Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Intubator et à travers...

Une vidéo est disponible sur youtube. Elle est postée par un IADE qui gère un blog sous le pseudo de “trublion”. (nous l’appellerons donc ainsi).

Cette vidéo assez explicite, montre tout ce qu’il ne faut pas faire.
Pour autant, le médecin qui exécute ces gestes est-il responsable d’une évidente mauvaise formation reçue ?

Et qui forme les médecins, si ce ne sont les gens de la confrérie médicale ?

Qui faut-il blâmer, l’élève ou le maître ?

Le son de la vidéo a été volontairement ôté par le trublion. Ceci est assez dommage, car nous aurions pu bénéficier sans doute de compléments assez intéressants.

Je laisse à l’auteur le soin de ses propos, avec toutefois une petite réserve et deux ou trois remarques :

 il n’est pas sûr que « la lame aie cassée ». il est plus vraisemblable qu’elle se soit désadaptée, car elle semble être en métal, tout comme la seconde lame utilisée. Mais comme manifestement le médecin ne connait pas bien le matériel utilisé, il peut confondre désadaptation et brisure à l’embase.

Là encore, la formation de ce geste doit exclure la précipitation. Mais on peut être un bon médecin et ne pas savoir gérer son stress. Ce qui apparait comme évident à l’image.

 « L’IDE fait un massage sans vérifier le pouls » : Notons que la vérification du pouls ne se fait plus de façon systématique depuis longtemps. Les recommandations de l’ILCOR et de l’ERC sur la prise en charge de l’arrêt cardiaque insistent sur ce point. 50% des professionnels de santé ne savent pas prendre correctement un pouls d’après une étude. Ce que je confirme modestement lors des sessions d’AFGSU que j’anime.

De plus, le patient est scopé. S’il faut systématiquement vérifier, dans ce cas, qu’aucune électrode ne soit débranchée avant d’entreprendre des compressions thoraciques ainsi qu’éventuellement augmenter le gain voire changer de dérivation, l’aspect cutané peut aussi guider ; (marbrure, teint "gris", cyanose). C’est peut-être ainsi que l’a jugé l’infirmière. A moins que le médecin ne lui demande de le faire. Mais l’absence de son, nous prive de cette vérification. Car l’arrêt cardio-respiratoire repose sur trois items

  • absence de conscience
  • absence de ventilation spontanée (le patient est intubé)
  • absence de pouls (dont la vérification n’est plus systématique pour qui ne sait pas le faire).

Le pouls ne sera plus perceptible en dessous de 80 mmHg en systole en périphérique (qu’il ne faut jamais privilégier), et 50 mmHg en carotidien. Mais cela n’implique pas un arrêt cardiaque pour autant.

 « L’absence de plan dur ». Le lit semble en être doté d’emblée. On connait ce genre de lit, très répandu maintenant. Mais sur le principe, le trublion a raison. Une planche devrait être glissée sous le thorax du patient.

Autre remarque : L’enseignement du « bon geste », n’est pas idéal, car le bras touche le visage du mannequin.

Ce que ne fait d’ailleurs pas non plus notre "exemple" Barbara M... ex IADE et actuellement cadre IADE. Son poignet n’est pas idéalement placé.

Il faut se dégager totalement du visage.

 « 500 à 700 intubations par an » pour un(e) IADE.

Laissons-lui ce calcul qui ne repose sur rien de concret pour en établir une moyenne nationale. Mais une extrapolation personnelle approche ce chiffre, en forçant “un peu” sur les jours de repos. Alors pourquoi pas, bien que ce chiffrage soit par définition fluctuant, en raison du lieu d’exercice, de la spécialité et de la présence ou pas d’étudiants IA, d’internes en anesthésie, voire d’externes, ou pourquoi pas, de médecins urgentistes venant apprendre le geste au bloc, pour ensuite le pratiquer de façon irrégulière et peu maitrisée.

En ce sens le trublion a réussi son coup.

AB