par Arnaud Bassez
L’ ANSM met à la disposition des professionnels de santé l’ensemble des interactions médicamenteuses identifiées par le Groupe de Travail ad hoc et regroupées dans un Thesaurus
L’objet de ce Thesaurus est d’apporter aux professionnels de santé une information de référence, à la fois fiable et pragmatique, avec des libellés volontairement simples utilisant des mots clés. Ce Thesaurus doit être utilisé comme un guide pharmaco-thérapeutique d’aide à la prescription.
Les caractéristiques d’une interaction
Pour être retenue, une interaction doit avoir une traduction clinique significative, décrite ou potentiellement grave, c’est-à-dire susceptible de provoquer ou majorer des effets indésirables, ou d’entraîner, par réduction de l’activité, une moindre efficacité des traitements.
Quatre niveaux de contrainte sont définis
– contre-indication
Elle revêt un caractère absolu et ne doit pas être transgressée.
– association déconseillée
Elle doit être le plus souvent évitée, sauf après examen approfondi du rapport bénéfice/risque, et impose une surveillance étroite du patient.
– précaution d’emploi
C’est le cas le plus fréquent. L’association est possible dès lors que sont respectées, notamment en début de traitement, les recommandations simples permettant d’éviter la survenue de l’interaction (adaptation posologique, renforcement de la surveillance clinique, biologique, ECG, etc…).
– à prendre en compte
Le risque d’interaction médicamenteuse existe, et correspond le plus souvent à une addition d’effets indésirables ; aucune recommandation pratique ne peut être proposée. Il revient au médecin d’évaluer l’opportunité de l’association.
Le libellé d’une interaction se décline de la façon suivante :
- nature du risque (majoration des effets indésirables ou perte d’efficacité…) et mécanisme d’action succinct, lorsqu’il est connu ;
- niveau de contrainte (contre-indication, association déconseillée, cf.supra…) ;
- conduite à tenir
Celle-ci se résume le plus souvent au seul niveau de contrainte, dans le cas d’une " contre-indication " ou d’une " association déconseillée ".
Dans le cas d’une " précaution d’emploi ", des recommandations souvent simples à mettre en œuvre sont proposées pour éviter la survenue de l’interaction (adaptation posologique, contrôles biologiques, etc…).
Le niveau " à prendre en compte " est dépourvu de recommandation pratique car il signale surtout une addition d’effets indésirables que seul le recours à d’autres thérapeutiques pourra permettre d’éviter.
– Mode d’utilisation du Thesaurus
L’interaction est définie par un couple de protagonistes "a + b" qui peuvent être une substance active, désignée par sa dénomination commune internationale (DCI), ou une classe thérapeutique, elle-même faisant l’objet d’ interactions "de classe".
Le premier protagoniste de l’interaction ("a") apparaît en grisé dans le Thesaurus. Les protagonistes "b" sont ensuite déclinés, précédés d’un signe " + ".
Lorsque l’interaction concerne une classe thérapeutique, les diverses substances qui composent cette classe sont citées à l’intérieur de la zone grisée.
Lorsque l’interaction concerne une seule substance, les diverses classes thérapeutiques incluant cette substance, et faisant par ailleurs l’objet d’interactions de classe, sont citées à l’intérieur de la zone grisée.
Ces couples apparaissent "en miroir", chaque interaction étant mentionnée deux fois, selon que la recherche porte sur l’un ou l’autre des protagonistes.
Toutes les substances ou classes thérapeutiques figurant dans le Thesaurus apparaissent par ordre alphabétique.
Un index accompagne ce Thesaurus. Toutes les substances et classes thérapeutiques faisant l’objet d’interactions sont cités dans cet index.
Trois cas de figure peuvent se présenter :
- La substance est isolée et n’appartient à aucune classe : elle est simplement citée dans l’index et dans le Thesaurus suivant l’ordre alphabétique.
- Par ex : buspirone, calcium, zidovudine.
- La substance a des interactions qui lui sont propres mais appartient également à une ou plusieurs classes thérapeutiques. L’index renvoie aussi à ces classes. Ce renvoi apparaît également dans le Thesaurus.
- Par ex : méthadone, méthotrexate, pimozide.
- La substance n’a pas d’interactions qui lui sont propres et n’apparaît qu’à l’intérieur des classes thérapeutiques où elle est citée. L’index renvoie à ces classes thérapeutiques et permet de vérifier que la substance fait l’objet d’au moins une interaction "de classe".
- Par ex : gentamicine, énalapril, ranitidine.
à lire en complément
Pour compléter, citons les documents de l’ASA sur les interactions avec les herbes, graines, plantes et autres dérivés contenus dans les compléments diététiques et qui peuvent interférer avec certains médicaments. (documents en anglais)
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Arnaud BASSEZ
IADE/formateur AFGSU
Administrateur