Société Française des Infirmier(e)s Anesthésistes
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Le Livre Blanc des Urgences
Article mis en ligne le 15 octobre 2015
dernière modification le 5 novembre 2015

par Arnaud Bassez

« voir les structures de médecine d’urgence comme une solution et non comme un problème ! »

L’organisation actuelle de la médecine d’urgence ne permet plus, et ne permettra pas demain, de faire face aux inéluctables évolutions des besoins de soins et de notre système de santé. Les crises successives auxquelles sont confrontés les services d’urgence (grippe, canicule, fermeture estivale de services …) ne sont que la partie immergée de l’iceberg. Le mal est plus profond !

Notre système, initialement conçu pour répondre aux drames de la traumatologie routière doit maintenant répondre à des besoins de santé différents : des pathologies nouvelles (pathologies cardio-vasculaires et neurologiques, complications aiguës des cancers et des maladies chroniques …), de nouveaux contextes (vieillissement, handicap, exclusion sociale, fin de vie, hospitalisation à domicile …), la concentration de l’offre de soins et des plateaux techniques, l’exigence des patients et de la société en terme de qualité / sécurité des soins …

L’urgence en matière de santé est définie par le patient lui-même ou par son entourage, inquiet devant des signes d’apparition brutale, mais aussi lorsqu’il ne trouve pas de réponse ailleurs à son problème de santé. Dès lors l’urgentiste doit avoir les compétences requises et les « outils » nécessaires pour assurer, avec le maximum d’efficacité et de sécurité pour les patients, le juste soin pour tous les types d’urgence.

Demain, le recours aux structures de médecine d’urgence continuera à augmenter avec une réponse hospitalière qui n’est plus adaptée.

Demain, le patient de plus en plus acteur de son parcours de santé peinera à trouver des professionnels de santé et devra être guidé pour se diriger vers la bonne filière de soins.

Devant les limites actuelles de la réponse à la demande de soins urgents, devant la mise en place attendue du parcours de santé et devant les défis liés à l’évolution de la médecine et de la société, il serait irresponsable de ne pas proposer une évolution de l’organisation de la médecine d’urgence dans les années qui viennent. Samu-Urgences de France entend, comme représentation professionnelle responsable, interpeller les pouvoirs publics et la société afin que notre système de santé puisse continuer à garantir à tous le juste soin en situation d’urgence.

A cette fin, Samu-Urgences de France propose 20 actions, couvrant tous les champs de la médecine d’urgence, pour que demain nos concitoyens continuent à avoir, en urgence, des soins de qualité.

Livre blanc des urgences. Organisation de la médecine d’urgence en France, un défi pour l’avenir. (Propositions de SAMU-Urgences de France) 15 octobre 2015
Le Livre Blanc des Urgences
Publié le 15/10/2015
(samu de France)

source : samu-de-france.fr

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La réponse du SNIA

Lettre ouverte à l’association "samu-urgences de France"

4/11/2015

La profession infirmière-anesthésiste est en colère après la publication de votre « livre blanc » sur l’organisation de la médecine d’urgence en France.

À aucun moment le nom de vos plus proches collaborateurs depuis le début de la médicalisation de l’avant n’est cité dans ce document de 48 pages.

Comment comprendre et accepter que vous reconnaissiez une formation insuffisante des infirmiers en soins généraux et que vous recommandiez une formation complémentaire en pratique avancée alors que vous disposez d’infirmiers spécialisés en anesthésie, réanimation, urgences et prise en charge de la douleur, reconnus niveau master et qui possèdent une formation spécifique sur le pré-hospitalier ?

Il est surprenant de constater que les signataires de ce document ne sont pas que des urgentistes mais aussi quelques professeurs agrégés en anesthésie qui ont exercé des responsabilité dans certaines écoles d’anesthésie. Ces derniers connaissent bien les capacités opérationnelles des infirmier(e)s-anesthésistes pour les avoir mis en avant dans leurs publications professionnelles.

Comment comprendre et accepter que nous ne soyons pas cités alors que les recommandations de la Société Française d’Anesthésie-Réanimation (SFAR) indiquent que « l’Infirmier(e) anesthésiste est le collaborateur idéal du médecin dans la prise en charge des patients en état grave et de leur transport intra ou extrahospitalier » ?

Les recommandations signées par la SFAR et la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU) concernant la sédation et l’analgésie indiquent que le médecin urgentiste peut être amené à réaliser une anesthésie. Qui peut pertinemment collaborer avec l’urgentiste dans ces prises en charge à haut risque et ces techniques réalisées ponctuellement alors qu’elles sont parfaitement maitrisées par l’Infirmier(e)-anesthésiste.

Il semble important de vous rappeler que l’IADE est également le personnel dédié aux activités des services mobiles d’urgence et de réanimation par le législateur qui le priorise a l’article R4311-12 du code de la santé publique.

Comment comprendre et accepter l’exclusion des infirmier(e)s-anesthésistes de votre document dans le dispositif des secours d’urgences alors que nous vivons une situation de crise constante avec un haut risque d’attentat et que par ailleurs des membres de votre communauté publient :
Infirmiers-anesthésistes dans les situations de catastrophe C. PINEAU, D. JANNIERE (SAMU de Paris) : « Le personnel d’anesthésie-réanimation est bien évidemment le mieux placé pour prendre en charge les polytraumatisés des situations de catastrophe. L’expérience de l’infirmier-anesthésiste au quotidien dans les services de SMUR lui permet une adaptation aisée en situation d’exception. Dans ce type de situation, le personnel médical disponible est peu nombreux au regard de la quantité́ de patients à soigner. Un certain nombre de gestes médicaux sont donc délégués et l’infirmier-anesthésiste se retrouve rapidement au centre du dispositif de soins, il a fait la preuve de sa compétence lors des situations d’exception que nous avons eu à gérer ces dernières années. L’infirmier-anesthésiste est un soignant : il va pouvoir apporter sur le terrain sa compétence technique » ?

Concernant la "paramédicalisation" des secours :

Comment accepterions nous d’être comparés à des secouristes formés en 70 heures contre un cursus d’un minimum de 7 à 8 ans pour les infirmier(e)s-anesthésistes et écrire dans votre référentiel de formation des infirmiers d’urgences SFMU : « L’autonomie, la capacité́ d’anticipation, l’adaptation, l’improvisation contrôlée ainsi que la pleine participation au diagnostic sont l’essence des soins infirmiers en médecine d’urgence » ?

Comment comprendre et accepter vos contradictions concernant votre positionnement sur le rôle de l’infirmier dans l’aide médicale urgente sans médecin ?
Vous écrivez : « Il y aurait en revanche une place, en intervention primaire d’aide médicale urgente, pour l’infirmier sans médecin, en complément des dispositifs existants, dans des indications ciblées et des conditions rigoureuses de mise en œuvre conformément aux préconisations du présent document ».

Comment comprendre et accepter que d’une part vous conseilliez vivement la présence d’un IADE dans vos recommandations sur les Transports Infirmiers Inter Hospitalier (TIIH) et que vous ne le citiez pas dans votre « livre blanc » ?

Comment accepter ensuite l’affirmation selon laquelle les infirmiers n’apportent pas de plus-value par rapport aux secouristes. Doit-on demander au Professeur Carli de confier ces TIIH de patients intubés, sédatés à des secouristes ?

Comment comprendre et accepter vos contradictions dans vos écrits alors que vous éditez vos propres recommandations de protocole d’urgences pour les infirmiers puis dernièrement vos recommandations concernant ceux des infirmiers sapeurs-pompiers ?

Comment voulez-vous que la profession infirmière accepte votre déni concernant la capacité pour tout infirmier de mettre en place des mesures conservatoires ou l’application de protocoles lorsqu’il est confronté à une urgence ? Cette situation est déjà envisagée par le code de santé publique dans son article 4311-14.

Il ne s’agit pas de remplacer tous les SMUR par des équipes paramédicales mais bien d’envoyer un effecteur intermédiaire pour prendre en charge certains types de missions tout en prenant en compte la balance risque-bénéfice-coût d’une telle intervention.

Nous ne comprenons pas votre position dogmatique de refuser la mise en place d’une réponse intermédiaire entre l’ambulance de réanimation médicalisée et le secouriste.

Vous écrivez que les urgences vitales augmentent peu (moins de 10%) alors que la demande de soins non programmés est en augmentation concernant l’envoi d’un vecteur de transport.
Plus de 60 % des interventions SMUR aboutissent à un transport non médicalisé et le mode de calcul des budgets MIGAC est proportionnel aux nombres de sorties.
Ceci amène les SAMU à augmenter le nombre de départs afin de justifier l’augmentation des budgets dans une période de difficulté budgétaire alors que vous écrivez que le nombre d’urgences vitales n’augmente pas.

Concernant les médecins correspondants du SAMU, vous indiquez que 67% des territoires s’arrêtent de fonctionner à minuit et que dans 47% des départements l’arrêt concerne plus de 3/4 du territoire. En dehors de la permanence des soins ambulatoires, trouver un médecin généraliste disponible s’apparente à un parcours du combattant. Une communication récente de l’Association des Médecins Urgentistes de France le souligne. Dans ces conditions, où trouver ces médecins correspondants ? Croyez-vous sérieusement que le recours aux médecins scolaires va apporter une solution ?

Dans nos propositions de "paramédicalisation" des secours, les compétences de l’intervenant sont connues. Les expériences antérieures (ex :Thionville) ou toujours en cours (Clinique des trois frontières, CHU de Montpellier,…) ont démontré la capacité des IADE à prendre en charge seuls des patients.

Vous comprendrez que la profession est scandalisée ce qui explique les réactions parfois violentes sur les réseaux sociaux.

Sachez que la profession s’interroge sur les motivations qui vous poussent à un tel positionnement.

La DGOS va prochainement organiser une réunion de concertation entre les IADE et les urgentistes pour réfléchir sur le rôle actuel et potentiel des IADE en pré-hospitalier.
Nous souhaitons que le débat soit dépassionné, constructif, et surtout au profit des patients et de notre système de santé.

Cordialement

Le conseil du Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes

Lettre ouverte du SNIA à SUDF

Bombe : le SAMU ne veut pas de synergie avec les pompiers

Jean-Marc Aubert, 17/10/15 à 00:00 source : infos-h24.fr

C’est un véritable pavé dans la mare, à l’heure où les plates-formes communes entre les sapeurs-pompiers et les Centres 15 sont déjà opérationnelles -comme dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales- et où d’autres projets sont nombreux : dans un Livre Blanc d’une trentaine de pages baptisé « organisation de la médecine d’urgence en France : un défi pour l’avenir », le SAMU-Urgences de France y est opposé.

Ainsi, à la page 25, il est écrit : « La synergie entre le 15 et le 18 n’est pas possible en raison de plusieurs obstacles rédhibitoires : la formation et les conditions d’intervention des personnels des deux structures sont radicalement différentes, voire opposées. Elles reposent sur des cultures différentes. Le dispositif sanitaire français est basé sur les valeurs humanistes centrées sur le malade, protégé par le secret médical (…). Le dispositif de secours est plutôt centré sur la discipline propre au ministère de l’Intérieur, la pratique du secret n’a plus la même valeur. Il est contre nature de vouloir les faire cohabiter ».

20 actions

Dans ce document qui vient de sortir, SAMU-Urgences de France propose 20 actions couvrant tous les champs de la médecine d’urgence pour qu’à l’avenir les citoyens continuent d’avoir des soins de qualité, en urgence.

Pour SAMU-Urgence de France, l’organisation de la médecine d’urgence doit évoluer, en construisant la médecine d’urgence de demain.

Avec ou sans les pompiers ?

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 A lire

Arnaud BASSEZ

IADE/enseignant CESU

Administrateur