
Arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé
Décret no 2010-1228 du 19 octobre 2010 relatif aux conditions dans lesquelles certains établissements de santé peuvent faire appel à des pharmacies d’officine ou à la pharmacie à usage intérieur d’un autre établissement
Décret n° 2010-1031 du 31 août 2010 relatif aux programmes d’apprentissage et pris en application de l’article L. 1161-5 du code de la santé publique
Décret n° 2010-1029 du 30 août 2010 relatif à la politique du médicament et des dispositifs médicaux stériles dans les établissements de santé
Décret n° 2008-1121 du 31 octobre 2008 relatif au contrat de bon usage des médicaments et des produits et prestations mentionné à l’article L. 162-22-7 du code de la sécurité sociale
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Médicaments comportant un risque accru de causer des préjudices élevé aux patients en cas d’utilisation erronée
Fondamentalement, tous les produits utilisés en anesthésie-réanimation, sont à risque car potentiellement létaux si mal utilisés.
Nul n’est à l’abri d’une erreur et il y a fort à parier que chaque soignant et médecin, a fait une erreur d’administration dans son exercice professionnel. Il s’agit d’en prendre connaissance, conscience et de mettre des barrières afin que ceci n’arrive plus.
– Les never events ou évènements qui ne devraient jamais arriver.
En se basant sur les "Never Events" du Nice Health System NHS (Grande Bretagne), l’ANSM a établi une liste de "12 événements qui ne devraient jamais arriver", définie dans la circulaire du 14 février 2012.
Liste des 12 événements qui ne devraient jamais arriver
- NE1. Erreur lors de la prise en charge de patients traités avec des médicaments anticoagulants
- NE2. Erreur lors de l’administration de chlorure de potassium injectable
- NE3. Erreur de préparation de spécialités injectables dont le mode de préparation est à risque
- NE4. Erreur d’administration par injection intrathécale au lieu de la voie intraveineuse
- NE5. Erreur d’administration par injection parentérale au lieu de la voie orale ou entérale
- NE6. Surdosage en anticancéreux, notamment en pédiatrie
- NE7. Erreur de rythme d’administration du méthotrexate par voie orale (hors cancérologie)
- NE8. Erreur d’administration d’insuline
- NE9. Erreur d’administration de spécialités utilisées en anesthésie-réanimation au bloc opératoire
- NE10. Erreur d’administration de gaz à usage médical
- NE11. Erreur de programmation des dispositifs d’administration (pompes à perfusion, seringues électriques, ...)
- NE12. Erreur lors de l’administration ou de l’utilisation de petits conditionnements unidoses en matière plastique notamment en maternité ou en pédiatrie.
– La règle des 5B
Elle permet de sécuriser l’administration des médicaments :
- Bon Patient
- Bon Médicament injectable et solutés de perfusion
- Bonne Dose
- Bonne Voie
- Bon Moment
Le moyen mnémotechnique des "5 B" peut être complété en "10 B", en ajoutant :
- Le BON calcul de dilution pour la bonne concentration, le respect des protocoles de dilution du service
- De la BONNE manière (le choix du solvant de dilution, la préparation qui doit rester stérile, le respect du système clos) → sans bulles (sans embolie gazeuse), sans particules, sans précipité, sans trouble, sans changement de couleur ...
- Avec le BON débit (réglage et maintien du débit et éventuellement la bonne programmation de la pompe ou du pousse-seringue)
- Le BON montage (sécurisé, optimisé) des dispositifs médicaux utilisés→ prévention des bolus de médicaments, minimisation des volumes résiduels et du volume du tronc commun.
- La BONNE compatibilité entre les produits perfusés→ prévention des incompatibilités physico-chimiques et des interactions contenu-contenant
- La sécurisation va de paire avec la réduction des interruptions de tâches.
- Identification des différentes voies d’injection (Veine périphérique, centrale, artère, péridurale, cathéter péri nerveux)
- Attention à la cardio toxicité de certains produits, notamment les anesthésiques type bupivacaîne, ropivacaïne ainsi que le KCL qui ne doit pas se trouver dans le chariot d’anesthésie.
- Attention aux ampoules se ressemblant particulièrement et pouvant induire une erreur d’administration.
- Attention aux changement de fournisseur. Les ampoules pouvant différées dans leur présentation voire libellé (curare en mandarin, en turc par exemple...).
- Attention aux ampoules ayant des dosages différents (sufentanil 50 mcg et 250 mcg, kétamine 50 mg et 250 mg...)
– A lire en complément
Guide "Outils de sécurisation et d’auto-évaluation de l’administration des médicaments" Outil d’amélioration des pratiques professionnelles - Mis en ligne le 17 mars 2016 HAS
Sécurité des patients et éthique, évènements indésirables, Crex

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Arnaud BASSEZ
IADE
Administrateur