo a lancé le 16 février dernier une « concertation sur la sécurité des soignants » qui devrait durer jusqu’en mai et aboutir à de nouvelles mesures d’ici cet été.

« Nous attendons avec impatience que ces mesures soient mises en place » commente un brin agacé Convergence Infirmières.

Nicolas Barbet
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Publié le 13/03/2023
L’hôpital public peut-il tenir sans les intérimaires ?

Alors que la loi plafonnant la rémunération des soignants intérimaires entre en vigueur dans trois semaines, la FHF appelle à réquisitionner des médecins si nécessaire.

Dans de nombreux établissements hospitaliers français, l’inquiétude monte. Dans trois semaines exactement, le 3 avril prochain, l’article 33 de la loi Rist du 26 avril 2021 entrera en vigueur. Ce texte prévoit que le comptable public de l’hôpital aura désormais l’obligation de rejeter toute rémunération d’un intérimaire qui dépasse le plafond réglementaire fixé au 1er janvier 2018 de 1170 euros brut (environ 970 euros net) pour une garde de 24 heures.

Un plafond mis en place pour mettre fin aux nombreux abus de l’intérim médical, les intérimaires n’étant pas rares à exiger des sommes allant jusqu’à plus de 2 500 euros la garde. Mais cette limite n’est que très peu respectée, nombreux étant les hôpitaux qui, faute de personnel suffisant, sont contraints de céder aux exigences des intérimaires pour continuer à faire tourner leurs services : selon une étude réalisée en mai dernier par la conférence nationale des directeurs des centres hospitaliers (CNDCH), 83 % des établissements de santé dépassent régulièrement ce plafond réglementaire.

La FHF demande des réquisitions…

L’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist était d’abord prévue en octobre 2021, avant d’être repoussée sine die par le ministre de la Santé d’alors Olivier Véran, bien conscient que ce plafonnement des rémunérations allait provoquer la fuite de nombreux intérimaires et la désorganisation des services. Depuis, le nouveau locataire de l’avenue de Ségur, François Braun, a décidé d’appliquer la mesure à partir du 3 avril prochain, mais le problème reste le même : en l’état actuel des choses, de nombreux établissements ne peuvent tout simplement pas se passer des intérimaires.

La mesure va entrainer des « fermetures ponctuelles ou totales de services à risque vital comme les urgences ou des maternités, un recours accru aux transferts médicalisés et une surcharge prévisible des centres 15 notamment dans les villes moyennes » reconnait la Fédération Hospitalière de France (FHF) dans un communiqué publié ce jeudi. Pourtant, la fédération, proche de la majorité présidentielle, estime que le plafonnement de la rémunération des intérimaires est nécessaire.

« On ne pouvait pas continuer comme cela » a affirmé ce dimanche Arnaud Robinet, président de la FHF et maire Horizons de Reims, qui rappelle que l’intérim coute à la collectivité « 1,5 milliards d’euros dépensés chaque année » et que certains intérimaires gagnent parfois deux fois plus que leurs confrères PH. Il appelle donc à une « union sacrée » pour tenir le choc de l’entrée en vigueur de l’article 33 et recommande plus concrètement « la réquisition des personnels le moment venu et notamment des intérimaires » en cas de risque de fermeture de services, un risque qu’il estime « temporaire ».

…et le SNPHARE des hausses de salaire

Un discours qui inquiète le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE), qui alerte depuis plusieurs semaines sur les potentielles conséquences délétères de la fuite des médecins intérimaires. Si le syndicat dit « soutenir l’application de l’article 33 de la loi Rist », il refuse que ce soient les PH qui en subissent les conséquences, sous forme d’augmentation de la charge de travail ou de réquisitions.

« La FHF en appelle à l’union sacrée. Bonne idée…si et seulement si l’union sacrée consiste à permettre aux praticiens d’effectuer leur travail dans le respect de leur statut et de permettre aux directeurs d’hôpitaux de les rémunérer à hauteur de leurs compétences, responsabilités et la pénibilité de leur exercice » réagissent dans un communiqué paru ce lundi les anesthésistes-réanimateurs. Pour le syndicat, l’argent public économisé grâce au plafonnement de la rémunération des intérimaires doit permettre de rendre le métier de PH plus attractif et ainsi « limiter le phénomène même de l’intérim ». Le SNPHARE rappelle donc ses revendications de longue date : reconnaissance de l’ancienneté des PH nommés avant la réforme de 2020, revalorisation pérenne des astreintes et des gardes de nuit, décompte horaire fiable du temps de travail…

Le débat sur l’encadrement de la rémunération des intérimaires et les moyens d’éviter d’avoir recours à eux continue. Une chose est sure cependant : l’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist risque d’être difficile à supporter pour de nombreux hôpitaux.

Grégoire Griffard
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Dans un communiqué paru ce jeudi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHARE) lie également ces faits d’agression contre des professionnels de santé à la détérioration du système de santé, fait le « constat d’une société plus violente » et demande une politique de « prévention du risque ». Selon une logique qui nous échappe quelque peu, le SNPHARE estime qu’une des solutions pour lutter contre ces violences est…d’augmenter la rémunération des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
Un discours qui inquiète le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE), qui alerte depuis plusieurs semaines sur les potentielles conséquences délétères de la fuite des médecins intérimaires. Si le syndicat dit « soutenir l’application de l’article 33 de la loi Rist », il refuse que ce soient les PH qui en subissent les conséquences, sous forme d’augmentation de la charge de travail ou de réquisitions.

La violence, les intérimaires... le snphar-e dans une boucle temporelle du continum espace-temps, se la joue un jour sans fin en ressassant les mêmes poncifs.
-Problème des retraites ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
-Plus de beurre dans les rayons ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
-Manque de place de stationnement en centre-ville ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
-Les Seychelles et l'ile Maurice deviennent hors de prix en été ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
-Les soldes ne sont pas assez soldées ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
-Les lacets de chaussures ont augmenté ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.
-Etc ? Le snphar-e demande une augmentation du traitement des PH pour les astreintes et le travail de nuit.

Finalement c'est assez facile à lire le positionnement syndical. Pas besoin de pratique avancée sur le sujet, tellement c'est binaire
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Message par Arnaud BASSEZ » mer. mars 15, 2023 6:54 pm

Publié le 15/03/2023
Les dérives sectaires en santé dans le collimateur du gouvernement

Les dérives sectaires dans le domaine médical concernent 25 % des saisines de la Miviludes.

Jeudi et vendredi dernier se tenaient au Ministère de l’Intérieur à Paris les premières assises nationales de lutte contre les dérives sectaires, présidées par la secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté Sonia Backès (qui fut elle-même membre de l’Eglise de scientologie durant sa jeunesse !). Une conférence à laquelle ont participé représentants de l’Etat, élus locaux, magistrats, médecins et association de victimes. « Ces assises ont donné une forcé considérable et constituent une nouvelle étape : la peur a changé de camp » a lancé triomphalement en clôture Christian Gravel, président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), le principal organisme public luttant contre les sectes.

Si diverses mesures concernant les sectes dans leur ensemble ont été mises sur la table (augmentation des effectifs des Miviludes, meilleur accompagnement des victimes, partenariat avec les plateformes numériques, campagne de sensibilisation…), une part importante des débats ont été consacrés aux dérives sectaires en santé et à ce qui est pudiquement qualifié de « pratiques de soins non conventionnelles » (PSNC).

Pas d’attaque frontale contre les médecines alternatives

On sait que l’attrait pour les médecines « alternatives » est croissant ces dernières années, en raison de la crise sanitaire (qui a réduit la confiance d’une partie de la population envers la médecine scientifique) et de la détérioration du système de santé, de nombreux patients en errance thérapeutique se tournant vers des médecins parallèles. « Le système de santé est dans une crise profonde, l’accès aux soins est en crise, certaines personnes renoncent aux soins et cette situation est la porte ouverte aux médecines parallèles » analyse Frédéric Valletoux, ancien président de la Fédération Hospitalière de France (FHF) qui a participé aux assises. En 2021, 25 % des saisines de la Miviludes concernaient la santé et le bien-être.

En ouverture des assises, Agnès Firmin Le Bodo, ministre des Professionnels de santé, a annoncé la création d’un comité chargé de classifier et d’encadrer les PSNC. « Il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières mais de faire le tri et de poser un cadre, le tri entre ce qui peut être permis et ce qui représente une menace pour la santé publique, tout en reconnaissant certaines pratiques pour leur apport » a prudemment expliqué la ministre, consciente que de nombreux Français sont adeptes de ces médecines « alternatives » (homéopathie, ostéopathie, naturopathie…). Ce comité « permettra aussi à tout à chacun de savoir s’il peut ou non faire confiance à tel praticien » ajoute Sonia Backès.

Vers un délit d’incitation à l’arrêt de traitement

D’autres mesures permettant de lutter contre les dérives sectaires en santé ont été annoncées lors de ces assises. Sonia Backès souhaite notamment interdire les publicités vantant les bienfaits des médecines alternatives contre les maladies les plus graves. Cela pourrait se faire par un amendement à une proposition de loi encadrant le travail des « influenceurs », actuellement débattue au Parlement. Le gouvernement souhaite également donner le pouvoir aux agences régionales de santé (ARS) de prononcer des interdictions d’exercer aux praticiens adeptes de méthodes peu scientifiques.

Enfin, les ministères de la Santé et de la Justice travaillent conjointement à la création d’un délit « d’incitation à l’arrêt d’un traitement pour maladie grave ». Les gourous qui poussent leurs adeptes à interrompre leurs traitements peuvent déjà, dans certains cas, être poursuivis pour homicide involontaire ou mise en danger de la vie d’autrui : en octobre 2021, le naturopathe Miguel Barthéléry a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour le décès de deux de ses adeptes, qui avaient arrêté leur traitement contre le cancer sur ses conseils.

Hasard du calendrier, ces assises nationales de lutte contre les dérives sectaires se sont tenues en même temps que l’arrestation ce vendredi de Thierry Casasnovas, chantre du crudivorisme, une pratique consistant à ne consommer que des aliments crus et dont les effets bénéfiques pour la santé n’ont (bien sûr) jamais été prouvés. Ce gourou très populaire sur les réseaux sociaux, adepte de la désinformation sur la Covid-19 et les vaccins, a été mis en examen pour abus de faiblesse et exercice illégal de la médecine.

Grégoire Griffard

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Publié le 15/03/2023
Vin : des étiquettes plus transparentes à partir de décembre 2023

La Commission européenne vient de l'acter : les règles en matière d'étiquetage du vin seront désormais plus strictes. Les producteurs devront notamment préciser les éventuels additifs et conservateurs contenus dans le vin.

Calories, sucres ajoutés, additifs, conservateurs… À partir du 8 décembre 2023, les bouteilles de vin et les cubis devront préciser ces éléments sur leur étiquette. Après des négociations avec les syndicats et les producteurs de vin européens, la Commission européenne a pris la décision d'harmoniser et de durcir les règles en matière d'étiquetage. Une mesure qui devrait permettre d'améliorer la transparence pour les consommateurs, sur le modèle de tous les autres produits alimentaires.

Des étiquettes plus précises et plus transparentes

Le raisin est loin d'être le seul ingrédient intervenant dans la fabrication du vin : y sont également ajoutés les saccharoses, les moûts de raisin, mais aussi parfois des additifs, des conservateurs, stabilisateurs, gaz, antioxydants… Ce sont donc les nombreux ingrédients à la lettre « E » qui devraient faire leur apparition sur le dos des bouteilles de vin : acide citrique (E330), acide lactique (E270), etc. « Nous avons déjà l'obligation en cave de tenir des registres qui en font la liste, et nous sommes d'ailleurs très précisément contrôlés », précise le Comité national des interprofessions des vins à appellation d'origine et à indication géographique (CNIV).

Mais cet étiquetage pourra en réalité prendre la forme d'un QR code, la liste complète des ingrédients sera donc, la plupart du temps, dématérialisée. « Un moindre mal », souligne Bernard Farges, président du CNIV. « Il fallait que cette réglementation soit financièrement supportable et qu'elle ne perturbe pas complètement la présentation de la bouteille », ajoute-t-il.

Le vin n'aura finalement pas de Nutri-Score

En plus du besoin de transparence pour les consommateurs, la Commission européenne a aussi et surtout voulu harmoniser les règles d'étiquetage dans l'intégralité de l'Union européenne. « Le risque était qu'on se retrouve avec 27 réglementations différentes dans un marché unique. Mieux valait réussir à mettre sur pied un texte commun acceptable par tous », explique Bernard Farges.

Cette volonté d'harmoniser vient également des producteurs eux-mêmes. En 2022, plusieurs vignerons italiens avaient écrit une lettre à Emmanuel Macron pour exprimer leur désaccord quant à la volonté d'afficher un Nutri-Score sur les bouteilles de vin — score qui aurait dans tous les cas été négatif (lettre F). Cette réglementation européenne enterre donc définitivement le Nutri-Score, au profit de nouvelles règles, plus adaptées au vin.

« Il est apparu que la valeur énergétique avait plus de sens pour le consommateur que l’étiquetage du tableau nutritionnel complet (matières grasses, acides gras saturés, sucres, protéines, sel) », affirme Bernard Nardeux, qui travaille à la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGGCRF). « En effet, le vin ne contient ni sel, ni protéines, ni graisses. C’est pourquoi les institutions européennes ont autorisé l’étiquetage de la seule valeur énergétique sur l’étiquette des produits (en kcal ou kJ), les autres informations pouvant être renvoyées sur Internet ».

La nouvelle réglementation entrera en vigueur le 8 décembre 2023.

Raphaël Lichten
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Message par Arnaud BASSEZ » jeu. mars 23, 2023 2:05 pm

Publié le 21/03/2023
Les hôpitaux franciliens vont-ils se qualifier pour les Jeux Olympiques ?

Selon l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France, neuf hôpitaux franciliens risquent d'être fortement impactés par les Jeux olympiques de Paris, qui se déroulent du 26 juillet au 11 août 2024.

Environ 15 millions de visiteurs sont attendus dans la métropole francilienne pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris en 2024. Des craintes progressent quant à l'impact que pourront avoir ces millions de personnes sur le système hospitalier francilien, notamment au cœur de l'été, époque à laquelle les tensions en termes de personnel ne sont qu’exacerbées.

Plusieurs scénarios sont à l'étude

« Toutes les hypothèses doivent être sérieusement anticipées et planifiées afin de ne pas générer, à la dernière minute, une tension excessive sur les personnels des hôpitaux de la région », souligne la députée Christine Le Nabour, du groupe Renaissance, dans son rapport pour avis consaxcré aux Jeux olympiques, publié vendredi dernier. La députée estime qu'il faut « rester prudent » : jusque là, les estimations de l'APHP et de l'ARS sont « plutôt rassurantes », mais il faut tout de même envisager « des hypothèses moins favorables ».

L'ARS précise que plusieurs scénarios sont à l'étude, notamment un scénario de « faible intensité » où la charge supplémentaire pour les hôpitaux est équivalente à un hiver pendant lequel les virus saisonniers ne sont guère virulents. Mais un tel cas de figure entraînerait tout de même une « tension importante », surtout à cause d'un personnel réduit durant la période estivale et de difficultés structurelles de recrutement.

En l'état, neuf hôpitaux franciliens pourraient donc bien être « potentiellement très impactés » par les JOP, fait remarquer la députée, qui appelle donc à anticiper ces possibles tensions sur le système de soin dans la région Île-de-France.

Décaler les congés d'été et recourir à davantage d'heures supplémentaires

Le risque principal viendrait surtout d'une « conjonction entre les Jeux et d’autres événements à impact sanitaire majeur – résurgence de covid‑19, canicule, attentat… », indique Christine Le Nabour. D'autant qu'un certain nombre de praticiens volontaires ont déjà été appelés pour sécuriser les épreuves. « Cela représenterait de l’ordre de 3 000 volontaires par jour au pic des JOP, dont environ 150 médecins urgentistes en Île-de-France et environ 190 autres dans toute la France ».

En outre, un centre de santé temporaire, sous la forme d'une polyclinique, va également être mis en place pendant la durée des JOP, afin de prendre en charge les premiers secours et les urgences. Il sera installé à Saint-Ouen-sur-Seine et devrait fonctionner avec environ 200 volontaires français et 30 volontaires internationaux.

Tous ces éléments confortent la crainte de tensions « localisées à quelques établissements », affirme la députée Renaissance. Une première solution pourrait donc être de recourir davantage aux heures supplémentaires et de décaler des congés d'été. Mais, si la tension devait se faire plus générale dans les hôpitaux franciliens, il faudra sans doute faire appel à des « étudiants en fin de parcours » et des renforts hors région.

Un rapport sur le sujet a été commandé à l'Inspection générale des affaires sociales et remis au ministre de la Santé, mais Christine Le Nabour n'a pas pu, à ce jour, le consulter.

Raphaël Lichten
jim.fr


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Publié le 21/03/2023
Fresques : cent médecins ne baissent pas la garde

Une centaine de médecins demandent à l’exécutif de revenir sur sa décision et de ne pas supprimer les fresques de salles de garde.

Certains considéreront sans doute qu’à l’heure de la réforme des retraites et de la crise de l’hôpital public, défendre les fresques de salle de garde est loin d’être une priorité. D’autres au contraire jugeront qu’il s’agit d’une question de principe, tenant à la défense de la liberté d’expression et que c’est justement en ces temps difficiles qu’il est nécessaire de protéger l’esprit carabin et son caractère cathartique. C’est l’opinion d’une centaine de médecins hospitaliers français mais aussi étrangers qui signent ce lundi sur le site Atlantico une lettre ouverte au Président de la République Emmanuel Macron et au ministre de la Santé François Braun pour défendre les fresques de salles de garde.

Une tribune qui vient répondre à une circulaire émise par la direction générale de l’offre de soins (DGOS) le 17 janvier dernier, demandant à l’ensemble des Agences régionales de Santé (ARS) de prendre les mesures nécessaires pour faire retirer de tous les établissements hospitaliers les fresques de salles de garde. Dernier vestige de l’esprit carabin dans des hôpitaux où les traditions de ce type ont, à de rares exceptions près, été abandonnées, ces fresques à caractère pornographique s’amusent à représenter des médecins de l’hôpital en plein ébat sexuel, s’adonnant à des pratiques transgressives.

De Napoléon à Manet, les médecins convoquent l’Histoire

Pour la DGOS, ces fresques ne sont plus compatibles avec l’esprit de notre temps et avec la lutte salutaire (mais dont les cibles sont peut-être parfois décalées) contre les violences sexuelles et les comportements inappropriés. Ces dessins constituent « un agissement à connotation sexuelle subi par une personne et ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité » écrivent les agents de la DGOS dans leur jargon administrativo-judiciaire.

Une analyse battue en brèche par les auteurs de la tribune en question. Pour ces médecins chevronnés qui sont tous passés par des salles de garde, ces fresques « font partie de l’histoire médicale de notre pays ». Ils ne manquent pas de rappeler l’importance historique des salles de garde, dont l’origine remonte à la création de l’internat par Napoléon Bonaparte en 1802 ainsi que son rôle de défouloir pour les médecins. « Les internes, praticiens en première ligne, face à la maladie, la mort ou encore la misère sociale, y trouvaient et y trouvent encore, un espace de liberté et de défoulement » écrivent les médecins. « La salle de garde a aujourd’hui perdu de son prestige et n’est le plus souvent qu’un lieu de passage, mais reste encore un défouloir où les règles de vie sociale et les rapports hiérarchiques sont temporairement modifiés voire suspendus ».

Les défenseurs des fresques de salle de garde n’hésitent pas à inscrire ces œuvres « volontairement outrancières » dans l’histoire de l’art. « Depuis toujours, la femme a été représentée dans la peinture et dans la sculpture, avec une certaine dimension érotique » écrivent les médecins, qui n’hésitent pas à évoquer Le Déjeuner sur l’herbe de Manet ou l’Origine du monde de Courbet, des œuvres qui avaient fait scandale en leurs temps et qui sont désormais considérés comme des chefs d’œuvre. « Nous ne cherchons pas à comparer les fresques de salles de garde à des œuvres majeures, mais nous revendiquons que la symbolique de la salle de garde et ses fresques soit respectée et maintenue ».

François Braun allait-il en salle de garde avec le père de Macron ?

Pour les auteurs de la tribune, cette défense des fresques s’inscrit dans un combat plus large contre une forme de progressisme pudibond, le fameux « wokisme » (terme que la tribune n’emploie cependant pas). Une idéologie que les médecins rapprochent prudemment d’une autre, bien plus mortifère, celle de l’islamisme radical. « Sans comparer l’incomparable et toutes proportions gardées, ce sont des motifs bien futiles qui ont conduit à saccager le musée de Mossoul et à dynamiter les statues de Bouddha. C’est aussi sous la pression de certaines minorités qui jugent le passé avec des critères du présent que l’on débaptise des établissements scolaires et hospitaliers, en attendant que certaines statues entretenant la mémoire de l’histoire de notre pays dans l’espace public soient bientôt condamnées ».

Les médecins terminent leur lettre ouverte en s’adressant directement à Emmanuel Macron et à François Braun, lui-même ancien urgentiste, tentant sans doute de jouer sur la corde sensible. « Monsieur le Président, vous-même fils d’un médecin universitaire qui a sans doute fréquenté avec bonheur les salles de garde, accepterez-vous que l’administration française ampute cet espace de liberté de ses fresques patrimoniales ? Monsieur le Ministre, n’avez-vous jamais fréquenté les salles de garde ? Avez-vous déjà imaginé que leurs fresques puissent constituer une atteinte grave à la dignité humaine ? ».

Chacun jugera si cette tribune constitue ou non un combat d’arrière-garde. Un argument des auteurs semble tout de même selon nous emporter l’adhésion : celui selon lequel les jeunes médecins qui se sentiraient choqués par ces fresques somme toute inoffensives peuvent tout simplement ne pas se rendre en salle de garde, « leur présence en ce lieu étant purement facultative ».

Nicolas Barbet
jim.fr


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Publié le 21/03/2023
Les éboueurs ont-ils ouvert la voie aux internes ?

Les syndicats d’internes appellent les futurs médecins à cesser le travail pendant une journée pour démontrer leur importance dans le système de santé.

Cesser le travail subitement semble un bon moyen de démontrer rapidement l’importance et la nécessité de son travail afin d’exiger un peu plus de considération. Après les éboueurs les internes l’ont bien compris : le syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) et l’intersyndicale nationale des internes (ISNI) ont donc annoncé ce lundi qu’ils allaient organiser une « première journée nationale sans internes ». « L’hôpital n’a pas besoin d’internes pour fonctionner ? Alors voyons comment il fonctionne sans nous ! Rappelons au gouvernement et à la population l’importance de notre travail de soignants et l’impact que notre absence a sur le système » lance le syndicat d’internes parisiens, alors que ces futurs médecins constituent 40 % des effectifs médicaux des hôpitaux.

Concrètement, les deux syndicats vont déposer un préavis national de grève reconductible pour le 28 avril prochain. Une date qui n’a pas été choisie au hasard, puisqu’elle correspond au dernier jour ouvré du stage d’hiver : les internes qui feront grève ce jour là n’auront donc pas à « subir de répercussion sur la fin de stage » explique le communiqué du SIPH. Cette date lointaine permettra également aux services « prévenus longtemps à l’avance de s’organiser de manière à pouvoir fonctionner sans internes une journée ».

La question du temps de travail toujours au cœur des débats

Les revendications des syndicats d’internes pour cette prochaine journée de mobilisation sont triples. En premier lieu, ils souhaitent la mise en place d’un « dispositif fiable, objectif et accessible de décompte horaire du temps de travail ». En juin dernier, après des années de combat de la part de l’ISNI, le Conseil d’Etat avait rappelé que les hôpitaux avaient l’obligation de mettre en place un système fiable de décompte du temps de travail du personnel soignant, afin de veiller à ce qu’il ne dépasse pas le maximum horaire fixé par le droit européen, à savoir 48 heures par semaine.

Depuis, les syndicats d’internes ont mis en demeure plus de 400 établissements hospitaliers et 28 procédures sont actuellement en cours devant des juridictions administratives. Le 20 février dernier, les hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ont été les premiers à être condamné par un juge administratif à mettre en place un dispositif de décompte du temps de travail. Entre temps, le gouvernement a mis en place un mécanisme particulièrement complexe, puisque ce n’est qu’après un an de procédure tortueuse qu’un hôpital ne respectant pas la durée légale du travail pourra être sanctionné. « D’après une enquête réalisée par l’ISNI en 2020, les internes travaillent en moyenne plus de 58h par semaine et parfois plus de 100 : plus le temps de travail se rallonge, plus le risque d’accident augmente » rappelle le SIPH.

Des futurs médecins payés en dessous du SMIC

Deuxième revendication qui concerne tout particulièrement les internes parisiens, la mise en place d’une aide au logement. Le SIPH demande ainsi « la mise en place d’une indemnité logement indexée sur le prix du loyer ne pouvant être inférieure à 300 euros ». Les internes exerçant en région parisienne sont en effet souvent dans l’incapacité de se loger près de leur lieu de stage, confronté à des prix du logement trop élevés pour leur salaire. « La rémunération des internes est la même sur tout le territoire métropolitain, alors que le prix des loyers varie drastiquement d’un endroit à l’autre » rappelle le SIPH. Une enquête d’opinion récente menée par le syndicat représentatif parisiens des internes de médecine générale (SRP-IMG) avait montré que la proximité du lieu de stage avec leur logement était devenu le critère principal de choix du stage, au détriment du projet professionnel.

Une question liée à la troisième et dernière revendication des syndicats, qui exigent assez classiquement une hausse de la rémunération des internes. « Un interne en début de cycle gagne en moyenne 6,4 euros de l’heure, c’est moins que le SMIC horaire pour un travail à BAC +6 avec de grandes responsabilités et des conditions d’exercice de plus en plus difficiles avec un pouvoir d’achat diminuant avec l’inflation » s’insurge le SIPH, qui demande une revalorisation salariale de tous les échelons de 300 euros par mois.

Il faudra attendre le 28 avril pour connaitre l’ampleur de la mobilisation et pour savoir si les autorités sont contraintes de procéder à des réquisitions d’internes pour empêcher la désorganisation des services. On notera un grand absent parmi les revendications des internes : le combat contre la 4ème année d’internat de médecine générale, pourtant très décriée par l’ISNI.

Cette nouvelle année d’étude ayant été adoptée dans le cadre de la dernière loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS), les internes se sont apparemment fait une raison.

Quentin Haroche
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Message par Arnaud BASSEZ » lun. mars 27, 2023 11:03 am

Publié le 20/03/2023
Réforme des retraites : peut-on être infirmière jusqu’à 64 ans ?

En plein débat sur la réforme des retraites, plus de la moitié des infirmières et sage-femmes estiment ne pas pouvoir tenir jusqu’à la retraite.

Ce lundi après-midi, tous les regards seront tournés vers l’Assemblée Nationale où deux motions de censures contre le gouvernement seront examinées par les députés. Des motions qui ont été déposées à la suite de la décision très controversée de la Première Ministre Elisabeth Borne d’utiliser l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire passer la réforme des retraites. Si les motions de censure sont rejetées, ce qui est probable, la très impopulaire réforme sera considérée comme adoptée et devrait donc entrer en vigueur, sauf nouveau coup de théâtre (retrait du texte, référendum, censure constitutionnelle…).

On l’a déjà souligné dans les colonnes du JIM, cette réforme, qui vise essentiellement à reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, concerne assez peu les médecins qui, pour la plupart, partent à la retraite plus tardivement. Peu de syndicats de médecins, à l’exception notable du SNPHARE, ont donc appelé à participer à la forte mobilisation sociale contre la réforme des retraites qui touche le pays depuis maintenant deux mois.

A l’inverse, les organisations défendant les intérêts des infirmières, sage-femme et aide-soignante ne cachent pas leur inquiétude depuis que la réforme a été mise sur la table, estimant qu’elle ne prend pas assez en compte la pénibilité de leurs métiers. Plusieurs syndicats ont donc appelé leurs sympathisants à participer aux diverses manifestations des dernières semaines.

Les syndicats d’infirmiers vent debout contre la réforme et le 49.3

La situation de ces professionnels de santé relativement à la retraite est complexe. Classées en catégorie active, les aides-soignantes peuvent en théorie partir à la retraite à 57 ans (59 ans avec la réforme), mais doivent cependant cotiser 41 ans (43 ans avec la réforme) pour bénéficier d’une retraite à taux plein, ce qui rend un départ à 59 ans assez illusoire. Une sage-femme est classée en catégorie active ou sédentaire (retraite à 62 ans, 64 ans avec la réforme) selon qu’elle est en contact avec des patients ou qu’elle coordonne une équipe. Quand aux infirmières, elles sont classées comme sédentaire depuis la réforme de 2010…mais certaines infirmières ayant commencé leur carrière avant la réforme sont toujours en catégorie active.

Plusieurs syndicats d’infirmiers n’ont pas caché leur mécontentement face à la décision du gouvernement d’utiliser l’article 49.3 pour faire passer en force la réforme des retraites. « On ne va pas prolonger pour deux ans de galère, on se sent trahis » s’indigne Thierry Amouroux, président du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), qui rappelle que le déclenchement du 49.3 intervient le jour anniversaire du confinement, au cours duquel les infirmières se sont retrouvées en première ligne de la lutte contre l’épidémie de Covid-19.

L’utilisation du 49.3 est un « signe de mépris » de la part d’un « gouvernement sourd et aveugle » estime pour sa part le syndicat Convergence infirmière. « La pénibilité du métier doit absolument être actée dans la loi, afin que nous puissions partir en retraite dès 60 ans, il est aberrant qu’un allongement de la durée du travail puisse être imposé à une profession comme la nôtre, le malaise est profond, la colère est grande » poursuit le syndicat dans son communiqué.

55 % des infirmières et des sage-femmes se sentent incapables de tenir jusqu’à la retraite

Les protestations des syndicats d’infirmières font écho aux conclusions d’une récente étude de la Dares publiée le 9 mars dernier sur la pénibilité au travail. L’étude montre que les infirmières et les sage-femmes font partie de ceux qui s’estiment le moins capables de continuer leur travail jusqu’à la retraite : 55 % d’entre elles s’en estiment incapables, contre 37 % des salariés en moyenne. Par comparaison, 47 % des aides-soignantes et seulement 27 % des médecins s’estiment incapables de tenir jusqu’à l’âge de la retraite.

Selon les experts de la Dares, les métiers du soins et notamment celui d’infirmière réunissent tous les éléments qui font qu’un métier est difficile à supporter dans la durée : contact avec le public, contraintes physiques, exigences émotionnelles fortes, travail intense, insécurité socio-économique… Ces mêmes experts concluent également que les différents dispositifs de prévention mise en place pour lutter contre la pénibilité de certains métiers (comme la médecine du travail) ont « des effets modérés sur le caractère soutenable du travail ».

Mauvaise nouvelle pour l’hôpital public : l’étude montre que quitter le salariat pour devenir indépendant diminue de 30 points la part des travailleurs estimant leur métier insoutenable. « En tout état de cause, une organisation du travail qui favorise l’autonomie, la participation des salariés et limite l’intensité du travail tend à rendre celui-ci plus soutenable » concluent les experts de la Dares. On retrouve ici un enjeu clé du débat sur le travail et la retraite, souvent occulté par le gouvernement et les syndicats : la nécessité de rendre le travail de nouveau agréable, notamment à l’hôpital public.

Grégoire Griffard

On ne peut que remercier l'amère Bachelot et sa réforme qui ont permis de dire que le travail hospitalier n'était pas pénible. En revanche les ministres eux le sont bien.

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Publié le 20/03/2023
Origine du SARS-Cov-2 : et l’on reparle du marché de Wuhan

Une découverte d’une chercheuse française relance la piste d’une origine zoonotique de la pandémie.

Comme dans un bon roman policier, l’enquête sur l’origine du SARS-Cov-2 connait de nombreux rebondissements, avec de nouveaux suspects, des découvertes fortuites et des retours en arrières incessants. Trois semaines après que la piste de l’accident du laboratoire ait été validée par plusieurs agences fédérales américaines, dont le FBI, c’est la théorie de l’origine zoonotique de la pandémie qui regagne du terrain. Et ce grâce à des preuves issus du fameux marché à poissons de Wuhan, considéré depuis plus de trois ans comme le foyer d’origine de l’épidémie qui a tué plusieurs millions de personnes à travers le monde.

Ce nouveau chapitre dans cette interminable enquête, aux ramifications aussi bien scientifiques que politiques, a commencé le 4 mars dernier. Florence Débarre, biologiste au CNRS, découvre alors que des chercheurs chinois ont publié fin janvier sur Gisaid, une plateforme de partage de données génomiques en ligne, les résultats de prélèvements génétiques effectués sur le marché aux poissons de Wuhan entre sa fermeture par les autorités le 1er janvier 2020 et le 12 mars 2020. « J’ai trouvé ces choses nouvelles un peu par hasard, sans comprendre tout de suite qu’il y avait des données brutes » explique la chercheuse.

La Chine a encore une fois tordu la réalité

Après avoir pris conscience de l’importance potentielle de sa découverte, Florence Débarre contacte rapidement plusieurs chercheurs anglo-saxons penchant vers l’origine zoonotique de la pandémie pour l’aider à analyser ces données. Après quelques jours de travail, ils comprennent que ces données prouvent que des mammifères étaient bien vendus sur le mal nommé marché aux poissons de Wuhan et notamment des chiens viverrins, un animal ressemblant à un gros raton-laveur. Or, on sait que le chien viverrin est potentiellement un hôte intermédiaire de certaines zoonoses et cela fait désormais deux ans qu’il est considéré par des scientifiques comme le principal suspect sur la liste des potentiels hôtes intermédiaires du SARS-Cov-2.

Pourquoi ces données recueillis en 2020 ne sont révélées qu’aujourd’hui ? Pour le comprendre, il faut remonter à février 2022. Des scientifiques chinois, menés par le Pr George Gao, directeur du CDC chinois, proposent alors à la publication dans les revues internationales une étude sur le marché de Wuhan. Ce travail rapporte qu’aucun ADN de mammifère non-humain n’a été détecté sur le marché. Les scientifiques en concluent que le marché n’est donc pas le foyer de l’épidémie de Covid-19, ce qui corrobore la version officielle du parti communiste chinois selon laquelle le virus serait apparu hors de Chine et aurait ensuite était importé à Wuhan.

A l’époque, la revue Nature avait refusé de publier l’étude, au motif que les scientifiques chinois n’avaient pas partagé les données brutes la fondant. C’est ce refus qui a pu pousser les chercheurs chinois à finalement publier leurs données sur Gisaid. L’analyse de ces données par Débarre et ses collègues anglo-saxons a donc établi que Gao a tordu la réalité pour tenter de la faire correspondre à la ligne officielle du parti communiste chinois. Depuis, les données brutes ont été retirés de la plateforme Gisaid par les scientifiques chinois, sans explication ou raison valable.
La Covid-19 pas plus grave que la grippe saisonnière

Invité à commenter ces nouveaux développements, le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) Thedros Ghebreyesus a dénoncé l’opacité dont fait preuve la Chine depuis trois ans dans cette enquête. « Ces données auraient dû être partagées il y a trois ans » souligne l’ancien ministre éthiopien. Il a également rappelé que bien que ces nouveaux éléments « sont importants pour nous rapprocher de la vérité », ils sont loin d’apporter « une réponse définitive à la question de savoir comment la pandémie a commencé ». En effet, la présence de chiens viverrins sur le marché de Wuhan au début de la pandémie semble certes corroborer l’hypothèse de l’origine zoonotique mais ne la confirme pas définitivement. Ni Florence Débarre, ni aucun de ses collègues ne se risque d’ailleurs à de conclusions hâtives sur le sujet. « Il faut être clair, le virus n’a pas été identifié dans un animal présent sur le marché et on n’a pas trouvé l’animal qui aurait infecté les humains » résume Maria van Kerkhove, responsable de la Covid-19 au seins de l’OMS.

Par ailleurs, toujours vendredi dernier, l’OMS a fait le point sur l’évolution de la pandémie dans le monde et s’est montré particulièrement optimiste. « Je pense que nous arrivons au point où nous pouvons considérer la Covid-19 de la même manière que nous considérons la grippe saisonnière, à savoir une menace pour la santé mais un virus qui ne perturbe pas notre société où notre système hospitalier » a commenté Michel Ryan, chef des programmes d’urgences au sein de l’instance onusienne. « Nous sommes certainement dans une bien meilleure position qu’à n’importe quel moment de la pandémie » a souligné pour sa part le Dr Ghebreyesus, constatant que la Covid-19 tuait officiellement désormais moins de 600 personnes par jour dans le monde. L’OMS pourrait abaisser le niveau d’alerte sur la Covid au cours de l’année, trois ans après avoir déclaré l’urgence maximale.

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Publié le 23/03/2023
Pénurie de médicaments : comment anticiper la prochaine crise ?

Si les choses se sont quelque peu améliorées sur le front de la pénurie de médicaments, les responsables politiques cherchent les moyens d’éviter une nouvelle crise.

Peut être François Braun a-t-il crié victoire trop tôt. Début février, le ministre de la Santé promettait un « retour à la normale » dans les prochaines semaines sur le front des pénuries de médicaments et ce grâce à la mobilisation des industriels, dont le laboratoire Biogaran, qui a promis la livraison d’1 million de boites d’amoxicilline aux officines françaises en février. Il est vrai que, s’agissant de l’amoxicilline et du paracétamol, deux des médicaments les plus consommés par les Français et pour lesquels des tensions d’approvisionnement perduraient depuis plusieurs mois, la situation s’est nettement améliorée.

Mais la pénurie touche désormais d’autres produits et notamment les corticoïdes. « La situation n’est pas meilleure que cet hiver, on n’a plus rien, qu’on arrête de nous faire croire que ça va s’arranger dans un ou deux mois, on voit bien que la situation va perdurer » commente un pharmacien interrogé par Le Parisien. « Les pénuries persistent, tous les jours des patients nous disent avoir galéré pour obtenir telle ou telle molécule » abonde dans le même sens le Pr Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP.

Augmenter les prix des médicaments pour freiner les pénuries

Des médicaments moins connus, prescrits à des patients souffrant de maladies rares, connaissent également des difficultés d’approvisionnement. C’est le cas par exemple de certaines hormones de croissance comme la Norditropine ou le Genotorm ou de le Celestène, un corticoide désormais classé en catégorie « tension d’approvisionnement » par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Toujours dans Le Parisien, Maxime, un adolescent de 15 ans souffrant de mucoviscidose et qui doit prendre ses médicaments quotidiennement, témoigne des difficultés auquel lui et sa famille font face pour se procurer ces produits vitaux. « Je passe mon temps à appeler les pharmacies » explique la mère du jeune homme, qui a envoyé une lettre au ministère de la Santé. « Si ça continue comme cela, j’ai peur de ne plus pouvoir être soigné » s’inquiète le jeune homme.

On ne peut plus véritablement parler de crise de l’approvisionnement en médicaments, tant ces difficultés sont devenues systémiques. Entre 2016 et 2021, le nombre de spécialités ayant connu des tensions d’approvisionnement au cours de l’année a été multiplié par cinq et ces difficultés concernent tout aussi bien les antibiotiques que les anticancéreux ou les corticoïdes, qui peuvent faire défaut en ville comme à l’hôpital.

Depuis plusieurs mois, gouvernement et parlementaires planchent pour tenter d’identifier les causes de ces pénuries récurrentes et de trouver des solutions afin d’éviter une nouvelle crise majeure l’hiver prochain. Le ministère de la Santé a promis une feuille de route d’ici l’été tandis que le Sénat a mis en place une commission d’enquête, qui ne cesse d’auditionner les principaux acteurs du secteur et devrait rendre un rapport avant la fin de l’été.

Plusieurs solutions semblent faire la quasi-unanimité parmi les différents responsables politiques. En premier lieu, il semble nécessaire d’augmenter les prix des médicaments dits « matures », c’est-à-dire commercialisés depuis plusieurs années, qui sont particulièrement faibles en France, ce qui pousse les grossistes-répartiteurs à privilégier nos voisins européens où les prix sont plus élevés, comme l’Italie et l’Allemagne. Le gouvernement a déjà affiché sa volonté de procéder à des hausses de prix ciblés « en contrepartie d’engagements des industriels sur une sécurisation de l’approvisionnement du marché français ».

Retrouver une indépendance sanitaire : une chimère ?

« Le prix trop faible du médicament est une erreur politique, nos gouvernants sont partis du principe qu’avec un prix du médicament le plus bas possible, on allait faire des économies sauf que derrière, cela a des conséquences sur les laboratoires » abonde dans le même sens Bruno Belin, sénateur et membre de la commission d’enquête du Sénat sur les pénuries de médicament et également pharmacien. « Les prix pratiqués en France ne peuvent pas être la seule explication » tempère cependant le directeur général de la CNAM Thomas Fatôme qui, devant la commission du Sénat le 14 mars, a rappelé que le prix de l’amoxicilline était plus élevé en France que chez certain de nos voisins européens.

L’autre cause essentielle de ces pénuries de médicaments à répétition est la perte d’indépendance sanitaire de la France. 80 % des produits actifs des médicaments consommés en Europe sont produits en Chine ou en Inde et lorsque ces pays cessent leurs exportations, comme ce fut le cas à plusieurs reprises durant la crise sanitaire, la France se retrouve rapidement privée de ces molécules. Sur ce point-là, difficile de trouver une solution miracle permettant de relocaliser rapidement la production. Certes, une usine de paracétamol devrait ouvrir ses portes prochainement dans l’Isère, mais elle ne sera sans doute opérationnelle qu’en 2024 et les premières livraisons ne commenceront qu’en 2025.

« Je pense que cette usine ne sera pas viable financièrement » estime l’économiste Frédéric Bizard, qui considère qu’il est impossible pour la France de devenir totalement indépendante sur le plan pharmaceutique. « La stratégie pour sortir du tout chinois doit reposer sur une diversification par zone géographique, la France doit surtout avoir une stratégie industrielle très offensive sur les produits innovants, comme l’ARN messager, la souveraineté c’est avant tout investir sur les technologies d’avenir » affirme ce spécialiste des questions de santé.

Nicolas Barbet
jim.fr


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Publié le 20/03/2023
Numéro vert de SPS : des appels encore en hausse en 2022

Paris, le lundi 20 mars 2023 – L’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) a publié les statistiques pour 2022 de son numéro vert, accessible aux soignants en situation de souffrance psychique.

6000 appels en 2021 et 7000 appels en 2022 : ce sont les statistiques du numéro vert de l’association Soins aux Professionnels de Santé, mis à la disposition des professionnels de santé et des étudiants qui se sentent isolés et qui présentent une détresse psychique croissante.
Cent psychologues formés pour aider les soignants

L’association SPS, propose via ce numéro vert un dispositif d’accompagnement psychologique pour accompagner et soutenir « les personnes en souffrance, briser l’isolement associé à leur détresser, mais aussi apporter une réponse rapide et efficace à ceux qui sont en grande situation d’urgence », souligne l’association.

Depuis la mise en place du numéro en 2016, 23 579 appels ont été enregistrés. Leur nombre a particulièrement augmenté depuis 2020 et la pandémie de Covid-19 : environ 6500 sont passés chaque année depuis cette période.

L’association SPS précise que, pour l'année 2022, la majorité des appelants sont des femmes (65 %) et qu’un tiers ont une activité salariée (34 %).

La moitié des appels ont fait l’objet d’une réorientation, soit vers un psychologue, soit vers le médecin traitant, soit vers un psychiatre ou un service en lien avec le travail (ressources humaines, médecine du travail…).

Des professions plus représentées que d’autres

Certains métiers sont particulièrement concernés : les infirmiers (13 %), les aides-soignants (12 %) et les médecins (6 %) sont à l’origine d’environ un tiers des appels.

Statistique plus surprenante : 40 % des appelants étaient des étudiants en 2022, mais 86 % d’entre eux ne suivaient pas d’études de santé, alors qu’ils n’étaient que 37 % à être dans cette situation en 2021.
Une majorité d’appels passés pour des motifs d’anxiété

Les motifs d’appels sont divers, aussi bien d’ordre professionnel que personnel : cause familiale, problème de santé, épuisement professionnel, conflits… Le parcours étudiant, le stress et l’anxiété liée à l’avenir sont également en augmentation en 2022 par rapport à 2021.

Plus spécifiquement, les professionnels de santé appellent principalement pour des raisons professionnelles. Les ressentis liés à des discriminations et le harcèlement, le stress et l’anxiété font d’ailleurs partie des motifs d’appel ayant augmenté en 2022 par rapport à l’année précédente. Concernant les étudiants, ceux-ci appellent principalement pour des problèmes d’ordre personnel.

Pour conclure, l’association SPS se félicite d’être présente pour les professionnels de santé en détresse. Si l’augmentation du nombre d’appel est probablement en lien avec la dégradation des conditions de travail, elle est également un signe d’une meilleure visibilité du dispositif et d’un amoindrissement du tabou autour de ces troubles chez les professionnels de santé.

Raphaël Lichten
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Message par Arnaud BASSEZ » ven. mars 31, 2023 7:23 pm

Publié le 31/03/2023
Les PH en ont assez du provisoire qui dure

Alors que les mesures de la mission flash de l’été dernier sont sans cesse renouvelées, les praticiens hospitaliers (PH) réclament des mesures pérennes pour améliorer l’attractivité de la profession.

In extremis. Alors que la majoration de 50 % des indemnités de garde et le doublement des indemnités horaires pour travail de nuit des personnels hospitaliers devaient arriver à expiration ce vendredi, le ministre de la Santé François Braun a pris ce jeudi un arrêté de dernière minute pour prolonger encore une fois cette mesure provisoire, jusqu’au 31 août cette fois. Cette majoration avait été mise en place à la fin de l’été dernier, à la suite des recommandations de la mission flash initiée à la demande de François Braun.

Problème : c’est la 10ème fois que cette mesure est reconduite depuis sa mise en place et les personnels hospitaliers, notamment les PH, commencent à ne plus supporter ce provisoire qui dure. « Que va-t-on inventer cette fois-ci pour ne pas revaloriser pour de bon les gardes et astreintes ? » s’interrogeait le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHARE) dans un communiqué paru ce jeudi, quelques minutes à peine avant que le ministre ne prenne son arrêté. Du coté du ministère, on temporise, en annonçant la prochaine publication d’un rapport de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur le travail de nuit à l’hôpital et on assure que ces mesures provisoires seront maintenues tant qu’une décision définitive n’aura pas été prise. Emmanuel Macron avait pourtant promis le 6 janvier dernier que les revalorisation de la mission flash seraient rapidement pérennisées.

Le milliard des intérimaires

Désormais les syndicats de praticiens hospitaliers demandent que de véritables négociations s’ouvrent avec le ministère. Leur revendications, sont connus et de longue date : décompte des heures supplémentaires à partir de 40 heures par semaine, restitution des quatre ans d’ancienneté perdus pour les PH nommés avant la réforme du 1er octobre 2020 et surtout revalorisation substantielle de la permanence des soins, le SNPAHRE réclamant 600 euros net par garde et entre 200 et 500 euros net pour une astreinte.

Un nouvel espoir était né chez les PH le 16 mars dernier lorsque, au cours de la journée de l’association des directeurs d’hôpital, François Braun avait promis d’investir les 1,5 milliard d’euros d’économie générées (théoriquement) par le prochain plafonnement de la rémunération des intérimaires (qui entrera en vigueur lundi prochain) pour améliorer la carrière des PH. Mais dès la réunion suivante avec les syndicats le 21 mars, « aucun engagement concret » n’a été pris selon le syndicat Action praticiens hôpital (APH), comme si la somme de 1,5 milliards d’euros « s’était évaporée entre le 16 mars et le 21 mars ».

Saint François n’a plus la côte

Le plafonnement du salaire des intérimaires et l’entrée en vigueur de la loi Rist est d’ailleurs une autre source d’inquiétude et de mécontentement pour les PH. Ils n’ont en effet que peu apprécié que François Braun promette ce lundi d’augmenter de 20 % le plafond de rémunération des intérimaires et leur offre l’accès à des contrats plus avantageux en cas de retour à l’hôpital. « C’est un peu comme si on demandait aux PH de payer pour un verre d’eau du robinet pendant qu’on offre un cocktail de bienvenue aux intérimaires » s’exaspère le SNPHARE. « L’urgence n’est pas de revaloriser les intérimaires pour les empêcher de partir mais de revaloriser la carrière des praticiens pour qu’il n’y a plus besoin d’intérimaires » abonde dans le même sens l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH).

L’annonce par François Braun d’une augmentation de 30 % de la prime de solidarité territorial (PST), versé aux PH qui acceptent, en plus de leur poste fixe, d’aller travailler dans des hôpitaux en difficulté, ne suffit pas à contenter les praticiens hospitaliers. Pour le SNPHARE, cette prime vise à « culpabiliser les praticiens qui ne sont pas « solidaires », ceux qui après leur 50 à 70 heures de travail dans leur service ne sont pas volontaires pour aller aider les établissements en difficulté ».

Durant toute cette séquence, il semble que la confiance entre les médecins hospitaliers et François Braun se soient rompue. Quatre syndicats (APH, Amuf, INPH, Jeunes Médecins) ont donc conjointement adressé une lettre ce mercredi directement à la Première Ministre Elisabeth Borne pour lui demander un rendez-vous « en urgence ». « Les négociations avec François Braun n’ont pas de cadre précis, nous espérons un message clair de la Première Ministre » explique l’INPH. « Il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints » ironise le syndicat.

Nicolas Barbet
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Publié le 31/03/2023
Les États-Unis autorisent la vente sans ordonnance d’un antidote au fentanyl

Les États-Unis viennent d’autoriser la vente sans ordonnance du Narcan, un médicament utilisé pour inverser les effets d’une overdose d’opioïde.

70 000 décès en 2021

Un peu plus de 70 000 personnes sont mortes d’une overdose d’opioïde aux États-Unis en 2021 — principalement à cause du fentanyl, une substance 50 fois plus puissante que l’héroïne.

Avec un potentiel addictif extrêmement élevé, le fentanyl peut être délivré légalement par le corps médical pour soulager des douleurs (notamment provoquées par des cancers), mais est le plus souvent acheté sur le marché noir, coupé avec d’autres substances.

Les overdoses sont loin d’être rares aux États-Unis, le président Joe Biden ayant même évoqué, il y a quelques mois, un véritable « fléau » pour la population américaine. Les effets d’une overdose sont néanmoins réversibles en quelques minutes à peine grâce à la naloxone, hautement efficace, peu cher et sûre. Aujourd’hui, les autorités sanitaires américaines cherchent à diffuser le plus largement possible le Narcan, louant sa facilité d’administration (il se présente sous la forme d’un spray nasal).

Des distributeurs automatiques

Extrêmement efficace : en quelques minutes seulement, le Narcan bloque les effets d’un opioïde sur le cerveau, provoquant une « descente » quasi immédiate, et ramenant, en quelque sorte, la personne à la vie.

La FDA vient de décider que sa vente pourrait désormais se faire sans aucune ordonnance. Le médicament devrait donc pouvoir être librement acheté, d’ici à la fin de l’été, dans toutes les grandes surfaces, les supermarchés, les magasins de proximité, les pharmacies… La ville de New York a même prévu d’installer des distributeurs automatiques dans le courant de l’année.

C’est la première fois qu’un antidote spécifique aux opioïdes est considéré comme suffisamment sûr pour la vente libre aux États-Unis. En effet, le Narcan a la particularité de ne présenter aucun danger, même s’il est administré par erreur.

« La naloxone peut faire la différence entre la vie et la mort pour une personne victime d’une overdose », a déclaré le Dr Ashwin Vasan, commissaire à la santé de la ville de New York. « Nous avons toutes les raisons de vouloir qu’il soit à portée de main. Il est sûr et efficace, et avec l’augmentation de la consommation de fentanyl, nous en avons besoin partout pour sauver des vies ».

De nombreuses personnes avaient déjà décidé de distribuer ou d’avoir toujours sur soi une dose de naloxone, mais la vente sans ordonnance du Narcan devrait permettre de rendre ce médicament encore plus répandu partout aux États-Unis. « Nous devons déstigmatiser et normaliser » le Narcan, a souligné Scott Hadland, pédiatre spécialiste de l’addiction.

Un médicament en vente libre, mais à quel prix ?

On ignore, pour l’heure, le prix auquel sera proposé le spray nasal. Selon le NY Times, une grande pharmacie de Manhattan facture 98 dollars la boîte de deux doses de Narcan sur ordonnance à des clients sans assurance. Au New Jersey, on constate des tarifs aux alentours de 75 dollars.

La société Emergent BioSolutions, qui fabrique le spray nasal, a refusé de divulguer le prix qu’elle envisage pour la version en vente libre. La question de l’accessibilité a pourtant été soulignée par le directeur de la FDA, Robert M. Califf : « Nous encourageons le fabricant à faire de l’accessibilité du produit une priorité en le rendant disponible dès que possible et à un prix abordable ».

La question du prix pose d'ailleurs d’autres problèmes : les articles les plus chers sont les plus vulnérables au vol à l’étalage, et sont donc placés dans une boîte à verre fermée à clé ou derrière le comptoir du pharmacien. Les clients doivent donc s’adresser directement aux vendeurs pour acheter le produit, ce qui pourrait dissuader de nombreuses personnes, trop gênées pour le faire.

La naloxone est en réalité fabriquée sous d’autres formes, comme des flacons liquides accompagnés d’une seringue, et qui sont sensiblement moins chers que le spray nasal. « Toute la naloxone aurait dû être mise en vente libre », estime Dennis Cauchon, président de Harm Reduction Ohio, un groupe à but non lucratif qui distribue gratuitement des doses de naloxone. « Aujourd’hui, la version la plus chère est disponible sans ordonnance, mais les versions les moins chères sont soumises à ordonnance. Il est important que le Narcan de marque soit vendu à un prix beaucoup plus bas qu’il ne l’est actuellement ». Tous les regards sont donc tournés vers Emergency BioSolutions, dont on espère qu’il proposera son Narcan en vente libre à bas coût.

Raphaël Lichten
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Message par Arnaud BASSEZ » dim. avr. 02, 2023 11:55 am

Publié le 27/03/2023
Intérim médical : une semaine avant le « big bang »

Plus d’une centaine de services hospitaliers sont menacés de fermeture, à une semaine de l’entrée en vigueur du plafonnement de la rémunération des intérimaires.

Ce lundi, le ministre de la Santé François Braun se rendra au centre hospitalier d’Alençon en Normandie avec une mission difficile : tenter de rassurer les soignants et la direction sur les conséquences du prochain plafonnement de la rémunération des intérimaires. Dans une semaine en effet, le 3 avril prochain, entrera en vigueur l’article 33 de la loi Rist du 26 avril 2021 qui oblige le comptable public de l’hôpital à rejeter toute rémunération d’un médecin intérimaire qui dépasse le plafond règlementaire fixé en 2018 de 1170 euros brut (environ 970 euros net) pour une garde de 24 heures. Plus question donc pour les hôpitaux de contourner ce plafond en offrant aux médecins intérimaires des rémunérations pouvant aller jusqu’à 2 000 euros la garde.

107 services hospitaliers menacés de fermeture

Si la nécessité de lutter contre les excès de l’intérim médical fait quasiment l’unanimité, de nombreux hôpitaux craignent de ne plus pouvoir assurer la continuité des soins sans ces médecins remplaçants, faut de suffisamment de soignants titulaires. Un « big bang » se prépare s’inquiète un directeur d’hôpital de l’est de la France. Le Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH) a ainsi élaboré une liste des services hospitaliers mis en danger par l’entrée en vigueur de ce plafonnement en demandant à leurs adhérents de « nous faire remonter les informations qu’ils avaient sur les plannings des différents hôpitaux dans lesquels ils travaillent » explique le Dr Eric Reboli, président de ce syndicat.

Selon le SNMRH, ce sont au total 107 services répartis dans 69 hôpitaux différents qui sont menacés de fermeture dès le 3 avril prochain en raison de l’entrée en vigueur de l’article 33 de la loi Rist. Une catastrophe sanitaire qui toucherait notamment les villes moyennes. Au centre hospitalier de Bourges par exemple, les urgences, la régulation médicale, la pneumologie et l’UHTCD pourraient fermés dès la semaine prochaine ; à Evreux en Normandie, ce sont le SMUR, les urgences, la neurologie et la gériatrie qui sont en danger ; à Feurs dans le département de la Loire, où les soignants ont organisé un rassemblement ce samedi devant l’hôpital, ce sont les urgences qui sont menacées. « Les fermetures vont avoir lieu dans une multitude d’endroits car les intérimaires travaillent partout, le gouvernement ne veut plus nous faire travailler à des prix corrects, il va se rendre compte de notre importance majeur pour faire tourner les hôpitaux » commente le Dr Reboli.

Le syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes réanimateurs élargi (SNPHARE) multiplie les alertes sur le sujet depuis plusieurs semaines. « On se demande vraiment où on va » s’inquiète sa présidente, le Dr Anne Geffroy-Wernet. Pour tenter de mieux comprendre la situation des intérimaires et de trouver des solutions à la crise, le syndicat a interrogé environ 800 d’entre eux. Une bonne nouvelle : 58 % de ces médecins intérimaires seraient éventuellement prêts à prendre un poste fixe de praticien hospitalier (PH).

1,5 milliards d’euros économisés…et redistribués ?

Mais sous certaines conditions : 58 % exigent que des heures supplémentaires soient décomptées à partir de 40 heures par semaine, 51 % veulent un décompte précis de leur temps de travail (une obligation légale depuis une décision du Conseil d’Etat de juin dernier) et 35 % réclament la restitution des quatre ans d’ancienneté perdus pour les PH nommés avant la réforme du 1er octobre 2020. En attendant la mise en place de ces mesures, 59 % d’entre eux demandent que le plafond de l’interim soit relevé à 650 euros net la garde de 12 h (contre 480 euros actuellement), un niveau qu’ils estiment « acceptable ».

Pour le moment, François Braun ne semble prêt à aucune concession et est déterminé à faire appliquer cette réforme (dont la mise en place, prévue en octobre 2021, avait été suspendue par son prédécesseur Olivier Véran). Une question d’« éthique » selon lui. Tout juste a-t-il accepté que l’article 33 de la loi Rist ne s’appliquera qu’au contrat d’intérim signé à partir du 3 avril prochain et non-rétroactivement. « ça ne va pas changer grand-chose, tant qu’ils ne retirent pas la loi Rist, les confrères ne viendront pas à ce prix-là » réagit le Dr Reboli.

L’objectif de cette réforme est bien sûr de diminuer les couts de l’intérim médical. Le 16 mars dernier, François Braun avait évoqué la possibilité que les 1,5 milliard d’euros économisés grâce à cette mesure puissent être employés pour améliorer l’attractivité des carrières de PH. Mais depuis, plus aucune annonce en ce sens n’a été faite. « Il semble que le milliard et demi d’euros se soit évaporé » déplore le syndicat Actions praticiens hôpital (APH), tandis que le Dr Geffroy-Wernet espère que « les praticiens hospitaliers ne seront pas les dindons de la farce de cette réorganisation ».

Quentin Haroche
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Publié le 28/03/2023
Intérim : les concessions de François Braun

A une semaine du plafonnement de la rémunération des intérimaires, François Braun fait quelques concessions pour éviter une crise d’ampleur.

C’est un sujet que l’on a déjà beaucoup évoqué dans nos colonnes et qui suscite une inquiétude grandissante dans les hôpitaux : l’entrée en vigueur, le 3 avril prochain, de l’article 33 de la loi Rist du 26 avril 2021 qui prévoit de plafonner la rémunération des médecins intérimaires. Désormais, les hôpitaux ne pourront plus rémunérer un remplaçant au-delà du plafond réglementaire fixé en 2018 de 1170 euros brut pour une garde de 24 heures (970 euros net environ). Une réforme qui vise à diminuer le coût de l’intérim et à éviter de trop grandes inégalités de revenus entre médecins traditionnels et intérimaires mais qui suscite également l’inquiétude : de nombreux hôpitaux, notamment dans les villes moyennes, craignent de ne pouvoir garantir la continuité des soins sans l’aide des intérimaires.

Ce lundi, le ministre de la Santé François Braun était en déplacement au centre hospitalier intercommunal Alençon-Mammers en Normandie pour tenter de rassurer les équipes. Sur la forme, l’ancien urgentiste est resté campé sur une position intransigeante, dénonçant les « dérives » de « l’intérim mercenaire qui pousse les rémunérations au-delà du raisonnable et pousse in fine vers la destruction de notre service hospitalier ». « Si demain tous les médecins font de l’intérim on voit bien que l’hôpital ne pourra plus fonctionner » a surenchéri le ministre
20 % d’augmentation promis aux intérimaires, 30 % aux PH remplaçants

Mais sur le fond, bien conscient de la gravité de la situation, le ministre a fait quelques concessions. En premier lieu, s’agissant du plafond de la rémunération, il a annoncé que ses équipes allaient « travailler sur l’adaptation de ce tarif à la valeur de 2023 ». Ce nouveau plafond pourrait ainsi attendre 1 390 euros brut pour 24 heures soit près de 20 % d’augmentation. « En prenant en compte les frais de déplacement, plus les frais d’hébergement, plus les frais de voiture, c’est plus que raisonnable » commente François Braun.

Le ministre a également fait un geste en direction des praticiens hospitaliers, qui craignent d’être les victimes de cette réforme et de voir leur charge de travail augmenter sans compensation. Il a ainsi annoncé que les agences régionales de santé (ARS) auront désormais la possibilité d’augmenter substantiellement (jusqu’à 30 %) la prime de solidarité territoriale (PST) versée aux PH qui, en plus de leur poste fixe, acceptent d’aller travailler occasionnellement dans un autre hôpital en manque de bras. « On pourra aller jusqu’à 2 200 euros brut sur 24 heures le week-end et 1 700 euros brut en semaine » explique le ministre, qui souhaite que ces PH soient mieux payés que les intérimaires, pour donner envie aux médecins de rester ou de revenir à l’hôpital.

En revanche, sur la question précise du manque d’effectifs et de la manière dont les hôpitaux vont devoir, dès le 3 avril, tenir sans le renfort des intérimaires, le ministre est resté plus qu’évasif. « Nous ne laisserons pas la population française en difficulté dans certains territoires, mais cela restera dans le cadre de ce qui est réglementaire, il n’y aura pas d’exception à la règle » s’est contenté de répondre le ministre.

Où sont passés les 1,5 milliards d’euros de l’intérim ?

Difficile de dire si ces mesures suffiront à éviter la crise qui s’annonce à l’hôpital public à compter de lundi prochain ou même d’en réduire l’amplitude. En tout état de cause, elles ne devraient pas calmer la colère et l’inquiétude des syndicats. Ce dimanche, le syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH) a de nouveau demandé la suspension de la réforme qui « promet de diviser notre salaire par deux, soit 25 à 30 euros de l’heure ». Pour le président du syndicat, le Dr Eric Reboli, sous couvert de « moralisation et de dénonciation de quelques brebis galeuses », le plafonnement de la rémunération des intérimaires va « détruire encore davantage l’hôpital public ». L’organisation promet d’agir en justice pour tenter de faire abroger l’article 33 de la loi Rist, en allant devant le Conseil Constitutionnel ou la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) s’il le faut.

Les syndicats de PH, SNPHARE et APH en tête, s’ils soutiennent la réforme sur le principe, sont aussi très inquiets sur ses conséquences pour l’hôpital et les PH. Ils espèrent en tout cas que les 1,5 milliards d’euros d’économie revendiqués par le ministère de la Santé grâce à cette réforme seront utilisés pour améliorer l’attractivité des carrières des PH. Si François Braun avait fait une annonce en ce sens le 16 mars dernier, les PH ont peu apprécié que le sujet ne soit absolument pas évoqué lors d’une réunion entre le ministre et les syndicats qui s’est tenue mardi dernier. « Les mesures d’attractivité sont suspendues à des énièmes missions IGAS et autres comités théodule, le milliard et demi d’euros de surcout de l’intérim qui auraient dû être investis pour les PH qui restent sur place et tiennent la barre s’est tout simplement évaporé » se désole APH.

Grégoire Griffard
jim.fr



les PH sont en manque d'argent et d'attractivité. Donc ils partent faire de l'intérim pour gagner plus et avoir moins de contraintes.
Regardons cependant les conditions salariales des praticiens hospitaliers qui de loin surveillent les patients en assurant leur sécurité depuis la salle de repos, les couloirs ou leur bureau. Car enfin, à force d'avoir dénigré les IADE en faisant croire systématiquement aux décisionnaires politiques, que nous ne faisions que de la surveillance, il serait bon de remettre l'église au milieu du village et de dire vraiment ce qu'il en est dans les blocs de France.
Traitement des PH

-L’indemnité de sujétion
L’indemnité de sujétion compense le fait de travailler à des périodes qui sont normalement chômées par une majorité de salariés. Elles correspondent au temps de travail effectué dans le cadre des obligations de service hebdomadaires la nuit, le samedi après-midi, le dimanche ou jour férié :

Son montant est, pour les praticiens hospitaliers, les assistants des hôpitaux, les praticiens attachés et les praticiens contractuels de :

pour une nuit, un dimanche ou un jour férié : 277,19 € ;
pour une demi-nuit ou un samedi après-midi : 138,59 €.

- Le temps de travail additionnel (TTA)
Le TTA des praticiens hospitaliers, des praticiens attachés, des assistants des hôpitaux et des praticiens contractuels est indemnisé à hauteur de :

pour une période : 330,64 € ;
pour une demi-période : 165,31 €.

indemnités versées au-delà des obligations de services pour les personnels enseignants et hospitaliers

Indemnité de garde correspondant au temps de travail effectué au titre de la permanence sur place, au-delà des obligations de service, le samedi après-midi : 166,30 €

Indemnité de garde correspondant au temps de travail effectué au titre de la permanence sur place, au-delà des obligations de service, la nuit, le dimanche ou jour férié :

montant pour une garde : 496,43 €
montant pour une demi-garde : 248,22 €

Les indemnités d’astreinte
Comme pour le versement du TTA, le montant varie selon que le schéma d’organisation territoriale de la permanence des soins a été ou non adopté au sein du GHT.

L'indemnisation des astreintes à domicile et des déplacements des praticiens hospitaliers, des assistants des hôpitaux, des praticiens attachés, des praticiens contractuels et des praticiens adjoints contractuels s'effectue comme suit .

Dès lors que le schéma a été adopté, les praticiens perçoivent une indemnité forfaitaire de base :

pour une nuit ou deux demi-journées : 43,86 € ;
pour une demi-astreinte de nuit ou le samedi après-midi : 22,05 €.

L’indemnisation des déplacements effectifs

À ce montant forfaitaire s’ajoute la prise en compte du temps effectivement travaillé, temps de trajet inclus, pendant les déplacements.
Ce temps effectif d'intervention sur place et de trajet, converti en plages de cinq heures, est, au choix du praticien, intégré dans ses obligations de service ou rémunéré.

> si ce temps de travail est intégré dans les obligations de service du praticien, chaque plage de cinq heures cumulées est convertie en une demi-journée, qui sera récupérée et fait l'objet d'une demi-indemnité de sujétion d'un montant de 138,59 €.

> si ce temps de travail est rémunéré, chaque plage de cinq heures cumulées est convertie :

si le schéma territorial de la PDS est adopté, en une demi-période de TTA de jour (165,31 €) à laquelle s’ajoute une demi-période d’indemnité de sujétion (138,59 €) ;
si le schéma territorial n’est pas adopté, en une demi-période de TTA de nuit indemnisée à hauteur de 248,28 €.

Indemnité d'Engagement de Service Public Exclusif (IESPE)
Cette indemnité est versée aux praticiens qui s'engagent pour une période de trois ans renouvelables à ne pas exercer une activité libérale. Son montant s'élève à 1 010 € brut par mois.

Si on ajoute des gardes de 24 h dans des hôpitaux publics où le MAR laisse travailler l'IADE de garde "parce qu'il connait bien le travail", rémunérées 1350 euros la garde, soit sur un mois 5400 euros, on perçoit bien la difficulté financière de nos princes de la seringue.
La santé est un état précaire qui ne laisse augurer rien de bon.

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Arnaud BASSEZ
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Re: Articles sur la santé

Message par Arnaud BASSEZ » sam. avr. 22, 2023 11:55 am

Publié le 18/04/2023
Le Pr Salomon quitte (enfin) la DGS

Le Pr Jérôme Salomon a quitté la direction générale de la Santé (DGS) pour intégrer la direction de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Ce lundi, le ministère de la Santé a confirmé que, après cinq ans de bons et loyaux services, le Pr Jérôme Salomon avait quitté son poste de Directeur général de la Santé (DGS). Enfin, serait-on presque tenté de dire. Pas parce que nous cultivons une quelconque rancœur contre ce médecin et haut fonctionnaire, mais plutôt parce que ce départ soi-disant imminent avait déjà été annoncé…le 14 juillet 2021.

Le Pr Salomon quitte Paris pour Genève et un poste prestigieux : celui de sous-directeur général pour la couverture sanitaire universelle et les maladies transmissibles et non-transmissibles. Il sera notamment chargé de superviser plusieurs programmes menés par l’agence onusienne de lutte contre diverses maladies, tel que le VIH, les IST, le paludisme, la tuberculose ainsi que la santé mentale, l’obésité ou les maladies cardio-vasculaires. Une nomination qui intervient dans le cadre plus général d’une restructuration de la direction de l’agence onusienne : cinq autre experts ont été nommés ce lundi.

Licencié pour une sombre histoire de corbeau

Issu d’une famille juive qui compte plusieurs personnages illustres (une résistante, l’inventeur du vaccin contre la diphtérie mais également le capitaine Alfred Dreyfus), Jérôme Salomon est né à Paris en 1969. Professeur d’épidémiologie et d’infectiologie, il embrasse au départ une carrière hospitalo-universitaire et a notamment occupé un poste de PU-PH à l’hôpital Raymond Poincaré de Garches. Mais son éviction houleuse de l’Institut Pasteur en 2012 (il aurait été licencié pour cause réelle et sérieuse dans le cadre d’une sombre affaire d’envoi de courriers anonymes) aura mis un frein à ses ambitions dans ce domaine. Il a donc préféré suivre une voie politico-administrative, avec succès. Conseiller de Marisol Touraine au ministère de la Santé entre 2013 et 2015, il est nommé, grâce à son amitié avec Emmanuel Macron, directeur général de la Santé en 2018. Il devient dès lors une sorte de numéro 2 du ministère, aux côtés du Pr Agnès Buzyn (qui a elle aussi depuis rejoint les rangs de l’OMS).

Si le poste de DGS est rarement mis sur le devant de la scène, la pandémie de Covid-19 va faire du Pr Salomon une personnalité familière pour les Français. Il apparait alors régulièrement lors de conférences de presse télévisées pour faire le point sur la saturation des hôpitaux, le nombre de décès ou les mesures restrictives mises en œuvre mais également pour organiser la campagne vaccinale.
jim.fr
L’homme des masques

Sa communication erratique sur les masques au début de la pandémie lui vaudra de fortes critiques des médias et de l’opposition. « Les masques n’ont aucun intérêt pour le grand public » déclare-t-il ainsi le 4 mars 2020, deux semaines avant le premier confinement, avant d’affirmer le 22 avril qu’il avait « toujours plaidé pour l’accès aux masques du grand public ». Il reconnaitra ultérieurement « une expression très maladroite ». Au début de la pandémie, le Pr Salomon avait également affirmé à plusieurs reprises que la France disposait d’un stock de masques suffisant pour faire face à une pandémie de grande ampleur. L’enquête menée par une commission d’enquête sénatoriale fin 2020 avait permis d’établir non seulement que tel n'était pas le cas mais que c’était le Pr Salomon lui-même qui avait pris la décision, à son arrivée à la DGS en 2018, de ne pas renouveler le stock de masques.

Ces différents couacs ne lui ont pas couté la confiance du gouvernement ni celle, apparemment, des instances internationales. Reste une autre question, celle de savoir qui le remplacera à la tête de la DGS. Interrogé par l’AFP, le ministère de la Santé n’a pas donné le nom de son successeur et a indiqué qu’il serait choisi lors d’un prochain Conseil des ministres, sans plus de précision. Rappelons que récemment, une autre agence administrative sanitaire, Santé Publique France, a mis plus de quatre mois pour remplacer son ancienne directrice, la Pr Geneviève Chêne. Espérons qu’il ne faudra pas autant de temps pour trouver un successeur au fidèle Salomon.

Nicolas Barbet
jim.fr


La SOFIA est mieux renseignée que le JIM, car le Pr Christian Rabaud, infectiologue au CHU de Nancy, sera nommée au poste de DGS. Quand on est de Nancy ça aide quand le ministre de la Santé est de ...Nancy. A l'Est rien de nouveau
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